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Poitiers, le sacrifice des guichets et des mosaïques de la poste

Poitiers, l'intérieur de la poste, 1, avant travaux en 2011, cliché A.C. Je vous ai parlé de l’extérieur de la grande poste de Poitiers en novembre 2008, article repris avec plus de photographies en avril 2011. Depuis, il y a eu de nombreux débats en ville autour de cet édifice : la poste (ou plus exactement sa filiale Post’immo, propriétaire du bâtiment) a décidé de la « moderniser », en supprimant les guichets pour en faire un édifice à la mode d’aujourd’hui, c’est-à-dire un truc foutoir avec des petits comptoirs en plastique partout… Une pétition (voir ici dans la tribune de l’art) n’a eu aucun effet, l’édifice n’est pas protégé au titre des monuments historiques et l’architecte des bâtiments de France a validé le permis de construire. Un article paru le 11 novembre dans la Nouvelle République m’a fait bondir, déjà le titre, L’art nouveau renouvelé, puis les premières lignes…  » Les esprits se sont calmés «  … ben voyons… Il ne s’agit ici ni d’une restauration, ni même d’une restitution, mais bien d’une dénaturation (suivre les liens ou voir en fin d’article) du projet d’origine de l’architecte Hilaire Guinet. Le hall de la poste rouvrira le 5 décembre 2011, à quelques jours du centenaire de la pose officielle de la première pierre (le 17 décembre 1911). L’inauguration du nouvel espace est prévue pour début février 2012.

Au début du mois, Grégory Vouhé a publié un bel article sur le sujet dans l’Actualité Poitou-Charentes n° 94 (voir en fin d’article). Je le cite pour la description de l’intérieur de la poste :

« Cette façade invite à gagner la grande salle, où Guinet a déployé toute la mesure de son talent, cette fois en collaboration avec les fameux mosaïstes Alphonse Gentil et Eugène Bourdet qui s’étaient associés en 1901 pour fonder une société de grès et céramique installée à Billancourt. De la piscine de Roubaix,actuel musée d’Art et d’Industrie, aux mosaïques du centre de tri postal Saint-Jean de Bordeaux en passant par de nombreux décors réalisés à Nancy, la plupart de leurs oeuvres sont reconnues et protégées au titre des Monuments historiques, mais non le décor poitevin, destiné à être pour partie refait à neuf, pour partie dénaturé. De grandes qualités, sol et guichet s’inscrivent pourtant dans le plan ovale très original dessiné par Guinet, auquel répond aussi le plafond porté par des piliers dont les chapiteaux ornés de lis constituent les rares exemples de style Art nouveau en Poitou« .

Poitiers, l'intérieur de la poste, 2, guichet avant travaux en 2011, cliché A.C Sur la première photographie, avant travaux, on voit les guichets qui portent des panneaux de mosaïque, le sol réalisé dans la même technique… Voici un détail de l’un de ces guichets…

Poitiers, l'intérieur de la poste, 6, sol de mosaïque, cliché G.V. … et la mosaïque centrale.

Poitiers, l'intérieur de la poste, 2bis, détail mosaïque d'un guichet, cliché G.V. Voici un détail de l’un des coqs en mosaïque…

Poitiers, l'intérieur de la poste, 3, signature da la mosaïque, cliché G.V. Ces mosaïques portent la signature « Gentil Bourdet / Billancourt – Paris », l’un des principaux mosaïstes parisiens des années 1920 (à retrouver sur leur site) : en 1925, à l’exposition internationale des arts décoratifs à Paris, dans la galerie des marbres (Plumet), la décoration en mosaïque a été confiée sur onze travées à la Maison Biret (qui a aussi réalisé les mosaïques de la gare de la Rochelle) et pour treize travées à la Maison Gentil et Bourdet… (voir aussi la citation plus haut pour d’autres réalisations). Ils sont également les auteurs des carreaux de céramique que l’on voit en bas des guichets sur la photographie précédente.

Poitiers, l'intérieur de la poste, 4, guichets sacrifiés, cliché G.V. Pour les besoins de leur bureau de poste qui ressemblera à un supermarché bourré d’automates et où il impossible de trouver quelqu’un pour poster une lettre avec des beaux timbres (en tout cas, c’est le cas dans les bureaux déjà transformés que j’ai fréquentés…), les guichets ont été massacrés, transformés en consoles, la partie latérale a été « démontée » ainsi que plusieurs éléments (boiseries mais aussi les panneaux de mosaïque et les carreaux de céramique, qui formaient un tout) pour faire de la place (enfin, « démontés », c’est ce que dit la poste, j’espère qu’ils sont conservés en lieu sûr et ne seront pas détruits ou vendus à des antiquaires). Le permis de construire (consultable à la mairie) disait : « une travée [du guichet] ne sera pas reposée pour permettre le passage. Des éléments de bois moulurés dans l’esprit des consoles [sic, il s’agissait de guichets…] seront posés pour fermer les deux extrémités du caisson« . En réalité, les éléments déposés semblent bien plus importants.

Poitiers, l'intérieur de la poste, 5, guichets sacrifiés, cliché G.V. A l’origine, la mosaïque s’arrêtait au niveau des guichets. En les reculant, il a fallu combler le vide. Pour cela, une mosaïque neuve a été réalisée par la société périgourdine Socra, pour l’essentiel « reprise à l’identique » (dixit la presse sous la dictée de post-immo), elle a été en réalité créée d’après l’original, avec un seul gros quart de « mosaïque existante conservée et rénovée » !!

Merci à G. V. et A. C. qui m’ont confié les photographies qui illustrent cet article.

Quelque définitions…

Si vous avez la flemme de suivre les liens qui mènent vers le centre national de ressources textuelles et lexicales (CNRTL), voici quelques définitions tirés de ce dictionnaire de référence…

Restauration : « b) Mod., ARTS . Remise en état d’une œuvre artistique, d’un monument ancien, en essayant de respecter l’état primitif, le style; activité, métier de restaurateur« .

Restitution : « ARCHÉOL., ÉPIGR. Action de restituer, de rétablir dans son état premier, original, ce qui a subi des altérations; résultat de cette action« .

Dénaturer : « 1. Changer dans sa nature, dans son apparence ou sa présentation, par une modification spontanée ou voulue; priver de son caractère naturel. (Quasi-)synon. contrefaire« .

Pour en savoir plus, voir:

Un article de Grégory Vouhé paru dans l’Actualité Poitou-Charentes n° 94 (automne 2011) : Le chef-d’oeuvre d’Hilaire Guinet, p. 20-23.

– le site des mosaïstes Gentil et Bourdet.

Niort, le monument aux morts par Pierre-Marie Poisson

Niort, le monument aux morts de 1914-1918 par Poisson, 1, vue ancienne avec les ponts Je vous ai déjà montré le monument aux morts de 1870 situé place de Strasbourg à Niort et portant une Gloria Victis d’Antonin Mercié. Je vous montre aujourd’hui l’un des deux monuments aux morts, celui consacré aux morts de 1914-1918 qui se trouvait à l’origine près du donjon. A venir bientôt le monument aux soldats sans uniforme et la résistance, pour les combattants et résistants de 1939-1945.

Niort, le monument aux morts de 1914-1918 par Poisson, 2, vue ancienne rapprochée Le voici à son emplacement d’origine sur une autre carte postale ancienne.

Niort, le monument aux morts de 1914-1918 par Poisson, 3, l'emplacement du monument près du donjon Il a été déplacé en 2006 de l’autre côté de la Sèvre niortaise, près du centre culturel du Moulin-du-Roc. Son emplacement d’origine est encore visible près du donjon (peut-être pas pour longtemps, l’espace entre le donjon et la Sèvre est en cours de réaménagement).

Niort, le monument aux morts de 1914-1918 par Poisson, 4, le monument à son nouvel emplacement Le voici donc maintenant (photographie prise, comme les suivantes, au printemps 2010). Il a été commandé en 1922 et inauguré en juillet 1923. Il est dû au sculpteur d’origine niortaise Pierre Marie Poisson , dont je vous reparlerai pour le buste de Liniers et le monument Main aussi à Niort, qui a de nombreuses œuvres au musée d’Agesci à Niort (dans l’ancien lycée de jeunes filles), a aussi réalisé les monuments aux morts du Havre et d’Audruicq dans le Pas-de-Calais (Brigitte /Brigitbrode) est allée me faire il y a quelques mois de belles photographies, si elle m’y autorise, je ferai un article…) et bien d’autres œuvres.

Niort, le monument aux morts de 1914-1918 par Poisson, 5, la République Le monument aux morts de Niort est constitué d’une large stèle avec 564 noms de soldats morts pour la France en 1914-1918 qui encadre une figure féminine très rigide… Le sculpteur a joué sur la verticalité de cette figure, accentuée par les plis de sa robe, et l’horizontalité de la stèle, renforcée par la position des bras posés au-dessus. Elle se tient debout sur un socle un peu surélevé par rapport au sol de la stèle et décoré de feuilles de laurier.

Niort, le monument aux morts de 1914-1918 par Poisson, 6, détail de la République Il s’agit de Marianne l’allégorie de la République, chaussée de sandales. Elle est coiffée d’un bonnet phrygien (on le voit peut-être mieux sur la vue de profil) et porte une cuirasse fermée par une ceinture portant les chiffres RF pour République française (je sais, RF, ce sont des lettres, mais quand ce sont des initiales avec une signification, on dit des chiffres…).

Vous trouverez d’autres informations sur cette œuvre dans le Parcours du patrimoine consacré aux monuments aux morts avec une allégorie de la République, et dans le dossier documentaire réalisé par le service de l’inventaire du patrimoine culturel de la région Poitou-Charentes).

La grande poste d’Angers

La poste centrale d'Angers, 1, deux vues générales de l'extérieur. La grande poste d’Angers, rue Franklin-Roosevelt, a été construite à partir de 1934 par l’architecte des PTT Gabriel Guchet (ouverte en 1937), en remplacement de l’ancienne poste qui est maintenant un café place du ralliement (je vous le montrerai…). Je tire les informations du dossier établi par le service de l’inventaire des Pays-de-la-Loire (avec des photographies des destructions de 1993), complété par ce que j’ai remarqué sur place… Je n’ai pas eu le temps de faire de recherches plus approfondies et pas trouvé le nom du sculpteur… Pas de doute, c’est un bâtiment typique des années 1930, qui a l’intérieur a été entièrement ravagé par les aménagements de la poste (comme ce qui est actuellement en train de se passer pour la grande poste de Poitiers, avec pour résultat des guichets et des mosaïques massacrés) : en 1961, puis en 1992, la poste d’Angers a perdu ses vitraux (qui étaient consacrés aux productions de l’Anjou), les mosaïques des sols et des comptoirs (ça rappelle furieusement ce qui est en train de se passer à Poitiers, je vous en reparle très vite) ainsi que les parties ouvrantes de la grille d’entrée. Nous avons donc maintenant une enveloppe qui n’a plus rien à voir intérieurement avec le projet initial. l’extérieur est préservé, l’intérieur massacré…

Elle reste néanmoins extérieurement très colossale… au sens propre, avec ses colonnes lisses à gros chapiteaux en fleur de lotus et ses façades en arc de cercles.

La poste centrale d'Angers, 2, relief au-dessus de l'entrée et caducée Le caducée ailé et les foudres (les éclairs terminés en flèche, en arrière-plan) rappellent Mercure, messager des dieux, et lui-même dieu du commerce et des voleurs, fréquemment représenté sur les postes… Mercure est aussi représenté sur un bas-relief imposant sur la rue Saint-Julien, encadré de l’ancien et du nouveau continent, mais oups, mes trois photos de ces reliefs sont inutilisables (ouf, je suis retournée à Angers début 2012, voir maintenant la façade rue Saint-Julien). Revenons donc sur la façade principale. Au-dessus de l’entrée, les armoiries de la ville sont encadrées de deux monuments symboliques d’Angers…

La poste centrale d'Angers, 3, reliefs au-dessus de l'entrée, la cathédrale et le château A gauche, la cathédrale, à droite, le château d’Angers, chacun avec une corne d’abondance qui part du blason central… en dépit de gros nuages qui s’amoncellent au-dessus des deux reliefs.

La poste centrale d'Angers, 4, les reliefs avec la poste ancienne

Deux séries de reliefs ont pris place à gauche et à droite de la porte principale, sur des reliefs au-dessus des fenêtres du rez-de-chaussée. Sur la gauche sont représentés les moyens anciens de faire parvenir le courrier : les pigeons voyageurs (qui eurent encore une grande importance pendant la première guerre mondiale), les ballons et le dirigeable, le voilier, la callèche qui transporte aussi des voyageurs « avec armes et bagages ».

La poste centrale d'Angers, 5, les reliefs avec la poste moderne

Sur la droite, voici les moyens modernes de transport du courrier : le train (à vapeur), le bateau façon transatlantique (aussi à vapeur, avec un minuscule petit bateau à voile sur sa droite), le camion façon croisière jaune et l’avion biplan de l’aéropostale…

Un beau décor sculpté… En prenant mes photographies, une dame d’un certain âge s’est arrêtée… elle vit près de cette poste depuis 30 ans et n’avait jamais remarqué la sculpture… Nous avons papoté un petit moment…

Photographies d’octobre 2011.

La cité Gabillet à Poitiers

Poitiers, cité Gabillet, 1, la plaque de la cité

A Poitiers près de la porte de Paris, sur le boulevard de l’Abbé-Frémont mais aussi rue Honoré-Gabillet et rue du Général-sarail se trouve la cité Gabillet, un ensemble de 20 maisons de type HBM (habitations à bon marché, concept créé en 1894 par la loi Siegfried), un peu comme celle de la cité Auguste Maître à l’extérieur de la ville, dans le quartier de la Pierre-Levée.

Poitiers, cité Gabillet, 2, la plaque de l'inauguration La plaque témoigne de ce passé : « Office public d’H.B.M. / de la ville de Poitiers / les bâtiments de l’office / ont été inaugurés / en MDCCCCXXXIII et MCCCCXXXVI / Mr Guillaume Roulle président / Mrs A. Baffrey (MDCCCCXXXIII) et / H. Moulonguet (MDCCCXXXIV) / préfets de la Vienne / G. Moraix et P. Umeau maires / J.M. Boudouin arch. D.P.L.G. ». Elle fut donc construite au début des années 1930 par l’architecte Marcel Boudouin (Poitiers, 1906 – Poitiers, 1986), qui avait des préoccupations hygiénistes, en construisant le sanatorium mais aussi ces habitations plus salubres et aérées que ce qui existait auparavant. Je vous reparlerai de cet architecte, qui est aussi l’auteur à Poitiers de l’église Saint-Cyprien, de la première partie du boulevard du Grand-Cerf, la cité de Bel Air et de la clinique des Hospitalières (ces deux derniers détruits ou remaniés ces dernières années). Dans le domaine hospitalier, il a aussi travaillé pour les hôpitaux de Montmorillon et de Lusignan dans la Vienne et de Cadillac en Gironde. Il est aussi l’auteur de l’ancien sanatorium et d’une partie du CHU de la Milétrie à Poitiers (qui a remplacé l’hôtel-Dieu du centre-ville).

Poitiers, vue aérienne des années 1950, le quartier de Montierneuf Pour mieux comprendre l’implantation de cette cité Gabillet, rien ne vaut une vue aérienne. J’ai trouvé une carte postale des années 1950-1960, que j’ai annotée avec les principaux monuments présents autour, le pont de Rochereuil, l’ancien château de Jean le Bon à la confluence de la Boivre et du Clain, l’église Saint-Jean-de-Montierneuf et son cloître qui a l’époque abritait encore la caserne Dalesme, transformée en bâtiments pour l’ENSMA (école d’aéronautique) et qui accueille aujourd’hui entre autres le rectorat.

Poitiers, vue aérienne des années 1950, le quartier de Montierneuf, détail de la cité Gabillet

En zoomant dans le scan, on voit très bien la structure de cette cité. Le long du boulevard de l’abbé Frémont et le long de la rue Gabillet, et au centre, des maisons toujours jumelles (deux habitations sous le même toit) séparées par des jardinets ou des espaces plus restreints du côté du boulevard. Les maisons accolées les unes aux autres au fond ne font pas partie de la cité.

Poitiers, cité Gabillet, 3, la maison double centrale Au centre, dans l’axe de l’entrée principale, se trouve une maison jumelle à laquelle un soin particulier a été donné. A chaque extrémité se trouve un avant-corps avec un toit en demi-croupe. Sur ce mur pignon est installée une pergola (bon, il n’y a plus de plantes grimpantes) avec un décor de colonnes encadrant une arcature aveugle.

Poitiers, cité Gabillet, 4, les maisons sur l'anneau central Les autres maisons, toutes jumelles, s’organisent autour d’une voie en forme d’anneau…

Poitiers, cité Gabillet, 5, maison sur le boulevard …et le long des rues.

Poitiers, cité Gabillet, 6, maisons sur le boulevard Voici le long du boulevard. Vous noterez les avancées qui permettent de protéger du froid, et à l’arrière (pas visible ici, mais sur la quatrième photographie) étaient prévus des jardins séparés de la voirie par un enclos en béton.

Poitiers, rue Gabillet, vue 1, la cité Passons rue Gabillet…

Poitiers, rue Gabillet, vue 2, la cité Vous voyez, c’est la même structure de maisons.

Poitiers, rue Gabillet, vue 3, alignement de maisons En revanche, de l’autre côté de la rue, l’alignement de maison jumelles (deux sous le même toit) mais accolées ne font pas partie au sens strict de la cité Gabillet.

Un Poilu victorieux de Eugène Bénet, 3: partout en France

Saint-Benoît, le monument aux morts, 5, le côté gauche du soldat En vous présentant le Poilu victorieux de Eugène (Paul) Bénet (Dieppe 1863 – Paris 1942) à Civray et à Saint-Benoît (la photographie ci-contre), je vous avais expliqué que cette statue se trouvait dans le catalogue des monuments aux morts d’Antoine Durenne (au moins pour 1921, sous le n° 5, comme on peut le voir dans la base de données Monumen). Comme toutes les œuvres de catalogue, la mise en scène était réalisée plus ou moins différemment selon les communes. Cette œuvre connut un grand succès et fut commandée à plusieurs dizaines voire centaines d’exemplaires. Je vais essayer de poursuivre ce récapitulatif dans les prochaines semaines. Avec son profil particulier, il est assez facile à reconnaître parmi des dizaines de photographies de monuments aux morts. La peinture en bleu horizon, qui fait tant parler à Sanxay, était une option disponible au catalogue et il a été restauré ainsi par exemple à Cattenières (Nord), à Pierre-la-Treiche (Meurthe-et-Moselle), à Revigny-sur-Ornain (Meuse), à Randan (Puy-de-Dôme) ou encore à Roquetoire (Pas-de-Calais). J’ai essayé de faire un récapitulatif des monuments aux morts portant une statue de Bénet en France. Il avait réalisé plusieurs modèles, même si le Poilu victorieux a eu le plus grand succès, je vous mets aussi les autres, avec des liens vers des pages où vous pouvez voir les photographies. J’ai fait une présentation par modèle et par département, si vous en connaissez d’autres, n’hésitez à me les signaler, je les ajouterai… mais je n’ai mis que des liens où la photographie est présente… en privilégiant des sites officiels et/ou réputés pour leur sérieux sur le sujet (la source des liens est précisée pour chacun en info bulle).

Le Poilu victorieux de Eugène (Paul) Bénet (119 retrouvés, sur plusieurs centaines probablement…)

Sauf mention contraire (par exemple pour le monument de Senonnes en Mayenne, fondu par les établissements Cochin frères à Angers), la fonte est des fonderies d’Antoine Durenne (à Sommevoire ou Paris)

Ain

Aisne

Ardèche

Ardennes

Ariège

Aube

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Côte-d’Or

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Morbihan

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Nord

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Orne

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Pyrénées-Atlantiques

Haute-Saône

Saône-et-Loire

Haute-Savoie

Seine-Maritime

Seine-et-Marne

Deux-Sèvres

Somme

Vendée

Vienne

Vosges

Yonne

Seine-Saint-Denis

  • Tremblay-en-France

Île de la Réunion

Le buste de Poilu

Il figurait aussi au catalogue de Durenne.

Un soldat le fusil à ses pieds et sans brandir de palme

Modèle au catalogue des ateliers Rombaux-Rolland à Jeumont dans le Nord

Ille-et-Vilaine

Un soldat arme au pied au sommet du monument, une mère avec son enfant au pied du monument

Seine-Maritime

Œuvres autres que des monuments aux morts

À Dieppe, sa ville natale (Seine-Maritime)

  • au musée de Dieppe
  • le monument du souvenir français (monument aux morts de 1870), fondu par Gruet : sur des cartes postales anciennes et sur des vues récentes

Ailleurs en France

Le monument de l’entente franco-belge à Paris

Paris, monument à l'amitié franco-belge, 1, vu de loin Octobre, le mois Fritissime ayant été prolongé sur tout l’automne, et comme le 11 novembre approche, j’ai ressorti mes photographies prises début novembre 2010. Ce monument de l’entente franco-belge se trouve à Paris, tout près du pont de l’Alma, sur la rive droite, sur une extrémité de la place appelée place de la Reine Astrid.

Paris, monument à l'amitié franco-belge, 2, la dédicace La dédicace est la suivante :  » à la France, la Belgique reconnaissante, 1914-1918″.

Paris, monument à l'amitié franco-belge, 3, la marque des carrières Je n’ai pas trouvé la signature du sculpteur ni celle de l’architecte. Le site officiel chemin de la mémoire en donne une photographie, mais aucune information. En revanche, il y a la marque des « Carrières / Merbes-Sprimont / Belgique », qui ont fourni ce calcaire marbrier ou marbre bleuté (ces carrières existent toujours, voir leur site). Sur le site trésors cachés, le groupe sculpté est attribuée à Isidore de Rudder et daté de 1923. Je n’ai pas pu vérifier l’information, et parmi les sculpteurs belges, j’ai trouvé un Isidore De Rudder (Bruxelles, 1855- Uccle, 1943) … Mais ce Rudder est surtout connu comme un céramiste de l’art nouveau, mais a aussi réalisé des sculptures (qui lui ont valu le second prix de Rome en 1882). Vous pouvez voir plusieurs œuvres de Isidore De Rudder sur cette page consacrée à la statuaire publique belge (à la lettre D, la Révolution française seule a imposé de classer les noms composés au nom et non au « de »). Un article du Soir (de Bruxelles) paru en 1995 semble confirmer l’information… en donnant une inauguration du monument en 1925 d’après le petit-fils du sculpteur. [Identification confirmée par son arrière petit-fils, merci à lui!]

Paris, monument à l'amitié franco-belge, 4, vue rapprochée Approchons-nous un peu… Sur la gauche se trouve la France, reconnaissable à son bonnet Phrygien, et sur la droite la Belgique. Toutes deux tendent les bras et se tiennent les mains au-dessus de la tête de deux petits garçons nus (symboles de l’avenir des deux pays?).

Paris, monument à l'amitié franco-belge, 5, quatre vues de trois quarts Je ne suis pas très douée pour repérer les symboles de la Belgique… Elle est coiffée d’un chignon et porte une toge à l’Antique (si quelqu’un connaît mieux les symboles de la Belgique, je complèterai…). Il pourrait s’agir de la reine Astrid plutôt qu’une allégorie. Pour la France, c’est une représentation assez classique de la république sous sa forme guerrière, avec une épée à son côté gauche, attachée à un baudrier qui porte les devises de la République (des médaillons que l’on trouve aussi sur de nombreux bustes de Marianne), porte l’égide ou pectoral généralement orné d’une tête de Méduse, remplacée ici par la croix de guerre (cette armure est dérivée de celle de la déesse guerrière grecque Athêna) et est coiffée du bonnet phrygien. Sur l’armure de la France sont gravées des feuilles de laurier et de chêne, également très symboliques de la victoire et de la force…

Paris, monument à l'amitié franco-belge, 6, les armoiries sur le socle Le socle porte lui aussi de nombreux symboles et blasons… Je n’ai pas eu le temps non plus de rechercher leur identification, vous reconnaissez quand même les croix de Lorraine…

Logo de Octobre, le mois Fritissime Cet article entre dans le cadre de Octobre, le mois Fritissime, organisé par Schlabaya / Scriptural, à retrouver aussi sur Facebook : Le lion des Flandres, Tintin, Max Havelaar : vive le mois des 17 provinces! Il s’agit au cours du mois de parler de tout ce que l’on veut en rapport avec les 17 anciennes provinces annexés par Charles Quint et les états de Bourgogne… et qui constituent aujourd’hui à peu près le Nord-Pas-de-Calais, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg.

Pour aller plus loin : sur l’œuvre d’Isidore et Hélène De Rudder, voir l’article de Dominique Morel, Le chef-d’œuvre en grès cérame d’Isidore De Rudder, paru dans L’Estampille/ l’Objet d’Art n° 480,  juin 2012 [cet article porte sur le « grand vase vert » du Petit Palais].

Mais qui a rédigé la plaque de la rue de Blossac à Poitiers?

Nouvelle plaque de rue pour la rue de Blossac à Poitiers Il y a déjà quelques mois, fin avril 2011, je vous signalais l’apparition de nouvelles plaques de rue et de problèmes de traits d’union étrangement placés… Au fil des semaines, j’ai pu voir des mentions étranges, comme celles que je vous ai montrées l’autre jour rues Renaudot et Carnot. Leur installation se poursuit. L’autre jour, je croise devant le parc Grégory Vouhé et il attire mon attention sur celle-ci, pour ceux qui ne pourraient pas lire la photographie,  » Rue de BLOSSAC / Paul-Marie-de-la-Bourdonnaye- / de-Blossac / intendant / 1716 – après 1784 « . Je vous ai déjà parlé de ce personnage pour le monument au comte de Blossac (avec une autre vue après nettoyage) réalisée par Raymond Sudre, inaugurée en 1924 et située dans le jardin anglais du parc de Blossac. Après 1784… bizarre, bizarre… Un personnage aussi célèbre doit être mieux documenté que cela. Rentrée chez moi, il m’a fallu environ un quart d’heure pour trouver la bonne réponse… La fiche Wikipedia est erronée [dernière consultation 16 octobre 2011, PS: corrigée depuis, dernière consultation 2 mai 2012], mais j’ai trouvé son acte de décès aux archives départementales d’Ille-et-Vilaine, page 12 du registre numérisé des décès de l’an VIII pour la commune de Goven, où se trouve le château de Blossac. En voici la transcription :

« Mairie de Goven arrondissement communal de Redon département d’Ille-et-Vilaine / le vingt-septième jour du mois de fructidor an VIII de la république française / acte de décès de Paul Esprit de la Bourdonnais [sic] de Blossac décédé d’hier à sept / heures du soir / *âgé de quatre-vingt quatre ans* / demeurant à la maison de Blossac en cette commune sur / la déclaration à nous faite par le citoyen Jean Jacques de Deminiac l’un / des membres de notre conseil demeurant à la Verrie en notre commune, voisin / et ami et par le citoyen Guis Joseph Alexandre Hubert Lamassue / *demeurant* / à la Villaud / commune de Chavagne voisin et ami du défunt et ont signé constaté par / moi maire faisant les fonctions d’officier de l’état civil soussigné / interligne âgé de quatre-vingt quatre ans approuvée / Signé Hubert de La Massue / Deminiac / Hubert Lahayris (?) ».

Impossible de vérifier le registre de la paroisse Saint-Étienne de Rennes, les données ne sont pas encore en ligne sur le site des archives départementales d’Ille-et-Vilaine [dernière consultation : 16 octobre 2011], en attente de vérification, je retiens la date du 29 août 1716 avancée sur Généanet, mais nous pouvons désormais affirmer que Paul Marie Esprit de La Bourdonnaye, comte de Blossac, ancien intendant du Poitou, est mort en son château de Blossac, commune de Goven en Ille-et-Vilaine le 26 fructidor en VIII, soit le 13 septembre 1800 (la veille de ce qui est mis sur la fiche Généanet, qui s’est fiée à la mention marginale et non à l’acte qui dit « décédé d’hier »). [La plaque a fini par être corrigée, voir en février 2013].

Poitiers, saisie d'écran d'info travaux dans le secteur de Blossac Et pour rigoler, je suis allée voir si, comme pour les rues Renaudot et Carnot, le plan de Google Map utilisé sur le le site en ligne officiel infos travaux à Poitiers était juste… et j’ai encore une fois bien rigolé! La rue Léopold-Thézard y a disparu et y porte le nom de rue de Blossac, aucune mention de la place de l’appel du 18 juin 1940, constituée par l’espace situé en avant du parc de Blossac (la plaque de cette place est posée sur un pilier à l’entrée du parc, côté extérieur). Si on zoome un peu plus, la rue de Blossac est à ce mauvais emplacement et au bon aussi… Heureusement que les noms des rues sont bons sur le plan en pdf à télécharger, mais trop petits pour un tirage papier et une navigation en voiture dans les rues.

Si vous avez besoin d’une cartographie à jour sur Poitiers (et les autres villes françaises voire du monde entier…), je vous conseille vraiment d’utiliser de préférence Open street map. Grâce à son système participatif (il faut créer un compte, c’est tout…), les changements de sens des rues y a été changé très vite, un module permet un export gratuit pour GPS (le seul vraiment à jour ici, les rues ont pourtant changé de sens depuis le grand bouleversement du 30 août 2010), et en plus, le numéro dans la rue est reporté devant chaque maison (l’emprise au sol du bâti y est figuré), vraiment pratique pour les rues un peu longues, il y a aussi les feux tricolores, les commerces, les restaurants, les distributeurs de billets, les WC publics, les boîtes aux lettres (également à leur nouvel emplacement), etc…

Pour la campagne en revanche, il manque de volontaires pour compléter les données des cartes de Open street map… Avis aux bonnes volontés!

La « saga des nouvelles plaques de rue »:

rues Renaudot et Carnot (anciennes rues des Hautes Treilles, des Trois Piliers, des halles),

– rue de Blossac (toujours pas corrigée)

rues Montgau(l)tier et du Souci(s),toujours du scotch sur le s de souci, mais la rue Montgautier a été corrigée

rue des frères Lumière(s) et cité de la Traverse, les Lumières ont enfin perdu leur S (voir ici la plaque corrigée)

– la rue Sainte-Radegonde scotchée

– les rues Scheurer-Kestner (sans C), Augouard, Foch.

– et Philippe de Tout Poitiers en a trouvé une excellente pour la rue de la Cueille aigüe / aiguë / aigüë!

Rue des Hautes-Treilles à Poitiers… dixit info travaux…

Poitiers, plan avec rue des Hautes Treilles et rue Lazare Carnot L’autre jour, j’avais besoin de savoir jusqu’à quand auraient lieu les travaux dans la rue voisine de la mienne, la rue Théophraste-Renaudot (où j’ai aussi habité pendant quelques années, sur le personnage, voir Théophraste Renaudot à Loudun). Je suis donc allée voir le site en ligne infos travaux à Poitiers, là, il y a en haut un avertissement, je cite : « Attention : les sens de circulation de ce plan ne sont pas encore mis à jour par Google et peuvent comporter des erreurs« .

Et bien, ce ne sont pas seulement les sens des rues qui ne sont pas à jour, mais aussi leur nom! J’ai trouvé à la place de la rue Théophraste-Renaudot la rue des Hautes-Treilles… rue qui a perdu ce nom en 1895 (et oui… plus de cent ans pour une mise à jour du plan!). Et encore, sur ce nom est faux sur ce plan établi par Goggle map je ne sais pas sur quelle base et utilisée par la ville qui ne doit pas avoir les moyens de faire son propre plan … Si vous allez voir le cadastre ancien de Poitiers, feuille I1, vous verrez que la rue des Hautes-Treilles ne commence qu’à la rue de la Traverse (l’actuelle rue Aliénor d’Aquitaine). Pour la portion entre cette rue et la rue Saint-Hilaire, c’est la rue de la Chandelière. J’ai signalé l’anomalie par la rubrique contact présente sur le site infos travaux, je n’ai jamais eu de réponse… Comme le rappelle Grégory Vouhé (voir son article sur Poitiers Haussmannien paru dans l’Actualité Poitou-Charentes en 2009), Haussmann, secrétaire général de la préfecture de la Vienne à Poitiers en 1831, parlait des «rues aristocratiques des Hautes et des Basses Treilles»…

Alors, ami de passage à Poitiers, attention, les noms de rue sur ce plan d’un site officiel de la ville peuvent être périmés depuis fort longtemps! [PS: après mon signalement, la ville a saisi plusieurs fois Google map, le nom de la rue a fini par être corrigé en mai 2012…].

Poitiers, plaque de la rue Théophraste Renaudot Au passage, puisque je râle, voici l’une des nouvelles plaques de la rue Théophraste-Renaudot (célèbre cette semaine comme une fois par an en raison du prix littéraire qui porte son nom)… Elle précise « Journaliste 1586 – 1653 ». Bravo pour l’anachronisme… copié sur Wikipédia ??? D’après les dictionnaires de référence, journaliste n’est pas attesté avant 1718… (merci encore à Grégory Vouhé qui m’a signalé cette erreur sur les plaques…). Au passage, vous pouvez aller voir le site du musée Renaudot à Loudun… Si ce musée a besoin d’un « petit coup de jeune », vous pouvez aussi vous y arrêter si vous passez par là (tout au nord du département de la Vienne, vous pourrez aussi voir devant l’hôtel de ville la statue de Théophraste Renaudot).

Poitiers, la nouvelle plaque de la rue Carnot Revenons à notre plan des travaux. La rue Carnot y porte le nom de Lazare Carnot (physicien, mathématicien, révolutionnaire, etc.). Jusqu’à récemment, les plaques de cette rue portaient « Rue Carnot ». Désormais, c’est rue « Sadi Carnot ». Alors, qui est le Carnot de cette rue?

Je n’ai pas eu le temps de vérifier sérieusement. En 1907, Brothier de Rollière (Poitiers, histoire des rues et guide du voyageur, plusieurs fois réédité) l’attribue à Sadi Carnot, avec un changement de nom en 1895. Mais ce livre ne donne pas toujours les bonnes informations. Sur le cadastre ancien de Poitiers, feuille I2, elle porte encore ses anciens noms, rue des Trois-Piliers et rue des Halles.

Il faudrait vérifier dans le registre des délibérations de la ville ou dans la presse locale…

[PS : cela a été fait par un ami qui a dépouillé des centaines de délibérations anciennes de la ville de Poitiers :la délibération pour le changement de nom de la rue Carnot a été prise à la séance du 11 juillet 1894, il s’agit bien de Sadi-Carnot, assassiné en juin 1894 et qui était venu en visite à Poitiers fin 1892].

Saisie d'écran du journal de la Vienne, mars 1895 demandé, mars 1896 obtenu

Dans l’article d’origine, le résultat d’un rapide sondage dans la presse locale numérisée…

Dans Le journal de la Vienne, des Deux-Sèvres et de la Vendée, numérisé et disponible sur les sites de la médiathèque de Poitiers et des archives départementales de la Vienne, j’ai trouvé fin mars 1896 une publicité pour le cercle militaire 9 rue Carnot (il était à l’emplacement d’une taverne aujourd’hui). En fait, il y a une erreur d’indexation des volumes de ce journal, j’ai demandé mars 1895, et les vues correspondants sont celles de mars 1896… Pour tout vous expliquer, en fait, dans la liste de réponses pour 1895, il y a deux fichiers pour mars… L’un est bien 1895, l’autre est 1896. Juste une erreur de saisie, mais impossible à savoir à l’avance, si quelqu’un cherche 1896, il n’aura pas mars… Espérons que l’erreur sera vite corrigée…j’ai signalé l’anomalie ce jour par la rubrique contact du site de la médiathèque.

Je vais essayer de trouver un reportage sur le changement de nom de cette rue, mais cela risque de prendre un peu de temps, surtout s’il y a d’autres erreurs.

Au passage, vous voyez toujours les étranges formulations sur les plaques de rue, l’usage aléatoire des traits d’union, celui absurde du 5° (cinquo???) au lieu de 5e (cinquième), et compter Sadi Carnot comme cinquième président de la République est un peu bizarre (mais la documentation française compte aussi comme ça…), il est le quatrième de la troisième République, devient cinquième si l’on compte Louis Napoléon Bonaparte, bref président de la seconde République avant de se proclamer empereur…Les petits O à la place des e en exposant se retrouvent sur de nombreuses autres plaques (rue du 125e régiment d’infanterie, par exemple…).

PS 1 : je n’ai pas encore trouvé le changement de nom de la rue Carnot, mais une publicité mars 1895 signale  » A Saint-Joseph […] 8 rue Carnot, […] ancienne rue des Halles » (vue 29 du fichier de mars 1895 de la version numérisée du journal de la Vienne, des Deux-Sèvres et de la Vendée, n° 66, 124e année, mercredi 20 mars 1895). Je pioche un peu au hasard pour essayer de trouver l’information…

PS 2 : toujours dans le journal de la Vienne, des Deux-Sèvres et de la Vendée, une autre publicité parue dans le n° 4, 124e année, jeudi 3 janvier 1895 (vue 5 du fichier de janvier 1895), signale « Au Pacha, maison A. Tapeau […] rue Carnot, 42 […] ancienne rue des Halles ». Le changement a donc eu lieu avant… Au fait, il faudra que je vous parle un de ces jours de cette boutique, avec de belles sculptures…Dans le n° 279 de la 123e année du samedi 1er décembre 1894 (vue 3 du fichier de décembre 1894), une publicité de la même boutique la situe rue des Halles… Cela laisse un mois à dépouiller plus précisément…Dans le n° 303 du 30 décembre 1894 (vue 51), elle est rue Carnot…

PS 3 : toujours pour la boutique Le Pacha, pour décembre 1894, vue 25 (13 décembre), rue des Halles, vue 27 (14 décembre), rue Carnot, 42 […] ancienne rue des Halles.

PS du 9 novembre 2011: le service communication de la ville de Poitiers m’informe, « suite à ma demande du 19 octobre », que ce n’est pas la ville qui a demandé le changement de la rue Renaudot (ça, je n’en doutais pas, c’est une erreur de Google Map, peut-être volontaire) et qu’ils ont demandé à G. de corriger… Je leur ai renvoyé un message pour les rues Carnot (Lazare au lieu de Sadi) et Léopold-Thézard (notée rue de Blossac sur le plan)… A suivre!

Le monument aux morts par Coutheillas à Confolens

Le monument aux morts de Confolens par Coutheillas, 1, le monument Nous retournons aujourd’hui à Confolens… qui doit son nom à la confluence du Goire et de la Vienne, et justement, nous allons tout au bout du square Jules Halgand, juste à la confluence. Son emplacement fut très discuté, comme vous pourrez le lire dans les annexes du le dossier documentaire… En effet, avant le monument aux morts se trouvait là… l’abattoir, les anciens combattants de 1914-1918 n’aimaient pas le symbole, les édiles ont défendu qu’avant l’abattoir, c’était le lieu de la fondation de la ville (ce qui reste vraiment à prouver… mais il faudrait des fouilles en milieu humide dont il n’est aucunement question aujourd’hui, je vous rappelle qu’un archéologue ne fouille jamais pour juste fouiller, il sait très bien qu’il détruira l’objet de son étude à jamais et donc mieux vaut garder les vestiges enfouis pour les générations futures).

Le monument aux morts de Confolens par Coutheillas, 2, la signature de l'architecte Berteau Revenons à notre monument aux morts… commandé finalement en 1924 et inauguré en juin 1928. Il a été conçu par l’architecte parisien Élie Berteau, bon, là, il va falloir me croire sur parole, mais son nom est gravé sur le socle en granite. Il est constitué d’un obélisque en granite sur lequel sont reportés le nom des victimes de la Première Guerre mondiale (complétés par ceux des autres conflits, pour les généalogistes, les noms figurent aussi en annexe du dossier documentaire) et d’un groupe sculpté en marbre dû au sculpteur Henri François Coutheillas.

Le monument aux morts de Confolens par Coutheillas, 3, la signature de Coutheillas Ah, cette fois, la signature est bien lisible. C’est lui qui, contacté d’abord par les habitants de Confolens, a choisi l’architecte, un peu l’inverse de ce qui se faisait habituellement : la commune, quand elle ne prenait pas une œuvre de catalogue, faisait un appel à candidatures, choisissait éventuellement le projet sur maquette (de l’architecte et du sculpteur). Henri François Coutheillas était un sculpteur de Limoges (1862-1927). Il avait déjà travaillé avec Élie Berteau pour le monument aux morts de Châlus (Haute-Vienne), était connu à Confolens pour le médaillon commémorant Corot depuis 1904 à Saint-Junien (en Haute-Vienne, mais ce n’est pas loin de Confolens).

Le monument aux morts de Confolens par Coutheillas, 4, le groupe sculpté Pour Confolens, il a proposé un groupe sculpté qu’il a intitulé La Confolentaise et l’Enfant. Il est composé d’une veuve, représentée de profil quand on est face au monument, de son enfant, qui est dos à l’obélisque, et de la tombe du soldat mort.

Le monument aux morts de Confolens par Coutheillas, 5, le dos de la veuve La veuve, vue ici de dos, est vêtue d’une cape de deuil limousine, avec la capuche rabattue sur ses épaules.

Le monument aux morts de Confolens par Coutheillas, 6, la mère face à la tombe Elle porte une coiffe locale et présente un bouquet de fleurs (notamment des roses) à la tombe de son mari, symbolisé par la croix et son casque qui repose sur un lit de palme et de laurier.

Le monument aux morts de Confolens par Coutheillas, 7, la tombe du père Nous les voyons ici, face au monument.

Le monument aux morts de Confolens par Coutheillas, 8, détail de la mère et de l'enfant L’enfant, debout, la tête en appui sur l’épaule de sa mère, est nu-tête, tenant son couvre-chef dans la main gauche. Ici, on voit mieux le recueillement du fils et la coiffe de la mère.

Une maison près du carrefour de la Madeleine à Poitiers

Poitiers, maison au carrefour de la Madeleine, 1, la façade Près du carrefour de la Madeleine à Poitiers, juste en face de l’entrée sud du parc de Blossac, se trouve une maison qui au 19e siècle accueillait aussi les chevaux. Un café, une auberge ont presque toujours occupé ces lieux. Dernier en date, un restaurateur chinois qui était locataire et a dû quitter les lieux suite à de graves désordres de la charpente (et des planchers) qui a valu à l’établissement un arrêté de péril. Les propriétaires parisiens l’ont finalement mise en vente, je ne sais pas si elle sera restaurée ou rasée…Il en restera au moins une petite trace ici.

Poitiers, maison au carrefour de la Madeleine, 2, le linteau sculpté Elle n’a pas un grand intérêt architectural. Seul ce linteau mériterait d’être conservé. Il porte la date de la construction, 1867, dans un cartouche et est encadré par deux personnages sculptés, représentés debout, qui ne sont pas sans rappeler celui de la maison de la grand’rue que je vous ai montré le mois dernier.

Poitiers, maison au carrefour de la Madeleine, 3, détail du linteau Ils sont complètement noyés dans les couches successives de peinture, complètement asexués et émerge de feuillages. Voici celui de gauche…

Poitiers, maison au carrefour de la Madeleine, 4, autre détail du linteau … et celui de droite.