Archives par étiquette : polar

L’hôtel hanté de W. Wilkie Collins

Logo God save the livreLogo de pioché en bibliothèqueCouverture de l'hôtle hanté de Collins, en large visionEn alternance avec des livres « normaux » lus sur écran avec mon visioagrandisseur, je continue à emprunter des livres « large vision » à la médiathèque, pour les déplacements ou les salles d’attente notamment… Celui-ci entrera dans le défi God save the livre, saison 3, organisé par Antoni / passion livre.

Le livre: L’hôtel hanté de W. Wilkie Collins, traduit de l’anglais par Henry Dallemagne, éditions de l’Aube, 2006, 277 pages, ISBN 978-2752602596 (première édition en 1878, lu en édition grand caractère).

La présentation de l’éditeur:

« Fiancée humiliée, veuve manipulatrice et soumise évoluant dans une famille en apparence respectueuse des usages de la haute société victorienne… Qui est vraiment la comtesse Narona ? Une intrigante prêt à tout pour toucher une prime d’assurance sur la vie de son époux, ou bien la victime de craintes superstitieuses sur laquelle le destin semble s’acharner ? Entre Londres et Venise, Collins campe les personnages aux facettes multiples et complexes qui seront, consciemment ou non, les complices d’une mort naturelle qui ne tardera pas à se révéler suspecte. Un des grands romans de Wilkie Collins ! « 

Mon avis: un mort, un disparu, un fond d’amour, un soupçon de mariage d’intérêt, un palais transformé en hôtel chic à Venise : pourquoi lord Montbarry a-t-il rompu ses fiançailles pour se marier, au grand dam de sa famille à la comtesse Narona, comment a-t-il pu mourir en quelques jours d’une bronchite? Voilà le cœur de l’intrigue de ce polar anglais du 19e siècle traduit en français seulement en 2006. Entre Londres et Venise, les voyages de noce avaient un sens dans la bonne société « so british » de ces années 1870, où vieille tante malade et domesticité ont aussi leur place. Il pourrait se passer ailleurs qu’à Londres ou Venise, cela ne changerait pas grand chose car il y a surtout des huis-clos entre personnages. Côté intrigue ou style (peut-être un problème de traduction), rien de bien intéressant… mais si on lit ce « polar » comme un témoignage de la société victorienne, c’est déjà beaucoup plus intéressant!

Gone girl, de David Fincher

Affiche du film Gone girl, de David FincherSortie cinéma mercredi en fin d’après-midi, avec Gone girl, de David Fincher, en VO (adaptation du roman Les apparences de Gillian Flynn). Du même réalisateur, revoir Millenium : les hommes qui n’aimaient pas les femmes.

Le film (présentation officielle): 

A l’occasion de son cinquième anniversaire de mariage, Nick Dunne [Ben Affleck] signale la disparition de sa femme, Amy [Rosamund Pike]. Sous la pression de la police et l’affolement des médias, l’image du couple modèle commence à s’effriter. Très vite, les mensonges de Nick et son étrange comportement amènent tout le monde à se poser la même question : a-t-il tué sa femme ?

Mon avis: un film de 2h30, mais mené avec un rythme qui fait qu’il y a peu de moments creux. Nick a pris une amante depuis 18 mois, une ancienne étudiante, il est censé avoir été victime de la crise, mais possède une immense maison dans son Missouri natal (où il est revenu suite au cancer puis à la mort de sa mère). Un film très américain, que ce soit la maison du couple ou celle de l’ex petit ami d’Amy, encore plus grande, le lancement de la campagne de recherche par les riches parents de la disparue (grand barbecue, campagne sur le terrain et sur les réseaux sociaux, etc.), les médias (dont un show télévisé), l’encadrement par un avocat à la mode (efficace mais coûteux, il demande une avance de 100.000$…), une femme au foyer sans occupation particulière (sauf la manipulation de ses amants successifs). Des questions plus universelles, comme la relation d’un frère et d’un sœur jumeaux, les tensions dans un couple, l’apparence et le non-dit. C’est bien écrit, bien filmé, je ne me suis pas ennuyée… mais je ne suis pas non plus complètement emballée, je ne sais pas, l’attitude d’Amy devient prévisible, la caricature du monde des médias et du fric trop appuyée, je n’ai pas retrouvé ce « petit quelque chose », indéfinissable, qui fait la différence entre un bon film et un film qui marquera longtemps, comme Seven ou plus récemment et dans une oindre mesure Millenium : les hommes qui n’aimaient pas les femmes.

Moi, assassin, d’Antonio Altarriba et Keko

Logo rentrée littéraire 2014Couverture de Moi, assassin, d'Antonio Altarriba et KekoCet album m’a été recommandé par Frank, le patron de Bulles d’encre, la librairie BD de Poitiers, qui l’a mis en avant en vitrine… Il entre aussi dans le cadre du défi de la rentrée littéraire organisé par Hérisson.

Le Livre : Moi, assassin, d’Antonio Altarriba et Keko, traduit de l’espagnol par Alexandra Carrasco, éditions Denoël, 2014, 136 pages, ISBN 9782207116883.

L’histoire: de nos jours au Pays Basque. Enrique Rodríguez Ramírez, 53 ans, professeur d’histoire de l’art à l’université, dirige un groupe de recherche à l’intitulé curieux, Chair souffrante, la représentation du supplice dans la peinture occidentale. Il ne se contente pas d’étudier les corps martyrisés dans la peinture classique (religieuse ou mythologique surtout) ou dans l’art contemporain, il le met en pratique en élevant le crime au statut de performance artistique. Mais un jour, son rival dans l’équipe de recherche, avec qui il est en conflit, est retrouvé assassiné, mis en scène comme dans un tableau de Goya, il est soupçonné par la police, mais cette fois, ce n’est pas lui l’assassin…

Mon avis : Les désastres de la guerre de Goya et autres chefs-d’œuvre de l’art occidental élevés en modèle de crimes, il fallait oser… Mais je trouve que c’est un excellent moyen de faire le tour de l’histoire de l’art ou de la littérature: il y a énormément de références citées ou dessinées dans le décor, reproductions ou couvertures de livres. Il va d’ailleurs falloir que je me lance vraiment dans la lecture des Chants de Maldoror, de Lautréamont, qui apparaissent dans les mains du héros, je me l’étais déjà dit après les deux spectacles de Scorpène (revoir Réalité non ordinaire et A l’envers). Revenons à notre bande dessinée… L’album est aussi une bonne critique du monde universitaire, les rivalités au sein des départements, les colloques aux titres pompeux (ce qui n’est pas sans rappeler ), sans oublier, contexte basque oblige, une dimension politique (peut-on absoudre l’ETA ou pas). Le dessin en noir et blanc avec des « touches » de rouge (enfin, touches, ça peut aller d’une pomme ou de la boule rouge d’un logo à un tableau / « performance criminelle » sanglant) sert bien le propos.

A signaler une curieuse faute dans le lettrage, non détectée par l’éditeur, aucun doute, les chiffres romains sont de moins en moins lus dans la société, et le sens absurde de 17e-12e siècles n’a pas dû lui apparaître, deux fois, pages 125 et 130, sur l’affiche avec l’intitulé d’un colloque: « Triomphes, gloires et apothéoses dans la peinture des XVIe et XVIIe siècle ».

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Embrouille à Amboise, de Philippe-Michel Dillies

Couverture de Embrouille à Amboise, de Philippe-Michel DilliesUn livre trouvé à Amboise, dans la même série que Drôle de chantier à Saint-Nazaire de Firmin Le Bourhis.

Le livre: Embrouille à Amboise, de Philippe-Michel Dillies, collection Enquêtes et suspense, Éditions Alain Bargain, 2009, 334 pages, ISBN 978-2355500503.

L’histoire: Amboise, de nos jours. Constance étudie des manuscrits anciens depuis quelques semaines au château quand, un soir, elle aperçoit un pendu à la fenêtre de son bureau. La fatigue lui joue-t-elle des tours, comme le pensent les gendarmes, trop imprégnée par l’histoire du lieu et les pendus d’Amboise (les conjurés exécutés en 1560)? Sur la Loire, la Délivrance avec à son bord un vieux batellier et une passagère qu’il vient de recueillir, Emma, qui faisait du « bateau-stop » après une rupture sentimentale. Un employé municipal puis un autre sont retrouvés morts, accidents, assassinats? Venus de Tours, le capitaine Guillaume va devoir débrouiller l’affaire sur fond de franc-maçonnerie et d’adorateurs d’Horus…

Mon avis:  comme avec d’autres polars locaux (Drôle de chantier à Saint-Nazaire Le Bourhis Firmin, Les naufragés de l’Hermione de Christophe Lafitte, L’assassinat de l’ingénieur Leberton, de Jacques Farisy, Casa del Amor et autres de la série Marie Lester par Jean Failler, etc.), je ne m’attendais pas à grand chose d’autre qu’un moment de détente immergée dans le contexte. Il n’est pas mal écrit, plutôt très lisse, même si le contexte commence mal, avec du personnel municipal dans le château, un conservateur, un adjoint, une équipe de chercheurs. C’est oublier que le château d’Amboise est un château privé, qui appartient aux descendants des rois de France, avec ces derniers mois, vous l’avez peut-être entendu dans les médias sans y faire attention, un conflit entre la fondation Saint-Louis (créée par Henri d’Orléans, « comte de Paris », dans les années 1970 et qui gère le château d’Amboise et d’autres biens comme le château de Dreux et les archives privées de la « maison de France ») et les héritiers du « comte » pour des objets conservés à Amboise. Bref, visiteur d’Amboise, tu finances l’ex- royauté… en général sans le savoir. Revenons au roman, qu’en dire? Une improbable secte dans la mouvance franc-maçonne, une ex-flic un peu perdue, toujours amoureuse, un demi-frère disparu, une clinique psychiatrique aux étranges pratiques de lavage du cerveau, des histoires de souterrains (entre le château et le Clos-Lucé), telles que les archéologues en ont marre d’entendre parler (oui, il existe des souterrains-refuges, certains ont été étudiés et fouillés, mais jamais aussi longs que pour traverser une ville…).

L’auteur a écrit sur tous les lieux du secteur (Saumur, Lauches, Blois, Descartes, Vouvray et Chartres, un peu plus loin)… mais je ne pense pas les lire, sauf si je passe par là et tombe sur le livre! C’est le but de ces petites collections, non?

Revers de fortune, par Antoni Lenormand

Couverture de Revers de fortune, par Antoni LenormandIl y a déjà un moment que j’ai acheté le deuxième roman d’Antoni Lenormand / passion livres, qui mène avec brio depuis plusieurs années le défi God save the livre. Bien qu’écrit en assez gros (police 14 pour la version papier, il est d’abord sorti en version numérique), il était arrivé chez moi avant mon visioagrandisseur maison, je l’ai donc lu en « tronçons » de 20 à 30 minutes… Pour ceux qui me posent la question, non, la tablette ne me permet pas de lire facilement, c’est bien mieux agrandi sur l’écran de l’ordinateur, surtout que je peux afficher plus de texte, avec moins de fatigue sur la « mise au point » par mon cerveau à chaque changement/défilement du texte.

Le livre : Revers de fortune, par Antoni Lenormand, CreateSpace Independent Publishing Platform (distribution Amazon), 2013, 346 pages, ISBN 978-1497442382.

La quatrième de couverture:

Pierre Mazerat-Déligney est une ordure. Comme l’on en fait encore peu aujourd’hui. Sans les moyens de ses très hautes prétentions, l’individu survit dans un sordide studio parisien. Bafouant l’ordre et la morale, Pierre se retrouve subitement à la tête d’une fortune estimée à quinze millions d’euros. Mais alors qu’il s’épanouit enfin dans sa nouvelle vie, le sort va irrémédiablement s’acharner contre lui, jalonnant son parcours de tragiques et mystérieuses disparitions… Poursuivi par le Mauvais Œil, il oublie qu’il ne fait que récolter ce qu’il a toujours semé.
De Paris à Los Angeles, en passant par la Croatie et la French Riviera, suivez les pérégrinations d’un être abject et sournois, en proie au plus machiavélique des adversaires de la Création…

Mon avis: on meurt beaucoup dans le sillage de Pierre, il ne fait pas bon être ami(e) avec lui… ni même son richissime père qu’il n’avait pas vu depuis des années succombe peu après leurs retrouvailles, et pas du cancer pour lequel il était soigné. La fortune, le (les?) revers de (la /des) fortune(s), annonce le titre… revers pour Pierre, pour son père, mais aussi pour son camarade d’infortune avec qui il aurait dû partager les gains du loto. Beaucoup d’humour noir, un style agréable, cherchant cependant parfois le « niveau de langage » entre des mots du registre soutenu (bien que souvent sur un ton badin) et les termes argotiques. Vu mes difficultés de lecture (oui, je sais, relatives, dit la neurologue, j’ai réussi à lire en un an beaucoup plus que l’immense majorité des Français, mais beaucoup moins que d’habitude), la lecture fractionnée par 10 à 15 pages a prolongé le suspense sur presque deux semaines… jusqu’à la chute finale, mais là, chut! Il vous faudra lire le livre!

Yeruldelgger de Ian Manook

Logo du défi rentrée littéraire 2013 chez HérissonLogo de pioché en bibliothèqueCouverture de Yeruldelgger de Ian ManookJ’ai profité de mon nouveau joujou (visio-agrandisseur maison) pour attaquer mon premier gros pavé en lecture normale depuis presque un an. Quoique la MDPH pense que lire un livre tronçonné en 10 pages deux ou trois fois par jour soit largement suffisant comme autonomie, j’ai savouré le fait de pouvoir lire tranquillement comme avant, une heure de 6h30 à 7h30 au lit le matin! (puis pause visuelle pour ne pas voir double en arrivant au bureau à 9h). J’ai choisi Yeruldelgger de Ian Manook, emprunté à la médiathèque, qui a reçu plusieurs prix littéraires (polar historique à Montmorillon, quoique ce soit un polar contemporain!, prix du polar SNCF, prix des lectrices Elle policier) et peut aussi entrer dans la rentrée littéraire 2013 organisé par Hérisson jusque fin juillet 2014 (après, nous passerons à la rentrée littéraire 2014).

Le livre: Yeruldelgger de Ian Manook, éditions Albin Michel, 2013, 542 pages, ISBN 9782226251947.

L’histoire: de nos jours à Oulan-Bator. Trois chinois puis deux prostituées occasionnelles mongoles sont retrouvées assassinées. Le commissaire Yeruldelgger est appelé à 3h de route de là, des nomades ont retrouvé le corps d’une petite fille blonde, enterrée avec son tricycle. L’autopsie révèle qu’elle a été percutée par un véhicule et enterrée encore vivante il y a environ cinq ans. Pourquoi ses parents n’ont pas signalé sa disparition? Hanté par l’enlèvement de sa propre fille et son meurtre, puis sa femme qui a sombré dans la folie, le commissaire promet au vieux nomade de tout faire pour accompagner l’âme de cette enfant inconnue. En enquêtant sur les premiers meurtres, il tombe sur un groupe néonazi, sa deuxième fille semble impliquée et se retrouve gravement brûlée dans les tunnels de canalisation d’eau chaude… Entre intérêts économiques (chinois, coréens), son propre beau-père gros propriétaire terrien, police corrompue, viols, meurtres, trafic de quads, l’enquête s’annonce pleine de rebondissements!

Mon avis: l’intérêt de ce polar réside surtout dans l’analyse de la vie mongole, le heurt entre les yourtes et les constructions en béton, la tradition et les paraboles qui amènent les experts au fin fond de la steppe (et ont sans doute permis de préserver des indices!). Au rayon des traditions, la médecine traditionnelle, l’utilisation de la graisse d’ours vieille de 20 ans pour cicatriser, d’autres onguents. La cuisson des marmottes. Je connaissais les galets chauffés pour faire bouillir de l’eau dans une fosse, mais la, c’est autrement raffiné! Après avoir étripé la marmotte, des galets chauds sont introduits dans son ventre, recousu, et les chairs cuisent doucement par le chaud intérieur et le feu doux à l’extérieur. Je n’ai pas vérifié si ça existait vraiment. Mais un détail a jeté un doute, à la fin… Page 537: « magnifiques chevaux blancs de Przewalski ». En tant que préhistorienne, ces chevaux directement issus des chevaux paléolithiques (c’est une espèce séparée du cheval, Equus przewalskii contre Equus caballus) ne sont pas blancs mais resplendissent d’une belle robe isabelle beau marron fauve (voir cet article grand public sur l’ADN du cheval de Pržewalski, avec le petit v diacritique, ou háček, sur le Z, qui manque dans le livre, ou cheval de Prjevalski, le ž se prononçant j et le w, v).

Blast tome 3, la tête la première, de Manu Larcenet

Couverture de Blast tome 3, la tête la première, de Manu Larcenetpioche-en-bib.jpgEn vous parlant du tome 4 de Blast, pourvu que les bouddhistes se trompent, de Manu Larcenet, je m’étais aperçue que, après tome 1, grasse carcasse et le tome 2, l’apocalypse selon saint Jacky, j’avais oublié de vous parler du tome 3! Je l’ai ressorti de la médiathèque pour vous en parler.

Le livre : Blast, tome 3, la tête la première, de Manu Larcenet (scénario et dessin), éditions Dargaud, 2012, 204 pages, ISBN 9782205071047.

L’histoire : dans un commissariat quelque part en France, il y a pas mal d’années. Polza Mancini est toujours en garde à vue, les policiers tentent de le faire raconter sa vie en le confrontant à certains faits, et lui parle. D’abord son errance dans des maisons inoccupées, son entrée chez celle d’un suicidé dont il s’approprie les dessins, il s’inflige de graves lacérations, se retrouve interné à l’hôpital psychiatrique où il fait la connaissance de Roland Oudinot, schizophrène qui suit plus ou moins son traitement, avant de s’évader devant le refus du psychiatre de le laisser sortir…

Mon avis : comme dans les autres tomes de la série, le noir domine, entrecoupé par quelques cases très colorées. Entre quelques très belles planches dans la nature et aux sculptures géantes (moaï sur troncs d’arbres qui ont continué à grandir) de Roland, la confrontation à la folie de Mancini est brutale: pensées suicidaires, lacération, confrontation avec le psychiatre. Lui-même victime d’un viol, il souffre, mais tourne autour de la question des enquêteurs pour avouer: a–il tué Carole, la fille de Roland? Non, répond-il, en attendant la suite… dans le tome 4 de Blast, pourvu que les bouddhistes se trompent.

Une série à découvrir, même si c’est violent, cette confrontation à la folie qui a mené aux meurtres…

Manu Larcenet

Le combat ordinaire

Blast

Manu Larcenet et Daniel Casanave

  • Crevaisons (Une aventure rocambolesque du Soldat inconnu, tome 5)

Jean-Yves Ferri et Manu Larcenet

Le retour à la terre

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Juge Bao et les larmes du Bouddha, de Patrick Marty et Chongrui Nie

pioche-en-bib.jpgCouverture de Juge Bao et les larmes du Bouddha , de Patrick Marty et Chongrui NieAprès Juge Bao et le Phoenix de Jade, Juge Bao et le roi des enfants, Juge Bao et la belle endormie, et Juge Bao et l’auberge maudite, j’ai lu le cinquième et avant-dernier titre de la série de Patrick Marty et Chongrui Nie. Un livre emprunté à la médiathèque.

Le livre : Juge Bao et les larmes du Bouddha (tome 5 de la série Juge Bao), de Patrick Marty (scénario) et Chongrui Nie (dessins), éditions Fei, 2013, 157 pages, ISBN 978-2-35966-008-1.

L’histoire : En Chine, aux abords de la ville de Taiyuan au 11e siècle. Le juge Bao, pris dans une tempête de neige, est victime d’un accident, la roue d’un charriot s’est brisée. Un paysan qui arrivait derrière lui s’engage sur le pont qu’il devait prendre, qui s’effondre et le tue. Voici le juge Bao privé d’une partie de son escorte, devant attendre la réparation du pont. Il se réfugie dans le riche monastère voisin, d’où justement le novice Tian Yi qui l’accompagne s’était enfui. La vie au monastère n’est pas de tout repos! Le Bouddha miraculeux attise les convoitises, un fantôme féminin terrorise les moines depuis un certain temps, les soldats de l’escorte tombent malades, vite pris en charge par le médecin du monastère…Ne serait-ce pas un complot pour tuer le juge?

Mon avis: Comme les autres titres de la série, cet album en noir et blanc est dans un format « à l’italienne » (horizontal), de 13 sur 18 cm. Le dessin au trait à l’encre est toujours aussi détaillé et rend très bien les visages, les détails d’architecture, etc. J’ai particulièrement admiré la machine hydraulique qui alimente en eau le Bouddha… et ses larmes « miraculeuses ». L’histoire est cette fois plus facile à suivre, sans récits imbriqués comme dans Juge Bao et l’auberge maudite. Si la question de la justice sociale est abordée (le riche monastère redistribue-t-il bien ses riches réserves aux pauvres des alentours qui souffent de la famine?), ce volume se centre plus sur l’intrigue « policière », le savoir scientifique des Chinois au Moyen Âge (l’hydraulique, la poudre, le savoir savant et sa copie dans des livres…). Le tome 6 est annoncé!

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La femelle de l’espèce, d’Andrea Japp

Couverture de La femelle de l'espèce, d'Andrea JappJ’ai lu il y a quelques semaines Dans la tête, le venin d’Andrea Japp en large vision, j’ai trouvé sur la brocante du vendredi à Poitiers, en édition club, un autre livre de cette auteure écrit en assez gros, mais avec des interlignes encore un peu trop petits pour moi. Même s’il est court (200 pages dans cette édition), cela a été assez compliqué à lire. Il a reçu en 1996 le prix des éditions du Masque.

Le livre: La femelle de l’espèce, de H. Andrea Japp [Lionelle Nugon-Baudon], éditions du Masque, 1996 (lu en édition Le Club, 1997, 204 pages, il existe encore, je crois, en livre de poche).

L’histoire: Boston, en juillet d’une année non précisée (dans les années 1990?). Toni Magnani vend de grosses voitures, sa femme Sarah, d’origine irlandaise, est maman au foyer, a dû mal à vivre dans le Northend, ce quartier de la diaspora italienne. Mais un soir, leur fille, Sophia, 12 ans, ne rentre pas à la maison. Elle n’est pas chez sa copine habituelle, une enquête de police superficielle révèle qu’elle est partie apparemment volontairement à la sortie de l’école avec un homme blond. Sarah ne croît pas à une fugue de sa fille, elle va voir le FBI, y est mal reçue, décide de se lancer seule, enfin, avec l’aide de la coiffeuse et un informateur limite mafieux, sur les traces de sa fille. La retrouvera-t-elle?

Mon avis: en quelques pages, la mère au foyer rangée plaque son mari et se retrouve en femelle féroce à la recherche de sa fille dans les bas-fonds de Boston, entre mafias (italienne et asiatique), drogue, avocat ayant abandonné le métier après avoir obtenu la relaxe de son client pédophile,militaire devenu zen… Le style est efficace, le récit plutôt original pour ce type de livre. Même si ce n’est pas mon polar préféré, si je mets de côté mes problèmes ‘techniques » de lecture (voir en introduction), il est agréable à lire, même tronçonné chapitre par chapitre (un ou deux par jour).

Black Coal, de Diao Yinan

Affiche de Black Coal, de Diao YinanPas de cinéma dimanche, mais j’y suis allée hier soir, enfin, à 18h, histoire de ne pas m’endormir pendant la séance… Je suis allée voir Black Coal [Black Coal, Thin Ice / « Charbon noir, glace fragile »], de Diao Yinan, qui a reçu l’ours d’or qu meilleur film et l’ours d’argent pour l’acteur Liao Fan au festival de Berlin en 2014.

Le film: dans une ville indéterminée, en Mandchourie en 1999. Des fragments de crops sont retrouvés sur un tapis roulant qui reçoit du charbon, d’autres fragments sont retrouvés aux quatre coins du pays, c’était un employé d’une gigantesque mine à ciel ouvert. L’inspecteur Zhang [Liao Fan] mène l’enquête, un suspect est repéré dans un salon de coiffure mais l’arrestation tourne au carnage et Zhang est blessé. 2004, Zhang a quitté la police; devenu agent de sécurité, il arrive saoul au travail. Un nouveau cadavre est retrouvé dispersé, ses anciens collègues lui révèlent que c’est le deuxième, et que tous deux auraient dû se marier avec la femme [Lun Mei-Gwei] de la première victime, qui travaille dans un pressing. Le voici de nouveau mêlé à l’enquête…

Mon avis: Un très beau film qui se passe en majorité l’hiver (oups, ça glisse!) et de nuit… Gare, les patins à glace peuvent constituer de redoutables armes. Les scènes d’amour et les crimes sont filmés avec peu d’images (pour la première scène d’amour, long plan sur les mains), mais beaucoup de « sons ». D’autres scènes frôlent le burlesque, comme la tuerie dans le salon de coiffure qui clôt quasiment la première partie en 1999. On découvre aussi beaucoup de chose sur la vie quotidienne, les rites funéraires (et le rassemblement/repas après la crémation), les petits restaurants rapides visiblement pas chauffés, les gigantesques trains et tapis roulants pour traiter le charbon, etc. Le film a franchi, après plusieurs retouches du scénario, la censure chinoise (et a même connu, semble-t-il, un certain succès en Chine). Pourtant, les policiers n’ont pas toujours le beau rôle, en toile de fond, la transformation de la Chine en cinq ans, entre 1999 et 2004, qui montre l’entrée du monde de l’argent: le petit entrepreneur importateur de vêtement est devenu un gros investisseur sur le marché des paris en ligne, la tenancière d’un petit bar tient un grand palace (à filles?). Même si je n’ai pas bien compris, je pense, la scène finale (fatigue? pensée chinoise différente?), je vous conseille ce polar dépaysant et avec quand même son lot de rebondissements!