Archives de catégorie : Visites, musées et expositions

Mes visites, expositions et patrimoine, à l’exception de ce qui concerne Poitiers, classé à part…

L’hôpital de Niort

L'hôpital de Niort, 1, entrée rue de Saint-Jean-d'Angély L’entrée rue de Saint-Jean-d’Angély de l’hôpital de Niort n’est pas l’entrée principale actuelle…

L'hôpital de Niort, 2, le relief sculpté On peut cependant y voir un relief sculpté dont je vous parlerai dans un prochain article (je cherche désespérément le nom du sculpteur, sans réussir à le trouver). [PS du 13 décembre 2011 : Merci à Daniel C. pour sa piste, après vérification, l’auteur de ce relief est René Letourneur (Paris, 1898 – Paris, 1990), grand prix de Rome en 1926, œuvre de 1935, reprise en 1954, j’y reviendrai, à lire désormais cet article sur le relief de l’hôpital de Niort].

L'hôpital de Niort, 3, le cloître Si l’on entre et que l’on se retourne, on voit que se côtoient des bâtiments du 17e au 20e siècles… De la fondation en 1665, il reste notamment le cloître que l’on voit ici. Le bâtiment à droite de cette image date plutôt du 19e siècle.

Niort, le sanatorium de l'hôpital sur une carte postale ancienne
Entre 1930 et 1940, à la demande de l’administrateur et chirurgien de cet hôpital, Georges Renon (1875-1942, son buste est toujours visible à l’hôpital ou dans cet article), André Laborie (1899-1979) entreprend de construire un hôpital neuf, correspondant aux idéaux de l’époque.

Comme à Poitiers, un sanatorium avait été construit (il a été démoli il y a quelques années pour laisser la place à un parking) dès la première tranche de travaux en 1930. Les bâtiments sont organisés en pavillons permettant de séparer les femmes, les hommes, les enfants, la chirurgie, les vieillards, etc. Sur cette carte postale ancienne, on voit l’hospice (la partie pour les vieillards), le sanatorium et le pavillon des femmes.

L'hôpital de Niort, 5, le pavillon Trousseau Le pavillon des enfants ou pavillon Trousseau, en bien piètre état, que l’on voit ici, a été inscrit à l’inventaire des monuments historiques en 2003… Je me demande quel est le sort qui l’attend… il figure sur plusieurs sites d’investisseurs pour y construire des logements… Il a été construit lors de la dernière tranche de travaux en 1935-1938 avec la maternité et les consultations externes.

Niort, le service de chirurgie de l'hôpital sur une carte postale ancienne De la cour, si l’on se tourne vers l’entrée, on trouve l’ancien bâtiment de chirurgie… d’abord sur une carte postale ancienne.

L'hôpital de Niort, 4, la succession des batiments et le pavillon de chirurgie Et puis tel qu’on peut le voir aujourd’hui sur les deux vues du bas, les autres montrant le cloître et le bâtiment entre les deux.

Niort, la chapelle de l'hôpital sur une carte postale ancienne La chapelle Notre-Dame du Sacré-Cœur a été construite en style néogothique en 1874.

L'hôpital de Niort, 6, la chapelle Elle n’a guère changé… Sur le pignon se trouve une statue du Sacré-Coeur.

L'hôpital de Niort, 7, la grotte de Lourdes Derrière elle se trouve une imitation grotte de Lourdes avec de nombreux ex-votos…un peu de croyances ou de superstitions ne peuvent sans doute pas faire de mal avant d’entrer dans l’hôpital…

Paris, le cheval à la herse de Rouillard

Paris, l'ancien palais du Trocadéro, carte postale ancienne, le cheval, 1 Je vous ai montré l’autre jour l’ancienne fontaine du Trocadéro, construite en 1878 et détruite en 1935. Sur le parvis du musée d’Orsay ont été réunis trois des quatre statues qui la composait, le cheval à la herse de Pierre Rouillard, l’éléphant pris au piège d’Emmanuel Frémiet, le rhinocéros de Henri Alfred Jacquemart, le bœuf d’Auguste Cain (oui, le sculpteur des tigres chimères de l’hôtel de ville de Poitiers) est désormais à Nîmes. Commençons par le cheval, d’abord sur une carte postale ancienne à son ancien emplacement…

Paris, le cheval de l'ancien palais du Trocadéro, 2, vue générale Le voici maintenant en octobre 2010 devant le musée d’Orsay…

Paris, le cheval de l'ancien palais du Trocadéro, 3, la signature de Rouillard Il est signé « P. Rouillard / 1878 « . Pierre Rouillard, je vous en ai déjà parlé pour la chienne et la louve au Grand-Rond à Toulouse…

Paris, le cheval de l'ancien palais du Trocadéro, 4, la marque de Durenne Il porte également la marque du fondeur « A[ntoine] Durenne Paris », dont je vous ai déjà abondamment parlé (notamment à Poitiers, mais pas seulement, pour la fontaine aux amours et aux nymphes (et la même un peu givrée), un Amour sur un griffon ou une lionne, un Amour sur un dauphin, le Faune soufflant dans une corne (autres vues en hiver), le Faune au coquillage). C’était un fondeur important, à retrouver sur le site de sa fonderie à Sommevoire.

Paris, le cheval de l'ancien palais du Trocadéro, 5, le cheval de profil Ce cheval est plein de fougue pour tenter de franchir une herse à grandes dents hérissées…

Paris, le cheval de l'ancien palais du Trocadéro, 6, deux vues du cheval fougueux

Admirez le mouvement que le sculpteur a donné à son cheval, la torsion de la tête, le mouvement de la queue, celui des pattes, la crinière au vent…

Paris, le cheval de l'ancien palais du Trocadéro, 7, la herse l’appui de son sabot arrière gauche est très précaire… Arrivera-t-il à franchir la herse?

Paris, la République de Jean-François Soitoux

Paris, la République de Jean-François Soitoux, 1, de face Aujourd’hui, je vous emmène sur les quais à Paris, plus exactement sur le quai de Malaquais, devant l’Institut, avec des photographies d’octobre 2010. Nous y trouvons la République de Jean-François Soitoux.

Paris, la République de Jean-François Soitoux, 2, la signature de Soitoux Elle porte la signature « J.F. Soitoux », pour Jean-François Soitoux (Besançon, 1816 – Paris, 1891), lauréat du concours de sculpture organisé suite à la Révolution de février 1848. Le concours avait pour but d’incarner la République dans une peinture, une sculpture et une médaille. Son plâtre ayant été retenu, il l’exécute en version monumentale en pierre.

Paris, la République de Jean-François Soitoux, 3, l'inscription sur le socle L’inscription sur le haut socle n’en retrace qu’une partie de l’histoire : « La République / de Jean-François Soitoux / Première représentation / officielle de la République / française commandée par / le gouvernement de la / IIème République à l’issue d’un / concours lancé le 18 mars 1848 / implantée devant l’Institut / le 24 février 1880. A été restaurée / aux frais de la ville de Paris et / réimplantée en ce lieu par / Jacques Chirac maire de Paris / le 23 septembre 1992 / à l’occasion du bicentenaire / de la proclamation de la / République « . Mise en dépôt sous le Second Empire, la statue est cédée en 1879 par l’État à la Ville de Paris qui la place devant la façade de l’Institut et l’inaugure le 24 février 1880. Déposée à Amboise en 1962 (comme de nombreuses autres sculptures, cette ville doit compter le plus de dépôts divers de statues, il faudra que je vous les montre un de ces jours), la ville de Paris révoque le dépôt en 1988 et elle est remise en place en 1992 non loin de son emplacement de 1880 (un peu décalée, circulation automobile oblige).

Paris, la République de Jean-François Soitoux, 4, son côté gauche Cette allégorie cumule les symboles… Elle est vêtue à l’Antique, la longue robe fermée par un delta (triangle, symbole de l’agilité). De sa main gauche, elle s’appuie sur le faisceau d’armes (rappel du faisceau de licteur, symbole de l’imperium romain, le pouvoir de la justice). A la place de la hache du faisceau antique se trouve ici une couronne végétale, maintenue par la main de la République. Elle foule la couronne royale brisée (la liberté acquise par la République).

Paris, la République de Jean-François Soitoux, 5, son côté droit Elle présente de l’autre main une épée (refaite) et est coiffée d’une couronne végétale composée de rameaux de chêne (la force, la sagesse) fermée en son centre par une étoile. Elle ne porte pas encore le bonnet phrygien, qui s’imposa après un nouveau concours en 1879, mais plutôt pour les bustes de la République (les Marianne). L’espèce de cube sous l’épée est une ruche, qui symbolise le travail. En un mot, un condensé de symboles sur une simple femme!

Paris, la République de Jean-François Soitoux, 6, de dos Une dernière vue de dos…

L’ancienne fontaine du Trocadéro à Paris

Paris, l'ancien palais du Trocadéro, carte postale ancienne, 2, le palais depuis le pont L’ancienne fontaine du palais du Trocadéro avait été construite en 1878 pour l’exposition universelle de Paris. Elle a été détruite en 1935, comme le palais, pour laisser place à ceux que l’on voit aujourd’hui, inaugurés pour l’exposition internationale de 1937. Je vais donc vous montrer aujourd’hui des cartes postales anciennes…

Paris, l'ancien palais du Trocadéro, carte postale ancienne, 1, de la fontaine vers la tour Eiffel Juste dans l’axe, on voit la tour Eiffel…

Paris, l'ancien palais du Trocadéro, carte postale ancienne, 3, le palais et la fontaine Cette fontaine était entourée de quatre statues de bronze monumentales, dues chacune à un sculpteur différent.

Paris, l'ancien palais du Trocadéro, carte postale ancienne, 4, le palais et la fontaine

Si l’on se place face au palais, on peut voir autour du bassin, de gauche à droite sur cette photographie, le cheval à la herse de Pierre Rouillard, l’éléphant pris au piège d’Emmanuel Frémiet, le rhinocéros de Henri Alfred Jacquemart et le bœuf d’Auguste Cain (oui, le sculpteur des tigres chimères de l’hôtel de ville de Poitiers).

Paris, l'ancien palais du Trocadéro, carte postale ancienne, 5, le taureau Après 1935, ces sculptures se sont promenées… Le bœuf est devenu… un taureau et se trouve désormais à Nîmes, je n’en ai pas de photographie numérique personnelle… il faudra attendre que j’aille à Nîmes!

Paris, la sculpture de l'ancien palais du Trocadéro devant le musée d'Orsay Quant aux trois autres, ils sont installés depuis 1985 sur le parvis devant le musée d’Orsay, je vous les montrerai un par un lors des prochains samedis… Voir le cheval à la herse de Pierre Rouillard, l’éléphant pris au piège d’Emmanuel Frémiet, le rhinocéros de Henri Alfred Jacquemart.

Le monument aux morts de Lessac en Charente

Le monument aux morts de Lessac (Charente), 1, vu de face, de loin et de près Aujourd’hui, nous retournons à Confolens, ou plutôt juste à côté, à Lessac, toujours avec des photographies de mars 2010. Le monument aux morts se dresse sur la place près de l’église. Il comporte une Victoire en bronze, commandée en 1926, installée sur un haut socle et inaugurée le 11 novembre 1928. La Victoire est l’œuvre de Henri-Charles Pourquet (1877-1943), qui a réalisé pas mal de monuments aux morts en France, et qui fut l’élève de Louis Barrias (dont je vous ai montré la science et l’agriculture sur le fronton de l’hôtel de ville de Poitiers) et Jules Coutan (dont je vous ai aussi déjà parlé, pour le monument aux morts de 1870-1871, également à Poitiers).

Le monument aux morts de Lessac (Charente), 2, les quatre faces La Victoire est ailée, comme il est de coutume, et est vêtue d’une longue robe à l’Antique. Ce qui est moins fréquent, c’est qu’elle tient une couronne végétale dans chaque main (mais Pourquet avait fait de même pour le monument au mort de Corvol-l’Orgueilleux, détruit en 1992, avec une Victoire en plâtre recouvert de bronze).

Le monument aux morts de Lessac (Charente), 3, détail du buste Elle porte également un casque de Poilu, attribut assez fréquent (voir le Parcours du patrimoine de Charlotte Pon sur les allégories de la République sur les monuments aux morts en Poitou-Charentes). Elle a un visage lisse, peu expressif.

Le monument aux morts de Lessac (Charente), 4, les pieds sur la sphère, de face et de côté Elle a les pieds nus posés sur une sphère. Sur le côté est posée une branche de laurier.

Pierre Doriole par Georges Chaumot à La Rochelle

Le monument de Doriole par Georges Chaumot à La Rochelle, 1, le monument vu de loin

Dans le parc animalier installé sur les anciennes fortifications de la Rochelle se trouve une statue représentant Pierre Doriole…

Le monument de Doriole par Georges Chaumot à La Rochelle, 2, l'inscription sur le socle Le socle nous renseigne :  » Pierre Doriole / 1407-1485 / maire de La Rochelle / chancelier de la France / premier président de la chambre / des comptes « .

Le monument de Doriole par Georges Chaumot à La Rochelle, 3, la signature G. Chaumot 1941 Elle porte la signature  » G. Chaumot / 1941 « . Je vous ai déjà parlé de Georges Chaumot (1908-?) pour le monument aux pionniers de la Côte-d’Ivoire, qu’il a réalisé avec son père, il a aussi sculpté d’autres œuvres à La Rochelle : le fronton de la gare maritime de La Pallice (détruite), le relief de la maternité (il faut que je la prenne en photo la prochaine fois) ou encore la frise de l’église de Fétilly (à voir par exemple ici). La date de 1941 est la date de réalisation de la sculpture. Elle avait été commandée en juin 1939 par l’Etat, à la demande du maire de la ville, Léonce Vieljeux, dont je vous ai parlé à propos de son médaillon sculpté. La statue ne fut cependant inaugurée que le 24 novembre 1956.

Le monument de Doriole par Georges Chaumot à La Rochelle, 4, vu de trois quarts Pierre Doriole est représenté debout, tenant un rouleau (de parchemin) dans la main droite.

Le monument de Doriole par Georges Chaumot à La Rochelle, 5, détail de la partie haute Il porte un drôle de chapeau et un manteau fermé par une ceinture, la main gauche sur un des pans du manteau.

Toutes ces photographies datent du 25 juin 2011.

Les mystères douloureux de Camille Alaphilippe à Tours

Tours, les mystères douloureux de C. Alaphilippe, 1, vue générale

Petite erreur de programmation, l’article était prévu pour le 20 décembre 2011…

Cela faisait un moment que je ne vous avais pas emmenée en visite à Tours… Aujourd’hui, nous retournons dans le parc Mirabeau, où je vous ai déjà montré la fontaine inaugurale et la stèle aux céramistes. Cette fois, il s’agit d’un groupe sculpté en marbre, Les mystères douloureux. Il est composé d’un couple, un homme et une femme, qui se lamentent sur le corps inanimé d’un jeune enfant (cela vous rappelle peut-être une sculpture sur le même thème que je vous ai montrée à Poitiers, La douleur maternelle de Antoine Etex, 1859). Le père est un homme assis, nu, musclé, qui passe le bras gauche autour de la taille de sa femme assise à son côté, vêtue d’une longue robe, la tête nue aux longs cheveux décoiffés, et soutient de son autre main la tête de l’enfant dont le corps est allongé sur ses genoux.

Tours, les mystères douloureux de C. Alaphilippe, 2, signature Ce groupe sculpté est beaucoup plus récent et est daté de 1905, année où il a aussi été présenté au salon des artistes français sous le n° 2786. Il est signé de Camille Alaphilippe, dont je vous ai déjà montré, aussi à Tours, la messe miraculeuse de saint Martin (voir cet article pour un bref aperçu de la vie de ce sculpteur) dans la basilique Saint-Martin. Il a aussi réalisé plusieurs monuments aux morts en Algérie, où il a poursuivi sa vie, dont celui de Skikda (Philippeville) déplacé à Toulouse, ainsi que par exemple le Premier miroir dans le jardin des plantes de Nantes.

Tours, les mystères douloureux de C. Alaphilippe, 3, l'enfant très endommagé Ce groupe en marbre a subi de nombreuses dégradations, en particulier, l’enfant a eu les bras et les jambes fracturés…

Tours, les mystères douloureux de C. Alaphilippe, 4, quatre vues de détail

Voici quelques détails qui montrent comment le sculpteur a représenté la douleur notamment de la mère, soutenue par son mari, qui contraste avec le visage serein de l’enfant.

Tours, les mystères douloureux de C. Alaphilippe, 5, quatre vues de détail dont les visages

Voici quelques détails des visages de la mère, de l’enfant et du père. De dos, on voit la position relâchée, effondrée du père.

Les photographies datent d’octobre 2011.

Alexandre-le-Grand en Macédoine… et au Louvre!

Expo-2011-La-croix-et-la-maniere.jpg Samedi dernier, Marlie avait organisé une virée à Paris avec quelques ami(e)s… L’objectif principal était l’exposition de Michèle Gleizer à la boutique La croix et la Manière (36 rue Faidherbe dans le 11e arrondissement), tenue par Monique Lyonnet (ça fait un moment que j’ai son livre ABC textiles, Trompe-l’œil au point de croix, mais je n’ai pas encore réalisé de modèles…). Papotage, échanges, dédicaces du livre, quelques photographies de Marlie (à voir ici), une belle rencontre… avec une petite remise de marque-page jardin à la française et une ATC vache… clin d’œil au concours de Nans-sour-Sainte-Anne (PS: il est maintenant terminé, vous pouvez découvrir ici l’ensemble que j’ai réalisé).

A Paris la queue devant le Louvre (novembre 2010) Le matin, nous étions allés voir au Louvre l’exposition Au royaume d’Alexandre le Grand, la Macédoine antique au musée du Louvre (jusqu’au au 16 Janvier 201). Décidément, Alexandre-le-Grand ne me quitte plus cette année, après l’exposition D’Heracles à Alexandre le Grand à l’ashmolean Museum à Oxford… Beaucoup de monde, trop pour voir certaines pièces qui sont vraiment exceptionnelles. pour l’occasion, le Louvre a sorti beaucoup de pièces de ses réserves, dont celles « collectées pour les protéger » (volées selon nos critères actuels, je pense…) en 1915, en pleine première Guerre mondiale. Il n’empêche, si vous passez par Paris et avez un peu de temps, c’est une magnifique exposition… Un petit reproche, les objets y sont plus présentés « façon beaux-arts » qu’à Oxford, sans présentation en contexte (ne serait-ce que sur des silhouettes ou des mannequins), la seule tombe présentée en position de découverte aurait mérité que le corps soit suggéré en volume, toute personne qui n’a pas étudié ce type d’objet ne comprendra pas le rôle de certains, comme les petits embouts en or qui se mettaient à l’extrémité des tresses de la coiffure. Certains cartels nécessitent aussi d’avoir fait des études approfondies en archéologie pour comprendre ce qu’ils veulent dire! Dommage de ne pas penser à la majorité du public. Mais vous y verrez de magnifiques pièces, à défaut de réussir à comprendre parfois leur fonction…

Niort, deux commerces des années 1900 par Georges Lasseron

Niort, le grand café, 1, vue de trois quarts Vous commencez à bien connaître l’architecte niortais Georges Lasseron. Après les monuments publics (voir la liste ci-dessous), je vous emmène visiter deux commerces qu’il a construit en plein centre de Niort (vous pouvez aussi découvrir ici trois autres autour de 1900 par d’autres architectes à Niort).

Le premier se situe à l’angle de la rue Ricard et de la place de la Brèche. Il s’agissait du Grand Café, qui a maintenant déménagé dans l’immeuble voisin, l’ancien grand café étant occupé par une banque. Sur sa façade, une plaque rappelle que de jeunes niortais, dont Maurice Schumann, y ont entendu l’appel du 18 juin, dont le texte est inclus en lettres de bronze.

Niort, le grand café, 2, la signature de Lasseron et la date Comme il le fait souvent, l’architecte Georges Lasseron a signé et daté son œuvre : « Lasseron / Archte 1908 ».

Niort, le grand café, 3, montage de trois vues

L’angle est tout en courbe, y compris le balcon.

Niort, le grand café sur une carte postale ancienne Avec une activité de café sur une carte postale ancienne, c’est mieux qu’avec la façade aseptisée de la banque…

Niort, magasin à la Ménagère, 1, la façade Un peu plus loin, dans la rue Victor-Hugo, se trouve le magasin A la ménagère. Deux ans avant, il avait opté pour une architecture qui tirait plus sur l’art nouveau. Toujours des références plus anciennes, de grandes baies couvertes en anse de panier, un toit avec une crête de toit. Mais les huisseries métalliques ont fait leur apparition, et il utilise un décor à base de céramique vernissée (comme sur les bains-douches et l’école d’art).

Niort, magasin à la Ménagère, 2, la signature de l'architecte Lasseron et la date Ici encore, il a laissé sa signature : « G. Lasseron / architecte / 1906 ».

Niort, magasin à la Ménagère, 3, le décor de l'étage de la façade antérieure Voici les trois grandes baies du premier étage, qui couvrent à la fois un entresol et un étage, séparés par un ensemble de poutres métalliques.

Niort, le magasin A la ménagère sur une carte postale ancienne Sur cette carte postale ancienne, on voit la quincaillerie telle qu’elle était à l’origine…

Niort, magasin à la Ménagère, 4, le décor de la façade antérieure, montage de photographies

Ce montage permet de mieux voir le décor de cette façade…

Niort, magasin à la Ménagère, 5, la façade postérieure, montage de photographies

Sur la façade postérieure, rue du Rabot, le décor est plus sobre. Il n’y a pas ici de placage en pierre sur les fenêtres métalliques. Le décor en céramique vernissée est plus modeste.

Bon, j’ai en stock d’autres magasins construits dans le même quartier à la même époque, mais il faudra patienter un peu…

Pour en savoir plus : voir Georges Lasseron 1844-1932, Un architecte au service de la Ville, par Daniel Courant, éditions du musée de Niort 1998, 109 pages, ISBN 2-911017-09-9.

Les bâtiments de Georges Lasseron à Niort (j’en parlerai ici prochainement). La plupart portent en façade sa signature et la date de construction…

  • 1891 : l’école de dessin, dit pavillon Grapelli, aujourd’hui pôle régional des métiers d’art
  • 1891 : les escaliers monumentaux de la place de la Brèche,
  • 1892 : l’immeuble de la caisse d’épargne
  • v. 1895 : un hôtel particulier dans la rue Yvers
  • 1896-1897: l’ancien lycée de jeunes filles Jean Macé (aujourd’hui musée d’Agesci)
  • 1897-1901 : l’hôtel de ville
  • 1906 : le magasin A la ménagère
  • 1908 : le Grand café
  • 1913 : bains-douches dans la rue basse
  • 1884 à 1905 : les bâtiments de l’octroi
  • 1882 à 1910 : les écoles maternelles et primaires
  • et à la Mothe-Saint-Héray, la maison des Rosières

Histoire embrouillée des Brouillet… du grand-père au petit-fils

Je réédite cet article paru pour la première fois le 11 septembre 2011, car, grâce à la presse locale numérisée, j’ai trouvé une précision intéressante sur la mort d’André Brouillet, voir en fin d’article…Cela concerne le 7 décembre 1914, ce 8 décembre 2011 est presque l’anniversaire de ce drame… Confolens (prévu aujourd’hui) reviendra le mois prochain…

Dans la famille Brouillet, je demande le grand-père, André François Brouillet, né le 22 septembre 1788 à Charroux (Vienne) et décédé le 17 novembre 1864 à Charroux, connu des préhistoriens pour avoir trouvé en 1834 la grotte du Chaffaud à Savigné (Vienne), au bord de la Charente, et identifié une des premières œuvres d’art préhistorique identifiée comme « antédiluvienne », un os gravé de deux biches, aujourd’hui conservée au musée d’archéologie nationale, à Saint-Germain-en-Laye. Si vous n’avez pas l’occasion d’y aller, vous pouvez la voir ici, et clic sur les vignettes pour voir les autres photographies. Il était notaire à Charroux, et pour les amateurs de généalogies, les archives contenant les papiers de son étude sont déposés aux archives de la Vienne à la cote 4 E 077. Pour information, Savigné se trouve à la sortie de Civray en allant vers Charroux, la grotte a fait l’objet d’un aménagement ces dernières années. Pour reconstituer le parcours de l’os gravé du Chaffaud au musée de Cluny (musée du Moyen-Âge à Paris), voir l’article « Les biches du Chaffaud (Vienne) : vicissitudes d’une découverte », par Suzanne de Saint-Mathurin, paru en 1971 dans la revue Antiquités nationales (pages 22-28).

Poitiers, le cercle du commerce, le fronton avec l'llégorie de la CharitéL’un de ses fils, Pierre Amédée Brouillet dit Amédée Brouillet est né le 7 septembre 1826 à Charroux (Vienne), décédé le 12 février 1901 à Rochecorbon (Indre-et-Loire). Il était peintre et surtout sculpteur, et la plupart des livres (y compris dans la table topographique des artistes français publiée en 1886 donc du vivant de l’artiste, voir page 60) et des sites internet disent qu’il est né à Chatain, mais vérification faite dans les registres d’état civil (voir les pièces justificatives en bas de cet article), il est en fait né à Charroux. Je vous en ai parlé pour les peintures et la sculpture du tympan complètement inventé de l’église Saint-Nicolas à Civray ou encore pour les sculptures de l’ancien cercle industriel et de l’ancien cercle du commerce à Poitiers. Pour les préhistoriens, il est surtout connu pour sa publication des Époques antédiluvienne et celtique du Poitou (Poitiers, 1864, à la société des antiquaires de l’ouest, à lire sur le site Gallica de la bibliothèque nationale de France, première partie et deuxième partie) qu’il a publié avec le pharmacien, chimiste et géologue Meillet… malheureusement auteur de faux grossiers vite dénoncés qui ont complètement discrédité ce travail et par voie de conséquence la découverte de son père au Chaffaud. Il fut l’un des premiers conservateurs du Musée des Beaux-Arts de Poitiers et directeur de l’école des Beaux-Arts à Poitiers aussi.

Le petit-fils est Pierre Aristide André Brouillet , né le 1er septembre 1857 à Charroux (Vienne) et décédé à Couhé Vérac (Vienne)… à une date qui diffère suivant les sources, soit le 5, soit le 8 le 6 ou le 7 décembre 1914 (pour ces années là, les registres sont à consulter sur place et pas mis en ligne, protection de la vie privée oblige, recommandation de la CNIL de ne pas dépasser 1903 pour les mises en ligne, même si ces archives sont communicables après 75 ans), des suites d’une chute de vélo (ou plutôt sans doute d’un infarctus après avoir monté une côte à vélo, voir la transcription de l’article ci-dessous) alors qu’il allait porter des vêtements à des réfugiés de la Première Guerre mondiale. Peintre académique, il s’est spécialisé dans les scènes de genre. Vous pouvez voir certaines de ses œuvres dans la base Joconde, une de ses œuvres la plus célèbre est la leçon clinique à la Salpêtrière, présentée au salon des artistes français de 1887 et aujourd’hui conservée au musée des Beaux-Arts de Nice. On y voit Charcot en train d’examiner l’une de ses hystériques préférées, Blanche Wittmann, lors d’une de ses célèbres séances du mardi à la Salpêtrière. Des élèves ont produit ce dossier qui présente entre autres les œuvres du musée de Poitiers.

Pièces justificatives sur les dates de naissance et de décès des trois hommes, sur les sites des archives départementales de la Vienne et d’Indre-et-Loire… Pour les premières, clic sur état civil, puis sélectionner la commune (Charroux dans tous les cas ici), choisir l’année et le bon registre (baptêmes avant 1789, naissance, décès), je vous ai simplifié la tâche en vous notant la page des registres numérisés… Pour l’Indre-et-Loire, les registres de naissance et décès ne sont pas encore en ligne (à la date du 31 août 2010), mais les tables décennales le sont. Les naissances, les décès et les mariages y sont classés par catégorie, sur dix ans, par ordre alphabétique (sur certains registres seulement à la même lettre) puis par année, avec renvoi au numéro de l’acte et report de la date de naissance/décès ou mariage.

André François Brouillet, né le 22 septembre 1788 à Charroux , voir l’acte de baptême dans le registre paroissial, page 104 sur 110 du registre numérisé, en haut à droite. Pour le
décès le 17 novembre 1864 à Charroux, acte n° 28 de l’année 1864 (page 22 sur 142 du registre numérisé, en haut à droite).

Pierre Amédée Brouillet, naissance à Charroux, prendre le registre de 1823-1832, aller à la page numérisée 34/105, il est à peu près au milieu du feuillet de gauche. Pour le décès, chercher le bon registre, clic sur l’espèce d’appareil photo tout à gauche, puis aller page 11.

Pierre Aristide André dit André Brouillet, naissance à Charroux le 1er septembre 1857, acte de naissance n° 42 de l’année 1857, page 81 sur 137, en haut à gauche du registre numérisé par les archives départementales de la Vienne. Pour le décès, invérifiable sur l’état civil en ligne.

Cependant, un article de presse permet de proposer la date du 6 ou du 7 décembre 1914 pour son décès.

Voici ce qu’en dit l’Avenir de la Vienne, 42e année, n° 298, daté du lundi 7 décembre 1914 (vue numérisée n° 7 de décembre 1914, page de droite) :

« Mort de M. André Brouillet. On nous téléphone de Couhé Vérac :
« Notre peintre poitevin M. André Brouillet, officier de la légion d’honneur, est mort cette nuit.
« On peut dire que l’excellent artiste est parti en faisant le bien, car, hier soir, il ne voulut pas attendre que l’on aille lui chercher un lot de vêtements qu’il avait préparé pour nos réfugiés belges : il tint à les apporter lui-même. Lorsqu’il eût gravi la côte de Valence, M. André Brouillet s’affaissa sur la route. Rassemblant alors ses forces, il parvint à se relever et, laissant le panier qu’il tenait à la main, il redescendit péniblement chez lui.
« Malgré les soins qui lui furent prodigués par M. le docteur Cousin, notre sympathique ami s’éteignit doucement ce matin à 4 heures.
« La nouvelle de la mort de M. André Brouillet se répandit dans notre commune comme une traînée de poudre et fit une profonde impression sur notre population qui connaissait le grand coeur de cet homme de talent et avait pour lui une haute estime.
« A la famille Brouillet, nous adressons l’expression émue de notre douloureuse sympathie ». »