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12 years a slave, de Steeve McQueen

Affiche sur 12 years a slave, de Steeve McQueenAprès vu récemment Django Unchained de Quentin Tarantino en rattrapage dans le cadre du festival Télérama 2014, voici un nouveau film américain qui se passe à la même période (avant la guerre de Sécession) et sur l’. J’ai donc vu 12 years a slave, de Steeve McQueen (revoir mon avis sur son précédent film, Hunger), qui a reçu le Golden Globes 2014 du meilleur film et est l’un des favoris des prochains Oscars.

Avant le film, pas de publicité (cinéma art et essai), mais quelques présentations de film, suivies de l’annonce d’un événement culturel qui aura lieu le week-end prochain (à partir de ce soir, jeudi 6 février 2014) à Poitiers, le WEE (week-end électro) organisé par le confort moderne, le théâtre et auditorium de Poitiers / TAP, les Archives et le Météo. Je ne sais pas qui est l’agence de communication qui a fait ce clip (je n’ai pas vu la fin, j’ai fermé les yeux au bout de quelques secondes…), mais il m’a été plus que désagréable… Un fond foncé et apparition de points verts très brillants, formant des constellations (façon astronomie, le clip est visible sur la page d’accueil du site officiel du WEE). Cela a provoqué des stimulations visuelles et un bon mal de crâne, le bon point, c’est que c’est sans doute un signe que mon nerf optique gauche reste/redevient stimulable sur sa partie lésée… [PS: j’ai trouvé un copyright pour l’affiche de WEE, Michel & Michel, je suppose qu’ils sont aussi responsables du clip, mais sur leur site, consulté le 7 février 2014, on ne trouve que la version 2013 de ce WEE… nul pour une agence de comm’].

Le film: aux États-Unis, en 1841. Solomon Northup [Chiwetel Ejiofor] est violonniste et vit dans l’État de New York. Un jour, alors que sa femme est partie avec leurs deux enfants travailler un peu plus loin pour trois semaines, lui-même se voit proposer un boulot à Wahington. Au cours d’une soirée, ses compagnons le saoûlent, il est enlevé et vendu comme esclave. Déporté vers le sud, il est d’abord acheté par un propriétaire, Ford [Benedict Cumberbatch], qui l’utilise dans une exploitation forestière, où il montre son ingéniosité. Mais cela fâche l’un des responsables blancs du chantier, Tibeats [Paul Dano], ils se battent, le propriétaire le sauve mais le revend « pour lui sauver la vie », le voici dans une exploitation de canne à sucre; à nouveau revendu, il se retrouve dans une exploitation de coton, celle de Edwin Epps [], qui a fait d’une autre esclave, Patsey [Lupita Nyong’o], son objet sexuel… L’espoir de liberté, plusieurs fois déçu, viendra de Bass [Brad Pitt], un charpentier canadien abolitionniste.

Mon avis : après les critiques et les avis d’amis, je m’attendais à un film ultra-violent. Alors certes, il y a des scènes à la limite du soutenable, en particulier vers la fin, lorsque Patsey [Lupita Nyong’o] est violemment fouettée, suivie d’un très long plan rapproché sur le visage de Solomon Northup [Chiwetel Ejiofor] complètement débordé par sa situation dont il pense ne jamais sortir. Finalement, je ne l’ai pas trouvé plus violent que Hunger. J’ai bien aimé aussi dans un second rôle Paul Dano, vu récemment dans Prisoners de Denis Villeneuve. Pourtant, cette partie se termine par une longue scène très dure, Solomon pendu à un arbre, avec juste la pointe des pieds au sol dans la boue, il faut à tout prix qu’il se maintienne pour ne pas être étranglé (le maître avait choisi de le sauver de la pendaison, mais il ne « pouvait » pas non plus risquer que d’autres esclaves se rebellent, la « punition » était inévitable). Des moments plus calmes aussi, avec de belles vues dans les champs de coton, ceux de cane à sucre ou la forêt de Louisiane. Un film dur, sur un sujet douloureux, mais un film superbe!

 

Hunger de Steve Mc Queen

Il est temps de vous parler un peu des films que j’ai vus dans le cadre du festival Télérama 2009. Je commence par Hunger de Steve Mc Queen. Présenté au 61ème festival de Cannes en 2008 dans la sélection Un certain regard, il a reçu la caméra d’or, qui récompense le meilleur premier film toutes sections confondues. [PS: depuis, j’ai aussi vu 12 years a slave].

L’histoire : 1981, le quartier spécial de la prison de Long Kesh / Maze, en Irlande du Nord. Des prisonniers de l’IRA réclament le statut de prisonniers politiques. N’ayant à leur disposition que leurs corps, ils font la grève du port de l’uniforme de prisonnier (ils protestent nus, avec une seule couverture, Blanket Protest, mais acceptent les vêtements pour les visites et la messe, plus pratique aussi pour trafiquer) et de l’hygiène (vidange des seaux hygiéniques sous la porte, peinture aux excréments sur les murs, etc.). Le film suit le jeune Davey Gillen (Brian Milligan) vient d’être incarcéré, sa lente dégradation physique, les bains forcés, l’émeute… Lors des visites de famille, des informations et des objets (textes sur papier tiré de la bible, poste de radio à galène, etc.) s’échangent malgré tout. Et la communication avec le leader du mouvement, Bobby Sands []. N’obtenant toujours pas le statut de prisonnier politique, après un long entretien avec un prêtre, ce dernier décide d’organiser une grève de la faim et de la soif avec un nouveau gréviste tous les quinze jours… pour ne pas subir le même échec que quelques mois plus tôt. À ce sujet, vous pourrez aller écouter le reportage vidéo de Radio-Canada sur le 5 mai 1981, diffusé le 30 juin 1981, sur la mort de Bobby Sands en prison (en français).

Mon avis : mis à part Valse avec Bachir d’Ari Folman, que j’avais vu lors de sa sortie, Hunger est probablement le film le plus fort de la sélection du festival Télérama 2009. Un grand silence a accompagné la fin du film, même si la salle était loin d’être même à moitié pleine, c’était impressionnant. Heureusement qu’il n’y a pas encore d’odeurs en même temps que les images. Un film qui montre la violence des deux côtés, IRA, régime de Thatcher (que l’on entend en voie off…) et gardiens.

Il a fallu attendre la mort de 10 grévistes de la faim (Bobby Sands, 6 autres membres de l’IRA et 3 de l’INLA) et de 26 gardiens assassinés à l’extérieur pour que ces prisonniers obtiennent les conditions de détention d’un prisonnier politique, sans en avoir le statut. Personne n’a été poursuivi pour le non respect des droits de l’homme et des conventions internationales… La médiatisation de cette grève de la faim a entraîné un afflux de ressources pour les indépendantistes et probablement contribué à la poursuite des actions sanglantes de l’IRA pendant de nombreuses années.

Que ce film soit aussi l’occasion d’avoir une pensée pour tous les prisonniers politiques (la frontière entre terroriste et combattant de la liberté peut être très ténue…) du monde entier, mais aussi pour le respect des droits de l’homme en prison, en France aussi (voir le nombre anormal de suicides et de crimes en prison ces derniers mois). Et pour que tous ceux qui violent les droits de l’homme et les conventions internationales, ou les ont violé, même à Abu Ghraib (voir l’article du centre de recherche sur les tortures dans le monde) ou à Guantánamo (voir le rapport d’Amnesty international)… camp où il y a aussi eu des grévistes de la faim, mais qui ont été alimentés de force.

Et Messieurs des ex-RG, n’oubliez pas d’ajouter une ligne à ma jolie fiche du fichier Edwige, rebaptisé d’un nom pas possible mais je suppose pas mis à la poubelle…

Pour les 15 films du festival Télérama, ils se partagent en quatre catégories :

Ceux que j’ai vus et dont je vous ai parlé (pas beaucoup cette année)

Ceux que j’ai ratés et que je vais essayer de voir cette semaine au théâtre

Ceux que j’ai ratés et que je vais essayer de voir cette semaine au Dietrich

Ceux que je n’irai pas voir, sauf si vous avez des arguments pour me convaincre d’y aller…

  • À bord du Darjeeling Limited de Wes Anderson
  • L’heure d’été d’Olivier Assayas
  • Home d’Ursula Meier, finalement vu au Dietrich
  • Into the Wild de Sean Pen
  • Juno de Jason Reitman
  • There will be blood de Paul Thomas Anderson