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Plein de visages sur une façade rue Victor Hugo à Poitiers

Poitiers, 3 rue Victor Hugo, 1, façade rue Victor Hugo

Cela fait une éternité que je n’ai pas publié d’articles dans les deux communautés d’Amaryllis, gargouilles, cariatides etc. et têtes et visages sculptés… J’avais pourtant pris ces photographies mi juin 2011 en pensant à cette communauté… Bon, heureusement, les barrières ne sont plus là… mais la façade n’a toujours pas été restaurée, je ne sais pas si elle le sera et si elle est incluse dans le projet des façades du cœur d’agglomération de Poitiers. Elle aurait grand besoin d’un nettoyage et d’une reprise des parties sculptées (en espérant qu’ils choisissent un sculpteur meilleur que pour la banque qui a pris la place de l’ancien cercle littéraire). Nous sommes au 3 de la rue Victor-Hugo, l’ancienne rue impériale percée dans les années 1860 dans le cadre de la construction de la préfecture puis de l’hôtel de ville à la fin de la décennie. Cette maison a été construite, d’après la plaque apposée dessus (je n’ai pas vérifié…) à partir de 1869.

Poitiers, 3 rue Victor Hugo, 2, angle de la rue Théophraste Renaudot Elle se trouve à l’angle de la rue Théophraste Renaudot, qui a enfin retrouvé son vrai nom sur google, et a une forme curieuse pour respecter l’hôtel d’Yversay dont le portail (bien endommagé, à voir ici) se trouve juste après dans la rue Renaudot et l’hôtel en fond de parcelle.

Poitiers, 3 rue Victor Hugo, 3, partie supérieure de la travée centrale La maison à deux étages comporte cinq travées (pour ce mot et les suivants, voir des schémas ici), avec une mise en valeur de la travée centrale, où la répartition des étages et niveaux ne suit pas celle des travées latérales. Le dernier niveau comporte en effet deux fenêtres, celle du haut étant partiellement incluse dans une lucarne. Au-dessus de cette dernière fenêtre, un ange, qui émerge d’une guirlande de feuilles et de fruits.

Poitiers, 3 rue Victor Hugo, 4, partie médiane et porte de la travée centrale La porte a un linteau linteau orné d’un masque dans le même style que ses voisins du rez-de-chaussée. Elle est surmontée par une grande fenêtre dont l’appui est un peu plus bas que le bandeau qui sépare le rez-de-chaussée du premier étage sur les travées latérales. La clef du linteau de cette fenêtre porte le chiffre (oui, je sais, ce sont des lettres… mais chiffre en termes héraldiques) PB, je n’ai pas eu le temps d’aller chercher de quelle famille il s’agit.

Poitiers, 3 rue Victor Hugo, 6, détail des linteaux des deux travées gauches

Les linteaux portent des têtes humaines avec des styles différents adoptés au rez-de-chaussée (photos du bas), au premier étage (photographies du milieu) et au deuxième étage (photographies du haut). Ces styles se retrouvent aussi sur les deux travées à droite.

Poitiers, 3 rue Victor Hugo, 7, travées droites de la façade Passons maintenant aux travées à droite, avec ici une vue du deuxième étage.

Poitiers, 3 rue Victor Hugo, 8, détail des linteaux des travées droites

Et voici le détail des linteaux des fenêtres des deux travées de droite, dans le même ordre qu’on peut les voir sur la façade.

Théophraste Renaudot à Loudun

Le monument Théophraste Renaudot à Loudun, 1, vu de loin C’était fin mars 2012… j’avais inauguré mon tube de crème solaire qui n’a quasiment pas resservi depuis (sauf pour ma semaine à Toulouse)… Je commence par l’une des figures emblématiques de la ville, Théophraste Renaudot, dont je vous ai déjà parlé pour la rue Renaudot à Poitiers… Au passage, google a enfin corrigé et éliminé rue des Hautes-Treilles, de son nom d’il y a plus d’un siècle [dernière vérification 11 juin 2012, la ville avait réclamé ce changement après que je leur ai signalé l’erreur en octobre 2011].

Le monument Théophraste Renaudot à Loudun, carte postale ancienne, devant l'hôtel de ville Ce monument se trouve aujourd’hui devant l’hôtel de ville de Loudun, probablement non loin de son emplacement d’origine, puisque sur des cartes postales anciennes, on le voit tantôt avec en fond l’hôtel de ville…

Le monument Théophraste Renaudot à Loudun, carte postale ancienne … tantôt avec la caisse d’épargne qui lui fait face (à droite sur cette vue, à gauche, on aperçoit l’angle de l’hôtel de ville).

Le monument Théophraste Renaudot à Loudun, 2, la signature Charron et la date 1893 Il est signé et daté « ALFD CHARRON SCULP 1893 », pour Alfred [Joseph] Charron (Poitiers, 1863 – Ville-d’Avray, 1955). Cet artiste, qui a exposé au salon des artistes français de 1883, avait été l’élève de [Pierre] Jules Cavelier, Louis Barrias (voir la science et l’agriculture sur le fronton de l’hôtel de ville de Poitiers) et de Jules Coutan (voir également à Poitiers le monument aux morts de 1870-1871).

D’après sa fiche dans la base Monumen, il s’agit d’une copie à l’identique (l’original ayant été fondu comme nombre de bronzes en 1942), le modèle en plâtre patiné bronze avait été donné par l’artiste en 1895 ou 1896 au musée de Poitiers et des Antiquaires de l’ouest (ce modèle est déposé à l’hôtel de ville de Loudun depuis 1950 environ, voir sa fiche dans la base Joconde).

Le bronze original, fondu par Durenne, avait été inauguré le 12 mai 1894, inauguration relatée, d’après Monumen, le 20 mai 1894 dans le Journal de Loudun, non numérisé à ce jour [dernière vérification 11 juin 2012] par les archives départementales de la Vienne, mais, entre un jugement pour infanticide à Saint-Hilaire de Poitiers, un meurtre à Vouillé (les faits divers ne sont donc pas le monopole de la presse actuelle?) et une crise ministérielle (encore une, c’est récurrent à cette époque, avant l’affaire Dreyfus qui éclate à la fin de 1894 et qui noircit bien des pages à partir de l’année suivante), j’ai trouvé dans L’avenir de la Vienne de mai 1894 (si le lien ne fonctionne pas, faites l’interrogation à partir de la page d’accueil) toute une série d’articles intéressants:

– vues numérisées 27 (à droite) et 28 (à gauche et à droite), du jeudi 17 mai 1894, un long compte rendu de la visite d’Eugène Spuller, alors ministre de l’Instruction publique, des beaux-arts et des cultes (du 3 décembre 1893 au 30 mai 1894) dans le gouvernement Jean Casimir-Perier, aux fêtes de Loudun et à la conférence socialiste à Poitiers. Les fêtes de Loudun ont eu lieu le samedi précédent, soit le 12 mai, avec un départ en train depuis Poitiers… et de nombreuses escales en cours de route (Migné, Avanton, Neuville, Mirebeau, Moncontour, soit presque un arrêt tous les 10 km!). Sur la vue 28 sont représentées deux vues de la statue. L’artiste était présent et son œuvre est rappelée (ainsi que, auparavant, la composition des 5 voitures qui vont de la gare au centre-ville et … la sieste – enfin le repos – du ministre à 16h à la sous-préfecture), la soirée s’est terminé par un banquet… dont la presse donne, comme à son habitude à cette époque, le menu détaillé ; sans oublier le coup de griffe « M. Bazile ne récolte que cette épithète de « fumiste » qui lui convient si bien » (qui a parlé de dégradation de l’ambiance politique?);

– vue numérisée n° 31, du samedi 19 mai 1894, le point de vue d’un journaliste sur la visite de M. Spuller à Poitiers ;

– vue numérisée n° 37, du mercredi 23 mai 1894, discours de M. Spuller à Poitiers

vue numérisée n° 41, du samedi 26 mai 1894, transcription du texte du long discours prononcé à
Loudun par Eugène Spuller.

J’ai pu raté des notes intermédiaires, la consultation des scans de grand format nécessite de jongler entre différents grossissements…

Le monument Théophraste Renaudot à Loudun, 3, vue de trois quarts et détail du visage

Revenons au sujet du jour… Théophraste Renaudot est représenté debout, un peu plus grand que nature, sur un haut piédestal. Il est déjà âgé, le front dégarni, les sourcils broussailleux, la moustache et la barbe soigneusement taillées. Il porte une sorte de cape par dessus son habit. A sa droite se trouve une pile d’ouvrages (posés sur une sorte de lutrin à plat autour duquel s’enroule un serpent buvant dans une coupe), avec à son sommet un livre ouvert (probablement un registre) sur lequel il s’apprête à écrire de la main droite et tient de l’autre main un exemplaire de sa gazette (voir des vues de détail plus bas).

Le monument Théophraste Renaudot à Loudun, 4, les faces avant et droite du piédestal Sur le piédestal, à l’avant (photographie de gauche), le sujet est identifié par cette dédicace écrite en majuscules : « Théophraste Renaudot / conseiller / médecin ordinaire / et historiographe / de Louis XIII / ministre / de la charité publique / né à Loudun / en 1586″. En-dessous se trouve un médaillon en bronze sur lequel je reviendrai plus bas. Sur le côté droit du piédestal (photographie de droite) se trouve ce texte écrit en majuscules :  » J’en viens aux pauvres / l’objet de mes labeurs / et la plus agréable fin / que je me sois / jamais proposée / … me recognoissant / né au bien public / j’y ai sacrifié / le plus beau / de mon aage [SIC] / sans autre récompense / que celle dont la vertu / se paye par ses mains ».

Le monument Théophraste Renaudot à Loudun, 5, les faces gauche et arrière Sur le piédestal, à gauche (photographie de gauche), se lit en majuscules un hommage aux réalisations de Théophraste Renaudot,  » La France lui doit / le journal / l’office de publicité / et de renseignements / le bureau de placement / le mont de piété / l’hôtel des ventes / et sous le nom de consultations / charitables pour les malades / ce que nous appelons aujourd’hui / un dispensaire / auquel il consacra / tout son temps et toute sa fortune ».

Oups, ma photographie de dos est floue et celle de trois-quarts ne permet pas de relever la très longue inscription sur la face arrière… Il faudra que je retourne à Loudun… ou sollicite une amie qui y travaille !

Le monument Théophraste Renaudot à Loudun, 6, détail de la gazette et de la reconnaissance royale D’après les dictionnaires de référence, journaliste n’est pas attesté avant 1718… et c’est bien un exemplaire de sa « Gazette » et non un journal qu’il tient dans sa main gauche (détail sur la photographie de gauche).

Sur la pile de livres (photographie de droite), on peut lire, gravé dans le bronze, toujours en majuscules, « traité des pauvres » et sur une feuille déroulée, « Aujourd’hui / le 14e jour / d’octobre le / Roy désirant / favorablement / traiter Théoph. / Renaudot / le nomme / conseiller g[énéra]l / des pauvres du / royaume ».

Le monument Théophraste Renaudot à Loudun, 7, la pile de livres Sur les autres livres, on peut lire sur la couverture du premier « textes et nouvelles » et sur la tranche du troisième « …ais charitables ».

Le monument Théophraste Renaudot à Loudun, 8, le médaillon à Eugène Hatin Sur le piédestal a été apposé un médaillon dédié à « Eug[ène] Hatin historien de la presse et de Renaudot ». Eugène [Louis] Hatin (Auxerre, 1809 – Paris, septembre 1893) est notamment l’auteur de Théophraste Renaudot et ses « innocentes inventions », Oudin imprimeur, Poitiers, 1883 (à lire sur Gallica), réédité sous le titre La Maison du Grand Coq et le bureau d’adresses, le berceau de notre premier journal, du Mont-de-piété, du dispensaire et autres innocentes innovations de Théophraste Renaudot, Champion éditeur, Paris, en 1885.

Le monument Théophraste Renaudot à Loudun, 9, initiales et date 1893 sur le médaillon Il a été réalisé également par Alfred [Joseph] Charron, ainsi qu’en témoignent les initiales et la date  » 1893 A. CH. ».

Le musée Théophraste Renaudot à Loudun et sa plaque commémorative L’association des amis de Théophraste Renaudot gère dans sa maison natale (signalé par une plaque commémorative) le musée Renaudot… Si ce musée a besoin d’un « petit coup de jeune », vous pouvez aussi vous y arrêter si vous passez par là (tout au nord du département de la Vienne).

Le musée Théophraste Renaudot à Loudun, 2, le buste dans la cour Dans la cour (la photographie) et dans le musée se trouvent d’autres représentations (sculpture, gravure, reconstitution en cire) de Théophraste Renaudot.

Mes articles sur Loudun:

Un buste de Goethe à Strasbourg

Strasbourg, le buste de Goethe, 1, dans l'allée de l'université

Le château de Schönbrünn à Vienne en Autriche en 1993, 2, de plus près

Pour le défi Mars, mois de l’Europe centrale organisé par Schlabaya, j’ai ressorti quelques photographies prise à Strasbourg fin octobre 2010. Je vous ai déjà montré le monument à Goethe, qui se trouve devant le palais de l’université, voici maintenant le buste qui se trouve à proximité, dans l’allée qui relie le palais de l’université au jardin des plantes. Vous apercevez le haut socle à droite de l’allée, quand on va vers le jardin des plantes.

Petit rappel déjà publié dans l’article précédent… Johann Wolfgang von Goethe a fait un bref passage à l’université de Strasbourg, de 1769 à 1771, où il a terminé son droit commencé à Leipzig de 1765 à 1768 (et est tombé amoureux de Frédérique Brion, la fille du pasteur de Sessenheim). Pour mémoire, Goethe est né le 28 août 1749 à Francfort et mort le 22 mars 1832 à Weimar, avocat puis magistrat, poète, romancier, passionné de sciences, etc.

Strasbourg, le buste de Goethe, 2, vu de face Goethe est représenté ici déjà âgé, et donc pas lorsqu’il était étudiant à Strasbourg.

Strasbourg, le buste de Goethe, 3, l'inscription au dos
Au dos du buste se trouve une longue inscription, avec l’identification du sculpteur H[einrich] Manger (né en 1833 à Odessa, je n’ai pas trouvé sa date de décès, après 1896 sans doute aux États-Unis), la date du modèle en 1820, l’identification du fondeur Lauchhammer et la date de fonte en 1872. Pour la transcription de l’inscription, j’ai triché, je l’ai trouvée dans un article sur les traces de Goethe à Strasbourg (Auf den Spuren von Jung-Stilling und Goethe in Straßburg):  » Modelliert von H. Manger / mit Benutzung von Frd. Tiecks / im Jahre 1820 nach der Natur gefertigten / lebensgroßen Büste Goethes. / Gegossen Lauchhammer 1872″ (traduction personnelle… modelé par H. Manger avec l’aide de Frd. Tiecks, achevé d’après nature en 1820, buste grandeur nature de Goethe, fondu par Lauchhammer 1872).

Strasbourg, le buste de Goethe, 4, l'inscription du socle Sur le socle du buste est gravée une inscription difficile à lire. D’après le dictionnaire historique des rues de Strasbourg, il s’agit d’une citation de Faust de Goethe : « Es kann die Spur von meinen Erdentagen nicht in Äonen untergehen » (la trace de mes jours terrestres ne saurait disparaître au fil des millénaires).

Poitiers, tête de femme de Raymond Couvègnes

Poitiers, le lycée Victor Hugo et la fontaine avec la tête de femme de Couvègnes

Lorsque le lycée de jeunes filles de Poitiers (aujourd’hui lycée -mixte bien sûr- Victor-Hugo) a été agrandi par les frères Martineau (je vous reparlerai plus longuement de ce lycée, dont les nouveaux bâtiments furent inaugurés en 1933), le ministère de l’éducation nationale a fait appel à un sculpteur qui venait de recevoir le grand prix de Rome en 1927, Raymond [Émile] Couvègnes. Il sculpte alors une tête de jeune fille, qui fait partie intégrante d’une fontaine située entre les bâtiments et la rue Victor-Hugo, dont le lycée ne porta pas encore le nom. Cet espace a depuis été transformé en parking, puis en espace assez libre. La tête de jeune fille a disparu avec la fontaine à la fin des années 1950 (voir en fin d’article), et n’a été retrouvée que bien plus tard dans les années 1980 en vrac avec des tas d’autres choses dans un dépôt de la ville (et non au musée, qu’elle intégra alors), elle a été remise dans une cour du lycée en 2004, à l’occasion d’une restauration/rénovation/restructuration et du centenaire du lycée.

Poitiers, la tête de femme de Couvègnes dans la cour du lycée, 1, vue lointaine La voici à son nouvel emplacement.

Poitiers, la tête de femme de Couvègnes dans la cour du lycée, 2, vue rapprochée Et de plus près, les traits un peu raides, je trouve, même si ses cheveux ondulent… Très « sculpture des années 30″…

Poitiers, la tête de femme de Couvègnes dans la cour du lycée, 3, la signature Pas de doute pour l’identification, l’œuvre est signée… C’est sans doute suite à cette première expérience de collaboration que les frères Martineau ont fait appel à Raymond Couvègnes (1893-1985), spécialiste de la sculpture sur béton frais, pour la réalisation de la sculpture de l’entrée de chambre de commerce à Poitiers également. Je vous ai également montré la Femme au bain dans le square de la butte du chapeau rouge à Paris.

Poitiers, la tête de femme de Couvègnes dans la cour du lycée, 4, vue de trois quarts et de dos Et voici deux autres vues…

Pour en savoir plus, lire

– la brève de Alain Quella-Villéger, Raymond Couvègnes, retour de la jeune fille, dans L’actualité Poitou-Charentes n° 68, avril 2005, p. 43

– l’article de Maryse Alessio-Redien, « Le mystère de la Tête de jeune fille de Raymond Couvègnes », publié dans Le Picton, n° 168 (novembre-décembre 2004), pages 30-32

– Un lycée dans la ville, Lycée Victor Hugo, Poitiers (1904-2004), Association des anciens du lycée Victor-Hugo, 119 pages.

– Sur Raymond Couvègnes, sa ville natale d’Ermont lui consacre une page sur son site internet.

Le monument à Eugène Fromentin à La Rochelle

La Rochelle, monument à Fromentin par Dubois, 01, vu de loin

Non loin du Vieux Port à Rochelle, si vous passez sous la tour de la Grosse horloge, vous ne pouvez pas rater cette statue représentant Eugène Fromentin, place des Petits-Bancs, monument qui sert surtout de garage à vélo (en tout cas, le jour où j’ai pris ces photographies, le 25 juin 2011, et lors de toutes mes autres visites dans cette ville).

La Rochelle, monument à Fromentin par Dubois, 02, vu de près Ce monument se compose d’une colonne en calcaire au sommet de laquelle se trouve un buste en bronze représentant le peintre Eugène Fromentin (La Rochelle, 1820 – Saint-Maurice, 1876), à côté, un cheval dressé et ruant avec son cavalier sur le dos, et une pile de livres, le tout aussi en bronze.

La Rochelle, monument à Fromentin par Dubois, 03, signatures du sculpteur et de l'architecte Le tout est signé  » Ernest-Dubois Scult / Patouillard Demoriane Arch « . Ernest [Henri] Dubois (Dieppe, 1863 – Paris, 1930) est aussi l’auteur, à La Rochelle, du monument à Jean Guiton devant l’hôtel de ville. Il a réalisé une œuvre abondante dont je vous parlerai sans doute… L’architecte René Patouillard Demoriane (Toulouse, 1867 – 1957), premier grand prix d’architecture en 1895, est un grand architecte, je ne sais pas comment il a atterri sur ce projet (voir ici des données sur son fonds d’archives). Le monument fut inauguré le 1er octobre 1905 puis à nouveau après la seconde guerre mondiale, le 8 mai 1946 (il a échappé aux fontes des années 1940-1942). Le modèle en plâtre a été présenté au salon des artistes français de 1906 sous le n° 3062.

La Rochelle, monument à Fromentin par Dubois, 04, le buste sur le haut socle Le sujet est identifié sur le haut socle.

La Rochelle, monument à Fromentin par Dubois, 05, le buste Voici Eugène Fromentin, un peu à contre-jour le matin…

La Rochelle, monument à Fromentin par Dubois, 06, le buste C’est mieux sur cette vue prise en fin d’après-midi…

La Rochelle, monument à Fromentin par Dubois, 07, détail du visage … avec un détail de son visage barbu et moustachu…. et un peu chauve!

La Rochelle, monument à Fromentin par Dubois, 08, le monument vu de dos Voici maintenant le monument de dos. Que fait ce cheval ruant sur ce monument? Sans doute est-ce le symbole du peintre, réputé pour avoir peint des chevaux dans toutes les positions (je vous ai sélectionné la notice de Chasse au faucon en Algérie au musée d’Orsay, si vous voulez voir un de ses tableaux).

La Rochelle, monument à Fromentin par Dubois, 09, le cheval vu de dos Le cavalier est représenté avec un costume d’Afrique-du-Nord, Fromentin était aussi très tourné vers l’orientalisme et le Sahara (ça me rappelle le sujet du concours de conservateur quand je l’ai passé en 1991, sur l’exotisme dans l’art européen… mais j’avais choisi le sujet d’histoire et pas celui d’histoire de l’art). Le cheval et son cavalier semblent en pleine fantasia, mais le fusil est aujourd’hui cassé…

La Rochelle, monument à Fromentin par Dubois, 10, le cheval ruant On le voit mieux ainsi. Remarquez au passage les étriers plats du cavalier, la lanière de l’attache ventrale de ma selle et le mors.

La Rochelle, monument à Fromentin par Dubois, 11, le cavalier arabe Et de face, le cheval ruant… et le visage très expressif du cavalier, la tête recouverte de son turban.

La Rochelle, monument à Fromentin par Dubois, 12, la pile de livres Et pour terminer, la pile de livres surmontée de lauriers rappelle qu’Eugène Fromentin fut aussi un écrivain…

La Rochelle, monument à Fromentin par Dubois, 13, les livres vus de face … la même vue de face.

Hergé à Angoulême

Angoulême, la tête d'Hergé, 1, vue générale La tête d’Hergé a été inaugurée rue Marengo à Angoulême en janvier 2003, à l’occasion du festival international de la bande dessinée, en présence du roi des Belges… sur un coin de place rebaptisé place Hergé. En fait, cette statue se trouvait à Angoulême depuis 1989, elle était jusqu’alors près du Centre international de la Bande Dessinée et de l’Image… dans ce qui s’appelle maintenant le bâtiment Castro, par opposition au nouveau centre devenu musée ouvert depuis sur l’autre rive de la Charente.

Angoulême, la tête d'Hergé, 2, la signature T.J. Tchang, 1987 Elle est signée de Tchang Tchong-jen (« T.J. Tchang 1987 »), l’ami chinois d’Hergé qui lui avait inspiré le personnage du Lotus bleu.

Angoulême, la tête d'Hergé, 3, la marque du dépôt Il s’agit d’un dépôt de l’État… c’est même inscrit sur le socle, pas question que cette propriété soit oubliée avec le temps…

Logo de Octobre, le mois Fritissime Cet article entre dans le cadre de Octobre, le mois Fritissime, organisé par Schlabaya / Scriptural et Elizabeth Bennet, à retrouver sur Facebook : Le lion des Flandres, Tintin, Max Havelaar : vive le mois des 17 provinces!

Le monument à Liniers par Poisson à Niort

Niort, le monument à Liniers par Poisson, 1, vue sur une carte postale ancienne

A Niort, à l’angle de la rue d’Alsace-Lorraine et de la rue Bernard-d’Agesci, en contrebas du parc du couvent des sœurs de l’espérance, se trouve un monument en l’honneur de Jacques de Liniers.

Niort, le monument à Liniers par Poisson, 2, vue générale Il a assez peu changé depuis la carte postale ancienne.

Niort, le monument à Liniers par Poisson, 3, vue rapprochée On le voit mieux en s’approchant. Sur le socle est écrit « Jacques / de / Liniers / 1753-1810 / chef d’escadre / vice-roi / de Buenos Aires / né à Niort » et plus bas, « érigé / par souscription / de ses compatriotes / et de la colonie française / de Buenos Aires / 1910 ». Pour tout savoir sur lui, voir en fin d’article… En gros, Jacques de Liniers est né à Niort en 1753 et mort (fusillé) à Cabeza de Tigre en Argentine en 1810, après avoir combattu les Anglais dans cette colonie, il a été vice-roi de la vice-royauté du Río de la Plata de 1807 à 1809, et y est connu sous le nom de Santiago de Liniers. Il a plus de 5000 descendants identifiés dans le monde… dont 400 se sont retrouvés à Niort en 2010, pour les 200 ans de sa mort.

Niort, le monument à Liniers par Poisson, 4, la signature de Pierre Marie Poisson Le buste en bronze est signé « P.M. Poisson », pour Pierre Marie Poisson, sculpteur né en 1876 à Niort et mort à Paris en 1953. Je vous en reparlerai pour le monument aux morts de 1914-1918 à Niort ainsi que pour le monument Main, une importante collection de bustes est conservée au musée Bernard-d’Agesci dans l’ancien lycée de jeunes filles à Niort, il a également réalisé, entre autres, les monuments aux morts du Havre et, dans le Pas-de-Calais, d’Audruicq (pour lequel Brigitte (Brigitbrode) m’a fait il y a quelques mois des photographies, il faut que je lui demande l’autorisation de les utiliser pour un article…), etc.

Niort, le monument à Liniers par Poisson, 5, le buste en bronze Autre époque, nous voyons un homme qui ressemble à ces grands savants et aventuriers de la prériode révolutionnaire…

Niort, le rempart rue d'Alsace-Lorraine Ne redescendez pas tout de suite en ville, montez juste quelques mètres plus haut et vous verrez ce vestige du rempart

Pour en savoir plus sur Jacques de Liniers, voir Jacques de Liniers, vice-roi du Rio de la Plata et la naissance de l’Argentine 1788-1810, journée d’étude. Samedi 28 août 2010 – Niort, Bulletin de la Société historique et scientifique des Deux-Sèvres, 2011, 4ème série, n° 4, pages 1 à 181.

Les photographies datent de juillet 2011.

Le général Meusnier par Varenne au jardin des Prébendes d’Oe à Tours

Tours, le général Meusnier par Varenne, 1, vue de loin

Dans le jardin des Prébendes d’Oe à Tours se trouvent plusieurs statues. Je vous présente aujourd’hui le monument au général Meusnier (voir ici les statues de Pierre de Ronsard, de Racan).

Je tire une partie des données du dossier documentaire établi par le service régional de l’inventaire de la région Centre. Le monument est constitué d’un buste en marbre blanc (sale!) posé sur un piédestal (haut socle) en calcaire.

Tours, le général Meusnier par Varenne, 2, la signature du sculpteur Varenne Il est signé et daté « H. Varenne sculpt. 1902 »

Tours, le général Meusnier par Varenne, 3, la signature de l'architecte Wielorski et de « Wielorski Arch(te) ». Vous êtes maintenant familiers du sculpteur  (1860 – 1933), dont je vous ai parlé à Tours pour le décor de la façade (1898) de la gare, le décor général (1900) de l’hôtel de ville, la charité de Martin devant la basilique Saint-Martin (1928), ainsi que la sculpture à  l’extérieur et à l’intérieur de la gare de Limoges. Ce dernier a d’abord réalisé un buste en bronze du même personnage, mais il ne l’aimait pas et l’a remplacé par ce marbre.

Tours, le général Meusnier par Varenne, 4, le buste vu de face L’identification se trouve sur le socle « GENERAL MEUSNIER TUE A CASSEL 1754 ; 1793 ». Il s’agit de Jean-Baptiste Marie Charles Meusnier de la Place, né à Tours le 19 juin 1754 et mort au pont de Cassel (près de Mayence) le 13 juin 1793, géomètre (il a travaillé avec Gaspard Monge aux travaux qui vont permettre la mesure du méridien de Paris, en particulier avec le « théorème de Meusnier » sur la courbure des surfaces), ingénieur (il a collaboré avec Antoine Lavoisier sur la décomposition de l’eau et la fabrication de l’hydrogène) et général de la Révolution dans l’armée du Rhin.

Ces photographies datent de mai 2011.

Le poète Racan par Sicard au jardin des Prébendes d’Oe à Tours

Tours, le buste de Racan par Sicard au jardin des Prébendes, 1, vu de loin

Dans le jardin des Prébendes d’Oe à Tours se trouvent plusieurs statues. Je vous présente aujourd’hui le monument au poète Racan. Je tire une partie des données du dossier documentaire établi par le service régional de l’inventaire de la région Centre. Le monument est constitué d’un buste en bronze posé sur un piédestal (haut socle) en pierre.

Tours, le buste de Racan par Sicard au jardin des Prébendes, 2, la signature F. Sicard 1907 Le bronze est signé et daté, « F. Sicard 1907 ». Pour le sculpteur François Sicard, je vous renvoie à mon article sur les atlantes de l’hôtel de ville de Tours (vous pouvez aussi voir du même sculpteur le monument aux morts de 1914-1918 à Cahors). Au passage, vous pouvez apercevoir la vigne et le raisin sculptés sur le socle en pierre.

Tours, le buste de Racan par Sicard au jardin des Prébendes, 3, l'inscription en bas du socle Sur ce dernier (ma photographie rapprochée était floue…), la signature de l’architecte, « CH. DUPUY ARCHITECTE », et d’autres indications illisibles.

Tours, le buste de Racan par Sicard au jardin des Prébendes, 4, la dédicace La face principale du socle porte l’identification du buste, « Racan / Poète / 1589-1680 », et le côté la dédicace « Monument / élevé par souscription / sous le patronage / des sociétés littéraires / artistiques et scinetifiques / de la Touraine / inauguré le 30 juin 1907 ». Il s’agit du poète Honorat de Bueil de Racan, dit Racan, dont vous pouvez découvrir les oeuvres dans Gallica (ou si vous avez la flemme, juste une sélection ici consacre une page). Une communauté de communes a pris son nom

Tours, le buste de Racan par Sicard au jardin des Prébendes, 5, le buste en bronze vu de face Le poète, pommeau le son épée au côté gauche, penché vers la droite, tient une plume de la main droite et une liasse de papiers dans sa main gauche.

Tours, le buste de Racan par Sicard au jardin des Prébendes, 6, vu de profil De profil, on voit peut-être mieux sa plume.

Ces photographies datent de mai 2011.

Pierre de Ronsard par Delperier au jardin des Prébendes d’Oe à Tours

Tours, Ronsard par Delpérier aux jardins d'Oe, 1, vu de loin Dans le jardin des Prébendes d’Oe à Tours se trouvent plusieurs statues. Je vous présente aujourd’hui le monument au poète Pierre de Ronsard (château de la Possonnière, Couture-sur-Loir, 1524 – prieuré de Saint-Cosme, 1585), installé au milieu d’un petit bassin. Je tire une partie des données du dossier documentaire établi par le service régional de l’inventaire de la région Centre.

Tours, Ronsard par Delpérier aux jardins d'Oe, 2, la signature Delperier Le monument porte la signature « G. Delperier / sculpteur ». Il s’agit de Georges Delperier (Paris, 1865 – Tours, 1936). En Poitou-Charentes, il a par exemple réalisé le monument aux morts de Chabanais. Le premier projet date de 1898, il s’agissait alors d’installer dans le jardin une réplique du monument funéraire du prieuré Saint-Cosme pour lequel Henri Varenne fournit un croquis (un sculpteur dont je vous ai déjà beaucoup parlé, pour le décor de la façade (1898) de la gare, le décor général (1900) de l’hôtel de ville, la charité de Martin devant la basilique Saint-Martin (1928), le tout à Tours). La maquette du monument a été présentée par Georges Delperier au salon des artistes français de 1912. Le plâtre grandeur nature du monument est prêt en 1913, mais à cause de la première Guerre mondiale, le groupe sculpté en pierre n’est mis en place qu’en 1924 (inauguration le 16 novembre en présence de M. de Moro-Giaferri, sous-secrétaire d’État à l’enseignement technique).

Tours, Ronsard par Delpérier aux jardins d'Oe, 3, vu de près Le monument se compose d’une sorte de rocher avec des fleurs, des grappes de raisin, des feuilles et des amours sur lequel se dresse une colonne avec au sommet un buste représentant Pierre de Ronsard.

Tours, Ronsard par Delpérier aux jardins d'Oe, 4, le buste de Ronsard Un air assez sévère (sans doute renforcé par les lichens qui lui donnent une dominante grise) pour le poète… Des fleurs tombent depuis le dessous de son buste…

Tours, Ronsard par Delpérier aux jardins d'Oe, 5, le socle Un pied de vigne grimpe lui depuis le socle, sur lequel jouent les amours, sous la forme de ces petits enfants qui inspirent le poète…

Tours, Ronsard par Delpérier aux jardins d'Oe, 6, les trois enfants jouant sur le socle On voit mieux ici les trois enfants…

Tours, Ronsard par Delpérier aux jardins d'Oe, 7, de dos Et de dos, la vigne et l’empilement qui sert de socle.

Ces photographies datent de mai 2011.