Archives de catégorie : Visites, musées et expositions

Mes visites, expositions et patrimoine, à l’exception de ce qui concerne Poitiers, classé à part…

Robert Combas au Garage à Brive-la-Gaillarde

Le garage à Brive-la-GaillardeJ’ai vu cette exposition fin mai à Brive-la-Gaillarde, mais ai oublié de vous en parler… vous pouvez encore la voir au Garage (espace d’art contemporain) jusqu’au 20 septembre 2015 (entrée libre).

Comme lors de la grande rétrospective Robert Combas au musée d’art contemporain de Lyon en 2011, l’artiste s’est impliqué dans cette exposition (qu’il a intitulée Nos amis No !), et a réalisé une performance à l’occasion de la nuit des musées le 16 mai et une autre est programmée à la fin de l’exposition, le 19 septembre, pour les journées du patrimoine.

La quasi totalité des oeuvres exposées viennent de la collection personnelle de Robert Combas. Il a choisi une soixantaine d’oeuvres, principalement des peintures, des années 1980 à aujourd’hui (au sens propre, même s’il a moins investi les supports muraux qu’à Lyon!).

Il a également invité deux autres artistes dans la deuxième salle de l’exposition, son frère Marc, qui signe Topolino, et Lucas Mancione, avec qui il a formé le groupe de rock des Sans-Pattes, qui est programmé pour les deux performances de Brive et qui s’était aussi produit au sein du musée d’art contemporain de Lyon.

L’un des thèmes de cette exposition tourne autour du bestiaire, l’animal, réel ou imaginaire, est omniprésent dans les peintures sélectionnées par Combas. Les dessins de Lucas Mancione tournent autour du thème de la nature et des animaux, les gouaches sur kraft de Topolino représentent également, dans un style très différent, des animaux.

Bon, je préfère l’oeuvre de Robert Combas, si tourmentée, avec chaque motif cerclé de noir…

Pour aller plus loin: voir le site personnel de Robert Combas.

Waterloo… Honte à la France!!!

Echantillons de pièces commémoratives en EuropeDepuis la création de l’euro, chaque pays peut émettre deux pièces commémoratives de deux euros par an. Il y a aussi des commémorations collectives avec des variantes dans plusieurs pays, comme vous pouvez le voir ici (merci aux commerçants du marché complices ce matin pour réunir ces pièces): dix ans des pièces et billets en euro en 2012 (dans 17 pays, ici variantes Pays-Bas, Allemagne et France), 50 ans du traité de Rome en 2007 (dans 13 pays, ici Allemagne, Pays-Bas et Belgique), 10e anniversaire de l’union économique et européenne en 2009 (dans 16 pays, ici Allemagne et France). Pour les pièces des pays, nous avons trouvé l’Atomium à Bruxelles (Belgique 2006, voir sur ce bâtiment Expo 58 de Jonathan Coe), Don Quichotte (Espagne 2005), et des pièces françaises (30 ans du traité de l’Élysée 2013 -il y a une version allemande aussi-, 70 ans de l’appel du 18 juin en 2010, présidence française de l’Union européenne en 2008 et 30e anniversaire de la fête de la musique en 2011). Les autres pays de l’union européenne peuvent émettre leur véto pour l’émission d’une pièce si elle est de nature à mettre en question l’unité européenne, et cela n’était jamais arrivé… jusqu’à cette semaine!

La Belgique avait donc prévu et commencé à frapper des pièces commémoratives de 2€ pour célébrer les 200 ans de la bataille de Waterloo, à une vingtaine de kilomètres au sud de Bruxelles. Le 18 juin 1815, les armées napoléoniennes avait perdu la bataille face à une armée européenne commandée par le duc de Wellington: 200000 hommes sur le champ de bataille, 65.000 Français, 65.000 hommes pour l’armée anglo-néerlandaise et 55.000 hommes pour l’armée prussienne commandée par maréchal Blücher. Bilan de la journée: 55.000 morts, un record en une journée!  Le site de la bataille est inscrit sur la « tentative list » du patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2008 (suivre le lien, le récit de la bataille y est bien fait et neutre!). Franchement, le gouvernement français n’a rien de mieux à faire que de bloquer l’émission d’une pièce belge sur une bataille oubliée de tous sauf des historiens et des passionnés de reconstitutions de batailles napoléoniennes? Croyez-vous que les Anglais qui prennent leur train à la gare de Waterloo savent tous ce qu’elle commémore? Et les Français qui y débarquaient en Eurostar jusqu’en 2007 se sentaient-ils agressés?

Le site de la bataille d'Austerlitz en 1993, 1, l'ossuaire

Si tel est le cas, dans un contexte de pacification européenne, il est aussi urgent de débaptiser la gare d’Austerlitz à Paris, qui fut aussi le témoin d’une autre cruelle bataille napoléonienne (voir le site de la bataille d’Austerlitz à Slavkov u Brna, près de Brno, en République tchèque, si vous préférez), plus de 16.000 morts (dont 11000 Russes et 4000 Autrichiens) le 2 décembre 1805. Mais cette fois, ce sont les Français qui ont gagné!!!

Donc, le gouvernement français, qui n’a pas de problèmes actuellement, pas de problème de chômage, de vie quotidienne, de montée de l’extrême droite, de perspective d’abstention record aux élections départementales le week-end prochain, a trouvé son point prioritaire absolu: interdire l’émission de cette pièce, se couvrir de ridicule en Europe… La Belgique n’aura plus qu’à refondre les 175.000 pièces déjà frappées. Mais elle a trouvé la parade: émettre une pièce destinée aux collectionneurs, d’une valeur faciale originale (2,5€), non soumise à l’accord des autres États membres!

Monument au maréchal Ney à ParisAllez, je vous parlerai très vite de cette statue au Maréchal Ney, …

Paris, monument au maréchal Ney, liste des batailles avec Waterloo… il a participé à la bataille de Waterloo, et fut fusillé pour trahison (pour son rôle dans les 100 jours) place de l’Observatoire à Paris (où se trouve le monument) le 7 décembre 1815. Une bataille capable de raviver l’équilibre et la paix en Europe… mais alors, pas plus que toutes les batailles inscrites sur le socle de cette statue (sur cette face et il y en a autant de l’autre côté!), qu’attend notre gouvernement pour les masquer??? Non, il faut au contraire expliquer et enseigner l’histoire!!!

Où il est question d’un rachat de péage par un financement participatif (1924)

La Roche-Posay, pont suspendu sur la Creuse, carte postale ancienneEn parcourant la presse locale pour un autre sujet, je suis tombée sur cette pépite où il est question de travail dominical (d’un conseil municipal!) qui décide de faire tomber un péage (pas d’autoroute) grâce à un financement participatif (le nom moderne des souscriptions publiques). Il s’agit du péage pour passer le pont suspendu sur la Creuse à La Roche-Posay, dans le département de la Vienne (lu dans l’Avenir de la Vienne du 13 mars 1924, vue numérisée 19/53) :

Arrondissement de Châtellerault
La Roche-Posay

Rachat du Pont à péage. – Dans sa séance de dimanche dernier, le conseil municipal a voté le rachat du Pont à péage.
La vieille servitude qui disparaît était onéreuse pour beaucoup, désagréable pour tous. On peut même dire, dans une certaine mesure, elle était préjudiciable à nos foires.
La question du rachat avait été maintes fois portée à l’ordre du jour du Conseil municipal, mais les avis avaient toujours été partagés sur son opportunité.
Sur l’initiative de M. le Maire, les principaux usagers du Pont furent réunis à la mairie le 2 dernier. Ils estimèrent avec lui que le rachat devait être poursuivi et qu’une souscription destinée à alléger les charges qui en résulteraient pour la commune devait être ouverte.
L’idée fut bonne : les fonds recueillis atteignaient dimanche près des trois-quarts de la part contributive de la commune.
L’éloquence des chiffres eut une influence heureuse : sur 10 conseillers présents, 9 votèrent le rachat.

La cité de l’immigration à Paris

Paris, le palais des colonies de l'exposition coloniale de 1931A la suite de Exhibit B, je vous avais annoncé une série d’articles sur Ce qui reste de l’exposition coloniale de 1931 à Paris. Je pensais prendre mon temps, vous présenter d’abord le palais colonial et seulement à la fin la Cité de l’immigration. Son inauguration aujourd’hui par le président de la République, 7 ans après son ouverture, m’encourage à écrire plus tôt cet article. Je suis allée la visiter seulement en août 2014. Je voulais voir par moi-même ce lieu qui n’est pas un musée (il n’y a pas de conservateurs, en tout cas, il n’y en avait pas au début) qui a été longtemps occupé par les sans-papiers. C’est encore moins un musée de l’histoire de l’immigration, comme j’ai pu l’entendre depuis quelques jours, mais quelque chose qui mélange de la documentation, de l’histoire, de l’actualité.

Lors de ma visite à Paris, je cherchais un lieu où il n’y aurait pas grand monde car je dois encore éviter les bousculades. Je voulais surtout voir la restauration du palais, dont on me disait le plus grand bien, mais j’y reviendrai une prochaine fois.

Paris, entrée de l'ancien palais des colonies, aujourd'hui cité de l'immigrationLaissons donc l’aquarium au sous-sol et entrons dans la Cité de l’immigration. Au premier étage, la mezzanine donne une très belle vue sur le grand forum aux fresques restaurées, j’en reparlerai sans doute. Sur les côtés, des panneaux expliquent l’histoire du palais et de l’exposition coloniale de 1931.

Entrons dans la salle principale de la Cité. J’avoue que je n’ai pas bien compris le propos. L’ensemble est organisé par des modules qui correspondent à des thèmes, avec pour chaque espace une œuvre d’art contemporaine (par exemple une chambre avec des lits superposés pour illustrer l’entassement des immigrés), des vitrines avec des objets genre passeports, permis de travail, objets transportés par les migrants, etc., des textes explicatifs très denses et écrits avec de très petits caractères, qui ne donnent aucune envie de lire (en tout cas pas de tout lire) et quelques propositions de lecture ou de bandes dessinées (j’ai trouvé avec bonheur dans la sélection la Petite histoire des colonies françaises de Jarry Grégory et Otto T. revoir dans l’ordre de parution l’Amérique française, l’Empire, la décolonisation, la Françafrique).

Dans une salle à part sont tracés des parcours d’immigrés, que des gens issus de l’immigration peuvent venir « déposer ».

Je pense que ce qui me gêne, c’est l’absence de choix et le mélange, entre l’immigration « choisie », y compris européenne, l’immigration non choisie, économique ou politique, etc. La colonisation mal expliquée se mélange à tout ça et l’ensemble donne une impression de « gloubiboulga », un mélange non identifiable. Les problèmes rencontrés par les immigrés sont certes évoqués, mais sans aller jusqu’au bout de la question et les difficultés actuelles. J’ai pu écouter de loin de rares visiteurs accompagnés par un « médiateur », en gros, il n’y aurait que des parcours sans embûche, tout le monde « s’intègre ».

J’aurais aimé un choix ou une meilleure séparation entre colonisation et immigration, une vraie approche de type « droits de l’homme » et conséquences pour les migrants.

Ces questions sont abordées de manière plus « frontale » et, à mon avis, avec plus d’efficacité par Bett Bailey  dans Exhibit B, avec une bonne explication, ce spectacle controversé fera davantage réfléchir à la question que la cité de l’immigration!

La Cité, ce sont aussi des conférences, une bibliothèque, des publications…

Pour aller plus loin:

Je vous recommande, vous l’avez compris, le spectacle Exhibit B,  de Bett Bailey, s’il passe près de chez vous ainsi que les albums de bande dessinée Petite histoire des colonies françaises de Jarry Grégory et Otto T. revoir dans l’ordre de parution l’Amérique française, l’Empire, la décolonisation, la Françafrique (dont Télérama a parlé la semaine dernière!). J’ai noté quelques titres lors de ma visite, il faut que je regarde si je les trouve à la médiathèque…

Vous pouvez également découvrir la collection « Un siècle d’immigration des Suds en France. » Tous les volumes dans l’ordre de la collection [malgré des dates de publication qui ne suivent pas les années] et aux Editions  La Découverte, Achac et Les bâtisseurs de mémoire, sauf indications particulières :

Paris-Asie : présence asiatique dans la capitale / Pascal Blanchard, Eric Deroo. 2004. 217 p. : ill.

Paris-arabe : présence des Orientaux et des Maghrébins dans la capitale / Pascal Blanchard, Eric Deroo, Driss El Yazami, Pierre Fournié, Gilles Manceron. 2003. 247 p. : ill.

Paris-noir : présence afro-antillaise dans la capitale / Pascal Blanchard, Eric Deroo, Gilles Manceron. Paris : Hazan, 2001. 239 p. : ill.

Sud-Est : Marseille porte sud. Immigration et histoire coloniale / Pascal Blanchard, Gilles Boëtsch. Paris : La Découverte et Marseille : Jeanne Laffitte, 2005. 239 p. : ill.

Sud-Ouest : porte des Outre-Mers. Histoire coloniale et immigration des Suds / dir. Pascal Blanchard. Toulouse : Milan ; Les bâtisseurs de mémoire, 2006. 239 p. : ill.

Centre-Rhône : Lyon capitale des Outre-Mers. Immigration des Suds et culture coloniale / dir. Nicolas Bancel, Léla Bencharif, Pascal Blanchard. Paris : La Découverte, 2007. 239 p. : ill.

Grand-Ouest : mémoire des Outre-Mers. Des ports coloniaux aux présences des Suds / dir. Farid Abdelouahab, Pascal Blanchard. Rennes : P.U.R., 2008. 239 p. : ill.

Nord-Est : frontière d’empire. Soldats coloniaux et immigration des Suds / dir. Pascal Blanchard, Nicolas Bancel, Ahmed Boubeker, Eric Deroo. Paris : La Découverte, 2008. 259 p. : ill.

Ce qui reste de l’exposition coloniale de 1931 à Paris…

Paris, le palais des colonies de l'exposition coloniale de 1931La manifestation Peaux de tigre et de pouilleux, Du colonisé à l’étranger, organisée par le théâtre et auditorium / TAP et l’université de Poitiers, se poursuit jusqu’à demain (16 novembre 2014). Je vous parlerai prochainement de Exhibit B de Bett Bailey (en 12 tableaux humains, au musée), une performance qui ne peut pas laisser indifférent et où il sera impossible de voir un père expliquer à son fils qu’il a devant lui la preuve de l’existence des races (voir mon expérience à l’occasion de Exhibitions, exposition au musée du quai Branly à Paris en 2012). J’irai sans doute voir l’exposition proposée par la fondation pour l’éducation contre le racisme – de Lilian Thuram –dans le hall du théâtre et auditorium / TAP.

La France coloniale de Léon Drivier porte Dorée à ParisEn attendant, voici un aperçu des installations de l’exposition coloniale de 1931 toujours visibles à la limite de Vincennes et Paris. Je vous prépare une série d’articles sur celles-ci. En arrivant Porte Dorée, vous ne pouvez pas rater La France coloniale de Léon Drivier. Si elle est maintenant au bout d’un bassin (et a perdu son titre), elle était à l’entrée du palais colonial, en haut des marches.

Paris, palais des colonies, sculptures de Alfred Janniot: L'apport économique des colonies,Je consacrerai plusieurs articles au « palais colonial », ex-musée des colonies devenu musée des arts d’Afrique et d’Océanie avant d’accueillir la Cité de l’immigration, « construit de 1928 à 1931 par Albert Laprade en association avec  et avec la collaboration de L.E. Bazin », comme dit la plaque inaugurale. Un article sur les reliefs extérieurs bien sûr, reliefs réalisés par Alfred Janniot (1889-1969), chargé d’illustrer L’apport économique des colonies, et assisté de Gabriel Forestier et Charles Barbéris…

Paris, palais des colonies, peintures intérieures de Pierre Ducos de la Haille… un autre article sur les peintures intérieures de Pierre Ducos de la Haille qui ont été très bien restaurées et sont expliquées et contextualisées,

Paris, palais des colonies, rampe en ferronnerie d'Edgar Brandt… peut-être un article sur le décor art déco, auquel ont participé de nombreux artistes dont , ci-contre la rampe en ferronnerie d’Edgar Brandt

Paris, entrée de l'ancien palais des colonies, aujourd'hui cité de l'immigration… un dernier article traitera de la Cité de l’immigration, je ne suis pas très convaincue par les choix réalisés, et une ligne ou deux sur l’aquarium au sous-sol.

Paris, monument au commandant MarchandEnfin, dans le parc en face du « palais », je vous parlerai du monument au commandant Marchand (mission dite Congo-Nil, 1896-1898), même s’il a été installé plus tard, dans la même veine que le monument aux pionniers de la Côte-d’Ivoire, à La Rochelle.

Couverture de Cacaouettes et bananes, de Jean-Richard BlochParu dans les mêmes années (1929), le livre Cacaouettes [sic] et bananes, de l’intellectuel communiste Jean-Richard Bloch, m’a surprise il y a quelques semaines par ses positions sur les « bienfaits du colonialisme ».

 

Sur le site de l’INA, voir ce petit film sur l’exposition coloniale de 1931 à Vincennes (je vous l’ai déjà proposé, mais il mérite vraiment d’être regardé)

Souvenirs de guerre d’un légionnaire suisse

Reybaz, le 1er mystérieux illustré par Hautot, couvertureMaryse a retrouvé un ouvrage dans la bibliothèque familiale, en parfait accord avec cette grosse semaine sur 1914-1918 sur mon blog. La parole à Maryse! J’ai ajouté un lien pour le Triptyque La Guerre / Der Krieg d’Otto Dix, conservé au musée de
Dresde, j’ai choisi la page en anglais avec une très intéressante vidéo en Allemand (possibilité de sous-titrage allemand, ça aide à comprendre pour ceux qui ont un allemand un peu rouillé, pour les autres, euh, je ne suis pas sûre que les images parlent complètement sans commentaire intelligible).

Souvenirs de Guerre d’un Légionnaire Suisse

Le 1er Mystérieux, par G.-Jean Reybaz

Paris, André Barry, 12, quai des Célestins, 1932. Ouvrage illustré de 33 compositions de HAUTOT, dont 9 hors-texte, et d’un frontispice reproduisant le crayon noir de STEINLEN: « Le Légionnaire ».

Reybaz, le 1er mystérieux illustré par Hautot, dédicaceCet ouvrage retrouvé dans la bibliothèque de mes parents lors du déménagement de leur maison m’a surpris tant par le sujet que par la dédicace de son auteur:
« A Monsieur
Marcel Métayer,
en témoignage de reconnaissance
et de vive sympathie.
G.-Jean Reybaz »
Livre tiré à 5300 exemplaires (celui-ci porte le numéro 3785)

Marcel Métayer était mon arrière-grand oncle (le beau-frère d’Adorise pour ceux/celles qui ont suivi les péripéties du torchon de Véronique qu’elle a présenté au concours de  Nans-sous-Sainte-Anne cette année!).
Donc cet auteur peu connu* a dû connaître cet oncle par le biais de l’armée celui-ci étant gendarme. Supposition!

Ce livre, aussi inconnu que son auteur, vaut essentiellement par les gravures qui l’illustrent.
Reybaz, le 1er mystérieux illustré par Hautot, illustration avec tombes en bord de routeLes gravures hors-texte sont de belle facture et font penser à Otto Dix (Untermhaus, 1891 – Singen, 1969), peintre allemand associé au mouvement expressionniste qui a vu certaines de ses œuvres détruites par les nazis qui considéraient que c’était un « art dégénéré ». Ses eaux-fortes ont dû inspirer Georges Hautot (Colombes, 1887 – La Ferté-Allais, 1963), journaliste, caricaturiste et illustrateur de cet ouvrage, j’y reviendrai en détail dans un autre article, auteur d’affiches en général (et d’affiches de propagande, pendant la guerre, en particulier), etc.

Reybaz, le 1er mystérieux illustré par Hautot, illustration avec soldats serrésL’histoire est un témoignage de ce soldat suisse d’origine qui s’est engagé dans la Légion étrangère lors la guerre 1914-1918. Elle raconte la vie du soldat, ses rencontres, ses angoisses, et décrit les affres de la guerre vécue au quotidien.

Reybaz, le 1er mystérieux illustré par Hautot, illustration avec une tranchée et un soldat qui fumeL’écriture n’est pas géniale mais l’émotion et la sincérité lui donnent toute sa valeur.

L’introduction intitulée « Triptyque » n’est pas innocente et fait référence au « Triptyque » peint par Otto Dix sur le thème de La Guerre / Der Krieg, tout comme les gravures de Hautot.

Quelques citations issues de cette introduction sont très révélatrices des sentiments du « poilu »:

Reybaz, le 1er mystérieux illustré par Hautot, illustration avec brancardage et scène de bataille à l'arrière« La guerre! Chez ceux qui l’ont connue, quelles résonances prolongent ce mot, que d’images il réveille… Images d’une horreur sans nom ou seulement misérables […], images, parfois, de choses grandes. »

Reybaz, le 1er mystérieux illustré par Hautot, illustration avec soldat mort« La guerre, au panache à jamais envolé, la guerre des gaz et des bacilles, des sinistres oiseaux de nuit semant la mort et l’épouvante dans les cités… »

Reybaz, le 1er mystérieux illustré par Hautot, illustration avec corvée de seaux« Notre époque se préoccupe de recueillir des témoignages sur ses origines et les à côté du grand événement qui l’a marquée. J’apporte le mien, très humble. »

Reybaz, le 1er mystérieux illustré par Hautot, illustration avec vie des tranchées« Je me trouvais dans le Caucase dans l’été 1914 et je puis affirmer que les officiers russes et leurs familles, nombreux dans cette région […] ont accueilli la nouvelle de la déclaration de guerre par l’Allemagne avec un serrement au cœur. Aucune ruée vers la guerre fraîche et joyeuse! »

Reybaz, le 1er mystérieux illustré par Hautot, illustration avec un soldatEt en fin de l’introduction comme un clin d’œil, il s’adresse à un poilu qui regarde son livre sur les étals des quais de Paris et lui dit:
« Prends-le,[…]. Sinon pour texte, pour les dessins (sans parler de Steinlen) qu’il a inspirés à Hautot. Ils sont très beaux. En t’en retournant, la pensée que tu pourras les contempler à ton gré te tiendra en joie […]. Prends-le vieux! »

Ces pages font penser aux lettres des poilus reproduites ici ou là, et pour cela elles sont intéressantes et émouvantes.

Illustration mystérieuseEt le titre reste…. mystérieux.

*Pour aller plus loin: De G. Jean Reybaz, il n’a été possible de retrouver qu’un article paru en février 1930 dans la Revue des Deux mondes, Pour le Centenaire de la Légion, la légion étrangère au front (1915) et un autre livre, dans des librairies spécialisées, Le maquis Saint-Séverin, ou comment fut libéré le quartier Saint-Michel‎, ‎Paris Maison du livre français [1945] 30 p. une planche en noir en frontispice in-8 Broché, couverture illustrée.

Voir le dossier consacré à Théophile-Alexandre Steinlen (Lausanne, 1859 – Paris, 1923) par le musée des arts décoratifs 

Voir un article consacré à Georges Hautot (Colombes, 1887 – La Ferté-Allais, 1963), en attendant de découvrir d’autres illustrations de ce livre.

Le monument aux morts de Salins-les-Bains, promis à la destruction?

Le monument aux morts de Salins-les-BainsEn attendant d’aller à Moncoutant demain (9 novembre 2014), je suis allée au printemps au salon de Nans-sous-Sainte-Anne. Marlie m’avait aussi permis de faire quelques dizaines de photographies à Salins-les-Bains dans le . Pour cette semaine consacrée à la première guerre mondiale, je vous présente aujourd’hui le monument aux morts, qui se trouve un peu à l’écart du centre-ville, vers la gare, au carrefour d’Ornans. Il a été érigé non loin du monument aux morts de 1870-1871, dont je vous parlerai prochainement. Situé à un carrefour où il n’est pas simple de se garer pour les cérémonies ni aux anciens combattants de s’asseoir (si, c’est ce qui est écrit dans le bulletin municipal), en 2011, la mairie lançait une consultation pour le déplacer « sur un autre emplacement – plat – accessible – paisible ». Par délibération du 27 mai 2013, décision était prise de le démolir et d’installer un nouveau monument aux morts (décidément c’est la mode, voir dimanche prochain à Poitiers) dans le parc des Cordeliers en lien avec le nouvel établissement thermal, mais une pétition avait été lancée. En mai 2014, il était toujours à son emplacement d’origine. D’autres villes (revoir AmboiseNiort, ou même le gigantesque monument aux morts de Skikda (Philippeville) déplacé à Toulouse) ont opté pour le déplacement du monument, pas pour sa destruction (sauf quand il y a eu destruction pendant la deuxième guerre mondiale comme à Metz pour le monument aux morts de 1914-1918 et le monument au Poilu libérateur) et remplacement par un monument neuf mieux placé.

Le monument aux morts de Salins-les-Bains, dans son environnement sur une carte postale ancienneCe carrefour était un lieu tranquille dans les années 1920, si l’on en juge par cette carte postale ancienne.

Le monument aux morts de Salins-les-Bains, carte postale ancienneIl est l’œuvre d’Eugène [Marie Joseph] Bourgouin (Reims, 1880 – Paris, 1924). Il porte les inscriptions « 1914-1918 / Salins / Bracon / à leurs morts / glorieux ». Il se présente sous la forme d’une très haute stèle. Sur l’avant, deux registres se superposent.

Le monument aux morts de Salins-les-Bains, les deux soldatsEn bas, se tiennent deux soldats, tiens, comme à Amboise, mais dans une disposition très différente: ils sont ici à peine détachés du massif de pierre et se tiennent très droites, au garde à vous, en appui sur les longs fusils qu’ils tiennent devant eux.

Le monument aux morts de Salins-les-Bains, la Victoire ou RépubliqueSur le registre supérieur se tient une allégorie de la République, très raide, sous les traits d’une dont les ailes sont juste gravées sur le fond de la pierre. Les bras tendus vers le bas (et non dressés vers le haut comme pour la République du monument aux morts d’Angoulême), elle tient des ses mains deux couronnes en bronze.

Toulouse, le monument morts de Haute-Garonne, Raynaud, Victoire Personnellement, je préfère la Victoire de Camille Raynaud à Toulouse, nue et grassouillette, qui avait fait scandale à l’époque…

Le monument aux morts de Salins-les-Bains, palmes et dos du monumentPour revenir à Salins, le reste du décor se compose de palmes, traitées ici avec les feuilles et les grappes de fruits (régimes de dattes). Au dos du monument sont portés les noms des morts pour la France de 1914-1918, complétés par des plaques avec les victimes des conflits ultérieurs.

Photographies d’avril 2014

Le monument aux morts d’Amboise

Amboise, le monument aux morts dans son environnement A Amboise, le monument aux morts de 1914-1918 s’est un peu promené… il est aujourd’hui situé sur le Mail (place du Général de Gaulle), côté Loire, à peu près en face de l’office de Tourisme et pas très bien mis en valeur!

Amboise, le monument aux mortsC’est un peu mieux si on traverse…

Amboise, le monument aux morts, carte postale ancienneIl ne se trouve là que depuis mai 1982. Il se trouvait avant sur une place arborée, devenue aujourd’hui square des Anciens d’Afrique du Nord, pas très loin, en fait presque de l’autre côté du boulevard, comme on peut le voir sur cette carte postale ancienne. il a été financé par souscription publique, subvention (au prorata du nombre de morts de la commune, rappelons-le) et des bénéfices sur la vente de poissons de Loire. Il y a été inauguré le 13 juillet 1924.

Amboise, le monument aux morts, carte postale ancienneCette autre carte porte comme mention « Angibault sculpt[eur], Garaud stat[uaire]. En fait, Gustave Angibault était marbrier à Amboise et n’a réalisé que les ornements annexes.

Amboise, le monument aux morts, signatures Angibault et Camille GarandOn retrouve les signatures sur le socle: « G. Angibault et Garand ». Ce dernier est Camille Garand (Nouans-les-Fontaines, 1879 – 1979), sculpteur tourangeau qui est l’auteur de plusieurs monuments aux morts dans le secteur.

Amboise, le monument aux morts, vue de profilLe monument se compose d’un haut socle en granite qui porte des listes de morts sur trois faces (deux pour 1914-1918, une pour les autres conflits) et au sommet, un groupe sculpté en calcaire.

Amboise, le monument aux morts, vue rapprochée du groupe sculptéCe groupe comprend deux soldats qui se recueillent devant la tombe d’un soldat mort (« pro patria »), avec une croix de guerre et recouverte du casque du défunt d’où semble s’échapper une pluie de roses. Une allégorie féminine couronnée (la ville d’Amboise dont elle porte les armoiries), qui tient une couronne, les abrite sous son bras tendu.

Amboise, le monument aux morts, les têtesVoici de plus près, je trouve que la couronne, faite de laurier (victoire) et de chêne (force) est plus une couronne de la Victoire qu’une couronne mortuaire comme j’ai pu le lire ici ou là [même si Grégory défend cette interprétation dans les commentaires ci-dessous].

Amboise, le monument aux morts, les soldatsLe soldat le plus âgé, moustachu et barbu, les yeux fermés, semblent plus affecté et tient, lui, une couronne mortuaire. Le jeune soldat semble lever les yeux vers l’avenir et tient son fusil au repos à sa droite.

Amboise, le monument aux morts, de dosVoici de dos. L’allégorie est vêtue à l’Antique alors que les soldats portent leurs diverses sacoches.

Amboise, stèle aux déportésIl est complété par des stèles aux conflits ultérieurs (Afrique du Nord notamment, voir la première vue) et une stèle aux déportés de la ville.

Amboise, deuxième monument aux morts par Paul DeryckeUn second monument, datant de 1971, se trouve sur l’île de la Loire, après l’auberge de jeunesse.

Amboise, deuxième monument aux morts par Paul Derycke, quatre vuesDe forme triangulaire, installé sur une butte, il se compose de grandes dalles de béton ajouré, avec sur le côté intérieur des listes de morts. La dédicace, « Mère voici tes fils qui se sont tant battus », n’est pas très explicite. Il s’agit d’une œuvre de [Henri] Paul Derycke (Ronq, 1928 – 1998, grand prix de Rome en 1952) est un dépôt de l’État.

D’autres monuments commémoratifs des guerres se trouvent à Amboise: un monument du Souvenir Français (aux morts de 1870-1871, érigé en 1913), les carrés militaires au cimetière, des stèles dans les églises, un monument au maréchal Leclerc par , une stèle au général de Gaulle.

Photographies août 2014

Un vitrail pour célébrer les morts pour la France de Dinan (église Saint-Malo)

Vitrail aux morts pour la France, église Saint-Malo de DinanA Dinan, il y a bien sûr un monument aux morts public et tout ce qu’il y a de laïc comme le veut la loi du 25 octobre 1919 (symboles religieux interdits, la commission départementale créée en 1920 doit y veiller). Mais à côté de ces monuments publics (sordidement subventionnés en fonction du nombre de morts de la commune entre 1920 -loi de finance- et 1925 -suppression des aides), il existe des lieux de commémoration dans la plupart des églises, qui peuvent aller d’une simple plaque avec le nom des membres du clergé et des paroissiens morts pour la France à des monuments plus importants. Dans des cas plus rares, ce sont des vitraux (verrières pour mes collègues et au bureau) qui ont été commandés, c’est le cas dans l’église Saint-Malo, avec en-dessous une plaque avec les noms des morts.

Vitrail aux morts pour la France, église Saint-Malo de DinanLe vitrail se compose de deux grandes parties: en bas un hommage aux soldats, au-dessus l’espoir (il faut y croire…) de l’Église. Et des motifs symboliques dans les lancettes.

Vitrail aux morts pour la France, église Saint-Malo de Dinan, signatures Magne et ChampigneulleIl porte la signature « H.M. Magne del(t) / Ch. Champigneulle pin(t) / Paris 1921 ». Il est donc l’œuvre de Henri Marcel (Urbain) Magne (Paris, 1877 – Paris, 1944), descendant d’une famille d’architectes, et de Charles Champigneulle, issu d’une grande famille de maîtres-verriers originaire de Metz à qui l’on doit de nombreux vitraux à travers toute la France et particulièrement en Bretagne (au passage, la généalogie de cette famille est complexe, sur de nombreux sites, les vitraux de 1917, 1919 (restauration de la Sainte-Chapelle et de Notre-Dame de Paris) à 1925 (monuments aux morts ou sujets religieux) sont attribués à Louis Charles Marie Champigneulle… fondateur de la Société artistique de peinture sur verre mais mort en 1905! (Il faut que je débrouille l’écheveau de la famille en plongeant dans de la documentation plus sérieuse).

Vitrail aux morts pour la France, église Saint-Malo de Dinan, partie inférieureBon, revenons à notre vitrail… la moitié inférieure, dédiée « aux enfants de Dinan morts pour la France », représente le champ de bataille et une scène d’enterrement.

Vitrail aux morts pour la France, église Saint-Malo de Dinan, soldats mortsAu milieu du champ de bataille et des pièces d’artillerie, un soldat semble mort et le porte-drapeau en mauvaise posture, « 94 » rappelle le sacrifice d’hommes jeunes (la classe 1894), même si bien sûr des soldats plus âgés ont aussi payé une lourde contribution à la guerre.

Vitrail aux morts pour la France, église Saint-Malo de Dinan, soldats survivants et priantsA gauche, les survivants, en uniforme bleu horizon, prient… encouragés par un homme en vareuse marron (l’aumônier?)…

Vitrail aux morts pour la France, église Saint-Malo de Dinan, tombeauSur la tombe fraîche, un prêtre célèbre les obsèques…

Vitrail aux morts pour la France, église Saint-Malo de Dinan, la mère, la femme et l'orpheline… face à la veuve, la mère et l’orpheline, un thème fréquemment représenté que je vous invite à (re)voir en sculpture à Angoulême, Confolens, Cahors, etc.

Vitrail aux morts pour la France, église Saint-Malo de Dinan, partie supérieure religieuseAu ciel, un bel aréopage attend les défunts dans la partie supérieure…

Vitrail aux morts pour la France, église Saint-Malo de Dinan, évêque et saint Michel un évêque (saint Malo, titulaire de l’église?), l’archange Saint-Michel (avec sa devise « Quis u [t] deus »),

Vitrail aux morts pour la France, église Saint-Malo de Dinan, Christ et Jeanne d'Arcle Christ et Jeanne d’Arc…

Vitrail aux morts pour la France, église Saint-Malo de Dinan, oriflamme de Jeanne d'Arc portant un oriflamme aux armes de la ville avec les noms « Jhesus Maria ».

 

Photographies d’octobre 2014

Le monument au Poilu libérateur de la Moselle à Metz

Metz, le Poilu de Bouchard, nouvelle versionJe vous ai déjà montré plusieurs monuments commémoratifs des guerres à (revoir : monument aux morts de 1914-1918, hommage aux Hommes de fer, Albert Ier roi des Belges). Aujourd’hui, je vous présente le Poilu libérateur, qui se dresse au bout de l’Esplanade. Et vous allez avoir trois monuments aux morts (voire quatre monuments avec Guillaume Ier) pour le prix d’un! Comme pour les autres monuments de Metz, il a eu une histoire mouvementée.

Metz, le Poilu de Bouchard, première version, 1919Le sculpteur Henri Bouchard (Dijon, 1875 – Paris, 1960), grand prix de Rome en 1901 [revoir le monument à Audouin-Dubreuil à Saint-Jean d’Angély], était lieutenant à Nancy, où il fabriquait des arbres de camouflage [renvoi l’exposition 1917 qui abordait le sujet] et rejoint Metz pour l’entrée des Poilus libérateurs le 19 novembre avec le maréchal Pétain à leur tête. En secret, il réalise entre le 2 et le 7 janvier 1919 ce monument à la façon d’un maquette grandeur nature, en bandes plâtrées (serpillières trempées dans le plâtre) posées sur une armature en fer et grillage, prêt pour la grande parade sur l’emplacement du monument à Guillaume Ier dont il a gardé une partie du socle en remplaçant l’inscription allemande « On les a ». Fragile, le monument n’est jamais fondu en bronze et ne résiste pas aux intempéries mais plusieurs cartes postales l’ont immortalisé.

Metz, monument à Guillaume Ier et Poilu de HannauxUne carte postale propose même un «avant» (monument à Guillaume Ier) et après (monument aux Poilus) qui ne correspond pas au monument de Henri Bouchard mais le suivant…

Metz, Poilu de HannauxSuite à des bisbilles, la municipalité avait en effet décidé de ne pas faire couler en bronze (avec le matériau récupéré des statues allemandes déboulonnées) le Poilu de Bouchard mais de passer commande à un sculpteur local, Emmanuel Hannaux (Metz, 1855 – 1934). Sa maquette est définitivement choisie en 1921 et c’est son Poilu libérateur, inauguré le 5 juin 1922, que l’on peut voir sur cette carte postale et qui sera détruit pendant la Deuxième Guerre mondiale, fondu dès 1940. Il est composé d’un haut socle sur lequel pose un soldat et à sa base, une allégorie de la France victorieuse les bras levés…

Henri Bouchard n’avait toujours pas renoncé à son Poilu et il avait été retenu en 1937 pour le monument aux morts place du Trocadéro (cimetière de Passy). La Deuxième guerre mondiale en décida autrement et ce fut après guerre le projet de Paul Landowski qui fut retenu à Passy…

En 1945, le Souvenir français aurait voulu voir ériger une nouvelle œuvre dédiée aux poilus mais la municipalité se contente d’une stèle. Henri Bouchard est recontacté. En 1956, suite à une souscription publique, le monument d’Henri Bouchard est réalisé par le fondeur Hohwiller et inauguré par le maréchal Juin.

Metz, le Poilu de Bouchard, nouvelle version, trois vuesIl s’agit d’une version un peu différente : alors que le Poilu de 1919 écrasait du pied droit un casque à pointe allemand, il est désormais représenté les deux pieds au sol, une partie du barda et de l’armement (grenade notamment) posé par terre…

Metz, le Poilu de Bouchard, nouvelle version, détail de dos et au sol… ainsi que deux casques, mais dans une position moins « écrasante » par rapport au vaincu…

Metz, le Poilu de Bouchard, nouvelle version, signatureLa signature de Bouchard est bien visible et l’inscription sur le socle fixe le titre: « Au Poilu libérateur – Le Souvenir Français de la Moselle 1918 ».

Le modèle en ciment-pierre qui a servi à cette fonte se trouve à Maizières-lès-Metz.

Pour aller plus loin : Voir l’article en ligne de Jean-Claude Jacoby, Le Poilu libérateur, l’œuvre messine du sculpteur Henri Bouchard

Photographies août 2012.