Archives par étiquette : monument commémoratif

Le maréchal Joffre à Paris, par Maxime Réal del Sarte

Paris, monument de Joffre par Réal del Sarte, 1, de face devant l'école militaire Je vous ai déjà montré un certain nombre d’œuvres de cet artiste, ultra-catholique et membre d’une ligue peu recommandable, à revoir dans les articles suivants (aussi pour des précisions sur l’artiste):

Aujourd’hui, je vous emmène à Paris, devant l’école militaire (et donc pas loin de la tour Eiffel, à l’autre bout du champ de Mars). Les photographies datent d’octobre 2010. Réalisée en 1939, elle a échappé aux fontes des nazis en 1940/1942, contrairement à une autre œuvre du même auteur représentant le général Mangin, qui se trouvait place Denys-Cochin et qui a été détruite en octobre 1940 (sa tête a pu être sauvée et se trouve aujourd’hui au musée du chemin des Dames). Mais revenons au sujet du jour…

Paris, monument de Joffre par Réal del Sarte, 2, l'inscription à la bataille de la Marne Le maréchal Joffre, vainqueur de la bataille de la Marne en septembre 1914, ainsi qu’il est rapporté sur l’inscription…

Paris, monument de Joffre par Réal del Sarte, 3, du côté gauche …vous accueille à cheval, sur un haut socle.

Paris, monument de Joffre par Réal del Sarte, 4, la signature du sculpteur Maxime Real del Sarte Le bronze porte les signatures du sculpteur « M[axime] REAL DEL SARTE »…

Paris, monument de Joffre par Réal del Sarte, 5, la signature du fondeur Alexis Rudier … et du fondeur « Alexis Rudier / fondeur Paris ».

Paris, monument de Joffre par Réal del Sarte, 6, le monument vu de gauche Allez, on tourne, voici l’autre face… Le cheval marche au pas, la patte avant gauche levée.

Paris, monument de Joffre par Réal del Sarte, 7, l'avant du cheval et le maréchal (côté droit) Un détail du maréchal Joffre, coiffé de son képi et portant un lourd manteau…

Paris, monument de Joffre par Réal del Sarte, 8, l'avant du cheval, côté gauche Sur l’image précédente, on voyait bien les éperons, voici maintenant un détail des pièces d’harnachement du cheval et de l’épée au côté gauche du maréchal.

Paris, monument de Joffre par Réal del Sarte, 9, le monument vu de dos Une dernière petite vue, de dos (il cache la vue sur la tour Eiffel!).

Toulouse, le sarcophage dit de Guillaume Taillefer à Saint-Sernin

Toulouse, le sarcophage dans l'église Saint-Sernin, 01, vue générale Si de nombreux sarcophages paléo-chrétiens sont conservés dans le musée Saint-Raymond voisin, il en reste un dans l’église collégiale Saint-Sernin à Toulouse. La cuve en marbre daterait de la fin du 5e siècle ou du début du 6e siècle, mais il était supposé avoir renfermé le corps de Guillaume III Taillefer. Des fouilles récentes ont montré que le premier inhumé dans ce sarcophage était plutôt Raymond V, comte de Toulouse, père du fameux Guillaume et décédé entre 978 et 979. La cuve et le couvercle semblent provenir de deux sarcophages différents (matériaux et dimensions différentes). Pour en savoir plus sur cette fouille qui a été menée avec de nombreuses techniques de police criminelle (analyse des pièces buccales d’insectes, en particulier, permettant de déterminer la date de l’inhumation en fonction des insectes présents, burk, à faire flotter sur es hydrocarbures pour les récupérer), vous pouvez lire (en bibliothèque…) le supplément 8 à Aquitania paru en 1996, sous la direction d’Éric Crubézy et Christine Dieulafait, Le comte de l’An Mil (plus pour des spécialistes que pour le grand public, j’en conviens, et à ne pas lire avant de manger, le contenu des liquides de décomposition n’est pas très appétissant).

Toulouse, le sarcophage dans l'église Saint-Sernin, 02, la cuve Passons sur le contenu, revenons au contenant… La face antérieure (celle que l’on voit) du sarcophage est représentée ce que l’on appelle la Traditio legis ou remise de la Loi nouvelle.

Toulouse, le sarcophage dans l'église Saint-Sernin, 03, le Christ entouré de Pierre et Paul Au centre, le Christ remet à saint Pierre (à sa droite, à gauche pour nous, avec des clefs) et à saint Paul (à sa droite, tenant les rouleaux du Livre sacré) ainsi qu’aux autres disciples les textes sacrés. Tous sont représentés debout, vêtus de toges et sous des arcades d’architecture.

Toulouse, le sarcophage dans l'église Saint-Sernin, 04, le peit côté gauche (tombeau du Christ) Sur le petit côté à gauche, deux disciples, probablement Pierre et Paul, discutent debout de part et d’autre du tombeau du Christ, représenté par son petit côté.

Toulouse, le sarcophage dans l'église Saint-Sernin, 05, petit côté droit (médaillon avec portrait) Sur le petit côté à droite est figuré un homme de profil (le défunt?) dans un médaillon porté par deux personnages qui posent un pied sur un petit support, le tout au milieu d’un décor de tentures ou de rideaux.

Toulouse, le sarcophage dans l'église Saint-Sernin, 06, le couvercle Le couvercle est partagé en trois registres par des pilastres. Chacun porte cinq personnages.

Toulouse, le sarcophage dans l'église Saint-Sernin, 07, la partie centrale du couvercle Au centre, le Christ explique son message aux apôtres.

Toulouse, le sarcophage dans l'église Saint-Sernin, 08, la partie gauche du couvercle À droite et ici à gauche, des groupes de quatre disciples discutent…

Toulouse, le sarcophage dans l'église Saint-Sernin, 09, la partie droite du couvercle Voici le second groupe, chacun porte un objet et au sol semblent se trouver des vases…

Toulouse, le sarcophage dans l'église Saint-Sernin, 10, le génie à droite du couvercle …le cinquième personnage, à chaque extrémité (ici à droite), est un génie funéraire ailé (héritier des génies de l’Antiquité plutôt qu’ange gardien chrétien) portant une torche renversée vers le bas : il symbolise la mort. Alors que tous les autres personnages sont vêtus, les deux génies sont nus.

Le monument à François Rude, par Just Becquet, à Tours

Tours, le monument à Rude par Becquet, 1, vue générale Dans le jardin du musée, dont je vous ai déjà parlé, se trouve un groupe sculpté en marbre (voir plus bas).

Tours, le monument à Rude par Becquet, 2, la dédicace Il a été érigé  » A LA MEMOIRE DE F. RUDE « , ainsi qu’il est écrit sur le socle. François Rude, sculpteur né à Dijon le 4 janvier 1784 et mort à Paris le 3 novembre 1855, a reçu le grand prix de Rome de sculpture en 1812. Installé en Belgique en 1815, il y réalise notamment un ensemble de neuf bas-reliefs pour le palais de Tervuren. De retour à Paris, il est surtout connu pour le Départ des volontaires de 1792, surnommé La Marseillaise, haut-relief pour l’arc de triomphe de l’Étoile à Paris. Il est aussi l’auteur du monument au Maréchal Ney (1853), avenue de l’Observatoire à Paris (je dois avoir des photos quelque part sur mon ordi…). La ville de Dijon lui consacre un musée (installé depuis 1947 dans le transept de l’église Saint-Étienne) où vous verrez notamment un moulage de ses principales œuvres.

Tours, le monument à Rude par Becquet, 3, la signature Just Bocquet Revenons à Tours… Le monument à François Rude est signé de Just Becquet (Besançon 1829 – Paris 1907), un élève de François Rude. J’ai eu beaucoup de mal à le pister. Aucune information sur ce monument sur le site du musée des Beaux-Arts ni dans mes bases de données préférées, qui ont bien des œuvres de Just Becquet mais aucune qui correspond, ni dans Mérimée (architecture), Palissy (objets), ou Joconde (collections des musées), il y a bien un faune à Amboise et un buste de Rude à Paris, mais aucun ne correspond. J’ai fini par trouver une photographie du modèle en plâtre dans la base de données des fonds figurés des archives nationales : la statue a été présentée en 1880 dans la cour de l’école des Beaux-Arts, au salon des artistes français… Retour donc aux catalogues des salons sur Gallica (ouvrages numérisés de la bibliothèque nationale de France). Avec l’année, c’est plus facile… Je l’ai trouvé page 564 sous le numéro 6089 :  » Faune jouant avec une panthère, statue, marbre, h 2m00, App. à État « . Si quelqu’un à un indice sur la date du monument de Tours, je complèterai cet article, mais bon, un peu après 1880. À moins qu’il ne s’agisse d’un dépôt de l’original du salon de 1880, il est si sale qu’il est impossible de dire s’il est en calcaire ou en marbre. Il en existe un tirage en bronze dans le square Brignole Galliera, dans le 16e arrondissement à Paris (j’ai voulu vérifier en y allant en octobre, mais il y avait des travaux… Je n’ai pas pu le prendre en photo, derrière les barrières). En attendant que j’y retourne, vous pouvez en voir une photographie sur le blog couleur du temps. Et en poursuivant les recherches dans le catalogue des Artistes français, j’ai trouvé une première version en plâtre dans le catalogue de 1857, page 302, sous le n° 2732 « Faune jouant avec une panthère, statue, plâtre ». D’après le site racines comtoises, cette œuvre aurait été repérée par Baudelaire… Allons voir les textes critiques de Baudelaire : je n’ai pas trouvé celui de 1857… Edmond About ne semble pas en parler dans son ouvrage de 1858, Nos artistes au Salon de 1857 (à lire chez Gallica), pas plus que Maxime Du Camp dans Le salon de 1857, peinture, sculpture (à lire aussi chez Gallica). Mais si vous voulez vous amuser sur ce salon, je vous conseille Nadar jury au Salon de 1857, texte et caricature de Nadar (Félix Tournachon dit Nadar). Et on le trouve également sous le n° 1674 de l’Exposition universelle de Paris en 1889, avec la mention « faune jouant avec une panthère, groupe, marbre, musée de Tours, E.N. 1883 », voir la vue numérisée 89 du catalogue, et un autre Faune avec une panthère est présenté sous le n° 3211 au salon des artistes français de 1896….

Tours, le monument à Rude par Becquet, 4,<br /><br /><br /><br /><br />
le monument vu de face Arrivons à notre groupe sculpté. Il représente un faune sous les traits d’un jeune homme debout, bras gauche levé, dans une position proche de celle d’un discobole, avec une panthère à ses pieds.

Tours, le monument à Rude par Becquet, 5, le monument vu de dos Tournons un peu, le jeune homme tient dans sa main droite une flûte de pan, normal me direz-vous pour un faune.

Tours, le monument à Rude par Becquet, 6, détail de la flûte de pan La voici de plus près …

Tours, le monument à Rude par Becquet, 7, détail du lion …la tête de la panthère qui lève la patte avant droite…

Tours, le monument à Rude par Becquet, 8, détail de la vigne … encore un détail, la vigne et le raisin entre les pieds du jeune homme et la panthère, devant un tambourin posé au sol.

La fontaine Boulbonne à Toulouse

Toulouse, fontaine Labatut rue Boulbonne, 1, vue générale Aujourd’hui, direction Toulouse, je vous rappelle que ces photographies datent de mars 2010. Nous allons à l’angle des rues Boulbonne (du nom d’une abbaye de l’Ariège qui avait un collège – équivalent d’une résidence universitaire pour ses novices – au 21 de cette rue du 13e au 16e siècle) et Cantegril, voir la fontaine…

Toulouse, fontaine Labatut rue Boulbonne, 2, signature C’est une œuvre signée du sculpteur toulousain Jules Jacques Théodore Dominique Labatut (né en 1851 à Toulouse et mort en 1935 à Biarritz, son prénom d’usage est Jacques), élève à l’école des Beaux-Arts de Paris notamment de François Jouffroy et d’Antonin Mercié, dont je vous ai déjà parlé pour le tirage de Gloria Victis (1881) place de Strasbourg à Niort et pour la statue équestre de Jeanne d’Arc (1902, inaugurée 1922) à Toulouse. La fontaine n’a été réaménagée qu’en 1984 par l’architecte Bernard Calley à partir de cette sculpture en calcaire, à l’emplacement où s’est trouvé le puits dit des Quatre-Carrés. De quand date la fontaine? Probablement de 1911, date à laquelle elle fait l’objet d’une critique féroce… Si on en croît ce document d’archive, je dirai finalement que la maquette a été réalisée (sans doute en plâtre) en 1900 et qu’un groupe sculpté en marbre, sans doute celui que nous avons sous les yeux, a été exécuté par l’atelier d’Atteni pour le salon des artistes français de 1911.

Toulouse, fontaine Labatut rue Boulbonne, 3, vue rapprochée de face Allez, on s’approche… La fontaine représente la Garonne offrant l’énergie électrique à la ville de Toulouse. Au centre trône une allégorie de Toulouse (à comparer avec celle-ci par Jean Antoine Injalbert sur la gare de Tours).

Toulouse, fontaine Labatut rue Boulbonne, 4, vue du côté gauche Toulouse est représentée sous les traits d’une femme assez jeune, assise sur l’arche d’un pont et tient dans sa main droite un gouvernail. Contrairement à la plupart des allégories de cette époque, vêtues à l’Antique (je vous en ai montré plein, à retrouver en liens à partir de cette page), elle est ici vêtue d’un costume traditionnel avec une sorte de grand foulard fermé par un grand nœud sur sa poitrine.

Toulouse, fontaine Labatut rue Boulbonne, 5, vue du côté gauche Son autre main est en appui sur les armoiries de la ville de Toulouse. Sous le pont coule la Garonne… personnifiée sous les traits d’une femme nue aux longs cheveux qui émerge à moitié en rampant en actionnant une roue à aubes. D’après la description de 1911, elle tenait de sa main gauche (levée mais aujourd’hui vide) une sorte de grosse canne dont le pommeau pourrait être une ampoule à incandescence…

Dernière précision, les trois têtes de lions qui crachent l’eau sont de Madeleine Tezenas du Montcel, dont je vous ai déjà montré le groupe sculpté de Saint-Exupéry et du Petit-Prince (et dont vous pouvez découvrir ici le site internet de l’artiste).

Mettez vos chaussures, sortez votre APN, dates

Cahors, dates du 17e siècle Grand week-end de quatre jours à Cahors, j’y ai donc cherché les dates pour le défi de la semaine proposé par Monique / Bidouillette / Tibilisfil. La chasse aux dates portées (chronogrammes dans le jargon de l’inventaire général du patrimoine culturel) est une activité habituelle dans mon travail… Munie de mon APN, aussi à la découverte de Cahors, je suis donc partie en quête de ces fameuses dates. Je vais faire une petite synthèse sur plusieurs thèmes, je vous montrerai les édifices et statues concernés dans les prochaines semaines et mois (et essayerai de penser à ajouter ici les liens). J’aurais aimé vous montrer autre chose que des clefs des linteaux ou arcs de porte ou de fenêtre, par exemple des serrures, des ferronneries, des poutres de pan de bois ou des tuiles faîtières, mais je n’en ai pas trouvé (je vais fouiller ce soir dans mon stock de photographies de Poitiers et Confolens pour vous préparer un autre article demain). Pas plus que de date pour le 16e siècle, je commence donc avec le 17e… et les dates portées sur des portails. J’ai aussi ouvert un article qui regroupe toutes les dates portées publiées sur ce blog. Beaucoup de portails de ce type, mais peu de dates portées. Je ne suis cependant pas rentrée dans les cours ni voir les cheminées, qui sont des mines de dates…

  1. 1642 au 64, place de la Libération
  2. 1643 au 194, rue Fondue Haute
  3. 16[60?] au 27 rue Nationale

Cahors, date 1769 sur une prote rue Nationale Pour le 18e siècle, je n’ai trouvé que cet exemple… 1769 au n° 344 de la rue Nationale

Cahors, dates du 19e siècle Le 19e siècle est beaucoup plus riche, je vous les ai classées par année, voici ce à quoi elles correspondent…

  1. 1833, la rue de la Barre est frappée d’un plan d’alignement du côté pair (à droite en descendant la rue), j’ai repéré trois dates sur des baies en plein cintre qui relèvent visiblement d’un plan concerté : aux n° 8, 30 et 118
  2. 1837 au 102, rue du Château du Roi
  3. 1863 au 28, rue Bergounioux
  4. 1863 au 255, rue Nationale
  5. 1865 sur la halle aux grains (par l’architecte Pinochet…)
  6. 1876 au 44, rue Gambetta
  7. 1878 au 2, boulevard Gambetta (probablement l’ancien temple maçonnique, vus les symboles…)
  8. 1881 au 23, rue Bergounioux
  9. 1881-1882 sur le pont de chemin de fer
  10. 1884 et 1886 respectivement aux n° 67 et 89 de la rue des Capucins (dont le tracé toujours en baïonnette a néanmoins été revu en 1870)

Cahors, date 1901 sur l'hôpital Pour le 20e siècle, je n’ai pris que cet exemple de l’hôpital daté de 1901.

Cahors, dates sur des statues Si l’on va plus loin, il y a aussi les dates portées sur les ponts et la statuaire publique, souvent à côté de la signature…

  1. 1844 (statue de Murat par Dominique Molchnecht)
  2. 1844 (statue de Bessières par Dominique Molchnecht), je sais, ce n’est pas très lisible sur ces deux premières photographies, très peu visible même sur place
  3. 1879 (monument aux mobiles ou monument aux morts de 1870 par C.A. Calmon)
  4. 1888 sur le buste en bronze de Clément Marot par J. Turcan, mais 1892 pour le monument
  5. 1935 (MCMXXV) sur le monument aux morts de 1914-1918
  6. 1987 sur le socle de l’Œdipe de Jean Cattan devant le palais de justice

Cahors, dates sur des socles et des plaques Enfin, si je n’ai pas pris de photographie au cimetière, il y a toutes les plaques commémoratives et autres sur les socles de statues. Soit ici de gauche à droite, en haut puis en bas,

  1. Olivier de Magny (1529-1561), plaque posée au 12, rue Clément-Marot
  2. Marc Antoine Dominici (1605-1650)
  3. Léon Gambetta (1838-1882)
  4. Joachim Murat (1767-1815)
  5. Jean-Baptiste Bessières (1768-1813), toujours pas très visible pour ces deux derniers
  6. Jean Gabriel Perboyre (1802-1840, béatifié en 1889)
  7. Jean-Jacques Chapou, capitaine Philippe, commandant Kleber (1909-1944)

Cahors, dates de fondation Quelques dates de fondation de maisons…

  1. la librairie imprimerie Edelsaud et fils fondée en 1684
  2. la maison Pygmalion fondée en 1840
  3. … et une congrégation fondée en 1619

Cahors, crue de 2003 Et pour terminer, une marque de crue… en 2003 au pont de Cabessut.

Bon, au total, une petite récolte intéressante quand même en quatre jours (et presque 75 km à pied dans les rues de Cahors, si j’en crois mon podomètre à presque 100.000 pas…). Une dernière chose, si vous allez à Cahors, je vous conseille la chambre d’hôte de M. et Mme Hérail, en plein centre ville (10 minutes à pied de la gare, 5 minutes du centre de congrès Clément Marot, 15 du pont Valentré).

Statue de Descartes à Tours

Tours, statue de Descartes, 1, vue de loin Comme pour les autres statues de Tours, je me suis servie pour cet article du dossier établi par le service régional de l’inventaire de la région Centre, que vous pouvez consulter directement ici. Suite à la construction du parking souterrain près de l’université, la statue a été déplacée en 2006. Elle se trouve maintenant devant un immeuble, non loin du pont de pierre sur la Loire, presque devant la bibliothèque, pas très loin de son emplacement d’origine ou plutôt de l’emplacement de la statue de Rabelais. Elle est maintenant devant l’immeuble qui a remplacé l’ancien hôtel de ville et l’ancien musée ; elle avait été placée en 1852 au milieu de la place Anatole France, avant d’être rejointe par François Rabelais, qui lui fit le pendant à partir de 1880. Oui, je l’avoue, j’ai marché sur la pelouse pour prendre les photographies.

Tours, statue de Descartes, 2, signature Elle est l’œuvre de Alfred Émile O’Hara, comte de Nieuwerkerke, ainsi que l’indique la signature. Il s’agit d’une réplique en marbre de la statue de bronze réalisée en 1846 par le comte de Nieuwerkerke pour la ville de La Haye. La copie fut réalisée en 1848 et présentée au salon des artistes français de 1849 (voir la page 201, à consulter si ça vous intéresse sur le site de la bibliothèque nationale de France). Elle est alors indiquée comme étant déjà destinée à la ville de Tours. L’artiste présenta aussi la même année une statuette en marbre intitulée la Rosée.

Tours, statue de Descartes, 3, presque de face Revenons à Descartes. Cette statue en marbre, de grande taille (3 mètres d’après le catalogue), présente un René Descartes debout, la main gauche sur la poitrine, en geste d’orateur…

Tours, statue de Descartes, 4, le côté droit … et un livre dans la main droite.

Tours, statue de Descartes, 5, de dos Il porte un long manteau…

Tours, statue de Descartes, 6, les chaussures …et des chaussures que l’on aperçoit ici, à bout qui remonte comme pour une poulaine.

Tours, statue de Descartes, 7, les livres et le globe terrestres À ses pieds, à sa gauche, une pile de livre déforme le bas du manteau. L’un d’eux porte sur la couverture une sorte de soleil gravé (voir sur la photo précédente), et un globe terrestre rappelle les travaux de Descartes.

Tours, statue de Descartes, 8, cogito ergo sum Sur la face avant du socle a été gravée en majuscules la citation la plus célèbre de Descartes, Cogito erg sum (je pense donc je suis).

Statue de François Rabelais à Tours

Tours, la statue de Rabelais, 1, vue de loin Comme pour les autres statues de Tours, je me suis servie pour cet article du dossier établi par le service régional de l’inventaire de la région Centre, que vous pouvez consulter directement ici. Suite à la construction du parking souterrain près de l’université, la statue a été déplacée en 2006. Elle se trouve maintenant place Anatole France, non loin du pont de pierre sur la Loire.

Tours, les statues de Rabelais et Descartes à leur ancien emplacement Elle fut réalisée pour faire pendant à la statue de Descartes sculptée par le comte de Nieuwerkerke, ainsi qu’on peut le voir sur cette carte postale ancienne, sur l’article précédent consacré à Tours.

Tours, la statue de Rabelais, 2, vue de face La statue en marbre, de grande taille (3m de haut sur 0,98 m de large) présentée au salon des artistes français de 1880 sous le n° 6290, …

Tours, la statue de Rabelais, 6, la signature …est l’œuvre Étienne Henri Dumaige (sur la signature de l’œuvre, henri (tout en minuscule) DUMAIGE (en majuscule) et à la ligne, 1880. Elle avait été commandée par la ville de Tours (voir le catalogue du Salon, sélectionner l’année 1880 puis la page 584) où elle est placée sur un haut socle (piédestal) sur lequel est inscrit en grand  » François Rabelais « . Vous trouverez plus d’informations sur cet artiste ici (en anglais, désolée, mais c’est la page plus complète que j’ai trouvée, sauf que d’après son acte de décès consulté sur les archives en ligne du département de la Vendée, page 54 du registre numérisé des décès de 1884 à 1892, s’il est bien décédé le 31 mars 1888 à Saint-Gilles-Croix-de-Vie, il est né à Paris le 16 janvier et non le 30 mars 1830).

Tours, la statue de Rabelais, 5, la citation Sur le socle également, sur la face, se lit cette citation :  » Mieulx est de risque de larmes escribre [? mot non reporté dans le dossier d’inventaire? L DE LARMES NON VISIBLE] / pour ce que rire est le propre de l’homme  »

Tours, la statue de Rabelais, 3, vue de trois quarts Je vous fais quand même faire le tour de la statue…

Tours, la statue de Rabelais, 4, vue de dos … et de dos, avec des livres et un rouleau de parchemin.

Dans les bases de données, vous pouvez voir ici le dossier documentaire établi par le service de l’inventaire de la région Centre et là un dossier établi par le service de l’inventaire de Poitou-Charentes pour une reproduction en miniature fondue en 1887 et se trouvant aujourd’hui dans les Deux-Sèvres (canton de Lezay, collection particulière).

Le Grand-Rond à Toulouse : le buste de Mengaud

Toulouse, Grand-Rond, buste de Mengaud, 1, vu de loin Aujourd’hui, nous retournons au jardin du Grand’Rond à Toulouse, les photographies datent d’il y a juste un an (la tempête Xinthia qui a fait rage à ce moment là est un repère…). Cette fois-ci, c’est Lucien Mengaud (Lavaur, 1805 – Toulouse, 12 juillet 1877) qui est représenté…

Toulouse, Grand-Rond, buste de Mengaud, 2, vu de loin Comment cela, vous ne vous souvenez pas de lui ? Je vous en ai parlé pour la fontaine Belle-Paule à Toulouse qui porte quelques vers dont il est l’auteur. Bon, Lucien Mengaud est un poète occitan qui a écrit notamment en 1844 La Toulousaine (La Tolosenca), mise en musique à sa demande en 1845 par Pierre-Louis Deffès (vous pouvez trouver ici les paroles et des enregistrements en MP3). Et qui est Pierre-Louis Deffès ? Apparemment, son prénom d’usage est Louis. Il fut Grand Prix de Rome de composition (et oui, il n’y a pas que la sculpture ou la peinture pour les prix de Rome) en 1847, directeur du conservatoire de Toulouse de 1883 à 1900… et auteur d’une quinzaine d’opéras dont je n’ai jamais entendu aucun (mais vous trouverez des informations sur cet autre site ou sur celui-là)! Le musée des Jacobins vous propose même un circuit dans Toulouse autour de Louis Deffès. La partition originale se trouve au musée du Vieux-Toulouse.

Toulouse, Grand-Rond, buste de Mengaud, 3, vu de près Bon, nous avons devant les yeux un buste en bronze, pas le poète ni le musicien. Les informations sont maigres… Il aurait été érigé en 1894 : le site des musées de Midi-Pyrénées n’est pas très clair, il donne deux dates, mais la première est peu vraisemblable, Mengaud étant encore vivant, une date juste 40 ans après La Toulousaine est beaucoup plus probable. Comme il s’agit sans doute d’une copie (voir en fin d’article), il n’y a pas de signature… l’interrogation des bases de données Joconde, Mémoire et Palissy du ministère de la Culture sur type d’objet « buste » et lieu de conservation « Toulouse » ne m’a rien donné… rien non plus en élargissant à tout le domaine de la sculpture. J’ai passé en revue quelques centaines de fiches, sans trouver l’information. Si quelqu’un l’a, je suis preneuse, qui a sculpté de buste???

Toulouse, Grand-Rond, buste de Mengaud, 4, vu de près Bon, à défaut d’identifier le sculpteur, vous pouvez admirer la jolie barbe très « Troisième République » de Lucien Mengaud… ainsi que ses poches sous les yeux!

Les autres articles sur le Grand-Rond : le jardin et le kiosque (avec cartes postales anciennes) ; la chienne et la louve de Rouillard, le monument à Clémence Izaure ou les gloires de Toulouse de Ducuing (détruit) ; le monument à Auguste Fourès et la poésie romane, toujours de Ducuing (1898, détruit), les fontaines Wallace.

Pour information, suite à de nombreux actes de vandalisme, la ville de Toulouse a remplacé la plupart de ses statues dans les lieux publics par des copies, et mis à l’abri les originaux…

Emile Roux par René Pajot à Confolens

Emile Roux par René Pajot, 1937, à Confolens, 1, vue générale du monument En mars 2010, j’ai profité d’une belle journée printanière à Confolens (pour un colloque) pour faire une série de photographies et partager avec vous quelques-unes d’entre elles. Pour plus d’informations sur Confolens et la communauté de communes du Confolentais, deux livres sont toujours en librairie, Parcours du patrimoine n° 325 consacré à Confolens, ou encore l’image du patrimoine Le Confolentais : entre Poitou, Charente et Limousin… Aujourd’hui, je vous montre le buste d’Émile Roux réalisé en 1937 par René Pajot et mis en place devant l’ancien lycée Émile Roux, où son père était directeur et où il est né le 17 décembre 1853.

Confolens, l'ancien lycée Emile Roux Voici une vue de cet ancien lycée (aujourd’hui désaffecté, le lycée est désormais en périphérie de la ville).

Il travailla avec Louis Pasteur sur le choléra des poules puis le charbon des moutons, et découvrit le sérum antidiphtérique, la première thérapie efficace contre cette maladie. Il était d’ailleurs directeur de l’Institut Pasteur à Paris (depuis 1904) à sa mort le 3 novembre 1933 (voir le monument à Pasteur à Paris).

Emile Roux par René Pajot, 1937, à Confolens, 2, la signature Revenons à notre buste en bronze. Posé sur un haut piédestal (refait depuis), il est signé R[ené] Pajot et daté de 1937. Il fut inauguré le 14 novembre 1937 en présence du ministre de la santé, Marc Rucart.

Emile Roux par René Pajot, 1937, à Confolens, 3, le buste Je trouve que le sculpteur lui a donné un air sévère,…

Emile Roux par René Pajot, 1937, à Confolens, 4, détail du visage …peut-être accentué par les rides, les sourcils fournis, la barbe et la moustache, les joues creusées…

Le Petit Prince à Toulouse…

Toulouse, Saint-Exupéry et le petit prince par Madeleine Tezenas du Montcel, 1, vue de face Sur le terre-plein devant le muséum de Toulouse, de l’autre côté du Boulevard, se trouve depuis 2000 Saint-Exupéry sortant d’un globe terrestre et tenant dans sa main une statuette du Petit Prince… Il s’agit d’une œuvre de Madeleine Tezenas du Montcel, dont vous pouvez découvrir ici le site internet. Je vous ai montré jusqu’à présent très peu d’œuvres contemporaines, privilégiant l’art roman ou la statuaire publique du 19e et du début du 20e siècle…

Toulouse, Saint-Exupéry et le petit prince par Madeleine Tezenas du Montcel, 4, détail du princeMais je trouve ce Petit Prince touchant, et il rappelle à la fois la vie de Saint-Exupéry (mort pour la France en 1944) et tout le message du Petit Prince… Je vous propose de faire le tour de cette sculpture et d’en découvrir quelques détails comme les gravures qui rappellent l’aéropostale… Les photographies datent de fin février 2010.

Toulouse, Saint-Exupéry et le petit prince par Madeleine Tezenas du Montcel, 2, vu de trois quarts

Toulouse, Saint-Exupéry et le petit prince par Madeleine Tezenas du Montcel, 3, vu de trois quarts

 

Toulouse, Saint-Exupéry et le petit prince par Madeleine Tezenas du Montcel, 5, le globe terrestre

PS: la même sculptrice a réalisé le monument à Saint- Exupéry à Paris.