Archives par étiquette : Metz

Le musée des Beaux-Arts de Metz

Façade du musée des Beaux-Arts de Metz Début août 2012, j’ai passé quelques jours à Metz… Après les expositions 1917 et Sol LeWitt au centre Pompidou, je ne pouvais pas rater le musée de la Cour d’or, qui rassemble l’archéologie et les beaux-arts (voir le site du musée de la Cour d’or). Des collections exceptionnelles… Bon, je ne sais pas où se cache la préhistoire et notamment le Néolithique, mais pour la Protohistoire et l’Antiquité romaine, il y a des merveilles… dans ces salles où je me suis longuement attardée, mais aussi dans les suivantes.

Un très gros bémol néanmoins, les éclairages sont catastrophiques, à moins qu’il n’y ait eu des modifications depuis ma visite (2 août 2012). Quelques exemples: au sous-sol, les cartels des thermes sont écrits en blanc sur fond noir dans une salle sombre: ils sont tout simplement illisibles. Des objets en pierre, qui n’ont donc pas de contrainte d’éclairage pour raison de conservation, sont très mal éclairés. Les cartels écrits en minuscules caractères et sans contraste suffisant de couleur (blanc sur rouge, beige sur noir) sont illisibles pour les bien-voyants, alors qu’en est-il pour ceux qui ont des problèmes de vision??? De toute façon, ils ont toutes les chances (tous les risques) de ne pas sortir indemnes de la visite, absence de marquage de la quasi-totalité des nez de marches d’escaliers, de bandes podotactiles et de rampe débordante sur beaucoup d’escaliers. Il y a une foule de marches dans ce musée, très peu accessible de ce fait aux personnes à mobilité réduite, et une bande de roulement lisse serait nécessaire dans le très beau grenier, impossible de traverser cette grande salle en fauteuil avec des pavés aussi irréguliers..

Problème d’éclairage encore avec des spots dans la figure, par exemple lorsqu’on veut lire le panneau qui accompagne la colonne de Merten (j’ai dû intercaler ma main entre le spot et mon visage pour réussir à voir quelque chose) ou bien un spot à l’arrière de la vitrine des bijoux mérovingiens (salle 17) qui empêche également de voir la vitrine… Ce ne sont que quelques exemples, j’ai pris deux pages de notes…

L’art dans les jardins à Metz, 2, Alain Bresson

Metz 2012, Alain Bresson, 1, poissemousse à eau Cet été et jusqu’au 14 octobre 2012, Metz organise une manifestation appelée l’art dans les jardins, avec deux artistes invités, Cyrille André (dont je vous ai parlé ici) et Alain Bresson (voir son site officiel). Toutes ses œuvres sont rassemblées dans le jardin botanique à Montigny-les-Metz (une demi-heure à pied du centre ville en passant par le canal de la Moselle, dans ce jardin, voir aussi les aigles de Fratin). Au milieu du plan d’eau, voici le Poissemousse à eau, que l’on apercevait sur l’une des photographies de l’article précédent…

J’aime beaucoup ses créations qui allient récupération de matériaux divers et végétaux, notamment des mousses et du bois flotté…

Metz 2012, Alain Bresson, 2, poissemousse à eau, deux vues Le voici sous deux autres angles, j’adore sa bouille en forme de tête de hérisson, presque, vous ne trouvez pas?

Metz 2012, Alain Bresson, 3, poissonne de mer devant les serres Devant les serres, Ma poissonne de mer a épousé un géranium.

Metz 2012, Alain Bresson, 4, poissonne de mer devant les serres, deux vues … Une poissonne dressée sur de longs bâtons…

Metz 2012, Alain Bresson, 5, deux poissemousses

A l’opposé de la serre se dressent deux autres de ces êtres étranges…

Metz 2012, Alain Bresson, 6, poissemousse amasse sa mousse Au premier plan, c’est Le poissemousse amasse sa mousse, avec cet espèce de collier végétal qui pendouille…

Metz 2012, Alain Bresson, 7, cornemousse Au fond, le Cornemousse. Je l’adore, avec son corps moussu et ses deux grandes excroissances…

Metz 2012, Alain Bresson, 8, assemblée de VIP

Si on se rapproche de l’arrière de la serre, on peut découvrir une sorte de séchoir à poissons, Assemblée de VIP… Assimiler les « very important personnes » à ces poissons colorés, voilà une idée qui me plaît…

Metz 2012, Alain Bresson, 9, assemblée de VIP, deux vues En voici deux autres vues… Une structure toute simple pour conserver le poisson…

Metz 2012, Alain Bresson, 10, poissons dans les serres … sauf que beaucoup de ces poissons se sont carrément échappés et ont trouvé refuge au milieu des plantes dans la serre…

Metz 2012, Alain Bresson, 11, poissons dans les serres

Je ne résiste pas à vous montrer ce dernier assemblage de photographies… Une belle découverte pour moi, j’essayerai de suivre à l’avenir le travail de Alain Bresson

L’art dans les jardins à Metz, 1, Cyrille André

Metz, Cyrille André, 1, aux Récollets Cet été et jusqu’au 14 octobre 2012, Metz organise une manifestation appelée l’art dans les jardins, avec deux artistes invités, Alain Bresson (dont je vous parlerai / à voir ici) et Cyrille André. Je commence par ce dernier, dont le parcours est intitulé Marelles… Je me rends d’abord (début août 2012) au cloître des récollets, sur la colline, non loin du musée des beaux-arts… Deux personnages en bois avec des accessoires en aluminium (sabots de l’homme, pieds de la femme), ont pris place au milieu du cloître. ils sont intitulés « Évolution 1 » et « Évolution 2 ».

Metz, Cyrille André, 2, les deux personnages des Récollets

Les voici de plus près… Du bois sculptés et polis, beaucoup moins brut que les grands personnages en bois de Georg Baselitz.

Metz, Cyrille André, 3, au jardin des plantes, grand homme noir debout Le lendemain matin, je prends la direction du jardin des plantes à Montigny-les-Metz (voir aussi dans ce jardin les aigles de Fratin), à pied, en faisant quelques escales repérées à l’avance… (dont l’église Sainte-Thérèse avec le label architecture 20e siècle dont je vous reparlerai). « Le Veilleur » vous y accueille, bras croisés, jambes légèrement écartées, bien campé au sol…

Metz, Cyrille André, 4, au jardin des plantes, deux personnages blancs dans la pelouse Dans la pelouse voisine, deux personnages blancs (« L’un et son autre ») se font face… Si l’on ne faisait pas attention, on pourrait penser à deux personnages qui se livrent à une partie de foot ou autre au milieu de la pelouse… Sur l’image du bas, au loin, on aperçoit l’un des curieux « poissons » d’Alain Bresson.

Metz, Cyrille André, 5, au jardin des plantes, un personnage blanc avec des oiseaux noirs Un peu plus loin, un autre personnage blanc semble attendre…

Metz, Cyrille André, 6, au jardin des plantes, un personnage blanc avec des oiseaux noirs, détail Approchons-nous… Des corbeaux sont juchés sur ses épaules.. ce qui explique le titre de l’œuvre, « Corvus corax ».

Metz, Cyrille André, 7, au jardin des plantes, grand personnage et oiseaux Dans un autre espace, la pelouse est envahie par les « Yeux du ciel » (un personnage avec un aigle posé sur son bras) et les « vigies », rapaces percés sur des mâts…

Metz, Cyrille André, 8, au jardin des plantes, grand personnage et oiseaux

Contraste du blanc de l’aigle et du noir de l’homme et des autres rapaces…

Metz, Cyrille André, 9, au jardin des plantes, quatre oiseaux …. rapaces qui, d’après la présentation de l’œuvre, symbolisent les caméra de vidéo-surveillance (désormais appelée, par un glissement sémantique étrange, caméras de vidéo-protection)…

Dans le même jardin, voir les aigles de Fratin (sculptés en 1852).

Metz, Cyrille André, 10, à l'arsenal, affiche fermée Retour en ville par le bord du canal de la Moselle… J’avais cherché en vain la troisième œuvre autour de l’Arsenal… pourtant, à l’office du tourisme, on m’avait dit que ça devait être en extérieur… J’ai trouvé au jardin des plantes le prospectus de la manifestation, que je n’avais pas pu avoir en ville, et là, il est indiqué que c’est dans le hall… sauf qu’à l’arrivée, pas de chance, c’est fermé pour cause de vacances, mais personne ne l’a dit, rien sur les prospectus, sur internet, encore moins à l’office de tourisme…

Metz, Cyrille André, 11, à l'arsenal, balles et chiens A travers les larges baies vitrées, il est quand même possible d’apercevoir les deux œuvres… « Migrant » (pas visible ici) et « Chien migrant », sont des sculptures noires suspendues sous des filets de boules blanches… Au sol, deux grands chiens en bois semblent leur aboyer dessus… Pas très rassurant…

Metz, Cyrille André, 12, à l'arsenal, les deux chiens au sol Voici les deux chiens pris à partir d’une autre fenêtre… Grands chiens de garde…

1917 à Metz

Metz, le centre Pompidou Après le Jura, j’ai passé quelques jours à Metz, je n’avais pas encore vu le Centre Pompidou Metz et l’exposition 1917 m’y attirait irrésistiblement (elle a lieu jusqu’au 24 septembre 2012). Le centre s’organise sur quatre grands plateaux. Au rez-de-chaussée, je trouve que la boutique est ratée, trop petite, tout est entassé, impossible de circuler entre les étagères et les tables… Le bistrot et sa terrasse sont en revanche agréables, à des prix très raisonnables, je n’ai pas testé la restauration à l’étage. Les expositions s’organisent entre les quatre niveaux. Lors de ma visite, 1917 au rez-de-chaussée et au premier étage, Sol LeWitt au deuxième, et au troisième étage, l’exposition suivante était en cours d’installation.

L’exposition et mon avis :  1917, jusqu’au 24 septembre 2012. Informations pratiques sur le site du centre. Tout ce qui est présenté se rapporte à l’année 1917, ou à peu près… en effet, pour « l’art des tranchées » (un grand mur), impossible de savoir si tous ces objets réalisés à partir d’obus ont été réalisés cette année là.

Sur les conseils d’un ami, je l’ai visitée à l’inverse de ce qui est prévu par les scénographes et commissaires. Cela permet de voir d’abord la partie « dure » (photographies et moulages et « gueules cassées », films de propagande de l’armée) et de terminer par la partie plus « artistique », avec pour « clou » le très grand rideau de scène du ballet Parade, réalisé par Pablo Picasso.

Comme pour Dada il y a quelques années au centre Pompidou à Paris, l’exposition est organisée en petits modules, et le catalogue comme un gros dictionnaire: je ne l’ai pas acheté, en le feuilletant, j’ai été rebutée par le parti pris graphique, avec des bandeaux noirs (ou gris foncé) façon faire-part de décès entre les articles. Beaucoup m’ont semblé faire doublon avec le catalogue Dada. En plus, il n’y a qu’une version en couverture rigide, plus joli mais trop lourd pour la valise et les étagères.

Revenons à l’exposition. Comme d’habitude quand je parle d’expositions, la suite est un peu en vrac, au gré de mon ressenti…

Beaucoup d’artistes des avant-gardes, des « classiques » de Dada (voir exposition à Paris il y a quelques années) ou de l’avant-garde russe (voir exposition à Bruxelles il y a aussi quelques années). J’ai des interrogations sur les cartels et le parti pris de ne pas donner la nationalité des artistes, cela aurait été une information utile dans certains cas. De même, si je n’avais pas vu récemment l’exposition Jacques Villon à Angers, je n’aurai pas pu faire le rapprochement entre les trois frères de la famille Duchamp (Marcel, Jacques et Gaston), aucune indication dans l’exposition. Passons vite sur les « stars » déjà vues et revues, mais dont on ne se lasse pas (sans ordre, Fernand Léger, Otto Dix, Guillaume Apollinaire, Pablo Picasso, Man Ray, Marcel Duchamp, George Grosz, Francis Picabia, Georges Rouault -voir des liens dans mon article sur l’exposition Georges Rouault au Centre Pompidou à Paris-, Kazimir Malevitch, Paul Klee, Amedeo Modigliani, Raoul Dufy, Giorgio De Chirico, Claude Monet, etc.), également des photographies de Jacques Henri Lartigue (voir plus sur le site de la fondation Lartigue) et André Kertész (mais pour ce dernier, rien ne vaut l’exposition vue à Tours ou le fond de plus de 1000 clichés tous numérisés et disponibles dans la base de données Mémoire). Quelques (re)découvertes pour moi : les clichés de Rodin sur son lit de mort, prises par plusieurs photographes le 18 novembre 1917, de nombreuses œuvres de Paul Nash, une série de xylographies intitulée Debout les morts, résurrection infernale, de Frans Masereel (un graveur belge d’origine flamande dont je découvrirais volontiers le reste de l’œuvre, voir sur le site de la fondation Frans Masereel, qui a organisé cette année une exposition à Nurenberg), des carnets de André Mare (oui, le décorateur « star » de l’art déco) sur les arbres de camouflage.

Une exposition très riche… à voir si vous passez par Metz… je vous conseille de faire comme moi, commencez à l’envers, par le rez-de-chaussée, si vous souhaitez commencer par les aspects « durs » de la guerre et finir par des œuvres plus loin de la guerre…

Pour aller plus loin:

Sur mon blog:

– au rayon expositions

l’exposition Georges Rouault au Centre Pompidou à Paris

l’exposition Jacques Villon à Angers

l’exposition André Kertész à Tours

– au rayon livres

A l’ouest rien de nouveau de Erich Maria Remarque

14 de Jean Echenoz

Le crime de l’Albatros de Thierry Bourcy (Les aventures de Célestin Louise, flic et soldat)

Crevaisons (Une aventure rocambolesque du Soldat inconnu, tome 5) de Manu Larcenet et Daniel Casanave.

– au rayon patrimoine

la page de liens sur les monuments aux morts

 

Voir un film sur la rééducation, 1er janvier 1918, sur le site de l’INA