Archives par étiquette : Niort

Un relief médiéval à Niort: Mélusine, luxure ou autre?

Niort, bas-relief médiéval, femme, peut-être la Luxure, vue lointaine et rapprochéeDans un ancien couvent rénové en logements d’étudiants près de la place Chanzy (donc à proximité immédiate de l’antenne universitaire située dans les anciennes casernes Du Guesclin) se trouve un relief sculpté en remploi dans la façade sur cour. Ce bas-relief est souvent présenté comme la fée Mélusine, emblème de la famille de Lusignan au 13e siècle. Je ne suis pas très convaincue par cette interprétation. Mélusine est une variante de sirène-poisson. Nous avons ici une femme debout vêtue à la mode romane (11e/12e siècles) avec de très larges manches.

Niort, bas-relief médiéval, femme, peut-être la Luxure, détail de la tête et des serpentsElle est encadrée de deux serpents dont les têtes viennent lui mordre les cheveux. L’association d’une femme et de deux serpents fait plutôt penser à la luxure, mais cela ne colle pas non plus, dans les luxures, les serpents mordent plutôt les seins de la femme, et celle-ci est souvent montrée sous des traits grotesques ou lascive, pas comme cette femme debout bien sagement et richement vêtue.

Photographies de juillet 2011.

Un relief en hommage à Sauquet-Javelot par Pairault à Niort

Niort, le relief de Sauquet-Javelot par Pairault et Bouneault, 1, la façade de la maison Au n° 50 de la rue de Paris à Niort se trouve un relief sculpté que peu de monde semble regarder au passage…

Niort, le relief de Sauquet-Javelot par Pairault et Bouneault, 2, le relief C’est dommage, c’est une œuvre d’une grande qualité de sculpture, même si le thème peut sembler aujourd’hui étrange… pas de problème pour l’identification du sujet, c’est écrit dessus : « élevé par souscription en 1903 / A. Sauquet-Javelot ».

Niort, le relief de Sauquet-Javelot par Pairault et Bouneault, 3, la signature de Pairault Pas difficile non plus d’identifier le sculpteur, son nom est écrit en bas à gauche : « A. Pairault sculp[teur] ». Il semblerait que le sculpteur Alphonse Pairault avait son atelier justement au 50 avenue de Paris, adresse où se trouve le relief. Il travaillait le bois, le marbre et le calcaire.

Niort, le relief de Sauquet-Javelot par Pairault et Bouneault, 4, la signature de Bouneault Et en bas à droite, on trouve le nom de l’architecte, « A. Bouneault arch[itecte] ». Il s’agit d’Arthur Bouneault, dont on trouve aussi la signature sur un immeuble rue de la gare aussi à Niort (je vous renvoie à l’article précédent pour des précisions sur cet architecte, voir deux maisons rue de la gare).

Niort, le relief de Sauquet-Javelot par Pairault et Bouneault, 5, le médaillon sculpté Le monument comprend deux parties, un médaillon sculpté en haut et un haut relief en bas. Il rend hommage à Jean-Baptiste Sauquet (Niort, 1763 – Niort, 1838), dit Sauquet-Javelot (en référence au montfortain Javelot, mort en 1797, dont Sauquet répétait les prédications). Jardinier de métier, il portait secours aux indigents et aux sans-abri. Sur le médaillon, on voit le profil gauche de cet homme déjà âgé, ridé, le front dégarni mais les cheveux longs.

Niort, le relief de Sauquet-Javelot par Pairault et Bouneault, 6, le relief sculpté

La scène du relief représente un intérieur de maison, avec les poutres du plafond, la cheminée et sa crémaillère (et le crucifix au-dessus), les armoires, et deux groupes de personnages.

Niort, le relief de Sauquet-Javelot par Pairault et Bouneault, 7, la partie gauche du relief

Dans la partie gauche, Sauquet (avec le même profil que sur le médaillon) apporte une soupière sur la table. Autour de celle-ci, des femmes (les jeunes avec un enfant sur les genoux, les vieilles avec une canne et un voile de veuve) sont assises alors que les hommes sont debout, chapeaux sur la tête ou à la main.

Niort, le relief de Sauquet-Javelot par Pairault et Bouneault, 8, la partie droite du relief Dans la partie droite, deux hommes assis (l’un avec une canne) se chauffent devant la cheminée, quatre adultes (dont une femme avec une coiffe traditionnelle portant des pains dans un plat, une autre femme tenant un bébé dans ses bras) et un enfant plus grands que les autres se tiennent debout.

Pour aller plus loin : il est assez facile de trouver la plaquette d’une trentaine de pages publiée en 1902 pour aider à la souscription, Sauquet-Javelot, Le Père Des Pauvres. (1763-1838), par Henri Clouzot.

Photographies de mi juillet 2011.

Niort choisit mal la qualité de ses panneaux… (place de la Brèche)

Niort, place de la brèche, panneau d'indications botaniques déforméDécidément, Niort a des problèmes avec le choix de la qualité pour ses panneaux… Il y a déjà un bon moment, je vous avais montré les panneaux d’explications historiques complètement dégradés sur la place Saint-Jean, près de l’hôpital (avec le relief de René Letourneur). Cette fois, nous allons sur la place de la Brèche, tout juste refaite. Les aménagements de surface (revoir le panneau à chewing-gums) ont été inaugurés au printemps 2013. Dans la zone de découverte botanique, la ville a fait le choix louable de mettre une signalétique doublée en braille. Un printemps et un début d’été bien arrosés suivis d’un mois de juillet chaud et sec, le bois a joué… et déformé les plaques en plastique vissées dessus, bonnes à refaire. Dommage! Espérons pour la ville de Niort qu’il y avait une garantie… (photographies août 2013).

Niort, place de la brèche, quatre vuesSinon, je trouve que les aménagements de cette place sont plutôt réussis (et surtout beaucoup plus « verts » que la trop minérale place d’Armes de Poitiers à laquelle nous avons eu droit à Poitiers). Depuis des années, la place était un vaste parking payant mais assez anarchique. Un parking souterrain a été construit, trop cher et mal aménagé aux dires des Niortais, mais en surface, ce n’est pas si mal…

Niort, le jardin de la Brèche, carte postake ancienne montrant les sculptures… même s’il est dommage de ne pas avoir remis les sculptures du « jardin de la Brèche » qui étaient un dépôt de l’Etat (merci à Amable Ricard!), reléguées dans des réserves du depuis des années… En bas de la place, vous pouvez voir un commerce construit par Georges Lasseron en 1908 et le monument aux soldats sans uniforme et la résistance (secteur réaménagé en 2007 par Lancereau & Meyniel) ; en haut, prendre l’avenue de Limoges pour aller au musée d’Agesci ou à la maison natale d’Ernest Pérochon qui abrite désormais le centre d’art contemporain photographique. Si vous visez un peu plus à droite en regardant le haut de la place, vous arriverez à l’église Saint-Hilaire avec le chemin de croix de Rosine Sicot (1958).

Niort, place de la brèche, les bâtiments en haut de la placeEn haut de la place, la partie la moins réussie je trouve (réalisation Studio Milou Architecture, qui a aussi réalisé par exemple l’extension de l’hôtel de ville de Niort ou le musée des tumulus de Bougon), réalisée il y a déjà quelques années (2008), ces « silos » abritent l’office de tourisme et, en souterrain, des salles de cinéma.

Le pilori de Niort

Niort, le pilori, assemblage de quatre vues générales L’ancien hôtel de ville de Niort a été construit au 16e siècle, à partir de 1535, par Mathurin Berthomé (que l’on trouve aussi sur le chantier de l’église Notre-Dame) à l’emplacement de l’ancien pilori médiéval. Il a une forme trapézoïdale. Si l’horloge date de 1756, elle a subi comme le reste du bâtiment d’importantes restaurations entre 1877 et 1885 (le bâtiment est protégé au titre des monuments historiques sur la liste de 1879). Les lucarnes à fronton sculpté sont peut-être à peu près d’origine, mais les candélabres, les créneaux et les merlons soutenus par des consoles, les gargouilles semblent très largement refaits.

A la base du beffroi, vers la rue Saint-Gelais, se trouvent les anciennes armoiries de Niort avec deux sauvages placés de part et d’autre d’une tour, que l’on retrouve aussi sur l’actuel hôtel de ville.

Niort, les gargouilles du pilori Pour ces dernières, j’ai plus qu’un sérieux doute et suis presque certaine qu’elles datent de la restauration de l’édifice vers 1885, qui a aussi vu l’apparition d’un décor peint de Charles Lameire dans la grande salle du premier étage. Après le déménagement de l’hôtel de ville (d’abord dans un immeuble loué puis dans le nouvel hôtel de ville en 1901), le bâtiment a servi de musée lapidaire (dont le conservateur fut l’architecte , dont je vous reparlerai pour le relief sculpté à Sauquet-Javelot et un immeuble rue de la gare, tous deux à Niort). C’est aujourd’hui une salle d’expositions.

Les photographies datent de juillet 2011.

Mégots, chewing-gums et autres incivilités, ras-le-bol, exemples à Poitiers et Niort

Poitiers, mégots sous un banc près des jeux pour enfants au parc de BlossacCet été, Marisol Touraine, la ministre de la santé, a relancé le débat sur la place des fumeurs dans l’espace public, en proposant aux communes d’interdire aux fumeurs certaines plages, parcs, espaces de jeux pour enfants… Plus que l’odeur de fumée (quoique… le monsieur qui fume des cigarettes puantes sous l’abribus en bas de chez moi à 8h du matin me donne la nausée…), c’est l’incivilité des fumeurs qui sèment leurs mégots par terre qui me dérange le plus… les balayeurs municipaux ont beau passer chaque matin en ville, plusieurs fois par jour au parc, voici deux mégots sous un banc du jardin anglais en hiver dans le parc de Blossac à Poitiers, juste à côté des jeux pour enfants… Et tous ces mégots qui trainent par terre finissent dans les égouts puis les stations d’épuration, où le traitement de ce magma et des goudrons de ces 30 milliards de mégots jetés chaque année dans l’espace public en France coûtent une fortune

Au lieu d’interdire (mais on peut cibler les plages, les jeux pour enfant, les abribus), on pourrait peut-être frapper les fumeurs au porte-monnaie (un langage qu’ils semblent mieux comprendre que la civilité) en leur mettant des amendes comme au Canada? Là-bas, mégots, déjections canines, gommes (chewing-gums) jetés sur la voie publique peuvent vous valoir de lourdes amendes, plus de 100 € déjà en 2003! Lors de grandes manifestations et festivals, l’association Surfrider a distribué des cendriers de poche, mais la sensibilisation semble nulle, je n’ai jamais vu quelqu’un les utiliser…

Poitiers, chewing-gums dans une rue pavéeCôté incivilités, je ne reviens pas sur les déjections canines et les voitures mal garées, aucune amélioration à Poitiers, c’est encore plus criant avec la rentrée… Mais il y a aussi ces chewing-gums qui polluent les trottoirs. Pour nettoyer la grande place d’Armes toute pavée, la ville a même acheté une machine pour les décoller, manifestement sans grand succès.

Poitiers, chewing-gums sur le parvis de la gareQuoique, quand on voit l’état de l’espace devant la gare, peut-être bien que la super machine en enlève quand même quelques-uns… La ville avait aussi envisagé, au moment des réflexions sur Poitiers coeur d’agglomération, coeur de pagaille…, de mettre à disposition des gens des sortes de petits papiers (aussi supports publicitaires) où coller le chewing-gum avant de le jeter dans une poubelle, mais le projet a été abandonné.

Niort, panneau à chewing-gums place de la BrècheLa ville de Niort a opté pour une autre solution… Une espèce de panneau où coller le chewing-gum, vu au mois d’août sur la place de la Brèche à Niort. La ville de Poitiers pourrait peut-être se renseigner chez sa voisine pour savoir si c’est efficace? En tout cas, il y en a quelques-uns sur le panneau… A quel rythme la ville les nettoie? Aucune idée…

Poitiers, rue du Petit-Bonneveau, voitures sur les trottoirs le 8 septembre 2013 à 10h30 et 13h15PS: je suis allée aujourd’hui au cinéma, voir Gare du Nord de Claire Simon… je n’ai pas pu résister, voici les trottoirs de la rue du Petit-Bonneveau à Poitiers, toujours plus utilisés par les voitures comme stationnement… 7 véhicules garés à 10h30, 11 à 13h15, et aucun PV en vue… Que fait la police? Il y a un parking à 100m, au tarif de 1€ la demi-journée le dimanche.

Le centre d’art contemporain photographique / villa Pérochon à Niort

Niort, villa Pérochon restaurée, centre de la photographie, l'entrée et la façade postérieure aux volets closIl y a un peu plus d’un an, je vous ai parlé de la villa de Ernest Pérochon à Niort, à l’abandon depuis fort longtemps. Au printemps 2013, un centre d’art contemporain photographique (CAPC) a été ouvert dans cet espace par la ville de Niort. J’ai pu le visiter au mois d’août avec Nini 79. Premier constat, pas facile à trouver pour ceux qui ne connaissent pas. En partant du pilori (tiens, je pensais vous avoir parlé de ce lieu, mais il est dans les articles programmés pour prochainement) où se tient un complément de l’exposition actuelle (jusqu’au 14 septembre 2013, Des photographes et un territoire: La Haute-Normandie, plusieurs photographes, avec des approches sans risque pour le public, rien que du très classique, entrée libre), si vous ne savez pas exactement où vous allez, vous aurez du mal à trouver en suivant la signalétique très incomplète. Direction donc le musée Bernard-d’Agesci installé dans l’ancien lycée de jeunes filles de Niort, la villa est juste en face… Mais l’entrée qui a été choisie pour le centre de la photographie n’est pas l’entrée d’origine de la villa, il faut prendre la rue perpendiculaire (64, rue Paul-François Proust) et entrer par les anciens communs de l’ancien fond de la parcelle.

Niort, villa Pérochon restaurée, centre de la photographie, le jardin en fricheLe jardin est en friche, de la terre partout, bon, d’accord, le mauvais temps du printemps n’a pas dû permettre de plantations… En revanche, les pierres en vrac de la démolition d’un appentis auraient pu être enlevées… L’arrivée sur l’arrière de la villa avec tous les volets fermés n’est guère engageante. Certes, les photographies ont besoin, comme tous les supports papier, d’être peu éclairées, mais il y a d’autres solutions que les volets clos à l’extérieur. Et puis l’exposition n’est qu’au rez-de-chaussée, les volets de l’étage pourraient être ouverts en journée. En plus, l’éclairage des œuvres est très mauvais à l’intérieur, avec beaucoup de reflets sur les vitres qui protègent les photographies.

Niort, villa Pérochon restaurée, centre de la photographie, la façade principale aux volets clos avec des câbles qui pendouillentCôté façade principale, ce n’est pas mieux. Les volets sont également clos, l’ancienne plaque signalant la maison de Pérochon est toujours là, mais aucune indication pour diriger vers l’arrière ni même signaler l’existence d’un centre de la photographie… La façade a bien été nettoyée (pour les nostalgiques, une vue avant dans l’article sur Ernest Pérochon), mais les câbles des réseaux (électricité, téléphone) ont été grossièrement et fort disgracieusement accrochés sur la corniche. Un câble sort d’un curieux trou près d’une fenêtre de l’étage, un autre pendouille sous une fenêtre. Peu mieux faire!!!

Niort, le palais de justice et la prison

Niort, la prison, 2, du palais de justice à la prison Le palais de justice (à gauche de l’image) et la prison (à droite) de Niort sont construits dans le même îlot coincé entre l’hôtel de ville, l’ancien musée et la préfecture. Ils ont été construits en 1853 sur les plans de l’architecte  (1798-1864), qui à Niort a aussi construit  l’église Saint-Hilaire, l’église Saint-André et le bâtiment central de la préfecture des Deux-Sèvres.

Niort, la prison, 1, la façade côté Sèvre La prison, pour son plan très original en demi-cercle, dit panoptique, est protégée au titre des monuments historiques. Menacée de fermeture, elle était toujours en activité lors des photographies en juillet 2011. Sur ce site consacré au patrimoine carcéral, vous pouvez voir une vue intérieure qui permet de mieux comprendre le système panoptique, dans lequel le gardien a une vue sur toutes les cellules.

Niort, la prison, 3, le palais de justice et la prison, quatre vues Sur ce montage, vous pouvez voir la façade du palais de justice (en haut à gauche), la prison vue avec la préfecture (en bas à gauche) et deux autres vues de la prison derrière ses hauts murs (à droite).

Pour aller plus loin : un livre et un article de Chantal Callais, architecte qui a fait une thèse sur l’architecte Segretain:

– Callais, Chantal , La première prison panoptique demi-circulaire en France : une aventure humaine et technique. Pierre-Théophile Segretain (1798-1864) et la prison de Niort (1828-1853), actes du colloque « L’architecture carcérale, des mots et des murs », ENAP, Agen, déc. 2010.

– Callais, Chantal, À corps perdu, Pierre-Théophile Segretain architecte (Niort, 1798-1864). Les architectes et la fonction publique d’État au XIXe siècle, Niort, Geste éditions et Société historique et scientifique des Deux-Sèvres (ouvrage issu de la thèse de doctorat soutenue en janvier 2009), 2010.

Photographies de mi juillet 2011.

Le jardin des plantes de Niort

Niort, le jardin des plantes, 1, entrée place Chanzy Le premier jardin botanique de Niort se trouvait près du donjon. Il a été déplacé en 1828 à cet emplacement suite à la construction de la préfecture des Deux-Sèvres où il se trouvait. Le nouveau jardin des plantes a été aménagé sur le coteau en bord de Sèvre en contrebas casernes Du Guesclin.

Niort, le jardin des plantes, 2, la grille avec la date 1853 et Junin aîné Sa grille d’entrée porte la date et le nom de son rénovateur : « Junin aîné / 1853 ».

Niort, le jardin des plantes, 3, diverses vues du jardin

Parmi les aménagements, vous pouvez voir ces fameux faux bois en béton que l’on trouve dans presque tous les jardins publics de la deuxième moitié du 19e siècle. La promenade est très agréable pour descendre jusqu’au bord de la Sèvre.

Niort, le jardin des plantes, 4, relief en bord de Sèvre Tout en bas se trouvent des armoiries déposées là, sans explication, encadrées d’un couple de lions (enfin, un lion et une lionne).

Et pour les curieux, allez donc voir cet article de Pourquoi pas Poitiers sur l’expression aller / battre à Niort.

Les photographies datent de juillet 2011.

Niort, le chemin de croix de l’église Saint-Étienne-du-Port

Niort, le chemin de croix de l'église Saint-Etienne-du-Port, 1, la signature Nazouska-Chantrel Le chemin de croix de l’église Saint-Etienne-du-Port de Niort, (revoir l’église et ses mosaïques), est l’œuvre de Madeleine Nasouska-Chantrel, qui a signé sur le chanfrein (la partie en biais) inférieur de la dernière station: « chemin de croix NASOUSKA CHANTREL » . Présenté et primé au salon des artistes français de 1924, ce chemin de croix en métal argenté a été béni le 15 mars 1935. Elle est aussi l’auteur du chemin de croix de l’église de Drancy. Le chemin de croix traditionnel comporte  les 14 stations très standardisées. Je vous ai fait deux montages (pas très grands, mes photographies n’étant pas toujours très nettes, et parfois déformées, il n’est pas toujours possible de se mettre en face). Impossible de mettre le flash, le métal se réfléchissant trop, mais l’appareil photo a eu du mal à faire le point dans certains cas. Je vous mets donc le thème traditionnel de chaque station et quelques précisions si nécessaire. Alors que beaucoup d’artistes de cette époque osent des interprétations très modernes du chemin de croix (voir le chemin de croix de Jean Claro dans l’église Saint-Hilaire de Poitiers ou le chemin de croix de Rosine Sicot dans l’église Saint-Hilaire de Niort), nous avons ici une figuration très classique et traditionnelle.

Niort, le chemin de croix de l'église Saint-Etienne-du-Port, 2, les stations 1 à 8

Station 1. Jésus est condamné à être crucifié. Pilate est assis sur son trône, un juge lit la sentence inscrite sur un parchemin, Jésus est debout, un soldat derrière lui le tient par l’épaule.

Station 2. Jésus est chargé de sa croix. Jésus est debout au centre, présentant ses paumes vers l’avant. Il est encadré de deux soldats dont l’un lève la croix.

Station 3. Jésus tombe pour la première fois sous le poids de la croix. Jésus est agenouillé et tente de relever la croix, aidé par un homme alors qu’un autre derrière lui semble lui tendre une éponge. A l’arrière se tient un soldat.

Station 4. Jésus rencontre sa mère. Devant un décor d’architecture urbaine (que l’on retrouve sur la plupart des stations, tantôt simple mur, tantôt forteresse), Jésus ploie sous le poids de la croix alors que Marie, voilée, se présente devant lui.

Station 5. Simon de Cyrène aide Jésus à porter sa croix. Jésus est de plus en plus plié sous le pods de la croix que Simon tente de soutenir alors qu’un soldat semble protester.

Station 6. Sainte Véronique essuie le visage de Jésus. Véronique, agenouillée devant Jésus, lui tend un linge.

Station 7. Jésus tombe pour la deuxième fois. Jésus est prosterné au sol. Un passant le bat avec un bâton, un autre tire la croix pour la redresser, un soldat observe la scène.

Station 8. Jésus rencontre les femmes de Jérusalem qui pleurent. Trois femmes en prière et un enfant font face à Jésus qui les bénit. Il est debout et semble moins épuisé que dans les stations précédentes.

Niort, le chemin de croix de l'église Saint-Etienne-du-Port, 3, les stations 9 à 14

Station 9. Jésus tombe pour la troisième fois. Jésus semble évanoui, allongé sur le sol, un soldat le tire par le bras, un autre relève la croix pendant que le troisième observe la scène.

Station 10. Jésus est dépouillé de ses vêtements. Jésus est debout, deux soldats lui tirent la tunique vers le bas.

Station 11. Jésus est cloué sur la croix. Trois soldats procèdent à la mise en place des clous, la couronne d’épines est posée au sol à côté des clous restant.

Station 12. Jésus meurt sur la croix. Jésus est en position relâchée sur sa croix, sa mère et deux personnages, l’un priant, l’autre pleurant à ses côtés.

Station 13. Jésus est détaché de la croix et son corps est remis à sa mère. Jésus a été descendu de la croix, Marie l’embrasse sur le front alors que deux hommes s’apprêtent à le mettre dans son linceul.

Station 14. Le corps de Jésus est mis au tombeau. Les deux hommes portent en terre Jésus enfermé dans son linceul, deux autres personnes éplorées se tiennent à l’arrière.

Photographies de mi-juillet 2011.

L’ancienne auberge du Dauphin ou maison de la Vierge à Niort

Niort, la maison de la Vierge, 1, les deux façades

Vers le haut de la rue Saint-Gelais, à l’angle de la rue Vieille Rose, à Niort, se trouve une maison construite en partie en pan de bois qui mériterait une sérieuse étude d’archéologie du bâti avant sa rénovation… Elle présente un rez-de-chaussée en moellons, un premier étage en pan de bois rue Saint-Gelais et en moellons rue Vieille Rose. Les fenêtres à mouluration entrecroisée sont en accord avec une datation de la fin du 15e ou du début du 16e siècle, mais une étude pourrait réserver quelques surprises. Mais la ville, qui en a été propriétaire de 1995 à 2009, n’y a pas engagé d’étude ou de travaux, la laissant à l’abandon jusqu’à la revendre aux enchères en 2009. La maison a été inscrite au titre des monuments historiques en 2001. Deux artistes (un musicien et une peintre) l’ont achetée pour en faire leur atelier et y organiser des expositions…

Dans la nuit du 27 décembre 1588, la maison a été témoin d’affrontements sanglants entre catholiques et protestants. Elle a plus tard accueilli une auberge dite du Dauphin.

Niort, la maison de la Vierge, 2, la Vierge à l'Enfant à l'angle Elle est aussi connue sous le nom de maison de la Vierge, en raison de la statue de la Vierge à l’Enfant (plus récente, disons en gros du 19e siècle, sans garantie) abritée dans une niche dans l’angle.

Niort, la maison de la Vierge, 3, des détails d'architecture Au 20e siècle, une épicerie a occupé son rez-de-chaussée. Le choix de faire des réparations en plaquant des aplats de ciment est une très mauvaise idée (sans doute pas autorisée par les Monuments historiques), sur une maison à pan de bois, cela peut aggraver les dégradations en ne laissant pas passer l’eau qui s’accumule dans les murs.

Les photographies datent de juillet 2011.