Archives de catégorie : Lecture / autres

Toutes mes lectures, à l’exception des bandes dessinées et des livres écrits par des prix Nobel de littérature, classés à part.

Toi, ma douce introuvable, de Sandra Scoppettone

Couverture du livre de Scoppettone, toi ma douce introuvable, édition de 2001 pioche-en-bib.jpgAlors que je lis pas mal de livres sérieux en ce moment (il faut que je vous fasse quelques articles), je me suis détendue avec un polar emprunté à la médiathèque de Poitiers avec une dizaine de livres sur l’art roman…

Le livre
: Toi, ma douce introuvable, de Sandra Scoppettone, traduit de l’américain par Christophe Claro, collection Pocket policier, 2001, 316 pages, ISBN 978-2-266-10693-7 (en américain : 1994 ; 1ère édition française : 1996, édition Fleuve noir, il a été depuis réédité par Pocket avec une autre couverture).

L’histoire : New-York, au début de l’aire des messageries internet, la détective Lauren Laurano passe son temps à essayer de se connecter à un serveur qui lui délivrera ses messages… bon, disons en 1993/1994, non ? Dans son immeuble, son voisin tourne un film de fiction autour de son histoire de détective lesbienne (je ne vois pas en quoi cette précision, qui revient souvent, sert le récit…). Dans une poubelle, un cadavre est retrouvé. Un homme l’embauche par ailleurs pour retrouver son père, qu’il soupçonne d’avoir assassiné sa mère il y a fort longtemps, une actrice meurt pendant le tournage du film…

Mon avis : une histoire peu vraisemblable, mais vous passerez un agréable moment en sa compagnie. Je pense que je l’avais déjà lu il y a longtemps…

Jours de combat de Paco Ignacio Taibo II

Couverture du livre Jours de combat de Paco Igncio Taibo II chez Rivages noirs pioche-en-bib.jpg

Le livre : Jours de combat, Paco Ignacio Taibo II, collection Rivages noirs n° 361, éditions Payot, traduit de l’ Espagnol (Mexique) par Marianne Millon , 2000 (première édition au Méxique en 1976), 267 pages, 978-2-743606268. Je l’ai emprunté à la Médiathèque, dans la sélection de livres mexicains réalisée à l’occasion du salon du livre.

L’histoire : c’est le début de la carrière de détective de Héctor Belascoarán Shayne à Mexico. Il vient de se séparer de sa femme et loue un bureau qu’il partage avec un plombier. Mais pas question pour lui de prendre des clients, il veut résoudre une affaire de tueur en série qui sévit depuis quelques semaines en ville. Il décide de participer à un jeu télévisé, sur le thème des grands étrangleurs de l’histoire du crime, mettant au défi l’assassin.

Mon avis : cela faisait longtemps que je n’avais pas lu cet auteur, et je découvre le premier de la série, qui nous plonge dans l’univers sombre du Mexique, avec des allusions fréquentes à d’autres formes de violence, accidents, conflits armés, règlements de compte… qui font bien plus de dégâts que les crimes du tueur en série. Un peu de machisme aussi, mais une étudiante qui s’impose comme secrétaire pleine de charme… Ce polar change des polars américains super formatés… Mais ce n’est pas une surprise, la collection Rivages noirs a le chic pour découvrir de petites pépites !

logo tour du monde en lecture J’ai sélectionné ce livre pour le tour du monde en lecture proposé par Livresque.

Logo du challenge ABC critique de BabelioJ’ai sélectionné ce livre pour le défi ABC critique organisé par Babelio.

Nouvelles re-vertes

Couverture du livre nouvellesre-vertes pioche-en-bib.jpgLe livre : Nouvelles re-vertes, collectif, éditions Thierry Magnier, 2008, 173 pages, 978-2-84420-715-9. Le site de l’éditeur est en cours de construction… mais leur catalogue est en ligne.

L’histoire : pas l’histoire, treize histoires par treize auteurs, autour de la planète qui vire au vert, des nouvelles ancrées dans le monde d’aujourd’hui ou sous forme de science-fiction, toutes pleines d’humour. J’ai beaucoup aimé celle de la vie post-pétrole, celle sur la ville utopique au Brésil (Télérama y avait consacré un long article cet été, beaucoup d’émissions radio en ont parlé, il s’agit ici d’une version plus imaginée), ou la jeune ingénieure agronome qui essaye de rendre fertile un lopin de terre en Afrique…

Mon avis : j’ai pioché ce livre sur la table des nouvelles acquisitions de la médiathèque. Des nouvelles courtes, variées même si elles ont pour thème commun l’avenir de la planète devenue sensible aux questions écologiques… Rapide et agréable à lire. Il est classé chez l’éditeur dans la catégorie livre pour adolescent… Mais tout adulte soucieux de l’avenir de la terre pourrait (devrait ?) le lire.
Et pourquoi Re-vertes, direz-vous ? Et bien, parce qu’il y a déjà eu des Nouvelles vertes, chez le même éditeur, Thierry Magnier, en 2005. Mais je ne les ai as lues…

Histoires peu ordinaires à La Rochelle de Louise Gabriel

Couverture des histoires peu ordinaires à La Rochelle pioche-en-bib.jpg

Vous vous souvenez des Histoires peu ordinaires à Toulouse de Michel Poux, qui m’avaient été offertes par Cath / Cathdragon ? Non, alors, il faut retourner ici. Le principe de cette collection de l’éditeur Elytis m’avait bien plu, du coup, j’ai emprunté à la médiathèque le volume sur La Rochelle.

Le livre : Louise Gabriel, Histoires peu ordinaires à La Rochelle, éditions Elytis, 2006, 127 pages, ISBN 978-2-91-465966-0.

L’histoire : Thomas est, comme son père et ses ancêtres, gardien et guetteur à la Tour de la Lanterne à La Rochelle. Parmi les tours de la ville, c’est celle qui a servi de prison et qui a le plus de graffiti (notamment de corsaires du XVIIIe siècle), qui tiennent une place non négligeable dans les récits. Thomas donc ramasse des objets échoués par la mer, surveille les plages, a vu son bateau coulé en 1946 après avoir pêché une mine, parle du passage de l’île Madame (une petite île accessible par une route submergée à marée haute), etc.

Mon avis : pour Toulouse, Michel Poux avait choisi des petits récits qui pouvaient se croiser pour certains. À La Rochelle, toutes les histoires mettent en scène un personnage récurrent, Thomas. Je pense que c’est un peu dommage, certes, il y a des extraits de journaux et des retours en arrière qui permettent d’exploiter plusieurs faits divers graves ou légers, mais j’ai préféré le volume sur Toulouse…

Et pour les amateurs de dragons, quelques pages parlent de la Bête-Rô, le dragon du marais… cousin de la Grand’Goule, le célèbre dragon picton.

Pour aller plus loin, si vous allez à La Rochelle, prenez le billet groupé qui vous permet de visiter trois tours, la tour de la Lanterne, dont il est question ici, un peu à l’écart sur le rempart, la tour Saint-Nicolas et la tour de la Chaîne, ces deux dernières permettant de garder l’entrée du vieux port. C’est dans la tour de la Chaîne que se trouve l’exposition sur la Nouvelle-France. La tour de la Lanterne a été reconstruite à partir de 1445 à l’emplacement d’un autre ouvrage. Elle doit son nom à la lanterne qui se trouvait à son sommet pour guider les marins.

La solitude des nombres premiers de Paolo Giordano

Couverture deu lire de Giordano, la solitude des nombres premiers

J’ai reçu ce livre par le site Chez les filles.com, qui m’a déjà envoyé d’autres ouvrages (voir en fin d’article).

Le livre : La solitude des nombres premiers, de Paolo Giordano, éditions du Seuil, traduit de l’Italien par Nathalie Bauer, 2009, 329 pages, ISBN 978-2020982603.

L’histoire : deux destins qui s’entrecroisent. D’un côté Mattia. Alors qu’il devait assister à une fête d’anniversaire avec Michella, sa sœur jumelle handicapée mentale, il l’abandonne dans un parc en lui promettant de revenir la chercher après la fête… et bien sûr, elle a disparu – définitivement disparu sans laisser de trace. À des centaines de kilomètres de là, le père d’Alice la force à suivre un cours de ski… Ayant eu une envie pressante, elle s’éloigne du groupe, décide de redescendre… et se casse la jambe. Quelques années plus tard, Mattia est surdoué en math, mais a de graves problèmes d’intégration en société, s’automutile… Il croise Alice, elle aussi isolée dans sa classe, parce qu’elle boîte, ne s’intègre pas non plus, est anorexique… Avec des sauts de puce dans le temps, le lecteur les suit jusqu’à la trentaine (enfin, à peu près)…

Mon avis : un livre agréable à lire. Mais j’ai ressenti comme un malaise, je ne sais pas quoi, peut-être la lourdeur des non-dits dans chacune des deux familles, qui rejaillissent sur Mattia et Alice… comme sur le lecteur ?

Je trouve aussi que la couverture, due à Getty images, est très réussie…

Pour aller plus loin : sur l’hypothèse de Riemann, sujet de maîtrise de Mattia, qui concerne les nombres premiers… seul rapport au titre du livre, je vous propose d’aller lire l’article de mathématiques.net et les liens qui sont proposés sur cette page. Sur le syndrome d’Asperger (il n’est pas cité dans le texte, mais Mattia n’en serait-il pas atteint ?), une forme d’autisme à hautes compétences, notamment en mathématiques mais handicap de socialisation, le site de l’association Asperger aide, même si les méthodes de socialisation qu’ils rapportent ressemblent à du dressage… Voir aussi Asperger/Aspie Québec. Pour les formes plus classiques d’autisme, qui pourrait être la maladie dont était atteinte dans le roman Michella, vous trouverez de nombreuses ressources sur le site de l’association Autisme France. Et vous pouvez toujours signer la pétition pour la reconnaissance de l’autisme en France dans les définitions de l’OMS sur le site de l’association Léa pour Samy. Sur l’anorexie (et l’anorexie-boulimie), il y a de très nombreux sites, je vous laisse faire le tour des sites par votre moteur de recherche, mais attention, privilégiez les sites qui ont reçu le label Honcode, qui garantit un sérieux des informations médicales.

Logo de Chez les filles Le site Chez les filles.com (merci à eux et notamment à Suzanne) m’ont déjà envoyé ces autres livres, que j’ai parfois aimés, parfois pas du tout. Retrouvez-les sur la page des livres reçus pour critique.

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Le corps incertain de Vanessa Gault

Couverture du corps incertain de Vanessa Gault pioche-en-bib.jpg

Je suis tombée sur ce livre dans la sélection des dernières acquisitions de la médiathèque. J’en avais entendu parlé lorsqu’il avait reçu le prix handi-livres de la meilleure biographie en 2007. Je l’ai donc immédiatement emprunté.

Le livre : Le corps incertain, récit, de Vanessa Gault, éditions Arléa, 219 pages, 2006, EAN 9782869597464.

L’histoire : Vanessa, la narratrice, est une jeune agrégée d’Anglais, en première année d’enseignement dans un lycée de banlieue parisienne lorsqu’elle ressent d’étranges symptômes oculaires. Ce n’est que plusieurs mois plus tard qu’elle apprend qu’elle est atteinte de sclérose en plaques, SEP pour les intimes (mais le diagnostic a probablement été posé dès la première fois par un neurologue qui a peur de la phase d’annonce, si j’ai bien lu entre les lignes). Le livre comprend deux parties, la première celle des poussées qui ne laissent pas de séquelles visibles, de la fréquentation des hôpitaux, de l’acceptation de sa mutation dans une université. La seconde est celle où une poussée l’oblige à se déplacer avec une canne, le regard des autres.

Mon avis : un récit poignant qui ne peut que contribuer à la meilleure connaissance par le grand public de cette maladie qui n’est pas si rare que ça.
Hors réseau associatif, je connais quatre personnes atteintes d’une SEP. Pas rare, car plus d’une personne sur 2000 en est atteinte. Il y a donc aussi plusieurs (et même de nombreuses) associations consacrées à cette maladie, si vous êtes concerné et pour ne pas faire de tri arbitraire, vous trouverez une liste d’associations et de services référents sur Orpha.net, la plate-forme des maladies rares (oui, la SEP n’est pas rare, mais quand même à la limite, et l’Interféron bénéficie du tarif élevé accordé pour les médicaments de maladies non rentables…). Je vous mets le lien vers l’accueil de ce site, vous pouvez ainsi y chercher aussi d’autres maladies rares pour lesquelles vous ou vos proches sont concernés. Attention, ce n’est pas un site de diagnostic (même s’il existe des aides au diagnostic pour les professionnels sur cette plate-forme), mais un site qui facilite la connaissance des services référents pour les maladies les plus rares, la mise en relation avec des associations qui acceptent un contrôle, etc.

Ce récit, c’est aussi un témoignage sur le regard porté sur le monde handicapé, sur la maladie avant qu’elle ne soit visible de l’extérieur, et donc incompréhensible par le plus grand nombre, je pense que certains collègues ne comprennent toujours pas mon aménagement de poste de travail et la climatisation de mon bureau l’été, et oui, le diabète insipide central, ça ne se voit pas.

Les naufragés de l’île Tromelin d’Irène Frain

Couverture des naufragés de l'île Tomelin, d'Irène Frain J’ai reçu ce livre par le site Chez les filles.com, qui m’a déjà envoyé d’autres ouvrages (voir en fin d’article).

Le livre : Les naufragés de l’île Tromelin, d’Irène Frain, éditions Michel Lafon, 2009, 373 pages, 9782749909905.

L’histoire : 1761, dans l’océan Indien, à une semaine de navigation en vents contraires de Madagascar. La flûte (navire trois-mâts à vocation marchande, armé) L’utile est un bateau de la compagnie des Indes. Mais son commandant, Lafargue, a embarqué, à titre privé et donc clandestinement, pour son propre profit, 160 esclaves (enfin, la plupart à lui, quelques-uns sont des  » investissements  » de ses officiers). Il décide de prendre une route dangereuse, où une carte mentionne une île qui n’est alors peut-être qu’une légende, peut-être réelle, alors qu’elle est localisée plus loin sur une seconde carte. En dépit des vols d’oiseaux, qui annoncent l’approche d’une terre, il s’obstine dans cette direction. Le bateau s’échoue dans la tempête. L’île ou plutôt l’îlot existe bien, soumis à de violents courants marins à ses abords et aux ouragans. Si seulement une vingtaine de membres d’équipage périt en mer, la moitié des esclaves n’arrive pas sur l’île. La survie s’organise sous la conduite du second du bateau… pour l’équipage dans une premier temps. La suite ? Une partie est racontée en 4e de couverture, mais je préfère vous laisser la découvrir…

Mon avis : un beau récit d’aventure, qui, au fond, m’a peut-être rappelé les romans de Jules Verne, de Frison-Roche ou autre que je lisais quand j’étais petite. Je l’ai lu d’une traite dimanche matin. La narration alterne entre le point de vue des historiens, à la recherche des témoignages et de leur authentification, celui de l’équipage et surtout des officiers, et celui des esclaves. Un livre agréable à lire, basé sur une histoire vraie en partie confortée par des recherches archéologiques sur cette île administrée par le préfet des préfet des TAAF (terres australes et antarctiques françaises), avec les Kerguelen ou la Terre Adélie, une station météo permanente est en place sur l’île Tromelin depuis les années 1950.

Pour aller plus loin : le site officiel d’Irène Frain et le site officiel des éditions Lafon/les Naufragés de l’île Tromelin, avec les premières pages du livre, une interview d’Irène Frain, et d’impressionnantes photos et vidéos de l’île (et de moins utiles de l’auteure…).

Et pour bien saisir tous les tenants et aboutissants de ce récit, un peu d’histoire est nécessaire. Le livre reprend, dans le texte et à la fin, le contexte des recherches historiques et archéologiques sur ce naufrage et cette épave, mais manque un peu de contexte historique. Si L’utile a pris cette route dangereuse, c’est parce qu’il transportait une cargaison clandestine, mais aussi en raison de la guerre de sept ans, qui a opposé d’un côté la France et l’Angleterre, de l’autre, l’Autriche et la Prusse, en Europe, en Amérique (prise de Montréal par les Anglais en 1760, Souviens-toi !, comme disent les Québecois) et en Inde. Dans ce contexte, la guerre était aussi économique et marchande, avec un blocus des îles de l’océan indien, et un affrontement des deux compagnies qui avaient des monopoles d’État, la Compagnie des Indes orientales pour la France et la British East India Company pour l’Angleterre. Parallèlement, ces deux pays ont délivré des lettres de course (ou lettres de marque), qui permettaient à des bateaux civils armés de s’attaquer à un bateau ennemi pour en prendre la cargaison. Les corsaires de ces bateaux étaient soumis à un règlement assez précis sur le butin, les prisonniers, etc. Quant au commerce négrier, il était lui aussi régi par des règles, si ignobles soient-elles, et relevait, comme la course des corsaires, de ce que l’on appellerait aujourd’hui des partenariats publics/privés. J’entends hurler d’ici les historiens et les politiciens, mais ça y ressemble fort. Une compagnie privée accomplissait les basses œuvres au nom d’un État avec qui elle était liée par contrat souvent très lucratif pour le privé (ça ne vous rappelle rien? Les compagnies privées pour la logistique des soldats américains en Irak, la construction des nouvelles prisons et hôpitaux en France, etc. Et messieurs des ex-RG, n’oubliez pas d’ajouter une petite ligne de plus dans mon dossier ex-Edvige, mais je digresse encore…).

Je vous propose quelques liens qui peuvent vous aider à cerner le contexte :
– le musée de la compagnie des Indes à Lorient (que j’aimerais bien visiter un jour)
– les compagnies des Indes
– les salles sur la traite négrière au château des ducs de Bretagne à Nantes, avec un dossier pédagogique en ligne (si vous voulez atteindre cette salle et en profiter, zappez le début de l’exposition du château, l’histoire de la Bretagne, etc., sinon, vous serez épuisé par la visite avant d’y arriver)
l’espace pédagogique de l’académie de Nantes sur la traite négrière, avec de nombreux liens vers des ressources en ligne
– la guerre de sept ans au Canada, ressources sur le site de l’université de Marianopolis.

Logo de Chez les filles Le site Chez les filles.com (merci à eux et notamment à Suzanne) m’ont déjà envoyé ces autres livres, que j’ai parfois aimés, parfois pas du tout. Retrouvez-les sur la page des livres reçus pour critique.

Archéologue d’autoroute, de Denis Montebello

Couverture d'archéologue d'autoroute, de Montebello pioche-en-bib.jpg Il y a quelques semaines, en lisant Fouaces et autres viandes célestes textes de , photographies de Marc Deneyer, éditions Le Temps qu’il fait, j’avais été intrigué par le titre d’un autre livre de cet auteur. Je l’ai trouvé à la médiathèque.

Le livre : Archéologue d’autoroute, de Denis Montebello, éditions Fayard, 2001, 130 pages, ISBN 9782213611358.

L’histoire : île de Ré, la prison centrale de Saint-Martin-de-Ré (le lieu n’est pas formellement mentionné mais facilement identifiable). Le narrateur est embauché pendant six mois pour animer un atelier d’écriture auquel seuls les prisonniers pourront assister, pas les gardiens, un peu jaloux de cette attention aux prisonniers et pas à eux. Il aurait, dit-il, aimé être archéologue d’autoroute, c’est-à-dire archéologue sur un chantier d’archéologie préventive. Mais les 100 premières pages sont consacrées à l’atelier d’écriture, restitué un peu à la façon d’une pièce de théâtre, avec de nombreux sauts de lignes… Ambiance de la prison, discussions sur le thème retenu par l’atelier.

Mon avis : une heure suffit pour lire ce livre qui m’a un peu déçue. Je n’ai pas saisi comment, à la page 100, il passe, après une évasion, de l’atelier d’écriture au récit d’une fouille archéologique préventive, préalable à un chantier routier. Au passage, ça ne se passe plus du tout comme c’est narré ici… La réglementation de l’archéologie préventive n’est pas passionnante.
En revanche, la prison centrale de Saint-Martin-de-Ré mérite que l’on s’y arrête un peu. La citadelle fut utilisée, de 1873 à 1938, pour regrouper les prisonniers condamnés au bagne, à destination de Cayenne ou de la Nouvelle-Calédonie. Le capitaine Dreyfus et Guillaume Seznec ont transité par ces murs. Aujourd’hui, c’est une prison centrale réputée comme vétuste, où sont enfermés 400 prisonniers consacrés à de longues peine. Même si Ré n’est plus une île avec son pont, l’évasion en reste difficile. Saint-Martin-de-Ré fait partie du réseau de villes protégées au patrimoine mondial de l’UNESCO au titre des fortifications de Vauban. Une salle du musée Ernest-Cognacq évoque le départ des bagnards.

Le meurtre du samedi matin de Batya Gour

Couverture du meutre du samedi matin, de Batya Gour, en édition Fayard pioche-en-bib.jpg

Vous vous souvenez du Meurtre à l’université ? Voici l’épisode qui le précède.

Le livre : Le meurtre du samedi matin, un crime psychanalytique, de Batya Gour, traduit de l’hébreu par Jacqueline Carnaud et Laurence Sendrowicz, série une enquête du commissaire Michaël Ohayon, Fayard, 1993, 383 pages, ISBN 2-213-03174-6 (existe en édition de poche dans la collection Folio policier, éditions Gallimard, 2007, 412 pages, ISBN 9782070308965 ).

L’histoire : un samedi matin tôt dans une banlieue sans doute un peu chic de Jérusalem (ancien quartier colonial). Dans une grande bâtisse qui appartient à l’institut de psychanalyse de Jérusalem, fondé un peu avant la guerre par des psychanalystes venus d’Europe et fuyant la montée du nazisme, le docteur Eva Neidorf, qui rentre d’un voyage aux États-Unis, doit prononcer une conférence devant tous les membres et étudiants de l’institut. Mais une heure avant la conférence, elle est retrouvée assassinée, ses notes ont disparu. L’assassin est-il venu de l’extérieur ou est-ce un membre de l’institut ? Dans ce cas, quelle conférence pourrait valoir une vie ? Le vieux professeur Hildesheimer, un des membres fondateurs, va guider le commissaire Michaël Ohayon dans le monde de la psychanalyse, des étudiants, de leur formation en suivant eux-mêmes une analyse, des superviseurs, des contrôleurs, de la commission qui permet aux postulants de présenter un cas à l’ensemble de ses futurs (ou non ) pairs…

Mon avis : quelques heures de plongée dans le monde de la psychanalyse… Bon, clairement, je ne m’engagerai pas dans cette voie – en tout cas pour l’instant -, la psychothérapie devrait suffire à m’aider à remonter la pente. Mais ce polar gentillet, très propret (pas de sang partout), dans l’univers feutré des cabinets entre les fauteuils et le divan, mérite que l’on s’y arrête.

Ce livre me donne envie de poursuivre la lecture de la série, dans l’ordre :

Histoires peu ordinaires à Toulouse de Michel Poux

Le colis de noël de Cath Dragon Cath / Cathdragon avait joint à son envoi de noël ce livre, qu j’ai fini il y a quelques semaines sans prendre le temps de vous en parler.

Le livre : Michel Poux, Histoires peu ordinaires à Toulouse, éditions Elytis, 2007, 124 pages, ISBN 978-2-91-465991-8.

L’histoire : une série de petits récits, qui peuvent se croiser pour certains, à partir de petits faits divers captés dans des journaux locaux, qui sont mis, en général mais pas toujours, en début de chaque nouvelle. Une des nouvelles tourne bien sûr autour d’AZF, mais avec un traitement très original (la fuite d’une étudiante vers le village de ses ancêtres). Pour les autres, il s’agit plutôt de récits créés à partir d’un bref petit récit réel.

Mon avis : j’ai particulièrement aimé la nouvelle dans laquelle un ancien guérillero de la guerre d’Espagne, âgé de 85 ans, commet un acte révolutionnaire grave : il emprunte à vélo une rue à contresens. Cet ensemble de récits courts est vraiment très agréable à lire, et donne envie de lire les autres livres de cette collection. Un grand merci à Cath de m’avoir fait découvrir ce livre (pas cet auteur, dont j’ai lu l’épisode de la collection du Poulpe il a des années…).

Et dans la même série,j’ai lu depuis Histoires peu ordinaires à La Rochelle de L. Gabriel.