Archives de catégorie : Lecture / autres

Toutes mes lectures, à l’exception des bandes dessinées et des livres écrits par des prix Nobel de littérature, classés à part.

La planète disneylandisée, de Sylvie Brunel

Couverture de La planète disneylandisée, de Sylvie Brunel

Ce livre m’a été prêté par une amie.

Le livre : La planète disneylandisée, chroniques d’un tour du monde de Sylvie Brunel, éditions Sciences humaines, 2006, 276 pages, ISBN 978-2912601391.

L’histoire : été 2005, autour du monde… Une famille (la mère, humanitaire et géographe, le père, qui veut en profiter pour des contacts pour son entreprise, deux ados et une pré-ado) profite de gros travaux d’adduction d’eau qui empêche l’accès à leur maison pour entreprendre un tour du monde en 40 jours. Nouvelle-Zélande, Australie, Tahiti, États-Unis, Canada, Brésil, Costa Rica… Quelques jours pour chaque escale, pour voir des merveilles de la nature, le plus souvent protégées par l’Unesco, mais toujours une nature mise en scène, aménagée pour le touriste, différemment selon l’endroit du monde où l’on se trouve. La nature mise en scène pour le touriste, mais n’y trouve-t-il pas son compte?

Mon avis : un récit enlevé, qui décrit avec humour certaines situations : les douaniers de Nouvelle-Zélande et d’Australie qui traquent toute entrée de plantes et d’animaux pour protéger les leurs, ceux des États-Unis complètement paranoïaque, les hôtels réservés à l’avance, parfois douteux comme à Los Angelès. La nature manipulée, comme ces geysers que l’on fait jaillir en Nouvelle-Zélande avec une poignée de lessive, la nature pour laquelle il faut payer, y compris le parking, la nature mise en scène, disneylandisée, vendue bien propre au touriste. Le passage sur la barrière de corail est savoureux… Le choix des Australiens est d’en sacrifier quelques points, usines à touristes (encadrés) et de protéger le reste. Et les populations locales? Ne seraient-elles parfois pas moins considérées que la faune et la flore à protéger absolument? Certains profitent de la manne des touristes (qui injectent plus d’argent que les ONG), beaucoup ne sont pas dupes du spectacle mis en scène, certains sont chassés de chez eux pour laisser la place aux touristes…

L’accordeur de silences de Mia Couto

Couverture de L'accordeur de silences de Mia Couto pioche-en-bib.jpgJ’ai trouvé ce livre parmi les nouvelles acquisitions de la médiathèque, un auteur dont j’avais lu l’année dernière, Le fil des Missangas [depuis, j’ai aussi lu La pluie ébahie].

Le livre : L’accordeur de silences de Mia Couto, traduit du portugais (Mozambique) par Elisabeth Monteiro Rodrigues, éditions Métailié, 2011, 238 pages, ISBN 978-2-86424-839-2.

L’histoire : à « Jérusalem », une ancienne concession de chasse isolée au Mozambique ravagé par les guerres. Silvestre Vitalício, veuf, accusé d’avoir tué sa femme Aminha Dordalma, y a entraîné ses deux enfants, Mwanito, 11 ans, le narrateur, et Ntunzi, son frère aîné. Mwanito est voué au silence. Avec eux, Zacaria Kalash, domestique et ancien militaire, et Jezibela, l’ânesse. Ce trou perdu est baptisé Jésusalem par Silvestre. Il les a coupé du monde, interdit la prière, les femmes, l’apprentissage de la lecture et de l’écriture à Mwanito, qui le fait en secret (en lisant des caisses de munitions et en écrivant sur un jeu de cartes à jouer). En marge, l’oncle des enfants, Aproximado, qui les ravitaille. Jusqu’au jour où une femme brave l’interdit, Martha tente d’oublier Marcello en se livrant à la photographie animalière…

Mon avis : un livre étrange, une écriture poétique, à la limite du rêve et du réel. Un livre sur la mémoire reconstruite, aussi, l’interrogation d’un enfant sur la mort de sa mère, qui reste longtemps un mystère. Avant un retour à la ville avec son père qui est à son tour devenu muet, à la limite de la folie. Mia Couto a été annoncé plusieurs fois comme pouvant recevoir le prix Nobel de littérature, son écriture n’est pas facile à aborder dans ce roman, moins en tout cas que dans le recueil de nouvelles que j’avais lu, Le fil des Missangas.

Logo rentrée littéraire 2011Ce livre est le dernier lu dans le cadre du défi 1 % rentrée littéraire 2011, coordonné cette année par Hérisson

Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants de Mathias Enard

Couverture de Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants de Mathias Enard Ce livre m’a été offert par une amie il y a déjà un moment, il a reçu de prix Goncourt des lycéens en 2010 et vient de recevoir le prix du livre Poitou-Charentes (j’en ai lu un certain nombre, voir le récapitulatif ici).

Le livre : Ce qu’on peut lire dans l’air de Mathias Enard, éditions Actes Sud, 2010, 154 pages, ISBN 978-2742793624.

L’histoire : mai 1506, à Rome, Venise puis Constantinople (Istambul). Fâché de ne pas avoir été reçu (et payé) par le pape Jules II dont il prépare depuis plusieurs années le tombeau, Michelangelo Buonarotti (le futur grand Michel Ange) accepte l’offre du Sultan de travailler pour lui. Il quitte subrepticement Venise, inquiet de la réaction du pape quand il apprendra son départ, et arrive à Constantinople, où il est chargé, après le rejet d’un premier projet dessiné par Léonard de Vinci, de dessiner un pont sur la Corne d’Or. Tâche difficile, il est plus sculpteur qu’architecte, même si toute une équipe est mise à sa disposition… et il doit aussi résister aux tentations de la vie mondaine, des séductions, etc. Mènera-t-il à bien son projet?

Mon avis : un récit court et enlevé, qui se lit d’une traite! Où l’on découvre un homme fier voire imbu de lui-même, capable de colères mémorables, méprisant pour Léonard de Vinci… Un récit, une fiction basée sur quelques éléments certains. Et le pont? Les travaux ont bien commencé, mais ont été réduit à néant peu après par un de ces tremblements de terre qui sévissent régulièrement dans ce secteur…

Assommons les pauvres de Sinha Shumona

Couverture de Assommons les pauvres de Sinha Shumona

pioche-en-bib.jpgJ’ai trouvé ce livre parmi les nouvelles acquisitions de la médiathèque.

Le livre : Assommons les pauvres de Sinha Shumona, éditions de l’Olivier, 2011, 155 pages, ISBN 978-2879297866.

L’histoire : dans un commissariat parisien, de nos jours. La narratrice est enfermée dans une cellule de garde à vue pour avoir fracassé une bouteille de vin rouge sur la tête d’un immigré… Elle revient sur ses derniers mois passés en grande partie en banlieue, auprès de demandeurs d’asile, elle y est traductrice dans le cadre des procédures pour les demandes de papiers. Elle y vit la misère du monde, le regard noir des hommes sur cette femme qui ose s’adresser à eux et en plus qui a une position supérieure à la leur, puisqu’elle a des papiers et que de sa traduction peut dépendre leur sort. Elle raconte les mensonges, appris par chœur, qui donne une image d’immense guerre civile en Inde… tout le monde semble y persécuter tout le monde… mais dès que des questions précises sont posées, les récits s’effondrent…

Mon avis : un texte très osé sur l’autre face de l’immigration… Quand il n’est plus possible d’avoir une régularisation pour raison économique, comment naissent les récits d’une persécution, indispensable pour obtenir le statut de réfugié… De récit incroyable en récit improbable, la pression des avocats (et si elle interprétait plutôt un récit en accord avec ce qu’ils vont plaider plutôt que de traduire les hésitations et les incohérences?), le flux de questions des experts (qui est le parti A, le B, qui persécute qui? victime de quoi?), le regard des hommes qui ne supportent pas cette femme qui s’interpose entre leur récit et les autorités qui détiennent peut-être la clef des papiers, un récit au cœur des contradictions que vit cette traductrice. Comment oublier son propre passé? Comment traduire de manière neutre, qui va néanmoins révéler les contradictions et les mensonges? Un livre à lire pour avoir une vision différente des discours entendus sur l’immigration… Ou comment le système broie ces vies déjà en morceaux, obligeant ces personnes à se créer une vie de persécutés pour avoir une maigre chance d’obtenir une carte de réfugié… le tout écrit dans un style très particulier. A découvrir absolument!

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La petite de Michèle Halberstadt

Couverture de La petite de Michèle Halberstadt pioche-en-bib.jpgJ’ai trouvé ce livre parmi les nouvelles acquisitions de la médiathèque et me suis rappelée en avoir lu un avis récemment, en recherchant, c’était chez Hérisson.

Le livre : La petite de Michèle Halberstadt, éditions Albin Michel, 2011, 148 pages, ISBN 9782226229717.

L’histoire : en 1968 dans un beau quartier (près de la tour Eiffel) à Paris. Une fillette de 12 ans raconte à la première personne sa dernière journée, ayant absorbé tous les somnifères stockés chez elle par sa mère, le départ pour l’école, l’endormissement en cours, l’arrivée à l’infirmerie, puis celle de sa mère et seulement des heures plus tard, la panique du médecin… Vient alors l’explication… C’est une fillette sage, elle a un an d’avance, est en quatrième, mais n’est pas très bonne élève, sans cesse comparée à sa sœur aînée, n’a pas de copine et pour s’en faire une, va faire une bêtise…

Mon avis : un livre qui raconte le mal-être d’une petite fille trop sage, trop silencieuse, dont les parents ne perçoivent pas la souffrance. Au rang des vexations qu’elle a subi récemment, un zéro en français pour avoir écrit un texte que sa professeure accuse d’être une pâle copie de Victor Hugo… qu’elle n’a jamais lu! Un livre très court qui aborde sur un ton léger un sujet grave… Je l’ai dévoré!

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La grande mosquée de Paris de Gray Ruelle et Durland De Saix

Couverture de La grande mosquée de Paris de Gray Ruelle et Durland De Saix

livres, critiques citations et bibliothèques en ligne sur Babelio.comJ’ai reçu ce livre dans le cadre d’une opération « masse critique » organisée par Babelio, spéciale livres de jeunesse. Merci à Babelio et aux éditions Salvator.

Le livre : La grande mosquée de Paris. Comment des Musulmans ont sauvé des Juifs de la Shoah de Karen Gray Ruelle et Deborah Durland De Saix, traduit de l’américain par Monique Briend-Walker, éditions Salvator, 2010, 40 pages, ISBN 9782706707469.

L’histoire : Paris, 1940. La ville est occupée par les Allemands, des Juifs sont arrêtés par les autorités françaises. Le recteur de la grande mosquée de Paris, Si Kaddour Benghabrit, organise un réseau au sein de la mosquée, mêlant des enfants juifs aux enfants de ceux qui vivent à la mosquée, servant de relais à d’autres juifs qui cherchent à rejoindre la France libre, en abritant d’autres sur une plus longue période.

Mon avis : Un bel album au format à l’italienne (à l’horizontale), avec des illustrations (les deux auteures ont écrit et illustré conjointement le livre) dans des couleurs plutôt froides. Le livre est conseillé à partir de 7 ans, il me semble un peu complexe pour cet âge là, ou alors, il faut que la lecture soit accompagnée par les parents. Même si beaucoup de mots sont expliqués, d’autres sont un peu complexe à comprendre. J’avais entendu récemment parlé de cette histoire à l’occasion de la sortie fin septembre du film Les Hommes libres d’Ismaël Ferroukhi, que je n’ai pas vu mais dont j’ai entendu plusieurs critiques et analyses (film avec Tahar Rahim, Michael Lonsdale, Mahmoud Shalaby, Lubna Azabal, que je n’ai pas eu l’occasion de le voir).

Le syndrome [E] de Franck Thilliez

Couverture du Syndrome E de Franck Thilliez pioche-en-bib.jpgJe poursuis ma lecture des thrillers de Franck Thilliez en les empruntant à la médiathèque.

Le livre : Le syndrome [E] de Franck Thilliez, collection Ligne noire éditions Fleuve noir, 2010, 431 pages, ISBN 9782265087293.

L’histoire : à Lille et Notre-Dame-de-Gravanchon, été 2010. Ludivic Sénéchal, un lillois passionné de cinéma, part à Liège acheté des films d’un vieux collectionneur qui vient de mourir d’un accident en tombant dans son grenier. Il en revient avec plusieurs films, dont un court-métrage sans identification. À peine rentré chez lui, il le visionne… et devient aveugle. Il réussit à saisir son portable, appelle un numéro au hasard… et tombe sur son ex, Lucie Henebelle, lieutenant de police à Lille, en vacances, au chevet de l’une de ses jumelles hospitalisée pour une sévère gastroentérite. À Notre-Dame-de-Gravanchon en Seine-Maritime, au cours de travaux, cinq cadavres sont retrouvés, énucléés, mains et dents coupées pour éviter l’identification, crâne ouvert en deux à la scie chirurgicale et cerveau enlevé. Le commissaire Franck Sharko, analyste en comportement, pourtant en congé maladie pour soigner des crises de schizophrénie après la mort de sa femme et de sa fille, est appelé à la rescousse. Deux affaires en fait liées, qui vont amener Henebelle et Sharko à travailler ensemble, à se retrouver l’un dans les bidonvilles du Caire, l’autre sur la piste de sordides orphelinats du Canada des années cinquante… sur un chemin pavé de cadavres.

Mon avis : ces thrillers de Franck Thilliez sont construits de telle sorte que l’on devient addict au fil des livres et des pages! Impossible de lâcher le livre une fois commencé, même si l’on part une nouvelle fois au fond de l’horreur humaine. Cette fois, on découvre un curieux film produit en 1955, avec des images subliminales mais aussi des images masquées dans une zone sous-exposée, et le monde des orphelinats canadiens dans les années 1950. Les enfants illégitimes y sont abandonnés dans des orphelinats tenus par des institutions catholiques, et pour gagner plus d’argent, à un moment, ces orphelinats sont transformés en hôpitaux psychiatriques, des enfants sont déclarés malades mentaux pour toucher une meilleure indemnité, tout en travaillant gratuitement au contact de vrais malades…

Pour aller plus loin : le site officiel de Franck Thilliez

Les titres dans l’ordre de parution :

Le jardin de Gabriel Albert à Nantillé (Charente-Maritime): prix des mouettes

Couverture de l'Image du patrimoine sur Gabriel Albert

Je réédite cet article paru en mai 2011 pour cause d’actualité: le livre Le jardin de Gabriel, l’univers poétique d’un créateur saintongeais vient de recevoir le Prix des Mouettes 2011, décerné par le Conseil général de Charente-Maritime, dans la catégorie « Ouvrage à caractère historique et documentaire ».

Les autres prix 2011 :
Catégorie « Création littéraire » : Philippe Deblaise, Mes arbres à histoires, éditions Le Croît vif.
Premier prix de peinture : Liza Vodyanova, Promenade du dimanche.
Deuxième prix de peinture : Christian Michaud, Blocs de béton
Premier prix de sculpture : Sandrine Gallaire, Rumeur rochelaise
Deuxième prix de sculpture : Didier Plumey, Cheval Dinosaure.

Vous pouvez les voir, ainsi que les finalistes, à la maison de la Charente-Maritime (85 boulevard de la république à La Rochelle) jusqu’au 30 décembre 2011, du lundi au vendredi, de 9h à 18h.

Vous trouverez ci-dessous toutes les informations sur le livre, une bonne idée pour noël?

Pour vos achats, privilégiez d’abord les libraires indépendants et, en Poitou-Charentes, ceux du réseau LIRE (Librairies indépendantes régionales d’excellence). Pour vous aider à les repérer, vous trouverez ici la liste des librairies de Poitou-Charentes qui adhèrent à la charte ou ont le label…

Si vous habitez hors de Poitou-Charentes, vous aurez plus de mal à le trouver, voici quelques librairies en ligne, les liens vous amèneront directement sur l’ouvrage (je n’ai pas d’actions !) :

fnac

amazon

price minister

Il y a quelques mois maintenant, mes collègues Thierry Allard et Yann Ourry ont mené à son terme l’étude et la publication du jardin de Gabriel Albert à Nantillé, près de Saint-Jean-d’Angély en Charente-Maritime (dans la collection des Images du patrimoine, n° 266, Geste éditions, 2011,

Le jardin de Gabriel, l’univers poétique d’un créateur saintongeais

ISBN 978-2-84561-764-3, sous la direction de Fabrice Bonnifait et de Michel Valière).

Un jardin de sculptures d’art brut, une belle synthèse très illustrée. Si vous voulez le découvrir sans attendre (mais n’hésitez pas à commander le livre chez votre libraire préféré), vous pouvez visiter virtuellement ce jardin à partir du plan interactif (clic sur chaque point pour voir la statue et avoir accès à son dossier documentaire) des quelque 400 sculptures réalisées entre 1969 et 1989 et des autres ressources en ligne sur le site de la Région Poitou-Charentes / service de l’inventaire général du patrimoine culturel.

Vous découvrirez son univers, fait de personnages célèbres ou anonymes (ses voisin(e)s?)…

Si le jardin n’est pas (encore?) ouvert à la visite (sauf pour les groupes, sur rendez-vous à la mairie de Nantillé, ou aux journées du patrimoine en septembre), vous pouvez le voir au bord de la route départementale 129, plein sud vers Saintes en sortant d’Aulnay, il est sur la droite au lieu-dit Chez-Audebert, inratable! Au passage, n’oubliez pas de vous arrêter à Aulnay pour y voir notamment l’église Saint-Pierre, avec un couple, un soldat et un griffon, la Tentation et la crucifixion de Saint-Pierre.Le site est fermé, mais l’office du tourisme organise régulièrement des visites et la mairie de Nantillé l’ouvre aux groupes constitués.

Vous pouvez maintenant en faire sa visite grâce au diaporama illustré accessible directement à cette adresse (environ 5 minutes au format vidéo). L’occasion de découvrir ce jardin de sculptures sous tous ses aspects.

Olivier de Jérôme Garcin

Couverture de Olivier de Jérôme Garcin

pioche-en-bib.jpgIl y a quelques semaines, Theoma a parlé de ce livre de Jérôme Garcin, que j’écoute régulièrement au Masque et la plume sur France Inter… Je l’ai trouvé à la médiathèque. [Depuis, du même auteur, j’ai lu Bleus horizons].

Le livre : Olivier de Jérôme Garcin, série blanche, éditions Gallimard, 2011, 158 pages, ISBN 978-2-07-013163-1.

L’histoire : Jérôme Garcin ancre son récit de nos jours à Paris, en Normandie, à Versailles auprès de Bartabas… Jérôme et Olivier Garcin sont jumeaux, nés le 4 octobre 1956. Inséparables jusqu’au drame de ce 7 juillet 1962, ils ont un peu plus de cinq ans et demi. Au retour d’un week-end en Normandie, leur père s’arrête pour voir des vaches, Olivier traverse la route… et est fauché par une voiture qui ne s’arrête pas (et ne sera jamais retrouvée). Après un long coma, il décède… Mais Jérôme a été éloigné chez une tante, il ne voit pas son frère mort, ne va pas à l’enterrement, et quand il rentre chez lui, toute trace de son frère a été effacée, plus de vêtements, de jouets, on n’en parle plus… Est-il vraiment mort, pour son frère? Ne reviendra-t-il pas? Onze ans plus trad, c’est son père qui meurt d’un accident de cheval. Un récit poignant sur ce double drame, à 53 ans, Jérôme Garcin s’interroge sur l’absence de ce jumeau, figé dans sa mémoire à 5 ans… et qui l’habite chaque jour, comme s’il vivait pour deux…

Mon avis : un beau texte poignant sur la gémellité et le deuil impossible, faute de matérialité de la mort, Jérôme Garcin n’a pas revu son frère après son vol plané sur la route. Cette mort comme effacée, qui l’a hanté et dont il a eu tant de mal à parler directement, qu’il a très rarement évoquée alors qu’elle a été si présente dans sa vie.

Mygale de Thierry Jonquet

Couverture de Mygale de Thierry Jonquet pioche-en-bib.jpgAprès avoir vu La piel que habito de Pedro Almodóvar, j’ai eu envie de lire le livre dont il était adapté, Mygale de Thierry Jonquet, que j’ai emprunté à la médiathèque.

Le livre : Mygale de Thierry Jonquet, collection Folio policier, éditions Gallimard, réédit. 1999 (première édition 1984 en Série Noire), 157 pages, ISBN 978-2-07-040801-6.

L’histoire : dans les années 1980, au Vésinet. Richard Lafargue est un professeur de chirurgie esthétique et réparatrice reconnu, chef de service dans un hôpital parisien et propriétaire d’une clinique. Mais chez lui, il retient prisonnière Ève, qu’il force également à la prostitution dans un appartement parisien où il l’observe depuis l’appartement voisin. Sa fille est internée dans une clinique psychiatrique en Normandie, elle a sombré sans la folie. Parallèlement, Alex Barni a tué un flic et a été blessé par balle lors d’un casse. Son visage a été filmé par une caméra de surveillance, il veut forcer le chirurgien à lui changer le visage… Il y a quelques années, Vincent a été victime d’un enlèvement par Richard, qui l’enferme dans sa cave… Il faudra lire le livre pour comprendre les liens entre ces histoires…

Mon avis : un roman court, haletant comme tous les livres de Thierry Jonquet. Finalement quand même assez loin de l’adaptation de Pedro Almodóvar (La piel que habito), qui a beaucoup ajouté de choses… et enlevé la partie prostitution de la créature du chirurgien. Mais pas de doute, je préfère le livre au film! Beaucoup plus condensé, avec le style direct de l’auteur…

Post-scriptum : de Thierry Jonquet, décédé en août 2009, j’ai lu et parlé de :