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Des clous pour aveugles devant la gare à Poitiers? N’importe quoi!

Poitiers, le rond-point de la gare pour aveugles kamikazes, 1, montage de quatre vues Alors que, comme annoncé hier, je prépare un gros article pour mardi prochain (25 octobre 2011) sur Poitiers ville inaccessible aux personnes en situation de handicap (et aussi aux personnes âgées ou qui ont des poussettes), un article paru dans Centre Presse hier matin m’a fait bondir! (je ne mets pas de lien direct sur l’article car il n’est accessible gratuitement que le jour de parution) « Les nouvelles « zone 30 » ou « zone de rencontre » donnent la priorité aux piétons« . Il est précisé plus loin dans l’article, que les zones de rencontre sont des zones à 20 km/heure. Dans les zones « 30 » la matérialisation des passages piétons devrait rester exceptionnelle. La base de l’article était une altercation entre un automobiliste et un piéton rue de la Tranchée à Poitiers, en zone 30, l’article se voulait pédagogique. Je ne sais pas pourquoi ensuite, l’élue interrogée, Éliane Rousseau, adjointe à l’Espace public, a dérivé sur la gare :

Je cite : A la gare, des passages sont indiqués par des clous au sol: « ils sont destinés aux personnes atteintes de cécité. » [dixit donc Mme Rousseau, selon le journaliste].

Ni une, ni deux, ce matin, je suis sortie avec mon appareil photo et mon mètre-ruban. Cela serait bien si les élus savaient de quoi ils parlaient et si les journalistes avaient un minimum d’esprit critique et allaient vérifier la réglementation. La personne aveugle ou malvoyante qui voudrait traverser en face de la gare a toutes les chances de se faire écraser, de ne pas trouver les clous qui ne sont pas face à face, de se vautrer dans le piquet anti-voiture en plein milieu du passage et de ne pas pouvoir aller d’un point à l’autre… vu que l’espacement de ces clous est de 63 à 66 cm. Si cette personne a un chien-guide, il refusera de traverser, puisqu’il est dressé à franchir des passages protégés à zébras. Si la personne est amblyope mais distingue néanmoins les contrastes de couleur, elle n’a aucune chance de les repérer. Quant au piéton normal, il risque sa vie dès la nuit tombée, les automobilistes ne les voient pas et dès que le trafic le permet, ne roulent jamais à 30km/h! Et les chiens d’aide pour personnes en situation de handicap mental et/ou physique (du type de ceux de Handi’chien) sont aussi « bêtes » que les chiens guides pour aveugles… ils sont dressés pour ne pas traverser en dehors des passages protégés à bandes contrastées!

Poitiers, le rond-point de la gare pour aveugles kamikazes, 3, traversée dangereuse Voici une idée des obstacles, photo prise un peu après 18h ce soir… Il faut contourner le taxi, tenter de trouver la bande podotactile aussi appelée bande d’éveil de vigilance, BEV en jargon, (impossible à trouver ici je pense), réussir à traverser le terre-plein, rejoindre l’autre passage qui amène sur un second terre-plein à partir duquel vous pourrez rejoindre le trottoir d’en-face.

Poitiers, le rond-point de la gare pour aveugles kamikazes, 4, traversée option 2 Il existe d’autres parcours plus simples pour rejoindre le trottoir côté ville, en face de la gare, par exemple traverser un peu plus loin sur la gauche ou la droite, sans passer par le terre-plein central, mais il n’y a aucun guidage pour les trouver, également des clous très espacés, et une forêt de piquets bas pour éviter aux automobilistes de passer… sans oublier évidemment un piquet au centre de chaque passage soit-disant protégé. Cette photographie de ce matin vers 8h15 vous montre aussi comme le piéton serait fou de vouloir tenter de traverser ailleurs que dans les clous…

Poitiers, le rond-point de la gare pour aveugles kamikazes, 5, un passage moins inaccessible Les seuls passages protégés au sens du code de la route accessibles aux personnes handicapées pourraient presque ressembler à celui-ci : au niveau du trottoir, le passage est surbaissé pour les fauteuils roulants, il est signalé par une bande d’éveil de vigilance (ou bande podotactile) « conformément aux indications de la norme P98-351 » (modifiée en août 2010, qui définit sa position perpendiculaire à la chaussée, à 50 cm de celle-ci, en contraste par rapport aux couleurs du trottoir, etc.). Le passage protégé répond également à des normes qui définissent la largeur et la longueur des bandes, le contraste avec la chaussée, l’espacement entre les bandes (arrêté du 16 février 1988, modifié). Si des barres verticales sont nécessaires pour empêcher les voitures de se garer sur ces passages, alors ces barres doivent mesurer au moins 1,20 m de haut (les barrières sur la photographie ne sont absolument pas aux normes, c’est un passage protégé un peu plus loin de la gare, sur le boulevard Pont-Achard), avec le haut signalé en contraste par rapport à la barre et au fond général.

Poitiers, le rond-point de la gare pour aveugles kamikazes, 2, bandes de guidage sur le parvis Quelques derniers détails… des bandes de guidage presque aux normes devant la gare (même si le matériel posé est de mauvaise qualité, très dégradé juste après quelques mois) qui mènent à la tête de taxi…

L’aménagement de cette traversée est donc tout sauf accessible aux personnes aveugles ou mal-voyantes, et des clous espacés de plus de 60cm non reconnus dans le code de la route comme une traversée protégée ne sauraient les guider quand bien même ils les trouveraient! J’en ai un peu assez que l’on essaye de faire gober de telles inepties aux lecteurs de la presse quotidienne… Et n’oubliez pas, rendez-vous mardi 25 octobre 2011 pour aller de la gare de Poitiers au centre ville et traverser la nouvelle place devant l’hôtel de ville avec plusieurs options, handicap moteur (ça vaut aussi pour les poussettes pour enfant ou de marché), visuel (y compris pour les personnes âgées valides mais qui ont, âge oblige, un champ visuel moins large), mental (ou tout simplement un étranger qui aura bien du mal à se repérer)…

PS: Lien direct vers ce nouvel article : Poitiers ville inaccessible

Pour en savoir plus sur le handicap visuel et les adaptations possibles des chaussées et un peu plus :

– voir le site du CERTU à Lyon, organisme qui s’occupe d’équipements techniques et d’adaptations de l’espace public ou privé… Ils ont aussi une page très bien faite sur les zones 30… et un document sur la mise en place des bandes d’éveil et de vigilance.

– voir le site de la Confédération Française pour la Promotion Sociale des Aveugles et Amblyopes et particulièrement la page sur les passages protégés.

– les sites labellisés tourisme et handicap dans la Vienne (la liste reste limitée, ce qui montre l’effort restant à faire, aucun hôtel de la commune de Poitiers, par exemple, et seulement deux près du Futuroscope)!

– l’attraction (en supplément du droit d’entrée, gérée par une association mais à imposer à tous les élus de Poitiers) les yeux grands fermés au Futuroscope près de Poitiers (voir aussi le dossier de presse 2010 de l’attraction)…

– la loi n° 2005-102 du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées

Les noces de Poitiers de Georges Simenon (et les aléas du forum)

Poitiers, le forum de la médiathèque, défense de bouger les sièges et robot en panne J’avais cru que le nouveau forum criard de la médiathèque de Poitiers se voulait un espace convivial… Une affichette a douché mon « enthousiasme » lors de ma dernière visite…  » Pour des raisons de sécurité / ne déplacez pas les sièges / n’en ajoutez pas « . Ah bon, je croyais quand même que c’était modulable, et je ne vois pas où est le problème de sécurité si on les bouge… l’espace nouveau est déjà hors norme pour les personnes en situation de handicap visuel ou mental du fait de l’encombrement et du mélange de couleurs pour la seconde catégorie, les tapis et la plupart des nouveaux sièges sont inaccessibles aux personnes en fauteuil roulant, et la boucle magnétique semble mal installée et empêche le fonctionnement de certaines prothèses auditives (pour tester, c’est facile, pas besoin de faire venir un technicien, allez chercher à l’office de tourisme ou dans le service qui en a hérité l’un des casques de l’installation des Promenades électro-magnétiques de Christina Kubisch, vous entendrez ce qu’entend un sourd équipé de prothèses utilisant des boucles magnétiques). Quant aux super robots – automates d’emprunt (que je refuse d’utiliser), deux sur trois sont déjà en panne, et ce depuis au moins trois semaines maintenant… Allez, ne soyez pas grognon, la nouvelle banque d’accueil a un comptoir surbaissé, en fauteuil, c’est pas mal, déjà. Oh, je sais, vous ne pourrez pas vous approcher, le concepteur a juste oublié de prévoir un dégagement pour que vous puissiez passer les genoux! J’arrête là, je prépare pour les prochains jours une petite promenade dans Poitiers avec tous ses obstacles pour tous les handicaps qui inclura… les toilettes handicapées derrière le forum. Un peu de patience pour cette visite édifiante…

Couverture de Les noces de Poitiers de Georges Simenon pioche-en-bib.jpgPassons au sujet du jour… J’ai lu dans le passé beaucoup de Simenon, j’ai cherché à la médiathèque un titre que je n’avais pas lu (ou du moins dont je ne me souvenais pas) pour Octobre, le mois Fritissime.

Le livre : Les noces de Poitiers de Georges Simenon, collection Folio policier, n° 385, éditions Gallimard, 2005 (édition originale en 1946), 172 pages, ISBN 9782070309304.

L’histoire : dans un hôtel près de la gare de Poitiers entre les deux guerres. Avec quelques membres de leurs familles, Gérard Auvinet, 20 ans, et Linette fêtent leur mariage, désapprouvé par tous… et notamment par la mère de Gérard, veuve sans ressources qui comptait sur l’aide financière de son fils. Au dessert, ils s’éclipsent, direction Paris, Linette est enceinte,impossible de cacher cette grossesse à Poitiers, ils comptent sur la grande ville où ils logeront dans un petit hôtel et où Gérard a trouvé un petit boulot mal défini et mal payé comme secrétaire du romancier Jean Sabin, en fait de la ligue qu’il a fondée, un de ces mouvements d’extrêmes droites qui ont fleuri après la première guerre mondiale. Toujours juste, très juste, côté budget, Gérard réussira-t-il à se faire une place à Paris, à faire vivre sa femme, à rembourser ses dettes (ne serait-ce que les frais du mariage…), à arrêter de vivre dans le mensonge?

Mon avis : d’après ce que j’ai lu, ce roman est assez autobiographique, en 1922 et en quittant Liège, Simenon était devenu l’homme à tout faire de Binet-Valmer, publiciste d’extrême droite à la tête d’une ligue d’anciens combattants. Ceci dit, c’est loin d’être mon Simenon préféré… Il ne va pas assez loin dans le démontage du fonctionnement de cette ligue (l’argent des donateurs détourné au profit des ses fondateurs), le personnage de Gérard manque d’épaisseur dans sa lâcheté, son manque de courage pour avouer (à sa femme, à sa mère, à lui-même) l’échec de sa nouvelle vie parisienne. De Georges Simenon, voir aussi L’horloger d’Everton.

Logo de Octobre, le mois Fritissime Cet article entre dans le cadre de Octobre, le mois Fritissime, organisé par Schlabaya / Scriptural et Elizabeth Bennet, à retrouver sur Facebook : Le lion des Flandres, Tintin, Max Havelaar : vive le mois des 17 provinces! Il s’agit au cours du mois de parler de tout ce que l’on veut en rapport avec les 17 anciennes provinces annexés par Charles Quint et les états de Bourgogne… et qui constituent aujourd’hui à peu près le Nord-Pas-de-Calais, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg.

Le temple protestant de la rue des Ecossais à Poitiers

Poitiers, le temple protestant tel qu'il était de 1875 à 1944

Le premier temple protestant de Poitiers a été détruit après la Révocation de l’édit de Nantes. Un second temple de style néo-gothique fut construit en 1873 et inauguré en 1874. C’est celui que l’on voit sur cette carte postale. Comme le monument aux coloniaux, la gare, les escaliers de la gare et d’autres immeubles du quartier, il fut détruit dans le bombardement des alliés (notamment anglais) dans la nuit du 12 au 13 juin 1944. Seule fut sauvée la Bible qui se trouvait, d’après les témoignages, sur la table de communion.

Poitiers, la façade du temple protestant La reconstruction, financée notamment par les paroissiens et une indemnisation des dommages de guerre, a été confiée aux architectes Lucien et Charles Martineau (dont je vous ai déjà parlé notamment pour la chambre de commerce et trois autres immeubles de Poitiers, dont celui situé dans la même rue que le Temple). Il fut dédicacé le 3 mai 1951. Mes photographies datent de juin 2011.

Poitiers, la façade du temple protestant vue de l'autre côté Le voici de plus près dans l’autre sens…

Poitiers, le portail du temple protestant Il est tout simple, avec un portail sans aucune décoration.

Défi photo : des enseignes

Enseigne de La maison de Papier à Poitiers En prévision d’un éventuel futur défi photographique de Monique / Bidouillette / Tibilisfil, j’avais fait il y a quelques semaines des photographies d’enseignes à Poitiers. Puis Monique a mis son blog en veille… Aujourd’hui, la mise en place de l’enseigne de la Maison de papier (dont je vous ai montré la façade dans la rue de la Cathédrale à l’occasion du défi des potagers urbains) est l’occasion de mettre à jour et de publier cet article préparé il y a déjà un moment. Elle est l’œuvre de Olivier Monteil, comme les trois suivantes dans cet article…

Poitiers, enseigne, 01, Arsène couture rue Scévole de Sainte-Marthe Je continue par une enseigne que j’admire régulièrement sans avoir jamais testé le service, contrairement à la plupart des enseignes suivantes… Arsène Couture a choisi de promouvoir son activité avec une bobine, du fil et une aiguille. Cette enseigne se trouve rue Scévole de Sainte-Marthe, une petite rue tout en haut à droite quand on entame la Grand’Rue en partant de Notre-Dame-la-Grande.

Poitiers, enseigne, 05, le loup blanc Grand rue Un autre magasin de jouets, plutôt style jeux anciens, boîtes à musique et petits objets de décoration à l’angle de la Grand’Rue et de la rue Riffault. J’aurais pu la prendre pour les animaux qui ne bougent pas.

Poitiers, enseigne, 02, Roberte et Lucienne rue Bourcani En plein milieu l’amphithéâtre romain , rue Bourcani, de se trouve une friperie chic pour les bobos du quartier, Roberte et Lucienne.Je pense que cette enseigne a aussi le même auteur…

Poitiers, enseigne, 03, Coquelicot Grand'Rue En haut de la Grand’Rue se trouve un fleuriste ouvert il y a quelques mois et qui propose des compositions très originales, ne ratez pas Coquelicot sir vous passez par Poitiers…

Poitiers, enseigne, 04, le dé à trois faces rue Edouard Grimaud Une adresse pour Zazimuth qui aime les jeux de société, le Dé à trois faces rue Édouard Grimaud.

Poitiers, enseigne, 06, le carillon de la bijouterie Landreau rue des Cordeliers Pas vraiment une enseigne, mais je n’ai pas pu résister, voici le carillon (ici à midi moins une, il sonne vive le vent et les personnages défilent) de la bijouterie Landreau rue ds Cordeliers.

Poitiers, enseigne des compagnons Rue des trois-Rois, les compagnons du devoir ont installé aussi leur enseigne…

poitiers, enseigne avec un saxophone pour l'Atelier Et tout à côté, rue de la Chaîne, le réparateur d’instruments de musique de l’Atelier a choisi un saxophone.

Poitiers, enseigne, 07, le bistrot de l'absinthe rue Carnot Ce bon vivant vous accueille rue Carnot au bistro de l’Absynthe. Une salle tout en long, bruyante dès qu’il y a du monde. Je préfère le Vingélique, tenu par le même patron, juste en face, un peu plus cher mais à peine le midi (plus le soir, c’est sûr), service stylé.

Poitiers, enseigne, 08, la table du jardin rue des vieilles boucheries Ce cuistot dodu touillant dans sa marmite vous accueille dans une excellent adresse rue des Vieilles Boucheries, la Table du jardin, penser à réserver le midi (le soir aussi, je pense), la salle est petite, ou alors rejoignez le nouveau restaurant ouvert juste à côté, place Charles VII.

Poitiers, enseigne, 09, restaurant rue de la Regratterie Un bistrot plein d’arnaque à l’entrée de la rue de la Regratterie (il doit encore être sur la place du marché, euh, plutôt du Général-de-Gaulle), près de la façade de Notre-Dame-la-Grande. On ne voit jamais les mêmes serveur, et contrairement à ce que laisse à penser l’enseigne, vous n’y mangerez pas de la cuisine au feu de bois mais des tajines réchauffés.

Poitiers, enseigne, 10, jasmin et citronelle rue Gambetta Rue Gambetta, au fond d’une petite ruelle se trouve un charmant et minuscule salon de thé, avec de délicieux scones le samedi à l’heure du goûter… Attention, il y a très peu de tables…

Poitiers, enseigne, 11, des enseignes de bistrot Je termine par un montage des enseignes de bistrots et restaurants les plus fréquentes, payées par les brasseurs et producteurs de bière (sauf une marque de café)… J’ai hésité à flouter, pas de publicité sur mon blog… Et puis j’ai laissé, mais attention, à boire avec modération!

Les expressifs, version 2011 à Poitiers

Les expressifs à Poitiers, édition 2011, devant l'hôtel de ville et derrière Notre-Dame Comme chaque année en octobre revient le festival des Expressifs organisé par Poitiers jeunes. Depuis les expressifs 2009 (gâchés par les casseurs avec ce résultat), et même si les casseurs étaient des anarchistes qui avaient profité du festival pour manifester violemment contre le déménagement de la prison, la présence des forces de l’ordre est trop importante et gâche un peu la fête… En attendant, si vous êtes à Poitiers (et ne craignez pas la fine bruine), vous pouvez encore assister cet après-midi à des dizaines de spectacles gratuits en ville, dans la rue ou sous chapiteau… Il y a aussi des installations sympathiques, comme ici derrière Notre-Dame-la-Grande ou les fauteuils et canapés place d’Armes devant l’hôtel de ville, cela vous semble désert peut-être, j’ai pris les photographies hier matin, avant le commencement de la journée festive…

Les expressifs à Poitiers, édition 2011, devant le Printemps Et de l’autre côté de la place, un chapiteau coloré rompt la monotonie de la place d’Armes devenue immense sans chaussée, sans trottoir et avec de ridicules arbres (revoir la plantation des Sophoras qui ont remplacé les grands arbres soit-disant malades… mais pas creux du tout)… Au passage, vous apercevez la verrue du printemps qui a perdu il y a quelques jours seulement ses peintures colorées, et qui néanmoins fermera à la fin de l’année…

Une riche maison dans la Grand’Rue à Poitiers

Poitiers, angle de la grand rue et de la rue des feuillants, 1, vue de la maison

À l’angle de la Grand’Rue (n° 48) et de la rue des Feuillants (n° 95) à Poitiers se trouve cette grande maison bourgeoise du 19e siècle.

Poitiers, angle de la grand rue et de la rue des feuillants, 2, la travée centrale Sa travée centrale (voir ici pour revoir le vocabulaire d’une façade de maison) côté Grand’Rue est la seule à porter un décor. Au rez-de-chaussée se trouve une porte charretière (large, permettant l’accès d’une charrette) percée d’une porte cochère (pour le passage des piétons). Le premier et le deuxième étage jouent sur un motif de pierres de taille traitées en bossage (en relief, voir plus d’explications sur un appareil en bossage), avec un balcon au premier étage et un balconnet au second. À droite se trouve une devanture de boutique en bois.

Poitiers, angle de la grand rue et de la rue des feuillants, 3, le portail La porte est encadrée d’un décor sculpté. Des marguerites sont sculptées sur les montants, avec un décor formant des panneaux moulurés.

Poitiers, angle de la grand rue et de la rue des feuillants, 4, le linteau de la porte

L’arc segmentaire qui couvre la porte, même s’il est protégé par le balcon, porte un assez riche décor très sale.

Poitiers, angle de la grand rue et de la rue des feuillants, 5, oiseau à gauche du linteau Sur la gauche et sur la droite, une profusion de décor végétal avec un oiseau dans la volute la plus vers le centre… ici à gauche…

Poitiers, angle de la grand rue et de la rue des feuillants, 6, oiseau à droite du linteau … et là à droite.

Poitiers, angle de la grand rue et de la rue des feuillants, 7, personnage au centre du linteau Au centre, un petit personnage – genre putti – se tient debout, mains levées, dans un motif ovale qui rappelle fortement la forme en amande des mandorles.

Poitiers, angle de la grand rue et de la rue des feuillants, 8, le décor du premier étage Au premier étage, une porte-fenêtre à imposte semi-circulaire ouvre sur le balcon. Cette imposte est encadrée d’un décor sculpté de motifs végétaux et de grappes de raisin…

Poitiers, angle de la grand rue et de la rue des feuillants, 9, la tête sur la clef de l'arc … et sur la clef de l’arc se trouve le visage d’un homme barbu et moustachu, au front ridé, les yeux levés vers le ciel.

Poitiers, angle de la grand rue et de la rue des feuillants, 10, le décor du deuxième étage Sous le bandeau qui sépare les deux étages a pris place une frise de fleurs stylisées. Sous l’appui de la fenêtre du deuxième étage est sculpté un panneau avec des entrelacs de tiges et de feuilles, des marguerites et des roses en fleur…

Poitiers, angle de la grand rue et de la rue des feuillants, 11, détail du décor végétal du 2e étage Voici un détail de ce décor…

La cathédrale de Poitiers : le Christ du portail central

Poitiers, le portail central de la cathédrale, 1, vue générale

Pour Pâques 2009 (j’avais lié Pâques, la résurrection et le Jugement dernier…), j’avais édité cet article avec une seule photographie et un très bref commentaire. Je vous montrerai en détail dans un autre article le Jugement dernier (avec le paradis et l’enfer). Je vous emmène donc aujourd’hui dans une visite plus approfondie de la partie haute du tympan… Pour ceux qui connaissent la cathédrale de Paris, la représentation du tympan du portail central y traite le même sujet, dans une figuration assez proche. On trouve ce thème aussi sur les cathédrales de Bourges et Strasbourg et quelques autres.

Poitiers, le portail central de la cathédrale, 2, le tympan sculpté

Nous sommes donc sur la façade occidentale de la cathédrale Saint-Pierre à Poitiers, sculptés sans doute un peu après le milieu du 13e siècle, dans un style gothique, un siècle après le début de la construction de cet édifice. Alors qu’en Poitou-Charentes (contrairement à d’autres régions), il n’y a pas de tympan sculpté à l’époque romane, nous trouvons juste après des chefs-d’oeuvre de sculpture sur les trois tympans de cette façade. Celui du portail central s’organise en trois registres. En bas, les morts sortent des cercueils pour le Jugement dernier. Au-dessus a lieu le Jugement dernier, l’archange Michel procède au tri, avec le paradis à gauche quand on regarde (à droite de l’archange) et l’enfer à droite. J’y reviendrai… dans un autre article!

Poitiers, le portail central de la cathédrale, 4, le Christ au centre en haut Tout en haut, le Christ trône en majesté, les avant bras sont cassés mais il semble avoir eu les deux mains levées. Il est représenté assis, de face, et encadré de quatre anges (il n’y en a que deux à Notre-Dame de Paris), Marie et Jean, qui intercèdent auprès de lui pour les âmes des registres inférieurs. Vous remarquerez que le trône sur lequel il est assis est large mais sans dossier. Son vêtement lui laisse le torse découvert, faisant apparaître la plaie au niveau de son sein droit. Derrière son nimbe cruciforme sortent des rinceaux végétaux, sans doute de la vigne.

Poitiers, le portail central de la cathédrale, 5, deux anges et une sainte en haut à gauche A la droite du Christ (à gauche quand on regarde le portail), se trouvent un ange agenouillé, Marie également agenouillée, portant un voile, un peu plus grande et un ange debout qui présente de la main gauche un linge au Christ. L’ange de gauche sonnait de la trompette (la trompe de l’Apocalyse) : le corps de l’instrument a disparu mais on en voit le pavillon qui déborde dans le registre juste en-dessous.

Poitiers, le portail central de la cathédrale, 6, un ange et la sainte Les anges ont une adorable… bouille d’ange, avec des cheveux bouclés. Marie lève légèrement la tête vers Jésus, son fils.

Poitiers, le portail central de la cathédrale, 7, deux anges et un saint en haut à droite A la gauche du Christ (à droite quand on regarde la façade), deux anges dans la même position que les premiers encadrent saint Jean.Celui tout à droite devait lui aussi sonner de la trompe, si l’on en juge par la position de ses bras (ses mains sont elles aussi cassées) et surtout par ses joues gonflées (comme le premier).

Poitiers, le portail central de la cathédrale, 8, un ange et un saint en haut à droite L’ange le plus proche du Christ porte une croix écotée (faite de bois brut, tout juste ébranché, on voit le départ des petits rameaux notamment sur la barre horizontale) alors que Jean, agenouillé, prie en position agenouillée. Il tient autre chose dans la main droite, sans doute un fragment de la couronne d’épines.

Pour aller plus loin : un beau livre récent, Collectif (Claude Andrault-Schmitt, Christian Barbier, Yves Blomme, Jean-Pierre Blin, Bernard Brochard, Marie-Thérèse Camus, Robert Favreau, François Jeanneau, Françoise Perrot, Yves-Jean Riou, Albert Rouet, Jean-Pierre Roussel), La cathédrale de Poitiers, éditions Le Temps qu’il fait, 2007, 176 pages (ISBN : 978-2-86853-415-6).

Mes autres articles sur la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers : un coq, deux dragons affrontés, aux cous entrelacés, un animal fantastique, plus ou moins un griffon avec un buste et une tête d’oiseau et un arrière-train de cheval, deux étranges dragons, repris plus en détail ici, un lion mange un dragon, un phénix dans les flammes, le Paradis.

Grand cirque à la médiathèque de Poitiers – suite

Le nouveau hall ou forum de la médiathèque de Poitiers

Complément du 24 septembre 2011

logo pour la liberté d'expression En tant que citoyenne qui paye mes impôts locaux à Poitiers (plus de 2000 euros entre la taxe d’habitation et le foncier, si vous voulez tout savoir, tout n’allant pas à la ville), en tant qu’usager (usagère?) régulière de la médiathèque et citant à chaque article de lecture (en général 3 par semaine sur ce blog, je lis environ 1000 pages par semaine et 1 ou 2 BD) quand j’ai emprunté le livre à la médiathèque, je ne vois pas pourquoi je ne dirai pas ce que je pense de cet équipement. D’autant plus que je ne suis pas employée de la ville de Poitiers. Les commentaires et le bouton « contact » en bas de la page permettent à chacun de dire s’il n’est pas d’accord, tant que cela reste courtois, je ne pratique pas la censure des commentaires… Je rappelle cependant ce que je disais il y a quelques mois dans un article en faveur de la critique libre, le problème venant à l’origine d’auteurs qui se sont plaints, plus chez d’autres, notamment chez Théoma/Audouchoc, que chez moi, d’avoir eu des critiques négatives sur leur livre ou leur film… Comme tout un chacun, j’ai le droit d’aimer ou pas un livre, un film, une œuvre d’art, un bâtiment, etc., cet avis n’engage que moi!

Ceci étant posé, j’ai mis quelques données statistiques officielles et leurs sources pour comparer la lecture publique à Poitiers et à Limoges. Je pensais avoir une photographie de l’espace convivial de la bibliothèque de Limoges, mais je ne l’ai pas retrouvée…

Article d’origine (20 septembre 2011)

 

Après une petite semaine de fermeture (et tout l’été pour le hall, rebaptisé forum), la médiathèque de Poitiers a rouvert vendredi… Je n’y suis allée que samedi. Choc culturel dès l’entrée… Ça hurle, ça crie, c’est soit-disant plus convivial, avec des espaces de lecture dès l’arrivée… En pratique, avec les espaces ouverts, il est devenu impossible de se concentrer dans les espaces de lecture au premier étage. Et oui, l’architecture ouverte, c’est bien, mais les architectes Sylvain Giacomazzi, Laurent et Hervé Beaudoin n’avaient pas prévu que le hall serait transformé en barnum, voir la photo en bas prise depuis la salle principale du premier étage, pour comprendre le problème de la propagation du bruit. J’espère que c’est juste l’effet des premiers jours, que le calme reviendra… Les sièges de formes diverses aux couleurs agressives ne vont quand même pas aider au retour au calme… Je plains sincèrement le personnel qui va devoir travailler dans cette ambiance. Et tout est fait pour que l’on utilise les robots (j’aurais dû les prendre en photo, eux aussi) pour emprunter les documents. Mais ouf, j’ai trouvé le poste où il est possible de passer par une « vraie personne » …avec le conseil et le sourire!

Les bips aigus, forts et désagréables émis à chaque passage de document sur les robots (je n’ose pas imaginer quand les quatre sont pris, avec deux, c’était déjà infernal), participent à la cacophonie ambiante [PS du 24 septembre 2011 : le niveau sonore des robots a considérablement baissé… j’espère que c’est définitif et pas seulement pour les « huiles » qui venaient inauguré le nouvel espace en fin d’après-midi].

Il faudra que l’on m’explique comment on rend un lieu plus convivial en privilégiant les robots qui bipent et les couleurs vives qui n’incitent pas du tout au calme… Je préfère de beaucoup l’espace convivial de la médiathèque de Limoges, avec palmiers et plage au milieu des plantes vertes…

Bon, on verra bien ce que cela va donner dans quelques mois, quand les SDF seront venus se réchauffer comme chaque année tout l’hiver (il faut bien qu’ils puissent passer la journée quelque part au chaud, certains aiment bien la médiathèque) et que les sandwichs auront coulé à répétition sur les sacs à billes qui servent de siège. Les anciennes chaises n’étaient pas design, mais résistantes. Pas sûr que le nouveau mobilier passe l’hiver!

Voici un hall aussi bruyant qu’une halle de gare un jour de grands départs, le marché couvert le samedi matin (jour de grand marché ici), ou… un forum antique!

On peut prendre des BD en haut et aller les lire au fond patrimonial au niveau sous le forum, et qui, avec son sas, est le seul espace calme qui reste pour le lecteur??? Pas sûr que ce nouvel aménagement fasse venir plus de monde… et en tout cas, les gros lecteurs comme moi resteront sans doute le moins possible dans cette ambiance agressive par les couleurs et le bruit!

Complément du 24 septembre 2011

J’ai dressé un petit tableau comparatif de la lecture publique à Poitiers et à Limoges. Les chiffres de la population viennent du site de l’Insee (institut national de la statistique), les chiffres sur les lecteurs de l’enquête sur le livre et la lecture en 2008 en France sur le site du ministère de la culture pour Poitiers et du mémoire de Olivier Ploux sur L’impact de la gratuité sur l’activité et la fréquentation des bibliothèques municipales (mémoire de fin d’étude 2009 de l’école nationale des bibliothèques) pour Limoges, les chiffres 2007 de Limoges sont donnés page 68 de ce mémoire, le chiffre des emprunteurs n’étant pas donnés parce que l’inscription est gratuite à Limoges. Ramenés à la population de la ville, il y a deux fois plus d’emprunteurs à la médiathèque de Limoges par rapport à Poitiers… Au passage, il doit y avoir une erreur de saisie (je n’ose pas penser une erreur volontaire…) dans l’enquête de la lecture publique, qui dit que la médiathèque de Poitiers est ouverte 51h30 par semaine… En principe, ce chiffre doit être celui de la bibliothèque du réseau ouverte le plus longtemps quand il y a des annexes, si je compte bien, l’ouverture au public à Poitiers est en réalité de 38h, moins pendant les vacances (calcul à partir des horaires sur le site de la médiathèque de Poitiers). C’est le chiffre recalculé que j’ai mis dans le tableau.

Type de données Poitiers Limoges
Population de la ville (2008) 89 282 140 138
Population de l’agglomération (2008) 135 794 195 169
Nombre d’emprunteurs 15 417 52 143
% emprunteurs / population 16,87 % 37,92%
Nombre moyen de visiteurs/jour Non communiqué 1600
Pics de visiteurs le samedi Non communiqué 4000
Nombre d’heures d’ouverture par semaine 38h 39h

Un dernier petit rappel, pour ceux qui ont la mémoire courte… Lorsque les robots (automates de prêt) sont arrivés à la bibliothèque annexe des Trois-Cités, il était écrit dans le magazine de la ville (Poitiers magazine n° 160) : « D’ici fin 2009, d’autres médiathèques de la ville (exceptée la médiathèque François-Mitterrand) pourraient être équipées d’automates de prêt« . Quelques mois plus tard, ils étaient bel et bien en place à la médiathèque François-Mitterrand, renforcés dans le nouvel aménagement ouvert la semaine dernière (ouverture au public le 16 septembre 2011).

L’ancien sanatorium de Poitiers

Poitiers, l'ancien sanatorium, 1, l'escalier d'accès depuis l'hôtel-Dieu

A Poitiers comme dans beaucoup de villes en France, dans l’entre deux guerres (c’est une obligation d’une loi de 1919, voir en fin d’article ou celui de Niort), un sanatorium a été construit pour soigner les tuberculeux… Il se trouve rue Guillaume-le-Troubadour – du nom du grand-père d’Aliénor-d’Aquitaine, Guillaume VII comte de Poitou ou Guillaume IX duc d’Aquitaine (1071-1126)… cette double numérotation des comtes et ducs est l’objet de nombreux quiproquos… mais revenons à nos moutons ou plutôt à notre sanatorium, construit pas loin du Clain, mais assez loin des autres bâtiments de l’hôtel-Dieu. Il fallait franchir toute une série d’escaliers pour le rejoindre. Les contagieux étaient mieux à l’écart des autres… Le bâtiment accueille aujourd’hui les services centraux du CROUS et des chambres universitaires.

Poitiers, l'ancien sanatorium, 2, la façade principale Le bâtiment a été conçu par l’architecte Marcel Boudouin (Poitiers, 1906 – Poitiers, 1986), avec des étages formant des gradins, comme il était courant à l’époque. Il fallait aérer les malades, ce qui explique aussi la présence des terrasses devant les chambres. Les malades qui ne pouvaient pas aller au bon air de la montagne devaient prendre le bon air de la ville… pas trop humide (ces terrasses tournent le dos à la rivière). Je vous reparlerai de cet architecte, qui est aussi l’auteur à Poitiers de la cité Gabillet, de l’église Saint-Cyprien, de la première partie du boulevard du Grand-Cerf, la cité de Bel Air et de la clinique des Hospitalières (ces deux derniers détruits ou remaniés ces dernières années). Dans le domaine hospitalier, il a aussi travaillé pour les hôpitaux de Montmorillon et de Lusignan dans la Vienne et de Cadillac en Gironde. Il est aussi l’auteur d’une partie du CHU de la Milétrie à Poitiers (qui a remplacé l’hôtel-Dieu du centre-ville).

Poitiers, l'ancien sanatorium, 3, vue générale... masquée par les arbres Bon, on ne voit rien de son sanatorium avec le rideau d’arbres, j’essayerai de penser à faire une photographie cet hiver… Le soleil devait pouvoir rentrer jusqu’au fond des chambres.

Poitiers, l'ancien sanatorium, 4, l'avancée centrale en demi-cercle Les deux ailes s’organisent de part et d’autre de l’acceuil (dans l’avancée en demi-cercle) et des espaces de soin.

Poitiers, l'ancien sanatorium, 5, l'aile gauche D’ici, on voit mieux l’aile gauche.

Poitiers, l'ancien sanatorium, 6, la façade postérieure La façade postérieure aurait bien besoin d’une petite rénovation… Les fenêtres d’époque (suite à une question en commentaire, pas des années 1930, mais de la transformation en résidence universitaire, à la fin des années 1960) ont leur charme… mais doivent laisser passer un maximum d’air!

Poitiers, l'ancien sanatorium, 7, le bâtiment central De ce côté, un bâtiment administratif fait le pendant de l’avancée en cercle encadrée de ses deux tours… Remarquez au passage le verre cathédrale qui sert à l’éclairage…

Poitiers, l'ancien sanatorium, 8, la façade postérieure et l'entrée de service Et voilà, une dernière vue sur l’entrée administrative… Un peu tristoune pour le CROUS, un témoignage d’une architecture du 20e siècle pas si loin de nous…

PS: suite à une question de Virjaja, je vois que j’ai oublié de signaler que la loi Honnorat de 1919 a imposé à chaque département français d’avoir un sanatorium… La guerre de 1914-1918 a favorisé la grippe espagnole… mais aussi la tuberculose, propagation favorisée par la promiscuité des tranchées, les organismes affaiblis ne résistant pas aux microbes, les migrations (retour des soldats, mais aussi début d’exode rural dans de nombreuses régions).

L’hôtel Pélisson à Poitiers

Poitiers, l'hôtel Pelisson, 01, la façade Dans la rue du Marché à Poitiers, rue riche en patrimoine (je vous ai déjà montré l’ancienne chambre de commerce, avec des sculptures de Raymond (Émile) Couvègnes et des peintures de Henri-Pierre Lejeune, j’en ai encore d’autres en stock de diverses périodes), dans la rue du Marché donc se trouve un hôtel Renaissance avec un rez-de-chaussée qui a beaucoup été modifié et refait, un premier et un deuxième étages avec cinq fenêtres séparés par des pilastres cannelés à chapiteaux ioniques au premier et corinthiens au second étage, et une lucarne dans le comble. Il est connu sous le nom d’hôtel Pélisson, du nom de Jean Pélisson, marchand de drap de soie devenu échevin de Poitiers en 1550. La date de 1557 portée sur la façade, date probable de l’achèvement des travaux, précède de peu sa mort en 1558.

Comme sur l’hôtel du hôtel du grand prieuré d’Aquitaine (construit en 1667, un siècle plus tard) dans la Grand’Rue, mais ici entre le rez-de-chaussée et le premier étage, sous le bandeau de niveau soutenu par des modillons, se trouve une frise…

Poitiers, l'hôtel Pelisson, 03, la frise du rez-de-chaussée … composée de triglyphes et de métopes (voir ici pour un retour sur le vocabulaire) ornés de bucranes et de rosaces. Elle avait été très abîmée par les travaux successifs au rez-de-chaussée et a été restaurée en 1989.

Poitiers, l'hôtel Pelisson, 04,, un bucrane Le bucrane (sans accent circonflexe sur le a) est un crâne de bœuf représenté sous sa forme osseuse, mais avec les cornes du bœuf. A la Renaissance, ces cornes sont souvent entourées de tissus ou de feuillages. Ici, ils sont tous différents, avec des « pendeloques » de fruits accrochées aux cornes.

Poitiers, l'hôtel Pelisson, 05, linteau de la première fenêtre du premier étage Les espaces au-dessus des fenêtres du premier étage sont richement ornés. A gauche, dans une profusion de fruits et dans un cartouche surmonté d’une petite tête humaine se trouve l’inscription « HOC EST / REFUGION / MEUM 1557 » (Ceci est mon refuge, 1557).

Poitiers, l'hôtel Pelisson, 06, linteau de la deuxième fenêtre du premier étage Sur la deuxième fenêtre, un blason encadré de rubans, de guirlandes et de deux têtes de lion.

Poitiers, l'hôtel Pelisson, 07, linteau de la troisième fenêtre du premier étage Sur la troisième fenêtre, un médaillon sans inscription entouré de rubans, de feuilles et de deux masques.

Poitiers, l'hôtel Pelisson, 08, linteau de la quatrième fenêtre du premier étage Au-dessus de la quatrième fenêtre, on trouve à nouveau deux têtes de lion sur les côtés.

Poitiers, l'hôtel Pelisson, 09, linteau de la cinquième fenêtre du premier étage Enfin, sur la fenêtre de droite, une autre inscription « IN D[omi]NO / CONFIDO / 1557 » (Je me confie au Seigneur, 1557), avec une tête de lion au-dessus, à droite et à gauche.

Poitiers, l'hôtel Pelisson, 10, une partie du deuxième étage Le bandeau qui sépare le premier et le deuxième étage porte un décor de rubans perlés, de tiges et de feuilles.

Poitiers, l'hôtel Pelisson, 11, la frise de l'étage Voici un détail.

Poitiers, l'hôtel Pelisson, 12, les deux chapiteaux avec un visage au deuxième étage Au deuxième étage, les chapiteaux sont ornés de feuillage, sauf le deuxième et le troisième en partant de la gauche, qui cachent deux visages…

Poitiers, l'hôtel Pelisson, 13, la travée centrale du deuxième étage et du comble Voici la travée centrale, au deuxième étage et le comble avec sa lucarne peu décorée par rapport au reste.

Dans un style très proche et contemporain presque à l’année près (1555), voir l’hôtel Pontard ou maison Henri II à La Rochelle.