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L’enseigne du noyer inversé à Poitiers

Maison avec l'enseigne du noyer inversé à Poitiers Je n’ai pas eu le temps d’aller faire de nouvelles photographies de l’hôtel du grand prieuré d’Aquitaine pour pouvoir détailler les mots compliqués de la semaine dernière, mais je n’ai pas oublié. Du coup, je vous montre une enseigne qui pourrait être un peu plus ancienne que celle du Mouton rue Carnot à Poitiers. Cette fois, nous partons à la jonction de la rue du Colonel-Denfert et de la rue de l’Ancienne-Comédie (je dirais que c’est le 5 rue du Colonel-Denfert, mais c’est peut-être le 1 de la rue de l’Ancienne Comédie?), elle est juste en face de vous si vous remontez la rue des Balances-d’Or, tout juste refaite sans trottoir, dans une préfiguration de ce que seront les rues après l’opération Poitiers cœur d’agglomération.

l'enseigne du noyer inversé à Poitiers Voici le détail de l’enseigne, qui pourrait dater du 16e siècle, dite enseigne du noyer inversé. Je n’ai pas trouvé à quoi elle correspondait… Sur la droite, un homme barbu et moustachu, apparemment torse-nu, sourit en soutenant un arbre retourné à l’envers, racines vers le haut. Tout le monde le désigne comme un noyer, avec ses grosses noix.

l'enseigne du noyer inversé à Poitiers, marquage de la position des piedsIl est en position assise, vous pouvez voir ses pieds sortir du feuillage, et ses jambes derrière les branches. Pour mieux comprendre ce chêne, je vous invite à lire les commentaires ci-dessous et l’article complémentaire sur le conte de Tord chêne.

Je vous ai déjà montré plusieurs enseignes des 16e et 17e siècles à Poitiers :
– rue du Colonel-Denfert, l’enseigne du noyer inversé, du 16e siècle, avec un retour sur le conte de tord chêne,

– rue de la Cathédrale, l’enseigne du coq

– rue Rabelais, l’enseigne au phénix (16e siècle)

– et l’enseigne au Mouton rue Carnot, provenant d’un hôtel de voyageurs du 17e siècle.

Toulouse, musée Saint-Raymond (2) : le musée

Toulouse, le musée Saint-Raymond, entrée.jpg J’ai attaqué ce musée par le petit bout des gargouilles, le voici plus en détail. Le musée Saint-Raymond à Toulouse abrite les collections antiques de la ville de Toulouse. Dans son sous-sol, les vestiges romains et notamment la nécropole de Saint-Saturnin, qui a précédé Saint-Sernin. Vous y verrez de superbes sarcophages paléochrétiens, j’ai un faible pour celui qui présente sur ses petits côtés Adam et Ève à gauche et David et les lions à droite, et différentes scènes bibliques, comme les noces de Cana, la multiplication des pains, la résurrection de Lazarre et un très émouvant sacrifice d’Abraham sur sa face principale… Dans les étages, vous découvrirez notamment de jolis portraits en marbre et des objets de la vie quotidienne à l’époque romaine.

Toulouse, le musée Saint-Raymond, façade postérieure Tel qu’il se présente aujourd’hui, le musée Saint-Raymond est sans doute en grande partie une invention de Viollet-le-Duc, dans les années 1868-1871. Il a voulu restaurer le collège (lieu d’hébergement des étudiants n’habitant pas Toulouse) construits en 1523 sous la direction de l’architecte Louis Privat à l’emplacement d’un hôpital (nous dirions plutôt hospice de nos jours) pour les pauvres fondé en 1075 par Raimon Gairart, chanoine de Saint-Sernin, et le comte Guilhem (Guillaume) IV de Toulouse, transformé en collège probablement au 14e siècle. Le bâtiment a échappé aux destructions des bâtiments de la place pour dégager la basilique Saint-Sernin en 1852-1853. La ville de Toulouse y installa son musée des antiques en 1891. Il a été classé Monument historique en 1975.

Toulouse, le musée Saint-Raymond, jardin Le jardin, devant le musée, est un petit écrin de verdure, même en cette journée pluvieuse de début mars…

Toulouse, le musée Saint-Raymond, café …une autre vue du petit bâtiment dans la cour.

Tous les articles sur le musée Saint-Raymond : les gargouilles de la façade antérieure, le musée ; les gargouilles de la façade postérieure ; les culots sculptés de la façade antérieure et ceux de la façade postérieure ; des vues anciennes.

Voir aussi l’exposition Niel brut de fouilles.

L’hôtel du Grand Prieuré d’Aquitaine à Poitiers

poitiers_prieure_aquitaine_01.jpg Au 159 de la Grand’Rue à Poitiers de trouve l’hôtel du grand prieuré d’Aquitaine, construit au 17e siècle. Le bar a changé d’enseigne depuis la photographie, et mis une vitrine qui tranche avec le bâtiment, c’est très dommage. Le Grand Prieuré d’Aquitaine avait ouvert un établissement à Poitiers vers 1330 pour gérer les biens des Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, administrant les commanderies et établissements de l’ordre de Malte situés en Bretagne, dans le Maine, l’Anjou, la Touraine, le Poitou, l’Angoumois et la Saintonge (d’autres établissements géraient les biens dispersés en France). Gilbert de Vieilbourg en fut Grand Prieur de 1663 à 1672. Il se fit construire un hôtel particulier dont la façade est assez étroite sur la Grand’Rue, mais qui s’étend dans le cœur l’îlot, on se penchant bien, il est possible de les apercevoir depuis la Montgau(l)tier. Personnellement, je n’aime pas trop le bossage très prononcé des pierres de façade. Bossage, encore un mot difficile et pas courant… Au niveau des joints, les pierres de taille sont creusées, ce qui rend l’aspect en relief des pierres. Je vous chercherai une façade avec différents types d’appareil pour vous expliquer aussi…

poitiers_prieure_aquitaine_02.jpg Aucun doute sur l’identification, portée au-dessus de la clef de la porte monumentale : « L’hôtel du Grand Prieur / d’Aquitaine F. Gilbert / de Vieil Bourg / 1667  » (les / marquent les retours à la ligne). Sur les métopes de la frise de l’entablement (aïe, il faudra que je vous mette une petite explication de vocabulaire classique…) figure le Tau, comme il est en majuscule, cela ressemble à un T que vous repérerez facilement sur la photographie. Ce Tau, qui alterne avec des fleurettes ou fleurons que l’on ne voit pas sur ce détail (promis, je vous referai des photographies, je passe devant quatre fois par jour en allant au bureau) rappelle les armoiries de sa famille, D’azur à la fasce d’argent chargée à dextre d’un tau de sable et à sénestre d’une molette de même. le vocabulaire des armoiries est poétique, vous ne trouvez pas ? Je vous en parlerai aussi un jour… Bon, je reprendrai cet article dimanche prochain avec d’autres photographies pour mieux expliquer cette façade…

L’amphithéâtre de Périgueux

L'amphithéâtre de Périgueux, à l'extérieur La ville de Périgueux ne met pas mieux en valeur son amphithéâtre romain que la ville de Poitiers. Il va falloir que j’aille à Saintes vous faire des photographies d’un amphithéâtre mieux entretenu et mis en valeur… À Périgueux donc, l’amphithéâtre se trouve à quelques minutes à pied de la villa aménagée en le musée de Vésunna (qui en présente une maquette) et de la tour de Vésonne. Il était situé en périphérie de la ville romaine, comme la plupart des amphithéâtre, qui nécessitent de vastes espaces périphérique pour l’école des gladiateurs, la logistique (le pacage des animaux, etc.).

L'amphithéâtre de Périgueux, le jardin public Un square a pris place à l’intérieur de ce qui était l’arène et les gradins. Il a probablement été construit au cours du 1er siècle de notre ère. Sa maçonnerie imposante a fait qu’au début du Moyen-Âge, il a été remblayé et aménagé en motte castrale… Il reste donc plusieurs mètres de remblais sous le jardin (la ville a installé ici un jardin-école en 1875, confié à la Société d’horticulture) pour atteinte l’arène.

L'amphithéâtre de Périgueux, détail Seules dépassent quelques structures massives qui sont la partie supérieure qui supportait les gradins…

L'amphithéâtre de Périgueux, détail … et quelques vomitoires.

Les fouilles de 1821, puis 1877, reprises entre 1963 et 1982, ont montré qu’il pouvait accueillir 18.000 spectateurs dans un édifice de 80 travées, réparties du 141m de long pour 118 de large. Sa hauteur est estimée à 25 mètres.

L'amphithéâtre de Périgueux, détail Il mériterait sans doute d’être mis en valeur, c’est plus facile qu’à Poitiers, puisque, ici, il ne reste pas d’habitations à l’intérieur, mais un jardin public propriété de la commune.

Pour aller plus loin : je vous conseille la lecture du guide archéologique de la France, Périgueux antique, par C. Girardy-Caillat (il date de 1998 mais doit encore se trouver, aux éditions du centre des monuments nationaux, ISBN 978-2-85822-225-4).

Retour sur la fontaine Belle-Paule à Toulouse

Toulouse, fontaine Belle Paule, deux crapauds en bronzeVous avez été nombreux à réagir à mon article sur la fontaine Belle-Paule à Toulouse. Amaryllis, Dianou / Claudiane et Virjaja ont notamment parlé des petits animaux, grenouilles et autres au pied du socle… En cherchant de la documentation sur une autre fontaine avec Clémence Isaure, aujourd’hui disparue (Les Gloires de Toulouse), et son sculpteur, Paul Ducuing, dont je vous parlerai dans quelques mois (patience !), je suis tombée sur cet article du journal des débats politiques et littéraires n° 176 du 25 juin 1912 (que vous pouvez lire en entier sur le site de la Bibliothèque nationale de France. Je vous livre donc ce texte, paru peu après l’inauguration de la fontaine dont le chroniqueur n’aime pas la modernité, et notamment pas ces petits animaux… J’ai mis en avant quelques passages en caractères gras.

 » […] M. Laporte Blairzy, autre enfant du pays, a été désigné pour  » ériger sur une place publique de Toulouse une fontaine monumentale à la mémoire de Clémence Isaure  » et on ne saurait lui reprocher d’avoir démesurément grandi un bibelot pour en faire un monument. Je lui reprocherais peut-être bien aussi, ayant coiffé Clémence Isaure du hennin d’Isabeau de Bavière, l’avoir juchée sur un socle modern style qui, n’étant pas très beau en soi, produit, par la juxtaposition brusque et le contraste, un effet de surprise assez déplaisant. Aux pieds de Clémence Isaure, au lieu des gloires de Toulouse, c’est ici un chœur de grenouilles qui apparaît. Et les exégètes de l’avenir découvriront peut-être dans la présence de ces batraciens un symbolisme très profond  » (extrait du journal des débats politiques et littéraires n° 176 du 25 juin 1912). Les goûts et les couleurs, la position face à l’art contemporain… mieux accepté presque cent ans après. Toutes les photos sont dans cet article.

Périgueux, la tour de Vésonne

Périgueux, la tour de Vésonne, vue généraleLors de mon dernier voyage à Périgueux, j’ai pris quelques photographies, que je partage avec vous aujourd’hui… Après le musée de Vésunna, je vous emmène juste à côté, pour vous montrer la tour de Vésone.

Périgueux, la tour de Vésonne, vue avec la brèche dans le mur En fait, il ne s’agit pas d’une tour, mais de la cella (la partie sacrée) d’un temple romain construit dans la deuxième moitié du 2e siècle de notre ère. Ce temple était dédié à Vésonne, patronne de la ville. Situé à l’époque dans les murs de la cité, il s’est retrouvé hors-les-murs lorsque l’enceinte a été resserrée au 3e siècle (pour faire face aux invasions dites barbares). Construite en petit appareil très soigné en parement extérieur, mais en blocage de pierres liées avec le célèbre et très solide béton romain dans l’épaisseur des murs, la tour a survécu aux outrages du temps… Elle est quand même conservé sur 23 mètres de haut, environ 20 mètres de diamètre.

Périgueux, la tour de Vésonne, la partie basse À la base, les murs font plus de deux mètres d’épaisseur. Elle était recouverte e plaques de marbre, dont certaines ont été retrouvées lors des fouilles, comme le plan des autres pièces du temple et son péristyle (enceinte avec des colonnes).

Périgueux, la tour de Vésonne, la partie haute Encore une petite vue, il faisait très beau en ce début septembre 2009.

Pour aller plus loin : je vous conseille la lecture du guide archéologique de la France, Périgueux antique, par C. Girardy-Caillat (il date de 1998 mais doit encore se trouver, aux éditions du centre des monuments nationaux, ISBN 978-2-85822-225-4).

Le Pas-de-Dieu à Poitiers (avec les photos)

La chapelle du Pas-de-Dieu, résidence Jean-Jaurès à Poitiers
Post de 19h30. Oups, j’ai mis les photos dans le dossier photo, mais oublié de les intégrer dans l’article que j’avais programmé!

À deux pas de l’église Sainte-Radegonde (dont je vous ai raconté une partie de l’histoire ici) se trouve la chapelle du Pas-de-Dieu. En sortant de l’église Sainte-Radegonde, vous tournez à gauche, prenez la rue des Carolus jusqu’au n° 11, passez sous un immeuble contemporain, il y a une petite flèche très discrète. Dans la cour de la résidence Jean-Jaurès se trouve la chapelle du Pas-de-Dieu, construite en 1912 par l’architecte Alcide Boutaud (qui a rénové ou construit de nombreuses églises de la Vienne et des environs, voir par exemple l’église Saint-Étienne-du-Port à Niort), à l’emplacement supposé de la cellule de sainte Radegonde.

La chapelle du Pas-de-Dieu, résidence Jean-Jaurès à Poitiers Une autre vue de cette chapelle, sans grand intérêt architectural, mais qui rappelle une histoire, et aussi que si le monastère Sainte-Croix et la cellule de sainte Radegonde était dans l’enceinte romaine de la ville, la nécropole où elle fut enterrée était bien hors-les-murs.

Rempart romain vu de trois-quarts, résidence Jean-Jaurès à Poitiers À propos de murs, un tout petit fragment a été conservé dans la construction de la résidence Jean-Jaurès. Ici comme à Tours, à Rhodes et ailleurs, je m’interroge sur la conservation en plein air (ou même dans des cryptes) de vestiges archéologiques.

Rempart romain vu de face, résidence Jean-Jaurès à Poitiers Quel sens cela a-t-il de garder ce morceau de mur, sans aucune explication ,. Ni le passant, ni les résidents de l’immeuble ne peuvent en comprendre sa signification. Cette conservation partielle permet de garder une bonne conscience (nous n’avons pas détruit tout le passé…) mais n’a absolument aucun intérêt si elle n’est pas accompagnée d’explications.

Toulouse, musée Saint-Raymond (1) : des gargouilles (et des gaulois)

Toulouse, musée Saint-Raymond, façade principale, gargouille 1 Avant même de connaître l’existence de la communauté des gargouilles, cariatides etc. créée par d’Amaryllis, je vous en avais pris en photo sur les deux façades du musée Saint-Raymond à Toulouse, juste à côté de l’entrée de la magnifique église romane de Saint-Sernin. Je vous parlerai une autre fois du musée et de son histoire.

Mais je voudrais quand même vous signaler l’exposition sur les bronzes guerriers de Tintignac-Naves, découverts il y a quelques années en Corrèze et restaurés à Toulouse, qui est prolongée jusqu’au 28 mars 2010. Cette exposition présente des panneaux explicatifs, et seulement deux objets originaux, mais quels objets, d’une extrême rareté à l’époque gauloise, à savoir un casque en forme de cygne et un carnyx, une trompette droite, de la taille d’un homme, qui se jouait dressée au-dessus de la tête du guerrier. Sur l’exemplaire présenté (d’autres fragments ont été trouvés en 2004 dans le dépôt de 500 objets métalliques de Tintignac), le pavillon a la forme d’une tête de sanglier. Si vous ne pouvez pas y aller, je vous conseille de consulter le dossier de presse et les images pour la presse

Toulouse, musée Saint-Raymond, façade principale, gargouille 2 Revenons à nos gargouilles… J’ai un gros doute sur leur datation. En effet, si le bâtiment date du 16e siècle, il a connu une restauration radicale par Viollet-le-Duc en 1868-1871, il ne serait donc pas très surprenant qu’il ait inventé certaines d’entre elles à partir de fragments… n tout cas, elles ne sont pas à leur place fonctionnelle et ne peuvent ici en aucun cas évacuer l’eau du toit, elles sont juste là pour faire b

Toulouse, musée Saint-Raymond, façade principale, gargouille 3 Je vous présente aujourd’hui les quatre gargouilles (il faudrait dire gargouilles saillantes, pour donner le juste nom du vocabulaire de l’architecture) de la façade principale. Il y en a autant sur la façade postérieure. Sur les photographies, vous apercevez un petit fil sur leur dos et leur tête, il s’agit d’un dispositif contre les pigeons, que l’on trouve sur de plus en plus de bâtiments monuments historiques (les déjections acides sont très nocives), un courant électrique dissuade les pigeons de se poser.

Toulouse, musée Saint-Raymond, façade principale, gargouille 4 Je vous les ai placées telles qu’elles se présentent de gauche à droite sur la façade.

Tous les articles sur le musée Saint-Raymond : les gargouilles de la façade antérieure, le musée ; les gargouilles de la façade postérieure ; les culots sculptés de la façade antérieure et ceux de la façade postérieure ; des vues anciennes.

Exposition Niel brut de fouilles.

Quelques précisions de vocabulaire…

Arc délardé sur une porte de Confolens pour la partie encadrée en rouge J’essaye de vous mettre des mots simples dans les articles, mais parfois, le naturel revient au galop et je vous mets des mots trop compliqué. Amaryllis a bien fait de poser la question, la semaine dernière, de savoir ce qu’est un arc délardé… Surtout que j’avais rédigé un peu vite l’article et qu’il s’agissait en fait sur la photo des voûtes supportant le balcon…

La définition officielle du dictionnaire de l’académie est ici, et je vous montre un exemple sur une photographie que je vous ai prise samedi dernier pour une série sur Confolens… Si vous n’avez pas la patience d’attendre l’article, vous pouvez aller voir le dossier réalisé dans le cadre de l’inventaire du patrimoine mené il y a quelques années par le service de l’inventaire du patrimoine culturel de la région Poitou-Charentes et la communauté de communes du Confolentais. Il s’agit de la partie creusée de l’arc.

Je vous propose une nouvelle série de vocabulaire illustré, comme j’avais commencé en regroupant quelques articles en lien sur cette page. Je ne vous garantis pas de régularité, mais si vous voyez des mots difficiles, n’hésitez pas à me le signaler, j’essayerai de répondre à vos questions… J’ai bidouillé rapidement les images suivantes avec Open office draw, mais ça devrait être compréhensible…

Division de la façade en étage Je reprends l’ancien cercle industriel de Poitiers, dont je vous ai parlé la semaine dernière. D’abord la répartition des niveaux, qui sont décalés par rapport aux étages… Le premier niveau est le rez-de-chaussée, le deuxième niveau, le premier étage que l’on appelle, dans notre jargon, étage carré, etc. Sous le toit, ici, se trouve un étage de comble, éclairé par des lucarnes.

Division de la façade en travée Les travées sont délimitées par les alignements verticaux de fenêtres…

Positionnement sur un schéma de consoles, niches, socles, voûtes Les statues que je vous ai montrées sont installées sur des socles dans des niches qui reposent sur des consoles (massifs maçonnés intégrés dans le mur et qui débordent, capables de soutenir une charge). Ce sont aussi sur des consoles que repose le balcon, de petites voûtes étant ici construites entre chacune de ces consoles. Ces voûtes ont sans doute plus une fonction décorative, le poids du balcon aurait pu être supporté par un simple plancher en surplomb.

Positionnement sur un schéma des mots clefs, mascarons, pilastres, chapiteaux, corniche, modillons Les fenêtres du deuxième étage sont encadrées de pilastres, on pourrait même dire de pilastres cannelés (en raison du décor de lignes verticales). Ces pilastres, comme des colonnes, reposent sur une base (cachée par la balustrade du balcon) et sont surmontés de chapiteaux. Les clefs des fenêtres sont ornées de masques, et peuvent donc être appelées ici mascarons. La corniche sous le toit est supportée par des modillons, enfin, ici, je pense qu’ils ont une fonction plus décorative que réellement fonctionnelle. J’espère avoir répondu à quelques questions…

C’est la vie, vanités au musée Maillol

Affiche de l'exposition Vanités au musée Maillol Vous avez jusqu’au 28 juin 2010 pour voir l’exposition C’est la vie, vanités de Caravage à Damien Hirst, au musée Maillol à Paris (vu lors de mon dernier séjour). Je vous ai mis plein de liens pour découvrir les artistes que j’ai aimés.
Les vanités sont des œuvres assimilées aux natures mortes et qui mettent en scène la mort, le plus souvent sous la forme d’un crâne humain. Elles suggèrent que la vie terrestre est vaine, de peu d’importance. L’exposition les présentent dans un ordre non chronologique, en commençant par l’art contemporain et en finissant pas une mosaïque de Pompéi. Voici les œuvres et les artistes qui ont retenu mon attention :

  • une crâne d’Annette Messager, constitué de gants avec des crayons de couleur au bout des doigts… Je vous avais déjà parlé de cette artiste à l’occasion de l’exposition En perspective, Giacometti que j’avais vue à Caen ;
  • un crâne de Niki de Saint-Phalle ;
  • une œuvre de Subodh Gupta, avec de la vaisselle et des ustensiles en métal, comme dans God Hungry, la sculpture monumentale qu’il avait réalisée dans l’église Sainte-Marie-Madeleine à Lille dans le cadre de lille3000/Bombaysers de Lille en 2007 ;
  • un ensemble d’œuvres sur papier réalisées en Italie au 18e siècle et qu’il faut regarder en reflet sur un cylindre métallique ;
  • le cabinet de curiosité reconstitué au deuxième étage, mais qui ne valait pas le squelette en cristal (Habibti / cerveau) réalisé par Adel Abdessemed et présenté lors de la biennale d’art contemporain à Melle en 2007 ;
  • des crânes construits avec des insectes par Jan Fabre, qui rappellent certaines œuvres que j’avais vues à la Fondation pour l’art contemporain Claudine et Jean-Marc Salomon en 2003, au château d’Arenthon à Alex près d’Annecy (et du Grand’Bornand). Ces crânes sont, je trouve, plus esthétiques que le crâne en mouche de Damien Hirst (vous savez, le spécialiste des veaux coupés en deux et présentés dans des sortes d’aquarium, ce site semble en maintenance, vous pouvez aussi aller voir chez Fluctuat). J’avais moins aimé d’autres œuvres de Jan Fabre conservées aux Abattoirs à Toulouse ou à la scène de mariage très glauque vue dans une galerie parisienne ;
  • un théâtre d’ombre de Christian Boltanski (oui, le même que pour Monumenta 2010).

Je suis moins sensible aux Vanités classiques, sauf peut-être une Extase de saint François d’après Georges de la Tour. Le catalogue est édité par Skira et Flammarion.