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Le palais de justice d’Angers

Angers, palais de justice, 1, la façade Le palais de justice d’Angers a été inauguré en 1875 dans ces nouveaux locaux près du Mail sur des plans établis en 1863 par l’architecte Isabelle Charles-Edmond (voir le dossier d’inventaire général). Le monument aux morts a été déplacé juste devant en 1988. L’architecture joue sur la monumentalité de l’ordre classique, monumentalité renforcée par la présence de marches, dispositif très fréquent pour les palais de justice de la seconde moitié du 19e siècle.

Angers, palais de justice, 2, fronton sculpté Le fronton comporte un groupe sculpté. Au centre trône la Justice, portant les tables de la Loi, encadrée de chaque côté de trois personnages ou groupes formés par une mère et son enfant.

Angers, palais de justice, 3, partie gauche du fronton sculpté

Sur la gauche, une femme tient tendrement enlacé son petit enfant nu, debout.

Angers, palais de justice, 4, partie gauche du fronton sculpté, mère et enfant La voici de plus près… La position semi allongée épouse la forme se la pointe du fronton.

Angers, palais de justice, 5, partie gauche du fronton sculpté, mère et enfant et homme Plus à droite, un homme portant un gourdin (qui rappelle celui des sauvages des armoiries de l’hôtel de ville de Niort. A ses pieds, une femme éplorée, il pose sa main droite sur son épaule, la mère soutient le corps d’un enfant qui semble mourant sinon déjà mort…

Angers, palais de justice, 6, partie centrale du fronton sculpté, justice encadrée de deux hommes

Au centre donc trône la justice… Assise sur son siège, vêtue à l’Antique et les pieds nus, elle tient les tables de la Loi.

Angers, palais de justice, 7, partie centrale du fronton sculpté, détail de la Justice

Voici de plus près la justice et les deux personnages qui l’encadrent.

Angers, palais de justice, 8, partie droite du fronton sculpté,

Sur la partie droite du fronton, une femme tenant une épée est assise un peu plus bas que la justice sur son trône. Devant elle se tient un homme barbé, visiblement pieds et mains liés. Il est devant une mère et son enfant qui semblent dormir, à moins qu’il ne s’agisse plutôt de ses victimes décédées.

Le monument aux morts d’Angers

Angers, monument aux morts, 1, devant le palais de justice

Le monument aux morts d’Angers se trouve depuis 1988 devant le palais de justice.

Carte postale ancienne, le monument aux morts d'Angers à son ancien emplacement Il avait été inauguré le 29 octobre 1922 à l’entrée du jardin du Mail voisin.

Angers, monument aux morts, 2, vue de la sculpture Il se compose d’un groupe sculpté comprenant, du bas vers le haut, un soldat mourant, sa femme qui l’enlace et une Victoire qui domine, installé sur un haut piédestal qui porte l’inscription  » A LA GLOIRE / DES ENFANTS D’ANGERS ET DE D’ANJOU / COMBATTANTS DE LA GRANDE GUERRE 1918 « .

Angers, monument aux morts, 3, le groupe sculpté de plus près Voici de plus près l’ensemble du groupe sculpté. Les plâtres préparatoires de la tête du Poilu mourant, le buste de la Victoire et l’Angevine ont été déposés par le musée de Tours au musée Jules-Desbois à Parçay-les-Pins (également dans le département du Maine-et-Loire, mais très à l’est d’Angers, en limite de l’Indre-et-Loire).

Angers, monument aux morts, 4, signature du sculpteur Desbois Il porte la double signature de  » Desbois / et / Grégoire », Jules Desbois (Parçay-les-Pins, 1851 – Paris, 1935) ayant été assisté du sculpteur H. Grégoire.

Angers, monument aux morts, 5, marque du sculpteur Rudier Le fondeur est Alexis Rudier, de Paris, dont on peut voir aussi la marque « Alexis RUDIER / Fondeur. Paris »..

Angers, monument aux morts, 6, vue de côté Quand on tourne, on voit le mouvement aérien de la Victoire, qui semble flotter dans l’air au-dessus de la femme penchée sur son mari, le Poilu mourant.

Angers, monument aux morts, 7, vue de dos De dos, désolée, à contre-jour, on voit le mouvement « enroulant » de la Victoire.

Angers, monument aux morts, 8, visages des trois personnages Le mouvement de la superposition des trois personnages est très fort…

Angers, monument aux morts, 9, détail du visage de la femme Voici un détail de la tête de la femme du soldat, qui porte une coiffe angevine.

Le monument aux soldats sans uniforme et la résistance à Niort

Niort, les monuments à la résistance, 1, le monument aux soldats sans uniforme

Au bout de la place de la Brèche à Niort, près de la rue d’Alsace-Lorraine, en bas des escaliers menant à la rue des remparts, dans un espace appelé place des Martyrs-de-la-Résistance, se trouve le monument aux soldats sans uniforme. Il se compose d’une grande stèle d’où sort une main droite tenant un tronçon d’épée et une flamme…

Niort, les monuments à la résistance, 3, la flamme du monument aux soldats sans uniforme …illustration de ce texte du général de Gaulle inscrit juste au-dessus : « La Résistance s’est accrochée / sur la pente à deux pôles / qui ne cédèrent point : / l’un était le tronçon d’épée / l’autre, la pensée française / 31 octobre 1943 ».

Niort, les monuments à la résistance, 4, détails du monument aux soldats sans uniforme De l’autre côté se trouve l’inscription « à ses soldats sans uniforme / 1940 Niort 1945 ». Sur le socle sont gravés les noms des réseaux et mouvements de la résistance. Sur ces photographies de détail on voit bien la main, l’épée cassée et la flamme.

Niort, les monuments à la résistance, 2, signature sur le monument aux soldats sans uniforme Il est signé « J. DULAU prix de Rome & KLOTZ / SCULPTEURS », pour Jacques Victor Dulau (Dax, 1918-1973, second prix de Rome en 1948) et Klotz. Sa première pierre a été posée le 11 novembre 1949.

Niort, les monuments à la résistance, 5, d'autres lieux de mémoire de la résistance Voici quatre autres lieux de mémoire lié à la résistance. Juste en face du monument, sur le rebord du muret, une inscription (en haut à gauche). Tout près, dans la rue d’Alsace-Lorraine, la maison qui a abrité la Gestapo, avec une plaque commémorative (A la mémoire des patriotes / victimes de la Gestapo / qui sévit dans cet immeuble / durant l’occupation », en bas à droite). Juste un peu plus loin, sur la façade de l’ancien grand café (aujourd’hui une banque), une plaque rappelle que de jeunes niortais, dont Maurice Schumann, y ont entendu l’appel du 18 juin, dont le texte est inclus en lettres de bronze (en bas à gauche). Encore plus loin (en haut à droite), près des anciennes casernes Chanzy qui accueillent depuis 2007 le conseil général des Deux-Sèvres, cet autre monument composé de plaques apposées derrnière une fontaine.

Niort, les monuments à la résistance, 6, le monument de la gare Enfin, à la gare, non pas une plaque comme dans de nombreuses gares mais un véritable mémorial en tête du quai A.

Pour aller plus loin :

La Résistance en Deux-Sèvres de Michel Chaumet et Jean-Marie Pouplain, Geste éditions, 1993 (rééd. 2010).
Les enfants cachés de la Résistance de Jean-Marie Pouplain, Geste éditions, 1998.

Des moines sur un portail de la cathédrale de Poitiers

Cathédrale de Poitiers, façade ouest, portail nord, voussure, rouleau externe

Cela fait un moment que je ne vous ai pas parlé de la cathédrale de Poitiers… Je vous emmène aujourd’hui devant la façade occidentale, sur le portail nord ou portail de la Vierge. Si la plupart des visiteurs regardent la partie centrale (suivre le lien précédent), peu s’attardent sur les cinq rouleaux richement sculptés qui forment la voussure (tout autour du tympan sculpté). Je vous montre aujourd’hui la partie droite des deux rouleaux les plus extérieurs. Commençons par l’extérieur et en bas à droite… ces deux rouleaux portent une grande variété de moines, tous assis, presque tous lisant la Bible, et portant les vêtements de leur ordre, avec soit une capuche, soit des cheveux tonsurés. Approchons-nous…

Cathédrale de Poitiers, façade ouest, portail nord, rouleau externe à droite, moines 1 et 2

Les deux les plus à droite, en bas, tiennent leur Bible fermée sur les genoux…

Cathédrale de Poitiers, façade ouest, portail nord, rouleau externe à droite, moines 3 à 5

Même si l’un de ces moines a été mutilé et a perd sa tête, on voit sur ces trois moines des vêtements différents, un rapport à la Bible aussi différent, l’un semble lire activement (livre ouvert et main gauche marquant des pages), l’autre a fermé son Livre, le dernier ne semble pas en avoir (quoique, ses mains sont mutilées et il a pu disparaître).

Cathédrale de Poitiers, façade ouest, portail nord, rouleau externe à droite, moines 6 à 8

Les trois derniers, situés à la droite du Christ de la clef de voûte, ont chacun des attitudes très différentes…

Cathédrale de Poitiers, façade ouest, portail nord, voussure, quatrième rouleau Passons maintenant sur le quatrième rouleau en partant de l’intérieur, ou l’avant-dernier en partant de l’extérieur, toujours dans la partie droite.

Cathédrale de Poitiers, façade ouest, portail nord, quatrième rouleau, moines 1 et 2

Tout en bas à droite (à gauche de l’assemblage), le moine a refermé sa Bible et caresse tendrement son chien qui a mis ses pattes avant sur ses jambes. Le moine suivant a posé la Bible sur un lutrin… qui lui sert aussi à reposer son bras droit qui soutient sa tête… Concentration maximale sur la lecture qu’il suit de la main gauche? Rien de moins sûr, le regard semble perdu vers l’horizon…

Cathédrale de Poitiers, façade ouest, portail nord, quatrième rouleau, moines 3 et 4

Si le troisième a perdu la tête, le suivant a l’air de trouver la lecture passionnante… et s’est carrément endormi (ou bien il médite en se concentrant fortement?) sur la lecture de la Bible. Ouf, le Livre n’est quand même pas tombé de ses genoux et il suit du doigt l’avancée de sa lecture…

Cathédrale de Poitiers, façade ouest, portail nord, quatrième rouleau, moines 5 à 7 Et voici les trois derniers pour aujourd’hui…

Jean Guiton par Ernest Dubois à La Rochelle

Monument à Jean Guiton à La Rochelle, 01, vu de loin Après vous avoir montré le monument à Eugène Fromentin, voici le second monument réalisé par Ernest [Henri] Dubois (Dieppe, 1863 – Paris, 1930) à La Rochelle, la statue de Jean Guiton devant l’hôtel de ville. Mes photographies datent du 25 juin 2011, c’était un samedi et il y avait des voitures pour un mariage… La statue en bronze de Jean Guiton est posée sur un haut socle.

Monument à Jean Guiton à La Rochelle, 02, la statue de bronze Jean Guiton, armateur, fut le maire de La Rochelle lors du siège de 1627-1628 (maire à partir de mars 1628, né en 1585 et mort en 1654). Le torse bombé, il semble défier le roi de France. Il faut dire que ce siège, ordonné par Louis XIII et commandé par Richelieu, a duré plus d’un an, du 10 septembre 1627 au 28 octobre 1628. La Rochelle, dernière place forte tenue par les protestants après les guerres de religion, recevait de la mer de l’aide des Anglais. Richelieu décida d’y mettre fin. Le siège s’est mal terminé par la rédition de la ville où il ne restait plus que 5500 survivants sur 28.000 habitants au début du siège (pour en savoir plus, lire ce document pédagogique publié par la ville de la Rochelle).

Monument à Jean Guiton à La Rochelle, 03, l'inscription et le relief sur le socle Sur le socle, une inscription « A / Jean Guiton / maire 1628 » et un relief peu marqué, difficile à voir par cette journée très ensoleillée, représentant la ville de La Rochelle.

Monument à Jean Guiton à La Rochelle, 04, le relief sur le socle C’est peut-être un peu mieux avec une lumière un peu plus rasante. On distingue la ville au fond et les canons au premier plan.

Monument à Jean Guiton à La Rochelle, 05, la signature de Dubois Avant de revenir à la statue, voici la signature de Ernest Dubois (qui, à La Rochelle, a aussi réalisé le monument à Eugène Fromentin). Le monument fut inauguré le 8 octobre 1911. New-Rochelle, aux États-Unis (et surtout sa banque) participa au financement de ce monument.

Monument à Jean Guiton à La Rochelle, 06, avec son épée Donc, notre fier Guiton serre le point droit et s’appuie de la main gauche sur son épée. Il porte un manteau (genre cape) par dessus sa cuirasse…

Monument à Jean Guiton à La Rochelle, 07, de dos, la cape au vent … manteau qui vole au vent toujours présent à La Rochelle…

Monument à Jean Guiton à La Rochelle, 08, le visage de Jean Guiton Une petite vue rapprochée de ce visage décidé, moustache et barbe bien taillées… Il faut dire que Jean Guiton refusa de laisser sortir de la ville les femmes et les enfants affamés par le siège… et quand il céda enfin, les assiégeants refusèrent de les laisser passer et ils moururent dans le no man’s land entre la ville et les assiégeants.

La grande poste d’Angers (suite)

Poste d'Angers, façade rue Saint-Julien, 1, la façade

Cet automne, je vous ai montré la façade principale rue Franklin-Roosevelt de la grande poste d’Angers… je vous invite à relire ce premier article pour son historique. Rappelons juste qu’elle a été construite à partir de 1934 par l’architecte des PTT Gabriel Guchet (ouverte en 1937). Un déplacement intempestif de la molette de mon appareil photographique et j’étais rentrée avec des clichés flous de la façade rue Saint-Julien… Ma petite visite mi-mars à Bouchemaine a été l’occasion de faire les photographies manquantes…

Poste d'Angers, façade rue Saint-Julien, 2, la partie haute sculptée La sculpture se concentre sur les parties hautes…

Poste d'Angers, façade rue Saint-Julien, 3, le relief central avec Mercure Au centre, Mercure, messager des dieux, et lui-même dieu du commerce et des voleurs, fréquemment représenté sur les postes… Il est beaucoup plus viril que la tête de celui qui surplombe la porte de la grande poste de Poitiers.

Poste d'Angers, façade rue Saint-Julien, 4, détails du relief central avec Mercure Le sculpteur (j’ai dû mal chercher, je n’ai pas pu l’identifier) lui a donné tous les attributs possibles, les foudres dans sa main droite, le casque ailé, le caducée dans sa main gauche, les ailes aussi aux pieds (et oui, le dieu aux pieds ailés)… Sur le droite, un bateau vogue sur les flots…

Poste d'Angers, façade rue Saint-Julien, 6, l'Ancien monde … car ce Mercure relie l’Ancien continent (sur la droite, avec une vue de Paris…)

Poste d'Angers, façade rue Saint-Julien, 5, New-York … au Nouveau monde symbolisé par New-York à gauche de la façade, avec la statue de la Liberté et les gratte-ciel.

La préfecture des Deux-Sèvres à Niort

La préfecture des Deux-Sèvres à Niort, 1, le corps central La préfecture des Deux-Sèvres, inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques, a été construite à côté du donjon de Niort, à l’emplacement du premier jardin botanique de la ville. Le corps central a été construit en 1828 sur les plans de l’architecte  (1798-1864), qui à Niort a aussi construit l’église Saint-Hilaire, l’église Saint-André, le palais de justice et la prison. A noter la large marquise qui protège l’entrée d’honneur.

La préfecture des Deux-Sèvres à Niort, 2, le fronton sculpté Le fronton porte la figure allégorique des Deux-Sèvres sous la forme de deux femmes nues aux cheveux longs (la Sèvre nantaise et la Sèvre niortaise) avec des jarres d’où jaillissent les eaux des deux rivières. Je n’ai pas réussi à trouver de signature du sculpteur…

La préfecture des Deux-Sèvres à Niort, 3, la marianne du fronton sculpté Au centre, en très faible relief, sur un médaillon inscrit dans un décor de parchemin se trouve une figure de Marianne, l’allégorie de la République coiffée du bonnet phrygien.

La préfecture des Deux-Sèvres à Niort, 4, une des deux Sèvres La Sèvre à gauche a les jambes allongées, la gauche légèrement fléchie, et le corps redressé, elle s’appuie du bras gauche sur la jarre d’où l’eau s’échappe, et étend souplement son autre bars sur sa jambe.

La préfecture des Deux-Sèvres à Niort, 5, la deuxième Sèvre Et voilà l’autre Sèvre en symétrie a aussi les jambes allongées, mais elle a ramené sa main droite sous son menton.

La préfecture des Deux-Sèvres à Niort, 6, l'aile droite Les ailes datent de 1894 et ont été réalisées selon les plans de l’architecte , dont je vous ai parlé à propos d’un magasin rue Victor-Hugo. Voici l’aile droite (quand on est face à la façade…)

La préfecture des Deux-Sèvres à Niort, 7, l'aile gauche … et l’aile gauche.

La préfecture des Deux-Sèvres à Niort, 8, le décor d'arhitecture de l'aile gauche Et pour finir, un détail du décor d’architecture, qui utilise un appareil lisse et un appareil en bossage, des baies en plein cintre et en arc segmentaire, et un fronton triangulaire, une entrée secondaire en légère avancée.

Pour aller plus loin, lire :

Callais, Chantal, À corps perdu, Pierre-Théophile Segretain architecte (Niort, 1798-1864). Les architectes et la fonction publique d’État au XIXe siècle, Niort, Geste éditions et Société historique et scientifique des Deux-Sèvres (ouvrage issu de la thèse de doctorat soutenue en janvier 2009), 2010.

 

Callais, Chantal, La triple carrière de Pierre-Théophile Segretain, architecte dans les Deux-Sèvres au milieu du XIXe siècle, catalogue de l’exposition éponyme, Musées de la Communauté d’Agglomération de Niort, à paraître 2012.

Poitiers, Anne d’Autriche en sainte Radegonde…

Poitiers, Anne d'Autriche en sainte Radegonde, 1, vue de face

Le château de Schönbrünn à Vienne en Autriche en 1993, 2, de plus près

Pour le défi Mars, mois de l’Europe centrale organisé par Schlabaya, j’ai choisi de vous présenter à nouveau la princesse allemande la plus célèbre à Poitiers… Je vous ai déjà montré le tombeau de sainte Radegonde, qui se trouve dans la crypte de l’église Sainte-Radegonde et parlé de l’histoire de sainte Radegonde. J’avais alors promis de vous montrer une autre statue…

Poitiers, Anne d'Autriche en sainte Radegonde, 2, vue plus lointaine Il s’agit d’une statue en marbre blanc, réalisée par le sculpteur parisien Nicolas Legendre. Radegonde est représentée vêtue d’un manteau fleurdelisé, avec un sceptre et un livre ouvert (représentation fréquente pour Radegonde, qui avait fait des études au palais royal après son rapt par Clotaire).

Poitiers, Anne d'Autriche en sainte Radegonde, 3, détail de la tête En 1649, Anne d’Autriche était entrée dans la confrérie de Sainte-Radegonde, puis venue se recueillir sur place en 1651. A cette occasion, elle avait commandé un autel et cette statue [voir article de Grégory Vouhé, en fin d’article, qui précise la date de la statue, 1653, et non 1658 comme il apparaît dans de nombreux articles].

Poitiers, église Sainte-Radegonde, les ex-votos royaux

A gauche, vous voyez la plaque de l’ex-voto posée par Anne d’Autriche en remerciement de la guérison de son fils Louis XIV en 1658. A droite, un autre des prestigieux ex-votos, daté de 1870/1871 (sainte Radegonde aurait protégé Poitiers de l’avancée des Prussiens…).

Bon, si Radegonde, princesse Thuringienne, entre bien dans le défi, je pense qu’il serait tiré par les cheveux d’y faire entrer Anne d’Autriche (1601-1666) qui, si elle a porté le titre d’archiduchesse d’Autriche, n’a pas dû y mettre les pieds… Pour rappel, elle est la fille du roi Philippe III (1578-1621), roi d’Espagne (1598-1621) et de l’archiduchesse Marguerite d’Autriche (1584-1611). Elle est infante d’Espagne, infante de Portugal, archiduchesse d’Autriche, princesse de Bourgogne et des Pays-Bas… Après son mariage avec Louis XIII, elle devient reine de France et de Navarre de 1615 à 1643. A la mort de son mari, elle devient régente de son fils Louis XIV de 1643 à 1651. Elle meurt à Paris en 1666.

Poitiers, carte postale ancienne de Anne d'Autriche en sainte Radegonde, 1 Radegonde, comme je vous l’ai déjà dit, a fait l’objet de nombreuses dévotions et pèlerinages… La statue d’Anne d’Autriche en sainte Radegonde a beaucoup bougé dans la crypte, mais sur les cartes postales anciennes, elle est souvent devant le tombeau, entourée de feuillages dorés…

Poitiers, carte postale ancienne de Anne d'Autriche en sainte Radegonde, 2 Elle encourage les dons…

Poitiers, carte postale ancienne de Anne d'Autriche en sainte Radegonde, 5 … est mise en avant…

Poitiers, carte postale ancienne de Anne d'Autriche en sainte Radegonde, 6 …même pour la restauration du tombeau et des vitraux, ici, on dirait qu’on lui a ajouté un calice entre les mains…

Anne d'Autriche en Radegonde (Poitiers, église Sainte-Radegonde) avec des rubans sur son sceptre

PS : Elle fait toujours l’objet de cultes obscurs, comme on le voit sur ces photographies prises le 10 octobre 2012. Qui a mis ces rubans de satin et quels vœux ont alors été prononcés?

Pour aller plus loin : Grégory Vouhé, Nicolas Legendre, Anne d’Autriche et Radegonde, L’actualité Poitou-Charentes, n° 98, octobre-décembre 2012, p. 36.

Un buste de Goethe à Strasbourg

Strasbourg, le buste de Goethe, 1, dans l'allée de l'université

Le château de Schönbrünn à Vienne en Autriche en 1993, 2, de plus près

Pour le défi Mars, mois de l’Europe centrale organisé par Schlabaya, j’ai ressorti quelques photographies prise à Strasbourg fin octobre 2010. Je vous ai déjà montré le monument à Goethe, qui se trouve devant le palais de l’université, voici maintenant le buste qui se trouve à proximité, dans l’allée qui relie le palais de l’université au jardin des plantes. Vous apercevez le haut socle à droite de l’allée, quand on va vers le jardin des plantes.

Petit rappel déjà publié dans l’article précédent… Johann Wolfgang von Goethe a fait un bref passage à l’université de Strasbourg, de 1769 à 1771, où il a terminé son droit commencé à Leipzig de 1765 à 1768 (et est tombé amoureux de Frédérique Brion, la fille du pasteur de Sessenheim). Pour mémoire, Goethe est né le 28 août 1749 à Francfort et mort le 22 mars 1832 à Weimar, avocat puis magistrat, poète, romancier, passionné de sciences, etc.

Strasbourg, le buste de Goethe, 2, vu de face Goethe est représenté ici déjà âgé, et donc pas lorsqu’il était étudiant à Strasbourg.

Strasbourg, le buste de Goethe, 3, l'inscription au dos
Au dos du buste se trouve une longue inscription, avec l’identification du sculpteur H[einrich] Manger (né en 1833 à Odessa, je n’ai pas trouvé sa date de décès, après 1896 sans doute aux États-Unis), la date du modèle en 1820, l’identification du fondeur Lauchhammer et la date de fonte en 1872. Pour la transcription de l’inscription, j’ai triché, je l’ai trouvée dans un article sur les traces de Goethe à Strasbourg (Auf den Spuren von Jung-Stilling und Goethe in Straßburg):  » Modelliert von H. Manger / mit Benutzung von Frd. Tiecks / im Jahre 1820 nach der Natur gefertigten / lebensgroßen Büste Goethes. / Gegossen Lauchhammer 1872″ (traduction personnelle… modelé par H. Manger avec l’aide de Frd. Tiecks, achevé d’après nature en 1820, buste grandeur nature de Goethe, fondu par Lauchhammer 1872).

Strasbourg, le buste de Goethe, 4, l'inscription du socle Sur le socle du buste est gravée une inscription difficile à lire. D’après le dictionnaire historique des rues de Strasbourg, il s’agit d’une citation de Faust de Goethe : « Es kann die Spur von meinen Erdentagen nicht in Äonen untergehen » (la trace de mes jours terrestres ne saurait disparaître au fil des millénaires).

De génération en génération de Krebs à La Rochelle

De génération en génération de Krebs à La Rochelle, 1, vue générale

Il y a quelques années (oups, le temps passe vite, c’était en 1999, mais je me souviens encore des débats, l’œuvre ayant été financée par les monuments historiques…) que cette plaque de bronze a été apposée sur le rempart de La Rochelle. il s’agit de De génération en génération de Bruce Krebs (il a aussi réalisé à La Rochelle Le globe de la francophonie, hommage à Michel Crépeau, posé en 2000 juste à côté, au bout de Saint-Jean-d’Acre). Des dizaines de personnages de tous âges qui lisent et transmettent leur savoir…

De génération en génération de Krebs à La Rochelle, 2, des lecteurs et des non lecteurs Enfin, certains, vers le centre, ne lisent pas, se rongent les ongles et ont le crâne fendu…

De génération en génération de Krebs à La Rochelle, 3, plein de lecteurs D’autres semblent captivés par leur livre…

De génération en génération de Krebs à La Rochelle, 4, les livres vus par-dessus Une dernière petite vue prise par dessus, pour voir les pages de ces livres…

Pour aller plus loin : voir le site officiel de Bruce Krebs.

Toutes ces photographies datent du 25 juin 2011.