Archives par étiquette : Metz

La porte des Allemands à Metz

Metz, la porte des Allemands, au milieu des voituresIl y a quelques semaines, Zazimuth me signalait un article du site indépendant Tout Metz sur la restauration de la porte des Allemands à Metz… Avant l’été, le lieu devrait avoir retrouvé un attrait plus important et pouvoir accueillir du public et des spectacles. C’est l’occasion de vous montrer les photographies que j’ai prises en août 2012 et de reprendre ma série d’articles sur Metz. Quand vous êtes à cette porte, je vous conseille une promenade dans les anciennes fortifications (je partagerai un de ces jours mes photographies avec vous)  et de terminer par le monument en hommage aux Hommes de fer. Bon, au premier abord, le lieu est noyé dans un flux de voitures…

Metz, la porte des Allemands, vue générale

La porte des Allemands protégeait l’entrée de la ville du coté oriental. Elle doit son nom à un établissement monastique incluant un hôpital et qui se trouvait à proximité (Saint-Marie des Alamans). Il ne reste pas grand chose des premières constructions du 13e siècle (1230) ; elle a été remaniée de multiples fois même si elle a de beaux restes des 15e et 16e siècles. Vauban l’a modifiée en 1674 pour l’intégrer dans ses fortifications (que je vous montrerai bientôt). Les restaurations du 19e siècle (notamment lors de l’occupation allemande de 1871 à 1918, elle accueillit un musée archéologique de 1907 à 1918) ont aussi laissé pas mal de traces, ce qui donne un ensemble hétéroclite et peu lisible sur le plan architectural…

Metz, la porte des Allemands, cour intérieure

La cour intérieure, que l’on peut (pouvait lors de ma visite en 2012 et pourra à partir de mai 2014, plus exactement) traverser montre ces constructions successives, mais la lecture architecturale en reste compliquée…

Metz, la porte des Allemands, vue de l'autre face

Si l’on se recule un peu, on voir mieux les fortifications qui protègent les deux rives de la Seille et le pont qui enjambe la rivière.

Metz, la porte des Allemands, la Seille traverse le lieu

On voit mieux sur cette vue, prise depuis l’autre rive, les quatre tours (deux sur chaque rive) et le pont fortifié qui permet d’entrer vers la ville de Metz, qui se trouve vers la droite ici.

Metz, la porte des Allemands, la Seille

Les rives de la Seille sont elles aussi protégées (et canalisées) par les ouvrages de fortification. J’espère que la restauration en cours permettra de mieux lire l’histoire du monument, tout en lui donnant de nouvelles fonctions (lieu de spectacles, de rencontres), et comme point de départ pour une promenade dans les fortifications voisines, qui étaient bien désertes en ce début août 2012…

Pour aller plus loin: voir l’histoire du site sur Tout Metz. La fiche monument historique en ligne est sommaire…

Défi photo: et si l’homme s’arrêtait…

Metz, Cyrille André, 3, au jardin des plantes, grand homme noir deboutJ’ai « séché » le  de la semaine dernière de Monique / Bidouillette / Tibilisfil, du coup, après on va faire des vagues, je passe directement à « et si l’homme s’arrêtait »… Dans le même style qu’elle nous propose en introduction au thème, il y a les hommes bien campés de Cyrille André à Metz l’année dernière, revoir la série complète ici

Poitiers, façade occidentale de Notre-Dame-la-Grande, lutte de l'ancienne et de la nouvelle loiOn traverse la France d’est en ouest… pour revenir à Poitiers, direction Notre-Dame-la-Grande avec cet élément sculpté de la façade que je ne vous ai pas encore montré… Deux hommes luttent et se neutralisent (s’arrêtent mutuellement), la lutte de l’ancienne et de la nouvelle loi ou une accolade amicale? Ils se trouvent juste en dessous de Joseph contemplant Jésus enfant (en bas à droite de la Nativité et Jésus au bain).

Miroir de l'ancien théâtre de Poitiers, 09, la critiqueEt voici le critique qui,, immobile (arrêté!), observe le spectacle qui se déroule sur le grand miroir de Pansart dans l’ancien théâtre, mais il n’est plus visible, non seulement l’ancien théâtre est fermé (voir une parodie de concertation), mais en plus, la mairie a fait poser de l’occultant sur les vitres, histoire que plus personne ne regarde à l’intérieur!

Euh, après, je n’ai pas trop d’idées, sur ce thème…

Le cheval de Fratin à Metz

Metz, cheval pur sang en bronze de Christophe Fratin, deux vues presque de faceEn vous montrant il y a quelques semaines les aigles attaquant un cerf de Christophe Fratin (Metz, 1801  – Le Raincy, 1864) au jardin des plantes de Metz (à Montigny-lès-Metz), je vous avais annoncé qu’il y avait dans la même ville, devant le palais de justice, un grand cheval du même artiste, commandé en 1848 par le ministère de l’Intérieur, exposé au Salon des artistes français de 1850 sous le n° 3394, « cheval pur sang, bronze » (voir page 273 du catalogue illustré), arrivé à Metz en 1852.

Metz, cheval pur sang en bronze de Christophe Fratin, signature du sculpteurIl porte la signature du sculpteur, « Fratin »…

Metz, cheval pur sang en bronze de Christophe Fratin, marque des fondeurs De Eck et Durand, 1850… et la marque du fondeur, « De Eck et Durand, 1850 ».

Metz, cheval pur sang en bronze de Christophe Fratin, vue des deux profilsCe cheval a été l’objet de critiques lors de sa présentation: au lieu d’être représenté dans une position classique et figée, l’artiste a choisi de le mettre en mouvement avec sa queue au vent et sa tête fièrement dressée, comme aux aguets. Il est quand même beaucoup plus calme que celui du monument à Eugène Fromentin à La Rochelle!

Photographies de août 2012.

Pour rebondir sur la sculpture animalière réaliste du 19e siècle et du 20e siècle avant la première guerre mondiale, je vous invite à revoir les cerfs du jardin des plantes de Nantes (Georges Gardet, 1910), la chienne et la louve de Pierre Rouillard (1865) à Toulouse ou les animaux de l’ancienne fontaine du Trocadéro à Paris (1878), avec l’ancienne fontaine et ses éléments transportés devant le musée d’Orsay, le cheval à la herse de Pierre Rouillard, l’éléphant pris au piège d’Emmanuel Frémiet, le rhinocéros de Henri Alfred Jacquemart (le bœuf d’Auguste Cain est à Nîmes), les aigles de Christophe Fratin au jardin des plantes de Metz.

Pour aller plus loin : Henri Navel, Le cheval de l’esplanade, Académie nationale de Metz, 1954-1955 [paru 1956], p. 115-116.

Marc Chagall à Metz (3) : les rois et les prophètes, baie droite

Cathédrale de Metz, vitraux de Marc Chagall, déambulatoire, baie droite, localisationAprès le paradis terrestre et la baie gauche des prophètes et des rois, voici la suite des vitraux de dans la cathédrale de Metz, toujours au nord du déambulatoire, sur la deuxième baie à réseau…

Cathédrale de Metz, vitraux de Marc Chagall, déambulatoire, baie droite, vue générale

…un peu plus étroite que la précédente avec seulement trois lancettes. Vous pouvez toujours revoir mon article sur l’exposition Marc Chagall à La Piscine à Roubaix, qui devait être bien plus grande que l’actuelle exposition sur le même artiste au musée du Luxembourg jusqu’au 21 juillet 2013 à Paris, que je n’ai pas vue.

 

Cathédrale de Metz, vitraux de Marc Chagall, déambulatoire, baie droite, signature de ChagallChaque grande lancette porte la signature de Marc Chagall. L’ensemble a été réalisé, comme presque tous les vitraux de Marc Chagall, par l’atelier Simon Marq à Reims (maîtres-verriers de père en fils depuis 1640), ici entre 1959 et 1961.

Cathédrale de Metz, vitraux de Marc Chagall, déambulatoire, baie droite, les trois lancettes

Les scènes principales sont représentées dans les grandes lancettes, avec, de gauche à droite, Moïse reçoit les Tables de la Loi, David et Bethsabée, Jérémie et l’exode du peuple juif. Comme pour les autres œuvres de Chagall, et encore plus pour les vitraux, vous remarquez tout de suite l’opposition entre les couleurs froides (bleu, vert, mauves) et chaudes (rouge surtout, un peu de jaune).

Cathédrale de Metz, vitraux de Marc Chagall, déambulatoire, baie droite, Moïse reçoit les tables de la LoiCette fois, Marc Chagall a choisi une représentation assez classique de la scène de « Moïse reçoit les tables de la Loi »: Dieu est représenté par des mains, les tables par deux tablettes identiques (Exode 34). Vous vous souvenez des dix commandements qui sont inscrits dessus? Pas de meurtre, pas d’adultère, pas de vol, et ensuite… ou plutôt avant??? Vous n’avez plus qu’à trouver une Bible et chercher Exode 20: 1-17.  Sur la gauche, dans les tons rouges, le peuple juif en exil (voir un détail plus bas), dont une partie attend le retour de Moïse, tandis qu’une autre adore le veau d’or (Exode 32: 1-20 ; Matthieu 7:15 à 8:1 ), je pense que vous l’apercevez, en jaune orangé au niveau des fesses de Moïse…

Cathédrale de Metz, vitraux de Marc Chagall, déambulatoire, baie droite, détail de AaronDans la version sur toile du musée national Marc Chagall, à Nice, la scène est plus « dilatée » et plus facile à lire, mais si on cherche bien sur le vitrail, on aperçoit aussi en bas à droite Aaron en tenue de prêtre avec le grand pectoral d’or (la Bible dit avec 12 pierres précieuses -les tâches colorées- qui symbolisent les 12 fils de Jacob et donc les 12 tribus du peuple juif), portant la la Menorah (chandelier à 7 branches), dont il est fait pour la première mention également dans l’Exode (chapitres 31 à 40).

Cathédrale de Metz, vitraux de Marc Chagall, déambulatoire, baie droite, détail de David

La deuxième lancette parle de l’histoire de David et Bethsabée… Une histoire d’amour éternelle… Le roi David aperçoit Bethsabée dans son bain, en tombe amoureux, mais elle est déjà mariée, à la mort du mari (qu’il a envoyé au combat…), il peut enfin l’épouser (2-Samuel 11-12). Le roi David est représenté très classiquement assis et jouant de la harpe (on le trouve ainsi fréquemment dès l’art roman, voir par exemple à Poitiers sur la façade de Notre-Dame-la-Grande, même si la scène est dégradée).

Cathédrale de Metz, vitraux de Marc Chagall, déambulatoire, baie droite, BethsabéeBethsabée est représentée en rouge, filiforme, en bordure droite du vitrail.

Cathédrale de Metz, vitraux de Marc Chagall, déambulatoire, baie droite, détails du Peuple juif

En dessous (image de gauche), on trouve à nouveau une foule (comme sur la lancette de gauche, photographie à droite), symbolisant le peuple juif.

Cathédrale de Metz, vitraux de Marc Chagall, déambulatoire, baie droite, détails de Jérémie et l'exode

Le peuple juif et son exode est encore au cœur de la dernière lancette, qui développe le thème de Jérémie et l’exode du peuple juif (voir tout le livre de Jérémie). Jérémie est l’un des grands prophètes de la Bible  (à voir dans l’art roman à Poitiers, sur la façade de l’église Notre-Dame-la-Grande): le peuple juif est exilé  à Babylone, mais il reviendra bientôt à Jérusalem. C’est entre autre dans ce livre que l’on trouve l’histoire de (Jérémie 39, mais voir aussi 2 Rois 25 et 2 Chroniques 36). Sur le détail de gauche, vous retrouvez le peuple juif errant et les tables où sont écrites les prophéties. Jérémie est « tassé » en bas à droite (cliché de droite).

Cathédrale de Metz, vitraux de Marc Chagall, déambulatoire, baie droite, réseau supérieur

Mes photographies du réseau supérieur laissent à désirer, problème de hauteur, de lumière dans les vitraux… La figure du Christ était trop floue… mais l’un des anges musicien (avec une corne / ange de l’Apocalypse) est bien net, près à vous accueillir au Paradis… ou à admirer ces vitraux « en vrai » à Metz!

Photographies de juillet 2012.

Pour aller plus loin, voir :

– mes articles autour de , dont l’exposition Marc Chagall à La Piscine à Roubaix

– le musée national Marc Chagall, musée du message biblique à Nice

– les vitraux de la cathédrale de Reims (et bientôt sur mon blog ceux de la cathédrale de Metz)

– le plafond de l’opéra de Paris

Marc Chagall à Metz (2) : les rois et les prophètes, baie gauche

Cathédrale de Metz, vitraux de Marc Chagall, déambulatoire, baie gauche, localisationAprès le paradis terrestre, j’ai interrompu ma présentation des vitraux de dans la cathédrale de Metz… Vous pouvez toujours revoir mon article sur l’exposition Marc Chagall à La Piscine à Roubaix, qui devait être bien plus grande que l’actuelle exposition sur le même artiste au musée du Luxembourg jusqu’au 21 juillet 2013 à Paris, que je n’ai pas vue. L’ensemble sur les Rois et les Prophètes est réalisé sur deux grandes fenêtres à réseau au nord du déambulatoire, je commence aujourd’hui par la baie gauche, je vous montrerai samedi prochain la baie droite (l’article est programmé… tout mettre aujourd’hui aurait donné un article trop long).

Cathédrale de Metz, vitraux de Marc Chagall, déambulatoire, baie gauche, deux signaturesChaque grande lancette porte la signature de Marc Chagall, sur la deuxième, Reims a été écrit Riems… L’ensemble a été réalisé, comme presque tous les vitraux de Marc Chagall, par l’atelier Simon Marq à Reims (maîtres-verriers de père en fils depuis 1640), ici entre 1959 et 1961.

Cathédrale de Metz, vitraux de Marc Chagall, déambulatoire, baie gauche, les quatre grandes lancettes

Le thème principal est développé dans les quatre grandes lancettes où l’on peut voir, de gauche à droite, le sacrifice d’Abraham, la lutte de Jacob et de l’Ange, le songe de Jacob et Moïse devant le buisson ardent.

Le sacrifice d'Abraham, par Marc Chagall dans la cathédrale de Metz

Dieu ordonne à Abraham de sacrifier son fils Isaac, au dernier moment, il retient sa main et remplace l’enfant par un agneau, un mouton ou un bélier (selon les options de traduction…, Genèse 22: 1-19). Sur le vitrail de Metz, Marc Chagall a représenté la scène dans des dominantes froides, bleues. Isaac se distingue par sa blancheur, Abraham tient dans la main droite un grand couteau, alors que l’ange apparaît tout en haut de la lancette, dans un rouge flamboyant. Pour les juifs, il s’agit d’akéda, texte lu le deuxième jour de Roch Hachana, le nouvel an. Les Musulmans célèbrent chaque année ce sacrifice et la soumission d’Abraham/Ibrahim à Dieu lors de l’Aïd-el-Kebir, dernier jour du pèlerinage à La Mecque (le 10 Dhou Al Hiija, dernier mois de l’année, en 2013 elle devrait tomber le 15 octobre en France).

Cathédrale de Metz, vitraux de Marc Chagall, déambulatoire, baie gauche, lutte de Jacob et de l'AngeLa lutte de Jacob et de l’Ange (Genèse 32: 24-32) est un épisode de la Bible assez rarement représenté avant le 19e siècle, même si on le trouve sur un chapiteau roman de Vézelay et si Rembrandt l’a illustré avec force vers 1659 sur ce tableau conservé au Staatliche Museen à Berlin. Pour mémoire, Jacob est  le fils d’Isaac, donc le petit-fils d’Abraham. C’est un thème que Marc Chagall a exploré à plusieurs reprises. Comme sur le tableau de Rembrandt, Jacob (en bleu) étreint carrément l’ange représenté en rouge, avec juste la tête bleue. des couleurs vives, comme des flammes, s’échappent au-dessus de l’ange, dans une position assez différente de cette version sur toile du musée national Marc Chagall, à Nice.

Cathédrale de Metz, vitraux de Marc Chagall, déambulatoire, baie gauche, détails du songe de JacobLe songe de Jacob (épisode de la Bible aussi appelé l’échelle de Jacob, Genèse 28:11-19) est également un thème souvent exploré par Marc Chagall, voir par exemple cette version à dominantes bleues du musée national Marc Chagall, à Nice, où l’échelle est présente. A Metz, Jacob est représenté tout en bas de la lancette, dans des tons froids, tenant un livre entre ses mains. Au-dessus, les couleurs chaudes dominent, avec des anges représentés en blanc, l’échelle est limitée à deux barreaux.

Cathédrale de Metz, vitraux de Marc Chagall, déambulatoire, baie gauche, Moïse et le buisson ardent

Il faut maintenant passer quelques pages de la Bible et aller au chapitre 3 de l’Exode pour retrouver Moïse devant le buisson ardent. La version de Nice montre une scène plus développée, avec Dieu, le buisson et Moïse. Sur le vitrail de Metz, Dieu apparaît tout en haut de la lancette, en rouge vif, l’essentiel de la scène est constituée par le buisson et Moïse, dans des tons froids, bleus, noirs et verts.

Cathédrale de Metz, vitraux de Marc Chagall, déambulatoire, baie gauche, lancette droite, ange souflant dans une trompeTout en haut de la lancette, un ange souffle dans une trompe(tte) (de l’Apocalypse?) au milieu d’une explosion de couleurs et de rayons divins.

Cathédrale de Metz, vitraux de Marc Chagall, déambulatoire, baie gauche, motifs supérieurs

Dans le réseau supérieur de la baie, Marc Chagall a placé plusieurs scènes tirées notamment de l’histoire de Noé (Genèse, chapitres 7 à 9). L’on reconnaît (détail de gauche) Noé offrant en sacrifice un agneau à la sortie de l’arche (« il offrit des holocaustes sur l’autel », Genèse 8:20), répondant à Abraham devant l’Agneau qui a remplacé Isaac lors du sacrifice. A droite, Noé nu entre ses fils… à comparer à l’ivresse de Noé sur la voûte romane de Saint-Savin (Genèse 9:20-24)…

Cathédrale de Metz, vitraux de Marc Chagall, déambulatoire, baie gauche, détail du réseau supérieur

En voici d’autres détails. A gauche, les animaux qui ont été entassés dans l’arche. A droite, vous devez réussir à distinguer au centre la colombe que Noé envoie en reconnaissance pour estimer le retrait des eaux (Genèse 8:8-12).

Photographies de juillet 2012.

Pour aller plus loin, voir :

– mes articles autour de , dont l’exposition Marc Chagall à La Piscine à Roubaix

– le musée national Marc Chagall, musée du message biblique à Nice

– les vitraux de la cathédrale de Reims (et bientôt sur mon blog ceux de la cathédrale de Metz)

– le plafond de l’opéra de Paris

Hommage aux Hommes de fer de Metz

Metz, monument aux Hommes de fer, vue générale et vue rapprochéeSur les hauteurs de Metz, entre les fortifications (qui font largement office de décharge sauvage) se trouve le monument aux « Hommes de fer de Metz ». De face, on voit un cube qui porte une plaque commémorative et un aigle posé sur un socle qui adopte la forme de la pente. Sur ce socle, on peut lire l’inscription suivante :

A la /95e D.I. des États-Unis / les hommes de fer de Metz /  novembre 1944 / The Iron Men of Metz

Metz, monument aux Hommes de fer, vue de dos et inscriptions

Vu de derrière, le monument ressemble à une tombe… Une inscription élucide les circonstances de l’érection du monument :

Ce monument a été / érigé par les amis de la colline de Bellecroix / qui en ont fait dont à la ville de Metz / 19 novembre 1989 / Conception H. Zayer / réalisation S.N.C.P. Marly

[PS: l’auteur est Henri Zayer, qui a laissé un commentaire ci-dessous]. Sur le cube à l’avant, la plaque commémorative, écrite en français et en anglais, rend hommage à la 95e division d’infanterie des  États-Unis qui a libéré la ville de Metz:

A la mémoire des soldats de la 95e D.I. des États-Unis / qui ont vaillamment combattu pour/ la libération de l’agglomération messine en novembre 1944. / Leur action courageuse et déterminée leur a valu / de la part de l’adversaire / le qualificatif d’ « hommes de fer de Metz »

In memory of the soldiers of the 95th U.S. Infantry Division / who vallantly fought for the liberation / of the city of Mtz in november 1944. / Their courageous an resolute action led / their adversaries to colla them « the Iron Men of Metz ».

Pour en savoir plus sur la libération de Metz, voici une petite sélection de sites:

La libération de Metz sur le site du ministère de la Défense / ECPAD (Établissement de Communication et de Production Audiovisuelle de la Défense)

– un article du général J. Collins  : Contribution à l’histoire de la libération de la ville de Metz, les combats du fort Driant (septembre-décembre 1944), Mémoires de l’Académie nationale de Metz (ANM), n° 105, 1962, p. 105-124.

Voir les autres monuments commémoratifs de Metz:

Metz, le monument aux morts de 1914-1918, en 2012, de face et de trois quarts le monument aux morts de 1914-1918,

Metz, le monument à Albert Ier par Paul Niclausse, vue ancienne avec les reliefs latéraux Metz, le monument à Albert Ier par Paul Niclausse, vue ancienne avec les reliefs latérauxle monument a Albert Ier roi des Belges,

Metz, le Poilu de Bouchard, nouvelle version, trois vuesle monument au Poilu libérateur de la Moselle

Clichés d’août 2012.

Les aigles de Fratin au jardin des plantes de Montigny-les-Metz

Jardin des plantes de Mets, aigles de Fratin, vue généraleJe vous ai déjà montré les œuvres contemporaines qui étaient présentées pendant l’été 2012 dans le jardin botanique à Montigny-les-Metz (une demi-heure à pied du centre ville de Metz en passant par le canal de la Moselle). On aperçoit d’ailleurs au deuxième plan de la photographie les grands personnages blancs de Cyrille André. Les œuvres de Alain Bresson sont un peu plus loin. Je vous montre aujourd’hui une sculpture plus ancienne, un cerf attaqué par deux aigles…

Jardin des plantes de Mets, aigles de Fratin, signature Fratin et date 1852Ce groupe porte la signature et la date « Fratin 1852 ». Il s’agit de Le triomphe de l’aigle, un modèle en plâtre présenté par Christophe Fratin (Metz, 1801  – Le Raincy, 1864) sous le n° 1397 au salon des artistes français, commandé par l’État en 1852 et attribué en 1856 à la ville de Metz. Ce groupe a d’abord été installé sur l’esplanade, avant d’être déménagé au jardin des plantes en 1890. Je vous montrerai bientôt une autre œuvre du même artiste à Metz, un grand cheval près du palais de justice, légèrement antérieur (commandé en 1848 par le ministère de l’Intérieur, exposé au Salon de 1850, arrivé à Metz en 1852). Christophe Fradin a présenté presque chaque année au moins une œuvre au salon des artistes français de 1831 à 1863, à la veille de sa mort.

Jardin des plantes de Mets, aigles de Fratin, vues de face et de dos

Un jeune cerf est couché à terre, attaqué par deux aigles aux ailes déployées. L’un est près à reprendre son envol. Le sculpteur a donné un aspect très réaliste à cette scène: le père de l’artiste était taxidermiste et il avait donc pu étudier de près tous ces animaux…

Jardin des plantes de Mets, aigles de Fratin, vue de profil et détail du cerf mourant

Le cerf est décidément mal en point, il tire déjà la langue…

Pour rebondir sur la sculpture animalière réaliste du 19e siècle et du 20e siècle avant la première guerre mondiale, je vous invite à revoir les cerfs du jardin des plantes de Nantes (Georges Gardet, 1910), la chienne et la louve de Pierre Rouillard (1865) à Toulouse ou les animaux de l’ancienne fontaine du Trocadéro à Paris (1878), avec l’ancienne fontaine et ses éléments transportés devant le musée d’Orsay, le cheval à la herse de Pierre Rouillard, l’éléphant pris au piège d’Emmanuel Frémiet, le rhinocéros de Henri Alfred Jacquemart (le bœuf d’Auguste Cain est à Nîmes).

Metz, martyres de saint Vincent de Saragosse et de sainte Lucie

Metz, église Saint-Vincent, façadeL’église Saint-Vincent de Metz, la plus grande élise de Metz après la cathédrale, était en travaux de restauration lors de ma visite en août 2012. Signalée comme abbaye au 10e siècle (elle reçoit les reliques de saint Vincent de Saragosse, translatés depuis le sud de l’Italie), cette église avait été reconstruite entre 1248 à 1251, puis sa façade refaite entre 1768 et 1786 par les architectes Barlet et Louis sur le modèle de l’église Saint-Gervais à Paris. Endommagée sous la Révolution, rouverte au culte paroissial en 1803, élevée au rang de basilique en 1933 par Pie XI, elle est fermée au culte à la fin des années 1980.

Metz, église Saint-Vincent, statues de saint Vincent de Saragosse et de sainte LucieEn 1900 (pendant l’annexion allemande) sont sculptés les deux bas-reliefs représentant le supplice de saint Vincent de Saragosse (à gauche) et le martyre de sainte Lucie (à droite), en-dessous des statues en pied représentant les deux saints.

Metz, église Saint-Vincent, reliefs de saint Vincent de Saragosse et de sainte LucieVoici les deux reliefs…

Metz, église Saint-Vincent, relief du martyre de saint Vincent de SaragosseQuelques détails du martyre de saint Vincent de Saragosse. Le sculpteur a pris quelques libertés par rapport à son martyre… D’après la légende, il aurait été martyrisé dans une maie de pressoir au 4e siècle, ici, il semble plutôt soumis au martyre de la roue…

Metz, église Saint-Vincent, relief du martyre de sainte LucieEt le martyre de sainte Lucie (de Syracuse). Oui, la sainte Lucie fêtée le 13 décembre dans le calendrier julien, ce qui correspond dans notre calendrier… au 26 décembre, et … « à la sainte Luce, les jours augmentent du saut d’une puce »… Elle a été martyrisée au tout début du 4e siècle (entre 303 et 310 selon les sources). Comme elle n’était toujours pas morte après avoir subi divers sévices qui varient selon les sources (viol, yeux arrachés, etc.), elle est transportée sur un bûcher (le sculpteur a choisi cet épisode)… mais chante toujours les louanges de Dieu et est achevée d’un coup d’épée dans la gorge.

 

Pour aller plus loin : voir l’article de Louis de Lacger, Saint Vincent de Saragosse, Revue d’histoire de l’Église de France, tome 13, n° 60, 1927, p. 307-358.

Marc Chagall à Metz (1) : paradis terrestre

Cathédrale de Metz, vitrail de Marc Chagall, le Paradis terrestre, 1, vue généraleJe vous ai promis cet article lorsque je vous ai parlé l’exposition Marc Chagall à La Piscine à Roubaix (qui devait être bien plus grande que l’actuelle exposition sur le même artiste au musée du Luxembourg jusqu’au 21 juillet 2013 à Paris), et puis, l’actualité a fait que je l’ai plusieurs fois reporté, les photographies sont même incrustées de l’adresse de mon ancien blog… Les photographies datent de fin juillet 2012. Marc Chagall (1887-1985) a réalisé plusieurs séries de vitraux après la seconde guerre mondiale. Son ensemble pour la cathédrale de Reims est célèbre, comme ceux de la chapelle des Cordeliers à Sarrebourg, de la chapelle du Saillant à Voutezac en Corrèze ou de la synagogue de l’Hôpital Hadassah à Jérusalem, il a également réalisé trois grandes verrières pour la cathédrale de Metz. Je vous montre aujourd’hui l’ensemble qui se trouve sur le mur ouest du transept nord. La verrière de la deuxième lancette a été endommagée par un vandale en août 2008 mais restaurée depuis.

Cathédrale de Metz, vitrail de Marc Chagall, le Paradis terrestre, 2, signature Chagall Reims 1963Le vitrail est signé « Chagall / Reims / 1963 ». Il a été réalisé, comme tous les vitraux de Marc Chagall, par l’atelier Simon Marq à Reims (maîtres-verriers de père en fils depuis 1640). Les deux autres verrières réalisées par Marc Chagall pour la cathédrale de Metz sont plus anciens de quelques années, mais je commence par vous montrer celle-ci parce qu’elle se situe au tout début de l’histoire et de la Genèse…

Cathédrale de Metz, vitrail de Marc Chagall, le Paradis terrestre, 3, deux détails de la partie supérieure

Le jaune flamboyant domine sur les vitraux qui ferment les baies à réseau.

Cathédrale de Metz, vitrail de Marc Chagall, le Paradis terrestre, 4, les quatre vitres centrales

La partie centrale raconte l’histoire d’Adam et Ève, soit de gauche à droite : Ève est créée à partir de la cote d’Adam, ils vivent heureux au paradis, Ève accepte la pomme du serpent, Adam et Ève sont chassés du paradis (dans la partie froide, en bleu).

Cathédrale de Metz, vitrail de Marc Chagall, le Paradis terrestre, 5, Eve nait de la cote d'Adam et Eve au paradis

Sur la lancette de gauche, Adam est endormi et Ève sort devant son corps. Sur la troisième lancette, Ève prend la pomme au serpent que l’on voit à droite. Elle a fait l’objet d’un timbre-poste en 2002.

Cathédrale de Metz, vitrail de Marc Chagall, le Paradis terrestre, 6, les animaux de la création

Les animaux de la création foisonnent et se cachent dans tous les vitraux.

Cathédrale de Metz, vitrail de Marc Chagall, le Paradis terrestre, 7, deux détails

Sur la deuxième lancette, Adam et Ève profitent du paradis terrestre. En haut de cette même lancette, remarquez le geste tendre de Ève toujours nue.

Cathédrale de Metz, vitrail de Marc Chagall, le Paradis terrestre, 8, Vierge à l'eEnfant et Christ en croix En haut de la première lancette, Marie, nouvelle Ève selon la tradition chrétienne, tient l’Enfant Jésus dans ses bras… Jésus que l’on voit ensuite à sa droite dans un mouvement de bras qui évoque la crucifixion.

Cathédrale de Metz, vitrail de Marc Chagall, le Paradis terrestre, 9, visages Les visages se mêlent dans la petite verrière tout en haut.

Pour aller plus loin, voir :

– mes articles autour de , dont l’exposition Marc Chagall à La Piscine à Roubaix, et la suite de la cathédrale de Metz: les Rois et les propètes, baie droite et baie gauche

– le musée national Marc Chagall, musée du message biblique à Nice

– les vitraux de la cathédrale de Reims (et bientôt sur mon blog ceux de la cathédrale de Metz)

– le plafond de l’opéra de Paris

Sol LeWitt au Pompidou Metz

Metz, le centre Pompidou

Cet été (début août 2012), au centre Pompidou de Metz, en dehors de l’exposition 1917, j’ai aussi vu l’exposition Sol LeWitt, je ne vous en ai pas parlé plus tôt car vous avez le temps de la voir, jusqu’au 29 juillet 2013, voir les informations pratiques sur le site du centre.

Sol Lewitt est décédé en 2007, mais ses œuvres relèvent de l’art conceptuel et sont reproduites, suivant ses instructions et cahiers des charges, par des intervenants (ici étudiants aux beaux-arts) sous le contrôle d’artistes mandatés par la fondation Sol LeWitt. Il faut dire qu’il s’agit de tracer des formes géométriques plus ou moins répétitives sur les murs, parfois le plafond, selon un schéma préétabli. Difficile de vous expliquer, alors, je vous invite à regarder cette vidéo… Et si vous visitez l’exposition, je vous conseille aussi de commencer par la vidéo… qui se trouve normalement en fin de parcours, mais qui permet de mieux apprécier le travail réaliser… et ma fois fort répétitif, d’autant plus que la commissaire de l’exposition, Béatrice Gross, a choisi uniquement des œuvres en noir et blanc… et divers niveaux de gris!

PS : si vous voulez découvrir ses œuvres en couleur, outre celle proposée en commentaire sous cet article, vous pouvez aller voir l’exposition organisée de juin à mi octobre 2012 à Louvain en Belgique (avec aussi une vidéo sur la mise en place des œuvres)…