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Le fils de Jean de Philippe Lioret

Affiche de Le fils de Jean de Philippe LioretSamedi, après avoir installé le stand de Valentin Apac, association de porteurs d’anomalies chromosomiques, au parc des expositions de Poitiers pour la journée des associations 2016, je suis allée au cinéma voir Le fils de Jean de Philippe Lioret (voir mes avis sur ses films précédents, Toutes nos envies et Welcome). Le scénario a été écrit à partir du livre Si ce livre pouvait me rapprocher de toi de Jean-Paul Dubois, que je n’ai pas lu.

L’histoire : de nos jours, à Paris. Bien que séparé de sa femme, Mathieu [Pierre Deladonchamps], trente-trois ans, vit une vie tranquille entre son métier de représentant en croquettes pour chiens, son fils Valentin, 8 ans. Sa routine va être bouleversée par un appel téléphonique : un homme appelle du Canada pour lui avoir son adresse, son père, Jean, vient de mourir, ou plutôt de disparaître sur un lac et à confié à son meilleur ami, Pierre [Gabriel Arcand], un colis pour lui. Mathieu décide de rejoindre immédiatement Montréal pour faire la connaissance de ses demi-frères inconnus et assister aux obsèques de ce père dont sa mère, décédée huit ans plus tôt, ne lui a jamais révélé l’identité…

Mon avis : si le film met en scène d’autres personnages, les demi-frères de Mathieu, Sam [Pierre-Yves Cardinal] et Ben [Patrick Hivon], la femme de Pierre, Angie [Marie-Thérèse Fortin] et l’une de leurs filles, Bettina [Catherine de Léan], ce sont les deux acteurs principaux, Gabriel Arcand et Pierre Deladonchamps qui donnent toute la force à ce film. J’avais beaucoup aimé ce dernier dans L’inconnu du lac d’Alain Guiraudie (deviendra-t-il l’acteur « des bords de lacs?), il revient ici tout en regards et en silences comme son partenaire. Ce film tout en lenteurs, en paysages (la ville de Montréal, un lac sans nom, domaine « des hommes » qui s’y retrouvent pour pêcher), nous amène tout doucement à découvrir des personnages, la souffrance du père qui n’a jamais eu le courage de faire la connaissance de ce fils, fruit d’un amour lors d’un congrès médical à Paris, le fils en quête de la découverte d’une famille, même si, quand il avait un an et demi, sa mère avait refait sa vie avec un homme qu’il considère comme son père. Un film reposant et apaisé après le très « actif » Divines de Houda Benyamina vu la semaine précédente… à découvrir dès maintenant au cinéma pour profiter au maximum d’une parenthèse en immersion – sans patauger 😉 – au bord d’un lac.

L’inconnu du lac d’Alain Guiraudie

Affiche de L’inconnu du lac d'Alain GuiraudieJe poursuis ma participation au festival Télérama 2014 avec L’inconnu du lac d’Alain Guiraudie.

Le film: de nos jours au bord d’un lac, une plage de naturistes et lieu de drague pour hommes. Frank [Pierre Deladonchamps] y vient pour la première fois de l’été, il se baigne, croise Michel [Christophe Paou], avec qui il serait bien sorti, mais celui-ci est attendu par un copain, Pascal [François Labarthe], à la sortie de l’eau… A l’écart de la plage, un homme seul, Henri [Patrick d’Assumçao], pas homo, il vient juste passer le temps, en vacances, sa femme vient de le plaquer. Un soir, il surprend Michel en train de noyer Pascal… Le lendemain, il couche avec Michel, le corps n’est retrouvé que trois jours plus tard, l’enquête commence, confiée à l’inspecteur Damroder [Jérôme Chappatte]…

Mon avis : étonnante unité de lieux pour ce film… le parking, le chemin à travers le bois, le bois pour les relations entre hommes, le lac, la plage de galets. Un ciel presque toujours bleu. Lors de sa sortie, je me souviens d’un débat sur le fait de montrer ainsi des relations homosexuelles entre hommes, de l’affiche interdite à Paris… Pourtant, cela reste relativement soft, des hommes à poil sur une plage, des baisers, des pipes, des masturbations, une ou deux scènes plus explicites, mais surtout beaucoup de suggestions (comme aussi pour le cadavre, jamais montré). Des relations entre hommes, plus explicites que dans Yves Saint-Laurent, mais guère plus que dans la plupart des films qui montrent des relations hétéros. Des interrogations sur l’usage du préservatif… beaucoup (utilisés) traînent dans le bois, un amant de Frank refuse toute relation (y compris la fellation) sans protection, mais ce dernier ne prend aucune précaution avec Michel (sauf à lui demander si l’absence de préservatif le gêne). Pas responsable, mais en accord avec le « relâchement » dénoncé par les associations de prévention du SIDA. Pas de doute sur le coupable, connu dès le début, mais la fin reste ouverte. Le spectateur est aussi amené à s’interroger sur le pourquoi de l’attitude de Frank : pourquoi ne dénonce-t-il pas son nouvel amant? Il vous reste quelques jours pour le voir en « rattrapage » au cinéma, sinon en vidéo ou prochainement sans doute à la télévision…

Festival Télérama 2014:

les films que j’ai vus avant le festival

– les films que j’ai vus dans le cadre du festival

– les films que je ne verrai pas parce qu’ils ne passent pas à Poitiers

  • Inside Llewyn Davis de Joel et Ethan Coen
  • Heimat, Edgar Reitz (dommage, il me tentait bien, il est sorti au mauvais moment pour moi)
  • Mon âme par toi guérie de François Dupeyron

– les films que je n’ai pas vus

  • Le Géant égoïste de Clio Barnard
  • A touch of Sin de Jia Zhang Ke
  • Snowpiercer, Le Transperceneige de Bong Joon-ho
  • La Danza de la Realidad de Alejandro Jodorowsky