Archives de catégorie : Visites, musées et expositions

Mes visites, expositions et patrimoine, à l’exception de ce qui concerne Poitiers, classé à part…

Adam et Eve, griffons et lions romans à Notre-Dame de Chauvigny

Chauvigny, chapiteaux romans de l'église Notre-Dame, 1, la Tentation d'Adam et Eve Après vous avoir montré deux splendides chapiteaux historiés de l’église Saint-Pierre de Chauvigny (avec l’Enfance de Jésus, avec des scènes de l’Apocalypse), en ville haute, et avant de retourner voir cette église, nous descendons aujourd’hui en ville basse, direction l’église Notre-Dame et un petit ensemble de chapiteaux romans situés dans la croisée du transept. Le premier porte la Tentation d’Adam et Ève, représentés assez classiquement pour cette époque, Adam à gauche, Ève à droite et l’arbre avec un serpent enroulé autour du tronc entre eux deux. Vous trouvez la même position sur la façade de l’église Notre-Dame-la-Grande et sur un chapiteau du rond-point du chœur de l’église Sainte-Radegonde à Poitiers, mais pas sur le chapiteau de la nef de l’église Saint-Pierre à Aulnay (Charente-Maritime), pour ne citer que ceux que je vous ai montrés jusqu’à présent.

Chauvigny, chapiteaux romans de l'église Notre-Dame, 1, la Tentation d'Adam et Eve, deux détails Le serpent tend le fruit à Ève mais Adam et Ève semblent déjà avoir mordu dedans puisqu’ils ont pris conscience de leur nudité : une feuille cache le sexe d’Ève, qui porte sa main gauche sous sa poitrine, et Adam a posé main gauche sur son sexe, sa main droite sur la poitrine. Remarquez qu’ils ont tous les deux les orteils en appui sur le rebord de l’astragale. L’arbre central ne porte pas de feuilles, seulement des fruits au bout des branches. Sur les petites faces du chapiteau, derrière chacun des personnages, se trouvent des arbres bien feuillus (vestiges du jardin d’Eden?).

Chauvigny, chapiteaux romans de l'église Notre-Dame, 3, griffons affrontés et lions affrontés Les autres chapiteaux romans portent des représentations animales. Sur l’un d’eux, des griffons se font face de part et d’autre d’une coupe, un peu dans la même position que les plus classiques oiseaux à la coupe, dont je vous ai déjà parlé à propos d’un chapiteau de la façade de l’église Notre-Dame-la-Grande à Poitiers. Sur un autre, des lions se font face, chacun regarde vers l’arrière, avec le corps emmêlé avec un autre lion situé à l’arrière,et une tête unique sur chaque angle. A noter leurs longues crinières, une patte avant levée.

Chauvigny, chapiteaux romans de l'église Notre-Dame, 4, lions affrontés Les lions d’un autre chapiteaux sont représentés dressés, groupés deux par deux, dos à dos, avec une tête unique dans l’angle et des queues tressées entre elles.

Photographies de juillet 2012.

Le musée Tomi Ungerer à Strasbourg

Le musée Tomi Ungerer à Strasbourg, façade sur le quai Tomi Ungerer est en pleine actualité cette semaine, avec la sortie mercredi dernier -19 décembre 2012 – d’un documentaire sur lui (l’esprit frappeur, de Brad Bernstein) et d’une adaptation en film d’animation de Jean de la Lune par Marie Lechner.

Le musée Tomi Ungerer à Strasbourg, rampe d'accès handicapé Je vous ai déjà parlé de Tomi Ungerer à propos de A la guerre comme à la guerre, dessins et souvenirs d’enfant. J’avais visité le musée qui lui est consacré à Strasbourg en novembre 2010, installé dans la villa Greiner -un bâtiment néoclassique construit en 1884-, au n° 2 de l’avenue de la Marseillaise. Une longue rampe en pente douce permet un accès facile pour tous par le jardin.La collection est constituée essentiellement de dons de Tomi Ungerer à sa ville natale.

Comme les oeuvres sur papier sont fragiles et ne peuvent pas être éclairées trop fort, l’accrochage est régulièrement renouvelé. Il présente quatre grands ensembles très différents : des affiches, des dessins satiriques, des illustrations de livres pour enfants (accompagnés de jouets) et une collection d’oeuvres érotiques… pas du tout pour les enfants !

Un musée à visiter si vous passez sur Strasbourg!

Pour aller plus loin : visiter le site du musée Tomi Ungerer à Strasbourg. Et pour découvrir les dessins qui illustrent le livre, vous pouvez aller voir ce dossier pédagogique du CRDP de Strasbourg pour voir des extraits de ces dessins réalisés par Tomi Ungerer (qui, né en 1931, je le rappelle, était encore bien jeune de 1940 à 1944).

Audouin-Dubreuil et la croisière noire à Saint-Jean-d’Angély par Henri Bouchard

Saint-Jean-d'Angély, la croisière noire de Audouin-Dubreuil, 1, le monument

Né à Saint-Jean-d’Angély en 1887 (et mort en 1960), Louis Audouin-Dubreuil a participé à plusieurs missions Citroën, croisière jaune et croisière noire. C’est à cette dernière qu’est consacré ce monument commémoratif, ainsi qu’en témoignent les inscriptions : en haut,  » Raid Citroën / Mission / G.M. Haardt – Audouin-Dubreuil « , en bas,  » Partie de Toucourt une mission organisée par André Citroën / arrivée à Tombouctou ayant pour la première fois / en automobile franchi le désert du Sahara / 7 décembre 1922 – 7 janvier 1923 « .

Saint-Jean-d'Angély, la croisière noire de Audouin-Dubreuil, 2, la signature Bouchard Le bas-relief pour la signature « H. Bouchard Sr ». Il s’agit de Henri Bouchard (Dijon, 1875 – Paris, 1960), voir le site qui lui est consacré… Ses collections ont été transférées récemment de son atelier parisien au musée de la Piscine à Roubaix [PS: initialement prévue en 2012, l’ouverture de la collection est annoncée en 2014, voir dans mon article sur l’exposition Marc Chagall à la piscine à Roubaix; du même artiste, voir aussi le monument au Poilu libérateur de la Moselle à Metz].

Saint-Jean-d'Angély, la croisière noire de Audouin-Dubreuil, 3, le relief Le monument représente la première grande expédition menée par Louis Audouin-Dubreuil, alors adjoint de Georges-Marie Haard : la première traversée du Sahara en voiture, qui a précédé la croisière noire de 1924-1925 puis la croisière jaune en 1931-1932.

Saint-Jean-d'Angély, la croisière noire de Audouin-Dubreuil, 4, inscription et caravane de voitures Sur le bas du monument se trouve la caravane des cinq voitures / autochenilles.

Saint-Jean-d'Angély, la croisière noire de Audouin-Dubreuil, 5, le relief principal Au centre du relief, l’autochenille, avec ses passagers (dont un chien), casque colonial sur la tête, est accompagnée d’un nomade à dos de chameau (ou de dromadaire?).

Saint-Jean-d'Angély, la croisière noire de Audouin-Dubreuil, 6, le musée et l'autochenille Le musée des Cordeliers à Saint-Jean d’Angély a restauré il y a quelques années à grands frais une des auto-chenilles B2 qui a participé à ces expéditions… une ouverture dans le mur permet aux visiteurs de la voir depuis l’extérieur.

Pour aller plus loin, voir

L’autochenille Citroën. Le Croissant d’Argent, par Caroline Antier, dans Le Picton, n° 192, novembre-décembre 2008, p. 61-62.

Archive de l’INA sur le départ de la croisière noire…

Photographies d’octobre 2010.

Gambetta par Falguière à Cahors

Gambetta par Falguières à Cahors, 1, de loin de face et de dos

En plein centre-ville de Cahors, sur la minérale place F. Mitterrand (ci-devant place d’Armes, en bordure des allées Fénelon), se dresse sur un haut socle le monument  » à / [Léon] Gambetta / né à Cahors / le 2 avril 1838 « , ainsi qu’il est indiqué sur le socle. Avocat, il devient député en 1868. Partisan de la guerre jusqu’au bout en 1870-1871, participant à la chute du Second Empire et à la fondation de la Troisième République, il entre au gouvernement de Défense nationale en tant que ministre de l’intérieur, et quitte Paris en ballon le 7 octobre 1870 et devient alors ministre de la guerre. C’est en tant que chef de guerre qu’il est représenté sur ce monument érigé peu après sa mort le 31 décembre 1882 suite à un accident (sa blessure avait dégénéré en septicémie… Vivent les antibiotiques découverts depuis). Le monument a été inauguré le 14 avril 1884 en présence de Jules Ferry et de Pierre Waldeck-Rousseau.

Gambetta par Falguières à Cahors, 2, la signature de Falguière La statue de Gambetta porte la signature de A[lexandre] Falguière, un sculpteur dont je vous ai déjà montré le monument à Pasteur à Paris avec des vues d’hier et d’aujourd’hui, ainsi que le Vainqueur du combat de coq et le monument à Pierre Goudouli à Toulouse.

Gambetta par Falguières à Cahors, 3, carte ancienne avec les soldats sur le socle Le monument a été dessiné par l’architecte Paul Pujol. Il comportait à l’origine trois sculptures en bronze, fondues par Thiébaut frères. Au sommet, la statue de Léon Gambetta, à sa droite (à gauche sur la carte), un soldat (fusiller marin) en position de tir et à sa gauche, un fantassin blessé. Au centre sur le piédestal se dressait aussi un grand drapeau et un bouclier au chiffre de la République (RF). Les deux soldats et les armes ont été fondus suite à la réquisition des bronzes par l’Allemagne en 1943, la statue de Gambetta a été sauvée.

Gambetta par Falguières à Cahors, 4, carte ancienne avec soldat mourant Sur cette autre carte, on peut voir le fantassin mourant (ils aiment bien les soldats mourants à Cahors, voir le monument aux morts de 1870), je n’ai pas trouvé de carte postale montrant de plus près le marin.

Gambetta par Falguières à Cahors, 5, deux vues de face Léon Gambetta est donc représenté debout, en position de tribun, haranguant les troupes. De sa main droite, il s’appuie sur un canon et tient une carte.

Gambetta par Falguières à Cahors, 6, deux vues de dos De l’autre main, il désigne la frontière…

Gambetta par Falguières à Cahors, 7, le canon et le soldat mort Coincé sous le canon gît un autre soldat, dont on voit surtout les pieds.

Gambetta par Falguières à Cahors, 8, la citation à l'arrière du socle A l’arrière du piédestal se trouve cette citation :  » Français / Elevez vos âmes et vos résolutions à la / hauteur des effroyables périls qui / fondent sur la patrie / il dépend encore de nous de lasser [sic] la / mauvaise fortune et de montrer à l’univers / ce qu’est un grand peuple qui ne veut / pas périr et dont le courage s’exalte au / sein même des catastrophes « .

Gambetta par Falguières à Cahors, 9, vue dans son environnement Allez, une dernière vue… statue qui semble coincée entre une terrasse de bistrot (fermée, en mars…) et le campanile du lycée à l’autre bout de la place.

Photographies de mars 2011.

Tours, rue Paul-Louis-Courier, Jeanne d’Arc et hôtels

Tours, rue Paul Louis Courier, 01, hôtel particulier avec la plaque de Jeanne-d'Arc Lorsque je vous avais parlé de la plaque commémorative avec le médaillon en bronze (1929) de Georges Henri Prud’homme rue de la cathédrale à Poitiers, je vous avais signalé qu’il en existait des dizaines similaires en France… J’ai photographié celle de Tours lors d’une journée dans cette ville en novembre 2011 (oui, j’ai du retard pour vous montrer es photographies…). Elle se situe rue Paul-Louis-Courier, une rue étroite qui manque de recul…

Tours, rue Paul Louis Courier, 02, plaque de Jeanne d'Arc avec médaillon de Prud'homme Le médaillon, signé  » G. Prud’homme  » (le même qui a réalisé les trois médaillons du monument aux pionniers de la Côte-d’Ivoire rue de la Noue à La Rochelle, sur l’hôtel de ville, toujours à La Rochelle, il a aussi réalisé le médaillon représentant Léonce Vieljeux), est le même que sur toutes les plaques de marbres apposées en 1929. Le texte est adapté à Tours:  » Jeanne d’Arc / reçut en 1429 l’hospitalité Chez Jean Dupuy / conseille de ma reine de Sicile / Yolande d’Arangon, duchesse d’Anjou et de Touraine. / Cet hôtel fut bâti au début du XVIIème siècle / par Charles Robin et Marie Quantin / sur l’emplacement de la maison de Jean Dupuy / Cinquième centenaire « .

Tours, rue Paul Louis Courier, 03, fenêtres de l'hôtel particulier Le manque de recul ne permet pas de photographier facilement la façade, qui recèle un bel ensemble de visages sculptés sur les fenêtres…

Tours, rue Paul Louis Courier, 04, visages sur l'hôtel particulier Les voici de plus près…

Tours, rue Paul Louis Courier, 05, hôtel particulier des Giusti, du début de 16e siècle L’hôtel voisin (à gauche quand on regarde la façade) a aussi de beaux restes… D’après la plaque apposée signalant qu’il s’agit d’un monument historique, il a été construit dans la première du 16e siècle pour les sculpteurs d’origine florentine, les Giusti ou Juste, qui ont réalisé le tombeau de Louis XII dans la basilique de Saint-Denis et la vasque des fonds baptismaux dans la cathédrale Saint-Gatien de Tours. Les rinceaux du linteau de la porte doit rappeler à mes fidèles lecteurs ceux que je vous ai montrés pour la même période à Poitiers sur l’hôtel Geoffroy d’Estissac (vers 1520)et sur l’hôtel Berthelot (1529). Les deux visages portent le linteau de la fenêtre ) l’étage.

Niort, l’église Saint-Hilaire

niort_st_hilaire_01-copie-1.jpg L’église Saint-Hilaire de Niort a été construite entre 1862 (pose de la première pierre) et 1866 (ouverture au public le 14 janvier, jour de la saint Hilaire auquel est consacré l’édifice) sur les plans de l’architecte  (1798-1864, qui à Niort a aussi construit l’église Saint-André, le palais de justice, la prison et le bâtiment central de la préfecture des Deux-Sèvres), dans le cadre de l’aménagement du quartier de la gare (achevée en 1856). L’église est d’ailleurs installée entre ces deux édifices. Elle n’est consacrée qu’en 1868. Je vous en ai déjà montré le chemin de croix réalisé par Rosine Sicot (1958).

Niort, église Saint-Hilaire, 02, le Christ, le Tétramorphe et saint Hilaire sur la façade En haut de la façade, le Christ est représenté sur des nuées avec l’Evangile sur ses genoux et est encadré du tétramorphe (symbole des quatre évangélistes, voir mon article sur celui de Notre-Dame-la-Grande à Poitiers pour l’art roman). Sur le sommet du pignon du portail se dresse saint Hilaire, dont la tête vient cacher à moitié les pieds du Christ et les nuées sur lesquelles il repose.

Niort, église Saint-Hilaire, 03, saints Ambroise et Anasthase sur la façade Dans des niches placées un peu plus bas, mais au-dessus des piliers du portail de part et d’autre, se tiennent debout à gauche saint Ambroise (« Stus AMBROSIUS » inscrit sur le socle), docteur de l’Église d’Occident et à droite saint Athanase (« Stus Athanasius »), docteur de l’Église d’Orient, tous deux revêtus de leurs vêtements sacerdotaux.

Niort, église Saint-Hilaire, 04, vues extérieurs L’église est construite en style « romano-byzantin », mais ça se voit mieux à l’intérieur que sur ces vues extérieures du chevet et des murs nord et sud.

Niort, église Saint-Hilaire, 06, vue intérieure du collatéral gauche et de la nef, vers le choeur A l’intérieur, l’espace est organisé en une nef encadrée d’un bas-côté de chaque côté, séparés par de gros piliers qui lui donnent un aspect basilical. Les vitraux, dont je n’ai pas pris de photographies, sont des ateliers Lobin de Tours et Dragant de Bordeaux.

Niort, église Saint-Hilaire, 07, vue intérieure vers l'orgue Voici une vue prise dans l’autre sens, vers l’entrée, avec l’orgue sur sa tribune.

Niort, église Saint-Hilaire, 05, les fonds baptismaux A gauche quand on entre se trouvent les fonts baptismaux entourés de peintures, réalisées par Lecoq d’Arpentigny.

Niort, église Saint-Hilaire, 08, le choeur L’autel principal, dans le chœur, est consacré à saint Hilaire.

Niort, église Saint-Hilaire, 09, la Cène sur l'autel majeur du choeur Sur le devant d’autel est sculptée une Cène (dernier repas du Christ entouré des douze apôtres).

Niort, église Saint-Hilaire, 10, la chapelle de la Vierge Dans le transept nord, la chapelle est consacrée à sainte Radegonde.

Niort, église Saint-Hilaire, 11, la peinture de Germain au nord Les peintures monumentales au-dessus des chapelles sont de Louis Germain, peintre niortais de l’école de David (il a aussi réalisé des peintures dans l’église Saint-André à Niort). Celle du transept nord représente la résurrection de Lazare.

Niort, église Saint-Hilaire, 12, le devant d'autel de la chapelle de la Vierge Le devant de l’autel secondaire qui se trouve dans cette chapelle du transept nord est en mauvais état et aurait grand besoin d’une restauration.

Niort, église Saint-Hilaire, 13, la chapelle au bout du colatéral nord Voici la chapelle qui se trouve dans le prolongement du collatéral nord… Elle est consacrée à Notre-Dame du Rosaire.

Niort, église Saint-Hilaire, 14, la chapelle au bout du colatéral sud … et celle dans le prolongement du collatéral sud, consacrée à Joseph, que l’on voit en statue au-dessus de l’autel, portant Jésus.

Niort, église Saint-Hilaire, 15, le tabernacle en forme de diamant Dans la chapelle du transept sud se trouve le tabernacle en cuivre contemporain (installé en 1968), en forme de diamant.

Niort, église Saint-Hilaire, 16, la peinture de Germain au sud
Voici la peinture monumentale de Louis Germain au-dessus du transept sud représente la libération de saint Pierre par l’ange.

Pour en savoir plus, lire:

Chantal Callais, La triple carrière de Pierre-Théophile Segretain, architecte dans les Deux-Sèvres au milieu du XIXe siècle, catalogue de l’exposition éponyme, Musées de la Communauté d’Agglomération de Niort, à paraître 2012.

Chantal Callais, À corps perdu, Pierre-Théophile Segretain architecte (Niort, 1798-1864). Les architectes et la fonction publique
d’État au XIXe siècle
, Niort, Geste éditions et Société historique et scientifique des Deux-Sèvres (ouvrage issu de la thèse de doctorat soutenue en janvier 2009), 2010.

Art dans la rue (street art) à Nantes et Paris…

Nantes, art dans la rue, 10, des mosaïques Je vous ai déjà montré de l’art dans la rue (street art) à Nantes. Au fil des rues, j’ai aussi repéré une quinzaine de personnages de jeux vidéos ou formes diverses, réalisées en mosaïque ou en grosses briques de légo, collés sur un support lui même posé sur le mur avec du mastic… En cherchant un peu ici et là en ligne, il semble que les personnages Nintendo (Mario Bros, Zelda, etc.) ont été posés par « Waldo », les fantômes en mosaïque issus du jeu Pac-Man par « Chili RV » (je n’en ai pas trouvé cette fois), et les sapins en brique de légo par « Mr Sapin ». Une sorte de jeu, moins salissant et plus rigolo que les tags sauvages, qui peuvent facilement s’enlever…

Lors de mon nouveau voyage en octobre 2012, j’en ai trouvé quelques autres, en haut, des mosaïques probablement posées par Waldo (j’ai mis le lien sur la catégorie avec les bonhommes en mosaïque, n’hésitez pas à visiter le reste de son blog), un nouveau sapin en légo, et, en bas, des monstres (série serpents à plumes) sur autocollants signés Oré (vous pouvez en voir d’autres dans cet album).

Nantes, art dans la rue, 11, un lion Je n’ai pas résisté à photographier aussi ce lion (dans un quartier de Nantes découvert grâce à Mamazerty)… dont je n’ai pas identifié l’auteur (mine de rien, cet article m’a demandé par mal de recherches, surtout pour la suite…). J’ai aussi pris quelques murs peints supplémentaires à Nantes, mais cela sera pour un autre article…

Art dans la rue au nord-est de Paris, 01, mosaïques … car je vous emmène maintenant au nord-est de Paris, en gros entre la Butte du Chapeau-Rouge (où se trouve la Femme au bain de Couvègnes), le parc des Buttes Chaumont et le cimetière du Père-Lachaise (photographies prises en novembre 2012), soit un peu plus que le quartier de Ménilmontant. Je commence avec une série de mosaïques… dans la famille des Space invaders, qui ont même leur communauté mondiale! Les figures « militaires » relèvent d’une autre série, de Lil Soldia (voir d’autres oeuvres ici)… Je ne sais pas de qui est le dernier personnage en bas à droite…Il ressemble un peu aux personnages genre Zelda à Nantes (voir l’art dans la rue à Nantes).

Art dans la rue au nord-est de Paris, 2, plaques collées

Je continue avec une série d’autocollants (plaques préparées à base d’autocollants). Les deux en bas à gauche porte la signature de Bastek, dont vous trouverez beaucoup d’autres œuvres sur ce blog. Celui en bas à droite ressemble à la série des serpents à plume de Oré (voir plus haut à Nantes), mais avec un texte en arabe, cela pourrait quand même bien être de lui, voir sur ce site, il y en a un assez similaire avec ce genre de texte. Les pieuvres (les trois à gauche sur la ligne du milieu) et peut-être aussi la version « robotisée » pourraient être de Gz’Up (voir une interview de l’artiste ici). Je n’ai pas réussi à identifier les auteurs de la première ligne…

Art dans la rue au nord-est de Paris, 3, papiers collés Dans ce quartier, il y a aussi beaucoup d’œuvres sur papier collé, éphémères, souvent à moitié déchirées… J’en ai sélectionné trois. Celui de gauche est probablement une œuvre de Philippe Hérard, dont j’ai trouvé d’autres œuvres similaires, avec une terre composée à partir de journaux et un homme en équilibre, dans le même quartier de Ménilmontant. Il est aussi l’auteur d’une autre série, l’homme à la bouée

Les deux à droite sont de Fred le Chevalier, dont on peut lire la signature sous le personnage de droite, vous pouvez lire ici une interview qui montre sa technique.

Art dans la rue au nord-est de Paris, 4, mur peint et sparadrap géant Enfin, je n’ai pas résisté à vous montrer ce mur peint en 1995 par Jérôme Mesnager, de l’art « officiel » cette fois. Et j’ai rigolé en voyant ce sparadrap géant collé sur une fissure bouchée au ciment. J’en ai trouvé un autre sur ce blog, mais l’auteur n’y est pas identifié.Un autre blog en montre deux (ici et ) et donne pour auteur un certain Jim… hypothèse confirmée après quelques minutes de recherche… voir le site de Jim! Il en a aussi posé à Manhattan, à Berlin… et à Bruxelles: Monique / Bidouillette / Tibilisfil, tu en as vus (il ne donne pas les adresses sur son site, mais tu reconnaîtras peut-être)???

Sur des sujets voisins, voir:

– mon premier article sur l’art dans la rue à Nantes

– un space invader à Chauvigny

– des panneaux détournés à Poitiers, ici et

– des tags à Poitiers

La femme de Couvègnes à Paris

La femme de Couvègnes, butte du Chapeau-Rouge à Paris, 1, vue de loin Cela faisait un moment que j’envisageais d’aller photographier cette sculpture dans le parc de la Butte du Chapeau Rouge à Paris, une réunion associative pour Valentin Apac, association de porteurs d’anomalies chromosomiques (au centre de référence des maladies métaboliques à l’hôpital Necker, je vous ai parlé plusieurs fois de cette association, notamment à l’occasion d’une session de l’école de l’ADN) a été l’occasion en novembre de faire un petit tour dans le nord-est de Paris, de revoir les Buttes de Chaumont et de pousser jusqu’à ce parc, la statue se trouve à l’entrée principale par le boulevard d’Algérie.

La femme de Couvègnes, butte du Chapeau-Rouge à Paris, 2, la signature de R. Couvègnes Revenons au sujet du jour… Il s’agit d’une femme sculptée par Raymond [Emile] Couvègnes, qui a porté sa signature, grand prix de Rome (en 1927), un artiste dont je vous ai déjà parlé pour deux œuvres à Poitiers, la sculpture pour l’ancienne chambre de commerce et une Tête de jeune fille, qui était dans la cour du lycée Henri-IV en tant que fontaine, et a été réinstallée sur un socle. Pour la femme du jour, elle a été réalisée en 1937 pour l’exposition universelle (exposition internationale des arts et techniques dans la vie moderne, de son vrai nom) au Trocadéro, vous trouverez la photographie en place sur ce site.

La femme de Couvègnes, butte du Chapeau-Rouge à Paris, 3, deux vues de lace Passée du dessus d’une porte à une fontaine, elle a pris le nom de Femme au bain. Plutôt rondelette, elle est représentée nue… Le socle à droite a été ajouté, sur la présentation originale, elle était plaquée sur un mur dans une nuée…

La femme de Couvègnes, butte du Chapeau-Rouge à Paris, 4, deux vues de dos

La voici de dos, remarquez au passage les cheveux coiffés assez courts…

La femme de Couvègnes, butte du Chapeau-Rouge à Paris, 5, vue lointaine de dos, dans la brume

Et voici pourquoi mes photos semblent avoir un petit voile… Comme vous pouvez le voir depuis le haut du parc (où je suis montée prendre une photographie du monument « aux victimes de la guerre d’Algérie et aux civils morts en Algérie, au Maroc et en Tunisie jusque 1962 »), il y avait une brume insistante par cette froide matinée d’automne.

Photographies de novembre 2012.

Le monument à Joseph Lair par Peyronnet à Saint-Jean-d’Angély

Le monument Lair à Saint-Jean-d'Angély, 01, vue de loin et de dos Aujourd’hui, je vous propose d’aller à Saint-Jean-d’Angély, en Charente-Maritime, avec des photographies prises en octobre 2010, par une grise journée d’automne… Le monument dont je vous parle est situé près de la poste, derrière l’hôtel de ville, au bout du boulevard Joseph Lair… à photographier de près avec prudence puisqu’il sert de rond-point à la place François-Mitterand.

Le monument Lair à Saint-Jean-d'Angély, carte postale ancienne Il se trouvait dès l’origine à cet emplacement, mais sur les cartes postales anciennes, il est entouré d’une grille en fer forgé qui a été enlevée en 1961.

Le monument Lair à Saint-Jean-d'Angély, 02, vues de face et de trois quarts Il se compose d’un haut socle en pierre calcaire sur lequel se trouve au sommet le buste en bronze de Joseph Lair, sur la face avant un médaillon en marbre représentant sa femme et au pied, une femme et un enfant en pierre.

Le monument Lair à Saint-Jean-d'Angély, 03, la dédicace Au dos du monument se trouve la dédicace (« A / Joseph Lair / la commune / de St Jean d’Angély / ses concitoyens de la ville / et de l’arrondissement / ses amis » ) et les armoiries de la ville de Saint-Jean-d’Angély. Joseph Lair (Saint-Jean-d’Angély, 1834 – Le Mont-d’Or, 1889, les dates sont inscrites sur la face du monument) fut un proche collaborateur de Léon Gambetta, un grand défenseur de la laïcité et maire de Saint-Jean-d’Angély de 1879 à sa mort.

Le monument Lair à Saint-Jean-d'Angély, 04, la signature E. Peyronnet La femme et l’enfant sont l’œuvre de Émile Peyronnet, un artiste dont je vous ai déjà parlé pour le monument aux morts de 1914-1918 et le buste de Raoul Verlet à Angoulême et à Saint-Jean-d’Angély la fillette du monument à André Lemoyne. Il a été inauguré le 14 avril 1912 (la décision de son érection avait été prise en conseil municipal dès 1907). J’ai un doute pour le buste en bronze, qui ne porte pas de signature (ou en tout cas, je ne l’ai pas vue et je ne me suis pas attardée sur la chaussée): sur la même commune de Saint-Jean-d’Angély, le monument au poète saintongeais né dans cette ville, André Lemoyne, inauguré le 31 octobre 1909, présente une fillette en pierre de Peyronnet et un buste en bronze de Pierre-Marie Poisson (dont je vous ai montré à Niort le buste de Liniers (1910), le monument aux morts (1923), le monument Main, détruit). Alors, même si l’attribution de subvention en 1911 ne signale qu’Émile Peyronnet comme auteur, il faudrait faire une vérification sérieuse, car Peyronnet a réalisé très peu de bustes, et même alors, il les a réalisés en pierre ou en marbre (comme le buste de Louis Audiat sur sa tombe dans le cimetière de Saintes ou celui de Raoul Verlet dans la cour de l’hôtel de ville d’Angoulême) et non en bronze. Il faudrait commencer par vérifier à la date de l’inauguration dans L’Union Nationale, Journal de Saint-Jean-d’Angély, politique et commercial, il y a une collection complète à partir de 1898 aux archives départementales de la Charente-Maritime, mais contrairement à leur homologue de la Vienne, il n’y a pas d’accès en ligne aux journaux anciens numérisés, et je n’ai pas l’occasion d’aller à La Rochelle vérifier dans les prochaines semaines.

Le monument Lair à Saint-Jean-d'Angély, 05, le buste en bronze de face et de dos

Tout en haut du socle est posé le buste en bronze représentant Joseph Lair.

Le monument Lair à Saint-Jean-d'Angély, 06, le médaillon

Sur le haut socle est inséré un médaillon en marbre portant le portrait de Mme Lair.

Le monument Lair à Saint-Jean-d'Angély, 07, la femme et l'enfant, de face et de trois quarts

La femme est assise sur le rebord du socle et a tendrement posé sa main droite sur l’épaule du garçon. Elle lui montre de sa main gauche le buste situé en haut du monument.

Le monument Lair à Saint-Jean-d'Angély, 08, le plan de l'hôtel de ville

L’enfant tient dans sa main gauche un parchemin qui porte une vue de l’hôtel de ville et la signature du sculpteur.

Le monument Lair à Saint-Jean-d'Angély, 09, le haut de le femme et de l'enfant, de face et de dos

Voici un détail de l’enfant et de la femme. Le garçonnet aux cheveux courts, qui tient à la main son couvre-chef, est vêtu d’une blouse. La femme, en revanche, est drapée à l’Antique dans un vêtement qui lui dénude les seins et le haut du dos. Elle est coiffée d’un chignon. Ces attributs en font plus une allégorie (de la Ville?) que la mère de l’enfant.

Le monument Lair à Saint-Jean-d'Angély, 10, détail des pieds de la femme et de l'enfant Voici un détail des pieds. Comme vous le voyez, le garçonnet est chaussé, mais la femme est pieds nus, autre caractéristique habituelle des allégories.

Le premier miroir par Alaphilippe au jardin des plantes de Nantes

Nantes, le premier miroir de Alaphilippe au jardin des plantes, 1, aujourd'hui A Nantes, dans le jardin des Plantes, se trouve une œuvre du sculpteur Camille Alaphilippe, dont je vous ai déjà parlé pour les mystères douloureux dans le parc Mirabeau et la messe miraculeuse de saint Martin dans la basilique Saint-Martin à Tours et le monument aux morts de Skikda (Philippeville) déplacé à Toulouse. Ici, impossible d’accéder à la signature -s’il y en a une- sans marcher sur les plates-bandes… il faudrait négocier avec les gardes, mais il faisait mauvais ce jour là et je ne les ai pas vus. Peut-être lors d’une prochaine visite? J’ai complètement oublié en y allant fin octobre, mais de toute façon, c’était un beau dimanche et il y avait beaucoup de monde, ils ne m’auraient probablement pas autorisée à marcher dans l’herbe et écarter les végétaux pour voir le socle, cela ne peut se faire que si le jardin est peu fréquenté.

L’œuvre s’intitule le Premier miroir et a été commandée en 1908 par le sous-secrétariat aux beaux-arts. Une mère tient son bébé au-dessus de l’eau où il peut faire l’expérience du miroir…

Nantes, le premier miroir de Alaphilippe au jardin des plantes, 2, deux vues anciennes Au fil du temps, cette œuvre semble s’être promenée dans le jardin des plantes… Sur ces deux cartes postales anciennes, elle semble plutôt être au bord du lac où, en juillet, une voiture avait fait le grand plongeon (Midnightswim, de Maxime Lamarche, à revoir avec d’autres œuvres d’art contemporain)…

Nantes, le premier miroir de Alaphilippe au jardin des plantes, 3, devant une grotte Sur une autre carte, elle se trouve sous la grotte artificielle…

Je vous ai déjà montré dans ce jardin de œuvres avec des plantes et des œuvres contemporaines ainsi que le monument à Jules Verne.

Photographies de juillet 2012.