Archives de l’auteur : Véronique Dujardin

Bonne année 2016… et nouvelle broderie!

Carte de voeux 2016Avec un peu de retard (mais nous avons tout le mois de janvier), je vous souhaite à tous et à toutes une très bonne année 2016, avec la meilleure santé possible… un peu plus de paix dans le monde et une nature moins détraquée (photographie de chèvrefeuille en fleur ce 4 janvier)…

De mon côté, je reste fatiguée, mais les premiers contrôles de l’année (IRM et neurochirurgien) sont positifs, pas d’évolution des deux méningiomes non opérés, mon programme reste boulot-rééducation-dodo (sans passer par la case ordinateur à la maison hors exercices de rééducation), avec pour objectif une évaluation positive en mars pour reprendre la conduite automobile… Si je mets peu d’articles, c’est que j’ai d’autres priorités (en particulier envoyer mes vœux 2016), et que 11h de sommeil / 24h, ça prend beaucoup de temps mais c’est nécessaire à la reconstruction cérébrale!

Abécédaire chat, première étapeCeci dit, le 1er janvier, j’ai commencé une nouvelle broderie, un chat qui entrera dans le cadre du SAL (projet de broderie en commun) « Chat va vider mon placard », coordonné par Minouche, modèle du livre Brodez-moi chat d’Isabelle Haccourt-Vautier et Adeline Cras.

La charité de saint Martin devant la basilique à Tours

Tours, la charité de saint Martin par Varenne, 1, vue de loinVoici une réédition de mon article du 14 juin 2011, avec des photographies de fin novembre 2016. Je laisse la première ici pour vous rendre compte de la différence, j’ai laissé les anciennes photos de 2011 en fin d’article.

Charité de saint Martin par Varenne à Tours, vue d'ensembleDevant la basilique Saint-Martin de Tours se trouve une charité de saint Martin, scène très souvent représentée où Martin, soldat romain dans la région d’Amiens, partage son manteau avec un pauvre. Je tire une partie des données du dossier documentaire établi par le service régional de l’inventaire de la région Centre. Je vous ai déjà parlé du fameux Martin à propos de l’abbaye qu’il a fondée à Ligugé dans la Vienne.

La signature Henri Varenne sur le socleCe monument est signé de Henri [Frédéric] Varenne
et a été inauguré en 1928. Je vous ai déjà parlé de ce sculpteur pour les façades de l’hôtel de ville et de la gare de Tours. Je vous parlerai aussi bientôt de son buste du général Meunier dans le jardin des prébendes d’Oe, toujours à Tours, et des sculptures de la gare (voir l’extérieur et l’intérieur) et de la préfecture de Limoges. Un premier projet de monument, daté de 1922, avait été présenté par le sculpteur François Sicard (l’auteur à Tours des atlantes de l’hôtel de ville et, à venir bientôt, du monument à Racan dans le jardin des prébendes d’Oe et d’Anatole France dans le jardin de la préfecture), dont un plâtre est conservé au Musée des Beaux-Arts de Tours. La signature « H. VARENNE », très érodée, apparaît sur la base du groupe sculpté et les initiales H.V. sur la base de chacune des statues latérales.
Charité de saint Martin par Varenne à Tours, vue de dosLe monument, en ciment moulé et pierre sculptée, se compose d’un pilier formé de quatre colonnes corinthiennes (ici de dos)

Charité de saint Martin par Varenne à Tours, la Charité encadrée de deux évêques … au sommet duquel se trouve la charité dans une représentation très classique, surmontée d’une croix…

Charité de saint Martin par Varenne à Tours, le dos de la croix… plus ouvragée au dos.

Charité de saint Martin par Varenne à Tours, détail de la charitéMartin, vêtu en cavalier romain, assis sur son cheval…

Charité de saint Martin par Varenne à Tours, détail de saint Martin…  coupe en deux avec son épée son manteau…

Charité de saint Martin par Varenne à Tours, détail de l'infirme… pour l’offrir à un pauvre infirme agenouillé, appuyé sur sa béquille.

Charité de saint Martin par Varenne à Tours, détail de l'infirme vu de trois quartsOn le voit peut-être mieux ainsi de trois quarts.

Charité de saint Martin par Varenne à Tours, détail de saint PerpetSur des consoles posées à hauteur de la base des chapiteaux corinthiens ont pris place deux statues d’évêques en pied. Si les auteurs s’accordent pour Perpetuus, francisé en Perpet ou Perpétue (6ème évêque de Tours (évêque de Tours de 460 environ à sa mort vers 490, canonisé), qui fit construire la première basilique Saint-Martin consacrée le 4 juillet 471), l’identification du second évêque est plus variable.

Charité de saint Martin par Varenne à Tours, détail du deuxième évêqueCertains y voient un second saint Martin, d’autres, et c’est plus probable, saint Grégoire, 19ème évêque de Tours (né vers 539 et mort à Tours en 594), historien de l’Église et des Francs. Tous deux en tout cas portent tous les vêtements liturgiques, chasuble, aube, étole, pallium dont je vous ai détaillé la description sur cet autre exemple.

Charité de saint Martin par Varenne à Tours, paons à la coupeDeux paons s’affrontent de chaque côté d’un vase (rappelant les oiseaux à la coupe de l’époque romane) sur un décor de vignes sur le piédestal du pilier.

Pour mémoire, mes photographies de 2011…

Tours, la charité de saint Martin par Varenne, 3 bis, le monument, vue générale rapprochée

Tours, la charité de saint Martin par Varenne, 2, la signature H. Varenne Tours, la charité de saint Martin par Varenne, 3, les colonnes et la croix vues de dos

Tours, la charité de saint Martin par Varenne, 4, le groupe sculpté de la Charité en haut

Tours, la charité de saint Martin par Varenne, 5, détail de la charité

Tours, la charité de saint Martin par Varenne, 6, la Charité, le soldat et l'infirme avec béquille

Tours, la charité de saint Martin par Varenne, 7, l'évêque à gauche

Tours, la charité de saint Martin par Varenne, 8, l'évêque à droite

Tours, la charité de saint Martin par Varenne, 9, les deux paons affrontés

Écharpe et bonnet pour Aliénor

En lisant le titre proposé par Maryse, j’ai cru qu’elle faisait de la propagande pour la « Grande Région Aquitaine Limousin Poitou-Charentes »,  en parlant d’Aliénor (d’Aquitaine), mais non, c’est juste le prénom d’un bébé 😉 Je lui laisse la parole!

Écharpe et bonnet pour Aliénor

Rose et blanc pour cette écharpe et ce bonnet en laine Phildar Partner 6, aiguilles 5,5 pour l’écharpe et 5 pour le bonnet
Point mousse pour l’écharpe ; jersey envers et endroit pour le bonnet

Pour cette petite fille qui voulait du rose et blanc, j’ai choisi ce rose un peu saumon appelé « grenadine » je ne sais pas trop pourquoi. Rien de très compliqué, mais simplement un jeu de rayures pour l’écharpe et des bouts triangulaires pour une finition sympa.

Pour le bonnet, j’ai refait le modèle déjà testé récemment, j’ai ajouté un pompon rose (acheté car je n’avais plus assez de laine rose) et fait un tour au crochet pour la finition. Ce système a l’avantage qu’il s’adapte au tour de tête car il ne resserre pas beaucoup. J’espère qu’ils plairont à la destinataire.

Les bannis de Laurent Carpentier

pioche-en-bib.jpgUn livre trouvé parmi les nouvelles acquisitions de la médiathèque.

Le livre : Les bannis de Laurent Carpentier, éditions Stock, 276 pages, 2015, ISBN 9782234079212.

L’histoire : 2008 (sans doute, pour le premier chapitre). Insomniaque, fâché depuis des années avec sa femme, malade, le vieux Maurice se lève tôt pour partir dans sa vieille Renault 10 pour rendre visite au cimetière à sa fille Jacqueline, morte trop tôt d’un cancer du sein, et aller voir le médecin. Il n’y arrivera jamais… mais par son histoire qui se ferme, il ouvre l’histoire d’une large famille, qui vous mènera à Saint-Jean-Kermaniel, en Bretagne, sur le plateau de Lannemezan, du Jura aux Pyrénées, à Picpus, à Bucarest, à Istanbul…

Mon avis : pour son premier roman, Laurent Carpentier, grand reporter au journal Le Monde, a choisi de raconter l’histoire de sa famille au sens large, grands-parents, parents, oncles, tantes, cousins, chacun de ces personnages étant le centre d’un chapitre de quelques pages (de 3 ou 4 jusqu’à une vingtaine de pages). C’est donc petit à petit que l’on reconstitue l’histoire globale, passant de l’un à l’autre, croisant l’un, l’autre, suivant le point de vue choisi pour le chapitre en cours. Vous y croiserez des médecins (beaucoup), des juifs, des athées, et… des communistes (canal historique ou canal trotskyste)! Il y a aussi beaucoup d’exils… des bannis pour leur religion (la branche juive), par leur religion (la bretonne qui a osé vivre « dans le péché »), par leur parti politique (purge communiste). Comme dans toutes familles, il y a le vrai, le non-dit, la vérité qui peut tourner au mythe, les secrets, parfois lourds à porter. La forme choisie par Laurent Carpentier retrace sans doute les méandres qui l’ont lui-même amené à reconstituer cette histoire familiale pour arriver à l’intégrer et littéralement « vivre avec », mais n’est pas pesante pour le lecteur, bien au contraire. J’ai beaucoup aimé ce roman que je vous recommande…

Juste un petit bémol, à nouveau pour l’éditeur, s’il vous plaît, messieurs les éditeurs, choisissez des papiers et des encres qui ne laissent pas voir le texte sur la page au dos! C’est très pénible à lire avec des problèmes visuels, et j’ai été obligée de sortir ma caméra en utilisant un traitement des images pour enlever les lettres parasites qui ressortaient et venir à bout du livre.

Logo rentrée littéraire 2015

Ce livre entre dans la catégorie roman pour le défi de la rentrée littéraire organisé par Hérisson.

Oiron au temps de madame de Montespan…

J’aurais dû vous parler de cette exposition lors de son inauguration, fin octobre 2015, mais c’était pendant ma période boulot-rééducation-dodo sans passer par la case ordinateur! Le commissaire en est… Grégory Vouhé (merci à toi pour tout, y compris les photographies, ainsi qu’à Samuel Quenault et Philippe Berthé, du Centre des monuments nationaux). Je vous emmène donc au château d’Oiron dans les Deux-Sèvres pour une idée de sortie pendant les vacances qui commencent.

Vite, allez voir pour la première fois à Oiron le magnifique Recueil des vues et plans des seigneuries d’Oyron, Montcontour et Cursé (qui n’y était bien sûr jamais venu), mais confrontez-le aussi aux brouillons et autres plans préparatoires dispersés dans plusieurs services d’archives et bien sûr à une mise en contexte.

L’exposition:

Il y a quelque temps, le centre des monuments nationaux a pu acquérir ce précieux recueil, mis en dépôt pour des raisons de conservations à la Bibliothèque nationale de France. Mme de Montespan avait acquis le château d’Oiron, embelli peu avant par le maréchal de La Feuillade, après avoir reçu une somme rondelette de la part de Louis XIV.

Retirée de la cour, madame de Montespan y mènera à son tour de nombreux travaux… et est censée y vivre dans le repentir, la repentance n’excluant pas un certain train de vie et une attitude disons détendue, comme on peut le voir sur ce portrait qui accueille le visiteur de l’exposition 😉 (il se trouvait dans l’hospice de la commune, aujourd’hui maison de retraite, et a été restauré pour l’occasion). En gardant l’usufruit, elle fait acquérir les terres et le château par son fils aîné, le marquis d’Antin, directeur des Bâtiments du roi (1708), duc et pair de France (1711).

C’est le marquis d’Antin qui fait dresser ces plans en 1713, regroupés en un superbe recueil (« un ouvrage beau et utile » selon son propre avis), par l’un des meilleurs dessinateurs des Bâtiments du roi, qui avait été recruté par Jules Hardouin-Mansart.

A voir au château d’Oiron jusqu’au 24 janvier 2016. Et profitez-en pour visiter le château, en particulier la galerie Renaissance, et la collection d’art contemporain.

Pour aller plus loin :

Je vous conseille aussi tout particulièrement le catalogue… relu aussi avant impression (entre autres) par Emmanuelle : Oiron au temps de madame de Montespan et du duc d’Antin, par Grégory Vouhé, 112 pages avec 95 illustrations, Editeur : Château d’Oiron, Centre des monuments nationaux, ISBN : 978-2-7577-0493-6, 18 €. Il est magnifique, avec l’ensemble des plans.

Si vous ne pouvez pas y aller (ça serait vraiment dommage), le centre des monuments nationaux a aussi mis en ligne l’ensemble des Recueil des vues et plans des seigneuries d’Oyron, Montcontour et Cursé. Les mêmes clichés sont consultables sur une borne dans l’exposition…

… puisqu’il ne peut être ouvert qu’à une page précise…

Le dernier numéro de la revue  l’Actualité Poitou-Charentes consacre un long développement à cette exposition, le dernier d’une série rédigée par Grégory Vouhé au fil des ans : Oiron un visage retrouvé (n° 87, 2010, p. 47) ; Oiron. La galerie restaurée (n° 86, 2009, p. 41), Madame de Montespan à Oiron (n° 78, 2007, p. 40).

Incivilité ordinaire…

Voici la dernière incivilité dont j’ai été témoin aujourd’hui, mais qui est quotidienne à Poitiers et ailleurs (suivre mon mot-clef incivilité pour de nombreux autres exemples). Le samedi, lorsque je suis chargée, je rentre en bus du marché. Quasiment à chaque fois, le bus doit klaxonner dans le rond-point de la gare où les voitures stationnent soit pour attendre un voyageur soit pour aller au tabac voisin. Puis le bus ne peut en général pas se stationner sur le quai prévu à l’arrêt car des voitures stationnées à l’entrée de l’arrêt l’empêche de se mettre correctement à quai (ce qui serait moins le cas si les bus de Vitalis étaient équipés du système TCSP utilisé par le bus à haut niveau de service de Rouen). Avec mon champ visuel restreint, cela me pose un problème pour descendre sur la chaussée et remonter sur le quai, j’en ai déjà discuté avec Vitalis notamment pour l’arrêt du CHU (là, les bus ont en général la place de bien se positionner mais les chauffeurs ne prennent pas la peine de le faire correctement, voir Sélection naturelle des malades par Vitalis).

J’essaye en général d’expliquer le problème aux chauffeurs des voitures et leur rappelle qu’à Poitiers, il est interdit de se stationner hors des places matérialisées sous peine d’amende (il y a plein de panneaux « interdit de stationner hors emplacements matérialisés », dont celui-ci en bas du boulevard Solférino, juste en face). Cette fois, le chauffeur a été impoli, c’est présenté comme un ancien flic [sic, c’est lui qui l’a dit, comme si ça lui donnait tous les droits] et que ce n’était pas marqué interdit donc qu’il pouvait se garer!!! « Appelez donc la police, le temps qu’elle arrive, je serai parti ». Alors, j’ai pris la photo… il était dans l’espace public, donc aucun scrupule!!!

Dans mon stock de photos, j’ai aussi retrouvé cette voiture qui, le 14 juillet 2014, a carrément pris le même rond-point de la gare à l’envers en toute connaissance de cause (vu son comportement) pour s’y stationner!

Fox-trot de Michel Quint

pioche-en-bib.jpgUn livre trouvé parmi les nouvelles acquisitions de la médiathèque… Je ne pouvais pas raté le dernier titre de Michel Quint, qui va finir par devenir un familier de mes fidèles lecteurs (revoir Effroyables jardins et Aimer à peine, Avec des mains cruelles, La folie Verdier, Close-up, L’espoir d’aimer en chemin, Et mon mal est délicieux)!

Le livre : Fox-trot de Michel Quint, éditions Héloïse d’Ormesson, 329 pages, 2015, ISBN 978-2-35087-335-0.

L’histoire : Paris, 6 février 1934. Une émeute éclate suite à l’affaire Stavisky, deux médecins lillois qui « passaient par là » organise un poste de secours avancé où ils reçoivent un blessé mourant auprès duquel se retrouvent une vedette de music hall et la jeune trapéziste Lisa Kaiser, qui recueille une enveloppe qu’il portait sur lui avant de fuir dans sa ville natale… Lille! Dans cette ville, les troubles se multiplient également, Charles, un jeune instituteur proche de la SFIO, s’accroche avec l’un de ses collègues, qu’il accuse d’être ligueur, et est suspendu. Il se réfugie auprès de sa nouvelle amie, une jeune modiste très courue. Par l’intermédiaire de son beau-frère, officier de police, il est vite chargé par le maire de Lille, Roger Salengro, d’infiltrer l’un de ces ligues. De son côté, Lisa Kaiser s’engage au « Sphinx », un cabaret où elle est rapidement retrouvée assassinée…

Mon avis : j’ai beaucoup aimé cette histoire qui nous entraîne dans la sombre histoire des années 1930 et des ligues d’extrême droite à Paris puis dans le Nord de la France. Oups, il faut maintenant dire les Hauts de France… et l’histoire déborde aussi « en bas au centre » de la Belgique (pas tout en bas, il reste encore les Ardennes belges).

Poitiers, Jeanne-d-Arc de Real del Sarte, 05, signature sur la statue Vous y retrouverez d’ailleurs un sculpteur dont j’aime bien l’œuvre, mais qui fut sur le plan politique une belle ordure, non pas « proche » (page 174) mais bien membre fondateur des Camelots du roi. Ce roman n’est pas un cours d’histoire caché dans un roman historique, mais bien un polar qui s’ancre dans l’histoire, cette histoire qui hante Michel Quint au fil de ses romans, la Seconde Guerre mondiale, ses prémices ou ses conséquences au fil des titres… A part la fin (juste les 3 ou quatre dernières pages), qui ne semble pas « raccord » avec le reste, je vous recommande chaudement cette plongée à la fois historique (l’affaire Stavinsky et le scandale du Crédit municipal de Bayonne), politique (la montée des ligues d’extrême droite et la SFIO), sociale (les milieux bourgeois et populaires de Lille), dansante (Fox-trot et autres numéros de cabarets) et … sanglante (3 ou 4 cadavres?) 😉

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Ce livre entre dans la catégorie roman pour le défi de la rentrée littéraire organisé par Hérisson.

Back Home, de Joachim Trier

Affiche de Back Home, de Joachim TrierSamedi, je suis allée voir le nouveau film de Joachim Trier (voir ou revoir mon avis sur son film précédent, Oslo, 31 août). Le film devait sortir sous le titre Plus fort que les bombes, traduction du titre original Louder than bombs, changé suite aux attentats de Paris…

Le film : de nos jours, à New York. Trois ans après la mort d’Isabelle Reed [Isabelle Huppert] dans un accident de voiture, son agence de presse prépare avec l’aide de Richard [David Strathairn], son ancien collègue, une rétrospective du travail de cette photographe de guerre. Son mari, Gene [Gabriel Byrne], qui vit avec Conrad [Devin Druid] son fils cadet, âgé de 16 ans, va devoir lui révéler la vérité sur la mort de sa mère, l’accident de voiture était en fait un suicide après son retrait de la vie de photographe de guerre… Il appelle à la rescousse Jonah [Jesse Eisenberg], son fils aîné, juste papa, jeune professeur d’université à 6h de route, à la fois pour trier les dernières photographies de sa mère que pour l’aider à communiquer avec son frère.

Mon avis : dans Oslo, 31 août, le suicide était la seule issue possible pour le junkie acculé à sa vie en dérive, ici, il a eu lieu il y a plusieurs années et on en voit les conséquences sur une famille dont le cadet a été tenu écarté de la vérité « trop jeune, il fallait le protéger ». Après plusieurs années, comment lui annoncer que l’accident était un suicide, des années de mensonge, si la famille ne lui révèle pas la vérité, il risque de l’apprendre par l’article préparé par son ex-collègue à l’occasion de la rétrospect. Comme dans le précédent film, les flash-back sont nombreux et permettent de mettre en scène une Isabelle Huppert très inspirée. Le film met en scène des hommes en plein doute sur leurs relations amoureuses: le papa-poule qui surprotège sans doute trop son cadet et a une aventure avec l’une de ses profs, l’adolescent mal dans sa peau et qui vit avec le souvenir de sa mère qui le hante dans ses rêves et est secrètement amoureux de l’une de ses camarades, le jeune adulte tout juste entré dans la vie active et jeune papa qui va renouer avec une ancienne amie d’université qui perd sa mère d’un cancer, l’ancien collègue en plein divorce qui avoue une relation avec la photographe lors de leurs reportages… Aucun de ces hommes ne semble assumer ses actes. Si les scènes répétées d’un accident de voiture peuvent être entêtantes, il y a aussi de très belles scènes, une de mes préférées, celle où l’adolescent, gauche, raccompagne à l’aube la fille dont il pense être amoureux, ivre après une soirée, et l’aide à se déboutonner pour faire pipi derrière une voiture. Je vous conseille vivement ce film!

La ballade du calame de Atiq Rahimi

pioche-en-bib.jpgUn livre trouvé parmi les nouvelles acquisitions de la médiathèque. Je vous ai déjà parlé de Syngué Sabour, pierre de patience, du même auteur.

Le livre : La ballade du calame de Atiq Rahimi, éditions de l’iconoclaste, 195 pages, 2015, ISBN 9782913366763.

La présentation de l’éditeur:

« L’exil ne s’écrit pas. Il se vit.
Alors j’ai pris le calame, ce fin roseau taillé en pointe dont je me servais enfant, et je me suis mis à tracer des lettres calligraphiées, implorant les mots de ma langue maternelle.
Pour les sublimer, les vénérer.
Pour qu’ils reviennent en moi.
Pour qu’ils décrivent mon exil. »

Ainsi a pris forme cette ballade intime, métissage de mots, de signes, puis de corps.

Celui qui se dit « né en Inde, incarné en Afghanistan et réincarné en France » invente une langue puissante, singulière et libre.

Une méditation sur ce qui reste de nos vies quand on perd sa terre d’enfance.

Mon avis : je n’avais d’abord pas fait attention aux deux l de ballade… J’ai donc fait une plongée poétique et non une promenade, quoique. Il m’était donc impossible de faire un résumé personnel, j’ai préféré mettre la présentation de l’éditeur. Atiq Rahimi nous emmène à travers le monde, son monde intime, le monde depuis la création (voir le chapitre sur Adam et Eve), le monde de l’exil de sa famille (école à Kaboul, arrestation de son père, exil  en Inde, puis en Europe), le monde de la calligraphie, qui commence par l’apprentissage de l’Alef, le A, cette grande ligne verticale (mais souple…), première lettre de l’alphabet arabe, et de nombreux alphabets en général. Petit à petit, la calligraphie dérive vers la callimorphie, cette représentation de corps à partir des lettres… J’ai beaucoup aimé cette promenade poétique interrompue par ces « dessins », mon préféré se trouve page 144, où Atiq Rahimi souligne des simples mots « sans glose » la callimorphie qu’il a formé avec les lettres de  ÂKHAR-É DJAHÂN, la fin du monde ÂKHAR-É DJAHÂN, la fin du monde, un dessin inspiré de l’Origine du monde de Gustave Courbet. Mais surtout, ne soyez pas rebuté par l’érudition de ce livre, des références à de nombreux auteurs de tous les domaines, si vous ne les connaissez pas, cela n’empêchera pas de vous promener dans l’imaginaire de Atiq Rahimi en écho au vôtre, et vous invitera peut-être à poursuivre la promenade avec d’autres auteurs (Michel Foucault, Pierre Gourou, Paul Eluard, Henri Gougaud et plein d’autres) ou artistes (au premier rang desquels Man Ray…). Bonne lecture et bonne « ballade / balade » !

Logo rentrée littéraire 2015Ce livre entre dans la catégorie roman pour le défi de la rentrée littéraire organisé par Hérisson.

Poitou-Charentes mourra ce soir, vive A poil!!!

Pour faire barrage à l’extrême-droite (chut, pas de nom de parti, c’est interdit), n’oubliez pas d’aller voter aujourd’hui, même si vous c’est à reculons que certains devront mettre un bulletin de droite dans l’urne, une pensée pour les habitants de Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Champagne-Ardennes-Alsace-Lorraine et Provence-Alpes-Côte-d’Azur… Si vous voulez sourire avant de glisser (ou après avoir glissé) votre bulletin dans l’urne, n’hésitez pas à relire cette bisbille électorale en juin 1912 (à Poitiers). Pour plus d’impartialité, j’ai emprunté la carte au site du gouvernement, comme ça, pas de choix partial de couleurs.

Poitou-Charentes vit ses dernières heures et rejoindra Aquitaine Limousin Poitou-Charentes, soit au choix Police (POitou LImousin CEntre), CCCP (façon URSS en cyrillique, Centre Charentes Corrèze Poitou) ou, mon préféré, Plouc (PoitouLimOUsinCentre)…  ou A poil (Aquitaine Poitou charentes Limousin), la proposition de DD du Pwatoo (Dédé du Poitou) qui a connu un certain succès.

J’espère que nos futurs élus, majoritairement girondins (non, pas les opposants révolutionnaires à la Montagne, juste les habitants de la Gironde, vu la démographie, ils auront une place prépondérante en plus de la capitale régionale et de la quasi totalité des services déconcentré de l’État), seront plus forts en géographie que la SNCF! Voulant aller vendredi dernier voir l’exposition Robert Combas à l’école d’art de Châtellerault , j’ai consulté les horaires de Poitiers à Châtellerault sur le site Voyages Sncf plutôt que sur le site des TER ou mieux Comment J’y Vais Poitou-Charentes, qui regroupe bus et TER… Et là, je n’ai pas été déçue du voyage proposé! Il me conseille de faire le trajet Poitiers Saint-Pierre-des-Corps en TGV (vitesse normale, la nouvelle voie ouvrira dans un moment, et pas sur ce trajet), changement pour prendre la navette pour Tours, et retour vers le sud et Châtellerault… en TER! le tout en 1h55 et pour 33 € alors qu’il faut 20 minutes et 7€ plein tarif (25% de moins avec la carte TER Poitou-Charentes en semaine, 50% en moins le week-end)! Bon, je prendrai le TER dans le bon sens, Poitiers-Châtellerault à 13h34 (après ma séance de rééducation).

Mi amusée, mi agacée, je titille alors la SNCF en privé sur twitter (@sncf), belle réactivité, quelques minutes plus tard, je reçois cette réponse:

Bonsoir. Effectivement, 2 correspondances sur cet horaire. Mais aussi 5 autres trajets directs entre 8h et 17h 😉 #SNCFaujourdhui

Bravo pour la réponse rapide et le smiley, mais vu du centre d’appel qui gère le compte twitter de la SCNF, ils ne semblent pas avoir perçu l’absurdité du trajet… et je décide de poursuivre l’échange :

Je prends souvent le TER, là 2h et 33€ en faisant coucou au passage à Châtellerault en TGV, c’est #cop21? 18 min et 7€ normalement

Décidément, ils ont l’esprit joueur en répondant:

@VeroDuj C’est pour cela qu’il y a d’autres trajets, directs, à 7,20€. 😊#SNCFaujourdhui

Allez, sans rancune 😉 J’ai pris le TER de 13h34 (la proposition suivante de Voyages SNCF) pour 5,10€. Voici la carte (fonds de l’IGN / géoportail) qui vous explique mieux la situation! Saint-Pierre-des-Corps est dans la périphérie de Tours… et suivant une des versions du projet de réforme des régions, nous aurions pu former une région Centre-Poitou-Charentes. N’oubliez pas, votez!!!