Archives de catégorie : Visites, musées et expositions

Mes visites, expositions et patrimoine, à l’exception de ce qui concerne Poitiers, classé à part…

Orozco et Miró à la Tate Modern de Londres

Londres, façade de la Tate Modern le 12 avril 2011 En dehors de la grande œuvre de Ai Weiwei (emprisonné en Chine depuis un mois…), j’ai vu deux autres expositions à la Tate Modern à Londres… d’abord avant de partir à Oxford, Gabriel Orozco (que je n’avais pas vue à Paris au centre Georges-Pompidou et qui s’est achevée le 25 avril à Londres, elle a aussi circulé au Moma à New-York et en Suisse). Assez étrange, l’univers de cet artiste… Des supports variés (sculptures, installations, photographies dont une série avec un scooter jaune qui se promène dans plusieurs lieux), une présentation très aérée… Et heureusement, parce que la table de billard (ronde) avec la boule suspendue à un fil peut devenir dangereuse si un visiteur tape un peu fort avec l’autre boule posée sur la table (Carambole with Pendulum)… Je n’ai pas trop compris l’étalement de pneus déchiquetés (ramassés le long des routes mexicaines) dans l’avant-dernière salle… Quant à la dernière salle, il faut passer sous des fils où sont suspendus des sortes de tissus faits de diverses matières récupérées dans des filtres de sèche-linge (cela donne des sortes de feutres bizarres) pour atteindre la porte (mais beaucoup de gens ressortent par la porte de l’entrée, dans la salle voisine).

Londres, façade de la Tate Modern le 17 avril 2011 Puis au retour à Londres, j’ai vu l’exposition Joan Miró, elle a été inaugurée pendant mes 3 jours à Oxford. Comme vous pouvez le voir, la façade côté Tamise de la tate Modern a aussi changé : en haut à gauche, le 12 avril 2011, « Enjoy great art for free » est devenu le 17 avril « See Miró for free as a Tate member, join us »… L’exposition y sera présentée jusqu’au 11 septembre 2011. Elle présente pas mal d’œuvres de jeunesse et de nombreuses clefs pour comprendre les symboles et simplifications des formes… grâce à des cartels (les étiquettes près des tableaux) un peu longs mais forts instructifs. Une série illustre la position de l’artiste dans la guerre civile espagnole, contre le Franquisme et au cours de la Seconde Guerre mondiale , sans oublier les dernières oeuvres en partie brûlées volontairement par l’artiste (avec une belle présentation, qui permet de voir aussi le revers signé de certaines de ces toiles).

Toulouse, le sarcophage dit de Guillaume Taillefer à Saint-Sernin

Toulouse, le sarcophage dans l'église Saint-Sernin, 01, vue générale Si de nombreux sarcophages paléo-chrétiens sont conservés dans le musée Saint-Raymond voisin, il en reste un dans l’église collégiale Saint-Sernin à Toulouse. La cuve en marbre daterait de la fin du 5e siècle ou du début du 6e siècle, mais il était supposé avoir renfermé le corps de Guillaume III Taillefer. Des fouilles récentes ont montré que le premier inhumé dans ce sarcophage était plutôt Raymond V, comte de Toulouse, père du fameux Guillaume et décédé entre 978 et 979. La cuve et le couvercle semblent provenir de deux sarcophages différents (matériaux et dimensions différentes). Pour en savoir plus sur cette fouille qui a été menée avec de nombreuses techniques de police criminelle (analyse des pièces buccales d’insectes, en particulier, permettant de déterminer la date de l’inhumation en fonction des insectes présents, burk, à faire flotter sur es hydrocarbures pour les récupérer), vous pouvez lire (en bibliothèque…) le supplément 8 à Aquitania paru en 1996, sous la direction d’Éric Crubézy et Christine Dieulafait, Le comte de l’An Mil (plus pour des spécialistes que pour le grand public, j’en conviens, et à ne pas lire avant de manger, le contenu des liquides de décomposition n’est pas très appétissant).

Toulouse, le sarcophage dans l'église Saint-Sernin, 02, la cuve Passons sur le contenu, revenons au contenant… La face antérieure (celle que l’on voit) du sarcophage est représentée ce que l’on appelle la Traditio legis ou remise de la Loi nouvelle.

Toulouse, le sarcophage dans l'église Saint-Sernin, 03, le Christ entouré de Pierre et Paul Au centre, le Christ remet à saint Pierre (à sa droite, à gauche pour nous, avec des clefs) et à saint Paul (à sa droite, tenant les rouleaux du Livre sacré) ainsi qu’aux autres disciples les textes sacrés. Tous sont représentés debout, vêtus de toges et sous des arcades d’architecture.

Toulouse, le sarcophage dans l'église Saint-Sernin, 04, le peit côté gauche (tombeau du Christ) Sur le petit côté à gauche, deux disciples, probablement Pierre et Paul, discutent debout de part et d’autre du tombeau du Christ, représenté par son petit côté.

Toulouse, le sarcophage dans l'église Saint-Sernin, 05, petit côté droit (médaillon avec portrait) Sur le petit côté à droite est figuré un homme de profil (le défunt?) dans un médaillon porté par deux personnages qui posent un pied sur un petit support, le tout au milieu d’un décor de tentures ou de rideaux.

Toulouse, le sarcophage dans l'église Saint-Sernin, 06, le couvercle Le couvercle est partagé en trois registres par des pilastres. Chacun porte cinq personnages.

Toulouse, le sarcophage dans l'église Saint-Sernin, 07, la partie centrale du couvercle Au centre, le Christ explique son message aux apôtres.

Toulouse, le sarcophage dans l'église Saint-Sernin, 08, la partie gauche du couvercle À droite et ici à gauche, des groupes de quatre disciples discutent…

Toulouse, le sarcophage dans l'église Saint-Sernin, 09, la partie droite du couvercle Voici le second groupe, chacun porte un objet et au sol semblent se trouver des vases…

Toulouse, le sarcophage dans l'église Saint-Sernin, 10, le génie à droite du couvercle …le cinquième personnage, à chaque extrémité (ici à droite), est un génie funéraire ailé (héritier des génies de l’Antiquité plutôt qu’ange gardien chrétien) portant une torche renversée vers le bas : il symbolise la mort. Alors que tous les autres personnages sont vêtus, les deux génies sont nus.

L’abbaye de Westminster et Londres en attendant « the wedding »!

Londres, The wedding, 12 avril 2011, 01, l'abbaye de Westminter Je suis rentrée depuis une dizaine de jours, mais vous savez maintenant que je suis allée passer quelques jours de vacances à Londres (pour les loisirs, les escaliers , les musées et quelques expositions comme celle-ci) et à Oxford (pour un colloque de datations radiocarbone entre 35.000 et 45.000 ans avant le présent, three days all in english, please! même la physico-chimie du traitement des échantillons et les mathématiques des statistiques bayésiennes , pas mal pour des vacances, non?). Mardi 12 avril 2001, j’ai donc visité l’abbaye de Westminster, que j’avais laissée de côté lors de mon dernier voyage en 2007, où aura lieu demain « the wedding », le mariage princier (du prince William et de Kate Middleton) dont tout Londres bruissait déjà… D’ailleurs, pour cause de préparatifs, elle a ouvert avec 20 minutes de retard, l’attente dans le courant d’air (ajouté au train Londres-Oxford le lendemain, dont les vitres passaient leur temps à descendre) m’a donné un bon rhume… Pour préparer votre visite, évitez la version française du site internet officiel, c’est une vraie catastrophe… mais la version en anglais est très bien faite. J’avais donc en arrivant une petite appréhension pour l’audioguide, qui est compris dans le prix de la visite, mais là, la version en français était excellente. Cela faisait longtemps que je n’avais pas suivi toutes les pistes d’un audioguide, juste pour comparer avec d’autres systèmes… et oui, en vacances, mais je pense aussi au boulot dans ces cas-là. Les photographies sont en revanche interdites, et il est répété à l’envie qu’il y a un large choix de livres et de cartes postales à la boutique. Oui, vous y trouverez les monuments funéraires de William Shakespeare ou de George Frederic Handel, mais pas le monument à Charles Darwin (1809-1882)… Alors que l’on sort juste des 150 ans de la parution de De l’origine des espèces (1859 en anglais, traduction en diverses langues dès 1860), cela semble surprenant, l’église anglicane aurait-elle un problème de créationnisme ? Même la page consacrée à Charles Darwin sur le site officiel de l’abbaye en parle a minima. Le circuit de visite est quand même des plus étrange par rapport au parcours normal des religieux ou des paroissiens qui pouvaient avoir accès à l’abbaye…

Londres, The wedding, 12 avril 2011, 02, la façade occidentale de l'abbaye de Westminter On entre directement dans le choeur, et on sort par la nef et l’entrée occidentale. Bizarre, bizarre, ça permet de fluidifier le flux des visiteurs, mais pas de comprendre le fonctionnement d’une abbaye.

Londres, The wedding, 12 avril 2011, 03, dans le petit jardin au fond de l'abbaye de Westminter N’hésitez pas à aller jusqu’au fond de l’abbaye, dans le petit cloître et le jardin qui était désert (alors que le reste de l’abbaye était envahi de touristes)… J’ai pris subrepticement une photographie, mais chut… je vous la montre quand même…

Londres, The wedding, 12 avril 2011, 04, le parc Saint-James Ah, ne vous fiez pas aux pelouses bien vertes, elles étaient abondamment arrosées… Ici Saint-Jame’s Park, juste à la sortie de l’abbaye…

Londres, The wedding, 12 avril 2011, 05, le palais de Buckingham …avec au fond, Buckingham Palace…

Londres, The wedding, 12 avril 2011, 06, la ruée des touristes vers la relève de la garde Sur le côté, la foule des touristes, les premiers gardes de la relève arrivaient…

Londres, The wedding, 12 avril 2011, 07, les chaises longues du parc Saint-James Mais moi, je préférais les chaises longues, mieux que les bancs publics, non, Monique / Bidouillette / Tibilisfil ? Elles sont désertes, et pour cause, grand soleil, mais frisquet avec le vent…

Londres, The wedding, 12 avril 2011, 8, la cour des gardes à cheval Et derrière, la maison des gardes à cheval… attention, ça répétait déjà à tour de bras pour demain…

Londres, The wedding, 17 avril 2011, 09, un parterre de tulipes Quant aux parterres de fleurs dans tout Londres, ils avaient été calculés, pour être à leur apogée le jour J (demain), mais commençaient déjà à faner il y a quinze jours (la photographie date du dimanche 17 avril, pas loin de la cathédrale Saint-Paul)…

Londres, The wedding, 10, le livre des modèles de la famille royale au tricot Ah, si, quand même, j’ai craqué pour ce livre de tricot très kitch, qui a à la fin un livret cartonné qui permet de faire un décor pour jouer avec les poupées royales…

PS : j’ai tricoté Corgy le chien de la reine pour Emmanuelle. Et dans le livre de couture Sew, de Kidston Cath, j’ai réalisé un tablier avec un loup brodé et un sac à pinces à linge avec une pince à linge brodée. Dans le troisième livre, Sewing projects in an afternoon de Susan Mickey, j’ai réalisé un étui à lunettes.

Le monument à François Rude, par Just Becquet, à Tours

Tours, le monument à Rude par Becquet, 1, vue générale Dans le jardin du musée, dont je vous ai déjà parlé, se trouve un groupe sculpté en marbre (voir plus bas).

Tours, le monument à Rude par Becquet, 2, la dédicace Il a été érigé  » A LA MEMOIRE DE F. RUDE « , ainsi qu’il est écrit sur le socle. François Rude, sculpteur né à Dijon le 4 janvier 1784 et mort à Paris le 3 novembre 1855, a reçu le grand prix de Rome de sculpture en 1812. Installé en Belgique en 1815, il y réalise notamment un ensemble de neuf bas-reliefs pour le palais de Tervuren. De retour à Paris, il est surtout connu pour le Départ des volontaires de 1792, surnommé La Marseillaise, haut-relief pour l’arc de triomphe de l’Étoile à Paris. Il est aussi l’auteur du monument au Maréchal Ney (1853), avenue de l’Observatoire à Paris (je dois avoir des photos quelque part sur mon ordi…). La ville de Dijon lui consacre un musée (installé depuis 1947 dans le transept de l’église Saint-Étienne) où vous verrez notamment un moulage de ses principales œuvres.

Tours, le monument à Rude par Becquet, 3, la signature Just Bocquet Revenons à Tours… Le monument à François Rude est signé de Just Becquet (Besançon 1829 – Paris 1907), un élève de François Rude. J’ai eu beaucoup de mal à le pister. Aucune information sur ce monument sur le site du musée des Beaux-Arts ni dans mes bases de données préférées, qui ont bien des œuvres de Just Becquet mais aucune qui correspond, ni dans Mérimée (architecture), Palissy (objets), ou Joconde (collections des musées), il y a bien un faune à Amboise et un buste de Rude à Paris, mais aucun ne correspond. J’ai fini par trouver une photographie du modèle en plâtre dans la base de données des fonds figurés des archives nationales : la statue a été présentée en 1880 dans la cour de l’école des Beaux-Arts, au salon des artistes français… Retour donc aux catalogues des salons sur Gallica (ouvrages numérisés de la bibliothèque nationale de France). Avec l’année, c’est plus facile… Je l’ai trouvé page 564 sous le numéro 6089 :  » Faune jouant avec une panthère, statue, marbre, h 2m00, App. à État « . Si quelqu’un à un indice sur la date du monument de Tours, je complèterai cet article, mais bon, un peu après 1880. À moins qu’il ne s’agisse d’un dépôt de l’original du salon de 1880, il est si sale qu’il est impossible de dire s’il est en calcaire ou en marbre. Il en existe un tirage en bronze dans le square Brignole Galliera, dans le 16e arrondissement à Paris (j’ai voulu vérifier en y allant en octobre, mais il y avait des travaux… Je n’ai pas pu le prendre en photo, derrière les barrières). En attendant que j’y retourne, vous pouvez en voir une photographie sur le blog couleur du temps. Et en poursuivant les recherches dans le catalogue des Artistes français, j’ai trouvé une première version en plâtre dans le catalogue de 1857, page 302, sous le n° 2732 « Faune jouant avec une panthère, statue, plâtre ». D’après le site racines comtoises, cette œuvre aurait été repérée par Baudelaire… Allons voir les textes critiques de Baudelaire : je n’ai pas trouvé celui de 1857… Edmond About ne semble pas en parler dans son ouvrage de 1858, Nos artistes au Salon de 1857 (à lire chez Gallica), pas plus que Maxime Du Camp dans Le salon de 1857, peinture, sculpture (à lire aussi chez Gallica). Mais si vous voulez vous amuser sur ce salon, je vous conseille Nadar jury au Salon de 1857, texte et caricature de Nadar (Félix Tournachon dit Nadar). Et on le trouve également sous le n° 1674 de l’Exposition universelle de Paris en 1889, avec la mention « faune jouant avec une panthère, groupe, marbre, musée de Tours, E.N. 1883 », voir la vue numérisée 89 du catalogue, et un autre Faune avec une panthère est présenté sous le n° 3211 au salon des artistes français de 1896….

Tours, le monument à Rude par Becquet, 4,<br /><br /><br /><br /><br />
le monument vu de face Arrivons à notre groupe sculpté. Il représente un faune sous les traits d’un jeune homme debout, bras gauche levé, dans une position proche de celle d’un discobole, avec une panthère à ses pieds.

Tours, le monument à Rude par Becquet, 5, le monument vu de dos Tournons un peu, le jeune homme tient dans sa main droite une flûte de pan, normal me direz-vous pour un faune.

Tours, le monument à Rude par Becquet, 6, détail de la flûte de pan La voici de plus près …

Tours, le monument à Rude par Becquet, 7, détail du lion …la tête de la panthère qui lève la patte avant droite…

Tours, le monument à Rude par Becquet, 8, détail de la vigne … encore un détail, la vigne et le raisin entre les pieds du jeune homme et la panthère, devant un tambourin posé au sol.

Ai Weiwei à la Tate Modern de Londres

Sunflower Seeds de Weiwei à la tate modern de Londres, 1, vue du bas Il vous reste quelques jours (jusqu’au 2 mai 2011) si vous passez par Londres pour voir l’immense œuvre de l’artiste chinois Ai Weiwei à la Tate Modern de Londres, dans la série Unilever. Elle a pour titre Sunflower Seeds (graines de tournesol).

[Edit du 5 mai 2011 : l’artiste devait inauguré une exposition à Central Park à New-York le 4 mai, mais est emprisonné en Chine…

Edit du 24 juin 2011 : l’artiste a été libéré sous caution le 22 juin 2011 mais reste en fait sous surveillance, voir cet article du Monde.]

Sunflower Seeds de Weiwei à la tate modern de Londres, 2, les graines en porcelaine En fait, il s’agit d’un épais tapis de graines… en porcelaine! D’après le film projeté pendant l’exposition, plus de 1600 personnes ont travaillé pour peindre à la main ces millions de fausses graines… dans une ville qui fabrique la porcelaine depuis la nuit des temps…

Sunflower Seeds de Weiwei à la tate modern de Londres, 3, vue du haut Voici ce que ça donne depuis le niveau supérieur…

Confolens, les ponts sur la Vienne

Confolens, le pont vieux depuis l'amont Deux ponts en pierre permettent aujourd’hui de franchir la Vienne à Confolens et de réunir les deux villes qu’elles séparaient… Car la Vienne coupe la ville en deux, chaque rive, au Moyen-Âge, dépendait d’un diocèse différent… La rive gauche, avec Saint-Barthélemy, au diocèse de Poitiers et la rive droite, avec Saint-Maxime, au diocèse de Limoges. Le plus ancien pont est le Pont-Vieux, qui était fortifié et soumis à un droit de passage, bien sûr, pour les hommes comme pour les animaux et les marchandises, vous trouverez plus de détails ici). L’origine romaine de ce pont est légendaire, et sa construction n’a pas pu être datée au cours du Moyen-Âge, il existait en tout cas au début du 14e siècle. Il a en outre subi beaucoup de dégâts à l’occasion de crues centenaires, par exemple en 1615, quand une crue emporta plusieurs arches et le pont-levis. Jusqu’au 18e siècle, ce pont levis coupait le pont aux deux-tiers, il fut démoli en 1770, comme une partie des maisons qui avaient été construites sur le pont. Il comporte aujourd’hui dix arches, construites de manière plus serrée du côté de la rive gauche et de la Fontorse. Les substructions des trois anciennes tours étaient visibles jusqu’il y a une vingtaine d’années en période d’étiage bas de la Vienne les première, quatrième et neuvième piles (depuis, le cours est régulé en été par des lâchers d’eau des barrages situés en Haute-Vienne). La photographie a été prise depuis l’autre pont, il s’agit donc de la face amont.

Confolens, le pont vieux depuis l'aval Voici maintenant sa face aval, désolée pour le contre-jour, j’ai pris toutes les photographies le même jour en deux heures, donc je n’ai pas pu attendre que le soleil tourne…

Confolens, le pont Babaud-Laribière depuis l'aval Le second pont, baptisé pont Babaud-Laribière (du nom d’un député originaire de Confolens, Léonide Babaud-Larribière (1819-1873), dont vous pouvez découvrir la biographie sur le site de l’assemblée nationale), a été construit en 1849. Les cinq arches et le tablier sont plus élevés que pour le Vieux-Pont, histoire que la ville ne soit plus coupée lors des crues… ce qui fonctionne lors des crues ordinaires, pas des crues centenaires. La photographie de la face aval a été prise depuis le pont Vieux le même jour que les deux précédentes, donc avec le même niveau de la Vienne, en période de décrue, la différence se voit bien. La construction de ce nouveau pont (voir ici pour plus de détails) va permettre la construction de nouveaux bâtiments publics au sud de la ville ancienne, la sous-préfecture sur la rive gauche et le palais de justice sur la rive droite.

Et pour être complet, il existe un troisième pont sur la commune de Confolens, mais pas en ville, tout au sud, qui permet de relier la commune d’Ansac-sur-Vienne, il a été construit à la fin du 19e siècle, commandé juste après la grande crue de 1896 et inauguré en 1898 (il s’agit d’un pont à structure métallique, à voir ici). Encore une chose, il faut imaginer, surtout en été, que la rivière était immonde, entre les rejets des tanneries et ceux de l’hôpital situé près de la confluence (là où il y a aujourd’hui le service des impôts).

Des violettes à Confolens, vues de prèsQuelques précisions : en mars 2010, j’ai profité d’une belle journée printanière à Confolens (pour un colloque) pour faire une série de photographies et partager avec vous quelques-une d’entre elles, comme ces violettes près de l’église Saint-Barthélemy. Pour plus d’informations sur Confolens et la communauté de communes du Confolentais, deux livres sont toujours en librairie, Parcours du patrimoine n° 325 consacré à Confolens, ou encore l’image du patrimoine Le Confolentais : entre Poitou, Charente et Limousin.

Mettez vos chaussures, sortez votre APN, escaliers…

L'escalier des Dunes à Poitiers Le thème de la semaine proposé par Monique / Bidouillette / Tibilisfil était… Escaliers… J’aurais pu vous montrer à nouveau ceux de Poitiers, où nous n’arrêtons pas de monter et descendre, par des escaliers ou des rues très en pente. Je vous remets l’escalier des Dunes (j’étais quand même monté tout en haut des 215 marches pour prendre la photographie). Il y a même une course chaque année dite des 1000 marches… qui consiste à monter en nocturne tous ces escaliers (et qui a un blog avec le nombre de marches de chacun de ces escaliers, je leur fait confiance pour le compte…).. Pour les amateurs de courses d’escalier, il va falloir attendre presque un an pour la prochaine édition. Pour ceux d’entre vous qui ont oublié toutes ces montées (et descentes), je vous laisse retourner voir ces articles:

Il m’en manque encore quelques-uns, mais la plupart des photos sont dans mon ordinateur.

Londres, 17 avril 2011, défi APN escaliers, 1, vers Saint-Paul Bon, Ceci étant, et le défi? Comme j’ai pu voir le thème depuis un cyber-café, c’est à Londres que je vous emmène cette semaine. Bon, une ville plate, paradis des vélos (pas autant qu’Oxford, mais quand même…)., où se cachent les escaliers? Dimanche 17 avril 2011, 8h, départ à pied de mon hôtel à côté de King Cross, direction la Tate Modern (j’ai le temps, elle n’ouvre qu’à 10h, même s’il y a une petite trotte pour y aller), pour voir l’exposition Joan Miro qui a ouvert le jeudi (donc après mon premier passage dans ce musée le mardi…). Pas de photographie sur la première partie du trajet, il fait gris, plutôt genre smog, qui va se dégager un peu plus tard dans la journée. Le type d’escaliers que l’on trouve le plus à Londres, ce sont ceux-ci, qui mènent aux entresols qui sont souvent habités ou transformés en bureaux…

Londres, 17 avril 2011, défi APN escaliers, 2, devant la cathédrale Saint-Paul Les escaliers de l’entrée principale (à l’ouest) de la cathédrale Saint-Paul, avec ses escaliers d’accès…

Londres, 17 avril 2011, défi APN escaliers, 3, entre la passerelle du millénaire et la cathédrale J’avance un peu vers le sud et me retourne, voici un jeu d’escaliers et de rampes devant la cathédrale.

Londres, 17 avril 2011, défi APN escaliers, 4, entre la passerelle du millénaire et le quai Et voici l’escalier qui permet, depuis la cathédrale Saint-Paul, de descendre sur le quai plutôt que de franchir la passerelle du millénaire, conçue par Norman Foster… Droit en face, sur l’autre rive, l’objectif du matin, la Tate Modern… Pause exposition (voir les expositions Orozco et Miro et Ai Weiwei), et me voilà repartie vers l’est.

Londres, 17 avril 2011, défi APN escaliers, 5, vers le London Bridge Un escalier pour remonter vers le London Bridge… mais je passe mon tour, je souhaite aller jusqu’au Tower Bridge…

Londres, 17 avril 2011, défi APN escaliers, 6, sur le tower bridge Mauvaise idée, le marathon est en train de passer dessus, mais d’un côté, il reste un petit passage pour les piétons (pas de vue de l’escalier, impossible à prendre dans cette foule).

Londres, 17 avril 2011, défi APN escaliers, 7, dans les douves du château Un petit escalier pour remonter les douves du château de Londres (une « ré-invention » sous la reine Victoria, sans grande réalité historique, près de Tower bridge)…

Londres, 17 avril 2011, défi APN escaliers, 8, passerelle sur le marathon Pour le dernier… une passerelle sur laquelle je pensais pouvoir traverser le marathon dimanche, et ainsi retourner du côté de la ville où je voulais aller, peine perdue, réservé à la presse… et l’escalier est de l’autre côté, je n’ai pas pu le photographier! Bon, j’arrête là les photographies d’escaliers, je veux encore avoir de la batterie pour d’autres choses (j’ai emporté mon chargeur… mais complètement oublié l’adaptateur de prise de courant!).

Londres, 17 avril 2011, défi APN escaliers, plan Ah, pour finir, un petit plan.
.. de Londres! Cela vous a changé de Poitiers ?

La fontaine Boulbonne à Toulouse

Toulouse, fontaine Labatut rue Boulbonne, 1, vue générale Aujourd’hui, direction Toulouse, je vous rappelle que ces photographies datent de mars 2010. Nous allons à l’angle des rues Boulbonne (du nom d’une abbaye de l’Ariège qui avait un collège – équivalent d’une résidence universitaire pour ses novices – au 21 de cette rue du 13e au 16e siècle) et Cantegril, voir la fontaine…

Toulouse, fontaine Labatut rue Boulbonne, 2, signature C’est une œuvre signée du sculpteur toulousain Jules Jacques Théodore Dominique Labatut (né en 1851 à Toulouse et mort en 1935 à Biarritz, son prénom d’usage est Jacques), élève à l’école des Beaux-Arts de Paris notamment de François Jouffroy et d’Antonin Mercié, dont je vous ai déjà parlé pour le tirage de Gloria Victis (1881) place de Strasbourg à Niort et pour la statue équestre de Jeanne d’Arc (1902, inaugurée 1922) à Toulouse. La fontaine n’a été réaménagée qu’en 1984 par l’architecte Bernard Calley à partir de cette sculpture en calcaire, à l’emplacement où s’est trouvé le puits dit des Quatre-Carrés. De quand date la fontaine? Probablement de 1911, date à laquelle elle fait l’objet d’une critique féroce… Si on en croît ce document d’archive, je dirai finalement que la maquette a été réalisée (sans doute en plâtre) en 1900 et qu’un groupe sculpté en marbre, sans doute celui que nous avons sous les yeux, a été exécuté par l’atelier d’Atteni pour le salon des artistes français de 1911.

Toulouse, fontaine Labatut rue Boulbonne, 3, vue rapprochée de face Allez, on s’approche… La fontaine représente la Garonne offrant l’énergie électrique à la ville de Toulouse. Au centre trône une allégorie de Toulouse (à comparer avec celle-ci par Jean Antoine Injalbert sur la gare de Tours).

Toulouse, fontaine Labatut rue Boulbonne, 4, vue du côté gauche Toulouse est représentée sous les traits d’une femme assez jeune, assise sur l’arche d’un pont et tient dans sa main droite un gouvernail. Contrairement à la plupart des allégories de cette époque, vêtues à l’Antique (je vous en ai montré plein, à retrouver en liens à partir de cette page), elle est ici vêtue d’un costume traditionnel avec une sorte de grand foulard fermé par un grand nœud sur sa poitrine.

Toulouse, fontaine Labatut rue Boulbonne, 5, vue du côté gauche Son autre main est en appui sur les armoiries de la ville de Toulouse. Sous le pont coule la Garonne… personnifiée sous les traits d’une femme nue aux longs cheveux qui émerge à moitié en rampant en actionnant une roue à aubes. D’après la description de 1911, elle tenait de sa main gauche (levée mais aujourd’hui vide) une sorte de grosse canne dont le pommeau pourrait être une ampoule à incandescence…

Dernière précision, les trois têtes de lions qui crachent l’eau sont de Madeleine Tezenas du Montcel, dont je vous ai déjà montré le groupe sculpté de Saint-Exupéry et du Petit-Prince (et dont vous pouvez découvrir ici le site internet de l’artiste).

Le cèdre et l’éléphant du musée des beaux-arts de Tours

Tours, le musée des Beaux-Arts, la façade sur cour Je vous ai déjà parlé du musée des beaux-arts de Tours à propos de l’exposition Max Ernst, mais je ne m’étais alors pas attardée sur le musée en lui-même, ni sur le jardin qui le précède.

L'entrée du jardin du musée des beaux-arts de Tours, photo en 2009Le portail, que je vous ai déjà montré dans le précédent article, a été édifié vers 1770 avec l’arc de triomphe du portail neuf de l’ancien évêché édifié vers 1680 (pour en savoir plus sur le musée, voir voir le dossier documentaire du service régional de l’inventaire de la région Centre). Vous apercevez ici la façade très rigide sur cour.

Tours, le musée des Beaux-Arts, le cèdre La première chose qui vous frappe quand vous franchissez le portail, et même avant, vu sa taille majestueuse, c’est ce grand cèdre du Liban planté en 1804 (d’après le panonceau posé à son pied) et mesure 31 mètres de hauteur, avec une envergure de 33 mètres.

Tours, le musée des Beaux-Arts, les branches du cèdre étayées Ses branches sont si lourdes qu’il a été haubané et pourvu de supports pour éviter la chute de ses branches.

Tours, le musée des Beaux-Arts, l'éléphant Fritz L’une des attractions du musée est l’éléphant naturalisé qui se trouve dans un petit édifice vitré, en libre accès dans la cour du musée. Il s’agit de Fritz, l’éléphant du cirque Barnum abattu à Tours (place Nicholas-Frumeaud) en 1902 parce qu’il était devenu agressif. Comme pour tous les animaux naturalisés, les os ont été enlevés de l’enveloppe de peau. Ils étaient conservés au muséum d’histoire naturelle de Tours, où ils furent détruits au cours de la Seconde Guerre mondiale.

Bien sûr, puisque vous êtes arrivés dans la cour du musée, vous pouvez maintenant soit entrer pour visiter les salles (éventuellement en ligne, si vous habitez loin), soit admirer les jardins sans oublier de jeter un coup d’œil au groupe sculpté en l’honneur de François Rude, par Just Becquet.

Le monument aux morts de Ligugé

Le monument aux morts de Ligugé, 1, vue générale Le monument aux morts de Ligugé est situé près de chapelle du catéchumène, l’église et l’abbaye. Si vous allez voir les photographies de la collection Maurice Couvrat, prise avant 1931 (directement ici pour le monument de Ligugé, clic sur la vignette pour avoir une image plus grande), vous verrez qu’il a été déplacé par rapport à son emplacement initial.

Le monument aux morts de Ligugé, 2, la signature d'Albert Deshoulière Pas de difficulté pour identifier le sculpteur, il a signé sur le devant de la terrasse (la partie verticale du socle) : il s’agit d' »A[lbert] Désoulières, sculpteur architecte, Poitiers ». Entrepreneur de travaux funéraires à Poitiers (3 rue du Pont-Neuf, d’après les annuaires, directeur de l’atelier dit Saint-Savin, qui a réalisé de nombreuses oeuvres pour les églises du département de la Vienne notamment), il s’est engouffré dans les années 1920 sur le créneau alors très porteur (et rémunérateur) des monuments aux morts. Il se qualifie alors de « architecte-sculpteur », comme ici. En plus de celui de Ligugé, il réalise (liste non exhaustive) dans la Vienne, par ordre alphabétique de communes, les monuments aux morts de Iteuil, Marnay, Montamisé (sans doute un des premiers inaugurés dans le département, le 2 novembre 1919), Mouterre-sur-Blourde, Luchapt, Neuville-du-Poitou, Saint-Georges-les-Baillargeaux (qui a un soldat presque identique à celui de Ligugé), Smarves (lui aussi avec un soldat, mais dans une autre position), Vivonne (avec un soldat similaire sinon identique à celui de Ligugé), Vouillé (lui aussi avec un soldat, dans la même position que celui de Smarves). Albert Désoulières a aussi réussi à démarcher dans le département voisin des Deux-Sèvres et obtenu au moins de réaliser ceux de Pamproux et Pouffonds.

Le monument aux morts de Ligugé, 3, le soldat brandissant un drapeau Revenons donc à Ligugé. Devant une haute stèle avec une couronne végétale (pour les symboles, vous pouvez voir par exemple monuments aux morts portant des allégories de la République en Poitou-Charentes dans le Parcours du Patrimoine sur le sujet, rédigé par Charlotte Pon), un soldat brandit de la main droite un drapeau d’un geste victorieux.

Le monument aux morts de Ligugé, 4, détail du soldat Moustachu, il porte un casque de Poilu et une vareuse de soldat fermée par une grosse ceinture. Sur sa poitrine sont accrochées ses décorations militaires (la croix de guerre, apparemment). Deux sacoches sont accrochées à des lanières de cuir (des bretelles de suspension), serrées par la bandoulière de son fusil (pas visible ici).

Le monument aux morts de Ligugé, 5, vu de trois quarts dos Si on tourne, on voit maintenant son fusil dans le dos et une épée au côté gauche, ainsi qu’une ceinture à laquelle sont attachées deux sacoches.

Le monument aux morts de Ligugé, 6, détail de la chaussure gauche du soldat Le sculpteur a soigné les détails, comme ici, le cloutage des chaussures…

Le monument aux morts de Ligugé, 6, le soldat de face caché derrière la stèle Allez, une dernière petite vue, avec le soldat qui semble jouer à cache-cache derrière la stèle… un réflexe tristement acquis dans les tranchées?