Archives par étiquette : lecture

Un homme de tempérament de David Lodge

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pioche-en-bib.jpgJ’ai trouvé ce livre à la médiathèque, un auteur dont j’ai déjà lu un certain nombre de livres avant l’ouverture de ce blog et dont j’ai parlé ici de La vie en sourdine.

Le livre : Un homme de tempérament de David Lodge, traduit de l’anglais par Martine Aubert, collection Littérature étrangère, éditions Payot et Rivages, 2011, 706 pages, ISBN 9782743622916.

L’histoire : à Londres en 1944, pendant le blitz. Herbert George Wells, auteur à succès vieillissant et malade, qui préfère se faire appeler HG, revient sur sa vie passée. Militant de l’amour libre, il a multiplié les aventures, à partir de la quarantaine avec des filles de la moitié de son âge, le tout sur fond de bonne société universitaire ou politique (la société fabienne) qui réprouve son comportement, d’éditeur qui hésite à publier certains de ses livres…

Mon avis : un gros pavé qui m’a copieusement ennuyée… Je n’ai pas retrouvé du tout l’humour de David Lodge et sa vision décalée du monde universitaire, ni le recul qu’il peut avoir sur sa surdité en la transposant à son héros (La vie en sourdine). Un vieil homme sur la fin de sa vie revient indéfiniment sur ses maîtresses successives, sur l’amour libre, sur le socialisme (société fabienne), ça tourne en rond page après page… Il n’est pas du tout question des livres d’anticipation de Herbert George Wells (La guerre des mondes, L’homme invisible, etc.), mais de romans qui racontent sa vie sexuelle tumultueuse. Une grande déception!

Logo rentrée littéraire 2011Ce livre est le dernier lu dans le cadre du défi 1 % rentrée littéraire 2011, coordonné cette année par Hérisson [Vite, ce défi se termine à la fin du mois de juillet, en attendant la nouvelle rentrée littéraire en août…].

Logo God save the livre Ce livre entre dans le défi God save the livre, saison 2, organisé par Antoni / passion livres. Il s’agit de lire un ou plusieurs livres anglais d’ici fin février 2013 et atteindre l’une de ces catégories : « Duty Harry » (1 livre lu), « Prince Charles » (5 livres), « Prince William » (10 livres), « Lady Di » (15 livres), « The Beatles » (20 livres et plus), « Queen Mom » (au moins un livre en VO)…

Je ne suis pas celle que je suis de Chahdortt Djavann

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J’ai acheté ce gros livre à la librairie la Belle Aventure à Poitiers… Il faut faire vivre un peu les librairies indépendantes, mises à mal surtout ces derniers mois (concurrence d’internet, hausse de la TVA, etc.), et c’est un livre que j’ai pris un peu au hasard il y a un moment, mis en avant sur une table…

Le livre : Je ne suis pas celle que je suis de Chahdortt Djavann, éditions Flammarion, 2011, 536 pages, ISBN 9782081227545 .

L’histoire : à Bandar Abbas en Iran en 1990-1991 (avec une escapade de cinq jours à Istanbul, d’une nuit à Dubaï, d’une nuit terrible à Ispahan, quelques mois à Téhéran), quelques années plus tard à Paris. Donya alterne le récit d’une année universitaire à Bandar Abbas et des séances de psychanalyses à Paris, parfois un court chapitre sur sa vie parisienne… originaire de Téhéran, après un dur concours d’entrée à l’université, Donya est étudiante à Bandar Abbas, sur le golfe persique, à 20 minutes de bateau de Dubaï, sur l’autre rive. Elle étouffe sous le contrôle des délateurs et des Mollahs, mais réussit quand même à voir en secret Armand, à avoir des relations sexuelles avec lui, au risque d’une arrestation, d’une bastonnade et d’un mariage forcé. Un jour, lors d’un mariage, une amie de la famille lui propose d’aller rencontrer (et de se marier) à son fils, exilé à Londres depuis ses douze ans… La rencontre aura lieu à Istanbul, la mère de Donya l’accompagne… Quelques jours de liberté, Donya y voit l’occasion de s’évader de l’Iran, mais elle n’est pas amoureuse… et avoue son stratagème avant le mariage à son promis… C’est la rupture, le retour en Iran, la prise de risques de plus en plus importants, la dégringolade… L’analyse, pendant ce temps, est longue et douloureuse, beaucoup de silences au début, des mois avant que la parole ne se libère…

Mon avis : les chapitres s’entremêlent, une ou plusieurs séances chez l’analyste, la vie en Iran. Un livre terrible sur la condition de la femme en Iran, la torture à douze ans pour avoir distribué des tracts, le viol collectif à vingt ans pour avoir enlevé ses chaussettes après une longue journée de marche, pour soulager des ampoules, la prostitution comme seul moyen de se payer un avortement suite à la grossesse qui résulte du viol… Et peu à peu, chez le psy, émerge la violence familiale, la folie du père, la pédophilie d’un oncle. Mais que ces crimes ne vous rebutent pas dans la lecture, il y a de longues pages plus légères, beaucoup d’humour, ou de souffrance (comme lors de ces longues séances de blocage pendant l’analyse)… Une belle découverte grâce au libraire!

PS [juillet 2012]: et sur l’Iran toujours, si vous le pouvez, n’hésitez pas à aller voir en salle les enfants de Belle Ville de Asghar Farhadi.

Logo rentrée littéraire 2011Ce livre est le dernier lu dans le cadre du défi 1 % rentrée littéraire 2011, coordonné cette année par Hérisson

logo tour du monde en lecture Ce livre entre dans le cadre du défi du tour du monde des livres, organisé par Livresque, au titre de l’Iran.

Le beau juif de Ali Al-Muqri

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Bienvenue en arabe pioche-en-bib.jpgLe défi sur le monde arabe organisé par Schlabaya est en principe terminé, mais j’ai encore quelques livres en stock, alors, je poursuis un peu sur ce thème (en alternance avec d’autres livres). J’ai trouvé ce livre parmi les nouvelles acquisitions de la médiathèque.

Le livre : Le beau juif de Ali Al-Muqri, traduit de l’arabe (Yemen) par Ola Mehanna et Khaled Osman, collection Littérature étrangère, éditions Liana Levi, 2011, 157 pages, ISBN 978-2867465802.

L’histoire : au Yemen vers 1660. Salem, le « beau juif », adolescent, rencontre Fatima, la fille du mufti. Celle-ci lui apprend à lire et écrire l’arabe, pour plaire à son père, habile artisan, Salem apprend l’hébreu avec le rabbin, puis transmet à son tour son savoir à Fatima… Et ce qui devait arriver arriva, les deux jeunes gens tombent amoureux… Le frère de Salem meurt, puis son père et sa mère lors d’une mystérieuse épidémie. Peu après, Salem et Fatima s’enfuient, Fatima tombe enceinte, un fils naît mais la mère meurt en couche… Salem poursuit seul sa longue vie, rejeté par les deux religions…

Mon avis : un roman d’amour qui aborde aussi la tolérance et l’intolérance religieuse, transposé au 17e siècle pour aborder des questions toujours d’actualité… Un texte court pour aborder une question qui déchire cette région depuis des siècles, avec beaucoup de poésie. En revanche, la partie sur le « nouveau messie » m’a moins convaincue…

logo tour du monde en lecture Ce livre entre dans le cadre du défi du tour du monde des livres, organisé par Livresque, au titre du Yemen.

Logo rentrée littéraire 2011Ce livre est le dernier lu dans le cadre du défi 1 % rentrée littéraire 2011, coordonné cette année par Hérisson.

La montagne de Jean-Noël Pancrazi

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pioche-en-bib.jpgLe défi sur le monde arabe organisé par Schlabaya est en principe terminé, mais j’ai encore quelques livres en stock, alors, je poursuis un peu sur ce thème (en alternance avec d’autres livres). J’ai trouvé ce livre parmi les nouvelles acquisitions de la médiathèque.

Le livre : La montagne de Jean-Noël Pancrazi, collection Blanche, éditions Gallimard, 2012, 91 pages, ISBN 978-2070137145.

L’histoire : à Bordj Bou Arréridj, en Algérie, en juin… l’année n’est pas précisée, pendant la guerre d’Algérie [1957, si le récit est strictement autobiographique]. Le narrateur a huit ans, joue avec ses camarades dans la cour d’une minoterie où son père travaille. Le chauffeur de l’entreprise propose d’emmener les enfants faire un tour dans la montagne, le narrateur reste, les six autres ne reviendront pas… ils ont été égorgés, la vie du gamin bascule, entre horreur et retour en métropole, sans son père, qui décide de rester sur place…

Mon avis : un récit court et poignant. Le massacre, bien sûr, mais aussi le paysage à couper le souffle, l’exil des autres familles puis de lui-même avec sa mère, le père qui continue à faire vivre la minoterie avant de devoir à son tour partir après l’indépendance… Une journée qui a modifié le cours de sa vie…

La mort verte de Laurent Cornut

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pioche-en-bib.jpgUn livre trouvé à la médiathèque dans une sélection de nouvelles acquisitions…

Le livre : La mort verte de Laurent Cornut, collection Polar, éditions le Manuscrit, 2011, 233 pages, ISBN 978-2-304-03592-6.

L’histoire : de nos jours en Bretagne. Yves-Marie est allé au bout de la déchéance dans son alcoolisme, allant jusqu’à gifler sa femme (une seule fois, elle l’a quitté). Abandonné de ses enfants, il a eu finalement une greffe du foie, s’est guéri de l’alcool, et est tombé amoureux d’une infirmière, Sylvie. Il fait le tour de la Bretagne pour prévenir l’alcoolisme, mais aussi pour acheter de vieux livre. A la foire aux livres de Noirmoutier, il a acheté un livre qui va changer sa vie. L’auteur, Ronan Arvorig, y parle d’événements mystérieux qui se passent à deux pas de chez lui, près du lac de Kerloc’h (sur la presqu’île de Crozon), où il soupçonne un centre de stockage des algues vertes de ne pas être très net. Et voici qu’une marcheuse qui faisait en groupe un tour à pied de la Bretagne disparaît près du lac, puis l’auteur du livre se serait suicidé, son frère disparaît… Que se passe-t-il?

Mon avis : ce livre pose une question éthique importante, jusqu’où peut aller la recherche médicale pour avancer? Et surtout, franchit toutes les barrières de l’éthique, puisqu’ici, un groupe d’hommes se permet de tuer pour protéger sa recherche, et même pour l’alimenter (au sens propre…). A priori impossible dans nos pays occidentaux, même si certains jouent aux apprentis sorciers, cf. les organismes génétiquement modifiés ou OGM, la manipulation génique étant ici encore pire (quoique, rendre les plantes résistantes aux herbicides pour en déverser encore plus ne soit pas sans risque pour la santé, la nôtre et celle du biotope en général, voir ce précédent article).

Bon, sinon, pour le livre, ce n’est pas l’un de mes coups de cœur de l’année… Il se lit facilement, rapidement, mais sans plus. Et une sorte de malaise, sans doute parce que la recherche, aussi monstrueuse soit-elle, passe ici avant les questions d’éthique.

N’oublions pas que les thérapies géniques ont engendré quelques morts… les premiers « bébés bulles » traités ont pu sortir de leur bulle… mais le gène inséré a en quelque sorte appuyé sur un gène « non-stop » et provoqué un cancer très agressif chez plusieurs de ces enfants (certains sont morts, la plupart des médias ont oublié d’en parler, les essais ont été arrêtés en France et aux États-Unis). Jouer aux apprentis sorciers en introduisant des gènes dans le génome d’autres espèces n’est pas sans risque, bien au contraire…

Les naufragés de l’Hermione de Christophe Lafitte

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livres, critiques citations et bibliothèques en ligne sur Babelio.com

Je réédite cet article paru il y a juste un mois, le 4 juin 2012: si tout se passe comme prévu, l’Hermione sera sortie de sa forme de radoub à partir de 19h15 et ira faire un tour dans la Charente… Les mâts ne seront mis en place que dans les prochains mois…

J’ai reçu ce livre dans le cadre d’une opération « masse critique » organisée par Babelio, spéciale livres de jeunesse. Merci à Babelio et à Geste éditions.

Le livre : Les naufragés de l’Hermione de Christophe Lafitte, collection Le Geste noir, n° 23, Geste éditions, 2012, 251 pages, ISBN 978-2845619531.

L’histoire : à Rochefort en Charente-Maritime de nos jours. L’inspecteur Léo Vargal vient d’arriver de région parisienne (Nanterre), en remplacement de l’inspecteur Duvivier, mort peu avant dans un accident de la circulation. À peine arrivé, et déjà un meurtre, un homme a été tué sur son carrelet et transporté dans un appartement, vêtu d’une tenue d’officier de marine. Dans un bistrot, il en apprend plus sur Rochefort, son passé dans la marine et notamment la construction navale, et la construction en cours de la réplique de l’Hermione. Quand un deuxième cadavre est découvert, bientôt suivi d’autres morts… Que se passe-t-il donc dans cette ville en principe paisible?

Mon avis : le polar par lui-même est assez bien construit, même s’il faut un peu s’accrocher pour suivre les différents membres de la famille Norman. Un polar « à l’ancienne », « à la Maigret », le commissaire Ferret encourageant son jeune collègue exilé (contre son gré) de Nanterre à la méthode déductive, les renforts de la PJ n’œuvrent qu’en toile de fond et ne semblent pas décisifs dans le dénouement. L’auteur surfe sur l’actualité… La frégate de La Fayette, l’Hermione, avait été lancée de Rochefort en 1780. Sa réplique (enfin sa coque… la mise en place des mâts sera pour plus tard) sera mise à l’eau dans la Charente dans quelques semaines, avec une grande fête les 6,7 et 8 juillet 2012. Mais finalement, il est peu question de l’Hermione dans le livre, à part qu’elle manque périr dans un incendie… Le roman aborde aussi le passé des bagnes, et notamment celui de l’île de Ré, le passé de la marine à Rochefort (abordé surtout par des habitants croisés au fil de l’enquête ou le musée de la Marine, bizarrement pas vraiment à travers la Corderie royale). Dans le détail, il y a trop de fautes d’orthographe et de grammaire… « le foi de veau » a eu une crise de foi(e) p. 77, le verbe tinter n’est transitif qu’en marine… mais la construction « la porte vitrée tinta sa clochette » est peut-être poétique mais incorrecte (p. 25), etc. (mais cela reste néanmoins moins dramatique que dans La mémoire mutilée de Mohamed Cherid, dont je vous ai parlé récemment). J’ai préféré ce titre à L’assassinat de l’ingénieur Leberton, de Jacques Farisy, dans la même collection…

En savoir plus sur l’Hermione : voir le site officiel de l’association et celui des festivités 2012. Et si vous allez à Rochefort, à part le musée de la Marine (y compris l’école de médecine navale) et l’Hermione dont il est question dans le livre, vous pouvez aussi visiter la corderie royale (son centre international de la mer et sa riche librairie) et la maison/musée Pierre Loti (attention, le nombre de places à chaque visite est limité, en juillet et août, il faut impérativement réserver, plus d’informations sur le site de la ville de Rochefort)…

Surtout ne te retourne pas de Maïssa Bey

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Bienvenue en arabeCe livre m’a été prêté par une amie… qui a ainsi participé à sa manière au défi sur le monde arabe organisé par Schlabaya… Je vous ai déjà parlé de La mémoire mutilée de Mohamed Cherid, Une enfance algérienne sous la direction de Leïla Sebbar et Les honneurs perdus de Calixthe Beyala, et vous montrerai le marque-page fleuri qui a accompagné leur retour. Voici aujourd’hui un livre de Maïssa Bey, dont je vous ai déjà parlé de Pierre Sang Papier ou Cendre.

Le livre : Surtout ne te retourne pas de Maïssa Bey, collection Aube Poche, éditions de L’aube, 2006, 207 pages, ISBN 978-2752602190.

L’histoire : 21 mai 2003. Alors qu’un tremblement de terre a ravagé le nord de l’Algérie, Amina fuit sa famille et son village natal pour échapper à un mariage forcé. La voici dans un bus, officiellement vers chez sa tante, puis dans un camp de réfugiés à El Asnam. Dans l’odeur de la mort, la vie se réorganise, un camp de tentes est monté, Amina prétend avoir perdu la mémoire, y compris son nom, et devient Wahida. Une dame d’un certain âge, Dada Aïcha, la recueille, ainsi qu’une autre jeune fille, Nadia, la voici, grâce à la pagaille qui suit le tremblement de terre, grand-mère de deux jeunes filles. Mais quelques semaines plus tard, voici que survient une femme qui reconnaît en elle sa fille… elle la suit jusqu’à sa maison, commence une nouvelle vie de découverte mutuelle au-delà des souvenirs absents…

Mon avis : un livre court qui réussit le tour de force de parler de l’organisation des secours après un tremblement de terre et le retour à une vie plus organisée, la condition de la femme en Algérie et la question de la quête de l’identité. Car quelle meilleure opportunité qu’un tremblement de terre pour disparaître et réapparaître sous une autre identité? En quelques phrases, l’auteure témoigne aussi de la corruption, des immeubles construits sans respecter les normes de sécurité, les prédicateurs arabes extrémistes (qui réussissent à transformer une jeune fille ouverte et moderne en un fantôme tapis derrière un voile intégral grillagé), les profiteurs, l’aide humanitaire revendue dans des boutiques… Le tout intercalé avec un texte en italique, l’histoire d’une jeune fille, comme racontée à elle-même et à un psychanalyste, du moins est-ce ce que suggère le dernier passage en italique…

Avenue de la Gare, de Michel Métreau

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pioche-en-bib.jpgUn livre trouvé parmi une sélection de livres régionaux à la médiathèque.

Le livre : Avenue de la Gare de Michel Métreau, collection Imaginaires, éditions du Croît Vif, 2005, 132 pages, ISBN 978-2-907967-98-3.

L’histoire : à Chalais, au sud du département de la Charente, pendant la seconde guerre mondiale. Les fils du boulanger vivent cette période, des accords de Munich à l’épisode des femmes tondues, à leur rythme, surtout à celui des bêtises de leur âge (à la fin de la guerre, l’aîné a l’âge de l’apprentissage, le cadet termine son certificat d’étude)… au grand désespoir de leurs parents (ils sautent sur les genoux d’un nazi, provoquent une explosion, etc.). Les punitions physiques du père ne parviennent pas à les faire rentrer dans le droit chemin, les clients plaignent les parents…

Mon avis : le narrateur est le fils cadet des boulangers… Une autre époque, où les enfants avaient plus de liberté… mais étaient aussi sévèrement punis, visiblement sans grande réussite, puisque cela ne les empêchera pas de commettre une nouvelle bêtise… La guerre semble lointaine, sauf quand les Allemands s’établissent en ville, qu’une bombe s’égare en ville, que les avions passent en rase-motte pour aller bombarder Royan ou que les femmes sont tondues en place publique à la fin de la guerre. La lecture est rapide, agréable, mais ce livre ne fait pas partie de ceux qui resteront longtemps en mémoire… Dommage qu’il ne soit presque pas fait allusion au château (qui a appartenu aux Talleyrand du 13e siècle à la Révolution, puis à la maison de retraite et a été vendu récemment à un humoriste qui y a engagé des restaurations) ni à la belle église (pour partie romane, avec un cloître et des sculptures qui valent le détour si vous passez dans le secteur).

Les honneurs perdus de Calixthe Beyala

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Ce livre m’a été prêté par une amie… un grand merci à elle pour cette découverte! Ce livre a reçu le grand prix du roman de l’académie française en 1996, un prix littéraire que je boude car généralement attribué à des livres pour lesquels j’ai du mal à adhérer (au moins pour la petite dizaine que j’ai testés). Dane, si ta jambe va mieux et que tu peux venir en ville, il faut que je te les rende (voir La mémoire mutilée de Mohamed Cherid, Une enfance algérienne sous la direction de Leïla Sebbar et Surtout ne te retourne pas de Maïssa Bey, et vous montrerai le marque-page fleuri qui a accompagné leur retour)…

Le livre : Les honneurs perdus de Calixthe Beyala, éditions Albin Michel, 1996, 405 pages, ISBN 978-2226086938.

L’histoire : à Douala au Cameroun puis à Paris, ces cinquante dernières années (des années 1950 à la fin des années 1990)… Dans le quartier de Couscousville, près de Douala, un père fête la naissance de son fils avant même la fin de l’accouchement… Hélas, le fils est une fille! Les années passent, alors que les amies de Saïda se marient les unes après les autres, Saïda Bénérafa ne trouve pas de prétendant, son honneur est déshonoré par un garçon qui tente de l’embrasser… le docteur-pharmacien certifie qu’elle est toujours vierge… Après la mort de son père, à plus de quarante ans, elle part rejoindre une lointaine cousine à Belleville… qui la met à la rue après l’avoir hébergée deux ans. Commence alors une autre vie, au service de Ngaremba, écrivain-public du quartier qui vit seule avec sa fille…

Mon avis : Saïda est une femme soumise… à l’autorité de son père, au qu’en-dira-t-on du quartier, puis à sa cousine Aziza, enfin à Ngaremba. Illettrée, avec pour seul bagage l’enseignement de l’école coranique, elle va apprendre à lire sur le tard… tout en prenant conscience que sa virginité si jalousement défendue peut devenir un handicap dans sa nouvelle vie… Le poids de la tradition, la difficile émancipation ou au moins la libération de la soumission à autrui, tels sont les sujets abordés dans ce roman. Que sa longueur (plus de 400 pages bien tassées) ne vous rebute pas, c’est un roman qui tient aussi du témoignage poignant sur la vie de ces femmes au pays mais aussi en France… Rien n’est facile, ni là-bas, ni ici, bien loin du rêve de la vie meilleure…

Pour aller plus loin : le site officiel de Calixthe Beyala.

logo tour du monde en lecture Ce livre entre dans le cadre du défi du tour du monde des livres, organisé par Livresque, au titre du Cameroun.

So shocking! de Alan Bennett

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Logo God save the livrepioche-en-bib.jpgIl est grand temps d’attaquer la deuxième saison du défi God save the livre, organisé par Antoni / passion livres. Il s’agit de lire un ou plusieurs livres anglais d’ici fin février 2013. J’ai trouvé le livre du jour à la médiathèque parmi les nouvelles acquisitions, j’ai eu envie de le lire après La Reine des lectrices qui m’avait laissé un bon souvenir l’année dernière.

Le livre : So shocking! de Alan Bennett, traduit de l’anglais par Pierre Ménard, collection Denoël et d’ailleurs, éditions Denoël, 2012, 235 pages, ISBN 978-2207112540.

L’histoire : le volume rassemble deux nouvelles qui se passent de nos jours dans des lieux assez indéterminés en Angleterre. Dans Mrs Donaldson sort du placard, Mrs Donaldson, tout juste veuve après une longue et pénible maladie de son mari, doit, contre l’avis de sa fille, prendre un petit boulot pour boucler ses fins de mois. Avec d’autres, elle doit jouer le rôle de la malade pour un groupe d’étudiants en médecine. Elle accueille aussi chez elle deux étudiants en location dans la chambre d’amis, mais quand ceux-ci ne peuvent pas payer le loyer, il lui font une étrange proposition: assister à leurs ébats amoureux… Dans Mrs Forbes reste à l’abri, cette mère a du mal à laisser partir de chez elle son fils Graham. Celui-ci, homosexuel qui a de brèves aventures tarifées, a décidé de se marier et a trouvé une riche mais laide épouse, Betty. Chantage de l’un de ses amants, relations de Betty avec son beau-père, Graham réussira-t-il à cacher son homosexualité à sa mère?

Mon avis : si l’humour anglais et déjanté de La Reine des lectrices m’avait plutôt plu (malgré quelques longueurs), je n’ai pas trouvé ces deux nouvelles drôles, pas « shocking », pour rebondir sur le titre, juste pathétiques… Deux familles de la classe moyenne anglaise, deux dames d’un certain âge en mal d’amour, sans doute, surtout l’échec du modèle anglais, sans protection sociale, qui oblige une veuve à trouver un travail à temps partiel et à louer sa chambre d’amis… Un prostitué homosexuel qui pratique le chantage et se révèle être un flic très populaire après son coming-out, cela n’est pas drôle non plus…