Il y a quelques mois, je vous montrais quelques exemples de sculptures « à poil » à Melle (église Saint-Savinien) et à Payroux. Nous allons avancer un peu dans l’histoire… Après la découverte de l’Amérique, on entre dans l’ère moderne.
Première escale à Amboise, dans la chapelle Saint-Hubert du château (géré par la fondation Saint-Louis), non plus pour une série de crimes (voir Embrouille à Amboise, de Philippe-Michel Dillies) mais pour une visite patrimoniale. Nous sommes juste au début de la période moderne, puisqu’elle a été construite entre 1491 et 1496 sous les ordres de Charles VIII par des artistes flamands (il n’avait pas encore découvert les artistes italiens). J’y suis restée un petit moment et ai vu passer une série de guides en français, en anglais, en espagnol…
Tous attirent l’attention sur les animaux qui se cachent dans le feuillage, comme il était habituel à cette période: voir au même moment, à quelques années près, les singes monstrueux de l’église Sainte-Radegonde à Poitiers, même si la qualité est supérieure à Amboise, commande royale oblige. Tous parlent des singes, des serpents, il y a aussi un serpent mangeant une grenouille, une salamandre avec un scarabée, chiens (?).
Peu parlent des personnages à les retombées des voûtes… mais qu’est-ce qu’il enfourne à pleine main dans sa bouche, le premier?
Aucun guide n’a signalé ce petit personnage qui semble héler le visiteur…
… et bien sûr pas celui-ci, tout nu, bien à poil!
Quelques jours plus tard, j’étais à Limoges avec Marlie et François…
Après avoir remarqué l’aménagement dans la cour du musée, nous avons bien sûr visité les salles (en long, en large et en regardant les propositions des guides papier). Archéologie (oups, il va falloir revoir la Préhistoire), égyptologie… et bien sûr émaux. Là, je repère, en vue d’un article sur le sujet du jour (« à poil« ), ce bel émail sur cuivre réalisé vers 1559 (dixit le cartel, la carte mentionne 1569) par Pierre Courteys, représentant Laocoon et ses fils. Selon l’Enéide de Virgile, Laocoon, qui a prévenu les Troyens du danger du fameux « cheval », est étouffé avec ses fils par des serpents envoyés par Apollon. Pas de doute, le père et ses fils sont bien tout nus… A la sortie, à la boutique, pas de catalogue du musée rénové (après 2 ans, ça devient urgent), mais des cartes postales. Et là, surprise! Au centre, Laocoon a le sexe caché par un drapé, mais ses fils restent avec leur sexe à l’air.
Vous voyez de plus près? En haut en salle, en bas sur la carte postale. Que s’est-il passé? La personne qui tenait la boutique semble étonnée… Si, c’est bien l’œuvre qui est en salle sur la carte postale. Oui, bien sûr, mais la carte postale porte la mention « musée municipal de l’Évêché », et non la nouvelle appellation « musée bal » (sur toute la communication du musée des Beaux-Arts de Limoges). Entre temps, en vue du nouveau musée, certaines œuvres ont été nettoyées, restaurées, mais personne n’a dû juger bon de ré-éditer les cartes postales avec une version « à jour » (à poil), sans le repeint, qui date de quand? Mystère! Aucune mention sur le cartel en salle, pas de catalogue.
Photographies (sauf la première vignette) d’août 2014.
Des milliers de gens sont morts au nom de l’idéal de la République, en France et ailleurs dans le monde… Autant sont morts pour le droit de vote pour tous (enfin… pour ces messieurs, mais ces dames ont pardonné, même s’il ne leur a été accordé que depuis 1945). Alors, si vous n’avez pas voté dimanche dernier et qu’il y a un deuxième tour cette semaine dans votre commune, allez voter et faites voter autour de vous! Même si c’est pour voter blanc et que le vote blanc n’est pas encore pris en compte, exprimez-vous! 48% d’abstention dimanche dernier à Poitiers, c’est trop, même si vous ne voulez plus de « super cumulard » (chut, pas de nom, trêve électorale oblige), vous avez le choix entre 4 listes, plus le vote blanc et le vote nul si vous souhaitez protester!
Le monument se compose aujourd’hui d’un haut socle en pierre au sommet duquel est dressée une République en bronze qui porte la signature « E. Peynot sculp. 1889 », pour Émile (Edmond) Peynot (Villeneuve-sur-Yonne, 1850 – 1932), grand prix de Rome en 1880. Il a présenté le modèle en plâtre lors du
A l’origine et jusqu’en 1975 (construction du métro qui a entraîné un réaménagement de la place), elle était accompagnée à sa base d’une allégorie de
Son aménagement a changé au fil du temps, sur cette vue colorisée avec au fond la gare de Perrache (la statue du sommet est de dos), les éléments de la base ont été enlevés et un basin a été aménagé à son pied.
Revenons à la République… Elle se dresse debout bien droite, avec un lion assis à sa droite, avec la queue qui s’enroule derrière elle et réapparaît à côté de son côté gauche. Elle lui flatte la tête (même pas peur!) de la main droite et brandit un rameau de la main gauche.
Elle concentre les symboles, coiffée du bonnet phrygien, une étoile à cinq branches sur la ceinture.
Ouh! Le lion ne semble pas si commode que ça…
D’autres symboles républicains sont sculptés au sommet du socle, bonnet phrygien à la cocarde sur des cornes d’abondance, coq dressé sur des serpents et (pas trop visible sur ma photographie), symboles de la ville de Lyon.
J’ai affiné ma programmation pour le
… et celui que j’ai vu hier, Prisoners de Denis Villeneuve
Dans un ancien couvent rénové en logements d’étudiants près de la place Chanzy (donc à proximité immédiate de l’antenne universitaire située dans les anciennes
Elle est encadrée de deux serpents dont les têtes viennent lui mordre les cheveux. L’association d’une femme et de deux serpents fait plutôt penser à la luxure, mais cela ne colle pas non plus, dans les luxures, les serpents mordent plutôt les seins de la femme, et celle-ci est souvent montrée sous des traits grotesques ou lascive, pas comme cette femme debout bien sagement et richement vêtue.
Je vous ai montré les
Je ne peux plus lâcher le livre Animaux tricotés de Claire Garland (éditions Fleurus, 2011)! Après la
Cela fait un bon moment que je ne vous ai pas parlé de l’
Ce plan de sauvegarde prévoit (entre autres) de raser le parking de la résidence installé en plein milieu du cloître dans des matériaux de médiocre qualité… mais 
Les serpents entrelacés, à l’autre bout du chevet, se mordent la queue… Un motif assez récurrent dans l’art roman notamment en Poitou.
