En attendant d’aller à Moncoutant demain (9 novembre 2014), je suis allée au printemps au salon de Nans-sous-Sainte-Anne. Marlie m’avait aussi permis de faire quelques dizaines de photographies à Salins-les-Bains dans le Jura. Pour cette semaine consacrée à la première guerre mondiale, je vous présente aujourd’hui le monument aux morts, qui se trouve un peu à l’écart du centre-ville, vers la gare, au carrefour d’Ornans. Il a été érigé non loin du monument aux morts de 1870-1871, dont je vous parlerai prochainement. Situé à un carrefour où il n’est pas simple de se garer pour les cérémonies ni aux anciens combattants de s’asseoir (si, c’est ce qui est écrit dans le bulletin municipal), en 2011, la mairie lançait une consultation pour le déplacer « sur un autre emplacement – plat – accessible – paisible ». Par délibération du 27 mai 2013, décision était prise de le démolir et d’installer un nouveau monument aux morts (décidément c’est la mode, voir dimanche prochain à Poitiers) dans le parc des Cordeliers en lien avec le nouvel établissement thermal, mais une pétition avait été lancée. En mai 2014, il était toujours à son emplacement d’origine. D’autres villes (revoir Amboise, Niort, ou même le gigantesque monument aux morts de Skikda (Philippeville) déplacé à Toulouse) ont opté pour le déplacement du monument, pas pour sa destruction (sauf quand il y a eu destruction pendant la deuxième guerre mondiale comme à Metz pour le monument aux morts de 1914-1918 et le monument au Poilu libérateur) et remplacement par un monument neuf mieux placé.
Ce carrefour était un lieu tranquille dans les années 1920, si l’on en juge par cette carte postale ancienne.
Il est l’œuvre d’Eugène [Marie Joseph] Bourgouin (Reims, 1880 – Paris, 1924). Il porte les inscriptions « 1914-1918 / Salins / Bracon / à leurs morts / glorieux ». Il se présente sous la forme d’une très haute stèle. Sur l’avant, deux registres se superposent.
En bas, se tiennent deux soldats, tiens, comme à Amboise, mais dans une disposition très différente: ils sont ici à peine détachés du massif de pierre et se tiennent très droites, au garde à vous, en appui sur les longs fusils qu’ils tiennent devant eux.
Sur le registre supérieur se tient une allégorie de la République, très raide, sous les traits d’une Victoire dont les ailes sont juste gravées sur le fond de la pierre. Les bras tendus vers le bas (et non dressés vers le haut comme pour la République du monument aux morts d’Angoulême), elle tient des ses mains deux couronnes en bronze.
Personnellement, je préfère la Victoire de Camille Raynaud à Toulouse, nue et grassouillette, qui avait fait scandale à l’époque…
Pour revenir à Salins, le reste du décor se compose de palmes, traitées ici avec les feuilles et les grappes de fruits (régimes de dattes). Au dos du monument sont portés les noms des morts pour la France de 1914-1918, complétés par des plaques avec les victimes des conflits ultérieurs.
Photographies d’avril 2014