Archives par étiquette : rempart

Le monument à Liniers par Poisson à Niort

Niort, le monument à Liniers par Poisson, 1, vue sur une carte postale ancienne

A Niort, à l’angle de la rue d’Alsace-Lorraine et de la rue Bernard-d’Agesci, en contrebas du parc du couvent des sœurs de l’espérance, se trouve un monument en l’honneur de Jacques de Liniers.

Niort, le monument à Liniers par Poisson, 2, vue générale Il a assez peu changé depuis la carte postale ancienne.

Niort, le monument à Liniers par Poisson, 3, vue rapprochée On le voit mieux en s’approchant. Sur le socle est écrit « Jacques / de / Liniers / 1753-1810 / chef d’escadre / vice-roi / de Buenos Aires / né à Niort » et plus bas, « érigé / par souscription / de ses compatriotes / et de la colonie française / de Buenos Aires / 1910 ». Pour tout savoir sur lui, voir en fin d’article… En gros, Jacques de Liniers est né à Niort en 1753 et mort (fusillé) à Cabeza de Tigre en Argentine en 1810, après avoir combattu les Anglais dans cette colonie, il a été vice-roi de la vice-royauté du Río de la Plata de 1807 à 1809, et y est connu sous le nom de Santiago de Liniers. Il a plus de 5000 descendants identifiés dans le monde… dont 400 se sont retrouvés à Niort en 2010, pour les 200 ans de sa mort.

Niort, le monument à Liniers par Poisson, 4, la signature de Pierre Marie Poisson Le buste en bronze est signé « P.M. Poisson », pour Pierre Marie Poisson, sculpteur né en 1876 à Niort et mort à Paris en 1953. Je vous en reparlerai pour le monument aux morts de 1914-1918 à Niort ainsi que pour le monument Main, une importante collection de bustes est conservée au musée Bernard-d’Agesci dans l’ancien lycée de jeunes filles à Niort, il a également réalisé, entre autres, les monuments aux morts du Havre et, dans le Pas-de-Calais, d’Audruicq (pour lequel Brigitte (Brigitbrode) m’a fait il y a quelques mois des photographies, il faut que je lui demande l’autorisation de les utiliser pour un article…), etc.

Niort, le monument à Liniers par Poisson, 5, le buste en bronze Autre époque, nous voyons un homme qui ressemble à ces grands savants et aventuriers de la prériode révolutionnaire…

Niort, le rempart rue d'Alsace-Lorraine Ne redescendez pas tout de suite en ville, montez juste quelques mètres plus haut et vous verrez ce vestige du rempart

Pour en savoir plus sur Jacques de Liniers, voir Jacques de Liniers, vice-roi du Rio de la Plata et la naissance de l’Argentine 1788-1810, journée d’étude. Samedi 28 août 2010 – Niort, Bulletin de la Société historique et scientifique des Deux-Sèvres, 2011, 4ème série, n° 4, pages 1 à 181.

Les photographies datent de juillet 2011.

Le rempart sud de Poitiers

Poitiers, le rempart sud, sous la Tranchée, 1, vu du haut

Je vous ai déjà montré une portion du rempart (vous pouvez y voir une carte postale ancienne de ce que je vous montre aujourd’hui) et la tour Aymar de Beaupré au sud de la ville de Poitiers. Je vous remmène le long du rempart qui descend de l’ancienne porte de ville de la Tranchée, aujourd’hui détruite au niveau du débouché de la rue de la Tranchée, à côté du parc de Blossac. L’essentiel de cette partie de l’enceinte date de la fin 12e siècle, construite par Henri II Plantagenêt, roi d’Angleterre (qui est aussi à l’origine de la reconstruction de la cathédrale). Le haut est envahi par les voitures…

Poitiers, le rempart sud, sous la Tranchée, 2, vu du milieu Vous descendez un peu, ici par un beau soir d’hiver.

Poitiers, le rempart sud, sous la Tranchée, 3, la brèche du tram Un peu plus bas, une brèche a été percée au 19e siècle pour permettre le passage du tramway (aujourd’hui aménagé en chemin jusqu’au quartier de Bellejouane).

Poitiers, le rempart sud, sous la Tranchée, 4, le bas et la tour Et tout en bas, presque arrivé à la Boivre (un minuscule affluent du Clain), la tour dite tour de Vouneuil.

Poitiers, le rempart sud, sous la Tranchée, 5, une parque lapidaire Si vous regardez de près, un peu partout sur le rempart, vous trouverez des marques de tâcherons, sortes de signatures laissées par les maçons lors de la construction…

Poitiers, le rempart sud, sous la Tranchée, 6, deux marques lapidaires En voici d’autres, en forme de croix…

Poitiers, le rempart sud, sous la Tranchée, 7, plein de marques lapidaires Et encore beaucoup plus, sur la tour à côté de la brèche du tramway.

Poitiers, le rempart sud, la tour de Vouneil vue depuis le pont Achard Enfin, voici une photographie que j’ai ajoutée en juillet 2011, de la tour de Vouneuil, la plus près de la Boivre, prise depuis le pont Achard.

Pour en savoir plus, le service de l’inventaire du patrimoine de la région Poitou-Charentes vous propose deux dossiers en pdf, l’un sur De la porte de Pont-Achard à l’Institut Régional du Travail Social (IRTS), l’autre sur l’ancienne enceinte fortifiée de Poitiers : entre la porte de la Tranchée et la porte de Pont-Achard. Vous y trouverez des plans, des vues anciennes et une bibliographie réalisée par Yannis Suire.

La tour Aymar de Beaupuy à Poitiers, quartier de Pont Achard

Poitiers, le quartier de Pont Achard, la tour Aymar de Beaupuy sur une carte postale ancienneL’ancien bourg de Saint-Hilaire et la porte du Pont Achard, au-dessus de la Boivre au sud de Poitiers, étaient défendus par divers ouvrages fortifiés. L’une des tours, au nord du pont, dite tour Aymar de Beaupuy, est toujours conservée. Je vous la montre ici sur une carte postale ancienne…

Poitiers, le quartier de Pont Achard, la tour Aymar de Beaupuy de l'autre côté du chemin de fer … car elle est aujourd’hui située dans une propriété privée, et la seule façon de la voir est de franchir le pont (qui passe désormais sur la Boivre et les voies de chemin de fer) et de la voir de loin… Si vous prenez le train de Paris vers Bordeaux (ou La Rochelle) cet été, vous pouvez l’apercevoir fugacement sur votre gauche quand le train repart de la gare…

Poitiers, le quartier de Pont Achard, la porte de Pont Acahrd tracée sur la chaussée actuelle Quant à la porte de Pont Achard, elle a été détruite au 19e siècle et est juste suggérée au sol par de petits pavés, attention, danger pour prendre la photographie ou ralentir dans le flot de voitures pour l’apercevoir… J’y suis passée un soir tard, quand il y avait moins de risque, mais à la limite de faire nuit, la photographie manque donc de luminosité. Je vous montrerai le rempart voisin plus tard. Le pont est quant à lui mentionné pour la première fois en 1017.

Vous pouvez en voir une représentation sur le « Grand Nautré », au musée Sainte-Croix à Poitiers (voir leur dossier en ligne avec un agrandissement du pont Achard), tableau peint en 1619 par François Nautré et représentant le siège de Poitiers par Coligny en 1569.

Pour en savoir plus, le service de l’inventaire du patrimoine de la région Poitou-Charentes vous propose deux dossiers en pdf, l’un sur De la porte de Pont-Achard à l’Institut Régional du Travail Social (IRTS), l’autre sur l’ancienne enceinte fortifiée de Poitiers : entre la porte de la Tranchée et la porte de Pont-Achard. Vous y trouverez des plans, des vues anciennes et une bibliographie réalisée par Yannis Suire. De mon côté, je vous ai déjà montré une portion du rempart. Promis, je vous montrerai d’autres images très bientôt, il faut juste que je mette de l’ordre dans les images…

Le quartier Pont Achard à Poitiers, position des tours Je vous ajoute une petite vue prise depuis la terrasse du presbytère de Saint-Hilaire, en bleu, la porte de Pont-Achard tracée au sol, en rouge, la tour Aymar de Beaupré.

Le Pas-de-Dieu à Poitiers (avec les photos)

La chapelle du Pas-de-Dieu, résidence Jean-Jaurès à Poitiers
Post de 19h30. Oups, j’ai mis les photos dans le dossier photo, mais oublié de les intégrer dans l’article que j’avais programmé!

À deux pas de l’église Sainte-Radegonde (dont je vous ai raconté une partie de l’histoire ici) se trouve la chapelle du Pas-de-Dieu. En sortant de l’église Sainte-Radegonde, vous tournez à gauche, prenez la rue des Carolus jusqu’au n° 11, passez sous un immeuble contemporain, il y a une petite flèche très discrète. Dans la cour de la résidence Jean-Jaurès se trouve la chapelle du Pas-de-Dieu, construite en 1912 par l’architecte Alcide Boutaud (qui a rénové ou construit de nombreuses églises de la Vienne et des environs, voir par exemple l’église Saint-Étienne-du-Port à Niort), à l’emplacement supposé de la cellule de sainte Radegonde.

La chapelle du Pas-de-Dieu, résidence Jean-Jaurès à Poitiers Une autre vue de cette chapelle, sans grand intérêt architectural, mais qui rappelle une histoire, et aussi que si le monastère Sainte-Croix et la cellule de sainte Radegonde était dans l’enceinte romaine de la ville, la nécropole où elle fut enterrée était bien hors-les-murs.

Rempart romain vu de trois-quarts, résidence Jean-Jaurès à Poitiers À propos de murs, un tout petit fragment a été conservé dans la construction de la résidence Jean-Jaurès. Ici comme à Tours, à Rhodes et ailleurs, je m’interroge sur la conservation en plein air (ou même dans des cryptes) de vestiges archéologiques.

Rempart romain vu de face, résidence Jean-Jaurès à Poitiers Quel sens cela a-t-il de garder ce morceau de mur, sans aucune explication ,. Ni le passant, ni les résidents de l’immeuble ne peuvent en comprendre sa signification. Cette conservation partielle permet de garder une bonne conscience (nous n’avons pas détruit tout le passé…) mais n’a absolument aucun intérêt si elle n’est pas accompagnée d’explications.

Bayonne (1), les fortifications

Bayonne, remparts Aujourd’hui, les fêtes de Bayonne battent leur plein, j’espère qu’il n’y aura pas d’accident dramatique cette année.

Après le casino, et la station balnéaire de Biarritz, voici donc une brève visite express de Bayonne (Baiona) où je logeais pendant ces trois jours d’assemblée générale annuelle de la Mutuelle générale de l’éducation nationale (MGEN). Je n’ai pas pris de photo de la sous-préfecture, c’est un vrai bunker (peur des indépendantistes basques ?), pas sûr de ne pas se faire tirer dessus par les gardes armés si on s’arrête avec un APN… Je n’ai pas eu le loisir de profiter du service de prêt de vélo ni des navettes en minibus gratuits, mais ai eu le temps de faire une brève visite à pied de la ville. Le plus impressionnant, ce sont les fortifications et les remparts, pas aussi importants qu’à Rhodes, bien sûr, mais quand même… À l’époque romaine, le castrum fortifié de Lapurdum se trouve à peu près au niveau de la cathédrale actuelle. Au 11e siècle, la ville devient Bayonne et reste, comme l’ensemble du grand duché d’Aquitaine (qui allait jusqu’à Poitiers), sous domination anglaise pendant trois siècles. Les fortifications romaines ont été protégées dès 1886, le reste des remparts en 1929 et 1931. Au fil des siècles, le système de fortification s’est renforcé, jusqu’à former une grande et double ceinture de pierres autour de l’ancienne ville haute. Au 16e siècle, d’importants travaux ont lieu, avec la construction du mur dit de François 1er (il avait été retenu prisonnier un an en Espagne après la défaite de Pavie le 24 février 1525 et sa rançon avait été stockée dans le fort de Bayonne).

Bayonne, ouvrage fortifié avancé Je n’ai pas eu le temps de m’approcher de la citadelle Vauban, érigée dans les années 1680 et (elle n’a pas été inscrite parmi les sites Vauban protégés par l’Unesco), inscrite comme monument historique avec ses trois demi-lunes et ses glacis en 1929. Vauban a créé une troisième ligne de fortifications et de nombreux ouvrages avancés.

De son côté, le Petit Bayonne, entre la Nive et l’Adour détournée, est fortifié au 16e siècle, fortifications reprises par Vauban et inscrites comme monument historique en 1930 et 1931.

Bayonne, le château vieux Vauban reprit aussi la défense du Château Vieux, dans la ville haute…

Bayonne, le château neuf … et du Château-Neuf, dans le Petit-Bayonne.

Bayonne, remparts Je trouve que la restauration et la mise en valeur de tous ces ouvrages fortifiés, qui doivent coûter une petite fortune en entretien, sont plutôt réussies.

N’hésitez pas à aller voir les deux webcams de la ville sur internet, qui couvrent l’une le pont Mayou (en travaux), la Nive et la place de la Liberté, et l’autre, le quai de la Nive et les halles.

Retrouvez le reste de ce voyage

Biarritz, la plage

Biarritz, deuxième ballade

Bayonne, les fortifications

Bayonne, la cathédrale et le cloître, l’église Saint-André

Bayonne, la Nive et l’Adour, les halles.

Voyage en mer Egée (7), Rhodes, à travers les ruelles

Ruelle de la vieille ville de Rhodes Après le port et les remparts de Rhodes, alors que le froid est de retour, je vous emmène à 8h du matin, fin septembre, à travers les vieilles rues de Rhodes. Toutes les périodes s’y mélangent… ainsi que toutes les cultures qui s’y sont croisées.

Rhodes, église Saint-Spyridon L’église Saint-Spyridon est une toute petite église byzantine…

Rhodes, vesige de rempart byzantin … de la même période que ce vestige de rempart qui a été construit avec des remplois (éléments repris sur des édifices plus anciens) parmi lesquels on reconnaît aisément des tambours de colonne…

Ruelle de la vieille ville de Rhodes Mais au détour des étroites ruelles, il faut vraiment faire attention aux scooters, aux serveurs ou encore aux tailleurs porteurs de bonnes-grâces (euh, non, pas vrai pour les tailleurs, c’était juste pour placer la bonne-garde) qui surgissent d’un virage ou d’un carrefour…

Les endroits plus célèbres de Rhodes, il vous faudra encore patienter un peu, et puis, j’ai tant de choses à vous montrer ces temps-ci !

Petit récapitulatif des articles que j’ai publiés sur ma croisière en mer Égée (octobre 2008) :

  1. Mykonos ;
  2. Éphèse, la bibliothèque ;
  3. Éphèse (2) ;
  4. Patmos ;
  5. le port de Rhodes ;
  6. les remparts de Rhodes ;
  7. vieilles rues de Rhodes ;
  8. l’hôpital des hospitaliers et le musée archéologique de Rhodes ;
  9. l’acropole du Mont Smith à Rhodes ;
  10. Rhodes, la rue des Chevaliers et le Palais des Grand-Maîtres ;
  11. Rhodes, une villa ;
  12. Rhodes, le départ
  13. et bientôt la suite…

Voyage en mer Egée (6), Rhodes, les remparts

Rhodes, les remparts Par sa situation aux portes de l’occident et de l’orient, Rhodes a vu passé de multiples civilisations, migrants, colonisateurs : Minoens, Achéens, Phéniciens, Doriens, Romains, Byzantins, Arabes, croisés, Ottomans, Italiens, Allemands, Britanniques. Rhodes est (re)devenue grecque après la Seconde Guerre mondiale. Chacun y a laissé ses traces, des fortifications puisqu’il fallait défendre la position de l’île… Si vous voulez avoir une petite idée de cette chronologie, vous pouvez en trouver une chez Antikforever.

En descendant du bateau et en quittant le port, on ne peut qu’être saisi par l’ampleur des remparts médiévaux et modernes, qui sont inscrits (avec toute la ville médiévale de Rhodes) sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco depuis 1988. Pour les remparts plus anciens, je vous en montrerai la prochaine fois…

Rhodes, les remparts L’essentiel de ce que l’on voit comme fortification, avec des systèmes compliqués de portes, ouvrages avancés, remparts (sur presque 4 km de long) doublés d’un fossé, a été construit par les chevaliers de l’Ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem après la perte de Saint-Jean-d’Acre (1291). Ils commencent par prendre Rhodes aux Gênois, qui y avaient installé un important site marchand, puis occupent la ville de 1309 à 1523. Ils ont résisté à plusieurs sièges, dont ceux de 1444 par le sultan d’Égypte et de 1480 par Mehmet II. Mais des boulets de canon de toutes dimensions parsèment les fossés, mais aussi les cours, et autres… La quantité de pierres utilisées pour construire et pour tenter de détruire ces remparts est énorme !

Rhodes, les remparts, porte, vue côté interne de la ville En dehors de l’histoire (très importante, on le voit encore aujourd’hui, le Proche-Orient et Jérusalem sont depuis fort longtemps au centre de nombreux conflits, et Rhodes en est une base arrière), ces remparts ont été très bien entretenus et restaurés.

Rhodes, les remparts, avec un passage dessous La promenade sur les remparts, à l’intérieur de la ville, mais aussi dans les fossés et les petits passages en-dessous ou dans les systèmes de portes, remet vraiment le visiteur à sa taille de fourmi…

Surtout, n’hésitez pas à faire le tour, il y a des portions presque désertes… et beaucoup moins  » ripolinés « .

Petit récapitulatif des articles que j’ai publiés sur ma croisière en mer Égée (octobre 2008) :

  1. Mykonos ;
  2. Éphèse, la bibliothèque ;
  3. Éphèse (2) ;
  4. Patmos ;
  5. le port de Rhodes ;
  6. les remparts de Rhodes ;
  7. vieilles rues de Rhodes ;
  8. l’hôpital des hospitaliers et le musée archéologique de Rhodes ;
  9. l’acropole du Mont Smith à Rhodes ;
  10. Rhodes, la rue des Chevaliers et le Palais des Grand-Maîtres ;
  11. Rhodes, une villa ;
  12. Rhodes, le départ
  13. et bientôt la suite…

Poitiers, rempart de Blossac et rempart square Jeanne-d’Arc

Carte postale ancienne, le rempart entre Blossac et la Boivre à Poitiers, carte postale ancienne

La semaine dernière, je vous ai montré le rempart sous Blossac et Emmanuelle me demandait de quand il datait… Pour cette partie, je dirai qu’il s’agit en grande partie d’une reconstruction des années 1770, quand l’Intendant du roi, Paul Esprit Marie de la Bourdonnaye, comte de Blossac, a terminé l’aménagement de ce vaste parc de Blossac. Le rempart a en effet désormais une importante fonction de mur de soutènement des terres de remblais apportées pour aplanir le terrain.

Pour la partie plus basse de ce rempart (voir la carte postale ancienne ci contre ou les articles suivants, sur le rempart sud et la tour Aymar de Beaupuy et le pont Achard), vers la Boivre et au-delà de l’ancienne porte de ville aujourd’hui détruite, il est probable que ce soit en partie le rempart médiéval reconstruit après la bataille de Poitiers de 1356 quand le Prince noir vainquit Jean-le-Bon, roi de France. Le rempart était déjà en très mauvais état dix ans plus tôt, en 1346, déjà pendant la guerre de Cent Ans, quand les troupes du comte de Derby ont pillé la ville de Poitiers. Mais il faudrait que je vous montre tout ça avec des plans et des photographies, ainsi que les différentes fortifications médiévales conservées en ville et le long du Clain, ça sera pour de prochains articles. Cette partie de la ville était la plus vulnérable, avec une entrée sur le plateau qui est protégé sur les autres côtés par la rivière principale, le Clain, et son affluent, la Boivre, qui forme un éperon qu’il fallait barrer plus ou moins à ce niveau pour fortifier le plateau.

Le rempart romain de Poitiers dans le square Jeanne-d'Arc Dans De bello Gallico (La guerre des Gaules), César mentionne un oppidum, Lemonum, capitale des Pictons. Archéologiquement, il y a peu de vestiges de cette période en ville, et il n’est pas sûr que cette cité gauloise ait été fortifiée, même si certains auteurs pensent qu’il existait un fossé gaulois dans l’actuelle rue de la Tranchée, non loin donc du rempart dont je viens de vous parler. De même, pour l’époque romaine, ce n’est que le rempart tardif, du IVe siècle de notre ère (peut-être un peu avant ?), qui est bien connu. Comme dans toute la Gaule romaine, il a été construit en partie avec des éléments provenant de monuments publics pour protéger la ville contre les invasions barbares. Il en reste un beau témoin en élévation dans le square Jeanne-d’Arc, à côté de la Tour Maubergeon, ce palais des comtes de Poitiers et ducs d’Aquitaine devenu depuis palais de justice après la Révolution. Vous pouvez aussi en retrouver des traces dans les blocs utilisés en remploi dans sa construction au sein de la section enfants de médiathèque.

Chefs d’oeuvre du gothique en Normandie, exposition à Caen

Entre de la nouvelle salle d'exposition du musée de Normandie Le musée de Normandie organise jusqu’au 2 novembre 2008 une exposition intitulée Chefs d’œuvre du gothique en Normandie, sculpture et orfèvrerie du XIIIe au XVe siècles. Il s’agit de l’exposition inaugurale de la nouvelle salle des remparts, aménagée sous la terrasse d’artillerie reconstituée par Daniel Lefèvre, ACMH (architecte en chef des monuments historiques). Cette salle s’intègre parfaitement sur le site du château. À noter que l’exposition sera ensuite présentée au musée des Jacobins à Toulouse de décembre 2008 à avril 2009.

En fait, l’exposition aurait dû s’appeler l’art gothique sacré, car mis à part dans un film sur les peintures murales, l’art profane et civil n’apparaît nulle part, aucun gisant, aucune statue civile, un peu décevant. Et dans ce film, il manque les provenances des œuvres. En revanche, les statues religieuses sont présentées avec une grande proximité des visiteurs, sans séparation (vitrine ou autre) pour les statues en pierre, y compris les statues polychromes, ce qui est rare. Les nombreuses Vierge et Vierge à l’Enfant au déhanchement gothique m’ont peu émue, mais si vous n’avez pas l’habitude d’en voir, la collection est sympathique. De même que les œuvres d’orfèvrerie, jolies prouesses commandées par des abbayes normandes pour la plupart. Mais je voudrai attirer l’attention sur quelques pièces.

La première est une Vierge allaitant l’Enfant, en ivoire, d’une grande qualité et très rare, avec le sein dénudé et tendu vers la bouche de l’Enfant (déjà grand pour un nourrisson). Elle vient de Lisieux et est habituellement conservée au musée départemental des antiquités de Rouen.

Du même musée mais provenant respectivement de Saint-Wandrille-Rançon et de l’abbaye de Fontenelle à Rouen, deux petites statues de pierre représentant un Roi jouant de la harpe et un Roi jouant du psaltérion, sorte de cithare dont vous pouvez voir des représentations ici.

Une Nativité, haut-relief en calcaire polychrome provient d’Avranche, à l’origine dans l’église Notre-Dame, aujourd’hui dans le scriptorial. La Vierge jeune accouchée est allongée dans un lit avec à son côté le berceau où repose l’Enfant Jésus. Une scène très touchante.

Je voudrais enfin vous parler d’une exceptionnelle Sainte Véronique (et si !!!) présentant le Linge. Datée des environs de 1500, en calcaire polychrome, elle provient de Fours-en-Vexin dans l’Eure.

Après tant de religion, je peux m’adonner au péché de gourmandise et vous préparer mon avancée du SAL des bonbons pour demain !

Et pour revoir quelques-uns des lieux que j’ai visités à Caen, voici les liens :