Archives par étiquette : cinéma

No, de Pablo Larraín

Affiche de No, de Pablo LarraínLe printemps et ses giboulées donnent des envies de cinéma! Après Alceste à bicyclette et Camille Claudel 1915, je suis allée voir No, de Pablo Larraín. Je n’avais pas pu le voir mercredi dernier, quand il était suivi d’un débat autour de la dictature de Pinochet organisé par Sciences-Po Paris (la section hispanique est délocalisée depuis des années à Poitiers). J’avais entendu une longue interview de Pablo Larraín sur France Inter, dans l’émission de Paula Jacques/

Le film : Chili, 1988. Pressé par l’opinion internationale, après 16 ans au pouvoir où il était arrivé grâce à un coup d’État soutenu par les États-Unis, Augusto Pinochet finit par organiser un référendum demandant s’il doit rester ou non président pour les huit prochaines années. Il accepte également que l’opposition dispose pendant un mois d’une tribune de 15 minutes (en pleine nuit) sur la télévision nationale. L’opposition va chercher un jeune publicitaire dans une agence à la solde du pouvoir, René Saavedra (Gael García Bernal). Celui-ci choisit n angle d’attaque original, montrer la joie du peuple chilien à l’idée de se débarrasser de Pinochet. Avec peu de moyens, malgré les pressions du pouvoir sur lui, son enfant et son ex-femme, Verónica (Antonia Zegers), les opposants, ils réussissent à capter l’attention des gens, le but est de montrer que les gens peuvent voter librement et oser voter et exprimer leur NO. En face, la campagne est menée par les militaires, bientôt rejoints au poste de conseiller par le patron de René Saavedra, Lucho Guzmán (Alfredo Castro).

Mon avis : le spectateur du film est emporté par le peps qui se détache de cette campagne de publicité politique… qui est quand même organisée comme une campagne pour vendre une boisson ou autre. Le décalage avec la campagne du camp du oui, qui met en avant la personnalité et le bilan « positif » de Pinochet, est d’autant plus fort. Alors certes, cette campagne de publicité n’est probablement pas, contrairement au parti pris du film, la seule cause de la victoire du NO à ce référendum, mais elle y a probablement contribué en libérant la parole.. J’aurais bien aimé que le TAP cinéma propose également au moins une soirée avec les deux autres films de la trilogie de Pablo Larraín sur la dictature de Pinochet, Tony Manero et Santiago 73 Post Mortem, que je n’avais pas vus, c’est peut-être encore possible de les programmer dans les prochaines semaines?

Camille Claudel 1915 par Bruno Dumont

Affiche de Camille Claudel 1915 par Bruno DumontDimanche de giboulées… Après Alceste à bicyclette en début d’après-midi, je suis ensuite allée voir Camille Claudel 1915 au Dietrich, cinéma associatif qui ne participe pas au printemps du cinéma, quelques spectateurs râlaient sur les tarifs [du même réalisateur, voir aussi mon avis sur Ma Loute].

Le film : trois jours pendant l’hiver 1915, à l’asile de Montdevergues à Montfavet dans le Vaucluse, près d’Avignon. Camille Claudel (Juliette Binoche) est enfermée « en première classe » dans l’asile, s’ennuie, même si elle a droit à un traitement de faveur pour préparer elle-même ses repas. Elle attend la venue de son frère Paul (Jean-Luc Vincent).

Mon avis : je n’ai pas du tout aimé ce film. Si vous avez l’occasion, sur le même sujet, écrit à partir des mêmes documents (notamment la correspondance de Camille et de Paul Claudel), je vous conseille plutôt de voir la pièce La robe bleue – Camille Claudel par la Cie Tuchenn, ou de lire La robe bleue, de Michèle Desbordes, d’où cette pièce est tirée. Des lettres de Camille Claudel, il ressort qu’elle attendait en vain son frère Paul, qui lui a très rarement rendu visite… Si la mention à la fin du film « Paul Claudel lui rendit visite à l’asile jusqu’à sa mort » n’est pas fausse… elle est très incomplète, puisqu’en 30 ans, de 1914 à 1943, il ne lui a rendu visite que douze fois, il n’est pas venu à son enterrement et elle a été inhumée dans une fosse commune.

Ce qui me gêne le plus dans le film, c’est d’abord la présence non pas de personnes internées avec des maladies psychiques, comme dit la présentation officielle du film, mais de pensionnaires d’une MAS (maison d’accueil spécialisée, visée au générique), handicapés mentaux et polyhandicapés, dont les dysmorphies laissent supposer qu’il s’agit d’anomalies chromosomiques (sur le sujet, voir l’action de l’association Valentin Apac).

Bruno Dumont a fait le choix de montrer un asile très propre, avec des activités pour les pensionnaires (ateliers de musique, de théâtre, etc.), même si à cette époque, Paul Claudel se dédouane de cet internement en payant sa pension « en première classe », la vision de l’asile semble un peu trop idyllique… Camille Claudel se plaint dans ses lettres de cris incessants (cris dont on peut se rendre compte dans certains films d’actualité des années 1920, voir le site de l’INA), ce qui est d’ailleurs rapporté dans une réplique, mais absolument pas rendu dans le film. Paul Claudel y est présenté comme un mystique, ce qu’il était probablement quand on lit son œuvre, mais je trouve que son rôle est très mal rendu. Certes, il reste intransigeant sur l’internement de sa sœur (qui est intervenu dans la semaine suivant la mort de leur père, en mars 1913, d’abord à à Ville-Evrard), mais les raisons de cette intransigeance ne sont pas données, le rôle de la mère en particulier apparaît peu (Camille la réclame dans le film, c’est tout), Paul Claudel reste juste muet lorsque le psychiatre lui conseille d’accéder à la demande de sa sœur d’alléger l’enfermement… Il n’est guère question non plus d’Auguste Rodin. si ce n’est dans la bouche de Camille, qui le soupçonne d’avoir voulu s’approprier son œuvre et son atelier.

Sur le site de l’INA, voir une interview de Paul Claudel en 1954 (il n’a plus la moustache « à la Hitler » qui est dans le film et sur certains portraits officiels des années 1920), il y parle de sa conversion à Notre-Dame (à noël 1886, c’est aussi dans le film), de nombreux poètes et écrivains, et pour une fois, parle en quelques mots de sa sœur à 7 minutes20 environ (« Camille […] d’une beauté et d’un talon extraordinaire »… avant de parler de la terreur de la folie).

Alceste à bicyclette de Philippe Le Guay

Affiche de Alceste à bicyclette de Philippe Le GuayAlceste à bicyclette, de Philippe Le Guay, était passé dans les salles périphériques mais seulement une semaine en ville, à des horaires pas du tout pratiques. C’est comme si CGR ne voulait plus de ses salles en ville, qu’il garde parce que c’était le seul moyen d’ouvrir un autre complexe à l’extérieur, mais ils font tout pour ne pas avoir de spectateurs en ville et pouvoir fermer des salles « déficitaires ». Pour moi, hors de question d’aller aux nouvelles salles de Fontaine-le-Comte, inaccessibles en bus (je n’ai pas de voiture), et je ne suis allée que deux fois en quelques années à Buxerolles, il faut pouvoir y aller à une séance à 17h en semaine si on veut un bus au retour (le samedi, trop peu de bus, attendre 45 minutes, non merci, et pas desservi le dimanche). Ils ont quand même programmé Alceste à bicyclette pour le printemps du cinéma en ville, encore à une heure peu pratique (13h30), mais avec les giboulées, aucun regret pour s’enfermer dans une salle de cinéma.

Le film: de nos jours en plein hiver. Gauthier Valence (Lambert Wilson), acteur à succès notamment dans une série médicale sur une grande chaîne de télévision, souhaite monter Le Misanthrope de Molière dans un théâtre parisien. Il souhaiterait jouer Alceste et confier Philinte à Serge Tanneur (Fabrice Luchini), un acteur qui s’est retiré depuis trois ans sur l’île de Ré après une grave dépression. Serge Tanneur hésite, finit par accepter de faire des italiennes, à condition de jouer Alceste et pas Philinte, finalement, ils se mettent d’accord pour alterner les rôles… mais il ne donnera sa décision -jouer ou pas- qu’à l’issue d’une semaine de répétitions, qui alternent avec des promenades à bicyclette et la rencontre avec Francesca (Maya Sansa), une italienne qui vient de mettre en vente sa maison…

Mon avis: contrairement aux derniers films où il a joué, cette fois, Fabrice Luchini « fait » du Fabrice Luchini! Ce rôle d’acteur aigri et retiré du monde lui va à merveille, n’en déplaise à Pierre Murat qui avait descendu le film en flèche dans Télérama. L’équilibre entre les répétitions (en intérieur ou dans la cour de la maison) et les intermèdes (promenades à vélo, sorties au restaurant, visites immobilières, projet de vasectomie, chut, je ne vous en dirai pas plus) est assez réussi. Alors certes, le scénario n’est pas d’une grande originalité, mais il donne envie d’aller revoir un Misanthrope au théâtre (et de guetter certaines répliques telles « l’effroyable haine »), et j’ai passé un bon moment de détente…

Pour rebondir : voir plus en détail la gare (et ses mosaïques) de La Rochelle, aperçue plusieurs fois dans le film.

Habemus papam de Nanni Moretti

Affiche de Habemus Papam

Les cardinaux entrent en conclave aujourd’hui, impossible de ne pas repenser au très drôle conclave de Nanni Moretti! [voir aussi mon avis sur son film suivant, Mia Madre].

Article du 12 septembre 2011

Après un beau samedi, des averses toute la journée hier… Tout le monde avait dû se donner rendez-vous au cinéma d’art et essai, foule des grands jours pour Habemus papam de Nanni Moretti…

Le film : Rome, de nos jours. Enterrement du pape, les cardinaux entrent en conclave au Vatican. Dure, l’élection, personne ne veut cette charge, certains tentent de copier sur le voisin, sur la place Saint-Pierre, les journalistes et la foule attendent le résultat. Au troisième tour, c’est le cardinal de Melville (Michel Piccoli) qui est élu. Mais au moment de se présenter au balcon, il craque, ne peut faire le dernier pas. Le porte-parole du Vatican (Jerzy Stuhr) est très ennuyé. Le lendemain matin, certains cardinaux veulent sortir, profiter de leur séjour à Rome pour aller voir une exposition… Impossible, le conclave ne s’achève que lorsque le nouveau pape s’est fait connaître publiquement… Un psychanalyste (Nanni Moretti) est appelé à la rescousse, mais pas facile d’interroger son « patient » avec tous les autres cardinaux autour, des sujets interdits (dont le sexe…), etc. Le soir, aucune amélioration, mais le psy se retrouve enfermé au Vatican… Le lendemain, solution de secours, il est décidé d’exfiltrer le pape du Vatican pour qu’il aille voir l’ex-femme du psy, elle aussi analyste. En sortant, il demande à faire un tour en ville… et profite du passage d’un camion pour disparaître… Que va faire le Vatican? Comment faire patienter la foule des fidèles? Comment occuper les autres cardinaux toujours enfermés? Dieu se serait-il trompé en choisissant Melville (par l’intermédiaire des autres cardinaux)?

Mon avis : le rôle du pape va très bien à Piccoli! Un film drôle… malgré le sujet! Vous ne pourrez pas résister à la partie de beach volley organisée dans la cour du Vatican par le psychanalyste pour faire patienter les cardinaux, ou au « plan comm' » du porte-parole du Vatican qui implique de faire croire qu’il y a quelqu’un dans les appartements pontificaux… La prière ne parvient pas à débloquer le nouveau pape? Le psychanalyste non plus (il faut dire que le dialogue singulier avec une centaine de témoins, ça n’aide pas…). Le Vatican accepte le dialogue singulier pour le second rendez-vous, à l’extérieur, mais aucun résultat non plus (le pape se cache derrière un métier d’acteur… et sort en disant qu’il lui faudra trois séances par semaine, pendant une durée indéterminée…). En plein centenaire 30 ans de la mort de Lacan (vous n’avez pas pu y échapper), un débat Église / analyse avec au centre, rien moins que le pape déprimé ou au moins paniqué par la charge qui lui revient, Nanni Moretti a fait fort dans son scénario…

Ce film était sélectionné pour le festival télérama 2012. Voici les dix films que j’ai vus dans cette sélection de quinze films:

Wadjda, de Haifaa Al Mansour

Affiche de Wadjda, de Haifaa Al MansourWeek-end frisquet à Poitiers aussi, une petite sortie cinéma, à la place de la promenade… Direction non pas le cinéma d’art et d’essai, mais le commercial CGR du centre-ville, ils sont depuis quelques semaines dans le même espace, il devait y avoir un accord de programmation entre les deux… mais le CGR en ville ne passe plus que des films en VO et la plupart en art et essai. Même Alceste à bicyclette de Philippe Le Guay, tourné dans la région, n’y est passé qu’en dernière semaine à des horaires très limités, CGR préférant le mettre dans ses deux « mégas » en périphérie, un seul est accessible en bus du centre-ville, à condition de rentrer avant 19h30 et de patienter jusqu’à 20 minutes en semaine, une heure le samedi, quasi impossible le dimanche. Du coup, je n’ai pas vu Alceste à bicyclette [finalement vu lors du printemps des cinémas, trois séances à 13h30].

Le film : de nos jours en périphérie de Riyad en Arabie-Saoudite. Wadjda (Waad Mohammed) est une jeune écolière rebelle… Elle vit avec sa mère (Reem Abdullah), son père, en passe de conclure un deuxième mariage, passe rarement leur rendre visite. A l’école, elle brave les interdits, porte des baskets colorées et un jean sous la tenue noire imposée aux filles, fabrique des bracelets « brésiliens » aux couleurs des équipes de football qu’elle revend dans la cour de récré, n’hésite pas à avoir de la répartie avec les hommes (les ouvriers d’un chantier, le chauffeur du taxi collectif qui emmène sa mère enseignante travailler). Elle aime taquiner son voisin, Abdallah (Abdullrahman Al Gohani) le battre à la course. Mais voilà, les garçons, tout de blanc vêtus, vont à l’école à vélo, et le vélo est interdit aux filles. Elle veut absolument en faire et s’en acheter un. Sa vente de bracelets et les menus services qu’elle peut rendre ne lui rapporte pas assez pour réunir la somme nécessaire. Et un jour, la directrice (Ahd) annonce un concours de Coran, questions et psalmodie, doté de la somme dont elle a besoin. Elle se jette à corps perdu dans la bataille, il lui faut cet argent… pour acheter le vélo interdit!

Mon avis : c’est le troisième film jamais produit en Arabie-Saoudite, un pays où le cinéma est interdit, où les femmes n’ont pas le droit de conduire (ni vélo, ni voiture). Et voilà que la réalisatrice, qui a étudié en Égypte, décide de montrer la condition des femmes et des filles de son pays. Je suis allée voir ce film comme un film militant… et je suis tombée sur un film tendre, sensible, plein d’humour! Les enfants sont excellents dans leur rôle. Le personnage de la mère, soumise au système et qui ne comprend pas l’obstination de sa fille, celui de la directrice de l’école de filles, sévère, de la camarade de classe mariée à 10-12 ans, donnent une idée du chemin à parcourir par les femmes dans ce pays, mais sans faire de morale, le film fait juste un constat, réaliste. L’avenir et l’évolution viendront-ils des enfants? Un film à voir absolument!

Oslo, 31 août de Joachim Trier

Affiche de Oslo 31 aoûtJe termine le festival Télérama 2013 avec Oslo, 31 août de Joachim Trier [Voir aussi mon avis sur son film suivant, Back Home].

Le film : à Oslo de nos jours. Anders (Anders Danielsen Lie), 34 ans, est en fin de cure de désintoxication et bénéficie d’une journée de permission en ville, où il doit avoir un entretien d’embauche dans un journal. Il en profite pour revoir ses anciens amis…

Mon avis : le film est librement inspiré de Feu follet de Pierre Drieu la Rochelle (paru en 1931 et que je n’ai pas lu). Il vaut mieux avoir le moral pour voir ce film et aller jusqu’à la fin inéluctable… Si le début peut paraître optimiste, un journal est prêt à donner sa chance à un ex-drogué clean, celui-ci reste profondément déprimé, Oslo déserte au début, comme des flash-back de l’enfance puis des jeunes années folles (entre fêtes, musique et drogue) du héros qui va errer en ville pendant une longue journée et jusque dans la nuit… Le film s’étire entre longue errance, sur fond de musique obsédante, avec peu de dialogues, une longue interrogation sur le sens de la vie, de la fête, du passage à l’âge adulte : lui est resté au bord de la route, la plupart de ses anciens amis ont avancé vers la « normalité » (la banalité?), son ancien meilleur ami est désormais père de famille. Une confrontation cruelle, un rythme lent, à éviter si vous voulez rire et voir de l’action!

Le festival Télérama 2013 et ses films…
Ceux que j’ai vus avant le festival et dont je vous ai parlé (pas beaucoup cette année)

Ceux que j’ai vus pendant le festival

Ceux que je ne verrai pas

  • Moonrise Kingdom de Wes Anderson
  • Margin Call de J.C. Chandor
  • Holy Motors de Leos Carax
  • Tabou de Miguel Gomes
  • The Deep Blue Sea de Terence Davies
  • Les adieux à la reine de Benoît Jacquot
  • Elena de Andreï Zviaguintsev

Adieu Berthe de Bruno Podalydès

Affiche du film Adieu Berthe de Bruno Podalydès Retour au festival Télérama 2013 avec Adieu Berthe de Bruno Podalydès [voir aussi Comme un avion].

Le film : à Chatou (dans les Yvelines) de nos jours. Armand (), le pharmacien, vient d’apprendre le décès de sa grand-mère qu’il n’est pas allé voir souvent depuis qu’elle est dans une maison de retraite… Il doit en parallèle gérer sa séparation avec Hélène (Isabelle Candelier), sa liaison avec l’envahissante dentiste, Alix (Valérie Lemercier), sa belle-mère (Judith Magre), propriétaire du fond de la pharmacie et qui compte bien confier l’enterrement à un ami, son père (Pierre Arditi) atteint de la maladie d’Alzheimer, le choix de pompes funèbres alternatives, le tout en ne sachant pas si la grand-mère voulait se faire incinérer ou enterrer…

Mon avis : il y a quelques passages assez drôles, notamment dans la recherche des pompes funèbres, mais globalement, cette comédie ne m’a pas séduite, elle tourne en rond par moment, et j’ai trouvé que Valérie Lemercier n’était pas au mieux de sa forme dans son rôle d’amante qui se soucie plus de l’anniversaire de sa fille (où son amant doit jouer le rôle de magicien) que de partager le deuil (tout relatif) de son ami.

Le festival Télérama 2013 et ses films…
Ceux que j’ai vus avant le festival et dont je vous ai parlé (pas beaucoup cette année)

Ceux que j’ai vus pendant le festival

Ceux que je ne verrai pas

  • Moonrise Kingdom de Wes Anderson
  • Margin Call de J.C. Chandor
  • Holy Motors de Leos Carax
  • Tabou de Miguel Gomes
  • The Deep Blue Sea de Terence Davies
  • Les adieux à la reine de Benoît Jacquot
  • Elena de Andreï Zviaguintsev

Le grand retournement de Gérard Mordillat

Affiche du film Le grand retournement de Gérard Mordillat

Il me reste encore à vous parler de quelques films vus dans le cadre du festival Télérama 2013 (dont la plupart des films ne sont plus à l’affiche), mais je suis allée voir samedi dernier avec des amis bordelais Le grand retournement de Gérard Mordillat, je vous en parle d’abord…

Le film : de nos jours dans une usine abandonnée.Un groupe de banquiers, au bord de la faillite à cause de la crise des sub-primes demandent à l’État de les aider… traders, banquiers, conseillers, journalistes, politiques se trouvent emporter dans une tourmente où personne ne semble maîtriser grand chose…

Mon avis : de grands acteurs (dont Jacques Weber, François Morel et Édouard Baer) au service d’un texte écrit en alexandrins par Frédéric Lordon pour le théâtre. Réussir à faire rire en alexandrins de la crise économique, c’est plutôt fort… En revanche, heureusement que le film est assez court (1h17), sinon, on finirait par se lasser de cette forme de narration, une fois les jeux de mots épuisés, d’autant que le décor est assez limité, une usine désaffectée, ses murs blancs en guise de tableau noir pour dresser des constats, prendre des notes… Le texte, ciselé, vaut vraiment d’aller voir ce film!

Les enfants loups de Hosoda Mamoru

Affiche de Les enfants loups de Hosoda Mamoru Je poursuis les comptes-rendus des films que j’ai vus dans le cadre du festival Télérama 2013.

Le film : au Japon en ville puis dans un village dans la montagne. Hana rencontre l’homme de sa vie sur les bancs de la fac. Ce dernier est auditeur libre, il finit par lui expliquer sa vraie nature : il est un homme-loup, homme dans la journée, mais parfois il se transforment en loup. Ils ont un premier enfant, Yuki, puis un second, Ame. Le lendemain de la naissance de ce dernier, il meurt accidentellement, sous sa forme de loup. Hana tente de cacher aux autres que ses enfants n’arrêtent pas de passer de bébés hommes à bébé loups. La plainte des voisins pour les hurlements, la visite des services sociaux qui veulent voir les enfants de deux et quatre ans jamais vaccinés, la contraignent à partir. Elle choisi de s’installer dans un village isolé, au bord de la forêt et au pied d’une montagne. Elle s’adapte peu à peu à sa nouvelle vie, réussit à cacher la nature de ses enfants, qui peu à peu vont choisir des voies différentes, intégrer l’école pour la fillette, préférer la vie des bois pour les garçonnet.

Mon avis :  un très joli dessin animé. Je l’ai vu en VF et non en VO, séance du dimanche matin, signalée pour les enfants. Il est conseillé à partir de six ans, il y  avait dans la salle un enfant plus jeune, il a hurlé et sangloté dans la scène où la mère cherche son fils dans la forêt, vers la fin du film, il était trop jeune pour prendre du recul. Loin des villes, Hosoda Mamoru, le réalisateur, montre un Japon rural dur, avec une école éloignée des lieux de vie des enfants (qui doivent être pensionnaires dès le collège, situé à deux heures et demie de route), la culture des rizières mais aussi de légumes vivriers. La transformation des enfants en loups est bien rendue, rendant ce conte très fluide, un dessin dans la pure tradition des dessins animés japonais, avec de grands yeux ronds et une grande bouche aux personnages.

Le festival Télérama 2013 et ses films…
Ceux que j’ai vus avant le festival et dont je vous ai parlé (pas beaucoup cette année)

Ceux que j’ai vus pendant le festival

Ceux que je ne verrai pas

  • Moonrise Kingdom de Wes Anderson
  • Margin Call de J.C. Chandor
  • Holy Motors de Leos Carax
  • Tabou de Miguel Gomes
  • The Deep Blue Sea de Terence Davies
  • Les adieux à la reine de Benoît Jacquot
  • Elena de Andreï Zviaguintsev

De rouille et d’os de Jacques Audiard

Affiche de De rouille et d'os de Jacques Audiard Je poursuis les comptes rendus des films que j’ai vus dans le cadre du festival Télérama 2013.

Le film : de nos jours à Antibes.  Ali (Matthias Schoenaerts), jeune sans boulot, quitte le Nord avec son fils, Sam, 5 ans, direction plein sud chez sa sœur Anna (Corinne Masiero), à Antibes. Bien qu’elle s’en défende, c’est très vite Anna qui s’occupe du garçonnet. Ali trouve des petits boulots. Videur dans une boîte de nuit, il fait la connaissance, lors d’une bagarre, de Stéphanie (). Quelque temps plus tard, celle-ci, dresseuse d’orques dans un parc aquatique, est victime d’un grave accident et est amputée des deux jambes. Son ami la quitte, elle reprend contact en pleine déprime avec Ali…

Mon avis : le film est adapté de deux nouvelles de Craig Davidson, Un goût de rouille et d’os, et De chair et d’os, dont le thème principal est la boxe… que l’on trouve dans la seconde partie du film. Le trucage qui coupe les jambes de  est très bien fait, mais quand on connaît les prothèses en lames de carbone, le boitement et la canne ne sont pas crédibles après la rééducation, le mouvement du haut du corps non plus, il n’y a aucune raison de s’appuyer plus sur une jambe que l’autre, et les lames en carbone sont des prothèses de pointe, sans décalage d’un pied par rapport à l’autre. Mais si le handicap est présent en toile de fond, le sujet principal est plutôt l’histoire de ces deux êtres cassés par la vie, que tout éloigne et qui vont finir par s’apprivoiser, les relations du frère et de sa sœur (qui va finir par être virée de son boulot à cause des caméras de surveillance qu’il a posées), les relations du père et du fils.

Au final, j’ai trouvé que De rouille et d’os ne vaut pas le précédent film d’Audiard, Un prophète [voir aussi le très beau Dheepan]. Avec Intouchables d’Eric Toledano et Olivier Nakache, il était en concurrence pour les Golden Globes avec Amour de Michael Haneke, je trouve très logique que ce soit ce dernier film qui ait reçu le prix du meilleur film étranger.

Le festival Télérama 2013 et ses films…
Ceux que j’ai vus avant le festival et dont je vous ai parlé (pas beaucoup cette année)

Ceux que j’ai vus pendant le festival

Ceux que je ne verrai pas

  • Moonrise Kingdom de Wes Anderson
  • Margin Call de J.C. Chandor
  • Holy Motors de Leos Carax
  • Tabou de Miguel Gomes
  • The Deep Blue Sea de Terence Davies
  • Les adieux à la reine de Benoît Jacquot
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