Archives de catégorie : Environnement, nucléaire, nature

Des articles sur la préservation de l’environnement, la sortie du nucléaire, la biodiversité.

De la météo… et de la rouelle de porc

Débit du Clain entre le 8 et le 12 avril 2013, source info crueMa semaine a été bien remplie, avec une très intéressante conférence de Cédric Villani, salle comble, la conférence a déjà été mise en ligne par l’espace Mendès-France et une autre de Florence Chave-Mahir sur l’exorcisme du 8e au 14e siècles, dans le cadre d’un cycle de conférences de la maison du Moyen-Âge. Du coup, je n’ai pas beaucoup avancé mes différents projets… mais la météo et ses giboulées répétées depuis lundi m’ont fait pensé à … l’année dernière un petit mois plus tard! Après la parution de l’article  du 25 avril 2012 que je réédite ci-dessous (qui sera peut-être mon plat samedi…), le niveau du Clain avait continué à monter et mon jardin était sous l’eau le 1er mai 2012… Il doit l’être aussi presque l’être ce matin, hier, le débit a fortement augmenté tout au long de la journée et le Clain était au niveau de sa cote d’alerte (vigilance jaune, merci au site national info crue…). Sur le premier graphique, vous voyez l’évolution du débit à la station du Pont Neuf à Poitiers entre le 9 avril à  5h et le 12 avril à 5h, passé de 18 à 82 m3/s. Au petit matin, le débit se stabilise, mais de nouvelles pluies sont annoncées.

Niveau du Clain au pont Neuf à Poitiers du 9 au 12 avril 2013, source info cruesSur le graphique ci-dessus, le niveau du Clain aux mêmes heures (à 5h: 2m33), le trait bleu est le niveau maximum de la dernière crue annuelle normale du 29 décembre 2012 (2m77), la limite de débordement officielle est autour de 2m30 (le trait vert), avec le quai dans mon jardin, il déborde plutôt à 2m40 (le trait rouge), on n’est pas loin. Bon, et bien, même si la pluie s’arrête et que le soleil revient dimanche, le nettoyage de printemps du jardin ne sera pas pour ce week-end… je pourrai toujours me promener à la recherche de fritillaires. [Samedi 13 avril: entre 5 h à 8h du matin, le niveau s’est stabilisé à 2,84 m, avec un débit à 127 m3/s].

Poitiers, au pont Saint-Cyprien, la crue du Clain le 20 décembre 2011Pour la crue de décembre 2011 (la photo ci-contre, en grand dans l’article lié), il avait atteint 3,31m, le niveau le plus haut que j’ai vu depuis que j’ai mon jardin, une petite crue décennale. Nous sommes loin des alertes à la sécheresse (printemps 2011) et…

Poitiers, le 21 juin 2011, 1, apéro au milieu du Clain au pont Joubert… du Clain presque à sec (21 juin 2011, ci-contre, traversée à pieds quasi-secs organisée par Europe écologie les Verts)… Caprices de la nature dans le cas des crues, couplé pendant les périodes de sécheresse à trop de pompage pour les irrigations agricoles… Pour les visiteurs occasionnels, je vous rassure, il n’y a que mon jardin qui est au bord de l’eau, j’habite à 1,5 km, et pas au bord du Clain, mais en cas de crue centennale, comme en 1982 ou en 1904, le garage peut avoir un peu d’eau de la Boivre… comme je n’ai pas de voiture et que j’habite au deuxième étage, je ne crains pas grand chose.

Le plat de rouelle de porc

Article du 25 avril 2012…

Vue la météo et la poursuite des giboulées [fin avril 2012], un plat d’hiver était recommandé pour ce dimanche… Samedi, j’ai acheté une belle tranche de rouelle chez le charcutier… oui, sous les halles ici, le porc même frais est chez le charcutier, le bœuf et le mouton chez le boucher, le poulet chez le volailler ou les producteurs locaux…

Bon, alors, la rouelle, j’aime bien la faire mariner. Donc, dès le retour du marché, je prépare dans une grande cocotte en verre la marinade avec du vin blanc sec, un oignon, des clous de girofle (en fonction de votre goût, ne pas oublier de les compter pour les enlever en fin de cuisson et éviter que quelqu’un ne morde dedans, ce n’est pas agréable), un bouquet garni, une carotte, deux ou trois gousses d’ail pressées, un peu de poivre (et de sel pour ceux qui salent) le mélange doit juste couvrir la viande.

Le lendemain matin, dès 9h, dans le faitout, faire revenir dans un peu d’huile deux autres oignons, les réserver.

Enlever la viande de la marinade, la faire saisir à feu vif des deux côtés. Remettre les oignons, la marinade, ajouter quelques carottes.

Laisser cuire 4 heures à feu très doux, la viande est alors confite. Servir par exemple avec des pommes de terre à la vapeur ou des pâtes fraîches. Cette fois, j’avais prévu des pommes de terre et des pommes fruits, le tout cuit à la vapeur. Vous pouvez aussi réduire le jus de cuisson et le présenter avec un peu de crème fraîche, de mon côté, j’aime bien la manger avec une sauce blanche préparée pour moitié avec le jus de cuisson et pour moitié avec du lait.

Pour ma part, j’aime bien utiliser tout au long de la cuisson de la viande le bac à vapeur qui s’adapte sur mon faitout (à revoir sur cet article consacré à la carbonnade à la flamande), aussi, je cuis plusieurs légumes les uns après les autres pour en avoir dans la semaine ou au congélateur.

Carbonnade à la flamande

Marre des plats cuisinés industriels? Pas envie de boire du vin aux pesticides? Je vous propose une recette déjà montrée en octobre 2011 (voir plus bas), mais j’ajoute une petite réflexion préalable…

Des pesticides ont été trouvés dans la quasi totalité des bouteilles analysées, y compris des produits interdits depuis longtemps, dans une enquête relayée par Rue 89, seuls les vins bios sont épargnés. Avec 3% des surfaces cultivées, la vigne concentre 20% du tonnage de produits phytosanitaires… L’enquête de GÉNÉRATIONS FUTURES sur les cheveux des vignerons et des riverains des vignes en Médoc, relayée par Médiapart, est encore plus inquiétante, elle témoigne de l’imprégnation sur plusieurs mois (temps de vie du cheveu) de ces produits. Même si l’échantillon étudié est faible, les résultats sont sans appel. Il y a quelques années, l’équipe de Gilles-Eric Séralini avait retrouvé des pesticides après traitement dans les champs non seulement dans l’urine des agriculteurs (qui s’étaient pourtant protégés, changés et douchés en rentrant chez eux), mais aussi, avec un pic légèrement décalé, dans celle de leurs enfants, qui n’avaient pas été en contact direct avec les produits. Certains cancers spécifiques, des maladies apparentées à Parkinson se multiplient chez les agriculteurs, qui peinent à les faire reconnaître en maladie professionnelle (voir notamment le rapport de l’assemblée nationale et du sénat d’avril 2010, pesticides et santé, p. 128 et suivantes, et le rapport au sénat de Mme Bonnefoy en octobre 2012). Les pubertés précoces (dès 6 ou 7 ans) notamment chez les fillettes de vignerons notamment, et les malformations uro-génitales des garçons d’agriculteurs (deux fois plus que dans la population générale) n’ont encore jamais été reconnues comme maladie professionnelle (normal, ce sont de jeunes enfants, pas des agriculteurs…), et pourtant, plusieurs endocrinologues ont tenté de tirer la sonnette d’alerte.

Carbonade à la flamande

La recette

Alors, pour une alimentation plus saine, voici une recette toute simple, à faire avec du bon bœuf (bio et local si vous pouvez)! Et à la bière, pour éviter le vin (euh… pas sûre que la bière soit beaucoup plus exempte de résidus que le vin).

Article du 16 octobre 2011

Pour cet Octobre, le mois Fritissime, une recette s’imposait, la carbonnade à la flamande… Pour ceux qui ne connaissent pas, c’est une sorte de daube à la bière. Au passage, je vous ai mis une photographie de mes casseroles… En bas, faitout, au-dessus, le compartiment vapeur, ici avec les pommes de terre…

Bon, alors, je change toujours un peu la recette en faisant un mixte entre plusieurs recettes découpées dans des magazines et en fonction des ingrédients que j’ai sous la main…

J’ai fait revenir dans du beurre (vous pouvez aussi utiliser de l’huile… mais nous sommes en pays de beurre) de la viande de bœuf à bourguignon, plus ou moins un kilo et des oignons (3 et demi… parce qu’il m’en restait un demi de mes bouchées aux lentilles roses). Bien faire dorer, ajouter de la farine pour envelopper la viande. Mouiller pour recouvrir entièrement de bière (j’ai mis de la Saint-Omer, mais mettez ce que vous avez, plutôt en blonde, et si vous pouvez en bio). Ajouter une carotte coupée en minces rondelles, un bouquet garni (au moins du laurier et du thym), saler (pas moi), poivrer, et mettre deux cuillères à soupe de cassonade. Au bout d’une heure, ajouter deux tranches de pain d’épices rassis et enduit de moutarde forte (il va se dissoudre dans la sauce à la cuisson). Ajouter un peu d’eau si le niveau a baissé. Au début de la troisième heure, j’ai commencé à éplucher les pommes de terre. Je les ai mises dans le compartiment vapeur du haut, elles prennent ainsi le bon goût du plat, mais vous pouvez aussi les cuire à part… Au bout de 3h (plus ou moins, plus, c’est mieux… ça peut aussi se cuire en deux fois, d’abord deux heures la veille, puis réchauffer doucement et finir la cuisson le jour du déjeuner), c’est prêt, un plat salé/sucré très savoureux…

Pour l’accompagnement, pas de problème, j’avais du choix en bières!

Logo de Octobre, le mois Fritissime Cet article entre dans le cadre de Octobre, le mois Fritissime, organisé par Schlabaya / Scriptural et Élisabeth Bennet, à retrouver sur Facebook : Le lion des Flandres, Tintin, Max Havelaar : vive le mois des 17 provinces! Il s’agit au cours du mois de parler de tout ce que l’on veut en rapport avec les 17 anciennes provinces annexés par Charles Quint et les états de Bourgogne… et qui constituent aujourd’hui à peu près le Nord-Pas-de-Calais, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg.

Des nouvelles des vaches maraîchines de la grole Bagnade

Les vaches maraîchines de la Frole et leur fromageIl y a quelques semaines, je vous ai parlé d’un projet de restaurant financé par Ulule, une plateforme de financement participatif (crowdfunding, littéralement « financement par la foule »). Le projet  a échoué, il a recueilli la somme souhaitée, mais le porteur de projet n’a pas pu le concrétiser (problème du coût de la location du local, en particulier). Les souscripteurs ont été remboursés.

Sur la même plateforme, j’ai aussi soutenu, outre la souscription de quelques livres, un projet d’achat de vaches maraîchines par de jeunes agriculteurs charentais, installés à la Grôle-Bagnade, à Saint-Laurent-de-Céris. Ils souhaitaient recueillir au moins 3000€, le prix de deux vaches, ils en ont eu plus de 4600… Certifiés bio, ils vendent sur plusieurs marchés de la région, notamment au marché de La Grange d’Olga à Confolens. Allez voir leur site, ils ont aussi des porcs Mangalitza, une race alpine à poils longs et bouclés. J’ai reçu la contrepartie de ma participation, une aquarelle, des photos des vaches maraîchines, de la documentation sur la biodynamie (voir aussi Les ignorants d’Étienne Davodeau, où le viticulteur, Richard Leroy, utilise aussi cette technique) et une part de fromage! Bonne chance à eux! Et je suis partante s’ils ont besoin d’un nouveau coup de pouce!

Benoît Biteau, dont je vous ai déjà parlé pour son témoignage lors du procès poitevin des faucheurs volontaires, a aussi des vaches maraîchines, particulièrement bien adaptées aux zones humides… Voir son aventure sur son site.

Les moissons du futur demain sur Arte

Pochette du DVD les moissons du futur de Marie-Monique Robin A ne pas rater demain 16 octobre 2012 sur Arte, à 16h55 et à 20h50, les Moissons du futur réalisé par Marie-Monique Robin (qui a déjà produit le monde selon Monsanto et Notre poison quotidien sur les pesticides), suivi d’un débat. J’ai raté il y a quinze jours l’avant-première lors de l’écofestival de Parthenay, mais en ai beaucoup entendu parler. Il sera question de l’agroécologie, dont Olivier De Schutter rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation à l’ONU a affirmé le 8 mars 2011 (quelques jours avant Fukushima…) que c’était le seul modèle agricole viable sur le long terme… Il en a été déjà question dans tous Cobayes de Jean-Paul Jaud (toujours projeté dans quelques salles d’art et essai). Vers la fin du modèle agricole dominant à la sauce pesticides (et OGM tolérants aux pesticides)??? En attendant, certains agriculteurs commencent à se convertir… plus par peur des maladies (ils ont plus de cancers, de problèmes de reproduction, de puberté précoce chez leurs fillettes, etc.) que par réelle conviction pour certains, mais c’est déjà ça…

Un livre aussi (aux éditions de la découverte) et un DVD dans quelques jours…

Au marché la semaine dernière… chou et poulet

Chou chinois acheté en octobre 2012 Au marché cette semaine, un gros chou chinois, plus digeste je trouve que le chou vert, 1,5€ pièce. Il a fini en trois usages (je n’ai pas pris de photographies): j’ai cuisine le vert des feuilles extérieurs coupées en fines lanières et sautées rapidement à feu vif dans du beurre, bon, pas terrible, le beurre cuit, mais pour une fois, excellent! Le cœur, je l’ai mangé en salade. Et les cotes des feuilles extérieures ont fini dans la soupe… Rien ne se perd… avec un bon lavage, les petites limaces noires sont de retour avec la pluie…

Poulet avant cuisson, octobre 2012 J’ai aussi pris un poulet fermier élevé au grain de la ferme, sans OGM, dans les conditions du bio (sans le label AB néanmoins), à mon producteur habituel… Encore un poulet trop gros qu’il a fallu amputer des cuisses pour le faire entrer dans mon faitout (je les ai mises à cuire avec le reste, découpées, ça rentrait…). J’ai cuisiné une variante du poulet au cidre et aux légumes nouveaux et du coquelet au cidre. J’ai sorti les abats pour la photo, vous voyez, c’est un vrai poulet qui a tous ses morceaux, y compris le cou… à manger avec un petit couteau pointu!

Sur le prix du poulet, puisque j’ai eu des questions suite à plusieurs articles (notamment tous Cobayes de Jean-Paul Jaud), la rémunération des industriels et des producteurs (bio ou industriels), voici un petit tableau que j’ai reconstitué à partir d’un article paru dans le numéro 4789 du 8 août 2012 du Canard Enchaîné, à partir d’un poulet industriel genre ex-Doux et un producteur bio du Gers qui produit 12.000 poulets par an, avec abattoir chez lui, AMAP et vente directe. Cela vous donne une idée de la rémunération de l’éleveur et de l’intégrateur (celui qui fourni les poussins, la nourriture gavée d’antibiotiques -utilisés contre les épidémies et comme stimulateur de croissance- et souvent OGM importé pour le maïs, et récupère le poulet près à abattre). A vous de choisir qui vous préférez rémunérer…

Ligne budgétaire Poulet industriel Poulet bio
Coût de production 2,7 € / kg 2,8 €/kg
Coût de mise en marché 1,3 €/kg
Prix de vente 5,5 €/kgplus les subventions payéespar les impôts 7,5 €/kg
Revenu de l’agriculteur 0,6€ / kg 3,4 €/kg
Marge de l’intégrateur 2,2 € / kg 0 €

J’ai aussi fait un relevé de prix, en direct (marché et monoprix) et sur les sites Drive de grandes enseignes, toutes sur Poitiers… Surprise, le poulet Louet label rouge est beaucoup plus cher chez Géant Casino que le poulet fermier élevé dans les conditions du bio (grains produit sur l’exploitation, pas plus de un traitement antibiotique sur la vie du poulet, durée d’élevage et superficie par poulet), sans le label (voir sur la question de la non-labellisation l’avis de Richard Leroy dans les ignorants d’Étienne Davodeau). Je préfère un poulet élevé dans ces conditions sans le label que le nouveau « bio-industriel » ou « bio-low-coast » que l’on voit apparaître ici et là et qui est plus industriel que bio.

Quant aux poulets industriels sous marque distributeur (maître coq) de Leclerc et Super U, je n’ose même pas imaginer ce que touche l’éleveur par poulet.

Poulet industriel Poulet label rouge Poulet du marché
5,85 (1a) 7,85 (1a) 8,65 (6)
5,2 (2a) 7,16 (1b) 7,6 (7)
3,81 (3d) 7,78 (1c)
3,18 (4a) 9,83 (2b)
6,42 (3d, poulet blanc)
6,77 (3d,poulet jaune)
7,60 (5b)
Moyenne Moyenne Moyenne
4,51 7,63 8,125

Voici le code pour les relevés de prix, en euros par kg, réalisés les 5 et 6 octobre 2012. Pour les supermarchés en commande en ligne, le choix est limité, mais je n’allais quand même pas aller jusqu’au magasin pour relever les prix en rayon. Pour certains, ils ne donnent pas le prix au kilo mais au poulet, j’ai recalculé avec le poids, c’est dingue, des poulets tous au même poids, d’ailleurs… Le prix du poulet jaune (miam, nourri au maïs… aux pesticides et aux OGM) est en général le même que celui du poulet blanc.

– 1: Monoprix centre ville de Poitiers

– 2: Géant casino Poitiers

– 3: Leclerc Drive Poitiers

– 4: Super U Buxerolles (banlieue de Poitiers, pour les lecteurs non locaux)

– 5: Intermarché Buxerolles

– 6: ferme de la Giraudière / Sylvie Debelle à Chabournay (marché bio du vendredi soir square de la République, présente aussi au marché des Couronneries le mercredi et le dimanche), c’est là que je m’approvisionne en général

– 7: Le grand Logis / Julio Cesar Rubio Bartolo à Moncoutant (marché Notre-Dame du samedi), et oui, il n’y a pas que des brodeuses ou le centre de pêche Pescalis, à Moncoutant!

– a: marque distributeur

– b: Loué

– c: Périgord

– d: maître coq

Voitures électriques et méthane du pôle nord, je suis énervée!!!

Civaux, dessin humoristique sur le silicone de la centrale

 

Je regarde très rarement la télé, encore moins le journal télévisé… Exception aujourd’hui, j’allume France 2… Mal m’en a pris, maintenant, je suis énervée par deux sujets successifs, et je ne résiste pas à remettre le dessin fuite de tritium et prothèses PIP, aussi au JT de ce soir… Les lobbyistes des multinationales ont bien travaillé. Qu’est-ce qui me hérisse?

– Les voitures électriques, l’avenir??? Sûrement pas… Car vous les alimentez comment, ces voitures, sinon avec l’électricité des centrales nucléaires, dont celle de ma centrale nucléaire préférée (Civaux)? [enfin, pas trop celle là en ce moment, une tranche sur deux est toujours arrêtée depuis février, bilan décennal puis une sombre histoire de boulons défectueux dans le réacteur]. Comme on n’est pas près de rouvrir les mines d’uranium du Limousin, cette matière première devrait devenir de plus en plus chère si, enfin, on l’exploite dans des conditions correctes de sécurité pour les mineurs et si on le paye au juste prix aux pays où on le « vole » quasiment actuellement (au Niger, entre autres, pour Areva). Et les batteries, vous croyez qu’elles sont « écologiques »? Que le lithium qu’elles contiennent est une ressource durable??? Non, il faut vraiment favoriser les transports en commun et diminuer la consommation des véhicules thermiques… Au passage, interdire le diesel ou le taxer normalement (plus que le super puisque plus polluant avec les particules fines)… Vous savez pourquoi le diesel est subventionné par rapport au super en France? Justement à cause du nucléaire, pour écouler le fuel des raffineries qui n’alimentait plus les centrales thermiques… Au passage, si vous le pouvez, évitez aussi le carburant Super-95 devenu SP95-E10, il contient une part non négligeable (jusqu’à 10%) d’agro-carburants sous la forme d’éthanol, une aberration encore qui entraîne de la déforestation et la conversion de terres agricoles non pour nourrir les gens, mais pour leur permettre de rouler en voiture… Préférez le super 98… un tout petit peu plus cher (moins privilégié par les taxes), mais qui donne une consommation légèrement inférieure. On vit très bien sans voiture en ville…

La broderie pour le concours de Nans-sous-Sainte-Anne en 2012, 4, la vache à lire – Le méthane du pôle nord : là, je n’ai rien compris à l’intérêt de cette exploitation, les risques de tsunami par suite de chutes de glaces ont été soulevés, mais le méthane, vous savez où on le trouve en abondance, ce méthane? Tout simplement « au cul des vaches », et oui, et de tous les ruminants, il y a d’ailleurs une filière pour ce méthane ou biogaz (en faisant fermenter des végétaux comme dans un tube digestif, pas en récupérant le pet des vaches, qui émettent pourtant autour de 75kg de méthane par vache et par an)… C’est aussi le méthane qui est à l’origine des coups de grisous dans les mines de charbon, on peut peut-être le récupérer? Euh, non, ça, c’est une mauvaise idée… le gaz de schiste, c’est aussi du méthane… piégé dans des schistes bitumeux et… du charbon, son exploitation est très polluante et destructrice de l’environnement (voir au Canada et aux États-Unis).

Et pendant ce temps là, le thème des assises du journalisme qui se tiennent depuis hier à Poitiers débattent sur l’indépendance de la presse… en évitant le sujet des groupes de communication et des lobbyistes (super soirée quand même hier soir avec Plantu)…

Allez, un espoir, que le plus de monde possible aille voir tous Cobayes de Jean-Paul Jaud… et la Russie vient d’interdire l’importation sur son territoire du maïs OGM NK 603 (tolérant au round’up) de Monsanto…

Tous cobayes de Jean-Paul Jaud

Affiche de Tous cobayes de Jean-Paul Jaud

Vendredi dernier avait lieu à Poitiers une séance spéciale de Tous Cobayes de Jean-Paul Jaud, en présence du réalisateur et de quelques acteurs régionaux présents dans le film :

– Benoît Biteau, ingénieur agronome, conservateur du patrimoine, conseiller régional… et agriculteur bio en Charente-Maritime (voir une présentation complète avec le procès en appel des faucheurs volontaires à Poitiers et l’aventure de la reconversion de l’exploitation agricole de ses parents sur son site, voir aussi des vidéos ici)

– le père Gourrier, curé (engagé) de l’église Saint-Porchaire à Poitiers (il est aussi chroniqueur dans une émission humoristique sur une grande chaîne de radio nationale… que je n’écoute jamais)

– Bruno Joly, agriculteur en cours de conversion bio à Saint-Gervais-les-Trois-Clochers, qui a redécouvert il y a quelques années les semences paysannes (ici de maïs et de blé « population »), celles que le précédent gouvernement souhaitait taxer parce qu’elles échappent au paiement des semences aux groupes internationaux de vendeur de semences et de produits chimiques… Voir le réseau Inpact, initiatives pour une agriculture citoyenne et territoriale.

Le film (présentation officielle du site J+B séquence, producteur du film :  » Comment se fait-il que les OGM agricoles soient dans les champs et dans les assiettes alors qu’ils n’ont été testés que pendant trois mois sur des rats ? Comment se fait-il que l’énergie nucléaire soit toujours l’énergie du futur alors que les hommes ont vécu Tchernobyl et Fukushima? Les conclusions seraient-elles accablantes ? OGM, Nucléaire : L’homme s’est approprié ces technologies sans faire de tests sanitaires ni environnementaux approfondis alors que la contamination irréversible du vivant est réelle. Serions-nous tous des cobayes ?« .

Mon avis : Jean-Paul Jaud a filmé dans le plus grand secret l’expérience menée pendant deux ans par le professeur Gilles-Eric Séralini sur les effets d’un OGM de maïs (qui lui permet d’être tolérant au roundup) sur les rats… Vous en avez forcément entendu parler ces derniers mois et Monsanto a déjà contre-attaqué en essayant de discréditer cette étude… Alors qu’au siège de l’ONU à Genève, Olivier De Schutter rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation venait le 8 mars 2011 de conclure que le seul modèle agricole viable sur le long terme était l’agroécologie (voir ici, désolée, je n’ai trouvé que la version officielle résumée en anglais, le lien dans le pdf vers la version intégrale multilingue ne fonctionne plus), le tsunami a entraîné trois jours plus tard la destruction de la centrale nucléaire de Fukushima… Dans les deux cas, la folie des hommes (manipulation du vivant pour les OGM, radiations pour des millénaires pour le nucléaire) entraîne des conséquences irréversibles et à long terme… Un public « acquis à la cause », et pourtant, une de mes voisines de fauteuil, d’un certain âge, a découvert seulement ce jour là qu’on était passé à deux doigts de la catastrophe nucléaire au Blayais lors de la tempête de 1999 (la tempête a submergé les installations, l’évacuation de Bordeaux a sérieusement été envisagée)… Ce n’est pas dans le film, mais presque 13 ans après, les travaux de rehaussement de la route d’accès à cette centrale ne sont toujours pas correctement réalisés, comme l’a montré le rapport post-Fukushima. Un film à voir absolument, à faire connaître, en attendant la sortie officielle en librairie du livre du professeur Gilles-Eric Séralini.

Pour aller plus loin :

 

– dimanche 7 octobre 2012 à Vivonne (Vienne) : cinquième fête des cueilleurs de biodiversité, participez à la récolte et à la sélection du maïs population à la ferme de Vaumartin, plus de renseignements sur le site du réseau des semences paysannes [je cherche une possibilité de co-voiturage pour y aller, la gare de Vivonne est un peu loin].

– économisez l’énergie [j’en suis à moins de 180€ par an d’électricité et 80€ de gaz, surtout de l’abonnement à ce niveau, hors chauffage et eau-chaude, collectifs, mais avec une très faible consommation en mètres-cubes].

Si vous voulez allez plus loin dans la démarche et si ce fournisseur est disponible chez vous, changez de fournisseur d’électricité et choisissez Enercoop (recommandé par Jean-Paul Jaud) et arrêtez de financer les centrales nucléaires (enfin, ça sera toujours le contribuable qui paiera le stockage des déchets voire le démantèlement des centrales). 15 à 25% plus cher (d’après le devis que j’ai fait faire), l’engagement à un coût… que je n’ai pas encore franchi [PS : que j’ai franchi au 1er janvier 2013].

 

– mangez bio si vous le pouvez, au moins, vous éviterez les pesticides (revoir dans Severn, Nos enfants nous accuseront les dégâts sur les agriculteurs) et vous pourrez même tester certaines recettes avec des épluchures . Vous serez aussi certain de ne pas manger du poulet ou du bœuf nourri aux maïs et soja OGM, en élevage conventionnel, ce type de nourriture est devenu habituel… voir ici une comparaison du prix du poulet.

le 16 octobre 2012, ne ratez pas sur Arte le reportage de Marie-Monique Robin (présenté le week-end dernier en avant première à l’écofestival de Parthenay) et achetez son livre… Les moissons du future, comment l’agroécologie peut nourrir le monde.
Civaux, dessin humoristique sur le silicone de la centrale
PS: je reviens très vite vous parler à nouveau de ma centrale nucléaire préférée (Civaux), construite sur le karst, ses problèmes avec la sécheresse, avec une petite crue de la Vienne (et une promenade imprévue de carburant radioactif), une fuite de tritium en janvier 2012, la suite de cette fuite (février 2012)…

Défi photo, quelle empreinte laissons-nous

Empreinte, photo des liquidateurs de Tchernobyl, 1, galerie au sol

Le nouveau thème du défi marche / photo de Monique / Bidouillette / Tibilisfil est cette fois-ci « Quelle empreinte laissons-nous »… J’aurais pu vous montrer des empreintes de pas (d’hommes ou d’animaux) fossilisés dans le bitume des trottoirs ou dans la boue au bord de la rivière… J’aurais pu vous parler de l’empreinte carbone ou autre que nous laissons sur terre…

J’ai choisi de vous montrer cette empreinte photographique laissée par les liquidateurs de la centrale nucléaire de Tchernobyl… qui a explosé le 26 avril 1986. Beaucoup sont morts dans les jours, les mois ou les années suivantes, d’autres souffrent toujours de graves cancers. Preuve vivante (morte plutôt) s’il en est de la dangerosité de la radioactivité… A la veille du premier anniversaire de la catastrophe de Fukushima et alors que les incidents continuent à s’égrener dans nos propres centrales nucléaires (mon dernier article sur la vie de nos centrales parlait de Cattenom sur le Rhin et de Civaux près de Poitiers, avec sa désormais célèbre fuite de tritium… dans la nappe phréatique), il s’agissait pour le collectif Sortir du Nucléaire et les organisations amies de rappeler ces catastrophes et de se souvenir des milliers d’hommes qui se sont sacrifiés à Tchernobyl. Sur les 700.000 personnes qui ont participé à la gestion de la catastrophe (25.000 dans les premiers mois, quasiment tous sont morts) puis à la construction du sarcophage (qu’il va maintenant falloir encore renforcer), au moins 25.000 sont morts pour les évaluations les plus basses, 125.000 pour les estimations hautes (et 90% des survivants seraient gravement malades), et l’on ne parle que des liquidateurs, pas des populations.

La mairie de Poitiers avait interdit que des portraits en grand format soient présentés samedi dernier (10 mars 2012) sur la place d’Armes (place Leclerc) et le samedi suivant sur la place du marché près de Notre-Dame-la Grande (place De Gaulle). Au motif, d’après la presse, que ces portraits pourraient choquer les jeunes enfants… Ce ne sont que des photographies avec le nom, la date de naissance et de décès de 270 liquidateurs…

Empreinte, photo des liquidateurs de Tchernobyl, 2, devant Notre-Dame Chaque manifestant a donc pris l’une de ces photographies… Direction Notre-Dame la Grande, pour quelques discours, notamment sur Besson qui s’est dégonflé et n’est pas allé à Civaux pour célébrer la mise en place d’une force d’intervention nucléaire. Il faut dire que cette centrale nucléaire est toujours construite sur le karst, en zone sismique, en aval du barrage réputé indestructible de Vassivière, accumule les incidents ces derniers mois, la Vienne déjà très basse ne va pas améliorer les choses et nous risquons encore de revivre cette année le cycle sécheresse, puis crue de la Vienne qui emporte la jussie qui se développe encore plus dans l’eau chaude, voire une fuite de tritium à cause de bassins de stockage trop sollicités (impossible de jeter le tritium et les déchets chlorés à la rivière si elle n’a pas assez de débit).

Empreinte, photo des liquidateurs de Tchernobyl, 3, rassurez-vous avec les pastis d'iode! Deux clowns du réseau des Deux-Sèvres étaient là pour détendre l’atmosphère… Leur « brigade de rassurage nucléaire » distribuait aux passants des « pastis à l’iode » (des bonbons à la menthe…).

Alors, quelle empreinte laissons-nous pour les générations futures? La demi-vie radioactive (durée après laquelle la radioactivité diminue de moitié) du plutonium 240 (un atome qui n’existe pas dans la nature, pur produit de l’industrie nucléaire) est de 6650 ans, le plutonium 239 et le plutonium 241 ont des demi-vies très différentes, 24.110 ans pour le premier, 14,4 ans pour le second, etc. il y a 19 isotopes du plutonium, tous ont une activité importante de rayonnements alpha, bêta et gamma. Pour qu’un stock de plutonium soit inoffensif ou presque, il faut plusieurs cycles complets, on estime cette durée à 200.000 ans… Une partie de ce plutonium est stockée (souvent en barres, c’est un métal, dans des fûts pas toujours étanches dans le temps), une autre part est intégrée dans le MOX, un combustible qui était présent à Fukushima et que certains experts soupçonnent d’avoir aggravé le problème au moment de la fusion du combustible des réacteurs.

Quelle empreinte les liquidateurs de Tchernobyl laissent-ils sur terre, sans monument commémoratif, niés par les autorités pour qui, officiellement, il y a eu 30 morts par irradiation directe et massive sur le site dans les premières heures, 1.500 morts parmi les habitants des zones les plus contaminées et 2.200 morts parmi les liquidateurs… à multiplier par dix ou cent suivant les experts…

Et demain, qu’en sera-t-il pour les liquidateurs de Fukushima? Il n’y a pas eu de gros incendie ni dissémination massive par explosion, mais nombre de liquidateurs ont mis et mettent encore leur vie en danger, des professionnels du nucléaire, mais aussi des SDF recrutés dans la rue, bien payés jusqu’à ce qu’ils atteignent une dose considérée comme dangereuse (recalculée à 5 fois la dose annuelle maximale autorisée en France pour les travailleurs du nucléaire).

Et pour les pro-nucléaires, et ceux qui répètent que c’est l’énergie la moins chère, n’oubliez pas que:

l’énergie la moins chère est celle que l’on ne consomme pas! Isolons no
s habitations, éteignons les lumières la nuit, éteignons les appareils électriques plutôt que de les laisser en veille, etc.

– en cas de catastrophe nucléaire, il n’y a aucune provision de la part d’EdF, qui a obtenu une loi après Tchernobyl… Elle n’assurera que 91,5 millions d’euros maximum de responsabilité civile… Tchernobyl et Fukushima ont un coût de centaines de milliards de dollars (l’Ukraine aurait déjà dépensé 200 milliards de dollars pour Tchernobyl, 25% de son budget de 1985 à 1991, la Biélorussie aurait dépensé à peu près autant, la Russie refuse de communiquer, il est trop tôt pour chiffrer Fukushima)…

– la cour des comptes a demandé un vrai chiffrage du coût du démantèlement des centrales nucléaires… L’expérience de Brinellis, dont le démantèlement a commencé en 1985, a été évalué en 2005 à presque un demi milliard d’euros, et cela ne concerne pas encore la partie la plus sensible, le réacteur dont on ne sait que faire… A multiplier par 58 réacteurs actifs à eau pressurisée et 10 en cours de démantèlement très partiel (Brinellis, réacteur gaz-eau-lourde, et 9 graphite-gaz arrêtés progressivement après la fusion partielle des coeurs de Saint-Laurent-Nouan dans le Loir-et-Cheren 1969 et 1980)… pour ne compter que le nucléaire civil d’EdF, il faudrait ajouter Phénix et Superphénix. Quant à l’EPR de Flammanville, pour l’instant, il a tant de malfaçons (l’Autorité de sûreté nucléaire / ASN a rappelé dès 2008 à Bouygues comment faire du béton avec du ciment et pas que des cailloux, voir les différentes lettres d’inspection de l’ASN à Flamanville) que ce n’est pas sûr qu’il ouvre un jour, tant qu’il n’est pas chargé en combustible, il ne produit pas de déchet (mais il coûte! jusqu’à présent, il est estimé à 6 milliards d’euros, le double de ce qui était prévu).

– le coût de la prolongation de la durée de vie des 58 réacteurs en activité n’est pas vraiment chiffré… EdF l’a estimé à 50 milliards sur les 25 prochaines années, la cour des comptes est dubitative.

– le coût du stockage et de la surveillance des déchets radioactifs pendant des centaines de milliers d’années n’est bien sûr pas chiffré…la cour des comptes n’a pas pu savoir à quoi correspondaient exactement les 30 milliards d’euros annoncés par l’Andra (agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs).

Un dernier chiffre, ramené en euros constant, la filière nucléaire a déjà coûté en France 228 milliards d’euros, valeur de 2010, d’après la cour des comptes.

SOS cuisine d’Europe centrale…

Deux bières allemandes Ma moyenne surface de proximité a beaucoup moins de bières allemandes que de bières belges…

Le château de Schönbrünn à Vienne en Autriche en 1993, 2, de plus près

Ceci étant, pour ce mois de mars, mois de l’Europe centrale organisé par Schlabaya, j’aimerais bien préparer quelques recettes d’Europe centrale, je me souviens avoir mangé d’excellents goulashs et de ces sortes de gros raviolis farcis au fromage blanc sucré que l’on mange aussi en Ukraine… Le week-end dernier, j’avais le bœuf, mais pas le paprika, du coup, je me suis fait un bœuf-carottes…

Je vous lance donc deux appels:

– aux amis poitevins : où trouver ici du bon paprika, si possible bio ancienne norme** ou de provenance garantie sans trop de pesticides* (genre label contrôlé, mais les AOC ne sont pas des garanties, voir ici pour le beurre Charente-Poitou ), et j’aimerais aussi du trouver du paprika fumé, mais ça ne va pas être facile…

– à tous : je suis à la recherche de recettes que vous auriez testées, j’en ai plein les livres de cuisine ou sur les sites spécialisés en ligne, mais quand pour une même recette, le temps de cuisson varie de 90 minutes à 3h, j’ai des doutes! Il faut aussi que la recette soit adaptable au régime sans sel, donc pas de conserve (mais les ingrédients sont souvent substituables avec des surgelés, certaines marques présentent leurs ingrédients surgelés sans aucun additif, d’autres les salent ou ajoutent d’autres ingrédients, mais j’ai l’habitude du rayon et des étiquettes…), ni de lardons, pas trop de fromage, etc… Je cherche donc des recettes que vous avez essayées vous-même, avec éventuellement vos modifications…

C’est parti, le marché, c’est demain (samedi) matin… premiers essais de cuisine ce week-end?

PS: depuis cet article, j’ai cuisiné:

– des pierogi aux pommes de terre et au fromage frais

*Je suis difficile, mais éviter les résidus de pesticides, c’est aussi limiter les risques de réactions immunitaires, et c’est important pour ma santé… Depuis que je fais attention aux pesticides et autres résidus chimiques, aux métaux lourds (éviter en particulier les poissons carnivores de fin de chaîne alimentaire, comme la roussette, le thon ou le panga, ce dernier posant en plus des problèmes de conditions d’élevage), aux conservateurs divers et variés (de toute façon, les plats préparés de l’industrie agro-alimentaire sont trop salés pour moi), aux produits de beauté (aucun, c’est plus simple, beaucoup ont des composants aux effets mal connus qui passent la barrière de la peau), je ne suis quasiment plus jamais malade, et n’ai pas décompensé mes problèmes endocriniens. Et oui, beaucoup de ces produits sont des perturbateurs endocriniens certains ou probables et peuvent entraîner des réactions immunitaires, les seuils de toxicité et surtout leurs interactions (effet cumulatif ou multiplicateur) ne sont pas connus, autant s’en passer chaque fois que c’est possible. Bon, moi aussi, j’ai cumulé les éléments bénéfiques, déplacements à pied en majorité, 5 à 10 km par jour, c’est bon pour la santé, pour le moral et cela évite de croiser les microbes qui trainent dans les transports en commun aux heures de pointe, aération régulière de l’appartement, pour finir d’évacuer ce qui peut se libérer des colles et autres meubles en aggloméré, même s’ils ont plus de 15 ans, ils peuvent encore libérer des composants pas sympas, etc. Et mon système immunitaire s’est peut-être aussi calmé…

** Pour le bio, attention, il y a bio et bio… Les nouvelles normes sont carrément laxistes… Un insecticide certifié « bio » reste un insecticide… qui tue les insectes et la biodiversité! Une production qui privilégie la lutte intégrée, en associant les espèces, en favorisant les prédateurs naturels (haies pour les hérissons et certaines espèces de chauve-souris, par exemple) sera toujours préférable à du bio qui tue les insectes. Il faut se méfier des agriculteurs nouveaux convertis (surtout s’ils adhèrent à la FNSEA , le syndicat productiviste et majoritaire), du bio intensif, privilégier des circuits courts, ceux qui proposent de visiter leur exploitation, ont une vraie démarche environnementale et ne font pas le choix de surfer sur une vague à la mode… Et bien sûr, bannir le bio importé de loin, d’Afrique ou d’Amérique, pour des produits hors saison, que l’on peut trouver ici quelques mois plus tard… Oui à la banane certifiée importée, non aux haricots verts « bios » du Brésil à noël… Quant aux AOC (appellation d’origine contrôlée) et aux IGP (Indication géographique protégée), je ne leur fais qu’une confiance très limitée… Tous leurs décrets et arrêtés sont en ligne sur Légifrance, à lire attentivement avant consommation… Le jambon de Bayonne qui peut être produit à partir de porcs élevés dans une porcherie industrielle de Chauvigny (dans la Vienne, à plus de 380 km de Bayonne… le « grand sud-ouest » du décret est vraiment très grand), non merci! Il vaut mieux privilégier des productions mieux contrôlées, plus restrictives, notamment sur l’élevage des animaux en attendant l’étiquetage « élevé sans OGM » (la nourriture OGM est pour l’instant interdite en bio)… Les labels rouges sont souvent plus restrictifs, mais il faut aussi lire leur cahier des charges pour savoir ce que l’on mange au final… Pas d’achat de bio de super-marchés, ils ne respectent pas les producteurs et achètent du bio calibré à des producteurs de « bio intensif », cultivé au goutte à goutte etc.

Plus cher, me direz-vous? Par rapport à l’agro-industrie des plats préparés, non, même parfois beaucoup moins cher (cf. soupe en brique infâme contre soupe de légumes de saison). Par rapport à la culture et à l’élevage intensif? Non pour les légumes de saison en circuit court au marché (attention aux marchands qui approvisionnent aux halles centrales) ou en paniers livrés, oui pour la viande, mais il ne faut pas oublier qu’un bon poulet est élevé beaucoup plus longtemps qu’un poulet de batterie (42 à 45 jours pour ces derniers, 81 à 90 jours pour certains labels rouges, jusqu’à 112 jours dans certaines AOC) dans un espace beaucoup plus grand, idem pour les autres bêtes…

Et tout le bio n’est pas forcément bon, il peut y avoir des micro-moisissures, qui peuvent être aussi toxiques… que les fongicides! Le risque est plus limité avec les circuits courts et la consommation rapide.

Et je ne suis pas non plus une intégriste du bio, je boirai les deux canettes de bière , même si je ne sais rien de la provenance et des conditions de culture du blé, de l’orge et du houblon qui la composent… mais au moins, la législation européenne interdit les conservateurs dans la bière! Contrairement au vin qui, même bio, contient des sulfites pour éviter son oxydation, quelques producteurs commencent à en mettre moins -en bio, la limite est plus restrictive- ou plus du tout, voir à nouveau les ignorants d’Étienne Davodeau.

Procès en appel des faucheurs volontaires d’OGM à Poitiers…

Janvier 2012, manifestation et stand lors du procès en appel des anti-OGM

Edit de 20h le 16 février 2012 : les faucheurs volontaires dont il est question plus bas, relaxés en première instance, ont été hélas condamnés en appel (voir plus bas…). Rendez-vous en cours de cassation?

Voici un long article sur un combat de longue haleine, loin d’être terminé, et qui demande une vigilance de tous les jours… L’article est long, mais j’espère que quelques-uns de mes lecteurs le liront en entier… et je reviendrai sans doute prochainement sur certains sujets, n’hésitez pas à suivre les liens.

Alors que le conseil d’État a annulé en novembre 2011 l’interdiction du maïs Monsanto 810 en France, des faucheurs volontaires ont détruit des semences prêtes à partir dans les champs sur un site de Monsanto dans l’Aube (voir l’article du Monde); le gouvernement a promis de reprendre un arrêté de moratoire avant les semis de printemps, cela reste toujours en attente… (il dit vouloir le prendre le plus tard possible),

… alors que wikileaks (télégramme 07PARIS4723 daté du 14 décembre 2007) a révélé une correspondance de l’ambassadeur des États-Unis en France prônant une riposte ferme au cas où la France suspendrait à nouveau l’autorisation des OGM en France (pour faire un exemple et éviter que d’autres Européens ne prennent les mêmes mesures),

…alors que BASF renonce aux recherches sur les pommes de terre OGM en Europe… car les organismes génétiquement modifiés (OGM) y sont trop mal vus (l’article du Monde),

… alors que les semences seront désormais taxées, et oui, plus le droit de faire ses propres semences (que l’on soit agriculteur ou même jardinier amateur!) en « lésant » les sociétés de biotechnologies qui ont tentent de mettre la main sur le génome et brevètent le vivant qui devrait être le bien de tous… même si vous faites vos semences, vous devez payer et cela sera reversé à ces firmes… (voir la loi n°2011-1843 du 8 décembre 2011 relative aux certificats d’obtention végétale, heureusement encore en attente de décrets, voir ici les article concernés dans le code de la propriété intellectuelle),

… alors que les producteurs d’OGM tentent de faire admettre en droit européen la coexistence: les deux types de cultures pourraient cohabiter, et pour éviter que le miel soit contaminé comme cela a été le cas en Allemagne, les apiculteurs n’auraient pas le droit de mettre leur ruche à moins de 3 km d’un champ d’OGM… et pourquoi pas l’inverse??? Les apiculteurs n’ont rien demandé, alors, il serait plus logique d’interdire la plantation d’OGM à moins de 3 km des ruches, surtout que les champs de Mon 810 par exemple sont plein d’herbicides et de round’up suspecté d’être toxique pour les abeilles, le but étant de rendre le maïs insensible au désherbant pour en arroser le champ (en Amérique du Nord, cela a entraîné une augmentation continue de ces produits sur ces champs OGM, les mauvaises herbes devenant très vite résistantes aux produits chimiques)…

…a eu lieu à Poitiers le 13 janvier 2012 le procès en appel de huit faucheurs volontaires (sur 150 ayant participé à l’opération) accusés d’avoir, à Valdivienne et Civaux (oui, à l’ombre de ma centrale nucléaire préférée), fauché des parcelles d’essais de maïs OGM Monsanto 810, le 15 août 2008. Ils avaient été relaxé en première instance (procès le 14 juin 2011, délibéré rendu le 28 juin 2011) sur des bases strictement juridiques, sans que le tribunal examine les questions de fond… le parquet avait fait appel au dernier moment… Edit de 20h le 16 février 2012: la cour d’appel de Poitiers les a condamnés à des jours-amendes, avec sursis pour 5 d’entre eux, fermes pour 3 autres (« récidivistes », dont José Bové et François Dufour), et à de lourds dommages et intérêts à verser à Monsanto et Idémaïs.

Le comité vigilance OGM 86 (qui réunit aussi bien des écologistes, des agriculteurs que des défenseurs des consommateurs, dont la Confédération paysanne, la Biocoop, Vienne Agrobio, Greenpeace, l’UFC Que Choisir, les Amis de la Terre, etc.) avait organisé la veille au soir un grand débat à la maison du peuple à Poitiers (pleine à craquer…), sorte de répétition générale pour les témoins appelés à la barre le lendemain, soit par ordre d’intervention et Pierre-Henri Gouyon. À la fin de la soirée, sept des huit inculpés, dont José Bové et François Dufour, vice-président Europe-écologie-les-Verts du conseil régional de Basse-Normandie, sont venus se présenter sur scène. Le jour du procès, le maire n’a pas osé faire enlevé leur stand, même s’ils vendaient sur la voie publique des boissons alcoolisées… à savoir un très bon vin chaud à base de vin bio… Et le soir a eu lieu une grande soirée au Plan B. Voici donc un bref aperçu de la conférence… toujours par ordre d’apparition.

Un message de Stéphane Hessel

Stéphane Hessel (l’auteur de Indignez-vous!) aurait pu venir au procès, mais il était soufrant. Il a fait passer un message enregistré (vu à la conférence, mais refusé au tribunal) : vous pouvez le voir sur le site de la Nouvelle-République.

L’avis d’un élu, Benoît Biteau. Que vaut l’AOC beurre Charente-Poitou???

Ingénieur agronome, conservateur territorial du patrimoine, Benoît Biteau est élu au conseil régional de Poitou-Charentes, chargé de l’agriculture. Il y a quelques années, il s’est mis en disponibilité de son poste de conservateur pour reprendre la ferme de son père à Sablonceaux près de Royan… 180 ha, dont 120 de maïs qui consommaient en eau l’équivalent d’une ville de 70.000 habitants. Avec son frère et un autre associé, ils ont repris l’exploitation, reconvertie à l’agriculture biologique avec une partie en vignes, une partie en cultures maraîchères et le reste (les anciens maïs) en polyculture et élevage notamment de vaches maraîchines… Voir l’aventure de cette reconversion sur son site. En 2011, cinq ans après la reprise, il y a eu zéro irrigation, et depuis le début, ils ont replanté des hectares de prairies et des milliers d’arbres… Il a expliqué sa démarche, et au passage, sérieusement égratigné le beurre AOC (appellation d’origine contrôlée) Charente Poitou, produit avec du lait de vaches nourries au maïs venant de partout et au colza OGM. Intriguée, je suis allée vérifier le décret de cette AOC… En effet, l’AOC du Beurre Charente Poitou et du beurre AOC des Deux-Sèvres, définis dans le même décret du 29 août 1979 publié au Journal officiel du 31 août 1979 mériterait un sérieux nettoyage pour avoir la moindre crédibilité. Les seules contraintes sont la zone d’élevage et d’implantation des usines de transformation (très très large, beaucoup plus que la région administrative), rien sur l’alimentation, la race des vaches, etc. La seule mention sanitaire? A l’article 2, les vaches doivent être soumises au dépistage de la tuberculose et de la brucellose… et le lait et la crème utilisés doivent être pasteurisés, la crème doit subir une maturation biologique. Je comprends mieux pourquoi je n’ai jamais trouvé de beurre différent des beurres pasteurisés ordinaires… Faudra-t-il se battre pour une révision des règles de cette AOC ? (sur un sujet voisin, voir les ignorants d’Étienne Davodeau, où Christian Richard explique pourquoi il est sorti de l’AOC d’Anjou où il est vigneron)…

Les OGM pour quoi faire ? par Jacques Testart

Jacques Testart retrace sa carrière, depuis le traitement des vaches pour qu’elles produisent plus de lait (alors que l’Europe s’acheminait vers la surproduction et les quotas laitiers), puis la conception des « bébés éprouvettes ». Il rappelle que si la fécondation in vitro pose des questions d’éthiques directes ou dérivées (que fait-on des embryons surnuméraires?), elle répond à une attente des parents stériles, alors que personne ne demande d’OGM à part les producteurs de semence et de produits chimiques.

OGM : une coexistence possible ? par Pierre-Henri Gouyon

Si vous écoutez (en direct ou comme moi en différé) la Tête au carré sur France Inter, vous l’entendez parfois le vendredi. Cet ingénieur agronome, docteur en génétique, aujourd’hui professeur au muséum national d’histoire naturelle (voir son long CV sur le site du Muséum), à l’AgroParisTech et à Sciences Po (Paris), spécialiste notamment de génétique des populations, a exposé le problème posé par le brevetage des semences, qu’elles soient OGM ou non, la conséquence sur la perte de diversité par rapport aux semences paysannes (réalisées sur la ferme), mais aussi l’enjeu financier pour le semenciers qui sont aussi souvent les fabricants d’herbicides et de pesticides… Il ne s’agit pas de faire mieux vivre la planète, d’avoir des rendements meilleurs, mais de contrôler la vente des semences et des pesticides. Il a aussi exposé les risques de contamination sur la même espèce, mais aussi sur les espèces voisines (c’est peu le cas pour le maïs, mais un fléau pour le colza). Il a montré en quoi Monsanto exerçait son lobbying partout (auprès du gouvernement américain, de a communauté européenne) en plaçant ses dirigeants aux postes clefs, en quoi l’équivalence en substance (une plante OGM serait identique à une autre plante non OGM car elle a quasiment le même génome… est une escroquerie… sur ce raisonnement, les vaches folles sont aussi des vaches comme les autres), le danger de la coexistence des deux types de cultures (voir plus haut en introduction).

Je n’ai plus de place pour vous parler du débat, mais les questions soulevées reviendront sans doute aussi ici…

PS : je vous recommande le film tous cobayes de Jean-Paul Jaud