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Romain Duris dans La nuit juste avant les forêts

Poitiers, le théâtre et auditorium,12, vu depuis la grande passerelle

Avant l’inondation de la salle de théâtre du théâtre et auditorium de Poitiers / TAP dans le cadre de mon abonnement pour la saison 2011-2012, j’ai vu La nuit juste avant les forêts de Bernard Marie Koltès, mis en scène par Patrice Chéreau et Thierry Thieû Niang avec Romain Duris comme unique acteur.

Le spectacle : au centre de la scène (le rideau est levé quand les spectateurs entrent), un tapis blanc, dessus, un lit d’hôpital avec deux sacs genre sacs de SDF à ses pieds. Sur le lit, un homme (Romain Duris), un bandage au bras droit, le front en sang… Il raconte sa vie, il a travaillé, il est devenu chômeur, à la rue, il raconte sa vie jusqu’à ce soir où il a été attaqué par des loubards dans le métro…

Mon avis : pas de doute, c’est une vraie performance qu’accomplit Romain Duris, seul en scène et la plupart de temps allongé ou accroupi… Mais franchement, je n’ai pas trop accroché au texte, ni à la mise en scène… Pendant la première demi-heure, il ne quitte pas le lit, pendant la demi-heure suivant, l’espace scénique s’élargit… au pied du lit, il est tombé par terre… Les 40 dernières minutes bénéficient d’un tout petit peu plus d’espace. Le texte est répétitif, tourne en rond, revient sur la tortuosité de la vie du narrateur, la voix de Duris est assez monocorde, sauf peut-être à la fin, avec le récit de l’agression. Je pense que je vais lire le texte de Koltès, je sais qu’il est assez particulier, une seule longue phrase sur 60 pages…

Les précédents spectacles mis en scène par Patrice Chéreau dont je vous ai parlé :

La douleur de Marguerite Duras, mise en scène de Patrice Chéreau, avec Dominique Blanc

– Rêve d’automne du suédois Jon Fosse, mis en scène par Patrice Chéreau

Deux pièces de théâtre au TAP…

Le parvis du théâtre ausitorium de Poitiers Ces deux derniers vendredis, je suis allée voir des pièces de théâtre au théâtre auditorium de Poitiers. Deux textes à lire aussi. Pour le TAP, la salle a juste un an et les sièges grincent déjà de manière très désagréable. J’espère aussi n’avoir pas attrapé les microbes, ils y avaient plein de gens qui toussaient samedi… sans compter le ronflement d’un spectateur trois rangs derrière moi !

D’abord Un nid pour quoi faire, sur un texte d’Olivier Cadiot adapté par Ludovic Lagarde, comme le colonel des zouaves vu il y a peu au même endroit. Cette fois, pas un homme seul en scène, mais neuf dans un chalet à la montagne dans la Forêt noire. Le sujet, c’est une cour royale exilée dans un chalet aménagé façon Ikéa, avec la cour et le roi qui dorment dans la même pièce, et accueillent un nouvel arrivant qui a répondu à une petite annonce recherchant un conseiller en image… Un beau délire… qui dérape carrément dans le dernier quart d’heure qui, à mon avis, est de trop… Une réflexion sur le pouvoir et la tyrannie. Avec un usage intéressant de la vidéo utilisée sur le fond de scène.

Un genre beaucoup plus grave vendredi dernier avec La Douleur de Marguerite Duras, mise en scène par Patrice Chéreau et Thierry Thieû Niang. Une performance remarquable, extraordinaire de Dominique Blanc, seule en scène pendant une heure vingt d’un texte poignant. Le décor est minimaliste, une table avec deux chaises rouges d’un côté, sept chaises de l’autre. Le texte est un récit autobiographique de Marguerite Duras, qui attend avec une énorme douleur des nouvelles des on mari, déporté par les nazis à Dachau. Seule dans son appartement, dans les locaux qui reçoivent le retour des prisonniers et des déportés en ce printemps 1945. Toute l’horreur de l’attente, des espoirs, des déceptions, jusqu’au retour d’un presque cadavre. Un texte extrêmement fort, et une actrice magnifique. Si la pièce passe vers chez vous, n’hésitez pas à y aller, mais prévoyez une petite transition avant de rentrer chez vous… Le texte est si fort, la performance si époustouflante…