Archives par étiquette : sculpture

Héro et Léandre de Pierre Laurent à La Rochelle

Héro et Landre par Pierre Laurent à La Rochelle, 1, vus de dos

Pour la Saint-Valentin, je réédite cet article sur l’amour tragique de Héro et Léandre…

Article du 7 juin 2012

Dans le jardin des plantes, juste à côté du muséum d’histoire naturelle de la Rochelle, se trouve un groupe sculpté en marbre, présenté au salon des artistes français en 1903, sous le n° 2905, installé à cet emplacement dès 1904, Héro et Léandre, du sculpteur Pierre [Antoine] Laurent (Montluçon, 8 juillet 1868* – ?), dont je vous reparlerai pour le monument aux soldats et marins morts de 1870 (érigé en 1913) dans cette même ville.

*Voir le registre des naissances 1867-1868 de Montluçon, archives départementales de l’Allier, vue numérisée n° 182/241, page de droite. Cet acte porte en mention marginale son mariage à Paris 15e, le 13 mai 1900, avec Marie Constance Monard (ou Momard?), mais aucune indication sur son décès. Son père, également prénommé Pierre, était déjà tailleur de pierres. Impossible de trouver sa date et son lieu de décès, il est encore vivant en 1920 (réalisation du buste de Poilu du monument aux morts de Saint-Clément-des-Baleines).

Héro, prêtresse d’Aphrodite, était amoureuse du beau et jeune Léandre, qui hélas une nuit d’orage va se noyer… (pour en savoir plus sur ce récit mythologique, voir ici, ou alors, (re)lire les Héroïdes d’Ovide).

Héro et Landre par Pierre Laurent à La Rochelle, 2, la signature Pierre Laurent Voici la signature et la date :  » Pierre Laurent / 1903 « .

Héro et Landre par Pierre Laurent à La Rochelle, 3, vue de face Bon, la vue de dos ne vous suffit pas ? Alors, faisons le tour…

Héro et Landre par Pierre Laurent à La Rochelle, 4, vue de trois quarts Héro, vêtue d’une robe moulante, soutient Léandre, nu et mourant…

Héro et Landre par Pierre Laurent à La Rochelle, 5, détail des deux visages Elle semble presque l’embrasser dans la mort qui arrive… même si elle a la tête ceinte d’une couronne végétale et semble-t-il d’un voile (c’est une prêtresse…).

Héro et Landre par Pierre Laurent à La Rochelle, 6, vus de côté En tournant un peu plus, Léandre, cabré, semble se retenir à la vague meurtrière.

Héro et Landre par Pierre Laurent à La Rochelle, 7, l'enlacement Oh, une déjection d’oiseau semble en plus faire saigner le cou des deux amoureux…

Toutes ces photographies datent du 25 juin 2011.

Niort, l’église Saint-Étienne-du-Port

Niort, église Saint-Etienne-du-Port, 1, vue du sud Détruite pendant la Révolution française, l’église Saint-Étienne-du-Port (près du port de Niort, comme son nom l’indique, sur la rive droite de la Sèvre Niortaise) a été reconstruite à partir de 1893 en style néo-gothique sur les plans de l’architecte diocésain Alcide Boutaud (dont je vous ai déjà parlé pour la chapelle du Pas-de-Dieu construite en 1912 à Poitiers). La première messe a été célébrée en 1901, mais la consécration n’eut lieu qu’en 1920 et les travaux ne furent complètement achevés qu’en 1926.

Niort, église Saint-Etienne-du-Port, 2, le clocher De dimensions impressionnantes à l’extérieur, elle l’est aussi à l’intérieur avec une nef unique dégageant un immense espace (d’après la fiche dans l’église, elle mesure 55m de long sur 15m de large, 26m de haut avec un clocher de 43m). Vu d’en bas, le clocher paraît encore plus grand…

Niort, église Saint-Etienne-du-Port, 6, un exemple de vitraux Je ne vous parlerai pas du cycle de vitraux (œuvre de M. Dagrant, maître verrier), bel ensemble de la fin du 19e siècle et du tout début du 20e siècle (voir leur description sur le site du diocèse de Poitiers), la lumière le jour où je suis passée (13 juillet 2011) ne permettant pas de les photographier sans équipement professionnel mais vous montrerai prochainement le chemin de croix.

Niort, église Saint-Etienne-du-Port, 3, la nef vue vers le choeur Le maître-autel en marbre blanc porte un Christ enseignant en mosaïque (je n’ai pas réussi à prendre de photographie rapprochée correcte). Dans la crypte sous l’autel est enterré le curé François Riquet, qui a collecté les fonds privés (notamment une importante donation du chamoiseur Boinot) pour la reconstruction de cette église.

Niort, église Saint-Etienne-du-Port, 4, le ciborium et l'autel Il est placé sous un ciborium (l’espèce de baldaquin en pierre), inauguré en 1903, dus aux sculpteurs niortais Trinité et Maché (dont je vous ai parlé pour l’école de dessin de Niort). Il est surmonté d’une crucifixion, encadrée des quatre évangélistes et au niveau inférieur d’anges qui portent les « instruments de la Passion ».

Niort, église Saint-Etienne-du-Port, 5, vue vers l'entrée avec la tribune et l'orgue Sur la tribune, l’orgue a été réalisé par le facteur d’orgues Brière, de Paris, pour une salle de concert bordelaise, acheté peu après par les donateurs niortais et installé en 1902 dans l’église.

Niort, église Saint-Etienne-du-Port, 7, le tympan en mosaïque En entrant dans l’église, vous ne pouvez pas manquer la mosaïque. Une autre mosaïque se trouve Celle du tympan représente un Christ assis, couronné, tenant un sceptre et une boule surmontée d’une croix.

Niort, église Saint-Etienne-du-Port, 8, la signature GP Dagrant de la mosaïque Elle est signée « G.P. Dagrant » et datée « RA 1930 ».

Niort, église Saint-Etienne-du-Port, 9, les pieds du Christ en mosaïque Voici une vue plus rapprochée des pieds chaussés de sandales…

Niort, église Saint-Etienne-du-Port, 10, la tête du Christ en mosaïque … et une autre de la tête du Christ, avec une grande maîtrise de la technique de la mosaïque.

Ces photographies datent de juillet 2011.

La frise de Jean Claro à la MJC le Local (Poitiers)

Poitiers, MJC le Local, 1, façade sur cour

Je réédite cet article paru le30 décembre 2012, qui a été peu lu (vacances) et pour lequel j’ai eu des précisions de la part de Mme Claro, veuve de l’artiste.

La maison des jeunes et de la culture Le Local rue Saint-Pierre-le-Puellier à Poitiers est sortie de terre au milieu des années 1960. Des ami(e)s y participent à diverses activités (dans, théâtre, cuisine), le centre comprend également un foyer-logement pour les jeunes.

Poitiers, MJC le Local, 2, frise sculptée de Claro La façade sur cour porte une longue frise sculptée avec des scènes de la vie quotidienne encadrée par la musique et la comédie, dans un style fort différent de l’art du théâtre de Jonchère visibles quelques centaines de mètres plus loin, sur la façade du musée Sainte-Croix.

Poitiers, MJC le Local, 3, signature de Claro et date 1966 Elle porte la date et la signature « 1966 Claro ». Je vous ai déjà parlé de Jean Claro à propos du chemin de croix de l’église Saint-Hilaire de Poitiers. Je vous invite à vous reporter à cet article pour un bref rappel de sa biographie. En 1966, il était professeur à l’école des Beaux-Arts de Poitiers.

Poitiers, MJC le Local, 4, frise sculptée de Claro, détail à gauche A gauche de la frise, une femme nue assise écoute la musique jouée par les deux personnages suivants.

Poitiers, MJC le Local, 5, frise sculptée de Claro, détail vers la gauche

Si on se déplace un peu vers la droite, des oiseaux se réchauffent sur un fil électrique tandis que deux femmes rondelettes observent la scène suivante.

Poitiers, MJC le Local, 6, frise sculptée de Claro, détail au centre

Une mère serre un enfant dans ses bras (elle représente la garde des enfants) et fait face à un homme paisiblement assis, les jambes entourées d’un tissu drapé, laissant s’envoler une colombe [symbole de la photographie, merci à la famille de l’artiste pour cette précision].

Poitiers, MJC le Local, 7, frise sculptée de Claro, partie droite

La partie droite de la frise est consacrée au modélisme, d’après Mme Claro, pas évident à deviner devant ce décor d »écorchés de structures en balsa, qui évoquait pour moi plus le travail à la chaîne et des tapis roulants…

Poitiers, MJC le Local, 8, frise sculptée de Claro, détail à droite … et s’achève dans le loisir par une représentation de la comédie. Il y a toujours du théâtre dans la salle de spectacle du Local.

Adam et Eve, griffons et lions romans à Notre-Dame de Chauvigny

Chauvigny, chapiteaux romans de l'église Notre-Dame, 1, la Tentation d'Adam et Eve Après vous avoir montré deux splendides chapiteaux historiés de l’église Saint-Pierre de Chauvigny (avec l’Enfance de Jésus, avec des scènes de l’Apocalypse), en ville haute, et avant de retourner voir cette église, nous descendons aujourd’hui en ville basse, direction l’église Notre-Dame et un petit ensemble de chapiteaux romans situés dans la croisée du transept. Le premier porte la Tentation d’Adam et Ève, représentés assez classiquement pour cette époque, Adam à gauche, Ève à droite et l’arbre avec un serpent enroulé autour du tronc entre eux deux. Vous trouvez la même position sur la façade de l’église Notre-Dame-la-Grande et sur un chapiteau du rond-point du chœur de l’église Sainte-Radegonde à Poitiers, mais pas sur le chapiteau de la nef de l’église Saint-Pierre à Aulnay (Charente-Maritime), pour ne citer que ceux que je vous ai montrés jusqu’à présent.

Chauvigny, chapiteaux romans de l'église Notre-Dame, 1, la Tentation d'Adam et Eve, deux détails Le serpent tend le fruit à Ève mais Adam et Ève semblent déjà avoir mordu dedans puisqu’ils ont pris conscience de leur nudité : une feuille cache le sexe d’Ève, qui porte sa main gauche sous sa poitrine, et Adam a posé main gauche sur son sexe, sa main droite sur la poitrine. Remarquez qu’ils ont tous les deux les orteils en appui sur le rebord de l’astragale. L’arbre central ne porte pas de feuilles, seulement des fruits au bout des branches. Sur les petites faces du chapiteau, derrière chacun des personnages, se trouvent des arbres bien feuillus (vestiges du jardin d’Eden?).

Chauvigny, chapiteaux romans de l'église Notre-Dame, 3, griffons affrontés et lions affrontés Les autres chapiteaux romans portent des représentations animales. Sur l’un d’eux, des griffons se font face de part et d’autre d’une coupe, un peu dans la même position que les plus classiques oiseaux à la coupe, dont je vous ai déjà parlé à propos d’un chapiteau de la façade de l’église Notre-Dame-la-Grande à Poitiers. Sur un autre, des lions se font face, chacun regarde vers l’arrière, avec le corps emmêlé avec un autre lion situé à l’arrière,et une tête unique sur chaque angle. A noter leurs longues crinières, une patte avant levée.

Chauvigny, chapiteaux romans de l'église Notre-Dame, 4, lions affrontés Les lions d’un autre chapiteaux sont représentés dressés, groupés deux par deux, dos à dos, avec une tête unique dans l’angle et des queues tressées entre elles.

Photographies de juillet 2012.

La Nativité et la fuite en Egypte sur un chapiteau de Saint-Hilaire à Poitiers

Poitiers, église Saint-Hilaire, chapiteau de la fuite en Egypte, 1, Marie alitée et bain du Christ A l’approche de noël, et pour changer de la Nativité et du Bain de Jésus sur la façade de l’église Notre-Dame-la-Grande à Poitiers, j’ai choisi de vous montrer cette année une scène assez similaire et peu vue des visiteurs de l’église Saint-Hilaire-le-Grand , toujours à Poitiers (revoir pour cette église la liste des articles ci-dessous).

Il faut dire que ce chapiteau est situé très haut sur la colonne orientale engagée dans la pile sud-ouest de la croisée du transept, et que l’on voit plus facilement la face principale. Ici, contrairement à la représentation de l’église Notre-Dame-la-Grande ou à celle de Saint-Laurent à Montmorillon, Jésus n’est pas représenté dans sa crèche encadré du bœuf et de l’âne. marie est représentée de manière très simplifiée, allongée dans un lit dont les draps plissent. Comme à Notre-Dame-la-Grande en revanche, le Christ est baigné par deux sages-femmes, scène qui ne se trouve pas dans les Évangiles officiels mais dans les évangiles apocryphes -non reconnus par l’Église (attention, à ne pas confondre avec le baptême, reçu à l’âge adulte par Jésus). Marie alitée et le bain de Jésus sont représentés dans un décor d’architecture, avec des chapiteaux sculptés, bien loin de l’étable… Trois anges, représentés en buste, déploient leurs ailes sur le registre inférieur du chapiteau.

Poitiers, église Saint-Hilaire, chapiteau de la fuite en Egypte, 2, fuite en Egypte

Sur la face principale, la fuite en Égypte a pris place.Le sculpteur a singulièrement raccourci l’histoire, en sautant Joseph contemplant Jésus, l’Annonce aux bergers, les rois mages devant Hérode et suivant l’étoile du berger, l’adoration des mages, la présentation au Temple, le massacre des Innocents… (j’ai pris des exemples dans différents articles déjà parus sur ce blog, je vous laisse découvrir les édifices en suivant les liens…). Vous pouvez comparer cette scène de Saint-Hilaire à la fuite en Égypte du portail au nord de la cathédrale de Poitiers.

Au centre, Marie, tenant Jésus sur ses genoux, est assise sur un cheval mené par Joseph. Deux anges les accompagnent en partie haute.

Poitiers, église Saint-Hilaire, chapiteau de la fuite en Egypte, 3, église

Sur la petite face droite du chapiteau, deux personnages, dont l’un faisant le signe de bénédiction, les accueille à la porte d’une église couverte de trois coupoles, avec une croix sur la coupole centrale. Là aussi, les colonnes portent des chapiteaux sculptés. A comparer par exemple à l’église assez différente figurée dans la scène de la Visitation de la façade de Notre-Dame-la-Grande.

Saint-Hilaire-le-Grand à Poitiers

Audouin-Dubreuil et la croisière noire à Saint-Jean-d’Angély par Henri Bouchard

Saint-Jean-d'Angély, la croisière noire de Audouin-Dubreuil, 1, le monument

Né à Saint-Jean-d’Angély en 1887 (et mort en 1960), Louis Audouin-Dubreuil a participé à plusieurs missions Citroën, croisière jaune et croisière noire. C’est à cette dernière qu’est consacré ce monument commémoratif, ainsi qu’en témoignent les inscriptions : en haut,  » Raid Citroën / Mission / G.M. Haardt – Audouin-Dubreuil « , en bas,  » Partie de Toucourt une mission organisée par André Citroën / arrivée à Tombouctou ayant pour la première fois / en automobile franchi le désert du Sahara / 7 décembre 1922 – 7 janvier 1923 « .

Saint-Jean-d'Angély, la croisière noire de Audouin-Dubreuil, 2, la signature Bouchard Le bas-relief pour la signature « H. Bouchard Sr ». Il s’agit de Henri Bouchard (Dijon, 1875 – Paris, 1960), voir le site qui lui est consacré… Ses collections ont été transférées récemment de son atelier parisien au musée de la Piscine à Roubaix [PS: initialement prévue en 2012, l’ouverture de la collection est annoncée en 2014, voir dans mon article sur l’exposition Marc Chagall à la piscine à Roubaix; du même artiste, voir aussi le monument au Poilu libérateur de la Moselle à Metz].

Saint-Jean-d'Angély, la croisière noire de Audouin-Dubreuil, 3, le relief Le monument représente la première grande expédition menée par Louis Audouin-Dubreuil, alors adjoint de Georges-Marie Haard : la première traversée du Sahara en voiture, qui a précédé la croisière noire de 1924-1925 puis la croisière jaune en 1931-1932.

Saint-Jean-d'Angély, la croisière noire de Audouin-Dubreuil, 4, inscription et caravane de voitures Sur le bas du monument se trouve la caravane des cinq voitures / autochenilles.

Saint-Jean-d'Angély, la croisière noire de Audouin-Dubreuil, 5, le relief principal Au centre du relief, l’autochenille, avec ses passagers (dont un chien), casque colonial sur la tête, est accompagnée d’un nomade à dos de chameau (ou de dromadaire?).

Saint-Jean-d'Angély, la croisière noire de Audouin-Dubreuil, 6, le musée et l'autochenille Le musée des Cordeliers à Saint-Jean d’Angély a restauré il y a quelques années à grands frais une des auto-chenilles B2 qui a participé à ces expéditions… une ouverture dans le mur permet aux visiteurs de la voir depuis l’extérieur.

Pour aller plus loin, voir

L’autochenille Citroën. Le Croissant d’Argent, par Caroline Antier, dans Le Picton, n° 192, novembre-décembre 2008, p. 61-62.

Archive de l’INA sur le départ de la croisière noire…

Photographies d’octobre 2010.

Gambetta par Falguière à Cahors

Gambetta par Falguières à Cahors, 1, de loin de face et de dos

En plein centre-ville de Cahors, sur la minérale place F. Mitterrand (ci-devant place d’Armes, en bordure des allées Fénelon), se dresse sur un haut socle le monument  » à / [Léon] Gambetta / né à Cahors / le 2 avril 1838 « , ainsi qu’il est indiqué sur le socle. Avocat, il devient député en 1868. Partisan de la guerre jusqu’au bout en 1870-1871, participant à la chute du Second Empire et à la fondation de la Troisième République, il entre au gouvernement de Défense nationale en tant que ministre de l’intérieur, et quitte Paris en ballon le 7 octobre 1870 et devient alors ministre de la guerre. C’est en tant que chef de guerre qu’il est représenté sur ce monument érigé peu après sa mort le 31 décembre 1882 suite à un accident (sa blessure avait dégénéré en septicémie… Vivent les antibiotiques découverts depuis). Le monument a été inauguré le 14 avril 1884 en présence de Jules Ferry et de Pierre Waldeck-Rousseau.

Gambetta par Falguières à Cahors, 2, la signature de Falguière La statue de Gambetta porte la signature de A[lexandre] Falguière, un sculpteur dont je vous ai déjà montré le monument à Pasteur à Paris avec des vues d’hier et d’aujourd’hui, ainsi que le Vainqueur du combat de coq et le monument à Pierre Goudouli à Toulouse.

Gambetta par Falguières à Cahors, 3, carte ancienne avec les soldats sur le socle Le monument a été dessiné par l’architecte Paul Pujol. Il comportait à l’origine trois sculptures en bronze, fondues par Thiébaut frères. Au sommet, la statue de Léon Gambetta, à sa droite (à gauche sur la carte), un soldat (fusiller marin) en position de tir et à sa gauche, un fantassin blessé. Au centre sur le piédestal se dressait aussi un grand drapeau et un bouclier au chiffre de la République (RF). Les deux soldats et les armes ont été fondus suite à la réquisition des bronzes par l’Allemagne en 1943, la statue de Gambetta a été sauvée.

Gambetta par Falguières à Cahors, 4, carte ancienne avec soldat mourant Sur cette autre carte, on peut voir le fantassin mourant (ils aiment bien les soldats mourants à Cahors, voir le monument aux morts de 1870), je n’ai pas trouvé de carte postale montrant de plus près le marin.

Gambetta par Falguières à Cahors, 5, deux vues de face Léon Gambetta est donc représenté debout, en position de tribun, haranguant les troupes. De sa main droite, il s’appuie sur un canon et tient une carte.

Gambetta par Falguières à Cahors, 6, deux vues de dos De l’autre main, il désigne la frontière…

Gambetta par Falguières à Cahors, 7, le canon et le soldat mort Coincé sous le canon gît un autre soldat, dont on voit surtout les pieds.

Gambetta par Falguières à Cahors, 8, la citation à l'arrière du socle A l’arrière du piédestal se trouve cette citation :  » Français / Elevez vos âmes et vos résolutions à la / hauteur des effroyables périls qui / fondent sur la patrie / il dépend encore de nous de lasser [sic] la / mauvaise fortune et de montrer à l’univers / ce qu’est un grand peuple qui ne veut / pas périr et dont le courage s’exalte au / sein même des catastrophes « .

Gambetta par Falguières à Cahors, 9, vue dans son environnement Allez, une dernière vue… statue qui semble coincée entre une terrasse de bistrot (fermée, en mars…) et le campanile du lycée à l’autre bout de la place.

Photographies de mars 2011.

Tours, rue Paul-Louis-Courier, Jeanne d’Arc et hôtels

Tours, rue Paul Louis Courier, 01, hôtel particulier avec la plaque de Jeanne-d'Arc Lorsque je vous avais parlé de la plaque commémorative avec le médaillon en bronze (1929) de Georges Henri Prud’homme rue de la cathédrale à Poitiers, je vous avais signalé qu’il en existait des dizaines similaires en France… J’ai photographié celle de Tours lors d’une journée dans cette ville en novembre 2011 (oui, j’ai du retard pour vous montrer es photographies…). Elle se situe rue Paul-Louis-Courier, une rue étroite qui manque de recul…

Tours, rue Paul Louis Courier, 02, plaque de Jeanne d'Arc avec médaillon de Prud'homme Le médaillon, signé  » G. Prud’homme  » (le même qui a réalisé les trois médaillons du monument aux pionniers de la Côte-d’Ivoire rue de la Noue à La Rochelle, sur l’hôtel de ville, toujours à La Rochelle, il a aussi réalisé le médaillon représentant Léonce Vieljeux), est le même que sur toutes les plaques de marbres apposées en 1929. Le texte est adapté à Tours:  » Jeanne d’Arc / reçut en 1429 l’hospitalité Chez Jean Dupuy / conseille de ma reine de Sicile / Yolande d’Arangon, duchesse d’Anjou et de Touraine. / Cet hôtel fut bâti au début du XVIIème siècle / par Charles Robin et Marie Quantin / sur l’emplacement de la maison de Jean Dupuy / Cinquième centenaire « .

Tours, rue Paul Louis Courier, 03, fenêtres de l'hôtel particulier Le manque de recul ne permet pas de photographier facilement la façade, qui recèle un bel ensemble de visages sculptés sur les fenêtres…

Tours, rue Paul Louis Courier, 04, visages sur l'hôtel particulier Les voici de plus près…

Tours, rue Paul Louis Courier, 05, hôtel particulier des Giusti, du début de 16e siècle L’hôtel voisin (à gauche quand on regarde la façade) a aussi de beaux restes… D’après la plaque apposée signalant qu’il s’agit d’un monument historique, il a été construit dans la première du 16e siècle pour les sculpteurs d’origine florentine, les Giusti ou Juste, qui ont réalisé le tombeau de Louis XII dans la basilique de Saint-Denis et la vasque des fonds baptismaux dans la cathédrale Saint-Gatien de Tours. Les rinceaux du linteau de la porte doit rappeler à mes fidèles lecteurs ceux que je vous ai montrés pour la même période à Poitiers sur l’hôtel Geoffroy d’Estissac (vers 1520)et sur l’hôtel Berthelot (1529). Les deux visages portent le linteau de la fenêtre ) l’étage.

Niort, l’église Saint-Hilaire

niort_st_hilaire_01-copie-1.jpg L’église Saint-Hilaire de Niort a été construite entre 1862 (pose de la première pierre) et 1866 (ouverture au public le 14 janvier, jour de la saint Hilaire auquel est consacré l’édifice) sur les plans de l’architecte  (1798-1864, qui à Niort a aussi construit l’église Saint-André, le palais de justice, la prison et le bâtiment central de la préfecture des Deux-Sèvres), dans le cadre de l’aménagement du quartier de la gare (achevée en 1856). L’église est d’ailleurs installée entre ces deux édifices. Elle n’est consacrée qu’en 1868. Je vous en ai déjà montré le chemin de croix réalisé par Rosine Sicot (1958).

Niort, église Saint-Hilaire, 02, le Christ, le Tétramorphe et saint Hilaire sur la façade En haut de la façade, le Christ est représenté sur des nuées avec l’Evangile sur ses genoux et est encadré du tétramorphe (symbole des quatre évangélistes, voir mon article sur celui de Notre-Dame-la-Grande à Poitiers pour l’art roman). Sur le sommet du pignon du portail se dresse saint Hilaire, dont la tête vient cacher à moitié les pieds du Christ et les nuées sur lesquelles il repose.

Niort, église Saint-Hilaire, 03, saints Ambroise et Anasthase sur la façade Dans des niches placées un peu plus bas, mais au-dessus des piliers du portail de part et d’autre, se tiennent debout à gauche saint Ambroise (« Stus AMBROSIUS » inscrit sur le socle), docteur de l’Église d’Occident et à droite saint Athanase (« Stus Athanasius »), docteur de l’Église d’Orient, tous deux revêtus de leurs vêtements sacerdotaux.

Niort, église Saint-Hilaire, 04, vues extérieurs L’église est construite en style « romano-byzantin », mais ça se voit mieux à l’intérieur que sur ces vues extérieures du chevet et des murs nord et sud.

Niort, église Saint-Hilaire, 06, vue intérieure du collatéral gauche et de la nef, vers le choeur A l’intérieur, l’espace est organisé en une nef encadrée d’un bas-côté de chaque côté, séparés par de gros piliers qui lui donnent un aspect basilical. Les vitraux, dont je n’ai pas pris de photographies, sont des ateliers Lobin de Tours et Dragant de Bordeaux.

Niort, église Saint-Hilaire, 07, vue intérieure vers l'orgue Voici une vue prise dans l’autre sens, vers l’entrée, avec l’orgue sur sa tribune.

Niort, église Saint-Hilaire, 05, les fonds baptismaux A gauche quand on entre se trouvent les fonts baptismaux entourés de peintures, réalisées par Lecoq d’Arpentigny.

Niort, église Saint-Hilaire, 08, le choeur L’autel principal, dans le chœur, est consacré à saint Hilaire.

Niort, église Saint-Hilaire, 09, la Cène sur l'autel majeur du choeur Sur le devant d’autel est sculptée une Cène (dernier repas du Christ entouré des douze apôtres).

Niort, église Saint-Hilaire, 10, la chapelle de la Vierge Dans le transept nord, la chapelle est consacrée à sainte Radegonde.

Niort, église Saint-Hilaire, 11, la peinture de Germain au nord Les peintures monumentales au-dessus des chapelles sont de Louis Germain, peintre niortais de l’école de David (il a aussi réalisé des peintures dans l’église Saint-André à Niort). Celle du transept nord représente la résurrection de Lazare.

Niort, église Saint-Hilaire, 12, le devant d'autel de la chapelle de la Vierge Le devant de l’autel secondaire qui se trouve dans cette chapelle du transept nord est en mauvais état et aurait grand besoin d’une restauration.

Niort, église Saint-Hilaire, 13, la chapelle au bout du colatéral nord Voici la chapelle qui se trouve dans le prolongement du collatéral nord… Elle est consacrée à Notre-Dame du Rosaire.

Niort, église Saint-Hilaire, 14, la chapelle au bout du colatéral sud … et celle dans le prolongement du collatéral sud, consacrée à Joseph, que l’on voit en statue au-dessus de l’autel, portant Jésus.

Niort, église Saint-Hilaire, 15, le tabernacle en forme de diamant Dans la chapelle du transept sud se trouve le tabernacle en cuivre contemporain (installé en 1968), en forme de diamant.

Niort, église Saint-Hilaire, 16, la peinture de Germain au sud
Voici la peinture monumentale de Louis Germain au-dessus du transept sud représente la libération de saint Pierre par l’ange.

Pour en savoir plus, lire:

Chantal Callais, La triple carrière de Pierre-Théophile Segretain, architecte dans les Deux-Sèvres au milieu du XIXe siècle, catalogue de l’exposition éponyme, Musées de la Communauté d’Agglomération de Niort, à paraître 2012.

Chantal Callais, À corps perdu, Pierre-Théophile Segretain architecte (Niort, 1798-1864). Les architectes et la fonction publique
d’État au XIXe siècle
, Niort, Geste éditions et Société historique et scientifique des Deux-Sèvres (ouvrage issu de la thèse de doctorat soutenue en janvier 2009), 2010.

La femme de Couvègnes à Paris

La femme de Couvègnes, butte du Chapeau-Rouge à Paris, 1, vue de loin Cela faisait un moment que j’envisageais d’aller photographier cette sculpture dans le parc de la Butte du Chapeau Rouge à Paris, une réunion associative pour Valentin Apac, association de porteurs d’anomalies chromosomiques (au centre de référence des maladies métaboliques à l’hôpital Necker, je vous ai parlé plusieurs fois de cette association, notamment à l’occasion d’une session de l’école de l’ADN) a été l’occasion en novembre de faire un petit tour dans le nord-est de Paris, de revoir les Buttes de Chaumont et de pousser jusqu’à ce parc, la statue se trouve à l’entrée principale par le boulevard d’Algérie.

La femme de Couvègnes, butte du Chapeau-Rouge à Paris, 2, la signature de R. Couvègnes Revenons au sujet du jour… Il s’agit d’une femme sculptée par Raymond [Emile] Couvègnes, qui a porté sa signature, grand prix de Rome (en 1927), un artiste dont je vous ai déjà parlé pour deux œuvres à Poitiers, la sculpture pour l’ancienne chambre de commerce et une Tête de jeune fille, qui était dans la cour du lycée Henri-IV en tant que fontaine, et a été réinstallée sur un socle. Pour la femme du jour, elle a été réalisée en 1937 pour l’exposition universelle (exposition internationale des arts et techniques dans la vie moderne, de son vrai nom) au Trocadéro, vous trouverez la photographie en place sur ce site.

La femme de Couvègnes, butte du Chapeau-Rouge à Paris, 3, deux vues de lace Passée du dessus d’une porte à une fontaine, elle a pris le nom de Femme au bain. Plutôt rondelette, elle est représentée nue… Le socle à droite a été ajouté, sur la présentation originale, elle était plaquée sur un mur dans une nuée…

La femme de Couvègnes, butte du Chapeau-Rouge à Paris, 4, deux vues de dos

La voici de dos, remarquez au passage les cheveux coiffés assez courts…

La femme de Couvègnes, butte du Chapeau-Rouge à Paris, 5, vue lointaine de dos, dans la brume

Et voici pourquoi mes photos semblent avoir un petit voile… Comme vous pouvez le voir depuis le haut du parc (où je suis montée prendre une photographie du monument « aux victimes de la guerre d’Algérie et aux civils morts en Algérie, au Maroc et en Tunisie jusque 1962 »), il y avait une brume insistante par cette froide matinée d’automne.

Photographies de novembre 2012.