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Le singe de Hartlepool de Wilfrid Lupano et Jérémie Moreau

Couverture de Le singe de Hartlepool de Wilfrid Lupano et Jérémie MoreauUn album qui a reçu le prix des libraires en 2013, recommandé par Frank, le patron de la librairie BD de Poitiers, Bulles d’encre, à Maryse, qui l’a lu et me l’a prêté… Vous aurez donc nos deux avis!

Le livre : Le singe de Hartlepool de Wilfrid Lupano (scénario) et Jérémie Moreau (dessins et couleurs), collection Mirages, éditions Delcourt, 2012, 95 pages, ISBN 978-2-7560-2812-5.

L’histoire : en 1814, en pleines guerres napoléoniennes, au large de l’Angleterre. Alors que le jeune mousse d’un bateau français vient d’être jeté à la mer pour avoir chanté une chanson dans la langue de l’ennemi, le bateau est frappé par la foudre et fait naufrage. Les habitants de Hartlepool, sur la côte, récupèrent un rescapé, habillé d’un uniforme français et portant un tricorne. Est-ce bien un Français? Le père du maire, rescapé gravement blessé des guerres napoléoniennes, vient le confirmer sur la plage. Un médecin de passage, victime d’une avarie de diligence, a beaucoup plus de doutes en soignant les personnes mordues par le prisonnier, mais il ne l’a pas encore vu. Pendant ce temps, le jeune mousse a aussi survécu et joue avec les enfants du village et le jeune Charles, le fils du médecin. Le chimpanzé, mascotte du bord, est jugé et condamné à mort comme espion français…

Mon avis: inspiré d’une légende qui a probablement sa part de réalité, et qui s’ancre dans la vieille histoire du meurtre du bouc émissaire (comme l’affaire de Hautefaye, dont je vous ai parlé l’autre jour). Un village reculé, isolé au bord de la mer, avec des habitants ignorants, dont la haine du Français est entretenue par un vétéran qui a survécu aux guerres napoléoniennes mais est revenu amputé des deux jambes… A part le singe, ce sera la seule victime de cette affaire, victime de lui même, puisqu’il se blesse mortellement en tirant un coup de canon. Avec le port de l’uniforme français par le singe, cet accident est le fait déclencheur de l’acte de vengeance. Le médecin humaniste présent par hasard (le père de Charles Darwin) ne peut rien pour éviter la pendaison du prisonnier, mais il ne fait pas non plus un grand effort pour essayer de lui rendre visite avant son exécution. Côté bande dessinée, les visages sont simplifiés mais rendent bien les expressions des protagonistes. L’ambiance est souvent sombre, la tempête, la pluie, l’intérieur de l’auberge. Un album à découvrir!

L’avis de Maryse: Cette BD raconte une histoire basée sur un fait réel, c’est en fait une tragédie qui met en scène la noirceur, la méchanceté, la bêtise (et c’est un euphémisme) de l’âme humaine. Un malheureux singe habillé en costume de marin français va être pendu après avoir été capturé par les gens du village tout près duquel a échoué le bateau où il se trouvait. Il devient un bouc émissaire et un tribunal se réunit sur la place du village pour le juger en tant que français. Rasé pour être plus présentable, il subit alors « une parodie de justice ». Les personnages, les français du bateau et les anglais du village, sont caricaturés comme des êtres stupides et ignorants et le dessin souligne ces traits de caractère. Les visages sont hideux et les couleurs où dominent les bruns, les noirs et les gris alourdissent l’atmosphère. C’est pesant! Les enfants aussi ne sont pas ménagés, ils ressemblent à leurs parents. Et à la fin de la BD… mais, on ne raconte pas la fin, subsiste un espoir…
Personnellement l’histoire m’a laissé une impression de malaise et pourtant j’ai aimé la manière dont elle était écrite et dessinée. Le réalisme avec lequel elle est racontée m’a glacée et c’est en même temps ce qui en fait l’intérêt.

Pour aller plus loin: voir les blogs de Wilfrid Lupano et de Jérémie Moreau.

Logo top BD des bloggueursCette BD sera soumise pour le classement du TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible. Mes chroniques BD sont regroupées dans la catégorie pour les BD et par auteur sur la page BD dans ma bibliothèque.

L’affaire Raphaël de Iain Pears

Logo God save the livreCouverture de L'affaire Raphaël de Iain PearsLogo de pioché en bibliothèqueUn livre trouvé au rayon large vision de la médiathèque.

Le livre : L’affaire Raphaël de Iain Pears, traduit de l’anglais par Georges-Michel Sarotte, éditions Belfond, 2000 [édition en anglais en 1990], 300 pages, ISBN 9782714436719 (lu en large vision aux éditions Feryane).

L’histoire : à Rome à la fin des années 1980. Taddeo Bottando et Flavia di Stephano sont les piliers de la brigade de répression du vol des oeuvres d’art. Un authentique Raphaël serait camouflé sous une toile de Carlo Mantini: au 17e siècle, un riche anglais l’aurait fait recouvrir pour l’importer depuis Rome sans payer de taxe, mais il est mort peu après, sans avoir pu récupérer le tableau… Du moins est-ce la théorie de Jonathan Argyll, qui réalise une thèse sur Mantini. Voici nos deux policiers dans une petite église romaine, à la recherche du tableau… mais il a disparu, acheté peu auparavant par un marchand d’art anglais. Il réapparaît à Rome, est retauré, étudié, vendu aux enchères et racheté (fort cher) par le gouvernement italien. Mais ce tableau est-il vraiment un Raphaël? Poursuivant ses travaux, Argyll doute… les policiers enquêtent, l’affaire rebondit dans une banque suisse après l’ouverture d’un coffre appartenant à un faussaire récemment mort à Paris…

Mon avis : j’ai bien aimé ce polar agréable à lire, plein de rebondissements jusqu’à la dernière page. Pas le polar du siècle, pas très noir, mais une plongée dans le monde de l’art, des restaurateurs, des faussaires, plutôt bien documentée. Un petit bémol, peut-être dû en partie au traducteur, dans le chapitre 6 (page 131 de l’édition en large vision): « le datage à la fibre de carbone de la toile et de la peinture -effectué grâce à un minuscule fragment prélevé sur le côté, puis pulvérisé et imprégné d’une dose de radioactivité- avait révélé que le tableau n’avait as moins de trois cent cinquante ans ». Cela montre une grande méconnaissance des techniques de datation au radiocarbone… La technique repose sur le fait que lorsqu’un organisme meurt, il a une certaine dose de carbone 12 et 14. Au fil du temps, les atomes de carbone 14 (radiocarbone, instable) se transforment en atomes de carbone 12 (stable) à une vitesse constante (mais mal calculée lors de l’élaboration de la méthode). La technique classique compte sur une assez longue période, dans un caisson en plomb (à l’abri du rayonnement cosmique), sur une certaine durée, le rayonnement émis par la désintégration du carbone 14 en carbone 12. Elle nécessite un échantillon assez gros de carbone, que l’on trouve dans la matière organique, donc dans la toile, pas dans les pigments minéraux des tableaux… La technique à l’accélérateur de particules (AMS/SMA), pas encore de routine lors de la rédaction du livre en 1990, nécessite un échantillon beaucoup plus petit. Après traitement et purification, il est introduit dans un accélérateur de particules qui mesure à la sortie le nombre d’atomes de carbone 12, 13 et 14 (de poids atomiques différents, ils ne sortent pas au même endroit de la boucle de l’accélérateur). A aucun moment on n’introduit de radioactivité dans le processus! Dans tous les cas, il y a une marge d’erreur liée à la mesure (de plusieurs dizaines à plusieurs centaines d’années), mais aussi à la préparation de l’échantillon. Pour les périodes plus anciennes, la mesure doit aussi être corrigée (« calibrée » suivant des courbes établies avec d’autres méthodes de datation) car l’hypothèse de base de la méthode repose sur une dose constante de carbone 12, 13 et 14 dans l’atmosphère à chaque instant, ce qui est faux (en fonction des variations des rayonnements cosmiques), même avant les essais nucléaires en plein air et la multiplication des centrales nucléaires (accidentées ou non) qui libèrent beaucoup de carbone 14 dans l’air.

 

Logo God save the livre Ce livre entre dans le défi God save the livre, saison 4, organisé par Antoni / passion livres. Il s’agit de lire un ou plusieurs livres anglais d’ici février 2015 et atteindre l’une de ces catégories : « Duty Harry » (1 livre lu), « Prince Charles » (5 livres), « Prince William » (10 livres), « Lady Di » (15 livres), « The Beatles » (20 livres et plus), « Queen Mom » (au moins un livre en VO)…

 

Funérailles en bleu de Anne Perry

Logo God save the livreCouverture de Funérailles en bleu de Anne PerryAprès Bedford Square et La disparue de noël, j’ai choisi au hasard à la médiathèque un autre titre de Anne Perry…

Le livre : Funérailles en bleu de Anne Perry, traduit de l’anglais par Alexis Champon, collection grands détectives n° 3640, éditions 10/18, 2004, 379 pages, ISBN 978-2264038180.

L’histoire : à Londres en 1861. La modèle d’un peintre et Elissa Beck, la femme d’un chirurgien, sont retrouvées la nuque brisée dans l’atelier du peintre. Ester, la femme de Monk, commissaire retiré de la police qui qui agit désormais à titre privé, travaille justement pour ce médecin à l’hôpital, elle ne peut pas croire en la culpabilité du mari. Et pourtant, tout semble le désigner, sa femme état tombée dans le jeu pathologique, l’avait amené au bord de la ruine… Et si la clef de l’énigme se trouvait à Vienne, en Autriche, où 13 ans auparavant, Elissa (encore von Leibnitz) et Kristian Beck avaient été les piliers d’un groupe d’insurgés lors de la révolution de 1848? Monk part mener l’enquête sur place tandis que le procès s’ouvre à Londres…

Mon avis : la partie londonienne est pleine d’une ambiance très… londonienne, froid, humidité et brouillard. La partie viennoise nous plonge à la fois dans les valses de Strauss et la tentative de révolution de 1848 sur fond d’antisémitisme latent (le quartier juif, la mort tragique d’une révolutionnaire juive, le choix de certaines familles, depuis plusieurs générations, de changer de religion et de nom…). Le dénouement de l’histoire est surprenant, mais ce que j’aime chez Anne Perry, c’est l’ambiance générale…

Logo God save the livre Ce livre entre dans le défi God save the livre, saison 3, organisé par Antoni / passion livres. Il s’agit de lire un ou plusieurs livres anglais d’ici fin février 2014 et atteindre l’une de ces catégories : « Duty Harry » (1 livre lu), « Prince Charles » (5 livres), « Prince William » (10 livres), « Lady Di » (15 livres), « The Beatles » (20 livres et plus), « Queen Mom » (au moins un livre en VO)…

Sans laisser d’adresse de Harlan Coben

pioche-en-bib.jpgCouverture de Sans laisser d'adresse de Harlan CobenAprès Peur noire et Sous haute tension, j’ai emprunté ce livre à la médiathèque. J’avais lu une critique il y a quelques semaines chez Antoni / passion livres, qui organise le défi God save the livre.

Le livre : Sans laisser d’adresse, de Harlan Coben, traduit de l’anglais (États-Unis) par Roxane Azimi, éditions Belfond Noir, 352 pages, 2010, ISBN 9782714442994.

L’histoire : de nos jours aux États-Unis (surtout à New-York), à Paris et à Londres. Alors que sa copine est en train de le larguer, Harlan Coben est appelé à l’aide à Paris par Terese Collins, une ex qu’il n’a pas vue depuis une dizaine d’années. Celle-ci, ancienne journaliste vedette, vient elle-même d’y être appelée de toute urgence par son ex-mari, également journaliste, mais il ne se trouvait pas au rendez-vous… Et pour cause, il vient d’être assassiné, et sur le lieu du crime, la police retrouve du sang de leur fille. Comment est-ce possible, alors que celle-ci est morte à l’âge de sept ans, il y a dix ans, dans un terrible accident de la route alors que sa mère, un peu ivre, allait la déposer chez une amie pour faire un remplacement au journal télévisé? Sur quoi enquêtait-il pour se faire assassiné?

Mon avis : j’ai préféré cet opus à Sous haute tension. L’intrigue est menée à un train d’enfer, sur fond de terrorisme mais autour d’un sujet qui est un vrai problème d’éthique: que deviennent les embryons surnuméraires des assistances médicales à la procréation (fécondations in vitro)? Harlan Coben imagine ici une récupération (une « adoption ») des embryons par une association « sauvons les anges » dans un but criminel, mais quand il n’y a plus de projet parental, quel est l’avenir de ces embryons, congelés par milliers? Doivent-ils être détruits? Donnés à d’autres couples? Utilisés pour la recherche sur les cellules souches?

Miss Seeton à la barre de Hampton Charles

Couverture de Miss Seeton à la barre de Hampton CharlesUn livre que m’a passé Dalinele (avec quelques autres, accompagnés de ces ATC).

Le livre : Miss Seeton à la barre de Hampton Charles (pseudonyme pour cette série de Roy Peter Martin, qui a aussi pris parfois le pseudo de James Melville), traduit de l’anglais par Katia Holmes, collection Grands détectives, n° 3104, éditions 10/18, 1999, 223 pages, ISBN 978-2264029492.

L’histoire : en juillet 1972 à Londres puis sur un bateau de croisière en Méditerranée (départ de Venise, direction la Grèce). En entrant voir une exposition à la Royal Academy of Art, Miss Seeton, professeur de dessin à la retraite, tombe littéralement sur sir Wormelow et bientôt Ferencz Szabo, un riche antiquaire qui vient de dénoncer la vente frauduleuse d’un faux buste antique. Tout ce petit monde, le faussaire, le professeur d’histoire de l’art qui a permis la vente, l’antiquaire, Miss Seeton et quelques amis vont se retrouver sur un bateau pour une riche croisière entrecoupée de savantes conférences. Dès l’embarquement à Venise, Ferencz Szabo est victime d’un « accident », il a été poussé dans un canal mais s’en est sorti sans grand mal grâce à Miss Seeton qui passait pas loin…

Mon avis : j’ai lu pas mal de séries proposées par Grands détectives, mais je découvre Miss Seeton avec ce titre (trois auteurs se sont succédé pour écrire ses aventures : Heron Carvic puis Hampton Charles/James Melville/Roy Peter Martin et enfin Hamilton Crane/Sarah J. Mason). Un polar gentillet, pas trop de crimes (quelques tentatives avortées, un meurtre), une enquête genre « chambre jaune », tous les passagers du bateau sont suspects.

Logo God save the livreCe livre entre dans le défi God save the livre, saison 3, organisé par Antoni / passion livres. Il s’agit de lire un ou plusieurs livres anglais d’ici fin février 2014 et atteindre l’une de ces catégories : « Duty Harry » (1 livre lu), « Prince Charles » (5 livres), « Prince William » (10 livres), « Lady Di » (15 livres), « The Beatles » (20 livres et plus), « Queen Mom » (au moins un livre en VO)…

Plaintes de Ian Rankin

Couverture de Plaintes de Ian Rankin

pioche-en-bib.jpgUn livre trouvé à la médiathèque parmi les nouvelles acquisitions.

Le livre : Plaintes de Ian Rankin, traduit de l’anglais (Écosse) par Philippe Loubat-Delranc, éditions du Masque, 2012, 475 pages, ISBN 9782702435090.

L’histoire : du 6 au 24 février 2009 à Édimbourg en Écosse. Malcom Fox, ancien alcoolique et divorcé, est bœuf-carotte, inspecteur au service des plaintes. Il vient de boucler une enquête contre Glen Heaton, un ripoux qui vendait des informations aux truands. Mais alors qu’il allait rentrer chez lui, une nouvelle enquête se profile, il est chargé d’éclaircir le cas de Jamie Breck, qui vient de s’inscrire avec sa carte bleue sur un site d’échange de photos pédophiles. Parallèlement, le petit ami de sa sœur, qui la cogne régulièrement (œil au beurre noir la semaine d’avant, bras cassé depuis samedi) est retrouvé assassiné. Coïncidence, Jamie Breck est l’un des flics chargé de l’enquête, que Fox entend bien suivre aussi, quitte à être en conflit d’intérêts…

Mon avis : un gros pavé, mais une fois commencé, il m’a été difficile de le lâcher. Cela faisait des années que je n’avais pas lu cet auteur (avec un autre héros récurrent, Rebus). Il prend le temps de poser chaque personnage et l’ambiance d’Édimbourg, la crise du bâtiment, les lieux de sortie nocturne (enfin, un casino, quelques bars et un sauna). Cela fait du bien de ne pas se perdre entre trop d’histoires entremêlées et trop de personnages… un polar sans trop de sang non plus, juste un mort et un disparu.

Logo God save the livreCe livre entre dans le défi God save the livre, saison 3, organisé par Antoni / passion livres. Il s’agit de lire un ou plusieurs livres anglais d’ici fin février 2014 et atteindre l’une de ces catégories : « Duty Harry » (1 livre lu), « Prince Charles » (5 livres), « Prince William » (10 livres), « Lady Di »(15 livres), « The Beatles » (20 livres et plus), « Queen Mom » (au moins un livre en VO)…

Logo rentrée littéraire 2012Ce livre entre dans le cadre du défi 1% de la rentrée littéraire organisé à nouveau cette année par Hérisson.

La disparue de noël de Anne Perry

Logo God save the livreCouverture de la disparue de Noël de Anne PerryUn livre trouvé à la brocante Emmaüs du printemps 2013. De la même auteure, je vous ai aussi parlé de Funérailles en bleu et de Bedford Square.

Le livre : La disparue de noël de Anne Perry, traduit de l’anglais par Éric Moreau, collection grands détectives, éditions 10/18, 2005, 128 pages, ISBN 978-2264042545.

L’histoire : dans la campagne anglaise, en décembre 1852 (ou 1853?). Le beau monde londonien est réuni pour une semaine chez Sir Omegus Jones. Parmi les invités, lady Vespasia, qui était à Rome lors de la révolte de 1848, et une jeune veuve, Gwendolen Kilmuir, dont le mari est mort il y a quelques mois dans un accident de cheval. Elle semble consolée et a des vues sur le jeune Bertie. Mais au dîner, Isobel Alvie lance une pique contre la jeune veuve; le lendemain, celle-ci est retrouvée noyée dans le lac. Suicide, assurément. Elle a laissé une lettre cachetée pour sa mère, qui vit en Écosse. L’assemblée se réunit pour une sorte de « procès » expiatoire, Isobel est condamnée à aller porter la lettre au nord de l’Écosse, en dépit du mauvais temps hivernal, sous peine d’être bannie de la société. Lady Vespasia décide de l’accompagner… Arriveront-elles à convaincre la mère de revenir avec elles?

Mon avis : cela faisait longtemps que je n’avais pas lu de livre de Anne Perry (Bedford Square à mon retour de Londres il y a deux ans). Elle nous trace ici le portrait de la bonne société victorienne qui a si peu d’activités qu’elle finit par nourrir des jalousies, qui pointe malgré la « bonne éducation » et l’étiquette. La description du voyage vers l’Écosse, en train puis à cheval et en barque, nous transmet le froid de la tempête de neige. Bon, ce n’est pas, je trouve, le meilleur livre d’Anne Perry, mais la lecture n’en est pas désagréable et rapide (une grosse centaine de pages).

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God save the livre

Logo God save the livreAntoni / passion livres nous propose de recommencer en 2013 son défi God save the livre. Il s’agit de lire un ou plusieurs livres anglais d’ici fin février 2014 et atteindre l’une de ces catégories : « Duty Harry » (1 livre lu), « Prince Charles » (5 livres), « Prince William » (10 livres), « Lady Di » (15 livres), « The Beatles » (20 livres et plus), « Queen Mom » (au moins un livre en VO)… Celles et ceux qui sont intéressés peuvent aller s’inscrire chez Antoni / passion livres, il y a un récapitulatif chaque mois…

Version 2014

Duty Harry: atteinte

L’affaire Raphaël de Iain Pears

Catégorie Prince Charles : atteinte

L’arbousier de Ruth Rendell

Expo 58 de Jonathan Coe

Ni chaud ni froid, de Minette Walters

Relation fortuite, de Charles Chadwick

En route pour la catégorie Prince William

Le complexe d’Eden Bellwether, de Benjamin Wood

L’hôtel hanté, de W. Wilkie Collins

Le cercle littéraire des amateurs de patates de Mary Ann Shaffer et Annie Barrows

Version 2013

Duty Harry: atteinte

La disparue de noël de Anne Perry

Catégorie Prince Charles: atteinte

Un homme de glace de Iain Banks

Sa Majesté des mouches de William Golding

Plaintes de Ian Rankin

Miss Seeton à la barre de Hampton Charles

En route pour la catégorie Prince William

Le rêve le plus doux de Doris Lessing

Funérailles en bleu de Anne Perry

Version 2012

Duty Harry: atteinte

So shocking! de Alan Bennett

Catégorie Prince Charles : atteinte

Un homme de tempérament de David Lodge

Exocet de Jack Higgins

La resquilleuse de Mary Wesley

Absolution par le meurtre (Les enquêtes de Soeur Fidelma) de Peter Tremayne

En route pour la catégorie Prince William

Nuage de cendre de Dominic Cooper

Tous les conspirateurs de Christopher Isherwood

La nuit du naufrage de Graham Hurley

Pourquoi être heureux quand on peut être normal? de Jeanette Winterson

Version 2011

Duty Harry: atteinte

La Reine des lectrices de Alan Bennett

Catégorie Prince Charles : atteinte

Voir Venise et mourir à Varanasi de Geoff Dyer

La pissotière, de Warwick Collins

Bedford Square de Anne Perry

Histoires policières de Charles Dickens

 

En route pour la catégorie Prince William

La chambre de Jacob de Virginia Woolf

La vie en sourdine de David Lodge

Pourquoi être heureux quand on peut être normal? de Jeanette Winterson

Couverture de Pourquoi être heureux quand on peut être normal? de Jeanette Winterson

Un livre lu chez mon père

Le livre : Pourquoi être heureux quand on peut être normal? de Jeanette Winterson, traduit de l’anglais par Céline Leroy, éditions de l’Olivier, 2012, 272 pages, ISBN 9782879298702.

L’histoire : à Accrington, dans le nord de l’Angleterre, de 1960 à nos jours. Jeanette Winterson a été adoptée. Sa mère adoptive, « Mrs Winterson », est une femme obnubilée par sa religion (chrétienne version épiscopalienne), refuse de coucher dans le même lit que son mari, complètement dépassé et soumis. Ainsi, la mère lui ordonne régulièrement de battre sa fille pour des raisons futiles. Au rayon des nombreux interdits, la lecture, pourtant, Jeanette réussi à aller à la bibliothèque et à acheter quelques livres de poche en faisant des petits boulots avant et après l’école… Quand sa mère découvre ces livres, elle les détruit et les brûle, mais l’apogée est atteinte quand, adolescente, Jeanette tombe amoureuse d’une fille… Après son départ de cette maison que l’on ne peut appeler familiale (elle est d’abord recueillie par une de ses professeurs puis entre à Oxford grâce à sa seule audace), arrivera-t-elle à se reconstruire, à retrouver sa mère biologique?

Mon avis : la mère adoptive est dépersonnalisée, sous la forme de « Mrs Winterson », sans prénom… Fanatique religieuse d’un groupuscule chrétien, elle soumet sa fille adoptive à des sévices que ne renieraient pas les Talibans: interdiction de la lecture, autodafé des rares livres de poche que la fillette avait réussi à acheter et à cacher sous son matelas, séance d’exorcisme hallucinante pour la « guérir » de ses penchants pervers (adolescente, elle a eu le malheur de tomber amoureuse d’une camarade de classe). Et pourtant, Jeanette Winterson semble estimer que son enfance lui a permis de se forger son avenir, appris très tôt à se débrouiller toute seule (combien a-t-elle passé de nuits dehors, punie et interdite de rentrer à la maison?), la professeure qui l’a recueillie alors qu’elle avait élue domicile dans une épave l’a aidée à entrer à Oxford, même si au final, elle y est entrée non par concours mais pour une expérimentation sur l’intégration de jeunes défavorisés (ça rappelle l’expérience récente de Science Po Paris). La deuxième partie du livre, avec la dépression et la recherche de la mère biologique, est plus classique. Un livre à découvrir…

Pour rebondir sur le thème de l’adoption, sur mon blog, voir:

Couleur de peau miel, de Jung, tome 1 et tome 2, et l’adaptation au cinéma.

Peine perdue de Catherine Doherty

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La nuit du naufrage de Graham Hurley

Couverture de La nuit du naufrage de Graham Hurley

Un livre acheté d’occasion, un auteur déjà lu il y a quelques années, avant l’ouverture du blog…

Le livre : La nuit du naufrage de Graham Hurley, traduit de l’anglais par Philippe Rouard, collection Folio Policier, éditions Gallimard, 2007, 532 pages, ISBN 9782070339273.

L’histoire : dans le prologue, en 1982, aux larges des îles Malouines, l’Accolade, une frégate anglaise, est coulée par un missile tiré par les Argentins, 19 morts, plus un mystérieux disparu (tombé à la mer?) une dizaine de jours plus tôt. Juin 2002, à Portsmouth. Joe Faraday a désormais intégré la section des crimes graves de la police. Son fils sourd-muet le voit peu, mais a l’occasion de montrer ses photographies à une ancienne amie de sa défunte mère, elle aussi photographe. Sean Coughlin, gardien de prison, est retrouvé assassiné dans son appartement, l’enquête montre que personne ne l’aimait… sauf Pritchard, son amant, qui l’a vu le soir de sa mort dans son bar-hôtel, qu’il a fui en voyant arriver trois anciens marins venus à une réunion d’anciens de l’Accolade… Parallèlement, un petit voyou de douze ans sème la pagaille à coup de racket et de poings, une flic est victime d’un collègue, une course-poursuite manque se terminer très mal…

Mon avis : après Exocet de Jack Higgins, voici la guerre des Malouines de retour pour cette nouvelle lecture dans le cadre du défi God save the livre organisé par Antoni / passion livres. Enfin, pas tout à fait la guerre des Malouines ici au sens propre, mais les relations de la grande muette qui même vingt ans plus tard semble protéger un marin qui pourtant ne semble pas avoir été exemplaire… J’ai beaucoup aimé les parties sur la relation entre le père Joe Faraday et le fils sourd, J.J., leur rapport à la nature (et aux oiseaux), les souvenirs de la femme/mère via ses photographies. Pour l’intrigue policière, il faut parfois se concentrer, avec tous les changements de point de vue (et d’histoire) d’un paragraphe à l’autre, on saute de l’enquête principale aux relations entre flics ou à la poursuite du jeune délinquant… avec des personnages appelés tantôt par leur prénom, tantôt par leur nom, pour bien suivre au début, une « liste des personnages », un peu comme au théâtre, aurait été utile par moment…

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