Archives de catégorie : Poitiers, chroniques

Poitiers, la ville où je vis depuis 1992, son patrimoine et au quotidien…

Poitiers coeur d’agglomération, coeur de pagaille…

Poitiers, travaux rue Carnot, 31 janvier 2010 J’avais prévu cet article pour la semaine dernière, mais remplacé par la ciergerie Guédon en danger…

Depuis quelques semaines, l’opération Poitiers, cœur d’agglomération a commencé… Pour plusieurs mois, c’est une grande pagaille en centre-ville. La rue Saint-Hilaire, par où je peux sortir en ville, sera en sens inverse, comme beaucoup d’autres. Chaque semaine, le plan de circulation varie. Il y a quinze jours juste, j’ai pris la photographie le dimanche, ce bout de la rue Carnot, en face du parking et non loin de l’amphithéâtre (et tout au bout à droite, du saint Nicolas) était passé en double sens. Si vous passiez le soir sans savoir, vous étiez surpris de voir une flèche en sens inverse au sol, elle n’avait pas été supprimée, car c’était provisoire, mais j’ai vu un automobiliste très inquiet d’avancer à contre sens. Vous voyez comme les panneaux de stationnement interdit sont dissuasifs pour les Poitevins ? Alors, imaginez quand il n’y aura plus de stationnement autorisé en surface dans l’hyper centre-ville. Même en tant que piéton, cela tourne parfois au cauchemar ces jours-ci, entre les engins de chantier, les voitures perdues qui cherchent à sortir de la ville, celles qui s’impatientent et klaxonnent et celles qui sont stationnées n’importe où, de préférence sur les trottoirs déjà bien étroits.

Et ça ne va pas fort en ce moment à Poitiers… Le carnaval prévu le 16 février par l’association Poitiers Jeunes (qui organise aussi les expressifs, si perturbés en octobre dernier) a été annulé, pour cause de déficit de l’association (voir l’article dans Centre presse). Le parc des expositions dit des arènes a été fermé pour raison de sécurité par la ville, tous les spectacles et manifestations qui y étaient prévus seront déplacés ou annulés… Avec des problèmes aussi sur la patinoire, la nouvelle salle de basket, la grande passerelle, la piscine de la Ganterie (la seule avec un grand bassin), cela devient inquiétant…

Poitiers, ça glisse à nouveau!

Vue de la fenêtre de ma cuisine, le 10 mars 2010 à 18h La neige est toujours d’actualité à Poitiers. Vers 17h, coup de vent et averse de neige, 2 cm en quelques minutes, bouchon gigantesque, tout le monde s’est rué en même temps pour sortir de la ville, même les trottoirs étaient encombrés. Voici la vue de la fenêtre de ma cuisine au retour… J’espère que les trains n’auront pas de problème demain matin, j’aimerais bien pouvoir profiter de mon long week-end à Paris. Bientôt le retour de grand’rue plage comme en janvier 2009 ?Ou cette vue comme avant noël ?

La ciergerie Guédon à Poitiers

La façade de la ciergerie Guédon dans la Grand'Rue à Poitiers J’avais programmé cet article pour dans quelques semaines, mais un article paru cette semaine dans la Nouvelle République m’a déterminée à en avancer la publication, l’entreprise étant au bord de la fermeture… La ciergerie Guédon se trouve 113 Grand’Rue à Poitiers, non loin de la librairie le Feu rouge (spécialisée en ouvrages parus chez de petits éditeurs) et de la fabrique de parapluie dont je vous parlerai aussi. À Saint-Malo, une ciergerie artisanale de même type a brûlé il y a quelques mois et a mis la clef sous la porte…

Cette ciergerie fabrique depuis le 18e siècle des cierges et des bougies. Leur principal client est bien sûr l’Église, ou plutôt les églises dans un rayon assez proche. Mais dans la boutique en ville, vous trouverez aussi des bougies plus contemporaines, des petits animaux, etc. Vous pouvez retrouver le mode de fabrication de ces cierges dans le dossier établi par le service régional de l’inventaire du patrimoine culturel. Le même dossier, mis en page différemment, se trouve dans la base de données Mérimée, la présentation est moins agréable, sans l’annexe sur la fabrication, mais en cliquant vers le bas de la fiche sur  » autres images « , vous aurez les photographies des machines, de l’atelier de fabrication ou encore du manège pour la fabrication des bougies. Les ateliers de production se trouvent en pleine ville, dans la cour en cœur d’îlot. Des visites y sont parfois organisées, elles sont toujours passionnantes. La fermeture de cette usine particulière, à la limite de la production artisanale, serait bien dommage.

Couverture du cahier du patrimoine sur le patrimoine industriel de Poitou-Charentes et d'ailleurs J’attire votre attention sur le fait que le dossier de la ciergerie Guédon se trouve dans un gros dossier sur le patrimoine industriel de Poitou-Charentes, où vous trouverez les presque mille usines étudiées dans la région, mais aussi des dossiers par type de production, de nombreux schémas, et, puisqu’un certain nombre d’enseignants passent par ici, un espace pédagogique produit avec le rectorat de Poitou-Charentes, avec des fiches pour les enseignants et les élèves… Si cela intéresse quelqu’un, n’hésitez pas à vous en saisir ou à faire suivre l’information…

Sur le même sujet, une exposition de photographies circule dans la région Poitou-Charentes (en ce début d’année 2010, au CROUS à Poitiers puis La Rochelle), et un cahier du patrimoine, Regards sur le patrimoine industriel de Poitou-Charentes et d’ailleurs a été publié (chez Geste éditions).

Le monument aux morts de 1870-1871 à Poitiers

Poitiers, monument aux morts de 1870, 1, l'ensemble Alors que l’armistice du 28 janvier 1871 approche (voir plus bas), je vous présente le monument aux morts de la guerre de 1870-1871. Cet article a été rédigé en janvier 2009, complété avec de nouvelles photographies en janvier 2010, puis en novembre 2011 avec les informations trouvées dans la presse numérisée. Depuis la rédaction de cet article, le square a perdu massacre des grilles en novembre 2011 et a subi un nettoyage intempestif qui en a détruit la patine en février 2012. Sa restauration a commencé en juin 2012. Il est désormais restauré.

Poitiers, monument aux morts de 1870, 2, le soldat Le monument représente un soldat effondré au pied d’un obélisque. Il a été inauguré le 22 décembre 1895, si vous voulez lire les détails des discours ou lire le menu du banquet, vous pouvez en voir ce que dit l’Avenir de la Vienne, 124e année, n° 301, lundi 23 et mardi 24 décembre 1895, vues numérisées 33 et 34 notamment. En revanche, je n’ai pas trouvé le détail des travaux annoncé « pour les jours prochains » (je suis allée jusque mi janvier 1896).

On y apprend que le monument a été réalisé par l’architecte Formigé. Les bronzes, dessinés par Jules [Félix] Coutan (voir plus bas) ont été fondus par Thiébaut frères (voir aussi plus bas) sur des maquettes réalisées par l’atelier Saint-Hilaire. L’obélisque est un remploi mais, contrairement à ce que beaucoup ont affirmé, il ne s’agit pas de la pyramide de Saint-Hilaire offerte par la famille de Vareilles-Sommières (dont je vous ai déjà parlé pour le monument aux mort de Sommières-du-Clain) (voir en PS et en commentaire dans cet article). Toujours selon cet article de presse, les plaques de marbre ont été réalisées par M. Rat (j’ai programmé un article sur son immeuble…) et l’entrepreneur fut M. Poissonneau.

Pour une étude complète du square, voir une vue du projet en commentaire et dans l’article de Grégory Vouhé, Édouard André et Jean-Camille Formigé. Le square de la République, L’Actualité Poitou-Charentes n° 95, 2012, p. 45. Donc le dessin du square et des grilles (vous pouvez voir leur dessin original  en commentaire de cet article sur le massacre des grilles) est de Édouard André, celui du monument, des palmes, etc., est de Jean-Camille Formigé, et le soldat en bronze, sujet initial de cet article, de Jules [Félix] Coutan.

Poitiers, monument aux morts de 1870, signature de Jules Coutan Le bronze représentant le soldat effondré est signé de Jules [Félix] Coutan, prix de Rome en 1872, et daté de 1895 [du même artiste, voir la tombe de la famille Herbette]. Il fut inauguré le dimanche 22 décembre 1895 de cette année là dans le square Magenta (de son nom donné par les Poitevins, mais square de la République de son nom officiel) où il se trouve toujours. Si vous êtes à Paris, vous pouvez voir Les chasseurs d’aigles sur la façade rue Buffon du Muséum d’Histoire naturelle de Paris. Sinon, Insecula consacre une page à cet artiste.

Poitiers, monument aux morts de 1870, 4, la signature des frères Thiébaut, fondeurs Il porte aussi la signature des fondeurs, les frères Thiébaut (qui ont aussi fondu le Gloria Victis d’Antonin Mercié à Niort). La lecture du compte-rendu dans la presse locale, par exemple dans l’Avenir de la Vienne (124e année, n° 301, lundi 23 et mardi 24 décembre 1895, vues 41 et 42 pour le détail des discours, le menu du banquet, etc.) donne quelques précisions, même si je n’ai pas trouvé le récapitulatif des travaux annoncé pour les jours suivants (j’ai regardé en vain jusque mi janvier 1896). Les plaques en marbre ont été réalisées par les ateliers de M. Rat (dont je vous montrerai la maison un de ces jours). Les moulures et les profils ont été dessinés par M. Formigé (architecte des monuments historiques qui à Poitiers a travaillé sur les églises chevet, Notre-Dame-la-Grande et Sainte-Radegonde) et les travaux surveillés par M. Boudoin, inspecteur des monuments historiques et des édifices diocésains de la Vienne. L’obélisque, en remploi, est dit en granite dans cet article, mais il est en réalité en marbre [voir en PS et en commentaire, il ne s’agit pas de la Pyramide de Saint-Hilaire offerte par la famille de Vareilles-Sommières (dont je vous ai déjà parlé pour le monument aux morts de Sommières-du-Clain).

Poitiers, monument aux morts de 1870, 6, le haut Revenons au monument. Au sommet de l’obélisque, la dédicace aux enfants de la Vienne morts pour la France et des symboles républicains, la palme, les couronnes de laurier, les feuilles de chêne.

Poitiers, monument aux morts de 1870, 6, détail des jambes Voici le détail des genoux du soldat…

Poitiers, monument aux morts de 1870, 7, détail de la vareuse …et son expression de souffrance, effondré sur le canon et son épée, le long fusil au côté…

Petit rappel historique : la guerre de 1870 s’est déroulée du 19 juillet 1870 au 28 (29) janvier 1871. Elle fut officiellement déclenchée à la suite à la dépêche d’Ems, publiée par Bismarck, chancelier du roi Guillaume Ier de Prusse, le 13 juillet 1870 au nom du roi de Prusse et orientée en un sens insultant pour l’ambassadeur de France Benedetti. Mais c’est la lutte pour la succession du trône d’Espagne, que Bismarck veut offrir au prince Léopold de Hohenzollern-Sigmaringen, cousin du roi de Prusse, qui en est une des causes réelles. Napoléon III déclare la guerre à la Prusse le 19 juillet 1870, ne voulant pas se faire encercler entre la Prusse et l’Espagne. Le 2 septembre 1870, l’empereur Napoléon III s’était rendu avec 100 000 soldats à Sedan. Le 29 octobre à Metz, le maréchal Bazaine se rend à son tour avec 180 000 soldats. L’armistice est signé le 28 janvier 1871 à Versailles, le traité de paix préliminaire le 26 février toujours à Versailles, confirmé le 10 mai 1871 par le traité de Francfort : l’Alsace et une partie de la Lorraine sont cédés à l’Allemagne. Paris refuse le traité de Versailles, la garde nationale et des ouvriers se soulèvent et prennent le contrôle de la ville en mettant en place un gouvernement révolutionnaire (18 mars 1871) : c’est la Commune de Paris, écrasée depuis Versailles par le gouvernement d’Adolphe Thiers du 21 au 28 mai 1871.

Côté victimes, il y a eu 44 000 morts allemands et 139 000 français, dont une moitié par maladie. Puisque les vaccins sont d’actualité, les Allemands avaient fait un rappel antivariolique à leurs soldats, ils ont compté un peu plus de 8500 malades et 450 morts, alors que les Français, qui n’ont pas fait ce rappel, ont eu 125 000 malades et 23 500 morts.

Les monuments commémoratifs des morts (monuments aux morts, pour faire court) ont été construits dans les préfectures, sous-préfectures, certains chefs-lieux de canton, plus rarement dans les autres communes. Malgré la défaite, certains représentent une victoire, comme ceux de Niort ou du cimetière des Bardines à Angoulême, à découvrir dans le Parcours du patrimoine de Charlotte Pon sur les allégories de la République. Les symboles républicains y sont présentés. Vous pouvez aussi revoir le monument aux morts de la Vienne ou celui aux morts allemands pour 1914-1918.

PS : sur la pyramide de Saint-Hilaire: elle est signalée dans l’arrêté de protection du musée de Chièvres (dont je vous ai parlé pour le portail des Augustins, il faut d’ailleurs que je mette cet article à jour avec des photographies après restauration) : « Petit monument commémoratif dit Pyramide de Saint-Hilaire sis 21 rue Bourbeau démonté (au musée de Chièvres) en attente de réédification soit au musée même, soit dans la ville : inscription par arrêté du 21 juin 1952« . Il ne s’agit pas de l’obélisque du monument aux morts de 1870/1871 mais de celui qui l’a précédé sur un monument aujourd’hui détruit et qui se trouvait près de l’hôtel de ville. PPS : voir le point fait sur le sujet depuis par Grégory Vouhé, Pyramides de Saint-Hilaire, L’actualité Poitou-Charentes, n° 98, octobre-décembre 2012, p. 34-35.

Pour aller plus loin : voir les articles de Grégory Vouhé, Édouard André et Jean-Camille Formigé. Le square de la République, L’Actualité Poitou-Charentes n° 95, janvier 2012, p. 45 et Édouard André, jardins pour PoitiersL’Actualité Poitou-Charentes n° 96, avril 2012, p. 42-44.

Pour les plus « téméraires » : Archives départementales de la Vienne, 16 J 3/106 (correspondance sur la pyramide Saint-Hilaire et livret de l’abbé Rosière, L’historique de la Pyramide du monument inauguré, place du Lycée, le 22 décembre 1895,
Poitiers, imprimerie 1896) et 16 J 3/107 (croquis du monument par Jean-Camille Formigé de septembre 1892, photographié par Alfred Perlat), suivez les liens, ces documents sont disponibles en ligne!

Délibérations et rapports du conseil général de la Vienne, sur Gallica, avril 1892 (subvention 100 francs, validé à la session ordinaire du mois d’août 1892), avril 1893 (subvention 500 francs car sur 15000 francs, seulement 9500 collectés par le comité), puis en avril 1895 (subvention 400 francs car le coût a augmenté, le conseil général dit 15000 F initiaux plus surcoût de 6500 francs, l’Avenir de la Vienne, dans son article sur  l’inauguration parle de 20000 francs au total). Le monument a également reçu 12000 francs de dons et souscriptions privés, des subventions de la ville de Poitiers, du ministère de l’Education et des Beaux-Arts (1700 francs), du ministère de l’intérieur, … Le musée Sainte-Croix à Poitiers conserve le plâtre du Soldat de Jules Coutan, signé « A GEORGES HEUSE SON PAPA J. COUTAN » (CAT. 1983 n° 33, à voir sur la base Alienor).

Voici en complément une carte postale envoyée par Grégory montrant l’aménagement d’Édouard André, publiée dans cet article, il y a maintenant à la place une rue bétonnée…

Photo : Paysagiste de renommée internationale, Edouard André avait créé en 1893-1894 le Square de la République. Cette carte postale garde seule mémoire de sa végétation luxuriante : une chape de béton a été coulée sur ce jardin, et désormais une rue passe à l'emplacement du bassin et des rocailles. ©Grégory Vouhé Pour en savoir plus : "Edouard André. Jardins pour Poitiers", L'Actualité Poitou-Charentes n° 96, p. 42-44.Photo : Paysagiste de renommée internationale, Edouard André avait créé en 1893-1894 le Square de la République. Cette carte postale garde seule mémoire de sa végétation luxuriante : une chape de béton a été coulée sur ce jardin, et désormais une rue passe à l’emplacement du bassin et des rocailles. ©Grégory Vouhé Pour en savoir plus : « Edouard André. Jardins pour Poitiers », L’Actualité Poitou-Charentes n° 96, p. 42-44.

La statue du comte de Blossac par Sudre à Poitiers

Le monument du compte de Blossac à Poitiers, vue d'ensemble Cela fait longtemps que je ne vous ai pas emmenés au parc de Blossac à Poitiers (voir la liste des articles en bas de celui-ci). Aujourd’hui, je vous présente son fondateur, Paul Esprit Marie de la Bourdonnaye, marquis de la Bourdonnaye et comte de Blossac, né le 29 août 1716 à Rennes et décédé en 1800 à Goven (voir ici la transcription de l’acte de décès du comte de Blossac), conseiller au Parlement de Paris en 1737, intendant du Poitou de 1751 à 1784 (ou 1786, date inscrite sur le piédestal ?), puis intendant de Soissons jusqu’à la Révolution en 1789, émigré à Bruxelles en 1790, de retour à Paris puis Rouen en 1792. Les Rennais connaissent bien ce nom, porté par l’hôtel particulier qui accueille la direction régionale des affaires culturelles. Mais il s’agit là de son père, Louis de La Bourdonnaye de Blossac, président au Parlement de Bretagne, qui rénova cet hôtel à partir de 1728. Les photographies avec le monument sale et noyé dans dans les bambous datent de juin 2008, les autres de 2011.

Le 29 janvier 2011 à Poitiers, 5, dans le jardin anglais du parc de BlossacPar exemple ici, une vue générale prise au cours de l’hiver 2010/2011.

Le monument du comte de Blossac à Poitiers, le piédestal Revenons donc à Paul Esprit Marie… Pour combattre le chômage, il entreprit la relance de l’emploi par la commande publique. C’est ainsi qu’il créa ce parc, dont les travaux furent terminés en 1770. La grille d’entrée est toujours la grille de la fin du XVIIIe siècle, aux armes de Blossac. La dédicace rend ainsi hommage à son œuvre : « A DE / La BOURDONNAYE / Cte DE BLOSSAC / INTENDANT DU POITOU / DE 1781 A 1786 / LES POITEVINS RECONNAISSANTS / 1924 « .

Poitiers, le monument au comte de Blossac par Sudre, carte postale ancienne C’est la ville de Poitiers qui aurait commandé ce groupe sculpté à Raymond Sudre en 1911 [il figure dans le catalogue du Fonds national d’art contemporain, et serait plutôt un dépôt de l’État], qui venait de réaliser pour le même parc en 1910 le buste de Léon Pérrault. Puis il y eut la guerre 1914-1918. Un projet en plâtre ne fut exposé au salon des artistes français qu’en 1922 (même si « l’offrande fleurie » présentée au salon de 1914 préfigure la Vienne) et le monument au comte de Blossac inauguré le 22 juin 1924. Cette carte postale a dû être réalisée peu après.

Poitiers, le monument au comte de Blossac par Sudre, 13, vu de trois quarts Le groupe sculpté se compose d’un buste du comte de Blossac sur un piédestal, qui tourne la tête vers une figure allégorique féminine, debout à ses pieds. Il s’agirait de la Vienne, d’après la notice de la base Joconde.

Poitiers, le monument au comte de Blossac par Sudre, 12, la dame avec son bouquet et sa coiffe Elle porte une coiffe et un gros bouquet de fleurs…

Poitiers, le monument au comte de Blossac par Sudre, 11, vue rapporchée du buste …alors que l’intendant de Blossac porte une perruque impeccable!

Poitiers, le monument au comte de Blossac par Sudre, 10, la signature Sur le rebord de la terrasse se trouve la signature : « RAYMOND SUDRE SCLPT » (pour sculpteur).

Les autres articles sur le parc de Blosssac

Epiphanie…

Façade de Notre-Dame-la Grande à Poitiers Recyclage de l’article de l’année dernière… Je n’ai même pas repris la photographie avec mon nouvel APN, j’attends une belle journée, ou plutôt une belle fin d’après-midi pour les refaire. N’abusez pas de galette aujourd’hui!

Le thème de ma chronique dominicale a été facile à trouver cette semaine, après noël, je ne pouvais que vous montrer cette Nativité de la façade de l’église Notre-Dame-la-Grande à Poitiers.
Vous ne trouvez pas que Jésus semble être plus dans un berceau que dans une mangeoire (crèche) ? Le pauvre est bien ficelé dans ses langes… Au-dessus de lui, un âne et un bœuf, enfin, leur tête, finalement, c’est bien une crèche. La Vierge me semble dans un lit, avec son linge fin et oreiller, bien délicat par rapport à la pauvreté présumée (et clamée dans la Bible et répétée par l’Église ces jours-ci) de la Sainte-Famille… Mais bon, nous sommes à l’époque romane, et l’artiste est libre… À droite de la Nativité, le bain de l’Enfant, qui est une scène apocryphe (c’est-à-dire pas dans les quatre Évangiles officiels, enfin, reconnus par l’Église pour être plus exacte). Je vous mets une photo avec une petite flèche pour retrouver la scène si vous passez par là… Juste à côté du bain de l’enfant, à droite, retrouvez Joseph n’en revient pas. Façade de Notre-Dame-la Grande à Poitiers, la Nativité et le bain de l'Enfant

Un peu d’histoire, même si je reparlerai de cette église : mentionnée au Xe siècle, l’église Notre-Dame-la-Grande est construite en partie sur des fondations romaines et conserve sur son élévation nord un mur qui pourrait dater entre l’Antiquité tardive et l’époque carolingienne… Elle a été reconstruite et consacrée en 1086 par Eudes de Châtillon, le futur pape . Il s’agissait alors d’une collégiale (avec un chapitre de chanoines). Retrouvez les autres articles sur Notre-Dame-la-Grande sur la page consacrée à Poitiers.

La Tempête, dix ans déjà

Le cèdre du parc de Blossac, oeuvre de Antoine Thomas Il y a déjà deux ans que deux grandes tempêtes dévastaient la France. Si la seconde a beaucoup endommagé la Charente et la Charente-Maritime, Poitiers a été relativement épargnée, sauf le toit de la piscine et quelques dizaines d’arbres. parmi eux, un grand cèdre du parc de Blossac. Il a été débité en grands morceaux et transporté au parc de la roseraie, près du parc des expositions, où l’artiste Antoine Thomas l’a transformé en gigantesque œuvre d’art…

Le cèdre du parc de Blossac, oeuvre de Antoine Thomas La voici aussi depuis l’autre côté, une sculpture, il faut tourner autour…

Et les photographies datent du 24 mai dernier…

Petite promenade dominicale à Poitiers

Poitiers sous la neige, le 20 décembre 2009 au matin : le marché de la ZUP Ce matin à 8h, la neige tombait bien. Un peu plus tard, surprise, les bus fonctionnent, je monte au marché de la ZUP, sur la colline de l’autre côté du Clain. Le marché est tout petit, là où vous voyez les voitures, il y a d’habitude de nombreux étals.

Poitiers sous la neige, le 20 décembre 2009 au matin : la ville vue d'en haut Vite, je fais quelques courses, et je redescends à pied. Une fine pluie tombe, j’espère qu’elle ne va pas se transformer en verglas. Mais elle s’arrête vite. Une petite vue sur la ville, le clocher blanc sur fond blanc au centre de la photo, c’est Notre-Dame-la-Grande.

Poitiers sous la neige, le 20 décembre 2009 au matin : le chevet de Saint-Jean-de-Montierneuf Un peu plus loin, voici la vue sur le chevet de Saint-Jean-de-Montierneuf, il faudra que je vous parle de cette église, un de ces jours…

poitiers 2009 12 20 04 banc Au passage, un banc pour admirer la ville…

Poitiers sous la neige, le 20 décembre 2009 au matin : un garde-mager pour les oiseaux … un garde-manger pour les oiseaux…

Poitiers sous la neige, le 20 décembre 2009 au matin : le chemin des crêtes … et je continue sur le chemin des crêtes que j’aime bien car il longe le rebord du plateau.

Marché de noël à Poitiers

Poitiers, décembre 2009, ferme autour de Notre-Dame-la-Grande, au chevet Le marché de noël 100% nouvelle tradition artificielle (depuis quelques années) a fait son retour à Poitiers. Autour de Notre-Dame-la-Grande, la ferme est à nouveau installée. C’est sympa, le matin, en allant au bureau (dans une rue pas aussi glacée qu’en début d’année, de sentir la bonne odeur de la campagne et de croiser le tracteur qui évacue le fumier…

Poitiers, décembre 2009, ferme autour de Notre-Dame-la-Grande, au nord Je préfère franchement la Nativité de la façade de cette église, à redécouvrir ici. Bon, c’est quand même l’occasion de montrer des races anciennes, le baudet du Poitou, des poules, etc.

Poitiers, décembre 2009, yourte derrière la tour Maubergeon Devant la Jeanne d’Arc, au chevet de la tour Maubergeon, l’ancien palais des ducs d’Aquitaine (et de sa célèbre Aliénor), devenu palais de justice, une yourte bien locale, une jolie nouvelle identité nationale, a été plantée par l’école de la laine, association de Vasles aussi dit moutons village… Vous pouvez y acheter de la laine (des pulls tout faits aussi), et voir des démonstrations, par exemple de filage au rouet… Sur l’autre face du palais de justice, je vous ai épargné la vision du manège à l’ancienne et des maisonnettes en bois semblables à celles qui fleurissent maintenant dans chaque ville…

Poitiers, décembre 2009, patinoire devant l'hôtel de ville … et que l’on retrouve aussi devant l’hôtel de ville, dont la place est envahie par une patinoire… qui a enfin de la glace et non une marre d’eau comme ces derniers jours, grâce au retour du froid.

Bonne Saint-Nicolas à tous

Saint Nicolas dans une niche sur une façade rue Carnot à Poitiers Je voulais vous souhaiter à tous une bonne saint Nicolas… à tous, mais particulièrement à nos amis belges ou du nord et de l’est de la France. Je n’ai vu ni saint Nicolas, ni son âne (je lui avais pourtant laissé un bol d’eau et des carottes), ni le père Fouettard… sauf en statue ici rue Carnot à Poitiers… Que fait-il là ? En plus, il n’est pas gâté avec ce tuyau et ces lampes bleues, le pauvre…

Façade de la maison à l'angle de la rue Carnot et de la rue Saint-Nicolas à Poitiers …tout près du restaurant le Saint-Nicolas (je n’y ai pas mis les pieds depuis des années, nous avions été malades avec des collègues)…

Plaque dénominative de la rue Saint-Nicolas à Poitiers Presque à l’angle aussi de la rue Saint-Nicolas… juste en limite de l’amphithéâtre romain.

C’est en fait un des derniers souvenirs de l’église Saint-Nicolas, qui avait été fondée par la comtesse Agnès, peu après 1050, desservie par un collège de chanoines, juste après sa répudiation par son mari, le comte de Poitou Geoffroy Martel. Une trentaine d’années plus tard, entre 1083 et 1086, l’église Saint-Nicolas est rattachée l’abbaye . De cette église détruite au 19e siècle, il resterait quelques vestiges dans les propriétés privées, et quelques chapiteaux au musée Sainte-Croix de Poitiers, dont deux chapiteaux avec des lions que vous pouvez découvrir dans ce dossier du musée sur le bestiaire roman.

Et pour les curieux, sans rapport avec Poitiers, je vous invite à aller découvrir un drame liturgique (une sorte de pièce de théâtre pour apprendre l’histoire des saints) de la fin du 12e siècle, le jeu de saint Nicolas par Hilaire. C’est la publication d’un manuscrit de la bibliothèque nationale de France, avec transcription latine et traduction en français… Et si vous voulez en voir un plus vieux, du 12e siècle, c’est ici à Champagne-Mouton en Charente.