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Une riche maison dans la Grand’Rue à Poitiers

Poitiers, angle de la grand rue et de la rue des feuillants, 1, vue de la maison

À l’angle de la Grand’Rue (n° 48) et de la rue des Feuillants (n° 95) à Poitiers se trouve cette grande maison bourgeoise du 19e siècle.

Poitiers, angle de la grand rue et de la rue des feuillants, 2, la travée centrale Sa travée centrale (voir ici pour revoir le vocabulaire d’une façade de maison) côté Grand’Rue est la seule à porter un décor. Au rez-de-chaussée se trouve une porte charretière (large, permettant l’accès d’une charrette) percée d’une porte cochère (pour le passage des piétons). Le premier et le deuxième étage jouent sur un motif de pierres de taille traitées en bossage (en relief, voir plus d’explications sur un appareil en bossage), avec un balcon au premier étage et un balconnet au second. À droite se trouve une devanture de boutique en bois.

Poitiers, angle de la grand rue et de la rue des feuillants, 3, le portail La porte est encadrée d’un décor sculpté. Des marguerites sont sculptées sur les montants, avec un décor formant des panneaux moulurés.

Poitiers, angle de la grand rue et de la rue des feuillants, 4, le linteau de la porte

L’arc segmentaire qui couvre la porte, même s’il est protégé par le balcon, porte un assez riche décor très sale.

Poitiers, angle de la grand rue et de la rue des feuillants, 5, oiseau à gauche du linteau Sur la gauche et sur la droite, une profusion de décor végétal avec un oiseau dans la volute la plus vers le centre… ici à gauche…

Poitiers, angle de la grand rue et de la rue des feuillants, 6, oiseau à droite du linteau … et là à droite.

Poitiers, angle de la grand rue et de la rue des feuillants, 7, personnage au centre du linteau Au centre, un petit personnage – genre putti – se tient debout, mains levées, dans un motif ovale qui rappelle fortement la forme en amande des mandorles.

Poitiers, angle de la grand rue et de la rue des feuillants, 8, le décor du premier étage Au premier étage, une porte-fenêtre à imposte semi-circulaire ouvre sur le balcon. Cette imposte est encadrée d’un décor sculpté de motifs végétaux et de grappes de raisin…

Poitiers, angle de la grand rue et de la rue des feuillants, 9, la tête sur la clef de l'arc … et sur la clef de l’arc se trouve le visage d’un homme barbu et moustachu, au front ridé, les yeux levés vers le ciel.

Poitiers, angle de la grand rue et de la rue des feuillants, 10, le décor du deuxième étage Sous le bandeau qui sépare les deux étages a pris place une frise de fleurs stylisées. Sous l’appui de la fenêtre du deuxième étage est sculpté un panneau avec des entrelacs de tiges et de feuilles, des marguerites et des roses en fleur…

Poitiers, angle de la grand rue et de la rue des feuillants, 11, détail du décor végétal du 2e étage Voici un détail de ce décor…

Le monument à Louis Pasteur par Alexandre Falguière à Paris

Paris, monument à Pasteur par Falguière, 01, vue générale du monument Si vous allez à pied (ben oui, quand je vais à Paris pour du repos, en général, je marche…) de la gare Montparnasse à la tour Eiffel, au musée du Quai Branly, aux Invalides ou au Grand Palais à Paris, vous passerez comme moi place de Breteuil devant cet imposant monument à Louis Pasteur, situé en fait pas très loin de l’institut Pasteur. Comme c’était hier l’anniversaire de sa mort, il m’a semblé que vous présenter son monument aujourd’hui était une bonne idée… Louis Pasteur est donc né à Dole dans le Jura le 27 décembre 1822 et mort à Marnes-la-Coquette en Seine-et-Oise le 28 septembre 1895. Son monument est la dernière œuvre réalisée en 1900 [donc bien après le monument que Dole, sa ville natale, lui a consacré] par Alexandre Falguière (Toulouse, 1831 – Paris, 1900). Il n’eut d’ailleurs pas le temps de l’achever, tâche qui fut réalisée à partir de ses modèles préparatoires par Victor Peter (1848-1918, collaborateur et ami de Falguière) et Louis Dubois, ça, c’est ce que dit le dossier sur la sculpture animalière de Paris, mais je pense qu’il s’agit plutôt de Paul Dubois (Nogent-sur-Seine, 1829 – Paris, 1905), qui a aussi réalisé plusieurs bustes de Louis Pasteur (dont un tirage à Dole). Je vous ai déjà parlé de cet auteur pour le groupe sculpté représentant Pierre Goudouli ou le Vainqueur du combat de coq, tous deux à Toulouse, et le monument à Léon Gambetta à Cahors.

Le groupe sculpté de Pasteur à Paris ne fut mis en place qu’en 1908 par l’architecte Charles Girault sur le massif de maçonnerie de l’ancienne tour monumentale du puits artésien de Breteuil, encore qu’il y ait un doute pour la date, la ville de Paris dit 1908, mais une carte postale place l’inauguration le 16 juillet 1904.

Paris, monument à Pasteur par Falguière, 02, le groupe sculpté de face En haut du monument siège Louis Pasteur.

Paris, monument à Pasteur par Falguière, 03, la dédicace En cas de doute, c’est confirmé par une inscription, qui souligne aussi le financement par souscription publique internationale.

Paris, monument à Pasteur par Falguière, 04, Louis Pasteur assis en haut du monument Louis Pasteur est représenté assis, vêtu d’une robe de chambre ample… et bien sale aujourd’hui (enfin, au moins couverte de mousses et d’algues quand j’ai pris ces photographies en novembre 2010, il faut dire que c’est la face nord du monument).

Paris, monument à Pasteur par Falguière, 05, détail de Louis Pasteur Il a un air un peu sévère sous sa moustache, la main gauche doucement posée sur sa cuisse.

Paris, monument à Pasteur par Falguière, 06, la victoire sur la mort Sur chaque face du socle se trouve un autre groupe sculpté avec les grandes victoires dues à Pasteur. Ainsi, à ses pieds, la Mort avec sa grande faux (et le dos qui a besoin d’un bon nettoyage!) tourne le dos, n’ayant pas pu emporter avec elle…

Paris, monument à Pasteur par Falguière, 07, la mère soutenant la fille mourante … la jeune fille mourante soutenue par sa mère qui porte déjà le voile du deuil.

Paris, monument à Pasteur par Falguière, 08, la face avec le berger On tourne vers la gauche, avec une face orientale complexe.

Paris, monument à Pasteur par Falguière, 09, la mort de face Sur la droite, on voit la face de la mort (enfin, elle détourne la tête) qui fuit la scène précédente, à laquelle elle est rattachée.

Paris, monument à Pasteur par Falguière, 10, le pâtre et ses moutons Sur cette face est figuré un jeune pâtre (berger) qui garde ses moutons en jouant de la flûte.

Paris, monument à Pasteur par Falguière, 11, détail du pâtre N’est-il pas mignon, pieds nus sur son rocher ? Allusion à la mythologie ? Que nenni…

Paris, monument à Pasteur par Falguière, 12, détail des moutons L’important dans cette scène, ce sont les moutons… allusion au vaccin contre le charbon du mouton qu’il mit au point en 1881.

Paris, monument à Pasteur par Falguière, 13, la face avec les boeufs On tourne encore et nous voici face à une paire de bœufs et son bouvier, du côté sud.

Paris, monument à Pasteur par Falguière, 14, le bouvier Comme le pâtre, le bouvier est pieds nus, mais il est debout et en pleine forme… En fait, il s’agit ici d’une allusion à la découverte de la vaccine. Pasteur et ses collaborateurs avaient remar
qué que les bouviers et vachers étaient moins atteints par la variole que les autres, en fait parce qu’ils étaient immunisés par une maladie proche de la variole mais bénigne, transmise par les vaches, d’où le nom de vaccine…

Paris, monument à Pasteur par Falguière, 15, les poulets sous les boeufs Entre les pattes des boeufs se cachent des poulets… Cette fois, il s’agit sans doute à une allusion au vaccin contre le choléra des poules, sur lequel il travailla en 1879, avec ses collaborateurs Émile Duclaux et Émile Roux… pour les picto-charentais, le même qui a donné son nom au lycée de Confolens et dont vous pouvez voir le buste à Confolens.

Paris, monument à Pasteur par Falguière, 16, la face avec la vigne On termine avec la dernière face, à l’ouest…

Paris, monument à Pasteur par Falguière, 17, la vigneronne Une paysanne est assise, avec sa vendange dans un grand panier et le raisin de l’autre côté sur la vigne. Il s’agit là des travaux menés dans les années 1865 sur la fermentation… Grâce à eux, vous buvez aujourd’hui du bon vin qui ne tourne plus au vinaigre dans l’année qui suit…

Paris, monument à Pasteur par Falguière, 18, mûrier? Quant aux vers à soie, dont parlent tous ceux qui présentent ce monument, je ne les ai pas trouvés, sans doute sont-ils cachés dans un mûrier… Mais où est le mûrier? Est-ce lui ici, derrière les boeufs?

Paris, monument à Pasteur par Falguière, 19, mûrier ? Ou bien là, derrière la paysanne? Aucune des deux ne ressemble vraiment au mûrier. En quoi consistaient ces travaux? En fait, à essayer de vaincre une maladie du ver à soie, mais Louis Pasteur a alors mélangé deux maladies, la pébrine et la flacherie.
Bon, pas de chien, pas de victoire contre la rage sur ce monument (à moins que ce ne soit la première face?). Ce monument est vraiment très riche et mériterait une étude plus approfondie… J’en ai aussi des vues anciennes, mais ça sera pour le prochain article sur Paris, dans deux semaines… En attendant, vous pouvez lire des milliers de pages écrites par Louis Pasteur dans Gallica.

La fontaine ou monument mémorial américain de Tours

Tours, le mémorial américain, 1, vue générale

En 1918-1919, la ville de Tours a accueilli le quartier général des « Services of Supply » (SOS – Service de Soutien), chargé de fournir les équipements, les munitions et le ravitaillement vers le front. En retour, une fontaine monumentale dite monument américain ou mémorial américain a été construite sur un terrain acheté par les Américains (qui ont aussi financé le monument et l’entretiennent toujours dans le cadre de l’American battle monuments commission) sur le quai d’Orléans là où se trouvait auparavant un cirque en dur, que vous pouvez découvrir sur ce blog. Pour le monument lui même, je tire une partie des données du dossier documentaire établi par le service régional de l’inventaire de la région Centre.

Tours, le mémorial américain, 2, la signature Arthur Loomis Harmon et la date Il est daté et signé « A.D. 1932 / American battle monuments commission / Arthur Loomis Harmon architect  » (né en 1878 à Chicago dans l’Illinois, mort en 1958). En 1929, il s’est associé à Richmond Harold Schreve et William Lamb pour fonder un cabinet qui a créé notamment l’Empire State Building à New-York en 1931. Il est aussi l’auteur du monument américain de Blanc-Mont à Sommepy Tahure dans la Marne.

Tours, le mémorial américain, 3, trois vues de détail La fontaine se compose d’un bassin au milieu duquel se dresse une vasque sur un socle (qui porte les armoiries des villes françaises qui ont accueilli le SOS, Tours, Brest, Saint-Nazaire, Le Mans, Is-sur-Tille, Nevers, Neufchateau et Bordeaux) et au milieu, un grand pilier encadré de statues allégoriques en pierre, surmonté d’un groupe sculpté en bronze doré avec un indien accroupi sur lequel vient se poser un aigle.

Tours, le mémorial américain, 4, les quatre allégories Sur le tour du pilier, quatre figures féminines vêtues de toges qui représentent (c’est écrit dessus…) la construction, qui tient un immeuble dans ses mains, l’administration, avec un rouleau de papier ou de parchemin, la distribution, avec ce qui doit symboliser un pain, et les achats (« procurement »), allégorie dont je n’ai pas identifié l’attribut dans la main gauche.

Tours, le mémorial américain, 5, les toiles d'araignées à contre jour Et une dernière vue… Restauré assez récemment, mais il est plein de toiles d’araignées, l’aigle… et même l’Indien…

Le monument à Liniers par Poisson à Niort

Niort, le monument à Liniers par Poisson, 1, vue sur une carte postale ancienne

A Niort, à l’angle de la rue d’Alsace-Lorraine et de la rue Bernard-d’Agesci, en contrebas du parc du couvent des sœurs de l’espérance, se trouve un monument en l’honneur de Jacques de Liniers.

Niort, le monument à Liniers par Poisson, 2, vue générale Il a assez peu changé depuis la carte postale ancienne.

Niort, le monument à Liniers par Poisson, 3, vue rapprochée On le voit mieux en s’approchant. Sur le socle est écrit « Jacques / de / Liniers / 1753-1810 / chef d’escadre / vice-roi / de Buenos Aires / né à Niort » et plus bas, « érigé / par souscription / de ses compatriotes / et de la colonie française / de Buenos Aires / 1910 ». Pour tout savoir sur lui, voir en fin d’article… En gros, Jacques de Liniers est né à Niort en 1753 et mort (fusillé) à Cabeza de Tigre en Argentine en 1810, après avoir combattu les Anglais dans cette colonie, il a été vice-roi de la vice-royauté du Río de la Plata de 1807 à 1809, et y est connu sous le nom de Santiago de Liniers. Il a plus de 5000 descendants identifiés dans le monde… dont 400 se sont retrouvés à Niort en 2010, pour les 200 ans de sa mort.

Niort, le monument à Liniers par Poisson, 4, la signature de Pierre Marie Poisson Le buste en bronze est signé « P.M. Poisson », pour Pierre Marie Poisson, sculpteur né en 1876 à Niort et mort à Paris en 1953. Je vous en reparlerai pour le monument aux morts de 1914-1918 à Niort ainsi que pour le monument Main, une importante collection de bustes est conservée au musée Bernard-d’Agesci dans l’ancien lycée de jeunes filles à Niort, il a également réalisé, entre autres, les monuments aux morts du Havre et, dans le Pas-de-Calais, d’Audruicq (pour lequel Brigitte (Brigitbrode) m’a fait il y a quelques mois des photographies, il faut que je lui demande l’autorisation de les utiliser pour un article…), etc.

Niort, le monument à Liniers par Poisson, 5, le buste en bronze Autre époque, nous voyons un homme qui ressemble à ces grands savants et aventuriers de la prériode révolutionnaire…

Niort, le rempart rue d'Alsace-Lorraine Ne redescendez pas tout de suite en ville, montez juste quelques mètres plus haut et vous verrez ce vestige du rempart

Pour en savoir plus sur Jacques de Liniers, voir Jacques de Liniers, vice-roi du Rio de la Plata et la naissance de l’Argentine 1788-1810, journée d’étude. Samedi 28 août 2010 – Niort, Bulletin de la Société historique et scientifique des Deux-Sèvres, 2011, 4ème série, n° 4, pages 1 à 181.

Les photographies datent de juillet 2011.

Marguerite de Valois par Badiou de la Tronchère à Angoulême

Angoulême, statue de Marguerite de Navarre par Badiou de la Tronchère, 1, vue de loin Près de l’hôtel de ville d’Angoulême, qui sert de fond à cette photographie (qui date de l’hiver dernier) se tient la statue de Marguerite de Valois… Juste après l’angle au fond à gauche se trouve le monument aux mobiles de la Charente dont je vous ai déjà parlé.

Angoulême, statue de Marguerite de Navarre par Badiou de la Tronchère, 2, vue de près, de face La voici de plus près… Inutile de vous dire qu’ici, on l’appelle plutôt Marguerite d’Angoulême, elle est née ici le 11 avril 1492 (et morte le 21 décembre 1549 à Odos-en-Bigorre), on l’appelle aussi Marguerite d’Alençon (elle avait épousé en premières noces le duc d’Alençon Charles IV) ou encore Marguerite de Navarre (veuve, elle épouse en secondes noces en 1527 Henri II d’Albret, roi de Navarre)… C’est la sœur aînée du roi François Ier, elle est la mère de Jeanne d’Albret qui sera reine de Navarre et mère du futur Henri IV. Marguerite d’Angoulême est surtout très importante dans son rôle de protectrice des arts et des artistes et surtout des écrivains, femme de lettres elle-même (connue surtout pour L’Heptaméron, mais elle a écrit de nombreux poèmes), et dans la propagation des idées de la Réforme protestante. En 1525, elle participe aux négociations avec Charles Quint pour la libération de son frère François Ier après la défaite de Pavie.

Angoulême, statue de Marguerite de Navarre par Badiou de la Tronchère, 3, la signature et1871 La statue en marbre est l’œuvre de « Badiou de la Tronchère 1871 », c’est ce que dit la signature sur le socle.Il s’agit de [Jacques Joseph ] Emile Badiou de la Tronchère, né en 1826, au Monastier en Haute-Loire, mort en 1888 au Puy-en-Velay. Je vous en reparlerai pour la statue de Valentin Hauy, fondateur de l’institution des jeunes aveugles.

Angoulême, statue de Marguerite de Navarre par Badiou de la Tronchère, 4, deux vues de trois quarts Marguerite de Valois est représentée debout. Vêtue d’une très longue robe à longues et larges manches en partie repliées sur elle-mêmes, elle porte sous sa main gauche un livre, porte sa couronne de reine de Navarre et un joli collier.

Le général Meusnier par Varenne au jardin des Prébendes d’Oe à Tours

Tours, le général Meusnier par Varenne, 1, vue de loin

Dans le jardin des Prébendes d’Oe à Tours se trouvent plusieurs statues. Je vous présente aujourd’hui le monument au général Meusnier (voir ici les statues de Pierre de Ronsard, de Racan).

Je tire une partie des données du dossier documentaire établi par le service régional de l’inventaire de la région Centre. Le monument est constitué d’un buste en marbre blanc (sale!) posé sur un piédestal (haut socle) en calcaire.

Tours, le général Meusnier par Varenne, 2, la signature du sculpteur Varenne Il est signé et daté « H. Varenne sculpt. 1902 »

Tours, le général Meusnier par Varenne, 3, la signature de l'architecte Wielorski et de « Wielorski Arch(te) ». Vous êtes maintenant familiers du sculpteur  (1860 – 1933), dont je vous ai parlé à Tours pour le décor de la façade (1898) de la gare, le décor général (1900) de l’hôtel de ville, la charité de Martin devant la basilique Saint-Martin (1928), ainsi que la sculpture à  l’extérieur et à l’intérieur de la gare de Limoges. Ce dernier a d’abord réalisé un buste en bronze du même personnage, mais il ne l’aimait pas et l’a remplacé par ce marbre.

Tours, le général Meusnier par Varenne, 4, le buste vu de face L’identification se trouve sur le socle « GENERAL MEUSNIER TUE A CASSEL 1754 ; 1793 ». Il s’agit de Jean-Baptiste Marie Charles Meusnier de la Place, né à Tours le 19 juin 1754 et mort au pont de Cassel (près de Mayence) le 13 juin 1793, géomètre (il a travaillé avec Gaspard Monge aux travaux qui vont permettre la mesure du méridien de Paris, en particulier avec le « théorème de Meusnier » sur la courbure des surfaces), ingénieur (il a collaboré avec Antoine Lavoisier sur la décomposition de l’eau et la fabrication de l’hydrogène) et général de la Révolution dans l’armée du Rhin.

Ces photographies datent de mai 2011.

L’hôtel Pélisson à Poitiers

Poitiers, l'hôtel Pelisson, 01, la façade Dans la rue du Marché à Poitiers, rue riche en patrimoine (je vous ai déjà montré l’ancienne chambre de commerce, avec des sculptures de Raymond (Émile) Couvègnes et des peintures de Henri-Pierre Lejeune, j’en ai encore d’autres en stock de diverses périodes), dans la rue du Marché donc se trouve un hôtel Renaissance avec un rez-de-chaussée qui a beaucoup été modifié et refait, un premier et un deuxième étages avec cinq fenêtres séparés par des pilastres cannelés à chapiteaux ioniques au premier et corinthiens au second étage, et une lucarne dans le comble. Il est connu sous le nom d’hôtel Pélisson, du nom de Jean Pélisson, marchand de drap de soie devenu échevin de Poitiers en 1550. La date de 1557 portée sur la façade, date probable de l’achèvement des travaux, précède de peu sa mort en 1558.

Comme sur l’hôtel du hôtel du grand prieuré d’Aquitaine (construit en 1667, un siècle plus tard) dans la Grand’Rue, mais ici entre le rez-de-chaussée et le premier étage, sous le bandeau de niveau soutenu par des modillons, se trouve une frise…

Poitiers, l'hôtel Pelisson, 03, la frise du rez-de-chaussée … composée de triglyphes et de métopes (voir ici pour un retour sur le vocabulaire) ornés de bucranes et de rosaces. Elle avait été très abîmée par les travaux successifs au rez-de-chaussée et a été restaurée en 1989.

Poitiers, l'hôtel Pelisson, 04,, un bucrane Le bucrane (sans accent circonflexe sur le a) est un crâne de bœuf représenté sous sa forme osseuse, mais avec les cornes du bœuf. A la Renaissance, ces cornes sont souvent entourées de tissus ou de feuillages. Ici, ils sont tous différents, avec des « pendeloques » de fruits accrochées aux cornes.

Poitiers, l'hôtel Pelisson, 05, linteau de la première fenêtre du premier étage Les espaces au-dessus des fenêtres du premier étage sont richement ornés. A gauche, dans une profusion de fruits et dans un cartouche surmonté d’une petite tête humaine se trouve l’inscription « HOC EST / REFUGION / MEUM 1557 » (Ceci est mon refuge, 1557).

Poitiers, l'hôtel Pelisson, 06, linteau de la deuxième fenêtre du premier étage Sur la deuxième fenêtre, un blason encadré de rubans, de guirlandes et de deux têtes de lion.

Poitiers, l'hôtel Pelisson, 07, linteau de la troisième fenêtre du premier étage Sur la troisième fenêtre, un médaillon sans inscription entouré de rubans, de feuilles et de deux masques.

Poitiers, l'hôtel Pelisson, 08, linteau de la quatrième fenêtre du premier étage Au-dessus de la quatrième fenêtre, on trouve à nouveau deux têtes de lion sur les côtés.

Poitiers, l'hôtel Pelisson, 09, linteau de la cinquième fenêtre du premier étage Enfin, sur la fenêtre de droite, une autre inscription « IN D[omi]NO / CONFIDO / 1557 » (Je me confie au Seigneur, 1557), avec une tête de lion au-dessus, à droite et à gauche.

Poitiers, l'hôtel Pelisson, 10, une partie du deuxième étage Le bandeau qui sépare le premier et le deuxième étage porte un décor de rubans perlés, de tiges et de feuilles.

Poitiers, l'hôtel Pelisson, 11, la frise de l'étage Voici un détail.

Poitiers, l'hôtel Pelisson, 12, les deux chapiteaux avec un visage au deuxième étage Au deuxième étage, les chapiteaux sont ornés de feuillage, sauf le deuxième et le troisième en partant de la gauche, qui cachent deux visages…

Poitiers, l'hôtel Pelisson, 13, la travée centrale du deuxième étage et du comble Voici la travée centrale, au deuxième étage et le comble avec sa lucarne peu décorée par rapport au reste.

Dans un style très proche et contemporain presque à l’année près (1555), voir l’hôtel Pontard ou maison Henri II à La Rochelle.

Les reliefs de l’église Saint-Michel à Confolens

Les reliefs de l'ancienne église Saint-Michel à Confolens, 1, l'ange Il y avait une troisième église romane à Confolens, l’église Saint-Michel, en plus de de l’église Saint-Barthélemy (revoir ici les reliefs de sa façade) et de l’église Saint-Maxime. C’est d’ailleurs dans cette dernière que les reliefs sont visibles aujourd’hui, sur le mobilier liturgique. Vous pouvez approfondir l’histoire de l’église Saint-Michel dans son dossier documentaire et dans celui des reliefs. Il s’agissait d’une église romane, probablement du 12e siècle, les reliefs étant très proches de ceux de l’église Saint-Maxime à Confolens ou de l’église Saint-Étienne à Esse. L’église Saint-Michel fut détruite au début du 19e siècle, il en restait le clocher, à son tour démoli une cinquantaine d’années plus tard, les matériaux étant alors récupérés pour la reconstruction du clocher de Saint-Maxime en 1859. Revenons à nos reliefs… Ils ont été trouvés vers 1980 dans les décombres d’une maison proche de l’ancienne église Saint-Michel et ont été inclus en 2000 dans le mobilier moderne du chœur de l’église Saint-Maxime. Le premier, qui était à gauche, est aujourd’hui inséré dans le lutrin.

Les reliefs de l'ancienne église Saint-Michel à Confolens, 2, détail de l'ange Il s’agit d’un ange (facile, avec les ailes…), probablement d’un archange à cause de l’auréole. Il porte, enroulé sur son bras droit, un phylactère, bandelette de cuir où est écrit le texte sacré.

Les reliefs de l'ancienne église Saint-Michel à Confolens, 3, l'Agneau pascal Sur l’autel, le relief qui se trouvait au centre porte l’Agneau pascal, reconnaissable à son nimbe cruciforme (symbole du Christ rédempteur) et à la croix au-dessus de son dos.

Les reliefs de l'ancienne église Saint-Michel à Confolens, 4, détail de l'Agneau et du Livre De sa patte avant gauche, il soutient le Livre (la Bible).

Les reliefs de l'ancienne église Saint-Michel à Confolens, 5, un saint Sur la tablette (le support du tabernacle), un personnage auréolé, donc un saint, à moitié à genoux, les jambes repliées pour entrer dans le cadre circulaire.

Les reliefs de l'ancienne église Saint-Michel à Confolens, 6, détail du saint Ce cadre est d’ailleurs interrompu pour laisser passer la tête et son auréole. Au passage, vous remarquerez, malgré l’érosion (il ne faut pas oublier que ce relief était sur le portail ouest de l’église Saint-Michel, exposé aux intempéries) que la reliure du Livre était ornée de riches pierreries. Il pourrait s’agir de saint Jean, auteur de l’un des Évangiles.

Quelques précisions : en mars 2010, j’ai profité d’une belle journée printanière à Confolens (pour un colloque) pour faire une série de photographies et partager avec vous quelques-une d’entres elles. Pour plus d’informations sur Confolens et la communauté de communes du Confolentais, deux livres sont toujours en librairie, Parcours du patrimoine n° 325 consacré à Confolens, ou encore l’image du patrimoine Le Confolentais : entre Poitou, Charente et Limousin.

La douleur maternelle d’Antoine Etex au parc de Blossac à Poitiers

Poitiers, la douleur maternelle par Etex à Blossac, 1, vu de loin A l’entrée du parc de Blossac, ce chaque côté de la grille, deux groupes sculptés en marbre d’Antoine Etex (Paris, 1808 – Chaville, 1888) se font face, La douleur maternelle et Le bonheur maternel et réalisés respectivement en 1859 (présenté au salon des artistes français sous le n° 3214) et en 1866 (n° 2757 du même salon mais en 1866) d’après les dossiers de la base Joconde,  toutes deux sont des dépôts de l’État. Ils ont été nettoyés au printemps 2011, mais l’hiver dernier, un garde m’avait autorisée à contourner les parterres pour prendre d’autres vues, que je n’ai pas reprises depuis. Vous avez donc des vues après nettoyage, celle que l’on peut prendre depuis l’allée, et des vues avant nettoyage. Les deux groupes se trouvent derrière un petit bassin peu profond.

Poitiers, la douleur maternelle par Etex à Blossac, 2, vu de face

Après le bonheur, je vous présente aujourd’hui bientôt La douleur maternelle, à droite en entrant dans le parc.

Poitiers, la douleur maternelle par Etex à Blossac, 3, vu de trois quarts Une mère assise, vêtue d’un vêtement en désordre, les seins et l’épaule gauche dénudés, soutient un grand enfant nu…

Poitiers, la douleur maternelle par Etex à Blossac, 6, les têtes Voici un détail du visage fermé de la mère, son épaule et ses seins dénudés, la tête de l’enfant blottie contre l’autre épaule.

Poitiers, la douleur maternelle par Etex à Blossac, 4, l'enfant évanoui Il semble au moins inanimé, peut-être déjà mort, s’il l’on en juge par son bras pendant par exemple.

Poitiers, la douleur maternelle par Etex à Blossac, 5, les jambes de l'endant Les jambes et les pieds de l’enfant sont repliés, la main de sa mère le soutient au niveau des fesses.

Poitiers, la douleur maternelle par Etex à Blossac, 6, le monument de dos De dos, on voit le drapé du vêtement de la mère.

Le mémorial à Vieljeux par Prud’homme à La Rochelle

Le mémorial à Vieljeux par Prud'homme à La Rochelle, 1, vue générale

Sur le mur de l’hôtel de ville de La Rochelle se trouve un monument commémorant Léonce Vieljeux, composé des armoiries de la ville de La Rochelle, d’un médaillon en bronze et d’une inscription et inauguré le 23 juillet 1948 par le général de Gaulle.

Le mémorial à Vieljeux par Prud'homme à La Rochelle, 2, l'inscription L’inscription en dit un peu plus : « A la / mémoire de / Léonce Vieljeux / 1865-1944 / maire de La Rochelle / déporté et fusillé / par les Allemands / à l’âge de 79 ans ». Né le 12 avril 1865 à Vans en Ardèche, diplomé de Saint-Cyr, il est affecté à La Rochelle où il se marie à Hélène Delmas, entre dans l’entreprise familiale d’armement de bateaux, puis devient maire de 1930 à 1940. Membre du réseau Alliance, il est arrêté par la Gestapo le 14 mars 1944, interné à La Rochelle puis déporté via Poitiers et Fresnes, au camp de Natzweiler-Struthof (comme Henri Gayot, auteur du monument de la résistance à La Rochelle), où il est exécuté dans la nuit du 1er au 2 septembre 1944 (avec 300 hommes et 92 femmes).

Le mémorial à Vieljeux par Prud'homme à La Rochelle, 3, la signature G. Prud'homme et la date 1940? Au-dessus du texte commémoratif se trouve un médaillon en bronze avec la signature du sculpteur, Georges Henri Prud’homme (Capbreton, 1873 – Paris, 1947), médailliste assez connu, dont je vous ai parlé notamment pour un médaillon de Jeanne-d’Arc à Poitiers (et le même à Tours). La date qui suit le nom « G. Prud’homme / MCMXXXIX » (1939) indique qu’il a été réalisé avant, il est habituel sur ce type de monument d’utiliser un médaillon existant, le médaillon a donc été réalisé dans des circonstances à préciser (portrait du maire après avoir réalisé les médaillons pour le monument aux pionniers de la Côte-d’Ivoire en 1937 à La Rochelle?), juste avant ou au début de la guerre.

Le mémorial à Vieljeux par Prud'homme à La Rochelle, 4, le médaillon en bronze Léonce Vieljeux est représenté en montrant son profil gauche.

Le mémorial à Vieljeux par Prud'homme à La Rochelle, 5, détail du visage sur le médaillon Il porte la moustache, a d’épais sourcils et est presque chauve…

Toutes ces photographies datent du 25 juin 2011.