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Pablo, tome 1, Max Jacob, de Julie Birman et Clément Oubrerie

Couverture de Pablo, tome 1, Max Jacob, de Julie Birman et Clément OubrerieLogo BD for Womenpioche-en-bib.jpgC’est un avis de Zazimuth qui m’a menée vers les bacs de la médiathèque. [voir aussi le tome 3, Matisse]

Le livre : Pablo, tome 1, Max Jacob de Julie Birman (scénario), Clément Oubrerie (dessin) et Sandra Desmazières (couleurs), éditions Dargaud, tome 1, 2012, 85 planches, ISBN 978-2-205-06936-5.

L’histoire : Paris, de l’automne 1900, et beaucoup plus tard… Fernande, vieille dame, se rappelle sa jeunesse. Élevée (exploitée?) par sa tante, la jeune Amélie (elle changera de prénom en Fernande plus tard), 17 ans, tombe enceinte et doit épouser l’homme qui l’a engrossé et se révèle violent et jaloux. Elle réussit à s’enfuir et devient modèle pour un jeune sculpteur, Laurent Debienne. De son côté, Pablo Ruiz Picasso et un groupe de jeunes espagnols débarquent à Paris pour l’exposition universelle. Vie de fête mais aussi de jours maigres, après plusieurs changements de logement, il se retrouve sur la butte Montmartre, au Bateau-Lavoir, partagé entre plusieurs artistes. En juin 1901, Ambroise Vollard lui offre les murs de sa galerie pour une première exposition… Un succès, mais de courte durée, l’évolution de la peinture de Pablo Picasso fait fuir ses acheteurs potentiels… Il retourne en Espagne, revient à Paris… où il fait la connaissance du poète Max Jacob, emménage chez lui…

Mon avis : je trouve que le lettrage en écriture manuscrite liée est un peu difficile à lire au début… La belle mise en couleur donne l’impression, par moment, d’entrer dans un tableau, et relève le dessin parfois trop simplifié à mon goût. Il est curieux que Fernande soit la narratrice, puisque qu’elle ne rencontre Picasso qu’à la fin du volume, mais pourquoi pas? La série est annoncée en quatre tomes, et dans les suivants, Fernande devrait avoir un rôle central. Une remarque, p. 16, sur l’antisémitisme de Edgar Degas m’a surprise.

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Camille redouble de Noémie Lvovsky

Affiche du film Camille redouble de Noémie Lvovsky

Je poursuis les comptes-rendus des films que j’ai vus dans le cadre du festival Télérama 2013.

Le film : le 31 décembre 2008 (ou bien j’ai mal retenu l’année?) à Paris. Camille Vaillant [Noémie Lvovsky] est en pleine déprime, son mari, Éric [Samir Guesmi] vient de la quitter et de mettre l’appartement en vente, elle boit trop et fait des petits contrats minables sans réussir à atteindre son quota d’heures d’intermittence du spectacle. Elle passe la soirée avec ses anciennes amies de collège, boit trop, se réveille le lendemain matin à l’hôpital… et là, ce sont ses parents [Michel Vuillermoz et ], morts depuis longtemps, qui viennent la chercher, retour dans le passé, 1er janvier 1985, la voici adolescente, lycéenne, à 16 ans, sachant ce qui va se passer ensuite et tentant de changer le destin…

Mon avis : c’est curieux, j’ai vu ce film alors que je venais de terminer Quartier Lointain, de Jirô Taniguchi (je vous en parle dans quelques semaines, ma rubrique bandes dessinées est bien remplie d’ici là), un scénario très proche, un homme qui boit trop et se retrouve le lendemain matin adolescent dans sa ville natale. Inspiration de ce classique de la bande dessinée japonaise? Bon, ceci dit, j’ai passé un bon moment avec ce film, même si certains détails m’ont crispée… Par exemple, comme dans Toutes nos envies de Philippe Lioret, les saisons ne sont pas respectées dans le décor. Ici, nous sommes en principe dans les premiers jours de janvier, et les arbres d’une allée prennent à peine leurs couleurs d’automne… Plus loin dans le film, ils sont bien dénudés comme il faut. Idem, dans un coin de la cuisine en 1985 trône une centrale vapeur de repassage, qui ne devait pas exister sous cette forme en 1985. Le lycée est aussi couvert de mains « touche pas à mon pote » de SOS racisme… ce lycée devait être avant-gardiste pour en être couvert en janvier 1985, de mémoire (c’était aussi mes années lycée…), ils ont surtout fleuri à l’automne 1986, lors des grandes manifestations contre la loi d’Alain Devaquet (qui voulait instaurer une sélection pour l’entrée à l’université), et encore plus après le meurtre de Malik Oussekine par la police le 6 décembre 1986.

Voir d’autres films dont j’ai parlé avec Yolande Moreau : Séraphine et Où va la nuit, de Martin Provost, Les plages d’Agnès d’Agnès Varda,  Dans la maison de François Ozon.

Le festival Télérama 2013 et ses films…
Ceux que j’ai vus avant le festival et dont je vous ai parlé (pas beaucoup cette année)

Ceux que j’ai vus pendant le festival

Ceux que je ne verrai pas

  • Moonrise Kingdom de Wes Anderson
  • Margin Call de J.C. Chandor
  • Holy Motors de Leos Carax
  • Tabou de Miguel Gomes
  • The Deep Blue Sea de Terence Davies
  • Les adieux à la reine de Benoît Jacquot
  • Elena de Andreï Zviaguintsev

Née quelque part de Johanna

Couverture de Née quelque part de Johanna

Logo BD for Womenpioche-en-bib.jpgUn album trouvé à la médiathèque.

Le livre : Née quelque part, de Johanna [Schipper] (scénario, dessin et couleur), collection Mirages, éditions Delcourt, 2004, 112 pages, ISBN 9782847890433.

L’histoire : janvier et février 2002, à Taïwan. Nadja, la trentaine, vit à Paris. Ses parents l’ont adoptée à Taïwan, où ils étaient partis vivre: sa mère était enceinte de sa sœur aînée et son père ethnologue. Elle arrive à Taïwan pour tenter de renouer les fils de son passé… Avec les informations fournies par ses parents adoptifs, elle part à la recherche de ses souvenirs enfouis… un secret de famille qui ne revient pas, l’errance dans les rues, à la recherche du temple où son père a été consacré prêtre taoiste, de leur maison, de la maternité où elle est née… le tout au milieu des fêtes du nouvel an chinois.

Mon avis : un album riche en couleurs et en souvenirs… voire en fantômes du passé qui affleurent sans jamais vraiment sortir. A la fin de l’album, des extraits du carnet du voyage réalisé sur place par Johanna. Ce récit autobiographique, contrairement à celui de Joung (voir le tome 1 et le tome 2 et l’adaptation au cinéma, Couleur de peau, miel), Johanna a choisi de le transposé à un double graphique, Nadja. Seule certitude, ses parents biologiques ne sont pas Chinois… Une quête vaine en apparence, le passé ne reviendra pas à sa mémoire, mais sans doute un voyage qui lui a permis d’avancer sur le plan personnel. De beaux dessins colorés, mais un cran en-dessous de la série de Joung (revoir Couleur de peau miel, tome 1 et le tome 2, et l’adaptation au cinéma).

Pour aller plus loin : voir le site officiel de Johanna Schipper.

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Cérémonie de Bertrand Schefer

Couverture de Cérémonie de Bertrand Schefer

pioche-en-bib.jpgUn livre trouvé parmi les nouvelles acquisitions de la médiathèque.

Le livre : Cérémonie de Bertrand Schefer, éditions POL, 2012, 122 pages, ISBN 978-2-8180-1491-2.

L’histoire : à l’hôpital de la Salpétrière (pas cité, mais de l’autre côté de la Seine en face du jardin des Plantes) à Paris, de nos jours. un jeune homme, le narrateur, aide une femme à écrire ses derniers mots, à les mimer plutôt, avec un stylo qu’il lui a offert il y a quelques jours… Accompagné par un ami, il achète un costume prince de Galles et marche avec lui jusqu’au jardin du Luxembourg, se rappelant les longs moments qu’ils ont passé ensemble à écouter des disques. Et voici la cérémonie, en banlieue. Dans la maison, la femme a étiqueté les objets, mentionnant à qui elle veut les transmettre.

Mon avis : pour comprendre qui est cette femme qui gît à l’hôpital puis dont on assiste, de loin, à la cérémonie (le mot enterrement n’est pas prononcé), il faut attendre la fin du livre, je ne vous le révèlerai donc pas. Tout au long de ce court livre ou presque, le narrateur marche, à Paris, à Rome. Le rythme de la marche ou du cheminement intérieur se retrouve dans des phrases parfois longues, qui nous portent au rythme du narrateur. Cinq chapitres comme cinq scènes de la vie du jeune homme (sans prénom) en train de basculer par la mort de cette femme. Une curieuse méthode pour dire adieu et progresser dans le deuil.

Art dans la rue (street art) à Nantes et Paris…

Nantes, art dans la rue, 10, des mosaïques Je vous ai déjà montré de l’art dans la rue (street art) à Nantes. Au fil des rues, j’ai aussi repéré une quinzaine de personnages de jeux vidéos ou formes diverses, réalisées en mosaïque ou en grosses briques de légo, collés sur un support lui même posé sur le mur avec du mastic… En cherchant un peu ici et là en ligne, il semble que les personnages Nintendo (Mario Bros, Zelda, etc.) ont été posés par « Waldo », les fantômes en mosaïque issus du jeu Pac-Man par « Chili RV » (je n’en ai pas trouvé cette fois), et les sapins en brique de légo par « Mr Sapin ». Une sorte de jeu, moins salissant et plus rigolo que les tags sauvages, qui peuvent facilement s’enlever…

Lors de mon nouveau voyage en octobre 2012, j’en ai trouvé quelques autres, en haut, des mosaïques probablement posées par Waldo (j’ai mis le lien sur la catégorie avec les bonhommes en mosaïque, n’hésitez pas à visiter le reste de son blog), un nouveau sapin en légo, et, en bas, des monstres (série serpents à plumes) sur autocollants signés Oré (vous pouvez en voir d’autres dans cet album).

Nantes, art dans la rue, 11, un lion Je n’ai pas résisté à photographier aussi ce lion (dans un quartier de Nantes découvert grâce à Mamazerty)… dont je n’ai pas identifié l’auteur (mine de rien, cet article m’a demandé par mal de recherches, surtout pour la suite…). J’ai aussi pris quelques murs peints supplémentaires à Nantes, mais cela sera pour un autre article…

Art dans la rue au nord-est de Paris, 01, mosaïques … car je vous emmène maintenant au nord-est de Paris, en gros entre la Butte du Chapeau-Rouge (où se trouve la Femme au bain de Couvègnes), le parc des Buttes Chaumont et le cimetière du Père-Lachaise (photographies prises en novembre 2012), soit un peu plus que le quartier de Ménilmontant. Je commence avec une série de mosaïques… dans la famille des Space invaders, qui ont même leur communauté mondiale! Les figures « militaires » relèvent d’une autre série, de Lil Soldia (voir d’autres oeuvres ici)… Je ne sais pas de qui est le dernier personnage en bas à droite…Il ressemble un peu aux personnages genre Zelda à Nantes (voir l’art dans la rue à Nantes).

Art dans la rue au nord-est de Paris, 2, plaques collées

Je continue avec une série d’autocollants (plaques préparées à base d’autocollants). Les deux en bas à gauche porte la signature de Bastek, dont vous trouverez beaucoup d’autres œuvres sur ce blog. Celui en bas à droite ressemble à la série des serpents à plume de Oré (voir plus haut à Nantes), mais avec un texte en arabe, cela pourrait quand même bien être de lui, voir sur ce site, il y en a un assez similaire avec ce genre de texte. Les pieuvres (les trois à gauche sur la ligne du milieu) et peut-être aussi la version « robotisée » pourraient être de Gz’Up (voir une interview de l’artiste ici). Je n’ai pas réussi à identifier les auteurs de la première ligne…

Art dans la rue au nord-est de Paris, 3, papiers collés Dans ce quartier, il y a aussi beaucoup d’œuvres sur papier collé, éphémères, souvent à moitié déchirées… J’en ai sélectionné trois. Celui de gauche est probablement une œuvre de Philippe Hérard, dont j’ai trouvé d’autres œuvres similaires, avec une terre composée à partir de journaux et un homme en équilibre, dans le même quartier de Ménilmontant. Il est aussi l’auteur d’une autre série, l’homme à la bouée

Les deux à droite sont de Fred le Chevalier, dont on peut lire la signature sous le personnage de droite, vous pouvez lire ici une interview qui montre sa technique.

Art dans la rue au nord-est de Paris, 4, mur peint et sparadrap géant Enfin, je n’ai pas résisté à vous montrer ce mur peint en 1995 par Jérôme Mesnager, de l’art « officiel » cette fois. Et j’ai rigolé en voyant ce sparadrap géant collé sur une fissure bouchée au ciment. J’en ai trouvé un autre sur ce blog, mais l’auteur n’y est pas identifié.Un autre blog en montre deux (ici et ) et donne pour auteur un certain Jim… hypothèse confirmée après quelques minutes de recherche… voir le site de Jim! Il en a aussi posé à Manhattan, à Berlin… et à Bruxelles: Monique / Bidouillette / Tibilisfil, tu en as vus (il ne donne pas les adresses sur son site, mais tu reconnaîtras peut-être)???

Sur des sujets voisins, voir:

– mon premier article sur l’art dans la rue à Nantes

– un space invader à Chauvigny

– des panneaux détournés à Poitiers, ici et

– des tags à Poitiers

La femme de Couvègnes à Paris

La femme de Couvègnes, butte du Chapeau-Rouge à Paris, 1, vue de loin Cela faisait un moment que j’envisageais d’aller photographier cette sculpture dans le parc de la Butte du Chapeau Rouge à Paris, une réunion associative pour Valentin Apac, association de porteurs d’anomalies chromosomiques (au centre de référence des maladies métaboliques à l’hôpital Necker, je vous ai parlé plusieurs fois de cette association, notamment à l’occasion d’une session de l’école de l’ADN) a été l’occasion en novembre de faire un petit tour dans le nord-est de Paris, de revoir les Buttes de Chaumont et de pousser jusqu’à ce parc, la statue se trouve à l’entrée principale par le boulevard d’Algérie.

La femme de Couvègnes, butte du Chapeau-Rouge à Paris, 2, la signature de R. Couvègnes Revenons au sujet du jour… Il s’agit d’une femme sculptée par Raymond [Emile] Couvègnes, qui a porté sa signature, grand prix de Rome (en 1927), un artiste dont je vous ai déjà parlé pour deux œuvres à Poitiers, la sculpture pour l’ancienne chambre de commerce et une Tête de jeune fille, qui était dans la cour du lycée Henri-IV en tant que fontaine, et a été réinstallée sur un socle. Pour la femme du jour, elle a été réalisée en 1937 pour l’exposition universelle (exposition internationale des arts et techniques dans la vie moderne, de son vrai nom) au Trocadéro, vous trouverez la photographie en place sur ce site.

La femme de Couvègnes, butte du Chapeau-Rouge à Paris, 3, deux vues de lace Passée du dessus d’une porte à une fontaine, elle a pris le nom de Femme au bain. Plutôt rondelette, elle est représentée nue… Le socle à droite a été ajouté, sur la présentation originale, elle était plaquée sur un mur dans une nuée…

La femme de Couvègnes, butte du Chapeau-Rouge à Paris, 4, deux vues de dos

La voici de dos, remarquez au passage les cheveux coiffés assez courts…

La femme de Couvègnes, butte du Chapeau-Rouge à Paris, 5, vue lointaine de dos, dans la brume

Et voici pourquoi mes photos semblent avoir un petit voile… Comme vous pouvez le voir depuis le haut du parc (où je suis montée prendre une photographie du monument « aux victimes de la guerre d’Algérie et aux civils morts en Algérie, au Maroc et en Tunisie jusque 1962 »), il y avait une brume insistante par cette froide matinée d’automne.

Photographies de novembre 2012.

Et avec qui je veux, de Jeanne Puchol et Anne Baraou

Couverture de Et avec qui je veux, de Jeanne Puchol et Anne Baraou

Logo BD for Womenpioche-en-bib.jpgUn titre trouvé dans les bacs de la médiathèque, une auteure que j’ai découverte dans l’ouvrage collectif En chemin elle rencontre…

Le livre : Et avec qui je veux de Jeanne Puchol (dessin) et Anne Baraou (scénario), éditions Casterman, 1999, 48 pages, ISBN 9782203399235.

L’histoire : dans les années 1990 à Paris et en Bretagne… Judette Camion déprime… Elle agace son compagnon, le provoque, réussit à se faire virer du boulot parce qu’elle a pris des initiatives, retrouve en vacances en Bretagne (un temps pourri) des amis qui tous voient un psy pour régler les problèmes nés des relations avec leurs parents…

Mon avis : dans cet album en noir et blanc et bavard (beaucoup de texte dans les bulles), les deux auteures (scénariste et dessinatrice) tourne autour de leur « héroïne », Judette Camion, en histoires plus ou moins courtes (de une page à quelques-unes) qui toutes ont pour thème son mal-être… Mais contrairement à ses amis, elle ne va pas voir de psy, d’ailleurs, ceux-ci n’ont pas vraiment l’air d’aller mieux en allant en voir un. Une déprime ordinaire, mais avec quelques situations cocasses… Au final, un avis un peu mitigé…

Pour aller plus loin : voir le blog officiel de Jeanne Puchol.

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La nuit du naufrage de Graham Hurley

Couverture de La nuit du naufrage de Graham Hurley

Un livre acheté d’occasion, un auteur déjà lu il y a quelques années, avant l’ouverture du blog…

Le livre : La nuit du naufrage de Graham Hurley, traduit de l’anglais par Philippe Rouard, collection Folio Policier, éditions Gallimard, 2007, 532 pages, ISBN 9782070339273.

L’histoire : dans le prologue, en 1982, aux larges des îles Malouines, l’Accolade, une frégate anglaise, est coulée par un missile tiré par les Argentins, 19 morts, plus un mystérieux disparu (tombé à la mer?) une dizaine de jours plus tôt. Juin 2002, à Portsmouth. Joe Faraday a désormais intégré la section des crimes graves de la police. Son fils sourd-muet le voit peu, mais a l’occasion de montrer ses photographies à une ancienne amie de sa défunte mère, elle aussi photographe. Sean Coughlin, gardien de prison, est retrouvé assassiné dans son appartement, l’enquête montre que personne ne l’aimait… sauf Pritchard, son amant, qui l’a vu le soir de sa mort dans son bar-hôtel, qu’il a fui en voyant arriver trois anciens marins venus à une réunion d’anciens de l’Accolade… Parallèlement, un petit voyou de douze ans sème la pagaille à coup de racket et de poings, une flic est victime d’un collègue, une course-poursuite manque se terminer très mal…

Mon avis : après Exocet de Jack Higgins, voici la guerre des Malouines de retour pour cette nouvelle lecture dans le cadre du défi God save the livre organisé par Antoni / passion livres. Enfin, pas tout à fait la guerre des Malouines ici au sens propre, mais les relations de la grande muette qui même vingt ans plus tard semble protéger un marin qui pourtant ne semble pas avoir été exemplaire… J’ai beaucoup aimé les parties sur la relation entre le père Joe Faraday et le fils sourd, J.J., leur rapport à la nature (et aux oiseaux), les souvenirs de la femme/mère via ses photographies. Pour l’intrigue policière, il faut parfois se concentrer, avec tous les changements de point de vue (et d’histoire) d’un paragraphe à l’autre, on saute de l’enquête principale aux relations entre flics ou à la poursuite du jeune délinquant… avec des personnages appelés tantôt par leur prénom, tantôt par leur nom, pour bien suivre au début, une « liste des personnages », un peu comme au théâtre, aurait été utile par moment…

Logo God save the livre Ce livre entre dans le défi God save the livre, saison 2, organisé par Antoni / passion livres. Il s’agit de lire un ou plusieurs livres anglais d’ici fin février 2013 et atteindre l’une de ces catégories : « Duty Harry » (1 livre lu), « Prince Charles » (5 livres), « Prince William » (10 livres), « Lady Di »(15 livres), « The Beatles » (20 livres et plus), « Queen Mom » (au moins un livre en VO)…

Amour, de Michael Haneke

Affiche de Amour de Michael Haneke Week-end pourri, week-end cinéma! Après Dans la maison de François Ozon, je suis allée voir Amour de Michael Haneke (palme d’or à Cannes en 2012, revoir mon avis sur Le ruban blanc) puis Une famille respectable de Massoud Bakhshi. Je vous parle aujourd’hui du plus poignant…

Le film : à Paris de nos jours. La police et les pompiers entrent dans un appartement d’où s’échappe une odeur infernale… Dans une chambre, ils découvrent une vieille dame morte, joliment habillée et entourée de fleurs… Retour quelques mois en arrière. Au théâtre des Champs-Elysées, un couple âgé, Georges (Jean-Louis Trintignant) et Anne (Emmanuelle Riva), assistent au concert de leur ancien élève de piano, Alexandre (Alexandre Tharaud). Le lendemain, au petit déjeuner, Anne a une absence… il s’agit en fait d’un accident vasculaire cérébral. Bien qu’opérée, elle revient chez elle paralysée d’un côté. Elle fait promettre à Georges de ne jamais la renvoyer à l’hôpital. Leur fille, Eva (Isabelle Huppert), également musicienne et vivant à l’étranger, a du mal à comprendre leur décision. Au fil des mois, Georges s’occupe avec tendresse de sa femme dont l’état se dégrade peu à peu…

Mon avis : un grand silence a accompagné la fin du film, chacun prolongeant l’instant d’émotion avant de sortir de la salle… Deux acteurs sublimes, Jean-Louis Trintignant et Emmanuelle Riva, au service d’un lent développement autour de la fin de vie et de la déchéance physique puis psychique, un couple fusionnel, qui semble avoir toujours tout fait ensemble. Une performance encore plus pour Emmanuelle Riva, dont la transformation physique au fil du film est d’un tragique réalisme… Une grande prouesse pour deux acteurs âgés qui ont accepté de jouer un rôle qu’ils craignent sans doute pour eux-mêmes ou leurs proches. Un film terrible à verser à la réflexion sur la fin de vie et de la légalisation de l’euthanasie ou du suicide assisté. Et quelques remarques audacieuses, de celles que l’on n’ose pas dire tout haut, comme celle-ci: non, toutes les infirmières ne sont pas dévouées, certaines peuvent être brusques, incompétentes, sans compassion. Comment peut-on forcer une femme qui ne supporte pas l’évolution de son corps à se regarder dans le miroir pour voir comment elle l’a coiffée… sans ménagement en tirant sur les nœuds? Oui, il y a des soignants formidables, comme l’autre infirmière, le médecin, que l’on ne voit jamais mais réussi à faire organiser la vie du couple à domicile… trop longtemps peut-être, en ne sachant pas arrêter à temps l’aidant épuisé et en hospitalisant malgré tout sa femme. Un film terrible mais très beau, à voir si vous avez le moral…

Le festival Télérama 2013 et ses films…
Ceux que j’ai vus avant le festival et dont je vous ai parlé (pas beaucoup cette année)

Ceux que j’ai vus pendant le festival

Ceux que je ne verrai pas

  • Moonrise Kingdom de Wes Anderson
  • Margin Call de J.C. Chandor
  • Holy Motors de Leos Carax
  • Tabou de Miguel Gomes
  • The Deep Blue Sea de Terence Davies
  • Les adieux à la reine de Benoît Jacquot
  • Elena de Andreï Zviaguintsev

Pas ce soir de Charline Quarré

Couverture de Pas ce soir de Charline Quarré

J’ai reçu ce livre en service de presse de la part des éditions Baudelaire, dans le cadre d’un partenariat avec Hérisson, qui organise à nouveau cette année le défi 1% de la rentrée littéraire.

Le livre : Pas ce soir de Charline Quarré, éditions Baudelaire, 2012, 129 pages, ISBN 978-2-35508-991-6.

L’histoire : de nos jours à Paris. Eugénie, la grosse vingtaine d’années, n’est pas sortie depuis un an. Ce soir, sa mère a réussi à la convaincre de se rendre à une soirée mondaine organisée par Charles, un de ses amis. Une soirée de filles et fils à papa où Eugénie, narratrice du récit, ne trouve pas sa place, alors, elle se remémore son (court) passé, la mort de son frère d’un cancer, un médecin qui lui prescrit un antidépresseur sans accompagnement psychologique, un pédopsy aux curieuses pratiques, des relations complexes à sa mère… et puis, des mensonges dans lesquels elle risque de se noyer avant la fin de la soirée… Mais qu’est-il donc réellement arrivé à Julien, son ex-petit ami? Comment va-t-elle réussir à aller au bout de la soirée?

Mon avis : un texte écrit à la première personne, dans la bouche d’Eugénie, dans un style familier parfois déroutant, en tout cas pour moi, quand je feuillette un livre avant de l’emprunter à la médiathèque, je le rejette en général, il y a beaucoup d’autres choix qui me conviennent mieux. Puisque le livre est arrivé chez moi, je l’ai lu… très vite (une grosse centaine de pages, une grosse heure de lecture), avec de trop nombreuses coquilles, cela devient agaçant, ces livres mal relus par les éditeurs, une proposition relative à la construction étrange vers le début (je n’ai pas noté la page), « ou » pour « où » p. 63, ou encore « par » pour « pas » p. 118 et quelques autres que je n’ai pas notées. Dans ce style familier et condensé, l’auteure réussit à nous transmettre son mal-être et son manque absolu d’estime de soi, la mère envahissante, la dépression après la mort de son frère… et celle, au moins symbolique, de son petit ami. Une critique aussi de la jeunesse dorée, artificielle, superficielle, dépensière.

Un grand merci aux éditions Baudelaire et à Hérisson pour ce livre.

Logo rentrée littéraire 2012

Ce livre entre dans le cadre du défi 1% de la rentrée littéraire organisé à nouveau cette année par Hérisson.