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Béliers de Grímur Hákonarson

affiche de Béliers de Grímur HákonarsonJe suis allée voir Béliers, de Grímur Hákonarson, lors de sa sortie il y a un mois. Il a reçu le prix Un certain regard au festival de Cannes 2015.

L’histoire : en Islande, un concours d’éleveurs de moutons oppose notamment deux frères sexagénaires et célibataires, Gummi [Sigurður Sigurjónsson] et Kiddi [Theodór Júlíusson], fâchés depuis 40 ans, mais qui habitent à quelques dizaines de mètres l’un de l’autre. Kiddi gagne le concours, mais son frère soupçonne l’apparition d’un cas de tremblante du mouton dans son élevage et le dénonce aux services vétérinaires. Les tests sont positifs, tous les moutons de la vallée doivent être abattus. Kiddi tente de résister, alors qu’en apparence, Gummi se soumet…

Mon avis : l’Islande en été ou au printemps, c’est séduisant… L’hiver est plus rude. Les polars et autres romans islandais nous ont habitués au blizzard, mais dans ce film, il prend toute sa matérialité, dans une longue scène qui a fait frissonner les spectateurs (ah la suggestion!). Deux méthodes de réchauffement pour l’hypothermie sont montrées avec toute leur ampleur dramatique, le bain chaud et le peau à peau dans un igloo de fortune… Le film ne révèle pas la cause de la fâcherie des frères, mais montre sa ténacité. La dure condition des éleveurs aussi, des éleveurs traditionnels qui refusent, comme dans d’autres contrées islandaises, de doper leurs bêtes aux hormones. Mais le débat fait rage entre eux: reconstruire un élevage? Partir et reconstruire sa vie ailleurs? Tenir tête aux services vétérinaires. Je me souviens d’un cas d’épizootie de fièvre aphteuse dans le Confolentais, apparue avec des moutons importés illégalement d’Angleterre par un éleveur, les charniers étaient recouverts de chaux avant d’être enterrés dans de grandes fosses sur place, les voitures roulaient dans les pédiluves (euh… pédiluves pour les roues???) de désinfectant en entrant dans la zone, mais les médias n’avaient pas vraiment abordé les conséquences à plus long terme pour ces éleveurs (pas plus que pour ceux touchés par la vache folle ou ceux qui aujourd’hui luttent contre la grippe aviaire).

Allez voir ce film si possible au cinéma plutôt que d’attendre son passage en DVD ou à la télévision, la grande scène dans le blizzard mérite d’être sur grand écran enrobé du son de la tempête… Le dernier plan aussi ne doit pas donner toute sa force sur petit écran… Allez, vite, au cinéma!

Des nouvelles des vaches maraîchines de la grole Bagnade

Les vaches maraîchines de la Frole et leur fromageIl y a quelques semaines, je vous ai parlé d’un projet de restaurant financé par Ulule, une plateforme de financement participatif (crowdfunding, littéralement « financement par la foule »). Le projet  a échoué, il a recueilli la somme souhaitée, mais le porteur de projet n’a pas pu le concrétiser (problème du coût de la location du local, en particulier). Les souscripteurs ont été remboursés.

Sur la même plateforme, j’ai aussi soutenu, outre la souscription de quelques livres, un projet d’achat de vaches maraîchines par de jeunes agriculteurs charentais, installés à la Grôle-Bagnade, à Saint-Laurent-de-Céris. Ils souhaitaient recueillir au moins 3000€, le prix de deux vaches, ils en ont eu plus de 4600… Certifiés bio, ils vendent sur plusieurs marchés de la région, notamment au marché de La Grange d’Olga à Confolens. Allez voir leur site, ils ont aussi des porcs Mangalitza, une race alpine à poils longs et bouclés. J’ai reçu la contrepartie de ma participation, une aquarelle, des photos des vaches maraîchines, de la documentation sur la biodynamie (voir aussi Les ignorants d’Étienne Davodeau, où le viticulteur, Richard Leroy, utilise aussi cette technique) et une part de fromage! Bonne chance à eux! Et je suis partante s’ils ont besoin d’un nouveau coup de pouce!

Benoît Biteau, dont je vous ai déjà parlé pour son témoignage lors du procès poitevin des faucheurs volontaires, a aussi des vaches maraîchines, particulièrement bien adaptées aux zones humides… Voir son aventure sur son site.