
Aujourd’hui, c’est la « journée de commémoration de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions« . Alors que cette célébration a été ajournée par la mairie frontiste de Villers-Cotterêts, ville natale du général Dumas, père d’Alexandre Dumas, ancien esclave, il est utile de se souvenir de ce passé et de cette traite qui a profité à quelques investisseurs notamment dans les villes portuaires (Nates, Bordeaux, La Rochelle etc.) et causé tant de morts et de souffrances. Sur le sujet, vous pouvez aussi revoir deux films de l’année 2013, 12 years a slave de Steve MacQueen et Django Unchained de Quentin Tarantino. Vous pouvez aussi suivre le mot-clef qui regroupe des articles où j’ai traité de l’esclavage. Sinon, Villers-Cotterêts, c’est aussi la ville de l’ordonnance de Villers-Cotterêts par laquelle, en 1539, le roi François Ier impose la tenue des registres de baptême (les généalogistes peuvent lui dire merci) et déclare le français comme langue obligatoire des documents officiels concernant le droit et l’administration, à la place du latin. Elle réduit aussi les privilèges de quelques villes libres.
Réédition de l’article du 20 août 2012
Allez, c’est reparti pour le VAN / Voyage à Nantes (site officiel), pour revoir les autres épisodes, voir les liens en fin d’article ou chez Mamazerty… N’hésitez pas non plus à suivre les liens vers les sites des artistes ou autres… J’y étais par un week-end pluvieux, du 6 au 8 juillet 2012, et ai déjà participé à la manifestation Estuaire 2007 (je n’avais pas pu y aller en 2009). … N’hésitez pas non plus à suivre les liens vers les sites des artistes ou autres…
Je vous présente aujourd’hui le mémorial de l’esclavage, qui a été ouvert au public le 25 mars 2012… La suite des articles sur Nantes prendra place dans le cadre des articles sur le patrimoine en général (mardi ou samedi après-midi…). Mamazerty en a déjà parlé en détail, avec l’extérieur, la plongée dans la soute, les citations et d’autres textes et le mur chronologique. Vous pouvez aussi lire sur le site officiel du mémorial tous les textes qui sont présentés sur place.
Le mémorial de l’esclavage de Nantes, vu sur la première photographie depuis l’île de Nantes, a été construit sur (et sous) le quai de la Fosse, lieu qui a vu partir de nombreux navires négriers vers l’Afrique. Près de la moitié des expéditions négrières françaises (43%) sont parties de Nantes et ses bateaux ont déporté 450.000 captifs noirs. Longtemps nié, ce passé négrier est aujourd’hui assumé par Nantes…

Sur le quai, il y a la descente vers le mémorial et ses grandes dalles… Il a été conçu par Krzysztof Wodicsko et Julian Bonder, qui ont réalisé d’autres lieux de mémoire à travers le monde.
Sur le quai, ces 2000 petits morceaux de verre, éclairés la nuit, indiquent le nom des navires et les dates de départ des 1710 expéditions qui sont parties de Nantes. Les 290 autres plaques portent le nom des comptoirs négriers, ports de vente et d’escales fréquentés par les navires négriers nantais.

En-dessous, au ras de la Loire, le promeneur est invité à un voyage méditatif ponctué par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme adoptée par les Nations Unies le 10 décembre 1948 et notamment son article 4 « Nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude ; l’esclavage et la traite des esclaves sont interdits sous toutes leurs formes ».
Le mot Liberté, écrit dans des dizaines de langues, et d’autres textes fondateurs de l’abolition de l’esclavage ponctuent le parcours sur ces grandes dalles inclinées à 45°. Un espace enfin rappelle la chronologie et donne des clefs pour comprendre la traite négrière.
Un lieu à ne pas rater, pour ne pas nier le passé, penser à tous ces hommes sacrifiés par d’autres…
Mon voyage à Nantes en 2012:
– un premier aperçu,
– croisière de Nantes à Saint-Nazaire : le début et la fin du trajet
– à Saint-Nazaire
– ça grimpe : trois plates-formes et le mont Gerbier de Jonc
– au jardin des plantes : avec des plantes et des œuvres contemporaines
– sur l’île de Nantes : à l’ouest et au centre
– en ville : le début et la suite du parcours, de l’art dans la rue
Lors du Voyage à Nantes en juillet 2012 (voir les liens en fin d’article), j’étais entrée dans l’opéra Graslin à Nantes, dont la façade était encore en cours de restauration. En 1880, la ville de Nantes confie
Il s’agit d’une grande toile tendue illustrée de thèmes allégoriques. « Musique, depuis le luth primitif jusqu’aux instruments modernes: accords parfaits. Gloire couronnant la musique moderne », telle est la description qu’en donne l’artiste dans le catalogue du salon. Vous remarquerez que la Gloire aux ailes largement déployées tient aussi… dans la trompette de la Renommée!
Le dieu Momos ou Momus (fils de la nuit, Nys, frère de Thanatos, la mort) est représenté armé d’une masse d’arme et brandissant le masque de la Comédie. Le catalogue du Salon précise (entre guillements, le reste, ce sont mes commentaires): « Momus, dieu de la raillerie, satyrique jusqu’à l’excès, tourne en ridicule les dieux et les hommes ». Mais juste au-dessus de lui, trône la comédie érotique, la partie du plafond la plus détaillée dans la description du Salon: « Comédie érotique : danse et chant, coquetterie, beauté, etc. ». » Thallo écrivant des comédies érotiques ». La belle est lascivement allongée sur un nuage. « Une jeune fille aux pieds délicats, portant un thyrse qui frémit dans le lierre, danse au son du luth: près d’elle, un jeune homme à la belle chevelure marie, aux accords de la lyre, les accords d’une voix mélodieuse ». Ils se trouvent sur la gauche de Momus. « L’Amour aux cheveux dorés, le riant Bacchus et la belle Cythéris viennent se réjouir au banquet du dieu qui charme la vieillesse (Anacréon) ». Vous voyez l’Amour avec son arc et ses ailes au-dessus d’un couple enlacé?
La scène avec la comédie érotique se poursuit sur le quart suivant.
Sur le dernier côté, Oreste, tourmenté par les Furies, symbolise la Tragédie.
Je me verrai bien prendre un jour place dans ce théâtre pour assister à un opéra de 
Une bande dessinée trouvée dans les bacs de la 
Le muséum de Nantes accueillait plusieurs expositions dans le cadre du
Le fronton est encadré à chaque extrémité des rampants par des tigres ailés assez graciles.
La femme brandit un flambeau : elle symbolise la la Science éclairant le monde entre le règne animal (à gauche, incluant des fossiles), le le règne minéral incarné dans le globe terrestre à droite et le règne végétal sur toute la partie droite.
A gauche, dans un décor de plantes tropicales, un singe, un oiseau et une tête de lion occupent la pointe gauche du fronton.
Devant, deux enfants debout, légèrement vêtus, l’un armé d’une lance, leur tournent le dos et font face à l’allégorie assise représentant le règne végétal. Entre l’allégorie assise et la science, un chérubin joue avec un grand crâne animal.
Sur la droite, un autre chérubin semble empêtré dans son vêtement devant le globe terrestre montré du doigt par la Science.
L’allégorie assise reçoit une profusion de plantes de deux enfants représentés debout, nus ou presque (le deuxième porte une sorte de pagne et une besace). Un troisième enfant, accroupi sur la droite, coiffé d’un chapeau cloche, manie le burin et le marteau et porte un sac, il pourrait symboliser le géologue… La partie en pointe à droite est occupée par des fleurs et des plantes où se cache au moins une chenille ou un ver.
Allez, nous poursuivons la découverte de l’œuvre de
Juste après la mort de Villebois-Mareuil, un comité de souscription publique est mis en place et siège à Paris. Il s’agit de réunir la somme nécessaire à l’érection d’un monument à Nantes, la ville où il a passé son enfance, par l’intermédiaire du journal La liberté. Il lance un concours et choisit le projet présenté par l’architecte Henri [Adolphe Auguste] 
Et voici une deuxième signature du sculpteur
Ce dernier pourrait être cet autre monument plus modeste, à Grez-en-Bouère en Mayenne, le village où il était né le 22 mars 1847, réalisé (avec le reliquat de la souscription?) également avec l’architecte Henri Deglane.
Le monument a été inauguré le 26 octobre 1902. Vous pouvez voir la 

L’allégorie embrasse (au sens propre) le soldat mourant. Ce dernier est représenté en tenue de combat avec son équipement.


Sur le côté gauche du relief, Villebois-Mareuil, touché, est à la tête des troupes étrangères qui semblent équipées de bric et de broc (dénoncé par Villebois-Mareuil avant le combat), alors qu’en face, les Anglais sont correctement armés avec de nombreuses munitions.
Le 20 octobre 1941, le militant communiste Gilbert Brustlein abat à Nantes Karl Hotz, responsable des troupes d’occupation allemande, qui avait de 1929 à 1933, au titre des réparations des dommages de la Première Guerre mondiale, dirigé les travaux de remblaiement de l’Erdre à Nantes depuis 1929. En rétorsion, les autorités allemandes arrêtent 50 otages à Nantes, Châteaubriant (camp de Choisel, parmi lesquels Guy Moquet) et Paris (fort de Romainville), 48 ont été fusillés le 22 octobre 1941, 2 épargnés. Les seize otages nantais ont été fusillés sur le champ de tir du Bèle à Nantes, où se trouve un autre monument commémoratif que j’essayerai de voir lors d’un prochain 

Le socle porte les inscriptions suivantes :

Le monument à Charles de Gaulle a été mis en place en face du monument aux Cinquante Otages en 2010.
Il s’agit d’un tirage unique d’une œuvre de 
Je vous ai déjà montré de l’
Je n’ai pas résisté à photographier aussi ce lion (dans un quartier de Nantes découvert grâce à
… car je vous emmène maintenant au nord-est de Paris, en gros entre la Butte du Chapeau-Rouge (où se trouve la 
Dans ce quartier, il y a aussi beaucoup d’œuvres sur papier collé, éphémères, souvent à moitié déchirées… J’en ai sélectionné trois. Celui de gauche est probablement une œuvre de Philippe Hérard, dont j’ai trouvé d’
Enfin, je n’ai pas résisté à vous montrer ce mur peint en 1995 par
A Nantes, dans le jardin des Plantes, se trouve une œuvre du sculpteur
Au fil du temps, cette œuvre semble s’être promenée dans le jardin des plantes… Sur ces deux cartes postales anciennes, elle semble plutôt être au bord du lac où, en juillet, une voiture avait fait le grand plongeon (Midnightswim, de Maxime Lamarche, à revoir avec d’autres
Sur une autre carte, elle se trouve sous la grotte artificielle…
Un titre audacieux pour cette exposition (jusqu’au 6 janvier 2013) au
Et dans le couloir à l’arrière, vous pourrez découvrir les maquettes du projet de rénovation du musée des Beaux-Arts, fermé depuis un moment et où, de l’extérieur, le chantier ne semble pas commencé, les sculptures sont toujours emballées depuis des mois (des années) sous leurs filets de protection. Dans l’exposition, vous pourrez voir les plans du premier musée ainsi que les plâtres des six statues de la façade (sans les deux des côtés), un bon moyen de comprendre ce qu’est une maquette et la mise à l’échelle par la mise en place de repères pour trianguler avec un compas sur la sculpture qui est à plus grande échelle.