Archives de l’auteur : Véronique Dujardin

Une mouche… au crochet!

Après l’escargot, une mouche a rejoint ma ménagerie au crochet 😉 Elle mesure 11 cm de long pour 13 cm d’envergure.

Le modèle vient toujours de dans la même revue, Doudous et petits jouets, n° 8 avril-juin 2012 de la revue Passion crochet.

Dans ce numéro, j’ai réalisé:

Rodin de Jacques Doillon

Il faut que je vous parle de deux films que je viens de voir avec une amie, Rodin de Jacques Doillon (ci-dessous) et L’amant double de  François Ozon (à venir très vite).

Le film : à Paris (et Meudon, Chartres, etc.), à partir de 1880. Auguste Rodin  [Vincent Lindon] vient de recevoir la commande de la Porte de l’Enfer (d’après Dante), par l’État. Il intègre dans son atelier Camille Claudel [Izïa Higelin], comme petite main, modèle puis amante, et se heurte à son amante en titre, Rose Beuret [Séverine Caneele]. Au fil des mois, il travaille à La Porte de l’Enfer, aux Bourgeois de Calais, au Monument à Balzac, qui l’obsède, passe de Paris à Meudon et près de Tours, rencontre intellectuels, autres peintres et marchands d’art…

Mon avis : à l’accueil du cinéma, on nous avait précisé que certaines répliques étaient difficiles à comprendre, mais que c’était un problème du film, et pas de la salle… Effectivement, Vincent Lindon, barbu et bougonnant, est souvent difficile à comprendre surtout sur la fin de ses phrases. Et pour moi il est aussi difficile à reconnaître, avec ma prosopagnosie , mon cerveau ne l’a pas « enregistré » comme barbu et il faut attendre qu’il parle pour qu’il accepte de le reconnaître… C’est peut-être aussi à cause de ma difficulté à reconnaître les visages que je n’ai pas repéré avant la fin du film que Rodin prenait de plus en plus de rides sur le front.

Si les lieux sont indiqués par des insertions d’images dessinées en blanc sur fond noir, le film manque de repères chronologiques et il y a sans doute des incohérences (ou bien je n’ai pas bien suivi la chronologie du film…) :

  • le film devrait commencer en 1880… compatible avec la commande récente de la Porte de l’Enfer, fil rouge du film (et de 30 ans de la vie de Rodin…) par l’État à Rodin en 1879
  • … mais Camille Claudel n’a probablement pas rencontré Rodin avant 1882 (elle a alors que 18 ans) et elle n’intègre son atelier qu’en 1884, date à laquelle elle participe au projet des Bourgeois de Calais, ce que l’on ne voit que dans le dernier tiers du film alors qu’elle semble déjà être depuis longtemps dans l’atelier
  • la visite de l’atelier de Rodin par les commanditaires (la Société des gens de lettres dont  Émile Zola) de la statue de Balzac a lieu autour de 1893-1895 (Rodin a déjà livré plusieurs épreuves, une version est présentée au salon des artistes français de 1898, une seconde avec le manteau à celui de 1899, je vous explique ça très vite) ;
  • Rodin devient l’amant de Sophie Postolska [Magdalena Malina dans le film] de 1898 à 1905 ;
  • s’il est amant de Rose Beuret, l’une de ses modèles, depuis 1867, il ne se marie avec elle qu’en 1917, année de sa mort (à lui) ;
  • il rencontre plusieurs fois à partir de 1902 Rainer Maria Rilke, qui devient son secrétaire en 1905-1906, ce qui doit correspondre dans le film à la visite de la cathédrale de Chartres… pour laquelle il aurait été plus judicieux de montrer des parties anciennes que les restaurations du 19e siècle vus les commentaires qui en sont faits.

Comme les personnages ne sont pas faciles voire impossibles à reconnaître, chaque personnage est identifié par une réplique, mais à la longue, le procédé, répétitif, devient agaçant surtout que la formule est le plus souvent « mon cher… » (Monet, Mirbeau, Rilke, Paul -Claudel- etc.). Il y a quand même des éléments positifs, le film ne se focalise pas sur Camille Claudel et fait une large part à Rose Beuret, il montre aussi assez bien la procédure de la sculpture, les longues séances de poses, les croquis, le travail du plâtre, le rôle des collaborateurs/trices de l’atelier, la reproduction à plusieurs échelles,  mais pas la fonte, une visite dans un atelier de fondeur aurait pu compléter le film, plus que la scène avec Rilke à Chartres.

Je pensais vous avoir montré la statue d’Honoré de Balzac par Auguste Rodin (Paris, 1840 –  Meudon, 1917), sur le boulevard Raspail à Paris, j’ai retrouvé mes photographies d’avril 2016, très moyennes… mais je vous les montre quand même rapidement en attendant de les refaire sans contrejour. Il y en a un autre tirage dans la cour du musée Rodin à Paris.

Le Penseur de Rodin, au musée Rodin à ParisPour aller plus loin, sur mon blog, voir aussi:

Micro-avancée dans ma savane (3)… la fin des zèbres

Je suis très en retard pour vous montrer ma minuscule avancée pour le SAL (projet de broderie en commun) « Chat va vider mon placard » coordonné par Minouche. Ce mois-ci, j’ai juste terminé les points avant de mon projet de savane (kit de DMC) qui me donne du fil à retordre, y compris au sens propre après avoir joué aux Pénélope, celle de la mythologie, pas la femme de F. employée à ne visiblement pas faire grand chose un tarif exorbitant avec nos -mes- impôts ! Quoique Mme F. attendait peut-être aussi son Ulysse en faisant [de la] tapisserie 😉

Revoir:

 

De la fête des mères (2)

affiche de Alain Saint-Ogan pour la fête des mères de 1941Dimanche 28 mai… Fête des mères 2017… Je réédite cet article du 30 mai 2010!!!

Article du 30 mai 2010

Je poursuis mon article de ce matin.

Officiellement, la fête des mères (de toutes les mères) est donc instaurée en France par un décret de 1941. Pour votre culture générale, je vous invite à le lire très attentivement l’allocution prononcée le 25 mai 1941 par Pétain… Elle avait été placardée dans toutes les écoles de France. Tirée à des centaines de milliers d’exemplaires, j’ai eu beaucoup de mal à la trouver sur un site institutionnel… Je vous mets ici une photo que j’avais prise il y a quelques années, lors d’une exposition. Et vous verrez que ce texte est encore appliqué dans beaucoup de familles et d’écoles…

Ta maman a tout fait pour toi…
Le Maréchal
te demande de l’en remercier gentiment
Invente la surprise la
plus belle que tu pourras
celle qui lui fera le
plus grand plaisir

Offre lui des fleurs que tu auras cueillies…
ou un cadeau que tu auras fabriqué exprès pour elle…
Fais lui un dessin aussi beau que tu pourras…
Fais un effort en classe pour rapporter une bonne note…
Va faire les commissions sans qu’elle te le demande…
Aide au ménage en souriant…
Apprends une jolie récitation

Combien d’entre vous ont reçu un collier de nouilles ou une jolie boîte à bijoux en boîte de camembert, accompagnée d’une poésie ?

Affiche des fêtes des mères 1942, 1943 et 1944Vous pouvez aussi « admirer » l’affiche de 1942 sur le site des Archives départementales de la Savoie et celle de 1943 sur le site de l’académie de Caen, celle de 1944 sur le site des archives de la ville de Meudon (avec un bouquet de muguet…)… J’ai essayé de varier les sources, en ne prenant que des sites sans contestation possible. Elles sont presque toutes de Pierre Grach, qui signa aussi Phili (l’affiche de 1943 par exemple). Celle de 1941 est de Alain Saint-Ogan, et oui, le créateur de Zig et Puce en 1925… mais cette affiche est souvent gommée de sa biographie.

En France, finalement, la fête des mères a été instituée par un texte de loi voulu par le Président de la République Vincent Auriol, le 24 mai 1950. Vous pouvez en lire le fac-simile sur le site du journal officiel. Lisez donc l’article deux, pour admirer la séparation de l’église (des églises) et de l’État, soit-disant en application depuis 1905… je cite : » La fête des mères est instituée au dernier dimanche de mai ; si cette date coïncide avec celle de la Pentecôte, la fête des mères a lieu le premier dimanche de juin « . Laïcité, vous avez dit ? Et qui fête encore la Pentecôte d’un point de vue religieux ? Faites un petit effort, si vous êtes chrétien, de quelque obédience que ce soit, et que vous êtes choqué par cet article, allez au moins relire les Actes des Apôtres et plus particulièrement Ac 2, 2-3, pour vous remettre dans le texte d’origine. Pour vous faciliter la tâche, je vous mets même un lien direct, mais vous avez le droit de choisir une autre traduction. Remarquez, week-end de Pentecôte rétabli sous la pression des professionnels du tourisme et fête des mères commerciale, tout va bien pour les marchands du temple… Alors, désolée, même sans le contexte personnel, je me refuse à célébrer cette fête.

Un escargot au crochet

Un escargot au crochetAprès les gourmandises et les poupées de doigt, j’ai réalisé quelques animaux toujours dans la même revue, décidément bien amortie, Doudous et petits jouets, n° 8 avril-juin 2012 de la revue Passion crochet.

Le point proposé pour faire le côté qui ondule est assez rigolo à faire, la couture du boudin qui forme la coquille beaucoup moins… L’escargot terminé mesure 19 cm de longueur pour 9 cm de hauteur.

Dans ce numéro, j’ai réalisé:

De toutes mes forces, de Chad Chenouga

Ce week-end, je suis allée voir De toutes mes forces, réalisé par Chad Chenouga sur un scénario qu’il a co-écrit avec Christine Paillard. Il s’agit d’un film en grande partie autobiographique.

L’histoire : à Paris de nos jours. Nassim [Khaled Alouach] est élève en première ES dans un lycée parisien. De retour d’un week-end avec des copains, il trouve sa mère décédée, elle qui était droguée et au bord de la folie depuis longtemps. Overdose accidentelle ou suicide alors qu’il lui avait laissé un peu plus de médicaments que d’habitude? Personne ne veut lui répondre. Ses oncle et tante ayant refusé de l’accueillir chez eux, il est placé dans un foyer de banlieue, à 40 minutes de trajet de son lycée. Les relations sont tendues avec les éducateurs, la directrice Mme Cousin [Yolande Moreau] et ses nouveaux camarades cabossés par la vie. Il trouve un peu de réconfort avec Zawady [Jisca Kalvanda], élève en première année de médecine avec qui il échange la révision du concours contre des explications en mathématique… car au foyer, l’idée fixe des adultes est de l’inscrire dans un lycée professionnel plus proche du foyer et les autres résidents ne sont pas « intéressés » par les études.

Mon avis : Nassim doit faire face au déracinement, lui qui était complètement libre avec sa mère folle ne peut plus sortir comme il veut pour voir ses amis de lycée, se voit confisquer son téléphone portable (certes en punition pour avoir fait le mur), n’a pas de réponse sur la cause de la mort de sa mère (est-il involontairement responsable de son suicide ou s’agit-il d’une overdose accidentelle?) ni de prise en charge de son deuil difficile. Les foyers gérés par l’aide sociale à l’enfance diffèrent désormais beaucoup d’un département à l’autre. Il est probable qu’il en reste qui continuent à vouloir empêcher les enfants hébergés de choisir leur voie d’études, à faire du chantage au dossier personnel qui leur colle à la peau et les accompagne partout, mais qu’ils sont bien les seuls à ne pas pouvoir lire (la loi sur l’accès aux documents administratifs nominatifs devrait pourtant s’appliquer, même pour des mineurs)… Comme dans Divines, de Houda Benyamina, il y a dans ce film, outre Khaled Alouach, l’acteur principal omniprésent et très bon, et Jisca Kalvanda (l’étudiante en médecine), de jeunes acteurs qui font fonctionner ce film, tant parmi les amis du lycée parisien que parmi les jeunes du foyer. Les éducateurs ou les parents de l’un de ses camarades de classe ont des petits rôles, le seul rôle d’adulte un peu important revient à une Yolande Moreau tout ébouriffée, qui joue sur la corde raide entre la mère fouettard à quelques semaines de la retraite et la mère de substitution de ces adolescents paumés et/ou cabossés par la vie, même si elle ne se révolte pas contre le système. Il y a aussi quelques scènes très belles, comme les feuilles de papier enflammées qui volent dans la nuit… Allez voir ce film, mais plutôt si vous n’avez pas le cafard parce que je ne le trouve vraiment pas optimiste.

Et une glace à la fraise?

Je termine ma dînette au crochet avec la glace fraise nappée de vanille… Comme pour la glace à la vanille nappée de chocolat, il y a le coulis, mais aussi une petite fraise qui vient couronner le tout! Zut, j’ai encore oublié de faire la photo de la glace avec la fraise!

… il faudra vous contenter de la vue générale des modèles que j’ai réalisés dans le numéro spécial Doudous et petits jouets, n° 8 avril-juin 2012 de la revue Passion crochet.

Dans ce numéro, j’ai réalisé:

Fruits et légumes au tricot : ananas, banane, champignon, trognon de pomme, petit pois, pastèque, poivron, poireau, panais, tomate, cerises, aubergine, poivronEt pour revoir les Fruits & légumes au tricot, d’après des modèles de Susie Johns  (éditions Didier Carpentier, 2012), il suffit de suivre les liens : le poireau, le panais, la tomate, les cerises, le chou-fleur, le champignon, l’ananas, la banane, le trognon de pomme, le petit pois, la pastèque, la figue, le poivron, l’aubergine.

Le doudou zèbre (4)

Après le corps, et la tête et les pattes avant et les pattes arrière, j’ai poursuivi les finitions du doudou zèbre… Pas de problème pour tresser la queue. Insérer les brins de la crinière, en revanche, c’est assez laborieux!

Après encore un bon moment d’assemblage, voilà ce que ça donne de profil, il me plaît bien!

Et pour finir, les vues de face et de dos!

Modèle paru dans modes et travaux d’avril 2016 (il était à télécharger sur leur site), « un doudou zèbre en pyjama », par Véronique Linard, extrait du livre Hund, Katze, Maus, Droemer Knaur.

Cerises sur le gâteau!

Je poursuis ma dînette au crochet avec un gâteau aux cerises… Oups! J’ai oublié de faire la photo avec les cerises assemblées…

… il faudra vous contenter de la vue générale des modèles que j’ai réalisés dans le numéro spécial Doudous et petits jouets, n° 8 avril-juin 2012 de la revue Passion crochet.

Dans ce numéro, j’ai réalisé:

Fruits et légumes au tricot : ananas, banane, champignon, trognon de pomme, petit pois, pastèque, poivron, poireau, panais, tomate, cerises, aubergine, poivronEt pour revoir les Fruits & légumes au tricot, d’après des modèles de Susie Johns  (éditions Didier Carpentier, 2012), il suffit de suivre les liens : le poireau, le panais, la tomate, les cerises, le chou-fleur, le champignon, l’ananas, la banane, le trognon de pomme, le petit pois, la pastèque, la figue, le poivron, l’aubergine.

1er mai… le répit du travailleur !

En ce 1er mai, je vous emmène à Paris, dans le 11e arrondissement, sur la petite esplanade Roger Linet (député communiste, secrétaire du syndicat CGT de Renault Billancourt, résistant et déporté)…

… tout en haut de la rue Jean-Pierre Timbaud, métallurgiste parisien,  » militant syndicat CGT, fusillé par les Nazis le 22 octobre à Châteaubriand », comme dit la plaque apposée…

… sur la façade de la maison des métallurgistes.

Un peu cachée par les arbres, la voici de l’autre côté…

… et le portail. Les lyres rappellent qu’il s’agit d’abord une ancienne fabrique d’instruments de musique en cuivre, l’usine Couesnon, fondée en 1881 et fermée en 1936. Elle fut ensuite occupée, après la Deuxième Guerre Mondiale, par les syndicalistes de la métallurgie et est aujourd’hui occupée par la Maison des métallos, un établissement culturel de la ville de Paris qui organise des expositions, des spectacles, des conférences, …

Donc, juste en face de la maison des métallurgistes se trouve la statue intitulée, comme dit la plaque, « Le Répit du travailleur », par [Jean] Jules Pendariès (Carmaux, 1862 – 1933), présenté sous le titre « Le répit », sous le numéro 3225, au salon des artistes français… de 1907 (p. 295 du catalogue illustré), acheté par l’État, exposé au Petit Palais puis installé à cet emplacement en 1925 ou en 1926 selon les sources, « inuaguré en 1925 pour Paris rue, 1926 sur cette notice de la ville de Paris. Comme Le répit de l’agriculteur, aujourd’hui installé à Villeurbanne, il s’appuyait sur le manche de son outil, qui a disparu… Le catalogue des artistes français de 1907 ne montre pas d’image, mais vous pouvez le voir ici (merci wikipedia, pour une fois…), dans le livre de Alex Koch, Sculptures from « Academy Architecture », 1909-1912, Londres, 1912, p. 98. Une autre sculpture de Jules Pendariès s’intitule Le Repos du mineur, réalisé pour l’hôtel de ville de Carmaux , sa ville natale dans le Tarn (déplacé en 1992 dans l’ancien hôpital devenu centre culturel).

Revenons au Répit du travailleur… La statue en marbre représente donc un jeune homme, sans sa pioche, on a l’impression qu’il appuie son menton sur ses mains tenues en lévitation…

… ce qui est encore plus net de côté. Certains trouvent qu’il a la même position que le penseur de Rodin. Il est couvert de graffiti (au moins au moment de la photographie, en octobre 2016), ce qui ne le met pas en valeur…

Pour en savoir plus sur Jules Pendariès, voir la fiche que lui consacre les musées de Midi-Pyrénées (il a longtemps vécu à Cordes avant d’aller à Paris), élève d’ et d’Alexandre Falguière.