Archives par étiquette : polar

Absolution par le meurtre de Peter Tremayne

couverture de Absolution par le meurtre de Peter Tremayne

Un livre trouvé sur une brocante, dans une des séries de Grands Détectives (10/18) que je n’ai pas encore testée… C’est le premier titre de la série.

Le livre : Absolution par le meurtre (Les enquêtes de Sœur Fidelma) de Peter Tremayne, traduit de l’anglais par Cécile Leclère, Grands Detectives n° 3630, éditions 10/18, 2004, 285 pages, ISBN 9782264033529.

L’histoire : en 664, dans le monastère de Streoneshalh. Le roi de Northumbie, Oswy, réunit le haut clergé des églises romaines et celtiques pour savoir si, en son royaume, il va adopter les rites romains ou celtiques (avec des variations sur la tonsure, le jour de Pâques, le célibat ou pas des religieux, etc.). Mais voici qu’alors qu’elle doit ouvrir le synode, l’abbesse irlandaise Étain est retrouvée sauvagement assassinée dans sa cellule. Le roi charge de l’enquête l’un de ses fidèles, Eadulf, et une religieuse irlandaise, Fidelma, amie de la défunte mais surtout spécialiste du droit. Les deux tendances (romaine et irlandaise) doivent garantir la neutralité de l’enquête… quand un second moine est retrouvé pendu dans sa cellule… Suicide d’un homme plein de remords ou nouveau meurtre?

Mon avis : pas facile de s’y retrouver au début du livre dans cette foison de personnages, de réussir à les situer dans l’une ou l’autre tendance, surtout que l’histoire de l’église anglaise et irlandaise au 7e siècle, ce n’est pas un sujet qui m’est familier. Dans d’autres séries des Grands Détectives (je pense en particulier aux séries avec Frère Cadfael ou l’enquêteur aborigène Napoléon Bonaparte), des plans ou des croquis aident à s’y retrouver, un tableau ici aurait grandement aidé à classer correctement les protagonistes dans un camp ou dans l’autre… Une fois familiarisée avec les personnages, j’ai pu mieux profiter du roman, sans être aussi séduite qu’avec d’autres séries de la collection… J’essayerai peut-être quand même un autre titre pour voir comment évolue la série…

Logo God save the livre Ce livre entre dans le défi God save the livre, saison 2, organisé par Antoni / passion livres. Il s’agit de lire un ou plusieurs livres anglais d’ici fin février 2013 et atteindre l’une de ces catégories : « Duty Harry » (1 livre lu), « Prince Charles » (5 livres), « Prince William » (10 livres), « Lady Di »(15 livres), « The Beatles » (20 livres et plus), « Queen Mom » (au moins un livre en VO)…

La bête contre les murs de Edward Bunker

Coffret de huit polars réédités par Télérama en 2010 Les vacances ont été l’occasion de ressortir et de terminer le coffret polars de Télérama…

Le livre : La bête contre les murs de Edward Bunker, traduit de l’anglais par Freddy Michalski, Télérama / Rivages / noir, 297 pages, 2010, ISBN 9782869307230 (première édition en 1977).

L’histoire : dans les années 1970 en Californie, prison de San Quentin. Ronald Decker est jeune, il vient d’être condamné pour trafic de drogue… Enfin, condamné sans durée de peine, une sorte de mise à l’épreuve, le juge fixera la durée de la peine dans deux ans… Une prison violente, avec ses gangs, ses conflits raciaux… la menace permanente du viol entre détenus. Une prison aussi où certains gardiens sont corruptibles (d’autres tirent à vue sur les détenus), où il est possible de faire du trafic, où il y a plusieurs meurtres entre détenus par an… Dans cette jungle, Ron est pris en charge par Earl Copen, qui a monté sa petite entreprise de trafics avec quelques autres détenus dans la prison (la Fraternité Blanche), et qui entreprend d’apprendre les codes et la survie à Ron…

Mon avis : encore une fois, je n’ai pas vu l’adaptation de ce livre au cinéma par Steve Buscemi. J’ai donc découvert le milieu carcéral américain, même si c’était il y a quarante ans, ça reste sans doute d’actualité, vu le peu qui en filtre notamment par des associations des droits de l’homme… Un monde ultra violent, capable en quelques mois de transformer un petit trafiquant de drogue en caïd meurtrier (certes pour défendre sa vie, ou plutôt pour éviter le viol par un autre détenu). Un monde que connaissait l’auteur, qui avait passé plusieurs en prison. Un portrait sans concession sur la violence des détenus et des gardiens, la peine de mort en filigrane, la haine raciale… sans compter les malades mentaux dont la place n’est pas en prison… Un portrait que nos dirigeants aussi devraient lire, même si nos prisons n’en sont pas encore à cet état de non-droit, certaines n’en sont pas loin, la France n’arrête pas de se faire condamner (sans effet) par la cour européenne des droits de l’homme pour traitements inhumains et dégradants (abus de fouilles au corps, fouilles au corps encore comme moyen de pression, cellules insalubres, etc.), pour les suicides si nombreux, pour moultes dérapages…

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D’excellents voisins de Saskia Noort

Couverture de D'excellents voisins de Saskia Noort

pioche-en-bib.jpgAprès avoir lu Retour vers la côte et Petits meurtres entre voisins, j’ai eu envie de lire un autre livre de cette auteure, j’ai trouvé ce livre à la médiathèque.

Le livre : D’excellents voisins de Saskia Noort, traduit du néerlandais par Mireille Cohendy, collection Thrillers, éditions du Denoël, 2011, 387 pages, 978-2207258910.

L’histoire : de nos jours dans un center parks des Pays-Bas. L’employé, en déposant les croissants devant un chalet, voit que ceux de la veille n’ont pas été pris… Il s’approche, découvre derrière la vitre un bébé salle et repoussant… et un massacre! Retour en arrière… Après des années d’échecs de procréation médicalement assistée pour cause de stérilité du mari (il n’ que quelques spermatozoïdes paresseux), Peter et Eva emménagent dans un nouvelle maison, dans un nouveau lotissement chic et sans vie. Cela devait se faire enfin avec leur bébé, mais la petite Lieve est morte (je vous laissé découvrir assez loin dans le livre la cause). Ils font vite la connaissance des voisins d’en-face, Rebecca, coiffeuse à domicile, et Steef, flic muté suite à ce qui semble une bavure, tous deux bronzés et épanouis, parents d’un bébé, Sem,… et adeptes de l’échangisme. La vie de Peter et Eva, en pleine dépression, va s’en trouver bouleversée…

Mon avis : la fin de l’histoire est sans surprise, puisqu’on la connaît dès le prologue… L’histoire d’un fou besoin d’enfant qui se termine tragiquement… Un récit sinistre, des vies sordides malgré une aisance apparente (un peu moins que dans le précédent, mais quand même), une psychologue plus gourou que psy… L’aventure d’un jour est une méthode vieille comme le monde pour remédier à la stérilité masculine (et bien moins pénible physiquement que le long parcours de la procréation médicalement assistée), avec ou sans l’accord du mari, codifiée dans certains coins du monde (le frère ou l’oncle du mari comme « donneur »), mais elle est ici poussée à une forme extrême (piéger le voisin lors d’une relation échangiste), et ne peut qu’engendrer la jalousie meurtrière… Aimé ou pas le livre? Disons avis mitigé…

Les six jours du Condor de James Grady

Coffret de huit polars réédités par Télérama en 2010 Les vacances ont été l’occasion de ressortir et de terminer le coffret « polars » de Télérama…

Le livre : Les six jours du Condor de James Grady, traduit de l’anglais par Jean-René Major et Sylvie Messinger Ramos, suivi d’une nouvelle, Condor.net, 2006, traduit de l’anglais par Jean Esch, Télérama / Rivages / noir, 253 pages, 2010, ISBN 9782743616625 (première édition en 1974).

L’histoire : à Washington fin 1970. La société américaine de littérature historique abrite une branche de la CIA, où Ronald Malcolm, nom de code Condor, a été recruté via son professeur d’espagnol. Le travail de cette équipe consiste à dresser des fiches à partir de la littérature… Alors qu’il s’est absenté pour aller chercher à déjeuner à ses collègues, toute l’équipe est massacrée par des tueurs implacables. D’une cabine, il appelle le numéro d’urgence, un rendez-vous est donné, mais il s’aperçoit que l’un des officiers est de mèche avec les tueurs… Commencent alors six jours de cavale, où il va tenter de sauver sa peau et de découvrir qui sont ces tueurs et quels sont leurs motivations…

Mon avis : je ne suis pas très amateur de livres ou de films d’espionnage, je n’ai d’ailleurs pas vu l’adaptation de ce livre en trois jours (Les trois jours du Condor, de Sydney Pollack, avec Robert Redford et Faye Dunaway). En dépit des invraisemblances et du super héros qui se sort de toutes les situations, le livre est assez agréable à lire, surtout au second degré, il est assez révélateur de la parano des services secrets américains envers le terrorisme extérieur en négligeant la menace de personnes issues de ses propres services… Quant à la nouvelle, censée être plus actuelle, je n’ai absolument pas adhéré…

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Vertige de Franck Thilliez

Couverture de Vertige de Franck Thilliez

pioche-en-bib.jpgJe poursuis ma lecture des thrillers de Franck Thilliez en les empruntant à la médiathèque.

Le livre : Vertige de Franck Thilliez, collection thriller, éditions Fleuve noir, 2011, 331 pages, ISBN 97822650937683.

L’histoire : février 2011, Jonathan Touvier, ancien alpiniste, rentre chez lui à Annecy après avoir rendu visite à sa femme, Françoise, hospitalisée et en attente d’une greffe de moelle osseuse qui doit avoir lieu dans les prochains jours. Il se réveille dans un gouffre, entravé au poignet.. Explorant son environnement, il trouve son chien-loup, lui aussi drogué, puis un autre homme, Michel, non entravé mais la tête enserrée dans un masque de fer, avec cet avertissement: s’il s’éloigne de plus de 50 m de ses compagnons, une bombe explosera… Ses compagnons? Voici le troisième, Farid, qui se réveille sur une corniche, également enchaîné… Les trois sont habillés en alpinistes, à l’ancienne, une tente, deux duvets pour trois, un peu de provisions trouvées dans une galerie, un réchaud, un peu de gaz, une cascade de glace… un cadavre pour toute compagnie, un coffre cadenassé, des inscriptions dans leur dos, annonçant un menteur, un voleur et un tueur… La survie s’organise dans ce huis-clos, le passé remonte, pour tenter de comprendre le pourquoi de leur rassemblement en ce lieu…

Mon avis : cette fois, le récit se fait dans la peau de Jonathan Touvier, et, contrairement aux ouvrages précédents de Frank Thilliez, on se retrouve dans un espace clos, même s’il est fait parfois allusion au monde du dehors, surtout au passé des trois hommes. Un narrateur rompu au grand air, alpiniste chevronné, qui a interrompu sa passion suite à un accident (son meilleur ami est mort devant lui lors d’une ascension) se retrouve enfermé, pensant sans cesse à sa femme enfermée dans sa bulle stérile à l’hôpital, à sa fille future décoratrice de cinéma en stage à Istanbul, où elle se forme aux effets spéciaux en latex, un thème récurrent chez l’auteur… Dans L’anneau de Moebius par exemple, Stéphane Kismet est décorateur de cinéma et il fabrique notamment des masques et des monstres… Âmes sensibles s’abstenir, pour les autres, impossible de lâcher le livre avant la dernière page… jusqu’à la surprise finale, mais chut… à découvrir par vous même…

Pour aller plus loin : le site officiel de Franck Thilliez

Les titres dans l’ordre de parution :

Merci pour le chocolat de Charlotte Armstrong

Coffret de huit polars réédités par Télérama en 2010 Les vacances ont été l’occasion de ressortir et de terminer le coffret polars de Télérama…

Le livre : Merci pour le chocolat de Charlotte Armstrong, traduit de l’anglais par Maurice-Bernard Endrèbe, Télérama / Rivages / noir, 249 pages, 2010, ISBN 9782743606978 (première édition en anglais : 1948, première édition en français : 1975, titre n° 2000 chez Rivages).

L’histoire : en Californie, sans doute au milieu des années 1940 même si l’époque n’est pas précisée. Par hasard, Amanda Garth, 23 ans, apprend qu’à sa naissance, elle a été prise pendant quelques minutes pour la fille de Tobias Garrison, un peintre célèbre qui venait d’avoir un fils… Elle décide d’essayer de les rencontrer et se rend à l’inauguration de la nouvelle exposition du peintre, mais impossible de l’approcher dans la foule. Elle décide, sous prétexte de montrer sa propre peinture, d’aller dans la maison du peintre… Alors qu’elle est dans la chambre du fils, Ionne (la première et troisième épouse du peintre, la deuxième, Belle, était la mère de ce fils) renverse volontairement un thermos de chocolat. intriguée, Amanda garde le mouchoir avec lequel elle a essuyé le chocolat, et le fait analyser par un de ses amis chimistes: il contenait un puissant somnifère… Intriguée, elle décide d’enquêter sur place, surtout qu’elle a appris que Belle est décédée dans d’étranges circonstances…

Mon avis : je n’ai pas vu l’adaptation de ce livre par Chabrol (qui l’a d’ailleurs transposé en Suisse dans le monde de la musique et non de la peinture)… Il a certes vieilli, mais cette histoire d’empoisonnement et de femme jalouse est assez intemporelle et universelle pour être toujours d’actualité! A découvrir si vous avez l’occasion de le trouver…

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Les damnés de Nanterre de Chantal Montellier

Couverture de Les damnés de Nanterre de Chantal Montellier

Logo BD for Womenpioche-en-bib.jpgAprès avoir lu Tchernobyl mon amour, j’ai eu envie de poursuivre ma découverte de cette auteure avec cet autre album trouvé dans les bacs BD de la médiathèque. J’ai poursuivi la découverte de cette auteure avec Paris sur sang, mystère au Père Lachaise.

Le livre : Les damnés de Nanterre de Chantal Montellier (scénario et dessin), collection Graphic, éditions Denoël, 2005, 87 pages, ISBN 978-22072562994.

L’histoire : à Paris en 2004. Chris Winckler, journaliste indépendante, a reçu du journal de gauche La Vérité la commande d’un article pour les dix ans de l’affaire de Nanterre. 4 octobre 1994, deux très jeunes gens, Florence Rey et Audry Maupin, attaquent la préfourrière de Pantin pour voler des armes. Ils s’enfuient en prenant en otage un taxi (et son passager). Une fusillade explose à la Nation, quand le taxi heurte une voiture de police, ils prennent la fuite à bord d’une autre voiture, re-fusillade. Bilan, cinq morts (le chauffeur de taxi, trois policiers et Audry Maupin), cinq blessés. Chris Winckler veut comprendre, s’agit-il bien du coup de folie de deux jeunes influencés par des films violents? Elle se lance sur la piste d’un troisième homme, les groupes d’extrême gauche manipulés par les renseignements généraux, la récupération (voire la manipulation) par Charles Pasqua qui aurait bien aimé rétablir la peine de mort.

Mon avis : j’ai toujours un peu de mal avec le graphisme de cette auteure, mais j’aime bien sa façon de rouvrir d’anciens dossiers. Elle tente d’aller au-delà du fait divers violent. Comment deux étudiants abandonnent leurs études, entre dans des milieux d’extrême gauche, digèrent vingt-cinq ans après les idées de mai 1968, se forgent une opinion politique. Comment aussi ces groupes sont suivis voire manipulés par les renseignements généraux : ce service a changé de nom, mais ne joue-t-il pas toujours dans les eaux troubles, comme on a pu le voir ces dernières années avec « l’affaire de Tarnac » (moins dramatique… seuls quelques trains ont eu du retard). Ou quand créer une menace peut servir les politiques en place, hier le rêve de Charles Pasqua de rétablir la peine de mort, plus récemment la peur sécuritaire et la justification de mesures d’exception…

Pour aller plus loin : voir le site officiel de Chantal Montellier.

Logo 2012 du Top BD des blogueurs, nouvelle version Cette BD sera soumise pour le classement du TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible. Mes chroniques BD sont regroupées dans la catégorie pour les BD et par auteur sur la page BD dans ma bibliothèque.

L’homme inquiet de Henning Mankell

Couverture de L'homme inquiet de Henning Mankell

Un livre acheté à la librairie, pour une fois…

Le livre : L’homme inquiet de Henning Mankell, traduit du suédois par Anna Gibson, éditions du Seuil / Points Policier , 2012 (1ère édition au Seuil en 2010), 594 pages, ISBN 9782757825099.

L’histoire : à Ystad et Stockholm en 2007. Linda apprend à son père, Kurt Wallander, qu’elle va avoir un enfant. Son compagnon, Hans Von Enke, travaille dans la finance à Copenhague. Un peu plus tard, Kurt est invité aux 70 ans du père de ce dernier, Hakan. Il le prend à part pour lui parler d’événements qui se sont passés en 1983, la violation de l’espace maritime suédois par des sous-marins, une opération d’interception arrêtée in-extremis par le nouveau Premier ministre, Olof Palme, et l’enquête menée par cet officier sous-marinier, sans succès… Peu après, Wallander, déprimé, sort manger (et boire) dans un bar, il y oublie son arme de service chargée… Il est suspendu, le temps d’une enquête interne. Peu après, Hakan disparaît, suivi quelques semaines plus tard par sa mère. À côté de l’enquête officielle, Wallander mène l’enquête, découvre que Hans a une sœur gravement handicapée, dont il ne connaît pas l’existence, puis plonge dans ce qui a pu se passer dans le milieu des sous-marins il y a 25 ans… quand le cadavre de la mère est retrouvé.

Mon avis : une progression lente dans le récit, où l’on croise aussi l’ex-femme de Wallander et son ex-amante, Baiba, en fin de vie… les pertes de mémoire de Kurt Wallander aussi, son inquiétude, son diabète mal pris en charge. Mais l’essentiel du roman porte sur l’espionnage et la violation des eaux territoriales suédoises, en principe neutres, en pratique convoitée par les Russes et les Américains… J’avais entendu parler de cette histoire il y a quelques mois (M. X le samedi sur France-Inter), cela m’a aider à comprendre les tenants et les aboutissants de ce roman… Parce que vu d’ici, des sous-marins qui font des ronds dans des eaux peu profondes, ça peut paraître futile, même sur fond de guerre froide… Ce n’est pas mon préféré parmi les livres de Henning Mankell (voir Le cerveau de Kennedy, Les chaussures italiennes, j’ai lu les autres avant ce blog), mais il permet encore une fois d’avoir une vision de la Suède d’aujourd’hui et d’hier…

Petits meurtres entre voisins de Saskia Noort

Couverture de Petits meurtres entre voisins de Saskia Noort

pioche-en-bib.jpgAprès avoir lu Retour vers la côte, j’ai eu envie de lire un autre livre de cette auteure, j’ai trouvé ce livre à la médiathèque [depuis, j’ai aussi lu D’excellents voisins].

Le livre : Petits meurtres entre voisins de Saskia Noort, traduit du néerlandais par Mireille Cohendy, collection Thrillers, éditions Denoël, 2009, 322 pages, 978-2207258002.

L’histoire : de nos jours dans un village (il est présenté comme ça, c’est plutôt une banlieue chic) près d’Amsterdam. Karen et Michel ont quitté Amsterdam depuis deux ans, Michel travaille à Amsterdam, Karen chez elle. Après deux ans, elle n’a toujours aucun ami dans le village, les autres parents à l’école semblent hermétiques à tout contact. Aussi, quand elle est invitée par une autre femme du même monde qu’elle, elle fonce, et naît un « club » entre cinq couples avec enfants, tous aisés, certaines femmes travaillent, d’autres non, ils finissent plus ou moins à vivre les uns chez les autres, sur fond d’une consommation excessive d’alcool. Mais voici que deux ans plus tard, la maison de l’un d’eux est détruite par un violent incendie, les enfants et la mère sont sauvés, mais pas Evert, le mari… Et voici que celui-ci, dépressif depuis des mois, est soupçonné d’avoir mis le feu et voulu éliminer sa famille en les droguant avant de mettre le feu… Et voilà que quelques jours plus tard, une autre membre du club se défenestre depuis une chambre d’hôtel, elle avait eu une liaison avec Evert. Meurtre(s), suicide(s)?

Mon avis : des couples aisés, qui circulent à vélo… ou en grosses voitures, il n’y a pas d’entre deux! Des « amis », surtout un regroupement de personnes du même monde, entre boulot stressant (gagner toujours plus…) et défonce (des soirées très arrosées). Une bonne partie du livre est consacrée à ces relations entre les membres du groupe, les dépendances qui se créent entre eux, les secrets soigneusement gardés… L’intrigue n’est qu’une excuse pour une étude « sociologique » sans concession: l’argent ne fait ni le bonheur, ni les amis… Les cinquante dernières pages sont plus dans la ligne des polars, avec le dénouement de l’intrigue. Prix SNCF du polar européen en 2010, un polar idéal pour un trajet en train, il vous fera oublié les voisins bruyants, les enfants qui en ont assez du trajet ou les discussions sur le portable de votre voisin de siège… et vous faire passer vos envies de meurtre contre ces mal élevés!

Le vrai monde de Natsuo Kirino

Couverture de Le vrai monde de Natsuo Kirino

pioche-en-bib.jpgJ’avais noté ce livre dans le petit carnet offert par Emmanuelle et l’ai récupéré à la médiathèque (dans une annexe). J’avais envie de le lire après Out, mais après avoir lu Intrusion, j’hésitais à relire un livre de cette auteure.

Le livre : Le vrai monde de Natsuo Kirino, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Vincent Delezoïde, collection Thrillers, éditions du Seuil, 2010, 213 pages, ISBN 978-2020981279.

L’histoire : dans la banlieue de Tokyo de nos jours au mois d’août. Un matin, alors qu’elle est en vacances mais doit aller à un cours intensif, Toshiko, élève en dernière année de lycée, entend un fracas de verre brisé chez ses voisins. Un peu plus tard, en allant à la gare en vélo, elle croise le fils des voisins, qu’elle surnomme « le lombric ». Il lui assure que tout va bien chez eux… En rentrant des cours le soir, Toshiko s’aperçoit que son téléphone portable a disparu, ainsi que son vélo. Mais de retour chez elle, un choc l’attend: la voisine a été assassinée à coups de batte de base-ball et le principal suspect est son fils… Elle décide de ne pas parler des bruits entendus, ni d’avoir croisé le fils vers midi… Et voilà que sa cousine et ses amies sont appelées tour à tour par ce garçon: c’est lui qui a pris le portable et le vélo… S’engage alors un étrange jeu, où les quatre filles vont aider le fugitif…

Mon avis : en tapant la traduction, j’ai spontanément mis « traduit du japonais », puis ai vu traduit de l’anglais (États-Unis): c’est quoi ce scandale, une traduction de traduction? Le Seuil n’a pas honte de faire traduire une traduction (et donc déjà une interprétation) plutôt que l’original??? Apparemment pas, puisque c’est clairement spécifié sur l’achevé d’imprimé page 7, et que le Seuil l’a aussi fait pour Monstrueux, un autre titre de cette auteure. Une pratique inadmissible!

Ceci dit, il est quand même probable que la forme du roman (à défaut du fond et du rythme) ait été respecté. Les chapitres se placent alternativement dans la bouche de chacun des cinq adolescents. Il s’agit d’une critique violente de la société japonaise, ici du système éducatif, des cours intensifs supplémentaires pour réussir à entrer dans la bonne université, de l’abandon des parents, si pris par leur boulot et les apparences sans se soucier du bien-être de leurs enfants… qui du coup se méfient du monde des adultes.