Archives par étiquette : ADN

Morphine de Juliette Fournier

pioche-en-bib.jpgLogo BD for Womencouverture de Morphine de Juliette FournierUne bande dessinée trouvée parmi une sélection de nouvelles acquisitions de la médiathèque.

Le livre : Morphine de Juliette Fournier (scénario, dessins et couleur), collection Atmosphères, éditions Emmanuel Proust, 2012, 128 pages, ISBN 9782848103839.

L’histoire : dans un monde intemporel. Morphine, une fillette, chasse des « Chimères » pour le Professeur Hidestone, lui-même fabricant de ces créatures dans le cadre d’un agrément d’une curieuse société qui fournit la matière de base (un ADN pur) et hiérarchise ces créatures. Cette fois, accompagnée d’une chimère plus ou moins en forme de loup, elle est chargée de capturer une chimère supérieure, un « Grand Sphynx », dans une ville fantôme. Quand elle arrive, d’autres « chasseurs » sont sur le coup…

Mon avis : un album très coloré, avec des personnages aux visages simplifiés et aux grands yeux, façon Manga. Mais je n’ai pas vraiment adhéré à l’histoire, même si en arrière plan se trouve la question des manipulations génétiques et des contrôles qui peuvent être faits sur cette recherche, ici par la société qui contrôle la matière de base, édicte les règles et éventuellement les sanctions.

Pour aller plus loin: le blog de Juliette Fournier.

Logo du top BD des blogueurs 2013 Cette BD sera soumise pour le classement du TOP BD des blogueurs organisé par Yaneck / Les chroniques de l’invisible. Mes chroniques BD sont regroupées dans la catégorie pour les BD et par auteur sur la page BD dans ma bibliothèque.

Sans laisser d’adresse de Harlan Coben

pioche-en-bib.jpgCouverture de Sans laisser d'adresse de Harlan CobenAprès Peur noire et Sous haute tension, j’ai emprunté ce livre à la médiathèque. J’avais lu une critique il y a quelques semaines chez Antoni / passion livres, qui organise le défi God save the livre.

Le livre : Sans laisser d’adresse, de Harlan Coben, traduit de l’anglais (États-Unis) par Roxane Azimi, éditions Belfond Noir, 352 pages, 2010, ISBN 9782714442994.

L’histoire : de nos jours aux États-Unis (surtout à New-York), à Paris et à Londres. Alors que sa copine est en train de le larguer, Harlan Coben est appelé à l’aide à Paris par Terese Collins, une ex qu’il n’a pas vue depuis une dizaine d’années. Celle-ci, ancienne journaliste vedette, vient elle-même d’y être appelée de toute urgence par son ex-mari, également journaliste, mais il ne se trouvait pas au rendez-vous… Et pour cause, il vient d’être assassiné, et sur le lieu du crime, la police retrouve du sang de leur fille. Comment est-ce possible, alors que celle-ci est morte à l’âge de sept ans, il y a dix ans, dans un terrible accident de la route alors que sa mère, un peu ivre, allait la déposer chez une amie pour faire un remplacement au journal télévisé? Sur quoi enquêtait-il pour se faire assassiné?

Mon avis : j’ai préféré cet opus à Sous haute tension. L’intrigue est menée à un train d’enfer, sur fond de terrorisme mais autour d’un sujet qui est un vrai problème d’éthique: que deviennent les embryons surnuméraires des assistances médicales à la procréation (fécondations in vitro)? Harlan Coben imagine ici une récupération (une « adoption ») des embryons par une association « sauvons les anges » dans un but criminel, mais quand il n’y a plus de projet parental, quel est l’avenir de ces embryons, congelés par milliers? Doivent-ils être détruits? Donnés à d’autres couples? Utilisés pour la recherche sur les cellules souches?

La forêt des Mânes de Jean-Christophe Grangé

Couverture de La forêt des mânes de Grangé Logo du challenge du un pour cent rentrée littéraire 2009 pioche-en-bib.jpg Voilà quelques semaines que je ne vous ai pas parlé de livres lus dans le cadre du challenge du 1 % rentrée littéraire 2009, organisé par la Tourneuse de page, et qui prévoit de lire et chroniquer d’ici juillet 2010 au moins 7 livres. Mais que voulez-vous, pour les nouveautés, il y a une longue queue électronique à la médiathèque. Celui-ci est le dernier que j’ai lu dans le cadre de ce défi, ce qui me fait dix livres de la rentrée littéraire 2009 lus cette année… en attendant la rentrée littéraire 2010 en septembre.

Le livre : La forêt des Mânes, de Jean-Christophe Grangé, éditions Albin Michel, 508 pages, 2009, ISBN 978-2226194008.

L’histoire : aujourd’hui, à Paris et au Nicaragua, au Guatemala et en Argentine. Jeanne Korowa, juge d’instruction, enquête à Paris sur une série de meurtres particulièrement sauvages. Trois femmes ont été sauvagement assassinées, démembrées. puis le meurtrier s’est livré au cannibalisme avant de préparer des mises en scène macabres. Quel lien y a-t-il entre ces femmes? L’une, généticienne, semblait avoir reçu récemment un étrange échantillon qui pourrait être à l’origine de son meurtre. Parallèlement, elle vit mal sa rupture avec François Taine, un enquêteur. Elle fait poser illégalement un micro chez le psy de celui-ci, Antoine Féraud, et tombe sur une séquence étrange où un père révèle les pulsions sanguinaires de son fils autiste et son passage à l’acte.

Mon avis : j’ai beaucoup aimé l’intrigue du thriller, l’enquête menée tambour battant avec en toile de fond l’autisme, les enlèvements d’enfants en Amérique du Sud dans les années 1960. Mais j’ai été agacée par le parti pris sur l’homme de Néandertal… Avait-il 48 chromosomes, comme nos cousins chimpanzés, ou 46, comme nous, le débat existe certes, mais ne pourra pas être vraiment résolu… car une de nos paires correspond à la fusion de deux paires de chromosomes de nos cousins, ce qui fait que globalement, il n’y a pas de grandes différences, tous les gènes sont présents, pas forcément au même endroit (c’est le même principe que dans les translocations, voir Valentin Apac, association de porteurs d’anomalies chromosomiques pour plus d’informations). Les chromosomes ne sont visibles qu’à une certaine phase de multiplication, impossible à avoir donc à voir chez Néandertal, pour lequel on ne peut étudier que le matériel génétique total… qu’il soit porté par 23 ou 24 paires de chromosomes n’a pas grande importance. Sauf au moment de la reproduction, puisque si le nombre de chromosomes est différent, ils vont avoir du mal à s’apparier, se rassembler par paires identiques pour former l’œuf. Sur Néandertal, si vous passez en Poitou-Charentes cet été, vous pouvez faire un petit détour au Paléosite de Saint-Césaire, en Charente-Maritime, entre Saintes (en Charente-Maritime) et Cognac (en Charente), entièrement consacré à Néandertal.

La cité des jarres de Arnaldur Indridason (et neurofibromatose)

Couverture de la cité des jarres d'Indridason Après avoir lu La voix, j’ai eu envie de lire les autres livres de cette série.

Le livre
: La cité des jarres, de Arnaldur Indridason, collection une enquête du commissaire Erlendur Sveinsson, collection Points policier, P 1494, 2006, 328 pages, ISBN 978-2-7578.0023.2. Traduit de l’Islandais par Éric Boury. Clé de verre du roman noir scandinave, prix de la critique en 2006, prix cœur noir.

L’histoire : un cadavre est retrouvé assassiné d’un violent coup de lourd cendrier à la tête dans un appartement en sous-sol de Reykjavik. Un mot mystérieux a été déposé à côté du corps. Très vite, l’inspecteur Erlendur Sveinsson découvre qu’il avait été soupçonné de viol il y a fort longtemps. Parallèlement, l’inspecteur recueille chez lui sa fille, qu’il n’avait pas vu depuis longtemps, sa femme lui ayant refusé tout droit de visite après son divorce. Sa fille est enceinte et tente de se sevrer de la drogue.

Mon avis
: un roman noir, où il est aussi question d’une question éthique importante, la constitution d’une base de donnée génétique en Islande, croisée avec un fichier généalogique… Vous y découvrirez la neurofibromatose, une maladie génétique rare. Je suis allée vérifier dans mes documents, en fait, il existe trois formes de cette maladie. Le type 1 n’est pas si rare que ça, car elle touche quand même 1 personne sur 3.000 à 4.000 (une maladie est rare si elle touche moins d’une personne sur 2.000 pour l’OMS et l’Union européenne, voir sur le site de l’alliance maladies rares ce qui concerne les maladies rares et les maladies orphelines, ce qui représente en France toute maladie qui touche moins de 30.000 personnes*). La neurofibromatose de type 2 est beaucoup plus rare et touche une personne sur 50.000. La maladie décrite dans le livre, qui est associée à des tâches café au lait sur la peau, est la neurofibromatose de type 6. Il existe plusieurs associations pour cette maladie, si vous êtes concerné, n’hésitez pas à contacter ou aider la fédération des maladies orphelines / FMO, qui soutient plusieurs projets de recherche sur cette maladie. Pas de jolis paysages islandais ni de jeyser, seulement le côté sombre du pays, mais ce livre m’a bien plu, je vais lire le suivant très vite.

* par exemple, le diabète insipide central, dont je suis atteinte, est une maladie rare mais pas une maladie orpheline puisque nous disposons d’un traitement par une hormone antidiurétique de synthèse. Vous trouverez des informations sérieuses sur le site de la fondation pour le diabète insipide, en anglais avec une traduction partielle en français, que j’ai réalisée et qui a été validée par le Pr Legros, endocrinologue hospitalier à Liège. Il existe une association française,dont le site ne bénéficie pas du HonCod, avec des informations non validées par le corps médical et parfois erronées.

Les livres de la série que j’ai lus :

Ecole de l’ADN, origami

Ovule et six spermatozoïdes en origami

Pour faire suite au message d’hier, voici une interprétation très personnelle de l’un des exercices réalisés dans le cadre de l’école de l’ADN de Poitiers. Voici d’abord l’illustration, le modèle etc., puis, en fin d’article, l’explication.

Les modèles
: Ovum et Sperm (ovule et spermatozoïdes), tirés d’un livre acheté à Londres en octobre dernier, Pornogami, a guide to the ancient art of paper-folding for adults par Master Sugoi, aux éditions Green Candy Press (ISBN-10 : 1-931160-28-7 ; ISBN-13 : 973-1-931160-28-5).

Les matériaux : du papier, en fait des publicités différentes pour symboliser le brassage chromosomique pendant le crossing-over notamment.

La réalisation : en suivant les modèles. En fait, l’ovule ressemble à notre bonne vieille bombe à eau. Beaucoup plus rapide à plier pour les spermatozoïdes, heureusement que c’est le père qui est porteur de l’anomalie dans cet exercice.

Petit rappel : de mercredi à vendredi, j’ai participé à une session spéciale de l’école de l’ADN de Poitiers, montée spécialement pour cinq membres de Valentin APAC, Association des Porteurs d’Anomalies Chromosomiques et une de Génération22, association de personnes atteintes de micro-délétion 22q11, syndrome de DiGeorge, syndrome VCF et leur famille.

Le sujet illustré : dans notre exercice, il s’agissait d’établir les conséquences (théoriques, sans tenir compte d’éventuelles  » corrections  » de la nature, qui pourraient éliminer des gamètes anormales) pour la descendance d’un couple. La mère a un caryotype normal, 46, XX. Le père n’a aucun problème, va très bien, mais est porteur d’une translocation robertsonienne équilibrée entre ses chromosomes 13 et 14, son caryotype est 45, XY, t(13q14q). Ceci veut dire qu’il présente un chromosome 13 et un 14 qui ont perdu leurs bras courts (sans importance car la même information génétique se trouve sur les bras courts des chromosomes 13, 14, 15, 21 et 22) et ont donc fusionné. Dans notre exercice, nous avions les caryotypes et devions trouver les différents types de spermatozoïdes avec les répartitions possibles des chromosomes 13 et 14.
Pour une meilleure lecture sur la photo, j’ai choisi de colorier les chromosomes 13 en rouge et 14 en vert, comme s’ils avaient été  » peints  » par multi-FISH. Les six spermatozoïdes reflètent les 6 combinaisons possibles.
Ce qui donne pour l’enfant (fille ou garçon) une chance sur six d’avoir un caryotype normal, un risque sur six d’être porteur de la même translocation robertsonienne équilibrée que son père, et quatre risques sur six d’avoir un caryotype déséquilibré, soit létal (mortel) in utero, donnant une fausse couche spontanée dans un cas sur deux (1/6 du total = monosomie 13 ; 1/6 du total = monosomie 14 ; 1/6 du total = trisomie 14). Pour le dernier sixième, il sera porteur d’une trisomie 13, parfois viable mais avec un lourd polyhandicap. Finalement, je trouve que ma petite mise en scène est au moins aussi claire que les schémas de l’exercice, même si mon explication doit vous sembler obscure.

Les autres anomalies abordées : nous (les stagiaires) maîtrisons maintenant tous ces termes, anomalies de nombre, anomalies de structure, accidents de mitose, de méiose, translocations équilibrées, translocations déséquilibrées, translocations robertsoniennes, délétions, duplications, microdélétions, anneaux, triploïdie, trisomies, monosomies, tétrasomies, homogènes, en mosaïque, mosaïque germinale, caryotype standard, caryotype à haute résolution, méthode FISH (méthode de marquage des chromosomes par hybridation) et multi-FISH, méthode CGH Array, etc. Si l’un d’entre vous ou l’un de vos proches est concerné, n’hésitez pas à contacter l’association Valentin APAC, Association des Porteurs d’Anomalies Chromosomiques, soit par messagerie ou par l’intermédiaire du site internet.

Encore un grand merci à Laurent et Laurence, de l’école de l’ADN, à l’AFM (association française contre les myopathies) et au GRSP (groupement régional de santé publique Poitou-Charentes), qui ont financé cette formation, et surtout à Mme Dominique Couet et à son laboratoire de cytogénétique du CHU de Poitiers, pour leur présence auprès de nous et leur accueil au laboratoire, ainsi qu’au Dr Brigitte Gilbert-Dussardier, qui a passé une de ses précieuses après-midis à nous écouter et répondre à nos questions.

Les écoles de l’ADN (six en France) proposent aussi des sessions pour les écoles, collèges et lycées, le grand public et les associations sur des sujets variés, comme l’ADN, les microbes, les maladies génétiques, les empreintes génétiques, etc. N’hésitez pas à y participer.

Post-scriptum : d’abord un nouveau coup de gu… Overblog a réécrit les liens que j’avais soigneusement tapés hier en code html, ils ne sont donc plus actifs… Je vais les rétablir si je peux, et vérifier aussi les jours précédents, c’est agaçant !