Archives mensuelles : décembre 2014

Extension par le Cirque inextrémiste au TAP

Le théâtre et auditorium de Poitiers après l'ouverture du viaduc, février 2014Nouvelle sortie au  théâtre et auditorium de Poitiers / TAP, dans le cadre de ma saison 2014-2015, avec le Cirque intextrémiste mardi soir, j’avais sélectionné le spectacle à 19h30, pour que ça ne soit pas trop tard et que je ne m’endorme pas une nouvelle fois au spectacle… La compagnie était venue au festival des expressifs en 2009, avec une annulation partielle à cause de la manifestation violente contre le déménagement de la prison.

Le spectacle: des bouteilles de gaz, deux planches, trois amis sur scènes. Au départ, une mauvaise blague faite à Rémy, paraplégique [suite à un accident de cirque], abandonné dans une poubelle sur scène, sans son fauteuil. Puis alors que ss deux amis viennent de construire un « échafaudage » avec les planches et les bouteilles de gaz, le voici qui revient sur scène aux commandes d’une mini-pelle mécanique, et le voilà qui propulse ses deux compères dans les airs en équilibre instable sur leur planche.

Mon avis: si le début est un peu glauque, avec une mauvaise blague sur le handicap, j’ai assisté ensuite à un grand numéro d’équilibre, parfait même si la musique est parfois un peu forte pour moi. Je trouve cependant que ce n’est pas vraiment un spectacle de noël, comme c’était annoncé. Les collégiens qui avaient préparé cette représentation en atelier avec les artistes ou les handicapés (sourds et handicaps mentaux) présents ont certes ri, mais les enfants accompagnés de leurs parents à côté et derrière moi étaient perplexes et avaient beaucoup de questions sur le handicap (« c’est pour de vrai qu’ils l’ont abandonné? »), sans profiter visiblement du spectacle. Prendre une mini-pelle mécanique comme un fauteuil roulant géant, pilotable par ss manettes, est une bonne idée, mais le spectacle manque un peu de « récit », d’histoire à côté de la performance pour la performance.

Les spectacles de fin d’année précédents étaient plus adaptés au jeune public et aux adultes; revoir  El Niño Costrini de Sebastiàn Guz, le Slava’s Snowshow, Pierre et le loup, etc… Amis poitevins, vous pouvez encore voir ce spectacle ce soir et demain après-midi, amis d’ailleurs, il passera peut-être un jour près de chez vous, sinon, allez voir le site de la compagnie du Cirque intextrémiste. Pour ma part, j’ai prévu demain d’aller à la sieste acoutisque… sur la scène de l’auditorium, euh, le TAP conseille d’apporter oreiller et doudou! J’aurai fait la sieste (au sens propre) juste avant, je devrais donc réussir ensuite la « sieste acoustique », je vous raconte très vite cette nouvelle expérience qui s’annonce.

Modèles, de Pauline Bureau

Le théâtre et auditorium de Poitiers après l'ouverture du viaduc, février 2014Je poursuis ma saison 2014-2015 au  théâtre et auditorium de Poitiers / TAP, avec Modèles, de Pauline Bureau et la Compagnie La Part des Anges. Un spectacle créé en 2011 à Montreuil.

Le spectacle: cinq jeunes femmes (Sabrina Baldassarra, Laure Calamy, Sonia Floire, Gaëlle Hausermann, Marie Nicolle ) et un musicien (Vincent Hulot) sur scène, encadrées par Pauline Bureau, sur un texte collectif (les mêmes plus Benoîte Bureau, Sophie Neveux, Emmanuelle Roy, Alice Touvet) et avec des vidéos des mêmes actrices recréant des interviews de Pierre Bourdieu, Marie Darrieussecq, Virginie Despentes, Marguerite Duras, Catherine Millet, Virginia Woolf. Plus quelques mannequins de cire sur les côtés. Elles racontent leur enfance dans les années quatre-vingts, les premières règles, la « première fois », l’avortement, la vie de femme entre boulot et tâches ménagères, etc.

Mon avis: l’ouverture du spectacle par la reconstitution d’une interview de Bourdieu m’a fait un peu peur, entrée en matière par un grand classique… Puis le rythme s’accélère, avec une alternance de saynètes, interviews et passages en musique.

Chacune peut se retrouver dans ces textes, visiblement beaucoup moins le monsieur qui était assis à ma gauche. Est-ce qu’il oublierait de laver son bol le matin, de faire les courses et de préparer le repas en s’occupant du bébé pour laisser le temps à sa femme de traiter les derniers dossiers urgents au bureau? Certains passages peuvent être crus (reconstitution d’une entrevue de Virginie Despentes sur un viol subi, les premières règles, etc.), mais avec un rythme soutenu, elles abordent tous les aspects de la vie d’une femme, y compris d’un point de vue idéologique (l’héritage des féministes, de mai 1968) ou intime (la brutalité du gynécologue et l’avortement incomplet). Pas de leçon de morale, juste des constats, chaque actrice retraçant la vie d’une femme à la personnalité très différente. Certains passages musicaux sont trop forts pour moi (oui, j’ai encore du mal à gérer le bruit), mais sinon, j’ai passé une excellente soirée! S’il passe près de chez vous, n’hésitez pas à y aller, avec Monsieur et les enfants (enfin, pas trop petits, les enfants)!

Pour rebondir, voir ou revoir Apocalypse bébé de Virginie Despentes et La douleur de Marguerite Duras, mise en scène de Patrice Chéreau, avec Dominique Blanc.

Merci Marlie!

Enveloppe déchiquetée et reconditionnée par la PosteJ’ai reçu une grosse enveloppe de la part de Marlie… déchiquetée par la poste et reconditionnée avec humour par la poste « qui fait tout pour nous livrer malgré tout le courrier »! Les robots des centres de tri ont trop tendance à tout détruire, c’est la troisième enveloppe reçue ainsi en un mois! Avec les tarif qui vont exploser en janvier et des délais d’acheminement très longs (une semaine pour aller de Poitiers à Lille pour une lettre 20g postée en tarif rapide!), sans compter les courriers perdus, merci la poste!!!

Cartes à publicité envoyéées par Marlie, décembre 2014, 1Marlie fait du rangement et me fait profiter de cartes à publité! L’école d’arts graphiques de Glasgow a carrément édité un port folio avec un texte dense au dos pour présenter son activité.

Cartes à publicité envoyéées par Marlie, décembre 2014, 2Tiens, des pommes encore qui inspirent les graphistes! Cette fois, la pomme n’est pas grignotée mais coupée en deux pour promouvoir la revue suisse Hémisphères. Je suis allée découvrir leur site, du coup, elle semble bien alléchante dans son abord de thèmes autour de la recherche dans tous les domaines (y compris graphiques ou artistiques).

Cartes à publicité envoyéées par Marlie, décembre 2014, 3L’image que vous voyez pour la Saône-et-Loire est un portfolio de plusieurs cartes avec le slogan « Créative Labourgogne », avec la roche de Solutré, un spectacle de création artistique et un cavalier dans les vignes, oui, bon, je trouve que ce n’est pas ce qui donne vraiment envie de découvrir ce département… qui, comme la Bourgogne et tous les départements et une bonne partie des régions, va en plus disparaître dans quelques mois de son périmtre actuel (le tourisme doit passer aux nouvelles régions).

Un grand merci à Marlie… allez vite découvrir les dernières nouveautés sur son blog!

La cité de l’immigration à Paris

Paris, le palais des colonies de l'exposition coloniale de 1931A la suite de Exhibit B, je vous avais annoncé une série d’articles sur Ce qui reste de l’exposition coloniale de 1931 à Paris. Je pensais prendre mon temps, vous présenter d’abord le palais colonial et seulement à la fin la Cité de l’immigration. Son inauguration aujourd’hui par le président de la République, 7 ans après son ouverture, m’encourage à écrire plus tôt cet article. Je suis allée la visiter seulement en août 2014. Je voulais voir par moi-même ce lieu qui n’est pas un musée (il n’y a pas de conservateurs, en tout cas, il n’y en avait pas au début) qui a été longtemps occupé par les sans-papiers. C’est encore moins un musée de l’histoire de l’immigration, comme j’ai pu l’entendre depuis quelques jours, mais quelque chose qui mélange de la documentation, de l’histoire, de l’actualité.

Lors de ma visite à Paris, je cherchais un lieu où il n’y aurait pas grand monde car je dois encore éviter les bousculades. Je voulais surtout voir la restauration du palais, dont on me disait le plus grand bien, mais j’y reviendrai une prochaine fois.

Paris, entrée de l'ancien palais des colonies, aujourd'hui cité de l'immigrationLaissons donc l’aquarium au sous-sol et entrons dans la Cité de l’immigration. Au premier étage, la mezzanine donne une très belle vue sur le grand forum aux fresques restaurées, j’en reparlerai sans doute. Sur les côtés, des panneaux expliquent l’histoire du palais et de l’exposition coloniale de 1931.

Entrons dans la salle principale de la Cité. J’avoue que je n’ai pas bien compris le propos. L’ensemble est organisé par des modules qui correspondent à des thèmes, avec pour chaque espace une œuvre d’art contemporaine (par exemple une chambre avec des lits superposés pour illustrer l’entassement des immigrés), des vitrines avec des objets genre passeports, permis de travail, objets transportés par les migrants, etc., des textes explicatifs très denses et écrits avec de très petits caractères, qui ne donnent aucune envie de lire (en tout cas pas de tout lire) et quelques propositions de lecture ou de bandes dessinées (j’ai trouvé avec bonheur dans la sélection la Petite histoire des colonies françaises de Jarry Grégory et Otto T. revoir dans l’ordre de parution l’Amérique française, l’Empire, la décolonisation, la Françafrique).

Dans une salle à part sont tracés des parcours d’immigrés, que des gens issus de l’immigration peuvent venir « déposer ».

Je pense que ce qui me gêne, c’est l’absence de choix et le mélange, entre l’immigration « choisie », y compris européenne, l’immigration non choisie, économique ou politique, etc. La colonisation mal expliquée se mélange à tout ça et l’ensemble donne une impression de « gloubiboulga », un mélange non identifiable. Les problèmes rencontrés par les immigrés sont certes évoqués, mais sans aller jusqu’au bout de la question et les difficultés actuelles. J’ai pu écouter de loin de rares visiteurs accompagnés par un « médiateur », en gros, il n’y aurait que des parcours sans embûche, tout le monde « s’intègre ».

J’aurais aimé un choix ou une meilleure séparation entre colonisation et immigration, une vraie approche de type « droits de l’homme » et conséquences pour les migrants.

Ces questions sont abordées de manière plus « frontale » et, à mon avis, avec plus d’efficacité par Bett Bailey  dans Exhibit B, avec une bonne explication, ce spectacle controversé fera davantage réfléchir à la question que la cité de l’immigration!

La Cité, ce sont aussi des conférences, une bibliothèque, des publications…

Pour aller plus loin:

Je vous recommande, vous l’avez compris, le spectacle Exhibit B,  de Bett Bailey, s’il passe près de chez vous ainsi que les albums de bande dessinée Petite histoire des colonies françaises de Jarry Grégory et Otto T. revoir dans l’ordre de parution l’Amérique française, l’Empire, la décolonisation, la Françafrique (dont Télérama a parlé la semaine dernière!). J’ai noté quelques titres lors de ma visite, il faut que je regarde si je les trouve à la médiathèque…

Vous pouvez également découvrir la collection « Un siècle d’immigration des Suds en France. » Tous les volumes dans l’ordre de la collection [malgré des dates de publication qui ne suivent pas les années] et aux Editions  La Découverte, Achac et Les bâtisseurs de mémoire, sauf indications particulières :

Paris-Asie : présence asiatique dans la capitale / Pascal Blanchard, Eric Deroo. 2004. 217 p. : ill.

Paris-arabe : présence des Orientaux et des Maghrébins dans la capitale / Pascal Blanchard, Eric Deroo, Driss El Yazami, Pierre Fournié, Gilles Manceron. 2003. 247 p. : ill.

Paris-noir : présence afro-antillaise dans la capitale / Pascal Blanchard, Eric Deroo, Gilles Manceron. Paris : Hazan, 2001. 239 p. : ill.

Sud-Est : Marseille porte sud. Immigration et histoire coloniale / Pascal Blanchard, Gilles Boëtsch. Paris : La Découverte et Marseille : Jeanne Laffitte, 2005. 239 p. : ill.

Sud-Ouest : porte des Outre-Mers. Histoire coloniale et immigration des Suds / dir. Pascal Blanchard. Toulouse : Milan ; Les bâtisseurs de mémoire, 2006. 239 p. : ill.

Centre-Rhône : Lyon capitale des Outre-Mers. Immigration des Suds et culture coloniale / dir. Nicolas Bancel, Léla Bencharif, Pascal Blanchard. Paris : La Découverte, 2007. 239 p. : ill.

Grand-Ouest : mémoire des Outre-Mers. Des ports coloniaux aux présences des Suds / dir. Farid Abdelouahab, Pascal Blanchard. Rennes : P.U.R., 2008. 239 p. : ill.

Nord-Est : frontière d’empire. Soldats coloniaux et immigration des Suds / dir. Pascal Blanchard, Nicolas Bancel, Ahmed Boubeker, Eric Deroo. Paris : La Découverte, 2008. 259 p. : ill.

Couverture en patchwork

 C’est l’un des premiers articles de mon blog que je réédite aujourd’hui, je n’ai pas retrouvé la source de la photographie, sur le lit de ma grand-mère, que j’ai laissée, mais en ai ajouté d’autres, puisque j’utilise toujours cette couverture…

Article du 5 janvier 2008

vue de la couverture en patchwork étalée sur le litAujourd’hui, il a fait un temps épouvantable. Cet après-midi, j’ai donc lu tranquillement allongée dans le canapé, avec la couverture en patchwork que j’avais faite pour ma grand-mère pour noël 2004 et que j’ai récupérée après son décès il y a deux ans. J’ai essayé de retrouver les photos de l’époque, et le modèle.

Le modèle : dans Marie-Claire Idées, n° 53, juin 2004.

Les matériaux : des tissus soigneusement sélectionnés, un tissu posé en biais large pour le tour.

La réalisation : assez longue ! Mais ça valait la peine.

Couverture en patchwork, détailPS: piéçage et quilting à la machine, loin d’être parfait! Il y a beaucoup de petits décalages sur les pièces…

… et le matelassage est pour le moins approximatif!

Chambre A2 de Julien Parra

Couverture de Chambre A2 de Julien ParraCet album était mis en avant dans une sélection de bandes dessinées de la médiathèque.

Le livre: Chambre A2 de Julien Parra, collection Atmosphères, éditions Emmanuel Proust, 2012, 136 pages, ISBN 9782848103853.

L’histoire: dans un hôpital… Un hélicoptère vient de sécraser sur la façade. Faute de chambre libre place, deux adolescents de sexe différent retrouvent dans la même chambe. Mélina et ses nombreux amis, une famille un peu envahissante. Matthieu, un père qui passe peu, une mère et une fratrie discrètes. Tous deux attendent une greffe, par le frère donneur de rein pour l’une, du coeur pour l’autre. Peu à peu, ils font connaissance « au-delà du rideau » installé pour les séparer.

Mon avis: Les pages (interludes) qui séparent les chapitres (inhabituel comme découpage en BD) ne s’expliquent qu’au fur et à mesure que l’on avance dans l’histoire. Le dessin est plutôt simplifié (contamination des mangas) avec une grande unité de lieu, LOL! Une chambre d’hôpital, sauf pour les fameux interludes. Si la fin de l’histoire manque de vraisemblance, si l’on excepte le cliché jeune fille de banlieue extravertie/jeune homme timide que ‘lon verrai plutôt dans les « beaux quartiers »,  le reste est assez bien vu et raconté, que ce soit l’adolescence ou la vie à l’hôpital, avec un ambulancier et une infirmière dynamique assez drôles. Julien Parra est un jeune auteur, il s’étoffera sans doute un peu pour ses prochains albums, celui-ci est son deuxième essai plutôt bien transformé!

Pour aller plus loin: voir le site de Julien Parra

Logo top BD des bloggueurs Cette BD sera soumise pour le classement du TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible. Mes chroniques BD sont regroupées dans la catégorie pour les BD et par auteur sur la page BD dans ma bibliothèque.

Mon kimono est revenu bien accompagné de Moncoutant

Mon kimono revenu accompagné de cadeaux de MoncoutantMon kimono est revenu bien accompagné de Moncoutant (revoir mes achats), grâce aux exposants et à l’association organisatrice, Moncoutant/création autour des fils: un mini cintre en bois, des machines à pompon…

Tissu à motif "mode" reçu de Moncoutant… et un tissu coloré, LOL! Avec un beau motif autour de la mode. Merci à eux, et rendez-vous dans deux ans pour une nouvelle aventure et un nouveau thème!

La pluie ébahie de Mia Couto

pioche-en-bib.jpgCouverture de La pluie ébahie de Mia CoutoLogo rentrée littéraire 2014J’ai trouvé à la médiathèque « le » nouveau livre de  (dont le nom circule parfois pour le prix Nobel de littérature). De cet auteur, j’ai déjà lu Le fil des Missangas, L’accordeur de silences. Ce livre entre dans le défi de la rentrée littéraire pilotée par Hérisson.

Le livre: La pluie ébahie de Mia Couto, traduit du portugais (Mozambique) par Elisabeth Monteiro Rodrigues, Éditions Chandeigne, 2014, 93 pages, ISBN  9782367320861.

L’histoire: de nos jours à Senaller, un petit village du Mozambique. Un matin, les habitants constatent un curieux phénomène: ma pluie refuse de tomber jusqu’au sol, elle reste en suspens dans l’air, mouille ceux qui la traversent mais n’arrose pas les champs et n’alimente pas le fleuve. S’agit-il d’un châtiment (de Dieu ou des esprits?), est-ce lié aux rejets pestilentiels de l’usine voisine?

Mon avis: cette malédiction de la pluie est l’occasion pour l’enfant qui assiste à la scène sur plusieurs semaines de revivre son histoire familiale (et au-delà l’histoire de son peuple?). Le grand-père lui raconte au fil des jours la légende des Ntowenis. Le récit mythologique (l’histoire de l’ancêtre) se mêle au monde moderne, à la pollution de l’usine voisine. Un conte, une histoire plus longue que les petits récits précédents, une histoire bien écrite (et traduite?) à lire en une soirée (ou un « petit matin », pour moi), avec des mots choisis, comme chantepleure, que je voulais il y a quelques années illustrer dans ma courte série d’articles sur des mots peu utilisés (revoir Bougette, affiquets et bonne grâce…). A lire, pour un instant calme, même s’il aborde des sujets graves (pollution, violence paternelle, pêche, religion, …).

Marie Heurtin de Jean-Pierre Améris

Affiche de Marie Heurtin de Jean-Pierre AmérisSortie cinéma dimanche, pour aller voir Marie Heurtin de Jean-Pierre Améris, une seule séance, en raison du Poitiers film festival (ex-rencontres Henri-Langlois) qui se poursuivait avec la projection des films du palmarès dans la grande salle.

L’histoire : dans une institution religieuse, à la fin du 19ème siècle. Un père [Gilles Treton] conduit sa fille, Marie Heurtin [Ariana Rivoire], âgée de 14 ans, née sourde-aveugle, dans cette institution religieuse qui s’occupe de jeunes-filles sourdes. Elle refuse de se peigner, de se laver, les chaussures, se réfugie dans les arbres… où une jeune soeur tuberculeuse, soeur Marguerite [Isabelle Carré] vient la chercher et se crois investie de la mission de la sortir de son isolement. Mais la mère supérieure [Brigitte Catillon] refuse catégoriquement, avant de finalement céder… Soeur Marguerite part chercher la jeune-fille, la ramène à l’institution, commence alors une lente connaissance commune entre les deux jeunes femmes.

Mon avis: Même si le film passe depuis presque un mois, avec des projections spéciales pour la communauté sourde et sourde-aveugle et leur famille (grande salle, interprétariat en langue des signes), la petite salle était encore bondée, avec quelques sourds, il faut dire que, même si le film a été tourné en Rhône-Alpes, l’histoire se base sur celle de l’institution de Larnay, qui accueille depuis toujours des sourds-aveugles, et attire sur Poitiers (Marie Heurtin aussi venait de loin, en Loire alors inférieure) des familles qui savent pouvoir recevoir un enseignement de qualité en langue des signes françaises y compris dans des classes « ordinaires » et avec de nombreuses conférences et quelques spectacles « traduits » notamment par l’association Deux langues pour une éducation (et aussi des rencontres informelles et bénévoles comme celles du LM Café rue Carnot, voir dans cet article). Cela impliquait aussi à la sortie des commentaires sans doute inhabituels si vous allez voir le film ailleurs, comme celle de ces éducatrices qui soulignaient que l’adolescente signait « trop large », comme une sourde, pas comme une sourde-aveugle. Et pourtant, Isabelle Carré est venue à Larnay (je ne sais pas pour Ariana Rivoire). Le film est sous-titré à la fois pour le public sourd (dialogues et ambiance sonore) et le public entendant (parties en langue des signes). Dans le contexte particulier de Poitiers, où l’on croise régulièrement des sourds qui signent et des sourds-aveugles accompagnés de leurs éducateurs, il ne pouvait qu’avoir un grand écho, mais je le conseille à tous! L’histoire est émouvante, le film bien documenté (aux réserves exprimées par les spécialistes) et permet au public de mieux se rendre compte du quotidien des sourds-aveugles. Les couleurs, entre la nature souvent très verte, les blouses grises des pensionnaires et le bleu des uniformes des soeurs, explosent tout au long du film. Je vous le conseille sans réserves!

Avec l’un de mes paniers…

Avec le panier de la semaine 46, 1, soupe de fanes de radis

Quelques idées pour la cuisine… article publié il y a juste trois ans, le 9 décembre 2011, c’était avec l’un des paniers de légumes que je prends parfois! Comme ce sont des produits de saison, ce sont aussi de bonnes idées pour les prochaines semaines! Pour le céleri, vous pouvez aussi essayer la recette de l’autre jour, la tarte tatin au céleri et au miel.

Certain(e)s m’ont demandé comment je faisais avec un panier de légumes, les miens viennent de Fermopanier… C’est juste une question d’organisation pour une utilisation optimale, en variant les recettes. J’ai donc pris l’exemple de celui de la semaine 46. Pour 10 euros, j’ai eu:

– 1 tranche de Musquer (une courge à chair très orangée et peau verte)

– 1 céleri boule

– 1 kg de pomme Belchard

– 1 kg de topinambours

– 3 oignons

– 500 g de carottes

– 250g de mâche

– 1 botte de radis.

Reçu le vendredi. Le midi, j’ai grignoté quelques radis… après avoir coupé les tiges assez haut, quand le lien était encore en place. Il s’agissait d’avoir ensuite le moins de travail possible pour laver les feuilles en vue de me préparer une soupe… Vite faite le soir! Une grosse pomme de terre, les feuilles de radis, un cube de bouillon de poule congelé (je n’utilise pas de bouillons cubes, trop salés pour moi), 350 ml d’eau, une petite demi-heure de cuisson, et voilà une soupe bien verte, servie avec juste une cuiller de crème au moment de servir (j’aurais aussi pu refaire une quiche aux fanes de radis ou une sauce).

Je nettoie aussi la mâche, que je mets dans le bac à légumes dans un torchon…

Avec le panier de la semaine 46, 2, salade Samedi matin, courses complémentaires au marché pour moins de dix euros (une poule avec tous ses abats, quelques foies de volaille, 1 kg de pommes de terre). Pour samedi midi, salade de mâche, avec les dernières tomates cerises du balcon (enfin, avec le temps qu’il fait, j’en ai encore récolté ce dimanche), des noix et des foies de volaille.

Puis je lance la cuisson de la poule. Je la farcis avec les abats (foie, rognons, cœur, gésier), hachés au couteau avec 1/2 oignon, 1 œuf et du pain rassis. Je fais revenir 1 oignon et demi, la poule, le cou de la poule (excellent pour le bouillon) puis couvre d’eau et ajoute les carottes et un bouquet garni (je force un peu sur le laurier). Quand elle est cuite (compter 1h15 à 1h30), je réserve une cuisse et prélève tout le reste de la viande en petits morceaux (en ne résistant pas à manger tout de suite les sots-l’y-laisse). Je mets aussi le bouillon à refroidir au frigo…

Avec le panier de la semaine 46, 3, topinambours et soupe de musquer et topinambours Pour le soir, je fais cuire les topinambours à l’étouffée, une moitié épluchés, les autres tels quels, la peau bien brossée est comestible (voir chez cuisine libre). J’arrête la cuisson quand ils sont encore un peu fermes, environ 15 minutes. J’avais vu plusieurs recettes qui associaient des courges (potiron ou butternut) et des topinambours. J’ai fait cuire la courge musquer (à l’eau sans l’éplucher). Quand elle est cuite, la peau se détache toute seule, je la mixe avec du bouillon de poule tout frais, fais revenir deux topinambours à la poêle et voilà, une soupe orange après la soupe verte de la veille!

Attention, le topinambour contient beaucoup de fibres et notamment de l’inuline, qui peut fermenter dans le colon… Excellent pour le transit intestinal si vous n’êtes pas fragile de ce côté là, sinon, il y a un risque de ballonnements et de gêne intestinale (j’ai une amie chez qui le topinambour a agi une heure après ingestion… et l’a indisposée pendant 3 à 4 heures, alors, si vous n’en avez jamais mangé, allez y à petite dose).

Avec le panier de la semaine 46, 5, parmentier de poule, céleri, carottes et pommes de terre Pour le dimanche soir, j’ai préparé un parmentier avec au fond, un oignon juste revenu à la poêle, la poule et sa farce coupés en petits morceaux. Au-dessus, j’ai préparé une purée avec les carottes et les oignons cuits avec la poule, les pommes de terre et la moitié du céleri cuites séparément à l’étouffée. Un peu de gruyère au-dessus, 20 minutes au four thermostat 6/7. Je l’ai servi avec de la mâche et quelques noix… J’en ai gardé une part, et congelé le reste en parts individuelles (comme ça, j’alterne dans la semaine des plats préparés sainement que je n’ai plus qu’à réchauffer).

Avec le panier de la semaine 46, 7, poudre de céleri Dans le four en train de refroidir, j’ai mis les épluchures de céleri. En fait, je l’épluche très finement au couteau après l’avoir bien lavé à la brosse. Je le mets ensuite à sécher comme les tomates, porte du four ouverte, à thermostat 2 pendant 1h ou 2. A la sortie, il n’est pas complètement sec, je le détaille en petits morceaux, laisse sécher encore un peu à l’air libre (ou au four s’il fait humide), puis quand c’est bien sec, je le réduis en poudre au robot et le mets dans un petit pot hermétique en verre (1 pot pour 1/2 céleri environ). Si vous pouvez mangez salé, vous pouvez le mélanger dans du sel, cela sera infiniment moins cher et meilleur que le sel de céleri du commerce (compter 1/3 de céleri et 2/3 de sel), pour un régime sans sel, c’est un excellent condiment.

Avec le panier de la semaine 46, 6, bouillon de poule et bouillon réduit Pendant ce temps, j’ai fait réduire le bouillon après l’avoir dégraissé, de manière à n’avoir plus qu’un tiers du volume. Une fois refroidi, je congèle le bouillon dans des bacs à glaçons, pour cuisiner au fil des besoins…

Avec le panier de la semaine 46, 4, topinambours fris J’ai mangé la cuisse de poule repassée à la poêle (on la distingue à peine sur la photo) avec des topinambours revenus aussi et de la mâche le lundi midi…

Avec le panier de la semaine 46, 8, gratin pomme céleri Le mercredi, j’ai préparé un gratin de pommes et céleri, en suivant plus ou moins la recette de Cerise Clafoutis : j’ai cuit le céleri coupé en lamelles (facile en appui sur la planche à découper avec un grand couteau de cuisine), 15 minutes à l’étouffée, j’ai fait revenir à la poêle les pommes en quartiers (coupées au coupe pomme, les épluchures et les trognons au congélateur pour la prochaine fournée de gelée de pommes), et hop, au four en alternant les couches avec de la béchamel relevée à la noix de muscade à la place de la crème de la recette… 20 minutes à thermostat 6/7. Idem, j’ai mangé une part, en ai gardé une autre et le reste au congélateur en part individuelle.

Avec un peu d’organisation, il est très simple, pas très long de cuisiner ces plats, avec des produits sains, sans sel ou presque (mais vous pouvez bien sûr saler!), j’ai au passage reconstitué mon stock de bouillon de poule concentré, et de la poudre de céleri pour un petit moment… Mais j’en referai avec le prochain céleri: il faut un peu de réserve, pour quand ce ne sera plus la saison…

Et pour la semaine de réduction des déchets (c’était cette semaine là…), cette fois, ce n’est pas trop mal: pour la poubelle, il restait le papier d’emballage de la poule (trop gras), sa carcasse, le sac en plastique qui enveloppait la mâche, le sachet du gruyère et le lien des radis… Le reste est parti sur mon tas de compost au jardin. Pour une vingtaine de repas, ce n’est pas trop mal…