Archives de catégorie : Poitiers, chroniques

Poitiers, la ville où je vis depuis 1992, son patrimoine et au quotidien…

Janvier de Jo et Grand’Rue plage à Poitiers

Janvier des fantaisies de Jo Comme je vous l’ai dit avant-hier, j’ai succombé à la tentation, je me suis engagée dans le SAL organisé par Jo du Québec / les fantaisies de Jo. Elle nous propose une toute petite grille chaque mois… donc janvier cette fois. J’ai choisi le fil, 815 de DMC, la toile Edinburgh 14 fils en ton bis. Et la pelle et les bottes sont toujours d’actualité à Poitiers.

Si vous avez vu Les Plages d’Agnès, d’Agnès Varda, vous avez vu la plage de la Rue Daguerre à Paris. Et bien à Poitiers, nous avons plein de grandes plages aujourd’hui, les rues en pente non déneigées ont été sablées et interdites à la circulation, voici donc la Grand’Rue, hier à 13h… Bon, le sable n’est pas fin, l’épaisseur est mince, et dessous, c’est la patinoire, mais au moins, les piétons peuvent l’emprunter presque sans risque.

La grand-rue le 7 janvier 2009 à 13h Aujourd’hui, la ville a investi dans des pelles à neige et des raclettes, j’ai croisé enfin des employés municipaux avec des outils tout neufs… Que de badebets dans les rues face à une telle situation ! En particulier un couple de Québecois croisé sur le parvis de Notre-Dame ce midi, guide vert à la main, vraiment ébahis devant la pagaille… Enfin, ce matin, les rues piétonnes avaient quand même été dégagées, les trottoirs ont été sablés au fur et à mesure de la journée, il y a encore des rues fermées. Ce soir, la Grand’Rue a été rouverte à la circulation, mais comme elle était fermée aux voitures, seule la chaussée avait été traitée, donc maintenant, trottoirs-patinoires pour les piétons… Les poubelles ont quand même enfin été ramassées.

Toutes les étapes de ce SAL :

93 000 litres de cheval contemporain

l'installation 93 000 litres de cheval contemporain sur le parvis du TAP, Poitiers, côté ville 93 000 litres de cheval contemporain… Vous vous demandez certainement ce que je veux dire… et bien, moi aussi ! C’est une opération proposée il a quelques semaines sur le parvis du TAP à Poitiers par le québécois Jocelyn Robert et son collectif transitoire Cabinet de Furiosité, coproduite par théâtre auditorium de Poitiers (voir le lien direct sur cette manifestation), l’école européenne supérieure de l’image/EESI, et l’espace culture multimédia de l’espace Mendès France.

l'installation 93 000 litres de cheval contemporain sur le parvis du TAP, Poitiers, côté gare Concrètement, il y a eu un atelier (workshop de création pour faire moderne, monté avec la Spirale-Cie Jean Boillot), et une installation dans des algécos. D’abord, on entre, on nous demande une signature (parce qu’il va y avoir une photo), puis une voix nous demande d’approcher d’un siège, photo, passage dans une deuxième pièce avec une projection, sortie, 3 minutes, rien compris…

Si en passant par les différents liens, vous comprenez quelque chose à ce projet, ou si vous y avez participé, je suis preneuse d’informations…

Une ville bien imprévoyante…

Cinq à dix petits centimètres de neige tombés hier entre 17h et 19h30 à peu près, et la ville de Poitiers est bloquée… Et pourtant, hier matin, la météo avait annoncé la neige pour 16h environ… Comme je vous l’ai dit, à Poitiers, on monte et on descend… Alors, voitures en travers, piétons au sol, grande pagaille hier soir. Ce matin, seules les très grandes artères étaient dégagées… Aucun trottoir – en plus ils étaient encombrés des poubelles non ramassées hier soir -, aucune rue secondaire sans neige ou glace. Mais la Grand’Rue (d’accord, pas si grande, c’est un axe de circulation romain puis médiéval), bien en pente, a été fermée à la circulation des voitures seulement à partir de midi passé aujourd’hui… Pour le sablage (avec du gros sable orangé), il a fallu attendre 16h30.

Devant Notre-Dame-la-Grande, dont je vous ai parlé dimanche et tout à l’heure, on dirait qu’il y a une grosse couche de neige, le parvis est tout blanc (photo prise à 13h), mais non, il n’y a qu’un tout petit peu de neige, juste la ville n’a absolument pas commencé à nettoyer les zones piétonnes. Les trottoirs ont été à peine dégagés par les riverains, et même pas par tous les commerçants. Gare aux glissades demain matin, la météo annonce -8° ! Que se passera-t-il le jour où il neigera vraiment ? Quant aux routes nationales et départementales, ce n’est guère mieux, pas de ramassage scolaire, le réseau scolaire ce soir est toujours en grande partie impraticable.

Au fait, vous aller rire… de notre montagne si enneigée ! Notre-Dame-la-Grande culmine à un peu plus de 110m (116m pour l’hôtel de ville, ouah !), le pont du Clain en bas de la Grand’rue à 74m… 730 m du chevet de Notre-Dame à ce pont… 5 % de pente en moyenne. Les montagnards doivent se tordre de rire en lisant cet article ! Le dénivelé pour mon jardin est quand même beaucoup plus raide, 105m en haut, 78 au niveau du pont de chemin de fer, à parcourir en une centaine de mètres par les escaliers, 300 m par le chemin de la Cagouillère, ce qui dans ce cas fait une pente à 9%, je ne suis même pas passée voir ce que ça donnait avec la neige. Et oui, Cath (dragon), je suis un peu en colère aujourd’hui…

De la tentation…

Poitiers, façade de Notre-Dame-la-Grande, la Tentation, vue de face

Nous ne sommes pas dimanche, il n’est pas midi, mais retour à Poitiers…

J’invite François de Sale (si, vous ne rêvez pas, il a commenté mon article de dimanche dernier sur Joseph de la façade de Notre-Dame-la-Grande à Poitiers) à parcourir d’autres pages de mon blog qui le feront sans doute fuir, par exemple lettre à un jeune catholique de Böll ou four solaire… Et je ne mets pas le lien vers le site de ce commentateur, les intégristes catholiques (pas plus que n’importe quels autres intégristes), ce n’est pas mon truc…

Pour ma part, je suis dans la position de la scène qui se passe sur le même niveau de la façade de Notre-Dame-la-Grande à Poitiers, mais à l’opposé…

Poitiers, façade de Notre-Dame-la-Grande, inscription EVAEt oui, Adam, Ève (impossible de se tromper, le sculpteur à préciser EVA au-dessus, le A est peu visible) et le serpent… (Genèse 3, 1-6 pour ceux qui veulent relire l’histoire).

Je ne dénoncerai pas le serpent, mais je vais suivre le SAL organisé par Jo du Québec / les fantaisies de Jo, une toute petite grille de 60 points d côté chaque mois… J’ai déjà choisi le fil, 815 de DMC, la toile Edinburgh 14 fils en ton bis, et même commencé les petites croix ! Pour celles qui sont tentées à leur tour… elles enfanteront dans la douleur (oups, non, là, je mélange tout, mais c’est Genèse, 3, 16, qui est en plus une source du machisme… l’homme dominera la femme)… elles peuvent toujours participer à ce SAL (avec un dé si vous voulez, pour éviter la douleur de l’aiguille).

 

Poitiers, façade de Notre-Dame-la-Grande, la Tentation, vue un peu de côté Revenons au sujet du jour, Adam et Ève sur la façade de Notre-dame-la-Grande à Poitiers. La première photographie est prise de face, la seconde un peu plus sur le côté, pour mieux voir Adam. Les parties plus blanches d’Adam et Ève sont dues un traitement différent au moment de la restauration et de l’enlèvement du sel de la pierre il y a une quinzaine d’années déjà (en 1995). Si je retrouve mes photos prises des échafaudages à cette occasion là, je vous les montrerai. Ils sont représentés comme le plus souvent dans l’art roman en Poitou-Charentes (avec une exception notable à Aulnay, où l’arbre est à droite de la scène): Adam est à gauche, l’arbre avec le serpent enroulé en centre et Ève à droite. Les bras étant cassés, il n’est pas facile de préciser s’ils se cachaient, la main gauche d’Adam semble le suggérer plus ou moins, et la poitrine d’Ève est bien nue..

La tentation d'Adam et Eve, position sur la façade de Notre-Dame-la-Grande à Poitiers Voici sa position sur la façade.

Pour une version colorisée de la même scène, un petit détour par l’église Sainte-Radegonde à Poitiers s’impose, je vous ai déjà montré un chapiteau du déambulatoire avec, côté chœur, Daniel dans la fosse aux lions, et côté déambulatoire, la Tentation. En fait, pas tout à fait la Tentation, je suis retournée voir, mais plutôt la Chute.

Sur le chapiteau de Sainte-Radegonde, le serpent est bien caché dans le feuillage à gauche, Adam et Ève tiennent encore chacun un fruit défendu, mais ils cachent (plus ou moins) leur nudité avec leurs mains… Ils ont donc déjà succombé à la tentation (Genèse 2, 10 : parce que je suis nu, je me suis caché, dit Adam à Dieu). .

Pour aller plus loin : un petit livre bien pratique, paru juste après les restaurations du début des années 1990, par Yves-Jean Riou : Collégiale Notre-Dame-la-Grande à Poitiers, Collection itinéraires du patrimoine, n° 85, éditions CCCPC, 1995, ISBN : 2-905764-12-0.
Si vous voulez un beau livre beaucoup plus cher, alors il vous faut le livre dirigé par Marie-Thérèse Camus et Claude Andrault-Schmitt, Notre-Dame-Grande-de-Poitiers. L’œuvre romane, éditions Picard/CESCM Université de Poitiers, 2002.

Post-scriptum : ah, j’ai oublié un article à relire : la soirée contre le créationnisme à Poitiers. Tant que la Bible ne sert pas à nier l’évolution, c’est un très beau texte. Et comme tous les lecteurs ne parcourent pas les commentaires, je vous copie-colle (il paraît que ce verbe va finir par entrer dans le dictionnaire, anticipons) le commentaire que vient de laisser mon père :  » ce que tu ne dis pas, c’est que très modestement François de Sale (comme toi tu dis) lui se dit Saint François de Sale. Si certains sont tenté de (re)lire la Genèse, moi, j’ai un faible pour la traduction proposée par Henri Meschonnic (Au commencement, chez Desclée de Brouwer 2002 ISBN 2-220-05092-0). Une traduction à partir de l’hébreu qui essaie de rendre la poésie du texte en conservant son rythme et explique en note tous les problèmes de traduction rencontrés. Un travail qui ne s’appuie pas sur l’exégèse contrairement à « la nouvelle traduction de la bible » parue chez Bayard en 2001 (ISBN 2-227-35800-9) « .

Retrouvez tous les articles sur Notre-Dame-la-Grande à Poitiers

La façade occidentale

Joseph n’en revient pas (façade de Notre-Dame la Grande de Poitiers)

Poitiers, façade de Notre-Dame-la-Grande, le bain du Christ et Joseph, 1, vue générale Jésus est né et les rois mages ne sont pas encore arrivés… Mais Joseph n’en revient toujours pas que sa femme, Marie, vierge (si, les sages-femmes l’ont assuré !?!), ait accouché de Jésus. Alors, sur la façade de Notre-Dame-la-Grande à Poitiers, Joseph, la tête en appui sur son bras droit, admire encore et encore ce bébé en train de prendre le bain.

Car pour cette scène, que je vous ai montrée la semaine dernière et que l’on voit sur la gauche de l’image de cette semaine, c’est bien le BAIN Jésus (scène aussi appelée le bain de l’Enfant) et non le baptême du Christ.

Je vous rappelle juste que le bain de l’Enfant est un épisode des évangiles apocryphes, par exemple dans le protévangile de Jacques, qui narre l’enfance de Jésus, ou, dans une version un peu différente, dans l’évangile du Pseudo-Mathieu. Jésus dans une cuve en forme de calice et deux femmes le baignent. Jésus a été baptisé à l’âge adulte par son cousin saint Jean Baptiste dans le Jourdain… Vous pouvez (re)lire l’épisode dans l’évangile selon Matthieu, 3, 13-17.

Poitiers, façade de Notre-Dame-la-Grande, le bain du Christ et Joseph, 2, Joseph assis Joseph est représenté assis, de profil ou plutôt légèrement de trois quarts et regarde Jésus qui lui fait face dans son bain.

Poitiers, façade de Notre-Dame-la-Grande, le bain du Christ et Joseph, 3, les pieds de Joseph Il est assis sur un riche siège dont les montants et la boule rappellent le lit de Marie juste en face de lui. Il pose le pied gauche sur une sorte de repose-pied, que l’on trouve parfois dans l’art roman en Poitou-Charentes, notamment sous les pieds de David (pas ici, mais sur d’autres édifices).

Poitiers, façade de Notre-Dame-la-Grande, le bain du Christ et Joseph, la tête de Joseph Joseph est représenté avec la main droite contre sa joue, la main gauche sur son avant-bras droit. Il est barbu et moustachu et coiffé de la calotte juive sur ses cheveux mi-longs.

Le bain du Christ et Joseph, leur position sur la façade de Notre-Dame la Grande à Poitiers Voici la position de cette scène sur la façade.

Un peu d’histoire (bis), même si je reparlerai de cette église : mentionnée au Xe siècle, l’église Notre-Dame-la-Grande est construite en partie sur des fondations romaines et conserve sur son élévation nord un mur qui pourrait dater entre l’Antiquité tardive et l’époque carolingienne… Elle a été reconstruite et consacrée en 1086 par Eudes de Châtillon, le futur pape . La façade daterait plutôt des années 1115-1130. Il s’agissait alors d’une collégiale (avec un chapitre de chanoines). Il faudra que je vous montre le reste de la façade et l’intérieur…

Pour aller plus loin : un petit livre bien pratique, paru juste après les restaurations du début des années 1990, par Yves-Jean Riou : Collégiale Notre-Dame-la-Grande à Poitiers, Collection itinéraires du patrimoine, n° 85, éditions CCCPC, 1995, ISBN : 2-905764-12-0.

Si vous voulez un beau livre beaucoup plus cher, alors il vous faut le livre dirigé par Marie-Thérèse Camus et Claude Andrault-Schmitt, Notre-Dame-Grande-de-Poitiers. L’œuvre romane, éditions Picard/CESCM Université de Poitiers, 2002.

Notre-Dame-la-Grande

La façade occidentale

Poitiers, rempart de Blossac et rempart square Jeanne-d’Arc

Carte postale ancienne, le rempart entre Blossac et la Boivre à Poitiers, carte postale ancienne

La semaine dernière, je vous ai montré le rempart sous Blossac et Emmanuelle me demandait de quand il datait… Pour cette partie, je dirai qu’il s’agit en grande partie d’une reconstruction des années 1770, quand l’Intendant du roi, Paul Esprit Marie de la Bourdonnaye, comte de Blossac, a terminé l’aménagement de ce vaste parc de Blossac. Le rempart a en effet désormais une importante fonction de mur de soutènement des terres de remblais apportées pour aplanir le terrain.

Pour la partie plus basse de ce rempart (voir la carte postale ancienne ci contre ou les articles suivants, sur le rempart sud et la tour Aymar de Beaupuy et le pont Achard), vers la Boivre et au-delà de l’ancienne porte de ville aujourd’hui détruite, il est probable que ce soit en partie le rempart médiéval reconstruit après la bataille de Poitiers de 1356 quand le Prince noir vainquit Jean-le-Bon, roi de France. Le rempart était déjà en très mauvais état dix ans plus tôt, en 1346, déjà pendant la guerre de Cent Ans, quand les troupes du comte de Derby ont pillé la ville de Poitiers. Mais il faudrait que je vous montre tout ça avec des plans et des photographies, ainsi que les différentes fortifications médiévales conservées en ville et le long du Clain, ça sera pour de prochains articles. Cette partie de la ville était la plus vulnérable, avec une entrée sur le plateau qui est protégé sur les autres côtés par la rivière principale, le Clain, et son affluent, la Boivre, qui forme un éperon qu’il fallait barrer plus ou moins à ce niveau pour fortifier le plateau.

Le rempart romain de Poitiers dans le square Jeanne-d'Arc Dans De bello Gallico (La guerre des Gaules), César mentionne un oppidum, Lemonum, capitale des Pictons. Archéologiquement, il y a peu de vestiges de cette période en ville, et il n’est pas sûr que cette cité gauloise ait été fortifiée, même si certains auteurs pensent qu’il existait un fossé gaulois dans l’actuelle rue de la Tranchée, non loin donc du rempart dont je viens de vous parler. De même, pour l’époque romaine, ce n’est que le rempart tardif, du IVe siècle de notre ère (peut-être un peu avant ?), qui est bien connu. Comme dans toute la Gaule romaine, il a été construit en partie avec des éléments provenant de monuments publics pour protéger la ville contre les invasions barbares. Il en reste un beau témoin en élévation dans le square Jeanne-d’Arc, à côté de la Tour Maubergeon, ce palais des comtes de Poitiers et ducs d’Aquitaine devenu depuis palais de justice après la Révolution. Vous pouvez aussi en retrouver des traces dans les blocs utilisés en remploi dans sa construction au sein de la section enfants de médiathèque.

L’évolution : enjeux, débats et perspectives

Ces derniers temps, .nous assistons y compris en France à une offensive des créationnistes, sous deux formes Dans la forme radicale, issue des religions du Livre (judaïsme, christianisme, Islam), le monde et toutes les espèces ont été crées telles qu’elles sont en six jours par Dieu (relisez la Genèse) il y a environ 6000 ans ; parmi les plus chrétiens les plus ultras de cette tendance, signalons certains protestants évangélistes américains, les témoins de Jéhovah, l’Opus Dei. Dans une forme plus insidieuse, rebaptisée Intelligent design, les créationnistes peuvent accepter une certaine forme d’évolution (chez les bactéries par exemple), mais seule la présence d’un être supérieur (Dieu en l’occurrence) permet d’expliquer certaines « créations » ; cette thèse était fortement soutenue par le cardinal Ratzinger devenu depuis le pape Benoît XVI. Si ces créationnistes restaient dans le domaine de la religion, cela ne poserait pas de problème, mais ils essaient de se faire valoir comme une science alternative, qu’il conviendrait donc, à leurs yeux, d’enseigner aux côté des différentes sciences et en particulier de l’évolution. Leur lobbying est tel que le rapport dur le créationnisme rédigé il y a un peu plus d’un an pour le conseil de l’Europe par Guy Lengagne, mathématicien, a été accepté en commission de la culture mais non examiné par l’assemblée plénière. Dans de nombreuses structures liées à la préhistoire, il y a des tentatives d’introduire des propos qui n’ont rien à y faire… Raison de plus pour rappeler ce qu’est la science de l’évolution, et les évolution de cette science depuis les théories de la sélection naturelle…La soirée d’hier au Centre Mendès-France)à Poitiers, destinée à tous mais plus particulièrement aux enseignants (d’où la présence dans l’organisation de l’ADOSEN (Action et documentation santé pour l’éducation nationale), de l’Association départementale des pupilles de l’enseignement public (ADPEP 86), de l’Institut universitaire de formation des maîtres de Poitou-Charentes (IUFM),et de la délégation départementale de la Vienne de la MAIF), voulait faire le point sur ces questions, 150 ans après la parution De l’origine des espèces de Charles Darwin. Les différents débats et interventions ont réuni :

  • Jacques Arnould, dominicain, ingénieur agronome, docteur en histoire des sciences et en théologie, chargé de mission au CNES (voir par exemple son interview en janvier 2007 sur Canal Académie) et Dominique Lecourt, philosophe, professeur à l’université Paris Diderot, Paris 7 (voir son cursus sur sa fiche CNRS, sur le thème Darwin devant Dieu (points de vue d’un théologien et d’un philosophe)
  • Michel Morange, biologiste moléculaire et historien des sciences, professeur à l’université Paris-VI et à l’ENS (laboratoire de génétique moléculaire), à Paris, chercheur au département de biologie de l’Ecole normale supérieure et Thomas Lepeltier, French language and French philosophy instructor at Christ Church (University of Oxford), sur le thème évolutionnisme et créationnisme au regard de la science (les points de vue d’un biologiste et d’un épistémologue, ce dernier ayant été très critiqué dans le débat, car il défendait que certains créationnistes pouvaient avoir une démarche scientifique)
  • Guy Lengagne, membre honoraire du Parlement, ancien ministre, auteur du rapport au Conseil de l’Europe sur les dangers du créationnisme dans l’éducation
  • et une conclusion pleine de fougue de Michel Brunet Professeur du Collège de France, chaire de paléontologie humaine ; membre Institut International de paléoprimatologie et paléontologie humaine, IPHEP UMR CNRS 6046 de l’université de Poitiers, autour de l’évolution des primates et de l’homme et de notre histoire commune à tous.

La salle était encore pleine à 23h, ce qui prouve que ce sujet est vraiment d’actualité…

Que de chemin parcouru… Le boulevard sous Blossac

Poitiers, le boulevrd sous Blossac

Je vous ai déjà parlé plusieurs fois du parc de Blossac à Poitiers. Il est délimité par un rempart restauré à de multiples reprises. Le boulevard qui passe à son pied est un des principaux accès à la ville quand on arrive à Poitiers depuis le sud (Angoulême, Niort, Saintes, etc.).
Mais au début du XXe siècle, comme vous pouvez le voir sur cette carte postale ancienne, c’était un lieu de promenade, avec un peu plus loin une cheminée de l’usine à gaz (voir commentaire ci-dessous) et de l’autre côté du Clain, les casernements militaires…

Poitiers, rencontres Henri Langlois et Charles Vanel

La façade de l'ancien théâtre de Poitiers devenu TAP cinéma Aujourd’hui, je ne vous montre pas un monument de Poitiers (la façade du théâtre rebaptisé TAP-cinéma depuis l’ouverture du TAP/théâtre auditorium n’en vaut pas la peine), mais souhaite vous parler des Rencontres internationales Henri Langlois. Il s’agit d’un festival de films d’écoles de cinéma, la 31e édition commence aujourd’hui, je ne suis pas sûre d’avoir le temps d’aller assister aux séances, mais le programme est alléchant…

Vendredi soir, pour ouvrir le festival et en même temps comme ciné-concert de la programmation du TAP (chaque année, il y a dans la programmation au moins un film de cinéma muet accompagné de musiciens), je suis allée voir la projection de Dans la nuit, film réalisé par Charles Vanel en 1929. Il s’agit d’un des derniers films de cinéma muet français et du seul long métrage réalisé par l’immense acteur qu’était Charles Vanel, qui joue aussi le rôle principal du film, avec Sandra Milovanoff. Il s’agissait d’une version restaurée grâce à la cinémathèque et à Arte. La musique a été créée, à la demande de Bertrand Tavernier, et jouée par Louis Sclavis et son quintet (elle est disponible en CD chez ECM Records). C’était très beau, mais vraiment dommage que la lumière des pupitres étaient trop forte. Je regrette aussi que la régie n’ait pas réussi à projeter correctement le film, nous avons eu droit à un assez important effet de trapèze… Mais le film est vraiment à voir, si un jour il passe chez vous ou dans une cinémathèque.

Le film : il s’ouvre sur des scènes qui alternent, des ouvriers carriers dans la montagne et une noce. Un très beau travail sur la lumière… Puis la vie du couple. Un jour, l’ouvrier est victime d’un grave accident. Enseveli, il peut être dégagé, mais quand il revient chez lui, il est défiguré. Et là, finalement, merci à la guerre 1914-1918 et à ses gueules cassées, il peut bénéficier d’un masque en métal qui permet de cacher la partie trop abîmée de son visage… Je vous laisse découvrir la fin si vous trouvez le film. Il a été apparemment édité en DVD en 2006.

Au sujet des gueules cassées, allez voir le site Peindre la guerre 1914-1918 créé pour les 80 ans (et oui, déjà en 1998) de la commémoration de l’armistice de 1918 sous l’égide de l’Unesco, en particulier la page consacrée à Otto Dix. Et pour les 90 ans ans de l’armistice, vous pouvez relire mon article sur les allégories de la République en Poitou-Charentes.

Charles Vanel a aussi réalisé en 1931 un moyen métrage, Affaires classées, cette fois en cinéma parlant… Retrouvez toute sa filmographie ici.

A Poitiers, on monte, on descend…

Poitiers, vallée du Clain depuis Blossac, carte postale ancienne Les escalirs au bout de la rue de la Madeleine à Poitiers Poitiers est une ville située sur un éperon rocheux à la confluence de deux rivières, le Clain et la Boivre… qui débordent parfi plus ou moins sérieusement. Ces deux rivières ont assez profondément entaillé le plateau calcaire, du coup, le centre-ville, aussi appelé le plateau est plat, mais il faut y monter depuis tous les accès. Et sur les autres rives des rivières, il y a les quartiers périphériques… et aussi des rues très en pente (par exemple la rue de la Cueille aiguë) ou des escaliers parfois au nom poétique comme les escaliers du diable… Je vous montrerai tout ça à une autre occasion. Aujourd’hui, j’ai choisi les deux accès possibles à mon jardin. Comme il est au bord du Clain, ça descend à l’aller et monte raide au retour. J’ai deux possibilités. La première consiste à emprunter ces escaliers au bout de la rue de la Madeleine, qui donne sur l’avenue de la Libération.

Le chemin de la Cagouillèreà Poitiers La seconde est de traverser le parc de Blossac (à la fin de l’article, tous les liens vers la sculpture du parc) puis de descendre, à l’angle du boulevard, le chemin de la Cagouillère (en patois d’ici, qui n’est pas le mien, cagouille = escargot), ici presque en bas.

Et les photographies ont été prises cet été, la carte postale ancienne est une vue de la vallée du Clain prise depuis le parc de Blossac ; mon jardin est après le pont de chemin de fer… sur la rive gauche, à droite de la photo.