Archives de l’auteur : Véronique Dujardin

Tricots en grisaille

Maryse n’arrête pas de tricoter!!! Je lui laisse la parole!

Tricots en grisaille (par Maryse)

Voici mes derniers travaux qui vont sans doute séduire les amateurs (trices) de gris et autres marron. En fait, j’ai pensé aux messieurs qui m’entourent (famille et amis) pour me lancer dans ces tons qui ne me sont pas familiers, non pas que je ne les aime pas en tant que tels, mais parce qu’ils me dépriment à fortes doses.
C’est vrai que dans la nature, ils n’existent pas ou peu, ou alors en hiver, avec les arbres dénudés sur un fond de ciel nuageux. Ça plombe l’atmosphère et le moral, et on attend tous le printemps avec impatience, les premières fleurs et donc les premières couleurs. Un peu de jaune et de violet dans le jardin, ouf!!! La nature est pleine de couleurs alors pourquoi s’habiller triste?
L’hiver, les rues sont remplies de manteaux ou de vestes noires, grises, marron, bleu foncé. J’avoue que je porte un duffle-coat jaune depuis des années qui, en plus d’être très confortable, réchauffe les yeux. Et quand je vois une veste rouge au loin, ça me réjouit.
Les gens qui se fondent dans la couleur du ciel d’hiver tout gris, c’est pour moi une déprime totale.
Tout çà pour inciter les non-amateurs(trices) de (vraies) couleurs à s’y mettre, de sorte à égayer leur vie et celle des autres.

Cette longue parenthèse fermée je reviens à mes tricots masculins qui sont dans des tons d’automne, voire même d’hiver, avec quand même deux exceptions car j’ai un amateur de couleurs à la maison (sous influence, diront certains).

Voici donc en vrac:

Echarpe noire et rouge de Maryse– Une écharpe noire avec des rayures rouges (inspiration stendhalienne)
Laine Katia Marathon: 25% laine, 75% acrylique
Mon benjamin est un adepte de ces deux couleurs (cf. le plaid et le coussin faits pour l’hiver 2014/2015)
2 pelotes noires et une rouge

Double snood et mitaines– Un double snood en laine dégradée du noir au gris clair (Katia Oxford). Comme il me restait un peu de laine, j’ai fait des mitaines pour moi (les mêmes ou presque que celles faites pour Véronique cet hiver).
2 pelotes pour l’ensemble

Double snood en laine grise avec des couleurs dedans– Un double snood avec une dominante noire mais avec des couleurs habilement glissées dedans, très douillet et très souple.
Laine Rico design, Fashion elements: 59% laine, 40% acrylique, 1% polyester. 2 pelotes de 50g.

Echarpe et bonnet gris– Une écharpe et un bonnet assortis en Katia Azteca pour mon mari. En fait il n’aime pas les écharpes mais j’ai fait un ensemble. Et l’écharpe fera le bonheur de quelqu’un d’autre. Par contre il a bien aimé le bonnet.
2 pelotes pour l’ensemble.

Double snood de Maryse– Et un double snood très large en Katia Azteca noir/gris/blanc pour mon fils aîné. (2 pelotes)

Mes nouveaux tricots, plus colorés, sont prévus pour un autre article, car j’ai repris des couleurs: les derniers m’ont bien plu, certes, mais bon, ça suffit avec la grisaille.

Un jour à Poitiers, édition 2015-2016

Un jour à Poitiers 2016, conférence de rédaction du groupe du lycée BerthelotC’est parti pour l’édition 2015-2016 de l’opération Un jour à Poitiers #1JaP. Collégiens et lycéens de la Vienne et des Deux-Sèvres partent en reportage toute la journée à Poitiers, à suivre sur le blog Un jour à Poitiers… et sur twitter #1JaP. Ici le groupe du lycée Berthelot à Châtellerault en conférence de rédaction avant de partir en reportage au marché Notre-Dame de Poitiers.

Atelier radio de l'oeil à l'écoute et France bleu PoitouIls s’essayeront aussi à la radio avec l’association l’œil à l’écoute, sur le matériel de France bleu Poitou. L’atelier est installé juste devant le aussi le cénotaphe de Saint-Hilaire.

Depuis plusieurs années, dans le prolongement des Assises du journalisme qui s’étaient tenues à Poitiers en 2011 et 2012 (elles ont eu lieu depuis à Metz et à Tours), Un jour à Poitiers propose à des adolescents de découvrir la vie d’un journaliste en conditions réelles, grâce au club de la presse de la Vienne, le Clemi (centre de liaison de l’enseignement et des médias d’information), la ligue de l’enseignement de la Vienne et le réseau Canopé/ex-CRDP de Poitiers qui accueille la manifestation (revoir l’édition 2013 et l’édition 2014).

Vous pouvez revoir les expositions de Jephan de Villiers et Eric Straw qui se sont tenues dans ce lieu.

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Le metteur en scène polonais, d’Antoine Mouton

Couverture de Le metteur en scène polonais, d'Antoine Moutonpioche-en-bib.jpgUn livre trouvé parmi les nouvelles acquisitions de la médiathèque.

Le livre : Le metteur en scène polonais, d’Antoine Mouton, éditions Christian Bourgeois, 117 pages, 2015, ISBN 978-2-267-02884-3.

L’histoire : à une époque indéterminée, en France, en Pologne, ailleurs… Un directeur de théâtre (français) a commandé l’adaptation d’un roman (ou est-ce une pièce de théâtre?) d’un auteur (autrichien) mort depuis quinze ans à  un metteur en scène (polonais). Une pièce qu’un traducteur (tchèque) avait tenté de traduire pendant deux ans avant de disparaître: travail impossible, le texte n’arrête pas de changer. Le metteur en scène devient fou, insulte son équipe, en est à 8h de spectacle et à des dépassements de frais faramineux… Parviendra-t-il au bout du projet?

Mon avis : Court roman (classement de la médiathèque) ou longue nouvelle (classement de l’éditeur)? Un texte court en tout cas, avec des phrases interminables et de nombreuses répétitions qui doivent être censées rendre compte de la montée de la folie du metteur en scène. Les personnages ne sont jamais nommés (avec un nom propre ou un prénom) mais désignés par leur fonction et leur nationalité (« le metteur en scène polonais », « le directeur de théâtre français », etc.), ce qui alourdit considérablement le texte et la lecture au fil des pages. Une réflexion sur la folie, l’amour, la mort plus que sur le théâtre, qui ne m’a pas passionnée, mais le dénouement inattendu vaut la peine d’aller jusqu’à la dernière page…

Logo rentrée littéraire 2015Ce livre entre dans la catégorie romans pour le défi de la rentrée littéraire organisé à nouveau en 2015 par Hérisson.

Le fils de Saul de László Nemes

Affiche de Le fils de Saul de László NemesEn rédigeant l’article sur les César 2016, je me suis aperçue que je ne vous avais pas parlé du Fils de Saul de László Nemes, que j’avais vu lors de sa sortie. Comme certaines salles l’ont ressorti, je vous fais comme même un court avis…

Le film : en octobre 1944, dans le camp d’Auschwitz-Birkenau. Les Sonderkommando sont des prisonniers juifs isolés des autres, chargés des chambres à gaz et des fours crématoires, jouissant d’une certaine autonomie et d’une vie moins dure… jusqu’à être à leur tour éliminés. Parmi eux, Saul Ausländer [Géza Röhrig] tente de survivre et d’échapper à la prochaine « sélection » (de ceux qui seront éliminés). Un jour, un jeune garçon n’est pas mort après le gazage, il est emporté par le médecin qui va tenter de voir pourquoi il a survécu… avant de l’éliminer. Saul croit reconnaître en lui son fils, va tout tenter pour trouver un rabbin et procéder à des obsèques dans le camp en le faisant échapper au four crématoire.

Mon avis : même si certains détails ne collent pas toujours avec l’Histoire (pour cela, il y a les documentaires, les travaux historiques, les témoignages, suivre les liens sur les mots-clefs en fin d’article…), ce film poignant n’est pas un film sur les camps de concentration, ni même sur les camps voisins d’Auschwitz et Birkenau. Il permet d’en toucher l’organisation, la dureté, les trafics internes aussi, mais c’est avant tout un film sur le mode de survie d’un père, comment il se rattache à l’amour de son fils, même d’un fils qu’il croit reconnaître, même d’un fils mort, sauver l’âme de ce fils (trouver un rabbin et l’enterrer en disant le kaddish) pour tenter de survivre lui-même, de trouver ne serait-ce que quelques jours un sens à sa vie, quitte à la mettre en danger, ainsi que celles de ses compagnons de douleur. Par le choix de l’immersion au sein du Sonderkommando, par la manière de filmer au cœur du groupe, dans le bruit du camp, le spectateur ressent presque la chaleur étouffante et la puanteur qui s’échappe des fours crématoires. Un film à voir absolument!

Au royaume de l’espoir il n’y a pas d’hiver, d’Élise Boghossian

Couverture de Au royaume de l'espoir il n'y a pas d'hiver, d’Élise BoghossianUne amie m’a prêté ce livre de témoignage. J’avais vu l’auteure il y a quelques semaines dans l’émission 28 minutes sur Arte.

Le livre : Au royaume de l’espoir il n’y a pas d’hiver, d’Élise Boghossian, éditions Robert Laffont, 229 pages, 2015, ISBN 978-2221190272.

L’histoire : ces quinze dernières années à Paris et dans le monde. A l’occasion d’un pépin de santé personnel alors qu’elle poursuit des études de neurosciences, Élise Boghossian découvre la médecine chinoise, à Paris, en Chine, au Vietnam. Elle y découvre la puissance de l’acupuncture dans le traitement de la douleur, notamment dans les douleurs neuropathiques des amputés du Vietnam ou même comme alternative à l’anesthésie générale. Entre son activité dans son cabinet parisien, sa vie de famille -elle est mère de trois enfants- elle se rend auprès de ceux qui sont les plus démunis et qui souffrent le plus sans pouvoir avoir accès aux médicaments traditionnels : hier les réfugiés en Irak (lors de la « première guerre »), aujourd’hui avec les deux bus-dispensaires mobiles qu’elle a créé en Jordanie pour aller à la rencontre des blessés de guerre, des grands brûlés, des femmes victimes de viols par Daech, là où ils sont le plus nombreux, disséminés hors des camps.

Mon avis : j’ai découvert, par son témoignage, la puissance de l’acupuncture, et les difficultés à faire accepter cette pratique peu coûteuse auprès des grandes ONG… C’est donc par l’intermédiaire de son association Shennong & Avicenne, créée en 2002 pour promouvoir la médecine chinoise en France, qu’elle intervient à son échelle, formant à la technique des médecins réfugiés qui viennent en aide à tous ceux qui en ont besoin en périphérie des zones de guerre du Proche-Orient. Un témoignage poignant!

Logo rentrée littéraire 2015Ce livre entre dans la catégorie essais témoignages pour le défi de la rentrée littéraire organisé à nouveau en 2015 par Hérisson.

Promenade parisienne

Paris, promenade verte au-dessus du viaduc des artsJe viens de passer quelques jours à Paris, avec une journée au centre d’évaluation des capacités de conduite automobile à l’hôpital Raymond Poincaré de Garches, reprendre le volant serait aussi tourner une page dans l’histoire de mes méningiomes même si la rééducation paye avec des résultats positifs sur la mémoire de travail. Donc vendredi, j’ai profité du très beau temps pour aller me promener dans les 11e et 12e arrondissements. J’ai découvert la « promenade verte » au-dessus du viaduc des arts (je ne connaissais que le dessous!), parcourue en entier depuis Bastille jusqu’à la porte de Montempoivre à l’entrée Saint-Mandé.

Plaque du cimetière de Picpus à ParisJ’ai visité le cimetière privé de Picpus (avec les fosses communes de 1300 personnes exécutées pendant la terreur, entre juin et juillet 1794, la tombe de La Fayette, celles de nombreux (ex)-aristocrates français, un lieu d’un calme incroyable…

Ruche du cimetetière de Picpus à Paris… si calme et bien chauffé entre ses murs que les abeilles de l’une des ruches étaient déjà en pleine activité, les autres colonies se reposent encore ou n’ont pas survécu à l’hiver. Il est grand temps que je réserve mon miel de l’année à venir auprès de parrains d’abeilles!

Pigeon sur la tête d'une sculpture de la mairie du 12e arrondissement à ParisDevant la mairie du 12e arrondissement, j’ai eu une pensée pour Monique / Bidouillette / Tibilisfil et ses défis photographiques… comment ne pas se souvenir de pigeon vole! ? (son blog est fermé mais je la suis régulièrement sur FB).

Je suis aussi passée à la boutique La croix et la Manière (36 rue Faidherbe dans le 11e arrondissement) tenue par Monique Lyonnet, que j’avais découverte il y a quelques années avec Marlie et ses ami(e)s à l’occasion de l’exposition de Michèle Gleizer, à la librairie de bande dessinée presque voisine.

Affiche de l'exposition Maxime Lemoyne chez Causette à ParisPuis je suis allée à deux pas de là (121 rue de Charonne) visiter la boutique des arts ménagers du magazine Causette. J’y serais bien allée mercredi soir pour le débat avec le Dr Kapote, mais cela n’aurait pas été raisonnable pour l’évaluation de jeudi. Si vous êtes sur Paris la semaine prochaine (jusqu’au 19 mars 2016…), je vous conseille vivement l’exposition de Maxime Lemoyne, qui dessine des corps de femmes de toutes les morphologies, pas seulement des modèles idéalisés! Il reste même quelques places dimanche 20 mars pour son cours de dessin de nu (de 15h à 18h) !

Invasion éléphantesque…

Elephant mauve à pois blancs, de profilA noël, j’ai offert à l’une de mes nièces un livre où il est question d’escargots et d’éléphants. Je l’avais accompagné d’un petit escargot… je viens de lui faire un éléphant! J’ai choisi un modèle déjà utilisé (voir un éléphant jaune et rose), tiré de Burda travaux manuels n° 28 spécial Doudou et Cie (août 2011). Un modèle beaucoup plus simple que cet éléphanteau et sa maman éléphant réalisés il y a quelques années !

Elephant mauve à pois blancs, de faceEt voici de face. Les oreilles sont dans le même tissu jaune (coupon inépuisable! voir mes tissus) que l’éléphant précédent,  le tissu du corps est celui utilisé pour un nécessaire à couture et la doublure du sac rose. Il mesure une douzaine de centimètres, je pense.

Eléphants découpés en bristolEt j’ai ajouté une ribambelle d’éléphant découpés sur une couronne de fête des rois, une pâtisserie de Poitiers qui avait choisi des fèves sur ce thème cette année!

Pourquoi j’ai construit une maison carrée, de Jean Guilaine

pioche-en-bib.jpgCouverture de Pourquoi j'ai construit une maison carrée, de Jean GuilaineUn certain nombre de préhistoriens se sont lancés dans l’aventure du roman historique… Il y a un peu plus de deux ans, Actes sud a réédité dans la collection Babel un livre publié par Jean Guilaine en 2006 (en lien avec les éditions Errance, plus spécialisées en archéologie). Je l’ai trouvé à la médiathèque.

Le livre : Pourquoi j’ai construit une maison carrée, de Jean Guilaine, collection Babel (n° 1186), éditions Actes Sud, 332 p., 2013, ISBN 978-2-330-01965-5 (1ère édition en 2006 sous l’ISBN 978-2-7427-6142-5).

L’histoire : il y a 10.000 ans… Cando raconte à ses enfants l’histoire de sa jeunesse. Direction le Proche-Orient. Cando appartient à un groupe de chasseurs-cueilleurs passés du nomadisme sous tente à des maisons rondes rapides à reconstruire ailleurs, mais autour d’eux, beaucoup de groupes sont passés à l’élevage (des chèvres) voire à l’agriculture, y compris chez des cousins. La lutte sera féroce avec les anciens, attachés à leurs traditions, pourquoi abandonner les maisons rondes en torchis pour bâtir des maisons carrées? C’était bien la peine de transporter autant de blocs, voici le village installé en bord de mer englouti par la montée des eaux… La promiscuité des animaux entraîne une épidémie mortelle, les dieux ne rejettent-ils pas ces innovations? A quoi bon ces pots en céramique, lourds, même s’ils mettent les céréales à l’abri? Et c’est quoi, cette mode des tissus, la peau tannée ne convient donc plus aux jeunes? Au sein du groupe, rien ne va plus, la scission est inévitable…

Mon avis : pour les besoins du récit, Jean Guilaine a condensé en une génération les évolutions qui se sont produites sur une période un peu plus longue, sédentarisation, transformation du mode de vie, domestication du chat (le loup avait été domestiqué depuis plusieurs dizaines de millénaires), apparition de la guerre (enfin, développement, plutôt…). La montée des eaux aussi a été impressionnante, rappelez-vous le déluge de la Bible ou l’Atlantide, des récits ancrés dans les mémoires collectives et pour cause, si aujourd’hui on s’inquiète pour une montée des eaux de quelques mètres, on oublie que la mer a monté de presque 55 mètres entre le dernier maximum glaciaire et l’Holocène (et aussi que le trait de la côte atlantique était 5 mètres plus haut qu’aujourd’hui au 5e siècle avant Jésus-Christ, avec des sites de production de sel à Muron, presque à Surgères, à une cinquantaine de kilomètres à l’intérieur des terres pour ceux qui connaissent la Charente-Martime). Revenons au Proche-Orient… Ce roman est agréable à lire, avec de nombreuses touches d’humour, ce qui change d’autres romans (pré)historiques: soit ils sont agréables à lire mais plein d’erreurs pour les préhistoriens, soit ils sont écrits par des préhistoriens et parfois pas très agréables à lire. Jean Guilaine a réussi à éviter cet écueil!

 

Les 10 mots de la semaine de la langue française 2016

Voici le retour de la semaine de la langue française, du 12 au 20 mars 2016 sur le thème dis-moi dix mots… la richesse des régionalismes francophones. Cela sera la 21e édition.

Nous avons donc à jouer avec les mots suivants:

  • « chafouin » et « fada » (en France)
  • « poudrerie » et « dépanneur » (au Québec)
  • « lumerotte » et « dracher » (en Belgique)
  • « ristrette » et « vigousse » (en Suisse)
  • « tap-tap » (« en » [sic sur le site, j’aurais dit à] Haïti)
  •   « champagné » (au Congo).

Affiche Dis-moi dix mots 2016Pour les définitions, il faut aller voir par là… la drache devrait pouvoir répondre à la poudrerie… même s’ils proposent ici le verbe dracher.

En attendant, je vais chercher mes commissions (ch’ti) au dépanneur (québecois) ou plutôt « à l’arabe du coin » (parisien, même si ces magasins de dépannage sont de plus en plus repris par des chaînes)… Champagné, je trouve que ce mot est plus joli que le verbe correspondant, réseauter, proposé parmi les dix mots de 2011.

Je vais essayer de ne pas flemmarder comme en 2015, où je n’ai pas écrit de texte. Vous pouvez revoir les versions que j’ai proposées en 2008, en 2009, en 2010, en 2011, en 2012, en 2013 et en 2014.

Les infâmes de Jax Miller

pioche-en-bib.jpgCouverture de Les infâmes de Jax MillerJe poursuis ma découverte de la  rentrée littéraire 2015 à travers les nouvelles acquisitions de la médiathèque.

Le livre : Les infâmes de Jax Miller, traduit de l’anglais (États-Unis) par Claire-Marie Clévy, éditions Ombres noires, 351 pages, 2015, ISBN 978-2-08-134790-8.

L’histoire : de nos jours aux États-Unis. Freedom Oliver vit dans l’Oregon, protégée par le FBI. Il y a dix-huit ans, elle avait passé deux ans en prison après l’assassinat de son mari, policier violent, puis libérée, un de ses beaux-frères ayant été reconnu coupable. Mais elle a été contrainte à abandonner ses enfants, Ethan (devenu Mason) et surtout Layla (Rebekah), dont elle était enceinte et qu’elle n’a vu que deux minutes à sa naissance, et de vivre avec changer d’identité pour échapper à la vengeance de sa belle famille. Tourmentée par son passé, elle a sombré par l’alcool et attiré la compassion des flics locaux. Un jour, elle apprend la libération de son beau-frère et la disparition de Rebekah, elle quitte son anonymat et décide de se lancer à sa recherche, en fonçant vers Goshen, dans le Kentucky, et l’église évangéliste radicale devenue sectaire des parents adoptifs de ses enfants, Virgil le pasteur et sa femme Carol Paul…

Mon avis : ce polar noir est rythmé par cette ritournelle, « je m’appelle Freedom et… », qui revient très régulièrement après la première phrase, « Je m’appelle Freedom Oliver et j’ai tué ma fille », un peu comme en ouverture d’une séance des alcooliques anonymes. Au fil du récit, on apprend peu à peu l’histoire de la narratrice, la vérité sur le meurtre de son mari arrive assez tard, mais dès le début, elle apparaît alcoolique, impulsive, capable de tendresse (pour sa vieille voisine de palier qui perd la tête, pour Mattley, l’un des flics qui la raccompagne souvent bourrée) comme de réactions vives et violentes. Elle se débat pour ne pas couler complètement, pour ses enfants, pour oublier le viol dont elle a été victime. Tous les personnages ont des traits de caractères forts: Mark le mari violent et flic pourri, Matthew le beau-frère violeur, Peter le beau-frère gentil en fauteuil roulant, les amérindiens Shoshones qui la soigne de deux piqûres de serpent à sonnettes dans l’Idaho, les skinheads qui trafiquent des armes et de la drogue, le pasteur et sa femme… Et le récit est parfois suspendu par un « intermède », un bout de récit à la troisième personne, où l’on quitte la narratrice principale et sa litanie (« je m’appelle Freedom et… »), des parenthèses qui interrompent l’histoire principale tout en l’éclairant. J’ai bien aimé ce polar d’abord, je pense, pour ce rythme particulier, cette course-poursuite de 350 pages à la recherche (à la poursuite) de la liberté (Freedom…) ou au moins de la libération des démons qui la hantent depuis près de vingts ans. Un premier roman réussi pour Jax Miller, pseudonyme d’Anne O’Donnel, née à New York, et vivant en Irlande.

Logo rentrée littéraire 2015Ce livre entre dans la catégorie roman pour le défi de la rentrée littéraire organisé à nouveau en 2015 par Hérisson.