Archives par étiquette : monument commémoratif

Le miracle de la croix de Migné dans la cathédrale de Poitiers

Monument de Jean-Baptiste de Bouillé dans la cathédrale de Poitiers, 1, vue générale

Dans la cathédrale de Poitiers se trouve le monument de l’évêque Jean-Baptiste de Bouillé (1759-1842, évêque à partir de 1819).

Monument de Jean-Baptiste de Bouillé dans la cathédrale de Poitiers, 2, buste de l'évêque En haut du monument se trouve son buste…

Monument de Jean-Baptiste de Bouillé dans la cathédrale de Poitiers, 3, relief, miracle de la croix Mais le plus intéressant est le relief apposé en bas. Il représente le « miracle de la croix » à Migné-Auxances. En 1826, l’évêque devait bénir une nouvelle croix de mission à Migné (c’était la grande période des missions, reconquête catholique des campagnes après la révolution). Au cours de la cérémonie dirigée par M. Pasquier, curé de Saint-Porchaire à Poitiers et M. Marsault, aumônier du collège royal, le 17 décembre 1826, les personnes présentes affirment avoir vu une croix lumineuse apparaître dans le ciel. Le procès-verbal du miracle est rédigé quelques jours plus tard, l’évêque Jean-Baptiste de Bouillé ouvre une enquête canonique fin janvier 1827, le miracle est reconnu par lui presque un an après…

Monument de Jean-Baptiste de Bouillé dans la cathédrale de Poitiers, 4, signature Thomas Louis Le relief est signé « sculpsit / Thomas Louis / pictavius / 1845 « .

Monument de Jean-Baptiste de Bouillé dans la cathédrale de Poitiers, 5, détail du relief

Il faudra que je vous montre la « nouvelle » église de Migné-Auxances, un de ces jours, elle a été agrandie dans le sens de l’apparition de la croix, consacrée le 31 mai 1841 par Jean-Baptiste de Bouillé. Sur le relief, on voit l’église telle qu’elle était et la croix, en revanche, l’évêque, visible ici au centre (avec mitre et crosse), n’était pas présent le jour du « miracle »…

Pour aller plus loin:

– sur l’évêque Jean-Baptiste de Bouillé:

Voir l’article de Jacques Marcadé, Monseigneur de Bouillé et la restauration du diocèse de Poitiers (1819-1842), Revue Historique du Centre-Ouest, tome 9 (2010), p. 339-361.

– sur l’église de Migné

Dans cette église, il faut notamment que je vous montre le chemin de croix et les vitraux réalisés par Jean Gaudin en 1927, à l’occasion des fêtes du centenaire du « miracle », ainsi que les fresques de Marie Baranger réalisées dans le chœur en 1933. Si vous voulez déjà les découvrir, voir l’image du patrimoine n° 253 Autour de Poitiers, les communes de l’agglomération, par Thierry Allard, Geneviève Renaud-Romieux et Yannis Suire (Geste éditions, 2009).

Voir aussi l’article de Yves-Jean Riou, La collaboration de l’architecte André Ursault (1894-1971) avec le maître verrier et mosaïste Jean Gaudin (1879-1954), Revue Historique du Centre-Ouest, tome 9 (2010), p. 299-334.

Jules Verne à Nantes

Jules Verne au jardin des plantes de Nantes, 1, vue de loin Jules Verne est né à Nantes en 1828 et y a vécu 20 ans. Le groupe sculpté du jardin des plantes (informations recueillies sur la base de données Monumen) est l’une des trois sculptures qui lui rendent hommage.

Sur le jardin des plantes de Nantes, voir dans mon voyage à Nantes des œuvres avec des plantes et des oeuvres contemporaines. Voir aussi le Premier miroir de Camille Alaphilippe.

Jules Verne au jardin des plantes de Nantes, 2, la signature de Georges Bareau Il porte la signature du sculpteur Georges [Marie Valentin] Bareau (Paimboeuf, 1866 – Nantes, 1931), un sculpteur dont je vous reparlerai pour d’autres réalisations à Nantes. Il a été mis en scène par l’architecte Félix Ollivier. Le concours pour la réalisation d’une statue à Jules Verne avait été lancé dès sa mort en 1905, trois sculpteurs avaient postulé, Georges Bareau, Gabriel Pech et Fabio Stecchi. Le premier, retenu, avait proposé trois variantes, une statue en pied, un buste et une fontaine.

Jules Verne au jardin des plantes de Nantes, 5, carte postale ancienne, vue générale Le monument retenu se compose d’un piédestal avec deux enfants sculptés en pierre de Chauvigny (dans la Vienne) et un buste en bronze. Le monument fut inauguré le 29 mai 1910 (et pas 2010 comme tapé par erreur !). Comme de nombreuses statues, ce buste, en bronze, a été fondu en 1942.

Jules Verne au jardin des plantes de Nantes, 7, le buste refait Le buste que l’on voit actuellement a été réalisé en pierre par le sculpteur Jean Mazuet. Il s’agit d’une nouvelle sculpture et non d’une réplique… le costume en particulier est très différent. Je vous reparlerai de ce sculpteur pour le Monument des 50 otages, toujours à Nantes.

Jules Verne au jardin des plantes de Nantes, 3, les deux enfants lisant un livre Les deux enfants lisent un recueil des Voyages extraordinaires….

Jules Verne au jardin des plantes de Nantes, 6, carte postale ancienne, les enfants … il s’agit bien du groupe original…

Jules Verne au jardin des plantes de Nantes, 4, les reliefs sur la stèle Sur le piédestal sont gravés des éléments emblématiques de l’œuvre de Jules Verne : la lune De la Terre à la lune, le ballon des Cinq semaines en ballon, un train à vapeur (le tour du monde en 80 jours?), un volcan (voyage au centre de la terre), etc.

Jules Verne à la médiathèque de Nantes, 1, vue générale La plupart des manuscrits de Jules Verne sont conservés à la médiathèque de Nantes. Sur son parvis se trouve la sculpture « Michel Ardan, monument à Jules Verne » de Jacques Raoult (voir son site officiel).

Jules Verne à la médiathèque de Nantes, 2, vue rapprochée Michel Ardan, le héros de la Terre à la Lune, est représenté debout avec son chien à côté de lui… près à partir dans son obus vers la lune et à s’y arrimer avec son ancre…

Jules Verne à la médiathèque de Nantes, 3, le chien Et voici le chien (est-ce Diane ou Satellite?).

Jules Verne à la médiathèque de Nantes, 4, la plaque La plaque porte la citation suivante : ‘Remplacez obus sphérique / par projectile cylindro- / conique partirai dedans… / Michel Ardan / De la terre à la lune / Jules Verne ».

La troisième statue se trouve devant le musée Jules Verne, sur la butte Sainte-Anne, où je ne suis pas allée : mes trois jours du voyage à Nantes ont été bien remplis… Le service de la ville d’art et d’histoire propose aussi un parcours libre de 1h30 sur les traces de Jules Verne à travers les rues de Nantes.

J’ai relu il y a deux ans Les cinq cents millions de la Bégum de Jules Verne.

 

L’amiral / Lord Nelson à Londres (Trafalgar square)…

Colonne de Nelson à Trafalgar Square, Londres, 01, deux vues générales Puisque les jeux olympiques battent leur plein à Londres, j’ai ressorti mes photographies d’avril 2011 (juste avant LE mariage). Et quoi de mieux pour faire plaisir aux Anglais que de vous montrer la colonne de Lord Nelson, que nous appelons ici en France plutôt l’amiral Nelson, notre ennemi juré des batailles napoléoniennes. Et aussi un cauchemar pour l’étude de cette période, toutes ces batailles terrestres et navales après la Révolution et jusqu’à la chute de Napoléon en 1815… Cette imposante colonne rend donc hommage à Horatio Nelson, 1er vicomte Nelson, duc de Bronte (Burnham Thorpe, 1758 – Trafalgar, 1805). La souscription pour l’élévation d’un monument à Nelson a été lancée en 1838. La première pierre est posée en 1840 et la construction de la colonne ne commence vraiment qu’en 1842 pour être achevée en 1843. Avec ses 44m de hauteur totale, elle domine la place. D’autres statues sont installées sur la place, aménagée à partir de 1829 sur des plans établis presque dix ans plus tôt par l’architecte John Nash. En 1840 est aussi construite au nord de la place la National Gallery.

La mise en place des plaques a commencé en 1849 avec la face sur la mort de Nelson, en 1850 est posée la bataille du Nil. La bataille de Saint-Vincent a été posée seulement en 1853, après une bataille juridique parce que le bronze n’était pas pur. Le monument est encadré de quatre gros lions, je n’ai pas fait de photographie, il y avait toujours du mode dans le champ de vision… Ils ont été ajoutés en 1867 et sont l’œuvre de Sir Edwin Landseer avec l’aide du baron Marochetti. La colonne a été restaurée en 2006.

Colonne de Nelson à Trafalgar Square, Londres, 02, Nelson en haut de la colonne La grande colonne cannelée est posée sur un haut socle où sont apposées des plaques en bronze. Elle est surmontée d’un chapiteau corinthien en bronze et de la statue en pied, en granite.

La partie haute de la colonne et la statue de Nelson sont l’œuvre de l’architecte William Railton (vers 1801 – 1877). La sculpture a été exécutée par le sculpteur Edward Hodges Baily (Bristol, 1788 – Londres, 1867).

Colonne de Nelson à Trafalgar Square, Londres, 03, deux vues de Nelson

Nelson a pris place sur un petit socle superposé au chapiteau. Il est représenté debout devant des cordages, en uniforme avec toutes ses médailles et sans son bras droit, perdu en 1797 à la bataille de Santa Cruz de Tenerife. Il s’appuie de sa main gauche sur une épée.

Colonne de Nelson à Trafalgar Square, Londres, 04, signature Watson sur la bataille de Saint-Vincent La première face (par ordre chronologique de la scène représentée) porte la signature « M. L. Watson sculp ». Il s’agit de Musgrave Lewthwaite Watson (1804-1847).

Colonne de Nelson à Trafalgar Square, Londres, 05, la bataille de Saint-Vincent La légende sur le cadre en bas identifie la scène : « St Vincent 1797 ». le 14 février 1797, la bataille du cap Saint Vincent, au sud-ouest du Portugal, a opposé la flotte anglaise menée par Sir John Jervis, à la flotte espagnole dirigée par Don José de Córdoba. Bien qu’en infériorité numérique (15 navires contre 24), les Anglais, mieux formés et plus disciplinés, l’emportent. Deux commandants se distinguent, Nelson et Collingwood.

Colonne de Nelson à Trafalgar Square, Londres, 06, la signature Woodington et marque des fondeurs La deuxième face a été sculptée par W[illiam] F. Woodington et fondue par « Moore, Fressange / & Moore founders ».

Colonne de Nelson à Trafalgar Square, Londres, 07, plaque de la bataille du Nil dite d'Aboukir

La légende identifie la scène: « Nile 1798 ». Il s’agit de ce que les Anglais appellent la bataille du Nil et nos manuels d’histoire français la bataille d’Aboukir, qui s’est déroulée à l’embouchure du Nil, dans la baie d’Aboukir, à une trentaine de kilomètres d’Alexandrie en Égypte, les 1er et 2 août 1798. Napoléon Bonaparte avait pour objectif d’envahir l’Égypte, possession anglaise, puis de menacer ses comptoirs en Inde. Les flottes anglaises et françaises se faisaient la course depuis plusieurs semaines en Méditerranée, les Français réussissant à prendre Malte. Nelson est à nouveau blessé dans cette bataille, il avait perdu son bras droit un an plus tôt à la bataille de Santa Cruz de Tenerife (22 au 25 août 1797), on voit clairement ici sa manche vide. Mais les Anglais ont à nouveau gagné une bataille navale, réussissant à couler l’Orient, le navire-amiral français… entraînant la mort de François Paul de Brueys, qui dirigeait la flotte. Nelson est anobli à l’issue de cette bataille.

Colonne de Nelson à Trafalgar Square, Londres, 08, signature Termouth et marque des fondeurs La troisième face a été réalisée par le sculpteur « J[ohn] Ternouth » (vers 1796 – 1848) et fondue par « Moore, Fressange / & Moore founders », comme la précédente.

Colonne de Nelson à Trafalgar Square, Londres, 09, face de la bataille de Copenhague Elle représente la bataille de « Copenhaguen 1801 », dit l’inscription… et le manuel d’histoire précise que la bataille de Copenhague a eu lieu le 2 avril 1801. Nelson, désobéissant à Lord Parker qui dirigeait la flotte, attaqua les Danois et les Norvégiens. L’armistice est signée peu après, et Parker remplacé par Nelson à la tête de la flotte anglaise.

Colonne de Nelson à Trafalgar Square, Londres, 10, la signature de Carew sur la mort de Nelson La dernière face est signée du sculpteur « I. E. Carew sculp ». Il s’agit de John Edwards Carew (v. 1785 – 1868). J’ai oublié de prendre une photographie de détail de la marque du fondeur en bas à gauche de la plaque… mais il s’agit de Adams, Christie and Co., de Rotherhithe.

Colonne de Nelson à Trafalgar Square, Londres, 11, face<br /><br />
 sur la mort de Nelson Elle représente la mort de Nelson et a été installée en décembre 1849. Sur la plaque, Nelson, blessé, est porté par ses hommes, sur un fond de voiles de navire. La légende sur le cadre en bas dit « England expects every man will do his duty » (plus ou moins: l’Angleterre attend que chaque homme fasse son devoir »).

Le 21 octobre 1805, au large de Cadix en Espagne, devant le cap de Tralfalgar, l’amiral Villeneuve, qui dirige la flotte franco-espagnole, affronte la flotte britannique commandée par Nelson. Les Anglais, en infériorité numérique, écrasent les Français (et deviennent durablement maîtres des mers), mais Nelson est mortellement blessé… et vous connaissez la suite, son corps conservé dans un tonneau d’alcool! Après avoir tourné le dos à l’Angleterre à Boulogne-sur-Mer, Napoléon doit définitivement renoncer à l’invasion de la Grande-Bretagne.

Le buste de Réaumur à La Rochelle

Le monument à Réaumur par Lemoyne à La Rochelle, 1, vu de loin

Le buste de René Ferchault de « Réaumur /1683/1757 » (c’est écrit sur le socle), entomologiste (spécialiste des insectes) et physicien (fondateur de la métallographie), se trouve à La Rochelle non pas rue de Réaumur mais dans le prolongement, au carrefour de la rue de la Noue. Un peu délicat d’aller le prendre en photographie…

Le monument à Réaumur par Lemoyne à La Rochelle, 2, le buste en bronze sur son haut socle Le petit buste en bronze est posé sur un haut socle. Il s’agit en fait d’une copie. L’original, inauguré le 23 septembre 1899 (donc plus d’un siècle après sa réalisation), avait été fondu pendant la Seconde Guerre mondiale. Le sculpteur Georges Chaumot (dont je vous ai parlé pour le monument aux pionniers de Côte-d’Ivoire et le monument à Pierre Doriole) avait pu en faire un moulage en plâtre, qui a servi à ce nouveau tirage (par la fonderie d’art Susse) mis en place en novembre 1967.

Le monument à Réaumur par Lemoyne à La Rochelle, 3, la signature JB Lemoine Il porte d’un côté la signature et la date « par J.B. Lemoine 177(0?) ». Il s’agit du sculpteur Jean-Baptiste Lemoyne, dit Jean-Baptiste II Lemoyne (1704-1778). [voir plus d’informations en commentaire].

Le monument à Réaumur par Lemoyne à La Rochelle, 4, le profil droit de Réaumur De l’autre côté, l’identification « Mr de Réaumur ». Notez au passage ses cheveux longs.

Le monument à Réaumur par Lemoyne à La Rochelle, 5, le buste vu de face De face, vous pouvez voir l’expressivité de son visage, même si la sculpture est un peu émoussée par ce contre-moulage…

Toutes ces photographies datent du 25 juin 2011.

Théophraste Renaudot à Loudun

Le monument Théophraste Renaudot à Loudun, 1, vu de loin C’était fin mars 2012… j’avais inauguré mon tube de crème solaire qui n’a quasiment pas resservi depuis (sauf pour ma semaine à Toulouse)… Je commence par l’une des figures emblématiques de la ville, Théophraste Renaudot, dont je vous ai déjà parlé pour la rue Renaudot à Poitiers… Au passage, google a enfin corrigé et éliminé rue des Hautes-Treilles, de son nom d’il y a plus d’un siècle [dernière vérification 11 juin 2012, la ville avait réclamé ce changement après que je leur ai signalé l’erreur en octobre 2011].

Le monument Théophraste Renaudot à Loudun, carte postale ancienne, devant l'hôtel de ville Ce monument se trouve aujourd’hui devant l’hôtel de ville de Loudun, probablement non loin de son emplacement d’origine, puisque sur des cartes postales anciennes, on le voit tantôt avec en fond l’hôtel de ville…

Le monument Théophraste Renaudot à Loudun, carte postale ancienne … tantôt avec la caisse d’épargne qui lui fait face (à droite sur cette vue, à gauche, on aperçoit l’angle de l’hôtel de ville).

Le monument Théophraste Renaudot à Loudun, 2, la signature Charron et la date 1893 Il est signé et daté « ALFD CHARRON SCULP 1893 », pour Alfred [Joseph] Charron (Poitiers, 1863 – Ville-d’Avray, 1955). Cet artiste, qui a exposé au salon des artistes français de 1883, avait été l’élève de [Pierre] Jules Cavelier, Louis Barrias (voir la science et l’agriculture sur le fronton de l’hôtel de ville de Poitiers) et de Jules Coutan (voir également à Poitiers le monument aux morts de 1870-1871).

D’après sa fiche dans la base Monumen, il s’agit d’une copie à l’identique (l’original ayant été fondu comme nombre de bronzes en 1942), le modèle en plâtre patiné bronze avait été donné par l’artiste en 1895 ou 1896 au musée de Poitiers et des Antiquaires de l’ouest (ce modèle est déposé à l’hôtel de ville de Loudun depuis 1950 environ, voir sa fiche dans la base Joconde).

Le bronze original, fondu par Durenne, avait été inauguré le 12 mai 1894, inauguration relatée, d’après Monumen, le 20 mai 1894 dans le Journal de Loudun, non numérisé à ce jour [dernière vérification 11 juin 2012] par les archives départementales de la Vienne, mais, entre un jugement pour infanticide à Saint-Hilaire de Poitiers, un meurtre à Vouillé (les faits divers ne sont donc pas le monopole de la presse actuelle?) et une crise ministérielle (encore une, c’est récurrent à cette époque, avant l’affaire Dreyfus qui éclate à la fin de 1894 et qui noircit bien des pages à partir de l’année suivante), j’ai trouvé dans L’avenir de la Vienne de mai 1894 (si le lien ne fonctionne pas, faites l’interrogation à partir de la page d’accueil) toute une série d’articles intéressants:

– vues numérisées 27 (à droite) et 28 (à gauche et à droite), du jeudi 17 mai 1894, un long compte rendu de la visite d’Eugène Spuller, alors ministre de l’Instruction publique, des beaux-arts et des cultes (du 3 décembre 1893 au 30 mai 1894) dans le gouvernement Jean Casimir-Perier, aux fêtes de Loudun et à la conférence socialiste à Poitiers. Les fêtes de Loudun ont eu lieu le samedi précédent, soit le 12 mai, avec un départ en train depuis Poitiers… et de nombreuses escales en cours de route (Migné, Avanton, Neuville, Mirebeau, Moncontour, soit presque un arrêt tous les 10 km!). Sur la vue 28 sont représentées deux vues de la statue. L’artiste était présent et son œuvre est rappelée (ainsi que, auparavant, la composition des 5 voitures qui vont de la gare au centre-ville et … la sieste – enfin le repos – du ministre à 16h à la sous-préfecture), la soirée s’est terminé par un banquet… dont la presse donne, comme à son habitude à cette époque, le menu détaillé ; sans oublier le coup de griffe « M. Bazile ne récolte que cette épithète de « fumiste » qui lui convient si bien » (qui a parlé de dégradation de l’ambiance politique?);

– vue numérisée n° 31, du samedi 19 mai 1894, le point de vue d’un journaliste sur la visite de M. Spuller à Poitiers ;

– vue numérisée n° 37, du mercredi 23 mai 1894, discours de M. Spuller à Poitiers

vue numérisée n° 41, du samedi 26 mai 1894, transcription du texte du long discours prononcé à
Loudun par Eugène Spuller.

J’ai pu raté des notes intermédiaires, la consultation des scans de grand format nécessite de jongler entre différents grossissements…

Le monument Théophraste Renaudot à Loudun, 3, vue de trois quarts et détail du visage

Revenons au sujet du jour… Théophraste Renaudot est représenté debout, un peu plus grand que nature, sur un haut piédestal. Il est déjà âgé, le front dégarni, les sourcils broussailleux, la moustache et la barbe soigneusement taillées. Il porte une sorte de cape par dessus son habit. A sa droite se trouve une pile d’ouvrages (posés sur une sorte de lutrin à plat autour duquel s’enroule un serpent buvant dans une coupe), avec à son sommet un livre ouvert (probablement un registre) sur lequel il s’apprête à écrire de la main droite et tient de l’autre main un exemplaire de sa gazette (voir des vues de détail plus bas).

Le monument Théophraste Renaudot à Loudun, 4, les faces avant et droite du piédestal Sur le piédestal, à l’avant (photographie de gauche), le sujet est identifié par cette dédicace écrite en majuscules : « Théophraste Renaudot / conseiller / médecin ordinaire / et historiographe / de Louis XIII / ministre / de la charité publique / né à Loudun / en 1586″. En-dessous se trouve un médaillon en bronze sur lequel je reviendrai plus bas. Sur le côté droit du piédestal (photographie de droite) se trouve ce texte écrit en majuscules :  » J’en viens aux pauvres / l’objet de mes labeurs / et la plus agréable fin / que je me sois / jamais proposée / … me recognoissant / né au bien public / j’y ai sacrifié / le plus beau / de mon aage [SIC] / sans autre récompense / que celle dont la vertu / se paye par ses mains ».

Le monument Théophraste Renaudot à Loudun, 5, les faces gauche et arrière Sur le piédestal, à gauche (photographie de gauche), se lit en majuscules un hommage aux réalisations de Théophraste Renaudot,  » La France lui doit / le journal / l’office de publicité / et de renseignements / le bureau de placement / le mont de piété / l’hôtel des ventes / et sous le nom de consultations / charitables pour les malades / ce que nous appelons aujourd’hui / un dispensaire / auquel il consacra / tout son temps et toute sa fortune ».

Oups, ma photographie de dos est floue et celle de trois-quarts ne permet pas de relever la très longue inscription sur la face arrière… Il faudra que je retourne à Loudun… ou sollicite une amie qui y travaille !

Le monument Théophraste Renaudot à Loudun, 6, détail de la gazette et de la reconnaissance royale D’après les dictionnaires de référence, journaliste n’est pas attesté avant 1718… et c’est bien un exemplaire de sa « Gazette » et non un journal qu’il tient dans sa main gauche (détail sur la photographie de gauche).

Sur la pile de livres (photographie de droite), on peut lire, gravé dans le bronze, toujours en majuscules, « traité des pauvres » et sur une feuille déroulée, « Aujourd’hui / le 14e jour / d’octobre le / Roy désirant / favorablement / traiter Théoph. / Renaudot / le nomme / conseiller g[énéra]l / des pauvres du / royaume ».

Le monument Théophraste Renaudot à Loudun, 7, la pile de livres Sur les autres livres, on peut lire sur la couverture du premier « textes et nouvelles » et sur la tranche du troisième « …ais charitables ».

Le monument Théophraste Renaudot à Loudun, 8, le médaillon à Eugène Hatin Sur le piédestal a été apposé un médaillon dédié à « Eug[ène] Hatin historien de la presse et de Renaudot ». Eugène [Louis] Hatin (Auxerre, 1809 – Paris, septembre 1893) est notamment l’auteur de Théophraste Renaudot et ses « innocentes inventions », Oudin imprimeur, Poitiers, 1883 (à lire sur Gallica), réédité sous le titre La Maison du Grand Coq et le bureau d’adresses, le berceau de notre premier journal, du Mont-de-piété, du dispensaire et autres innocentes innovations de Théophraste Renaudot, Champion éditeur, Paris, en 1885.

Le monument Théophraste Renaudot à Loudun, 9, initiales et date 1893 sur le médaillon Il a été réalisé également par Alfred [Joseph] Charron, ainsi qu’en témoignent les initiales et la date  » 1893 A. CH. ».

Le musée Théophraste Renaudot à Loudun et sa plaque commémorative L’association des amis de Théophraste Renaudot gère dans sa maison natale (signalé par une plaque commémorative) le musée Renaudot… Si ce musée a besoin d’un « petit coup de jeune », vous pouvez aussi vous y arrêter si vous passez par là (tout au nord du département de la Vienne).

Le musée Théophraste Renaudot à Loudun, 2, le buste dans la cour Dans la cour (la photographie) et dans le musée se trouvent d’autres représentations (sculpture, gravure, reconstitution en cire) de Théophraste Renaudot.

Mes articles sur Loudun:

Ernest Pérochon à Niort

Niort, Ernest Pérochon, 1, la façade de sa maison En face de l’ancien lycée de jeunes filles de Niort (aujourd’hui musée Bernard-d’Agesci), avenue de Limoges (au n° 25), se trouve la maison d’Ernest Pérochon, qui aurait grand besoin d’un petit lifting… Elle a été léguée à la ville en 2002, mais les projets successifs (dont une maison d’écrivains) n’ont jamais vu le jour [finalement, en 2013 a ouvert dans ce lieu un centre d’art contemporain photographique].

Niort, Ernest Pérochon, 2, la stèle commémorative Une stèle, inaugurée en 1970 au bout de la rue Ernest Pérochon, lui rend hommage. Né en 1885 à Courlay, dans les Deux-Sèvres, il devient instituteur et écrit des romans, mais aussi des livres pour enfants (certains sont présentés dans la partie conservatoire de l’éducation du musée Bernard-d’Agesci. En 1921, suite à son prix Goncourt pour Nêne (1920), il démissionne et déménage à Niort. Il est mort d’une crise cardiaque en 1942 (voir sa biographie sur le site de la ville de Niort).

Niort, Ernest Pérochon, 3, le médaillon en bronze avec le profil de Pérochon Le monument est composé d’une stèle en granite avec un texte gravé (peu lisible) et d’un médaillon en bronze avec le profil droit d’Ernest Pérochon.

Niort, Ernest Pérochon, 4, la signature du sculpteur Albert Bouquillon sur le médaillon Le médaillon porte la signature et la date « A. Bouquillon / 1970 » pour Albert Bouquillon (Douai, 1908 – 1997).

Les photographies datent de juillet 2011.

PS: en avril 2013, cette maison a été restaurée et abrite désormais un centre de la photographie contemporaine. Voir le reportage sur France 3 Poitou-Charentes (28 avril 2013).

Jean Guiton par Ernest Dubois à La Rochelle

Monument à Jean Guiton à La Rochelle, 01, vu de loin Après vous avoir montré le monument à Eugène Fromentin, voici le second monument réalisé par Ernest [Henri] Dubois (Dieppe, 1863 – Paris, 1930) à La Rochelle, la statue de Jean Guiton devant l’hôtel de ville. Mes photographies datent du 25 juin 2011, c’était un samedi et il y avait des voitures pour un mariage… La statue en bronze de Jean Guiton est posée sur un haut socle.

Monument à Jean Guiton à La Rochelle, 02, la statue de bronze Jean Guiton, armateur, fut le maire de La Rochelle lors du siège de 1627-1628 (maire à partir de mars 1628, né en 1585 et mort en 1654). Le torse bombé, il semble défier le roi de France. Il faut dire que ce siège, ordonné par Louis XIII et commandé par Richelieu, a duré plus d’un an, du 10 septembre 1627 au 28 octobre 1628. La Rochelle, dernière place forte tenue par les protestants après les guerres de religion, recevait de la mer de l’aide des Anglais. Richelieu décida d’y mettre fin. Le siège s’est mal terminé par la rédition de la ville où il ne restait plus que 5500 survivants sur 28.000 habitants au début du siège (pour en savoir plus, lire ce document pédagogique publié par la ville de la Rochelle).

Monument à Jean Guiton à La Rochelle, 03, l'inscription et le relief sur le socle Sur le socle, une inscription « A / Jean Guiton / maire 1628 » et un relief peu marqué, difficile à voir par cette journée très ensoleillée, représentant la ville de La Rochelle.

Monument à Jean Guiton à La Rochelle, 04, le relief sur le socle C’est peut-être un peu mieux avec une lumière un peu plus rasante. On distingue la ville au fond et les canons au premier plan.

Monument à Jean Guiton à La Rochelle, 05, la signature de Dubois Avant de revenir à la statue, voici la signature de Ernest Dubois (qui, à La Rochelle, a aussi réalisé le monument à Eugène Fromentin). Le monument fut inauguré le 8 octobre 1911. New-Rochelle, aux États-Unis (et surtout sa banque) participa au financement de ce monument.

Monument à Jean Guiton à La Rochelle, 06, avec son épée Donc, notre fier Guiton serre le point droit et s’appuie de la main gauche sur son épée. Il porte un manteau (genre cape) par dessus sa cuirasse…

Monument à Jean Guiton à La Rochelle, 07, de dos, la cape au vent … manteau qui vole au vent toujours présent à La Rochelle…

Monument à Jean Guiton à La Rochelle, 08, le visage de Jean Guiton Une petite vue rapprochée de ce visage décidé, moustache et barbe bien taillées… Il faut dire que Jean Guiton refusa de laisser sortir de la ville les femmes et les enfants affamés par le siège… et quand il céda enfin, les assiégeants refusèrent de les laisser passer et ils moururent dans le no man’s land entre la ville et les assiégeants.

Un buste de Goethe à Strasbourg

Strasbourg, le buste de Goethe, 1, dans l'allée de l'université

Le château de Schönbrünn à Vienne en Autriche en 1993, 2, de plus près

Pour le défi Mars, mois de l’Europe centrale organisé par Schlabaya, j’ai ressorti quelques photographies prise à Strasbourg fin octobre 2010. Je vous ai déjà montré le monument à Goethe, qui se trouve devant le palais de l’université, voici maintenant le buste qui se trouve à proximité, dans l’allée qui relie le palais de l’université au jardin des plantes. Vous apercevez le haut socle à droite de l’allée, quand on va vers le jardin des plantes.

Petit rappel déjà publié dans l’article précédent… Johann Wolfgang von Goethe a fait un bref passage à l’université de Strasbourg, de 1769 à 1771, où il a terminé son droit commencé à Leipzig de 1765 à 1768 (et est tombé amoureux de Frédérique Brion, la fille du pasteur de Sessenheim). Pour mémoire, Goethe est né le 28 août 1749 à Francfort et mort le 22 mars 1832 à Weimar, avocat puis magistrat, poète, romancier, passionné de sciences, etc.

Strasbourg, le buste de Goethe, 2, vu de face Goethe est représenté ici déjà âgé, et donc pas lorsqu’il était étudiant à Strasbourg.

Strasbourg, le buste de Goethe, 3, l'inscription au dos
Au dos du buste se trouve une longue inscription, avec l’identification du sculpteur H[einrich] Manger (né en 1833 à Odessa, je n’ai pas trouvé sa date de décès, après 1896 sans doute aux États-Unis), la date du modèle en 1820, l’identification du fondeur Lauchhammer et la date de fonte en 1872. Pour la transcription de l’inscription, j’ai triché, je l’ai trouvée dans un article sur les traces de Goethe à Strasbourg (Auf den Spuren von Jung-Stilling und Goethe in Straßburg):  » Modelliert von H. Manger / mit Benutzung von Frd. Tiecks / im Jahre 1820 nach der Natur gefertigten / lebensgroßen Büste Goethes. / Gegossen Lauchhammer 1872″ (traduction personnelle… modelé par H. Manger avec l’aide de Frd. Tiecks, achevé d’après nature en 1820, buste grandeur nature de Goethe, fondu par Lauchhammer 1872).

Strasbourg, le buste de Goethe, 4, l'inscription du socle Sur le socle du buste est gravée une inscription difficile à lire. D’après le dictionnaire historique des rues de Strasbourg, il s’agit d’une citation de Faust de Goethe : « Es kann die Spur von meinen Erdentagen nicht in Äonen untergehen » (la trace de mes jours terrestres ne saurait disparaître au fil des millénaires).

Gutenberg à Strasbourg

Strasbourg, monument Gutenberg, 1, vue de loin

Le château de Schönbrünn à Vienne en Autriche en 1993, 2, de plus près

En plein centre-ville de Strasbourg, à deux pas de la cathédrale se trouve la place Gutenberg (ancienne place du Marché aux herbes), dominée par le monument qui commémore ce grand homme qui est installée devant un beau bâtiment dont je vous reparlerai, la Chambre de commerce construite en 1585.

La statue en pied, de très grande taille (3,31 m) est posée sur un haut socle de grès rouge sur lequel ont été ajoutés des bas-reliefs également en bronze. Bien que protégée pendant la seconde guerre mondiale, la statue est endommagée par des bombardements en 1943 et elle est restaurée en 1957.

Strasbourg, monument Gutenberg, 2, signature de David d'Angers et date de 1839 La statue porte la signature « P.J. DAVID D’ANGERS » et la date 1839. Je vous reparlerai de ce sculpteur, j’ai visité il y a peu sa galerie… à Angers (où vous pouvez voir le plâtre préparatoire)! Mais si vous souhaitez déjà découvrir Pierre Jean David dit David d’Angers (1788-1856), vous pouvez consulter le dossier de l’exposition que lui consacre la bibliothèque nationale de France à Paris (site Richelieu) jusqu’au 25 mars 2012. La fonte est de SOYER et INGER. L’idée de ce monument revient à une société savante de Strasbourg en 1835, la statue en pied est fondue en 1839, le moment inauguré en juin 1840 pour le 400ème anniversaire de l’invention de l’imprimerie. Pour les Parisiens encore, vous pouvez en voir une copie dans le 15e arrondissement, rue de la Convention, devant l’ancien siège de l’Imprimerie Nationale. Ce deuxième tirage, réalisé par le fondeur J.H. Destailleur, a été inauguré en octobre 1851. Une petite différence entre les deux: sur le tirage en papier (euh, en bronze) que Gutenberg tient entre les mains, à Paris est inscrit « et la lumière fut », extrait de la Genèse. Sur l’exemplaire de Strasbourg, elle a été traduite en allemand lors de l’occupation allemande.

Strasbourg, monument Gutenberg, 3, vue rapprochée Johannes Gensfleisch, dit Gutenberg, est né entre 1394 et 1399 à Mayence. Il a séjourné à Strasbourg de 1434 à 1445, où plusieurs personnes, dont Jean Mentelin (1410-1478), cherchaient le moyen de reproduire les textes en série… C’est à Strasbourg qu’il réalisa la première impression à partir de caractères mobiles en 1440… l’imprimerie était née, avec juste une page. Il imprimera plus tard à Mayence, où il était rentré, une grammaire en 1451 puis le premier gros livre, la Bible, en 1452-1454. A sa mort (à Mayence) en 1468, il lègue son invention à l’humanité… Pas de brevet donc, une découverte mise à disposition de tous! Ah l’heureux monde où le bien collectif primait sur l’intérêt individuel…

Strasbourg, monument Gutenberg, 4, vu de face et de dos

Gutenberg tient donc une feuille imprimée à la main, et une presse (qui est plutôt due aux travaux de Jean Mentelin, est posée au sol à sa gauche (à droite quand on regarde la statue de face).

Strasbourg, monument Gutenberg, 5, le relief Europe

Les quatre bas-reliefs en bronze du socle ont été ajoutés en 1844, ils n’étaient pas terminés lors de l’inauguration, ce sont des modèles en plâtre peint qui avaient été mis en 1840. Ils représentent les bienfaits de l’imprimerie en Amérique, en Afrique, en Asie et en Europe. Sur chaque relief, on reconnaît une presse d’imprimerie et des personnages qui sont identifiés par des inscriptions. Pour l’Europe, que l’on voit ici, le projet était de figurer Luther et Bossuet à côté de Gutenberg. Ils étaient sur le plâtre peint en 1840. Devant la polémique qui éclata dans les milieux catholiques et protestants, ils ont finalement été remplacés sur le bronze par Erasme et Montesquieu (il existe une version intermédiaire de 1842, toujours avec Luther et Bossuet, conservée au musée de Strasbourg).

Strasbourg, monument Gutenberg, 6, le relief Europe, deux détails Voici deux détails de la plaque consacrée à l’Europe. En haut, vous apercevez les personnages célèbres avec leurs noms gravés sur le fond au-dessus d’eux (il y a aussi des inscriptions tout en bas), et au centre en bas, un groupe d’enfants qui apprennent à lire et à écrire.

Strasbourg, monument Gutenberg, 7, le relief Amérique

Voici maintenant l’Amérique. Sur la droite (zut, ma photo de détail de cette partie était floue, je ne l’ai pas mise), une partie militante, des esclaves qui supplient pour leur libération tout en se rapprochant de Bolivar… Au-dessus de la presse, Benjamin Franklin brandit l’acte d’indépendance des États-Unis, avec à ses côtés Georges Washington, Thomas Lefferson, Gilbert de La Fayette et d’autres signataires de cet acte.

Strasbourg, monument Gutenberg, 8, le relief Amérique, détail Un détail de l’Amérique…

Strasbourg, monument Gutenberg, 9, le relief Afrique

L’Afrique… A gauche de la presse, William Wilberforce, abolitionniste anglais, étreint et semble protéger un Africain représenté nu et tenant un livre contre sa poitrine… Ce panneau est très militant sur l’abolition de l’esclavage.

Strasbourg, monument Gutenberg, 10, le relief Afrique, deux détails Deux détails de l’Afrique, en haut, on voit mieux le détail de la scène. Sur la droite de la plaque (détail en bas), Thomas Clarkson libère un groupe d’esclaves de leurs liens et de leurs fers. A l’arrière-plan, un groupe de femmes récupère leurs enfants enfin libérés. D’autres figures abolitionnistes, comme l’abbé Grégoire, sont représentés dans ce bas-relief foisonnant.

Strasbourg, monument Gutenberg, 11, le relief Asie

L’Asie semble plus apaisée… Au centre, à gauche de la presse, William Jones et Anquetil Duperron (merci les inscriptions, sinon, impossible de reconnaître ces messieurs) offrent des livres imprimés à des Brahmanes qui sont debout de l’autre côté de la presse. A gauche de cette scène, le sultan Mahmoud II lit le journal, a abandonné son turban et revêtu des vêtements européens. Tout à gauche de la plaque, un Chinois lit un livre de Confusius. A droite, un Européen enseigne à un groupe d’enfants et des femmes semblent écouter un homme identifié comme le philosophe indien Rammonhun-Roy…

Strasbourg, monument Gutenberg, 12, le relief Asie, détail

Un détail de la partie centrale de l’Asie… Nous avons donc un discours plutôt en faveur de l’abolition de l’esclavage, de l’instruction des enfants et des peuples… mais qui semble relativement favorable à la colonisation (ce sont des Européens qui apportent le livre et l’instruction sur tous les continents…).

Cet article entre dans le cadre du défi Mars, mois de l’Europe centrale organisé par Schlabaya.

Niort, le monument à Amable Ricard par Baptiste Baujault

Le donjon de Niort, 1, carte postale ancienne, avec une place, la statue de Ricard et un magasin Le monument célébrant Amable Ricard (1828-1876) se trouvait près du donjon de Niort. Il a été démonté pour des travaux et pas remis en place. Il est l’œuvre du sculpteur (Jean) Baptiste Baujault (La Crèche, 1828-1899) [du même sculpteur, voir la Vierge à l’Enfant à Niort]. Amable Ricard, qui a aussi donné son nom à la rue commerçante qui va de la place de la Brèche à la rue Victor-Hugo, a été avocat, député, sénateur et ministre de l’intérieur. Le monument se trouvait sur la place devant le donjon depuis les années 1880 (il a été présenté au salon des artistes français de 1880 sous le n° 6085).

Niort, la statue d'Amable Ricard devant le donjon Le monument comporte un buste un bronze encadré de deux figures féminines allégoriques, représentant l’éloquence et le patriotisme. Le bronze a sans doute été fondu suite aux lois de 1942. Le reste (les deux sculptures qui l’encadraient) a été démonté récemment pour les travaux d’aménagement de la place du donjon. Sera-t-il remis en place? Rien n’est moins sûr, et en tout cas probablement pas à cet emplacement…

Niort, la statue d'Amable Ricard devant le donjon, vue rapprochée En attendant, heureusement qu’il y a une carte postale ancienne qui le montre d’assez près.

Pour en savoir plus : lire les articles de Marie-Paule Dupuy, « À mon ami Baujault (1828-1899), sous le charme d’un sculpteur des Deux-Sèvres », Le Picton. Histoire, patrimoine, tourisme en Poitou-Charentes, n° 173, septembre-octobre 2005, p. 42-48 et « Baptiste Baujault, artiste statuaire La Crèche (Deux-Sèvres) : 19/04/1828 – 27/11/1899 », Revue Aguiaine, mai-juin 1999.