Archives par étiquette : prix littéraire

Le jeune homme en colère de Michel Boujut

pioche-en-bib.jpgCouverture de Le jeune homme en colère de Michel BoujutUn livre trouvé à la médiathèque. Il a reçu le prix du livre en Poitou-Charentes en 1998.

Le livre : Le jeune homme en colère de Michel Boujut, éditions Arléa, 1998, 125 pages, ISBN 9782869593886.

L’histoire : en Charente dans les années 1990. Michel Boujut part à la recherche du « jeune homme en colère, un jeune paysan photographié en 1951 par le photographe américain Paul Strand, photographie qui a fait le tour du monde dans le livre La France de profil, mais qu’est devenu ce jeune homme? Il identifie très vite le village et la ferme où la photographie a été prise à Gondeville près de Jarnac, où le photographe était accueilli par Claude Roy, et même un cliché de Hazel, la compagne de Strand, qui a pris une photographie de la prise de vue dans la cour de la ferme. Il retrouve aussi facilement sa sœur, qui vit dans une maison de retraite à Saintes… mais elle n’a pas vu son frère depuis 1976. Retrouvera-t-il ce « jeune homme »?

Mon avis : Michel Boujut a raconté qu’il avait toujours été obsédé par cette photographie. Un jour, il la voit en couverture d’un roman Retour parmi les hommes de Philippe Besson (paru chez Julliard), il se sent dépossédé de ce cliché, le roman n’a rien à voir avec le contexte de la photographie, alors, il décide de partir sur les traces de Paul Strand, de cet été qu’il a passé en Charente à deux pas de chez les parents de Michel Boujut, fuyant les tracasseries du maccarthisme. Ce récit est à la fois un voyage en Charente et dans le temps, une écriture agréable.
Pour rebondir: page 97, l’auteur fait allusion à Plis perdus de Jean-Claude Pirotte.

« Oh… » de Philippe Djian

pioche-en-bib.jpgCouverture de Oh de Philippe DjianUn livre trouvé à la médiathèque. Il a reçu le prix Interallié 2012.

Le livre : « Oh… » de Philippe Djian, collection Blanche, éditions Gallimard, 2012, 237 pages, ISBN 9782070122141.

L’histoire : de nos jours dans un lotissement. Michèle, la narratrice, qui sélectionne des scénarios pour une société de production, vit seule depuis trois ans, depuis son divorce d’avec Richard, un auteur sans succès, mais ils sont restés en bons termes. Elle a été récemment violée chez elle par un homme cagoulé, et son agresseur continue à s’introduire dans sa maison pour y laisser des messages menaçants, mais elle se refuse à porter plainte et n’en a encore parlé à personne. Elle s’équipe pour organiser sa défense (bombe de gaz incapacitant, grosse lampe-torche, etc.). Son agresseur serait-il l’un des auteurs refusés? Elle a fondé AV Productions il y a vingt-cinq ans avec Ana, une femme qui a accouché en même temps qu’elle mais a perdu son bébé, elles sont devenues amies, Ana est la marraine de son fils, Vincent, qui vient d’emménager avec une jeune fille sans avoir aucun moyen de subsistance. Sa mère, Irène, 75 ans, insiste pour qu’elle rende enfin visite à son père malade, incarcéré depuis une trentaine d’années pour avoir commis un massacre dans un camp de vacances, un père qu’elle a rayé de sa vie. Comment va évoluer la situation?

Mon avis : j’avoue que j’ai toujours eu du mal avec les livres de Philippe Djian, ce nouvel opus n’échappe pas à la règle… Des histoires emmêlées, peu crédibles (la rencontre à la maternité avec celle qui deviendra sa meilleure amie, les meurtres du père), avec des passages crus (les scènes de viol, la coucherie avec le mari de sa meilleure amie, la soirée échangiste avec les voisins), l’abus d’alcool n’est-il que dans le texte ou aussi pour l’écriture du livre par son auteur? L’absence de découpage en chapitre ne permet pas au lecteur de souffler dans sa lecture qui ressemble par moment à la lecture des faits divers dans la presse locale. Les critiques que j’ai entendues à la radio soulignaient la prouesse pour un homme d’écrire dans la bouche d’une narratrice, je ne vois pas où est l’exploit, la description des viols semble même tout droit sortie de fantasmes de mec.

Logo rentrée littéraire 2012

Ce livre entre dans le cadre du défi 1% de la rentrée littéraire organisé à nouveau cette année par Hérisson.

Croquis-démolition de Patricia Cottron-Daubigné

Couverture de Croquis-démolition de Patricia Cottron-Daubignépioche-en-bib.jpgAprès Les petits de Frédérique Clémençon, le prix  voix des lecteurs Poitou-Charentes est arrivé à la médiathèque. Je vous ai déjà parlé d’un certain nombre de ces livres, à retrouver sur cet article, les prix du livre en Poitou-Charentes.

Le livre : Croquis-démolition de Patricia Cottron-Daubigné, Collection politique, éditions de la Différence, 2011, 71 pages, ISBN 978-2-7291-1948-5.

L’histoire : à Fontenay-le-Comte (en Vendée) il y a quelques années. Au détour d’une réunion, les ouvriers apprennent que leur usine, K.S.F., va fermer. Le compagnon de la narratrice est de ces ouvriers, elle va vivre avec eux les derniers mois de l’usine, en dire le bruit, les odeurs, la saleté, la vie des hommes et des femmes.

Mon avis : un texte court et qui se veut poétique malgré le sujet difficile… Il aurait toute sa place dans le cadre du festival poitevin Filmer le travail. Avec des mots forts, les conditions de travail difficiles, avec le bruit et l’huile des machines de cette usine de roulements à billes sont évoqués dans des tableaux vivants. La déshumanisation des ouvriers, réduits à leur numéro de pointage le jour du licenciement, numéro qu’ils « ré-humanisent » en les écrivant sur leurs T-Shirts qui seront détruits avec les bleus de travail le dernier jour… La fermeture d’une usine rentable, les objectifs de production sont souvent dépassés, mais les patrons ont décidé de délocaliser. Une écriture insolite pour un événement hélas trop fréquent de nos jours, mais jamais rapporté de l’intérieur par une femme écrivain -encore moins poète.

Pour aller plus loin: lire l’interview de l’auteure dans le n° 96 (avril 2012) de L’actualité Poitou-Charentes.

Les petits de Frédérique Clémençon (prix du livre Poitou-Charentes 2012)

pioche-en-bib.jpgCouverture de Les petits de Frédérique ClémençonVendredi dernier (15 février 2013) était remis le prix du livre en Poitou-Charentes 2012 (oui, il est remis tard!) à Frédérique Clémençon pour Les petits et le prix de la voix des lecteurs à Patricia Cottron-Daubigné pour Croquis-démolition (aux éditions La Différence). Chacune a très bien parlé de son livre… et de celui de l’autre. J’avais offert à noël Les petits à mon frère, mais ne l’avais pas lu, la librairie ayant fait un joli paquet, j’ai sorti l’exemplaire de la médiathèque, qui n’a pas encore à son catalogue le livre de Patricia Cottron-Daubigné. Je vous ai déjà parlé d’un certain nombre de ces livres, à retrouver sur cet article, les prix du livre en Poitou-Charentes.

Le livre : Les petits, de Frédérique Clémençon, éditions de l’Olivier, 2011, 200 p., ISBN 9782879297279.

L’histoire : dans des lieux indéfinis à des dates non précisées… Huit nouvelles qui mettent toutes en scène des enfants, sauf la dernière, Personne d’autre, où une jeune femme stérile, professeure certifiée d’histoire géographie dans un collège de banlieue, ne supporte plus son mari maître de conférences et ses amis normaliens… Les autres histoires mettent en scène un père divorcé éloigné de sa famille par ses beaux-parents (Le bannissement de Jean), un garçon qui souffre de la dépression de sa mère après le départ de son père (Les mains de maman), une mère qui voudrait que sa fillette qui poursuive l’apprentissage du piano dont elle-même a été privée (Les pianistes), un jeune homosexuel scolarisé au lycée de centre-ville maltraité par ses anciens compagnons (Deux tu l’auras), une grand-mère qui prend peu à peu la place de la mère qui n’aime pas ses enfants (Les petits), une fillette qui se prend d’affection pour un marginal près d’une centrale nucléaire en cour d’agrandissement (Le rêve de Lazare), un garçonnet qui tente d’agresser sa voisine de devant au lieu de suivre le cour de français (La guerre).

Mon avis : des histoires plutôt sombres et pas très optimistes sur les enfants et leur famille… pas désagréable à lire, même si parfois les phrases sont interminables… jusqu’à plus d’une page pour ds nouvelles de 10 à 20 pages, est-ce bien raisonnable, même si ces phrases sont rythmées par des incises? Le contraste est fort avec d’autres phrases beaucoup plus courtes, ce qui donne des changements de rythme. Les lexiques et les registres de langage varient également sans cesse, passant du soutenu au très familier dans certains dialogues. La plupart des nouvelles ne sont pas linéaires, avec de nombreux retours dans le passé ou le futur par rapport au présent des histoires. Tout cela pour un tableau d’un monde violent… parfois jusqu’à l’insoutenable, comme dans Deux tu l’auras. Les chutes laissent généralement le lecteur sur sa fin, ou sur un libre interprétation de la suite de l’histoire.

Petits meurtres entre voisins de Saskia Noort

Couverture de Petits meurtres entre voisins de Saskia Noort

pioche-en-bib.jpgAprès avoir lu Retour vers la côte, j’ai eu envie de lire un autre livre de cette auteure, j’ai trouvé ce livre à la médiathèque [depuis, j’ai aussi lu D’excellents voisins].

Le livre : Petits meurtres entre voisins de Saskia Noort, traduit du néerlandais par Mireille Cohendy, collection Thrillers, éditions Denoël, 2009, 322 pages, 978-2207258002.

L’histoire : de nos jours dans un village (il est présenté comme ça, c’est plutôt une banlieue chic) près d’Amsterdam. Karen et Michel ont quitté Amsterdam depuis deux ans, Michel travaille à Amsterdam, Karen chez elle. Après deux ans, elle n’a toujours aucun ami dans le village, les autres parents à l’école semblent hermétiques à tout contact. Aussi, quand elle est invitée par une autre femme du même monde qu’elle, elle fonce, et naît un « club » entre cinq couples avec enfants, tous aisés, certaines femmes travaillent, d’autres non, ils finissent plus ou moins à vivre les uns chez les autres, sur fond d’une consommation excessive d’alcool. Mais voici que deux ans plus tard, la maison de l’un d’eux est détruite par un violent incendie, les enfants et la mère sont sauvés, mais pas Evert, le mari… Et voici que celui-ci, dépressif depuis des mois, est soupçonné d’avoir mis le feu et voulu éliminer sa famille en les droguant avant de mettre le feu… Et voilà que quelques jours plus tard, une autre membre du club se défenestre depuis une chambre d’hôtel, elle avait eu une liaison avec Evert. Meurtre(s), suicide(s)?

Mon avis : des couples aisés, qui circulent à vélo… ou en grosses voitures, il n’y a pas d’entre deux! Des « amis », surtout un regroupement de personnes du même monde, entre boulot stressant (gagner toujours plus…) et défonce (des soirées très arrosées). Une bonne partie du livre est consacrée à ces relations entre les membres du groupe, les dépendances qui se créent entre eux, les secrets soigneusement gardés… L’intrigue n’est qu’une excuse pour une étude « sociologique » sans concession: l’argent ne fait ni le bonheur, ni les amis… Les cinquante dernières pages sont plus dans la ligne des polars, avec le dénouement de l’intrigue. Prix SNCF du polar européen en 2010, un polar idéal pour un trajet en train, il vous fera oublié les voisins bruyants, les enfants qui en ont assez du trajet ou les discussions sur le portable de votre voisin de siège… et vous faire passer vos envies de meurtre contre ces mal élevés!

Chroniques de Jérusalem de Guy Delisle

Couverture de Chroniques de Jérusalem de Guy Delisle pioche-en-bib.jpgBienvenue en arabeJe vous ai parlé des Chroniques birmanes, de Pyongyang et de Shenzhen de Guy Delisle. La suite des aventures, cette fois à Jérusalem, a obtenu le prix du meilleur album au festival international de la bande dessinée d’Angoulême, j’ai mis un certain temps à l’avoir à la médiathèque (dans une annexe). Une lecture qui entre dans le cadre du défi sur le monde arabe organisé par Schlabaya.

Le livre : Chroniques de Jérusalem, de Guy Delisle, collection Shampooing, éditions Delcourt, 2011, 334 pages, ISBN 978-2756025698.

L’histoire : à partir d’août 2008, à Jérusalem où Nadège, la compagne de Guy Delisle est envoyée pour un an par médecins sans frontière comme logisticienne, Guy l’accompagne bien sûr, avec leurs deux enfants. Ils logent à Jérusalem-est, dans le quartier arabe. Guy Delisle découvre au fil des jours le pays, sa complexité, les colonies, le mur de séparation, les check-points, les lieux saints des trois religions (judaïsme, christianisme et islam et toutes leurs variantes), réussit à aller dans les territoires occupés (enfin, dans certains), rencontre des étudiants en beaux-arts, s’échappe quelques jours en Europe pour un festival et subit de grandes difficultés à l’embarquement au retour…

Mon avis : la complexité d’Israël et de la Palestine vues au fil des mois, sur un an en 2008-2009, les territoires occupés, le mur de séparation, les jours de fermetures et de fêtes qui varient pour les trois religions, le tout avec des dessins et par petites touches, le plus en plus engagé au fil des pages dans la condamnation du mur de séparation, des check-points, de la limitation de circulation des Palestiniens mais aussi des Arabes israéliens (dont une partie sont chrétiens…), des colonies, des spoliations… Mais au final, j’ai préféré les épisodes précédents, Chroniques birmanes et de Pyongyang.

Pour aller plus loin : voir la page Jérusalem sur le site de Guy Delisle.

Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants de Mathias Enard

Couverture de Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants de Mathias Enard Ce livre m’a été offert par une amie il y a déjà un moment, il a reçu de prix Goncourt des lycéens en 2010 et vient de recevoir le prix du livre Poitou-Charentes (j’en ai lu un certain nombre, voir le récapitulatif ici).

Le livre : Ce qu’on peut lire dans l’air de Mathias Enard, éditions Actes Sud, 2010, 154 pages, ISBN 978-2742793624.

L’histoire : mai 1506, à Rome, Venise puis Constantinople (Istambul). Fâché de ne pas avoir été reçu (et payé) par le pape Jules II dont il prépare depuis plusieurs années le tombeau, Michelangelo Buonarotti (le futur grand Michel Ange) accepte l’offre du Sultan de travailler pour lui. Il quitte subrepticement Venise, inquiet de la réaction du pape quand il apprendra son départ, et arrive à Constantinople, où il est chargé, après le rejet d’un premier projet dessiné par Léonard de Vinci, de dessiner un pont sur la Corne d’Or. Tâche difficile, il est plus sculpteur qu’architecte, même si toute une équipe est mise à sa disposition… et il doit aussi résister aux tentations de la vie mondaine, des séductions, etc. Mènera-t-il à bien son projet?

Mon avis : un récit court et enlevé, qui se lit d’une traite! Où l’on découvre un homme fier voire imbu de lui-même, capable de colères mémorables, méprisant pour Léonard de Vinci… Un récit, une fiction basée sur quelques éléments certains. Et le pont? Les travaux ont bien commencé, mais ont été réduit à néant peu après par un de ces tremblements de terre qui sévissent régulièrement dans ce secteur…

Maus (tome 2) de Spiegelman

Couverture du tome 2 de maus, de Spiegelman pioche-en-bib.jpgDepuis le début, cette bande dessinée figure en tête du classement du TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible. J’ai donc emprunté les deux tomes à la médiathèque, je vous ai parlé du tome 1 : mon père saigne l’histoire, voici aujourd’hui le tome 2. L’année prochaine, fin janvier 2012, Art Spiegelman, grand prix 2011, présidera le festival d’Angoulême. Maus a d’ailleurs reçu le prix Alfred du meilleur album étranger pour le tome 1 au festival d’Angoulême de 1988 et en 1993 l’Alph-Art du meilleur album étranger pour le tome 2 (également prix Pulitzer spécial en 1992).

Le livre : Maus, un survivant raconte, tome 2 : Et c’est là que mes ennuis ont commencé (De Mauschwitz aux Catskill et au-delà) de Art Spiegelman (scénario et dessin), traduit de l’anglais par Judith Ertel, éditions Flammarion,1992, 136 pages, ISBN 2-08-066618-5.

L’histoire : 1944. Vladek et Anja pensent avoir réussi à mettre à l’abri Richieu, leur petit garçon, avant d’être envoyés en déportation à Auschwitz (rebaptisé Mauschwitz). Hommes et femmes sont envoyés dans des camps différents, mais ils réussissent à s’entrevoir de temps à autre. Par ses connaissances et sa volonté de survie, Vladek réussit plus ou moins à se planquer dans des tâches moins dures. En parallèle, quelques planches s’insèrent et montrent la collecte du témoignage de son père part Art, dans les années 1970 et 80. Son père est malade, mais cela n’empêche pas Art d’exploser quand il apprend que son père a détruit le journal écrit pendant la guerre par sa mère, qui s’est suicidée en 1968.

Mon avis : un témoignage encore plus fort que le premier tome. D’autant plus par l’implication de Art Spiegelman, né après les camps, un peu le remplaçant de son frère mort, dépressif (à 18 ans, il sortait d’un hôpital psychiatrique lors du suicide de sa mère). Pour lui, écrire et dessiner Auschwitz (et dire ses difficultés de le faire dans les planches intercalées) est à la fois un devoir de mémoire et une manière de reconstruire son histoire familiale et de mieux vivre dans le présent. L’emploi des animaux (corps humain et tête animale) rend ce récit toujours plus fort. Sans long discours, on a vu dans le tome 1 des juifs (souris) participants aux rafles aux côtés des nazis. On en voit aussi dans l’encadrement des prisonniers à Auschwitz. De nouveaux animaux apparaissent ici, les grenouilles pour les Français, les chiens pour les Américains, des bombyx pour les Roms, des poissons pour les Anglais, etc. Ce code permet aussi de montrer du métissage, une souris au pelage de félin pour un enfant né d’une juive et d’un Allemand. À lire absolument, et pas seulement pour un devoir de mémoire…

Logo top BD des blogueurs 2011 Cette BD sera soumise pour le classement du TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible. Mes chroniques BD sont regroupées dans la catégorie pour les BD et par auteur sur la page BD dans ma bibliothèque.

Maus (tome 1) de Spiegelman

Couverture du tome 1 de maus, de Spiegelman pioche-en-bib.jpgDepuis le début, cette bande dessinée figure en tête du classement du TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible. J’ai donc emprunté les deux tomes à la médiathèque, je vous parle aujourd’hui du tome 1, et bientôt du tome 2. L’année prochaine, fin janvier 2012, Art Spiegelman, grand prix 2011, présidera le festival d’Angoulême. Maus a d’ailleurs reçu le prix Alfred du meilleur album étranger pour le tome 1 au festival d’Angoulême de 1988 et en 1993 l’Alph-Art du meilleur album étranger pour le tome 2 (également prix Pulitzer spécial en 1992). Ces deux tomes ont aujourd’hui rassemblés dans un seul gros album, mais je les ai lu dans la première édition, donc le tome 1 aujourd’hui, et le tome 2 dans quelques semaines.

Le livre : Maus, un survivant raconte, tome 1 : mon père saigne l’histoire de Art Spiegelman (scénario et dessin), traduit de l’anglais par Judith Ertel, éditions Flammarion,1987 (réimpression 1994), 159 pages, pas d’ISBN.

L’histoire : aux États-Unis dans les années 1970. Un fils va interviewer son père rescapé du génocide de la Seconde Guerre mondiale. Retour dans la Pologne des années 1930, Vladek vient d’épouser Anja, ils ont une vie plutôt aisée, un bébé, Richieu, naît. Avec l’arrivée d’Hitler au pouvoir, leur vie devient de plus en plus difficile de 1939 à 1944, ils sont regroupés dans des quartiers juifs, transformés en ghetto, spoliés de leurs biens, puis du droit à travailler… avant de partir un à un vers les camps de concentration.

Mon avis : un témoignage fort, qu’Art Spiegelman semble avoir eu du mal à tirer de son père… L’utilisation du noir et blanc et des animaux (enfin, des hybrides, corps humains et tête d’animal) rend le récit encore plus pognant… Les Juifs sont des souris (Maus), les Polonais des porcs, les Allemands des chats, etc. Un témoignage à lire absolument pour ne pas oublier…

Logo top BD des blogueurs 2011Cette BD sera soumise pour le classement du TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible. Mes chroniques BD sont regroupées dans la catégorie pour les BD et par auteur sur la page BD dans ma bibliothèque.

Poulet aux prunes de Marjane Satrapi

Couverture de poulet aux prunes de Marjane Satrapi

pioche-en-bib.jpg

Logo BD for WomenUne BD à nouveau empruntée à la médiathèque. J’avais adoré Broderies et Persepolis et son adaptation en dessin animé (lu et vu avant le blog). Cet album a reçu le prix du meilleur album de l’année 2004 (décerné en 2005) du festival de la bande dessinée d’Angoulême.

Le livre : Poulet aux prunes, de Marjane Satrapi (scénario et dessins), collection Ciboulette, éditions L’Association, 84 pages, 2004, ISBN 978-28441415902844141590.

L’histoire : Téhéran, en 1958. Khan, joueur de tar, a décidé de se laisser mourir par une grève de la faim parce ce que sa femme, dans un accès de colère, lui a cassé son instrument de musique. Allongé dans sa chambre, il revient sur sa jeunesse, leur rencontre, avec son frère sur leur enfance. Lui, Nasser Ali, l’aîné et le cancre, Abdi, le cadet, bon élève, premier de la classe puis prisonnier politique… Un retour sur la vie (voire une anticipation de l’avenir) qui est aussi l’occasion d’aborder l’histoire de l’Iran…

Mon avis : J’ai beaucoup aimé cette histoire rédigée comme un récit tout en dessins en noir et blanc. Où est passé le temps où les femmes iraniennes avaient l’interdiction de porter le voile, fumaient, où les enfants résistaient au mariage arrangé par les parents? En arrière plan aussi, très discrètement, le rôle des États-Unis et leur interférence dans les affaires de l’Iran, influant sur l’arrivée ou la destitution des dirigeants. L’époque a bien changé, mais ce passé explique sans doute en partie l’Iran d’aujourd’hui…

PS: j’ai beaucoup moins aimé le film qui en a été tiré…

 

Cette BD sera soumise pour le classement du TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible. Mes chroniques BD sont regroupées dans la catégorie pour les BD et par auteur sur la page BD dans ma bibliothèque.