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Sincères condoléances de Erling Jepsen

Couverture de Sincères condoléances de Erling Jepsen pioche-en-bib.jpgJ’ai trouvé ce livre à la médiathèque dans les nouvelles acquisitions…

Le livre : Sincères condoléances de Erling Jepsen, traduit du danois par Caroline Berg, éditions Sabine Wespieser, 328 pages, 2011, ISBN 978-2848050942.

L’histoire : dans le sud du Jutland au Danemark en 2003 (l’année n’est pas citée dans le livre, mais le Danemark vient de s’engager dans la guerre en Irak). Allan, la quarantaine, regarde la télé quand sa tante vient lui apprendre la mort de son père deux jours plus tôt. Son père (et sa mère) qu’il n’a pas revus depuis 9 ans, son père le lui ayant interdit suite à la parution de livres autobiographiques qui ont raconté les horreurs faites par ce père, le laitier et épicier du village, à son fils Allan et à sa fille Sanne, qui n’ont donc plus revu leurs parents depuis tout ce temps. Seul l’aîné, Asger, les fréquente encore. Aller à l’enterrement? Il n’en est pas question. Mais Allan demande à sa femme, Charlotte, de s’assurer auprès des pompes funèbres locales qu’il est bien mort, et il envoie finalement des fleurs avec ce simple mot, « Sincères condoléances ». Mot que sa mère Margrethe trouve au moment de faire les remerciements, et qui lui passe un coup de fil pour qu’il vienne la voir… Ce qu’il finit par faire, accompagné de sa sœur Sanne, qui reste traumatisée par ce qu’elle a vécu. Après cette première visite, Allan va y retourner avec sa femme et Frida, sa fille. Mais alors qu’elle sont reparties et lui resté, les angoisses de l’enfance remontent chez Allan, le passé est reconstruit par la mère, ainsi que les neuf dernières années et la dernière semaine du père…

Mon avis : un livre qui aborde avec humour un sujet difficile (et que l’auteur a semble-t-il déjà abordé dans son premier roman du point de vue du même Allan, alors âgé de onze ans, dans L’Art de pleurer en chœur). Ce n’est pas que le comportement du père qui est dénoncé, mais aussi celui de la mère qui, pour ne pas voir ce qui se passait sur le canapé du salon entre son mari et sa fille, s’enfermait dans sa chambre. Ou celui de celle-ci lorsqu’elle se venge sur son mari, vieillissant, en le maltraitant (on hésite quand même, dans la scène de la douche où elle le lave brutalement puis l’abandonne pour qu’il remonte seul l’escalier de la cave où est la douche, à compatir, le père ayant tout fait pour avoir besoin de ce sérieux lavage). Les conséquences des écrits à succès d’Allan, qui ont détourné les voisins du laitier… Et la position ambivalente d’Allan, il hait son père, mais est choqué quand il découvre à l’hôpital qu’il a été hospitalisé de multiples fois et sans doute victime de maltraitance. Merci aux bibliothécaires d’avoir acheté ce livre et de l’avoir mis en valeur, ce qui m’a permis de le découvrir à mon tour… et de partager cette lecture avec vous!

logo tour du monde en lecture Ce livre entre dans le cadre du défi du tour du monde des livres, organisé par Livresque, au titre du Danemark.

Les morsures de l’aube de Tonino Benacquista

Coffret de huit polars réédités par Télérama en 2010 Il y a quelques mois, Télérama a réédité une série de polars, dont celui-ci, qui a été adapté au cinéma par Antoine de Caunes en 2001 (je ne l’ai pas vu).

Le livre : Les morsures de l’aube de Tonino Benacquista, Télérama / Rivages / noir, 216 pages, 2010, ISBN 978-2-86930-600-4 (première édition chez Rivages en 1992).

L’histoire : dans la nuit parisienne au début des années 1990. Antoine et Bertrand (Mister Laurence), la vingtaine d’années, écument les buffets de soirée en soirée, de champagne en cocktail et fête privée où ils entrent au culot. Un soir, ils ont eu un tuyau pour une grande fête privée. Mais devant l’entrée, d’autres parasites comme eux ont été refoulés. Ils tentent quand même, se recommandant de Jordan, qui vient de leur donner l’information sur cette fête. Jordan, au look de zombie qui boit des bloody marie. Miracle, la porte s’ouvre… Mais ils tombent dans un piège… La fête était précisément organisée par un homme à la recherche de Jordan… Bertrand est gardé en otage, et Antoine envoyé dans Paris pour retrouver le fameux Jordan. Y parviendra-t-il ?

Mon avis : un roman noir dans sa deuxième partie, mais très agréable à lire d’une traite pour un petit trajet en train ou autre…

Retrouvez tout le coffret Télérama

Rosa Candida de Auđur Ava Ólafsdóttir

Couverture de Rosa Candida de Audur Ava Olafsdottir logo du chalenge 1% rentrée littéraire 2010J’avais acheté ce livre lors de sa parution, suite à la lecture de quelques bonnes critiques (il a d’ailleurs reçu le prix Page des libraires en 2010), et puis, je l’avais laissé dans un coin… Je l’ai emporté à Londres, commencé dans le train de Londres à Oxford et terminé dans le bus dans l’autre sens… Depuis, j’ai aussi lu L’embellie.

Le livre : Rosa Candida de Auđur Ava Ólafsdóttir, traduit de l’islandais par Catherine Eyjólfsson, éditions Zulma, 333 pages, 2010, ISBN 978-2-84304-521-9.

L’histoire : de nos jours, en Islande puis quelque part en Europe (il faut un avion et passer quatre frontières en voiture ou avec plusieurs trains et bus). Arnljotur a 22 ans, pour avoir passé une nuit sans précaution dans l’ancienne serre de sa mère, il vient d’avoir une petite fille, Flóra Sól avec Anna. S’il a assisté à la naissance, il a peu de relations avec elle. II vivait avec son père, sa mère est décédée il y a peu d’un accident de voiture, et ils ont alors placé son frère jumeau handicapé mental (autiste? pas si sûr) dans une institution dont il revient le week-end. Arnljotur leur fait ses adieux pour se rendre dans un monastère qui avait une très ancienne roseraie, où il compte travailler et implanter une bouture d’une rose mystérieuse qui se trouvait dans la serre de sa mère. À peine débarqué de son avion, il doit être opéré en urgence de l’appendicite, passe quelques jours chez une ancienne camarade pour se remettre avant de reprendre sa route vers ce monastère… Je vous laisse découvrir la suite…

Mon avis : j’ai adoré ce livre, le climat désolé de l’Islande et son manque d’avenir pour un passionné de roses du fait de son climat, un jeune homme qui va finir par se découvrir père (alors que la jeune mère, encore dans les études, a beaucoup de mal à assumer ce bébé arrivé par accident), la pudeur de ce livre, le handicap mental abordé sans détour mais sans larmoiement (il est là, en arrière plan, c’est tout, et son jumeau n’en parle pas à l’extérieur, Anna a découvert par hasard son existence), un monastère avec un abbé fou de films qu’il regarde en VO (il parle ou comprend de très nombreuses langues), des moines qui préfèrent leurs travaux d’érudition au jardin.

logo tour du monde en lecture Ce livre entre dans le cadre du défi du tour du monde des livres, organisé par Livresque, au titre de l’Islande, en complément du polar La femme en vert de Arnaldur Indridason.

R comme ricochet de Sue Grafton

Couverture de R comme Ricochet de Sue Grafton Il y a des années que j’ai commencé l’abécédaire du crime de Sue Grafton, je l’avais abandonné à la lettre Q (tiens, c’était avant le blog), je suis tombée dessus par hasard à la librairie et ai donc repris à la lettre R… en attendant très vite le S comme Silence.

Le livre : R comme ricochet de Sue Grafton, traduit de l’américain par Marie-France de Paloméra, collection Polar, éditions Pocket, 2007 (suite du tirage de 2009), 446 pages, ISBN 9782266162593.

L’histoire : en 1987 à Santa Teresa en Californie. La détective privée Kinsey Millhone est embauchée par le vieux et mourant Nord Lafferty pour aider sa fille Reba. Celle-ci, flambeuse au jeu, doit sortir de la prison pour femmes de l’État de Californie. Condamnée à quatre ans de prison pour escroquerie, elle va sortir en conditionnelle et il souhaite que la détective l’accueille à sa sortie et l’aide à respecter les conditions de cette conditionnelle, ne pas toucher à la drogue ou à l’alcool, ne pas quitter la Californie, etc. Réba sera-t-elle docile et la mission si facile que ça? Rien n’est moins sûr quand Kinsey s’aperçoit qu’elle s’est arrangée dès le premier soir pour rencontrer dans son restaurant préféré Alan Beckwith, l’ancien patron de Reba que celle-ci est censée avoir escroqué, et que la police locale (porte-parole en cela du FBI, des douanes, de la FDA et quelques autres agences gouvernementales) demande à la détective de l’aider à convaincre Reba à collaborer dans une enquête sur du blanchiment d’argent contre ce même Beckwith…

Mon avis : je l’ai lu d’une traite dans le TGV de Poitiers à Lille (en route vers Londres, et qui a eu presque une heure de retard… fini donc à l’arrivée). Sûr que ce n’est pas de la grande littérature, mais un polar bien mené, pas trop trash, sans débauche de techniques policières et sans téléphone portable, ça change un peu!

Chien blanc de Romain Gary

Couverture de légendes du je, de Gary et Ajar Logo des coups de coeur de la blogosphère Je poursuis la lecture des légendes du je, sélection de romans de Romain Gary/Émile Ajar (liste ci-dessous).

Je l’ai lu dans le cadre des coups de cœur de la blogosphère, challenge organisé par Theoma (clic sur le logo pour accéder à la liste).

Le livre : Chien blanc de Romain Gary. Première édition en 1970. Je l’ai lu dans Romain Gary, Émile Ajar, Légendes du Je, récits, romans, collection Quarto, éditions Gallimard, 2009, 1428 pages (pages 561-726), ISBN 978-2070121861.

L’histoire : à Beverly Hills, puis à Nice et Paris, à partir du 17 février 1968, date d’arrivée de Batka, un grand berger allemand qui fait irruption dans la vie de l’auteur et de sa femme, l’actrice Jean Seberg. Batka se révèle très vite être un « chien blanc », un chien élevé par des blancs dans un états du sud des États-Unis et dressé à attaquer spécifiquement les noirs. Romain Gary ne peut se résoudre à le faire piquer et décide de le « rééduquer », avec l’aide de Keys, un grand black jusqu’alors employé dans un centre d’extraction des venins de serpents. Y arriveront-ils ?

Mon avis : Garry écrit ce livre en pleine lutte des noirs Américains pour leurs droits civiques. Le chien arrive en février 1868, le 4 avril 1968 est assassiné Martin Luther King. C’est l’époque aussi de la guerre du Viêt Nam et des « évènements » de mai 68 à Paris. Jean Seberg était très impliquée dans ce combat contre le racisme des blancs. Romain Gary entend, par ce beau récit, dénoncer tous les racismes : celui des blancs envers les noirs, mais aussi le racisme en retour des noirs envers les blancs, ou l’hypocrisie de certains artistes hollywoodiens engagés dans la lutte pour la déségrégation avec des arrières pensées bien mercantiles… Un texte à lire et relire, dans le contexte de l’époque, mais aussi dans celui d’aujourd’hui, avec l’intolérance, le racisme et le populisme qui re-fleurissent partout en Europe ces derniers mois.

Les titres du volume :

Je l’ai lu dans le cadre des coups de cœur de la blogosphère, challenge organisé par Theoma dont je regroupe mes articles sur cette page. Il était recommandé par Praline.

Contes et nouvelles en vers de Jean de La Fontaine

Couverture des Contes et nouvelles en vers de La Fontaine
Logo du défi J'aime les classiques J’ai oublié de vous parler d’un classique le mois dernier, même si le défi J’aime les classiques proposé par les Carabistouilles de Marie (clic sur le logo pour voir mon récapitulatif) est terminé depuis fin 2010, je l’ai un peu poursuivi mais arrête ici…

Le livre : Contes et nouvelles en vers de Jean de La Fontaine, édition présentée, établie et annotée par Alain-Marie Bassy, collection Folio classique n° 1404, éditions Gallimard, 551 pages, 1995, ISBN 978-2-07-037404-1 (première édition dans la collection en 1982, 1ère édition de 1664, complétée les années suivantes, 1665, 1666, 1668, 1671, 1674 et 1682).

L’histoire : difficile de raconter des récits qui chacun ont leur indépendances… Originaux ou ouvertement inspirés du Décaméron de Boccace, de textes de l’Arioste, de Machiavel ou de Rabelais, ils mettent principalement en scène le désir, le plaisir, des maris trompés et des femmes galantes.

Mon avis : je trouve que certains de ces contes rappellent le style de ses lettres écrites en 1663 à sa femme lors de son exil volontaire dans le Limousin (la traversée de l’actuelle région Poitou-Charentes n’est pas reluisante…). Un style leste, gaillard et parfois paillard pour jeter un regard sur le monde de son époque… Plus toujours très faciles à comprendre (là, l’appareil critique et les notes peuvent être utiles), mais un tableau du 17e siècle sous un jour différent de ce qu’on lit dans les livres d’histoire…

Pour aller plus loin : voir le site édité par la ville de Château-Thierry autour de la maison natale de Jean de La Fontaine, avec beaucoup de ressources sur l’auteur.

Lettre ouverte à l’Afrique cinquantenaire d’Edem Kodjo

Couverture de la lettre ouverte à l'Afrique cinquantenaire, de Kodjo pioche-en-bib.jpg

J’ai trouvé ce livre à la médiathèque parmi les nouvelles acquisitions…

Le livre : Lettre ouverte à l’Afrique cinquantenaire de Edem Kodjo, collection Continents noirs, éditions Gallimard, 2010, 77 pages, ISBN 978-2-07-013150-1.

L’histoire : à l’occasion des multiples fêtes du cinquantenaire des indépendances des pays africains, l’auteur s’adresse à l’Afrique et à ses dirigeants réunis pour de multiples festivités pour faire le constat d’un grand retard de ce continent par rapport aux autres pays devenus « émergents » (dont le fameux trio Brésil, Inde, Chine), dénonce l’exploitation de ses richesses par quelques dirigeants à leur profit ou à celui de quelques multinationales, et propose quelques solutions comme le développement de l’agriculture, la réorganisation du système bancaire au profit du crédit aux particuliers et aux entreprises (et non à celui des banquiers), une vraie démocratie ou la création d’une monnaie unique à l’échelle du continent.

logo du chalenge 1% rentrée littéraire 2010Mon avis : bien que faisant partie des livres de la rentrée littéraire 2010 (catégorie essais, donc en dehors du défi du challenge du 1 % rentrée littéraire 2010, repris par Schlabaya), ce livre de Edem Kodjo, ancien Premier ministre du Togo et secrétaire général de l’OUA (devenue l’Union Africaine) est presque complètement dépassé par les événements de ces derniers mois en Afrique-du-Nord ou en Côte-d’Ivoire. Certes, les coups d’État signalés pour l’année 2009 peuvent être vus comme les prémices de ce grand mouvement, et les solutions proposées pour permettre le développement économique de l’Afrique sont sans doute encore d’actualité, mais quand même, l’histoire s’est accélérée à un tel point sur ce continent qu’il faudrait une nouvelle version de ce livre… Je ne suis pas sûre d’être entièrement d’accord avec l’auteur sur le développement de l’agriculture en Afrique qui passerait par le productivisme, la mécanisation (là, d’accord), le déversement de produits chimiques (engrais et pesticides) et les OGM (ils permettent surtout aux semenciers et aux vendeurs de pesticides de s’en mettre plein les poches avec des graines impossibles à resemer d’une année sur l’autre et des produits résistants aux pesticides qui permettent d’en verser encore plus dans les champs).

logo tour du monde en lecture Ce livre entre dans le cadre du défi du tour du monde des livres, organisé par Livresque, au titre du Togo.

Histoire des cheveux de Alan Pauls

Couverture de Histoire de cheveux de Alan Pauls pioche-en-bib.jpglogo du chalenge 1% rentrée littéraire 2010J’ai trouvé ce livre à la médiathèque dans les nouvelles acquisitions…

Le livre : Histoire des cheveux de Alan Pauls, traduit de l’espagnol (Argentine) par Serge Mestre, éditions Christian Bourgois, 2011, 220 pages, ISBN 978-2-267-02110-3.

L’histoire : à Buenos Aires, je ne sais pas trop quand… Le narrateur (qui ne semble pas avoir de nom ni de prénom) a un problème avec sa coupe de cheveux, il erre de salon de coiffure en salon de coiffure à la recherche du coiffeur qui, enfin, les domptera. Il teste tous les shampoings, tous les types de coiffure (raide, Afro, etc.). Un jour, il finit par tomber un peu par hasard sur Celso, un coiffeur paraguayen un peu lent à la coiffure, mais qui va accomplir le miracle… Sauf qu’après quelques coupes, il disparaît. Drame absolu pour le narrateur, arrivera-t-il à le retrouver ?

Mon avis : j’ai eu beaucoup de mal à rentrer dans la première partie (jusqu’à l’apparition de Celso). Et même une tendance soporifique de ce livre… d’autant plus que j’étais dans le Paris-Toulouse (entre Cahors et Limoges) où, en plein après-midi, la SNCF avait mis des wagons de train de nuit (couchettes relevées, mais quand même, zéro confort). Surtout la première partie, jusqu’à l’interminable scène de la coupe de cheveux par Celso. Des phrases parfois très longues, mais absolument sans le talent de certains spécialistes de ces longues phrases. Une histoire sans grand intérêt, même pas les souvenirs qui lui remontent page après page, la tête dans le bac…

Triaise de François Perche

Couverture de Triaise par François Perche pioche-en-bib.jpgJ’ai emprunté ce livre à la médiathèque, où il était mis en valeur dans les nouveautés.

Le livre : Triaise de François Perche, collection Sable, éditions MLD (Mérédith Le Dez), 2010, 104 pages, ISBN 9782915540765.

L’histoire : Poitiers, vers 375, dans un cimetière romain en périphérie de la ville. Triaise, venue du Proche-Orient, a rejoint l’évêque Hilaire. Très jeune (environ 25 ans), elle se transforme en recluse et vit dans une cabane dans ce cimetière, se mortifie pour vaincre la tentation de la chair.

Mon avis : si j’ai sorti ce livre, c’est surtout que Triaise est intrigante, peu documentée. Triaise, identifiée « Sa TROECIA » sur une dalle sculptée et conservée au musée Sainte-Croix à Poitiers, avait son nom aussi sur une rue de Poitiers, devenue la rue Jules-Ferry, pas loin de l’église Saint-Hilaire et qui longe l’église qui a été élevée par la suite sur son tombeau (René Lesesve, qui a sa rue à côté, était curé de Sainte-Triaise juste avant la Révolution, député aux états généraux de 1789 puis premier évêque constitutionnel de Poitiers pendant quelques jours, intronisé le 10 avril 1791 et mort d’une crise cardiaque le 23 avril, voir sa biographie sur le site de l’assemblée nationale). Revenons à Triaise. On ne voit rien sur la couverture du livre, qui a massacré la photographie du musée. Sur cette dalle du 12e siècle, elle est debout face à saint Hilaire qui la bénit. Je vous invite à aller la voir sur place ou sur le dossier en ligne (cliquez sur la vignette pour l’agrandir). L’abbé Charles Auguste Auber en a parlé dans sa Vies des saints de l’Église de Poitiers avec des réflexions et des prières à la suite de chaque vie (1858), qui semble être la principale source de François Perche. Triaise serait décédée un 16 août, date où on la fête, mais elle ne figure pas dans la liste de quelques saints du Poitou proposée sur son site par le diocèse de Poitiers. D’après la documentation, il est dit qu’elle est morte vers 375, je pencherai plutôt pour un peu avant, elle est morte après Hilaire, mais celui-ci est mort en 367 ou 368, il serait surprenant, avec ses privations et ses automutilations, qu’elle lui ait survécu 7 ou 8 ans. Un personnage intéressant donc, mais je n’ai pas trop apprécié le récit de François Perche (dont le narrateur règle au passage des comptes à l’Église poitevine, dont il compare un collège privé à une prison.

Un samedi entre amis de Andrea Camilleri

Couverture de Un samedi entre amis de Andrea Camillari pioche-en-bib.jpgJ’ai trouvé ce livre à la médiathèque dans les nouvelles acquisitions…

Le livre : Un samedi entre amis de Andrea Camilleri, traduit de l’italien par Dominique Vittoz, éditions Fayard , 2011, 157 pages, ISBN 978-9782213644400.

L’histoire : quelque part en Italie, à une époque indéterminée. Différents enfants vivent des petits événements de la vie quotidienne, l’une a reçu de sa sœur un lézard dans le cou, le père d’un autre vient de mourir, un autre père est parti pour quelques jours mais il y a un autre homme avec sa mère, une nounou emmène une petite fille au parc, etc. Des années plus tard, des étudiants, et surtout une étudiante qui couche avec l’un de ses professeurs. De nos jours sans doute dans une ville. Des ex-camarades de lycée ont l’habitude de se retrouver pour passer des soirées ensembles. Mais ce samedi soir là, Matteo, industriel en vue, a amené un nouveau convive, Gianni, ancien meilleur ami (et plus) de jeunesse, qui vient de ressurgir dans sa vie avec des photos d’eux nus ensembles et avec un jeune enfant. Une tentative de chantage alors qui Gianni a annoncé publiquement son homosexualité et qu’il est candidat -communiste- aux prochaines élections? Va-t-il s’intégrer dans le groupe où l’on trouve Fabio, substitut du procureur préoccupé par son prochain procès, Andréa, Giulia, Anna, Rena… aux relations (parfois amoureuses) anciennes et complexes voire tordues. Pourquoi avoir changé le lieu habituel de leurs rencontres?

Mon avis : un livre très différent de la série du commissaire Montalbano ou de Le ciel volé, dossier Renoir, lu récemment. Ici, le texte est constitué de paragraphe qui changent sans arrêt de point de vue, d’un personnage à l’autre, pas toujours faciles à identifier (sauf dans le dernier chapitre, retour à l’enfance où tout se met en place). Une construction complexe du texte, heureusement qu’il n’est pas plus long, sinon, on s’y perdrait… Un mode d’écriture vraiment original, et un récit où en fait, chaque protagoniste a vécu un épisode violent dans son enfance.