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Les anciens théâtres de Poitiers

Poitiers, la façade du TAP cinéma (ancien théâtre) Depuis l’ouverture du théâtre auditorium de Poitiers (TAP) en 2008, le sort de l’ancien théâtre est en suspens. La ville voudrait bien le vendre à un promoteur immobilier, quitte à sacrifier le cinéma d’art et essai en le reléguant dans des salles partagées et louées dans le cinéma commercial voisin. Poitiers est l’une des salles d’art et essai à une seule salle qui accueille le plus de spectateurs en France, et ces spectateurs dont je suis sont fermement décidés à défendre cette spécificité. un multi-salle d’art et essais, oui, mélangé avec un gestionnaire de salles commerciales, sans les débats, sans le respect des œuvres et du générique, non. Par ailleurs, le grand décor en verre églomisé (une sorte de grand miroir sur lequel sont posées, au dos, des feuilles d’or et d’argent) créé par Robert Pansart en 1954 est remarquable et mériterait une protection au titre des monuments historiques, ainsi que tente de le faire reconnaître notamment Daniel Clauzier, guide-conférencier de la ville. Un groupe facebook a aussi été créé pour la défense de l’ancien théâtre de Poitiers. Mais je vous reparlerai de ces verres églomisés quand j’aurai réussi à faire des photographies correctes de cette œuvre, pas facile, entre les reflets et autres obstacles (suivre le dernier lien…)…

Poitiers, le premier théâtre, la façade, carte postale de Robuchon En attendant, je vous propose une visite des façades du théâtre précédent, élevé sur la place d’Armes (pardon, son nom officiel est la place Leclerc, mais personne à Poitiers ne l’appelle ainsi…), à partir d’une série de cartes postales anciennes. Le premier théâtre fut construit en 1819, sur un projet de Vétault fils et de Zacharie Galland. Ici, la façade sur la place, sur une vue de Jules Robuchon, donc entre 1898 et 1922.

Le premier théâtre de Poitiers, 02, carte postale ancienne, façade sur la rue de la Marne À peu près à la même époque, la façade sur la rue de la Marne, où se trouvait l’entrée…

Le premier théâtre de Poitiers, 03, carte postale ancienne, façade sur la rue de la Marne Une autre vue, surtout pour la tenue des passants et le marché aux fleurs qui se tenait ce jour là…

Le premier théâtre de Poitiers, 04, carte postale ancienne colorisée, façade sur la place Retournons sur la place, avec une vue colorisée… Les Poitevins reconnaîtront les bistrots, mais bien sûr pas le tramway (devenu après guerre un trolley bus).

Poitiers, place d'armes, au fond, les anciennes galeries et l'ancien théâtre Encore une vue qui montre aussi les galeries qui ont été incendiées en 1961 et remplacées en 1963 par la hideuse façade du magasin le Printemps, mais c’est aussi une autre histoire dont je vous reparlerai.

Le premier théâtre de Poitiers, 06, carte postale ancienne, vue aérienne avec le théâtre et les galeries Le théâtre est reconstruit en 1954 par l’architecte Édouard Lardillier (architecte de nombreuses salles de spectacles et cinéma, voir cet article sur un blog spécialisé dans le cinéma), avec une forme en arrondi qui reprend les dimensions du bâtiment précédent. Cette vue aérienne, où l’on voit le nouveau théâtre et les anciennes galeries, a donc été prise entre 1954 et 1961.

Le nouveau théâtre de Poitiers, carte postale ancienne, vers 1955, façade sur la place Cette vue de la façade doit dater de peu de temps après la construction du théâtre, puisque l’on y voit encore les caténaires du tramway / trolley-bus… Trolley ici…

Place d'Armes à Poitiers, tramway devant l'ancien théâtre et les anciennes galeries… mais plus tôt (c’est encore le théâtre précédent) bien un tramway, avec les rails.

Pour en savoir plus :
Grégory Vouhé, Théâtre de Poitiers, pour Pansart et LardillierL’Actualité Poitou-Charentes, n° 97, juillet 2012, p. 25.

Daniel Clauzier et Laurent Prysmicki, Poitiers. Le théâtre municipal, une salle de spectacle du milieu du XXe siècleBulletin monumental, tome 172-1, 2014, p. 65-68.

Sur les différents cinémas de Poitiers au fil du temps: voir l’article de Laurent Comar.

PS : voir le blog du Comité de défense de l’ancien théâtre de Poitiers, avec de très belles photographies de Laurent Prysmicki.

Le Diable et le Bon Dieu de Jean-Paul Sartre

Couverture du Diable et le Bon Dieu de Sartre, en vieux Folio Dans le cadre du défi J’aime les classiques proposé par les Carabistouilles de Marie, la relecture d’un Sartre s’imposait à son tour. J’ai choisi une pièce de théâtre, et je la classe avec les lectures de prix Nobel (regroupés par auteur sur cette page), même si Jean-Paul Sartre l’a refusé lorsqu’il a été désigné en 1964.

Le livre : Le Diable et le Bon Dieu, de Jean-Paul Sartre , drame en trois actes, première parution en 1951 chez Gallimard, lu en Folio n° 869, édition de 1987, 252 pages, ISBN 978-2-07-036869-6.

L’histoire : à Worms, en Allemagne, au 16e siècle, lors de la révolte des paysans contre l’Église. Dans la ville, les paysans ont enfermé les prêtres et menacent de les massacrer. Dehors, Gœtz, bâtard d’une famille noble, tient le siège et vient de tuer son frère, qui dirigeait la révolte. L’évêque de la ville est menacé par Nasty, qui dirige la bande des pauvres, à l’extérieur, l’archevêque, par l’intermédiaire d’un banquier, tente de raisonner Gœtz. Mais celui-ci, par simple envie de faire le Mal et de défier Dieu, comme il le répète, décide de passer à l’attaque et de raser la ville. La trahison de Heinrich, modeste curé qui vivait avec les pauvres, qui a reçu in extremis (au sens propre) des mains de l’évêque une clef permettant d’entrer secrètement en ville, va lui donner l’occasion de perpétrer le massacre. Mais coup de théâtre, Heinrich convainc Gœtz que le Bien est plus difficile à faire que le Mal, et ce dernier, par défi, décide de se consacrer à faire désormais le Bien… Mais est-ce si simple et sans conséquence tragique?

Mon avis : j’ai eu du mal à entrer dans la pièce, mais ensuite, je me suis laissée porter par les tableaux successifs qui forment cette pièce de théâtre. Pour information, tout au long de la pièce, Sartre donne une notion religieuse au bien et au mal en les dotant systématiquement d’une majuscule.

Pour aller plus loin : pour suivre l’interprétation philosophique et religieuse de cette pièce, je vous laisse chercher en ligne, mais vous conseille quand même de podcaster (burk, ce mot… télécharger en vue d’une ballado-diffusion, comme disent certains…) l’émission Répliques d’Alain Finkielkraut sur Sartre aujourd’hui, avec Isabelle Stal et Juliette Simon, diffusée le 12 juin 2010 (49 minutes à retrouver ici).

Sur la pièce elle-même, elle fut montée pour la première fois à Paris au Théâtre Antoine (direction Simone Berriau) le 7 juin 1951, dans une mise en scène de Louis Jouvet avec la distribution suivante : Pierre Brasseur (Gœtz), Jean Vilar (Heinrich), Henri Nassiet (Nasty), Jean Toulout (Tetzel), R.J. Chauffard (Karl), Maria Casarès (Hilda), Marie-Olivier (Catherine), Maurice Dorléac (le banquier), Anne-Marie Cazalis, Maria Meriko ; mise en scène : Louis Jouvet, décors : Félix Labisse, costumes : Francine Galliard-Risler réalisés par la maison Schiaparelli.

À propos de Maria Casarès, vous pouvez retrouver sa maison (un ancien manoir) à Alloue en photographie ici (sur le dossier documentaire, clic sur les vignettes pour voir les photos en plus grand), dans l’Image du patrimoine Le Confolentais : entre Poitou, Charente et Limousin (à la fin de l’introduction), ou sur place, en Charente-Limousine, en particulier lors du festival de théâtre début juillet, sa maison étant devenue une maison du comédien.

Vous pouvez aussi voir des images de la création au théâtre (et de sa reprise en 1968 au TNP) sur le site de la Bnf (bibliothèque nationale de France) dans le dossier qu’ils consacrent à Jean-Paul Sartre. Vous pouvez aussi en trouver un extrait avec François PERIER et Juliette MAGRE, extrait diffusé à l’occasion d’une rétrospective le jour de la mort de Sartre, le 15 avril 1980.

Logo du défi J'aime les classiques Je l’ai lu dans le cadre du défi J’aime les classiques proposé par les Carabistouilles de Marie. Je ne sais pas encore ce que je lirai le mois prochain… peut-être un Victor Hugo.

Voyage en mer Egée (13), la Crête, Knossos

La Crête, Knossos, en 2008 : la foule devant le palais reconstruit en béton Après Rhodes, cap pendant la nuit sur la Crête. Nous arrivons de bon matin à Heraklion, direction Knossos, comme des dizaines de bus. J’y étais venue une semaine juste avant les jeux olympiques, en 2004. C’était une pagaille énorme, avec des chantiers pas finis et très en retard. J’avais alors voyagé en bus local, et étais venue à Knossos depuis Heraklion en bus urbain, ce n’est qu’à quelques kilomètres du centre-ville. Cette fois ci, un bus climatisé, et un vent de sable venu d’Afrique, très décapant et très désagréable. C’était le site de Crète que j’avais le moins aimé, cette nouvelle visite me l’a confirmé… Pour un archéologue, c’est un vrai massacre de reconstructions hasardeuses en ciment, proposées par sir Arthur Evans (1851-1941), vous pourrez admirer les jolis troncs en béton qui ont remplacé les troncs d’arbre (disparus) de la construction d’origine qui utilisait des matériaux fragiles (ou plutôt, qui se conservent mal dans le temps) comme la brique crue et le bois.

Alors, certes, c’est le lieu supposé du palais du roi mythique Minos, il y a des constructions néolithiques sur place, puis surtout de l’Âge du Bronze ancien (ici daté vers 2100-1900 avant notre ère). Le palais de Knossos, comme les autres palais minoéens, disparaît vers 1750 avant notre ère.

Il est un peu plus tard ré-aménagé par une dynastie achéenne, parlant le grec mycénien, et atteint son apogée vers 1500 avant notre ère. C’est de cette époque que datent la cour centrale et ses fresques (que j’avais vues en 2004 au musée d’Heraklion, qui était fermé pour travaux en 2008), les immenses magasins pour le stockage des réserves d’huile (d’olive) et de céréales.

La Crête, Knossos, en 2008 : la salle du trône Un petit coucou au trône en albâtre attribué au roi Minos. Les fresques que vous voyez ici sont aussi des reconstitutions… Ça donne une idée, mais sans doute pas la bonne de ce qu’étais le décor du palais, même si des fragments ont été retrouvés lors des fouilles.

La Crête, Knossos, en 2008 : un caniveau Le réseau d’amené et d’évacuation des eaux a été moins massacré que le reste… Si les guides n’en parlent pas, regardez quand même, c’est très important, l’eau, pour la vie d’un aussi grand palais…

La Crête, Knossos, en 2008 : le théâtre Et puis, n’oubliez pas de jeter un coup d’œil au petit théâtre, qui devait accueillir environ 500 personnes, un des plus anciens de Grèce. Vous apercevez à peine les faibles gradins sur la photo. Il est préférable de venir sur le site après le flot des bus touristique, donc plutôt en début d’après-midi, mais pas en été, gare à la chaleur !

Si vous allez en Crête, visitez plutôt Phaistos, au cœur des montagnes, et/ou Malia, les sites sont plus calmes, il vous faudra certes un peu d’imagination (ou des reconstitutions virtuelles) pour comprendre l’agencement des bâtiments, mais vous n’aurez pas l’esprit parasité par les reconstructions fausses de Knossos. Et si vous le pouvez, faites aussi un détour par Zakros, les fouilles y sont plus récentes, le site (paysage) est magnifique, en bord de mer…

Petit récapitulatif des articles que j’ai publiés sur ma croisière en mer Égée (octobre 2008) :

  1. le départ du Pirée
  2. Mykonos ;
  3. Éphèse, la bibliothèque ;
  4. Éphèse (2) ;
  5. Patmos ;
  6. le port de Rhodes ;
  7. les remparts de Rhodes ;
  8. vieilles rues de Rhodes ;
  9. l’hôpital des hospitaliers et le musée archéologique de Rhodes ;
  10. l’acropole du Mont Smith à Rhodes ;
  11. Rhodes, la rue des Chevaliers et le Palais des Grand-Maîtres ;
  12. Rhodes, une villa envahie par la végétation ;
  13. Rhodes, le départ ;
  14. et bientôt la suite…

Fellag au TAP…

Le parvis du théâtre ausitorium de Poitiers Hier soir, je suis allée voir Fellag, dans mon abonnement 2009-2010 au théâtre auditorium de Poitiers. Le spectacle, Tous les Algériens sont des mécaniciens, est joué par Fellag et Marianne Épin. Ils forment sur scène un couple qui revisite la vie actuelle en Algérie, le rapport fétichiste à la voiture (qui tombe en panne et que chacun veut réparer), de la débrouille, de la douche au compte-goutte (au sens propre), de l’arrivée des Chinois depuis quelques années sur les chantiers, de la relation complexe à la France, par l’intermédiaire d’un ancien résistant (du maquis urbain d’Alger), de jeunes qui rêvent d’émigrer, de l’arabisation des études… J’ai bien ri, même si je sais bien, contrairement à beaucoup dans la salle (aïe, un public plutôt âgé et très blanc-blanc), que l’eau est une denrée très rare au robinet (pas vue du tout dans l’un de mes lieux de résidence en Algérie il y a quatre ans, pendant plusieurs jours), qu’effectivement, les Chinois construisent de nombreux immeubles, etc. Si vous avez l’occasion de voir ce spectacle vers chez vous, n’hésitez pas un instant, allez y.

Et pour mes amis de Chelghoum, le colis de nouvel an est en partance, j’ai fait le plein de friandises, j’achève une petite broderie…

Le prochain spectacle sera un BD-concert, le 8 janvier, Un homme est mort, d’après la BD de Kris et Davodeau, par Christophe Rocher… Étienne Davodeau, je viens de vous en parler il y a quelques jours… et j’en ai récupéré trois autres volumes à la médiathèque.

Deux pièces de théâtre au TAP…

Le parvis du théâtre ausitorium de Poitiers Ces deux derniers vendredis, je suis allée voir des pièces de théâtre au théâtre auditorium de Poitiers. Deux textes à lire aussi. Pour le TAP, la salle a juste un an et les sièges grincent déjà de manière très désagréable. J’espère aussi n’avoir pas attrapé les microbes, ils y avaient plein de gens qui toussaient samedi… sans compter le ronflement d’un spectateur trois rangs derrière moi !

D’abord Un nid pour quoi faire, sur un texte d’Olivier Cadiot adapté par Ludovic Lagarde, comme le colonel des zouaves vu il y a peu au même endroit. Cette fois, pas un homme seul en scène, mais neuf dans un chalet à la montagne dans la Forêt noire. Le sujet, c’est une cour royale exilée dans un chalet aménagé façon Ikéa, avec la cour et le roi qui dorment dans la même pièce, et accueillent un nouvel arrivant qui a répondu à une petite annonce recherchant un conseiller en image… Un beau délire… qui dérape carrément dans le dernier quart d’heure qui, à mon avis, est de trop… Une réflexion sur le pouvoir et la tyrannie. Avec un usage intéressant de la vidéo utilisée sur le fond de scène.

Un genre beaucoup plus grave vendredi dernier avec La Douleur de Marguerite Duras, mise en scène par Patrice Chéreau et Thierry Thieû Niang. Une performance remarquable, extraordinaire de Dominique Blanc, seule en scène pendant une heure vingt d’un texte poignant. Le décor est minimaliste, une table avec deux chaises rouges d’un côté, sept chaises de l’autre. Le texte est un récit autobiographique de Marguerite Duras, qui attend avec une énorme douleur des nouvelles des on mari, déporté par les nazis à Dachau. Seule dans son appartement, dans les locaux qui reçoivent le retour des prisonniers et des déportés en ce printemps 1945. Toute l’horreur de l’attente, des espoirs, des déceptions, jusqu’au retour d’un presque cadavre. Un texte extrêmement fort, et une actrice magnifique. Si la pièce passe vers chez vous, n’hésitez pas à y aller, mais prévoyez une petite transition avant de rentrer chez vous… Le texte est si fort, la performance si époustouflante…

Terrien de Yannick Jaulin

Le parvis du théâtre ausitorium de Poitiers Il y a quelques semaines, je suis allée voir le spectacle Terrien de Yannick Jaulin, qui est en fin de tournée, vous retrouverez les dernières dates sur son site officiel (dont Rennes du 28 avril au 2 mai, sauf le 1er où il donnera une autre de ses pièces, Merlicoquet) . Vous pouvez aussi retrouver le spectacle en DVD. Dans ce spectacle, Yannick Jaulin se remémore son enfance dans le sud de la Vendée, en limite du marais poitevin. Lui et une petite voix, son double incarné par une grande poupée dans la scène transformée en vaste bac à sable, dialoguent sur l’enfance, l’adolescence, le recueil de contes et nouvelles avec une association, la vie au village, le notaire, le militant écolo, etc. Pas de musiciens avec lui cette fois-ci, mais des dispositifs scéniques intéressants, avec par exemple une pénétration dans la ferme/jouet installée sur le bac à sable par une mini caméra qui projette la scène sur un mur d’image derrière lui. Si vous n’avez jamais envisagé que la surface de votre siège dans le théâtre ou la salle de spectacle est la même que celle des cages des poules de batterie, alors vous devez vraiment voir ce spectacle ! Sur le site, dans la rubrique écouter-voir, vous trouverez quelques extraits. Il n’y a qu’un passage que je n’ai pas bien compris, autour de la secte du temple solaire…

Yannick Jaulin sera présent dans la pièce Forêts, de Wadji Mouawad, dans la cour d’honneur du palais des papes lors du festival d’Avignon (les 8, 10, 11 et 12 juillet 2009). Il a aussi initié les festivals du nombril du monde à Pougne-Hérisson, dans les Deux-Sèvres, tous les deux ans, en alternance avec des dispositifs plus légers, des rendez-vous indispensables autour du conte moderne et de l’art de vivre. Le blog du nombril est aussi incontournable… si vous n’y passez pas, une petite voix me le rapportera, attention ! Et c’est portes ouvertes au nombril dimanche prochain (19 avril 2009), avec l’inauguration de Spoutnik.

Voyage en mer Egée (9), Rhodes, l’acropole

Rhodes, acropole du mont Smith, l'odéon Rhodes antique avait deux acropoles, l’une sous le château, l’autre, sur les hauteurs du mont Smith, à une demi-heure à pied (bon, je marche vite, comptez un peu plus) au sud-ouest des remparts.
Celle-ci a été fouillée et certains éléments, comme le théâtre (enfin, le plan officiel dit théâtre, mais c’est en fait un petit odéon de 800 places), ont été reconstruits de manière curieuse, mais à leur emplacement d’origine.
Rhodes, acropole du mont Smith, le temple d'Apollon L’entrée est libre, avec un gardien. La vue de la haut est superbe sur la ville médiévale et sur la baie.
Le temple, sur le point le plus haut, consacré à Pithios-Apollon est remonté lui aussi bizarrement. Les différentes autres constructions sont peu lisibles et compréhensibles.

Rhodes, acropole du mont Smith, le stade Mais il y a un élément à ne pas rater, le stade, daté du 3e siècle avant J.-C. Il mesure 190 m de long (soit 1 stade, la mesure qui a donné son nom à l’édifice), 35 de large, avec des gradins tout autour. Mais surtout, à une extrémité, un système de starter bien conservé. Il permettait à l’arbitre de donner le départ à tous les concurrents en même temps, en libérant la ligne de départ par un système de cordes. J’ai essayé de vous trouver un schéma en ligne, mais n’en ai pas trouvé. Les jeux d’athlètes qui s’y déroulaient étaient en lien avec le culte du soleil.

Rhodes, acropole du mont Smith, le système de starter du stade Ne manquez le petit espace muséographique qui explique la fonction des différents bâtiments de cette acropole. L’acropole de Lindos, à l’autre extrémité de l’île, est sans doute plus impressionnante, mais en quelques heures d’escale, je n’avais pas le temps d’y aller. Il faudra que je programme une semaine de vacances sur cette grande île…

Concernant le stade, comme pour la lieue, le pied, l’empan, etc., la mesure variait suivant les édifices, autour de 180 à 200 m. 190 m à Rhodes, 192 m à Olympie, mais 177 à Delphes et 210 à Pergame… Vive l’invention du système métrique sous la Révolution !

Le théâtre accueillait des spectacles de type tragédies, comédies, pantomimes, danses, luttes sportives, etc., à l’origine en lien avec un culte (pantomime religieuse). Comme pour les courses dans le stade, le théâtre accueillait des jeux oratoires, sorte de grand concours très codifié. Il pouvait aussi accueillir de grands rassemblements civiques ou officiels. L’odéon est plus petit et était consacré plutôt à des pièces lyriques, à l’origine également sous la forme de jeux et concours musicaux et poétiques. Les gradins du théâtre et du stade pouvaient être au moins en partie couverts par une structure en bois et en tissu (de genre Velum). L’odéon avait toujours un toit en bois, pour une question d’acoustique. Vous trouverez des informations utiles sur cette page consacrée au théâtre grec.

Petit récapitulatif des articles que j’ai publiés sur ma croisière en mer Égée (octobre 2008) :

  1. le départ du Pirée
  2. Mykonos ;
  3. Éphèse, la bibliothèque ;
  4. Éphèse (2) ;
  5. Patmos ;
  6. le port de Rhodes ;
  7. les remparts de Rhodes ;
  8. vieilles rues de Rhodes ;
  9. l’hôpital des hospitaliers et le musée archéologique de Rhodes ;
  10. l’acropole du Mont Smith à Rhodes ;
  11. Rhodes, la rue des Chevaliers et le Palais des Grand-Maîtres ;
  12. Rhodes, une villa ;
  13. Rhodes, le départ
  14. et bientôt la suite…

Les exercices de style au Lucernaire

Lors de mon marathon parisien mi août, j’avais passé une des soirées au théâtre du Lucernaire (53 rue Notre-Dame-des-Champs, dans le sixième arrondissement). Avec une amie, nous avions réservé les places au kiosque théâtre à Montparnasse. Il y avait deux pièces possibles au Lucernaire, nous avons choisi les Exercices de style d’après Raymond Queneau, spectacle conçu et interprété par: Stéphanie Hédin, Jérémy Prévost, Julien Sibre. Enfin, le théâtre dit  » de  » Queneau, mais je trouve que c’est plutôt d’après. Ils nous donnent d’autres versions de l’histoire de l’autobus S, pas une lecture de l’une des 99 versions de Queneau, parues en 1947 (si vous ne connaissez pas Queneau, l’écriture sous contrainte et l’Oulipo / ouvroir de littérature potentielle, allez faire un tour ici).

Le choix pour ce spectacle a été fait de placer l’action dans un contexte télévisuel. L’histoire est donc racontée au cours d’un jeu, d’une émission de cuisine, d »émissions de variétés de tous style, de l’élection de Miss France, etc. Avec en fond sonore des bruits extraits d’émissions de télévision ou d’informations plus ou moins récentes (dérapages verbaux de Nicolas Sarkozy, Jacques Chirac et Ségolène Royal, pour ne as faire de jaloux, ou I have a dream de Martin Luther King). Un spectacle drôle, qui connaît semble-t-il un certain succès puisqu’il est prolongé jusqu’au 1er novembre 2008. Si vous cherchez une idée pour une soirée à Paris, n’hésitez pas ! Et si vous ne pouvez pas y aller, (re)-lisez les exercices de style de Raymond Queneau !

TAP…

Non, rien à voir avec les SAL, HAL et autres TAL… Dimanche, midi pile, c’est l’heure de la chronique sur Poitiers. Le TAP, c’est LE LIEU dont on parle depuis des mois ici… Arrêt de chantier, travaux agaçants, centre-ville bloqué. Et le centre des discussions dans le bus (ça va nous coûter un max, c’est pas pour nous mais on paiera, a-t-on besoin d’un tel équipement dans une ville comme Poitiers, etc.). La fermeture de la passerelle pour piétons et vélos qui permet de relier le plateau (centre-ville) à l’avenue de Nantes (quartier des Rocs) sans descendre dans la vallée pendant 4 jours, à cause du feu d’artifice, a aussi provoqué de nombreuses réactions négatives. Dernier incident, la commission de sécurité a émis un avis défavorable en raison d’une trappe d’évacuation de fumée non conforme, l’inauguration a été maintenue avec plus de pompiers. La ministre de la Culture a eu la mauvaise idée d’arriver en avion, alors que la gare TGV est à deux pas et reliée au théâtre par la grande passerelle – dont un petit passage a été maintenu du parking de la gare au boulevard jusqu’au buffet sur le dernier étage du parking, puis fermé l’après-midi.

Le parvis du TAP, 6 septembre 2008, 16h30 Le TAP, c’est le tout nouveau Théâtre auditorium de Poitiers, inauguré en grande pompe toute la journée hier (sous les giboulées jusqu’en milieu d’après-midi), avec de nombreux spectacles… gratuits à condition d’avoir réussi à obtenir un billet à l’accueil. La ville avait aussi prévu des animations dans les rues et un grand spectacle pyrotechnique. Les animations, à part l’installation de Zo Prod de Poitiers dans la rue Édouard-Grimaux qui mène au spectacle, étaient… peu animées (animations de la fanfare des Traînes-Savates de Niort, des jongleurs de Mamagabe de Poitiers (lien vers le site de jonglerie, le site des jongleurs de Mamagabe contiendrait un virus d’après mon antivirus) et du jongleur québécois Yvan l’impossible). Mais le feu d’artifice du Groupe F a été magnifique, avant que la bruine ne commence à tomber sur le bal qui devait suivre sur le parvis du TAP.

Poitiers, inauguration du TAP, rue Edouard Grimaux, 6 septembre 2008, 16h30 Il est dû à l’architecte Joao Luis Carrilho Da Graça (et lien direct vers la maquette du théâtre auditorium de Poitiers) et comprend, outre des salles de répétition et un restaurant, une salle de théâtre de 700 places et un auditorium de 1020 places. J’ai pris la photo du haut il y a une dizaine de jours, il y avait encore plein de camionnettes, l’enduit sur le béton de l’escalier n’était pas encore réalisé. Sur les grands panneaux de verre seront projetées des images… les programmes et des créations de l’ÉESI / École européenne de l’image de Poitiers et Angoulême.

Vous pouvez maintenant aussi le revoir ici lors d’une visite avec son architecte.
Les cérémonies de l’inauguration rebondissent sur l’amphithéâtre romain, dans le cadre d’une manifestation Patrimoine et création, dont une première avait eu lieu il y a deux ans :

– une image reconstituée a été posée sur une bâche sur la façade du parking Carnot, par Jean-Claude Golvin, chercheur au CNRS et grand spécialiste de ces reconstitutions (jusqu’au 30 octobre) ;

– des visites, pour les journées du patrimoine les 20 et 21 septembre puis en octobre, par Christina Kubisch (son site personnel, en allemand, n’a pas été mis à jour depuis 2006), il faudra s’inscrire à l’office de tourisme ;

Le TAP, 6 septembre 2008, 23h, après le feu d'artifice – une exposition de photographies de Marc Deneyer, annoncée mais sans date et sans lieu dans le communiqué de presse de la ville.

Promis, je vous reparle de tout ça prochainement, mais avec les liens, vous aurez déjà un avant-goût. Je vous parlerai aussi du spectacle que j’ai vu…

Et en rebond sur cette actualité, mes collègues du service régional de l’inventaire (Région Poitou-Charentes) ont mis en ligne un album photographique avec des vues anciennes (dont la destruction d’une partie des arènes en 1856) et actuelles, et en clin d’œil sur les projets de liaison de la gare et des hauts quartiers au XIXe siècle, préoccupation qui est aussi celle du lieu d’implantation du nouveau TAP (théâtre-auditorium de Poitiers). Je vous prépare une visite très personnelle pour une prochaine chronique dominicale…

Journée internationale des femmes, théâtre

Hier après-midi, Madame la Présidente de la région nous avait convié à assister à une pièce de théâtre dans le cadre de la journée internationale des femmes. Bien que les deux représentations aient eu lieu sur le temps de travail, que tous les employés du conseil régional aient été invités, il y avait un nombre ridicule d’hommes dans la salle. C’était vraiment dommage. La pièce était très bien. Il s’agissait de La patate en émoi, pièce écrite et jouée par Anne Voisin, de la Compagnie Bleu Citron, de La Rochelle. L’actrice est accompagnée d’une musicienne, qui joue du piano, de la flûte traversière, de l’accordéon et chante à la fin. Le sujet de la pièce, qui dure une heure et quart, est de montrer les différentes vies intérieures de la femme (mère, ménagère, etc.). Le débat qui suivait devait aborder le thème  » comment concilier vie personnelle et vie professionnelle « , mais n’a guère rencontré d’écho.
La pièce devrait être donnée en mai 2008 à Paris, lieu et date probablement sur le site de la compagnie.