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Avant de partir en vacances, j’avais appris l’hospitalisation d’une de mes anciennes collègues, Charlotte Pon-Willemsen, en retraite depuis quelques années et qui a publié en 2008 un parcours du patrimoine sur les monuments aux morts avec une allégorie de la République en Poitou-Charentes. C’est un sujet dont j’ai beaucoup discuté avec elle, en particulier il y a quelques semaines lorsque, grâce à une lectrice du blog, nous avons fait le rapprochement entre le monument aux morts de Briey en Meurthe-et-Moselle et celui de monument aux morts de Sommière-du-Clain, dans la Vienne. J’avais programmé un article comparatif qui est paru le jour de son décès. Pendant mes vacances, je suis aussi tombée par hasard sur trois monuments aux morts de Haute-Savoie portant une République, j’avais fait quelques photographies en vue d’en discuter avec elle… Elles vont aujourd’hui être une forme d’hommage. Je lui avais aussi promis de tenter de savoir comment un modèle de monuments aux morts fabriqué par le marbrier Gobeaux de Saint-Michel-en-Thiérache (Aisne), présent à proximité de son lieu de fabrication à Gomont (Ardennes) et à Trépail (Marne), a pu se retrouver à Sousmoulins en Charente-Maritime, j’essayerai de le comprendre en allant faire quelques photographies prochainement à Sousmoulins.
Revenons à ces trois monuments aux morts de Haute-Savoie, identiques, ou plutôt, qui portent le même bas-relief, probablement une œuvre de série, mais une recherche rapide dans plusieurs bases de données ne m’a pas permis de trouver qui en était l’auteur. J’ai essayé aussi de chercher dans les photographies de site de cartes postales et sur Genweb pour la Savoie et la Haute-Savoie, sans succès. C’est souvent la face utile aux généalogistes (qui porte la liste des morts) qui est photographiée, pas celle portant un éventuel relief sculpté. Par exemple, impossible à voir pour la fiche du Grand-Bornand… Ils ne portent pas de signature. Cet article est un peu prématuré, mais je vous livre quand même mes photographies. Si quelqu’un a l’information qui me manque, je suis preneuse.
Ces trois monuments se trouvent en Haute-Savoie, à quelques kilomètres les uns des autres, aux Clefs, au Grand-Bornand et à Annecy-le-Vieux (les liens renvoient au relevé des noms des victimes sur le site mémorial de Genweb). Si le relief est identique, probablement une œuvre de marbrier commandée sur catalogue, chaque commune a dû faire appel à un entrepreneur différent et commandé un monument de forme différente à l’arrivée. Sur le socle du monument d’Annecy-le-Vieux sont reportés les noms du maire (« GIROD MAIRE »), du curé (« METRAL CURE »)
… et probablement de l’entrepreneur, ce n’est pas très lisible, c’est un euphémisme. Impossible de déchiffrer la première ligne (?LUOUE?), sur la seconde, je devine « PETERIONCO »… et la suite est illisible aussi, même sur cette image où j’ai joué avec les contrastes. Peut-être qu’avec un autre éclairage ou d’autres moyens (estampage par exemple), ça serait déchiffrable, mais je ne m’attendais pas à en avoir vraiment une utilité… Grâce à un commentaire de J.-P. Venouil sur l’article suivant, le nom est PETERLONGO, marbrier, société qui existe toujours dans la région d’Annecy. Vous pouvez voir ici une publicité de ce marbrier parue en 1909.
En revenant de plus près sur le relief des Clefs, vous voyez que l’artiste a choisi un concentré de symboles Républicains…
La République est représentée devant un cimetière militaire (symbolisé par des croix et un casque de Poilu), elle porte une palme dans la main droite, un drapeau dans la main gauche,
…une couronne de laurier sur la tête, un pectoral (armure protégeant la poitrine) portant une tête de Méduse (rappelant l’égide à tête de Gorgone de la déesse Athêna), bien maladroite ici…
… et les pieds nus dans ses sandales.



Il y a quelques semaines, je vous ai présenté le 











Je vous ai montré lundi la
En allant rendre visite l’autre jour à
Revenons à celle-ci. Le soldat mourant, enveloppé dans le drapeau national, est soutenu par Jeanne-d’Arc, avec son auréole de sainte, son armure et son épée au côté. L’oeuvre avait été commandée fin 1919, au moment de la sculpture, elle venait juste d’être canonisée en 1920 par Benoit XV.
La voici de plus près, vous pouvez remarquer qu’elle porte aussi dans sa main droite une couronne de feuilles de chêne, probablement plus symbole de la force plus que couronne civique ici.
… en direction d’un élément d’architecture qui pourrait être une cathédrale, mais symbolise probablement plutôt l’Église en tant qu’institution et donc le salut de l’âme du soldat si l’on tient compte de l’engagement militant, virant même au prosélytisme, de Maxime Réal del Sarte. Étonnant, ce monument aux morts, non ?
Dans le cadre du
Pour le 11 novembre, l’année dernière, je vous ai présenté le
L’on peut remarquer qu’il y a un nombre important de tombes musulmanes. Dans l’allée qui lui fait face se trouvent une stèle et des tombes de victimes (résistants et victimes civiles) de la Seconde Guerre mondiale, j’aurai l’occasion d’en reparler.
Le carré militaire allemand comprend plus d’une centaine de tombes. Julie Colombi a réalisé un relevé des 104 noms portés sur ces
Un monument aux morts allemands est également dressé. Il porte l’inscription Ruhet / in / Frieden (Reposez en paix) sur le fût de l’obélisque et Hier ruhen / Deutsche Soldaten / gestorben in der / Gefangenschaft / 1914-1919 (ici reposent des soldats allemands décédés en détention 1914-1919) sur le socle, sous une épée au milieu de feuillages.
Hier,
Le livre : Crevaisons (Une aventure rocambolesque du Soldat inconnu, tome 5), scénario de Manu Larcenet, dessin de Daniel Casanave, mise en couleur de Patrice Larcenet, collection Poisson Pilote, éditions Dargaud, 50 pages, 2009, ISBN 978-2205062601.
Un grand merci à
Aujourd’hui, je ne vous montre pas un monument de Poitiers (la façade du théâtre rebaptisé TAP-cinéma depuis l’ouverture du