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L’hôtel de ville de Niort par Georges Lasseron

L'hôtel de ville de Niort, 1, la façade

La construction d’un nouvel hôtel de ville à Niort est évoquée à partir de 1892 par le maire, Martin Bastard. C’est l’architecte Georges Lasseron, qui venait de construire le lycée de jeunes filles Jean Macé qui est choisi avec un bâtiment de style renaissance. La première pierre est posée en 1897 par le président de la République Félix Faure et le bâtiment inauguré en 1901… Entre temps, l’équipe municipale avait changé : le monument commémorant cet événement, au premier palier du grand escalier à l’intérieur, comporte les noms des membres des deux équipes municipales… Beaucoup l’ont comparé à l’hôtel de ville de Paris (reconstruit de 1874 à 1882, le précédent avait été détruit par la commune de Paris), mais il répond surtout à une forme d’hôtels de ville très à la mode vingt à trente ans avant Niort, pas la peine d’aller à Paris, il suffit de voir ceux de Poitiers, construit entre 1869 et 1875 par Antoine Gaëtan Guérinot ou de Saint-Jean-d’Angély, construit entre 1882 et 1884 par Charles François Bunel.

Niort, l'hôtel de ville sur une carte postale ancienne La façade n’a guère changé depuis la prise de vue pour cette carte postale ancienne.

L'hôtel de ville de Niort, 2, vu depuis le bout de la rue Thiers Après de longs débats sur son implantation, il a été construit dans l’axe de la rue Thiers (légèrement montante…) et son campanile central devait cacher le clocher de l’église Notre-Dame… pas tout à fait réussi si on se place dans l’axe de la rue en partant des halles.

L'hôtel de ville de Niort, 3, le campanile Un peu mieux si on se décale un peu… Au passage, vous pouvez voir un campanile en plomb qui ressemble beaucoup à celui de Poitiers, mais sans les tigres chimères.

L'hôtel de ville de Niort, 4, le blason Georges Lasseron a dessiné tout le décor sculpté. Sur le fronton central se trouve le blason compliqué de la ville. En termes héraldiques et savants, il se lit ainsi : « D’azur semé de fleurs de lis d’or, à la tour d’argent sommée d’une autre tour du même, brochant sur le tout, crénelée, maçonnée et ajourée de sable, posée sur une rivière aussi d’argent, mouvant de la pointe ». En gros, un fond de fleurs de lys, une tour rappelant le donjon au milieu, et des vaguelettes en-dessous pour montrer la Sèvre qui coule au pied du donjon. Le blason est surmonté d’un heaume (casque de chevalier), le maire et les échevins avaient droit à la noblesse héréditaire. Enfin, il est encadré de deux sauvages, souvenir dit-on des fêtes costumées données par le duc de Berry à la fin du 14e siècle.

L'hôtel de ville de Niort, 5, les deux sauvages Voici un détail de ces deux sauvages.

Entre les fenêtres, des panneaux sculptés. J’ai fait un petit montage, d’abord à gauche de la porte centrale. Mes photographies datent du 13 juillet, les drapeaux pour la fête nationale étaient déjà de sortie…

Niort, les allégories de l'hôtel de ville, 1, industrie, commerce et beaux-arts

L’industrie est représentée par des cloches, de la céramique (assiette et pichet), une scie, un fronton de bâtiment, des engrenages, des poutres métalliques et une enclume. Le commerce, suspendu à une tête de bouc, est représentée avec un bateau à voile (avec un singe sur la cargaison), un caducée. Curieusement, pas de train, alors qu’ils sont arrivés depuis longtemps à Niort en entraînant la fermeture du port et son ravitaillement par des gabarres. Les beaux-arts sont représentés par la musique (partition, violon, lyre), la sculpture (chapiteau, médaillon, vase) et la peinture (palettes et pinceaux).

Niort, les allégories de l'hôtel de ville, 2, sciences, agriculture, instruction

Les sciences sont dominées par le ballon au centre, un livre d’astronomie ouvert, une longue vue, des foudres (symboles de l’électricité), des choses genre deux ventouses ou deux électrodes, un moule à objets allongés (balles?), un genre de boussole avec la série de lettres XYZABCDEFG, un sextant, un thermomètre. L’agriculture est symbolisée par les récoltes (blé, fruits variés dont du raisin), des instruments (fourche, pelle, panier à vanner, panier à récolte, sécateur, fléau). Pour l’instruction, on trouve des livres, un cahier avec des figures de géométrie, une tablette avec le début de l’alphabet, un profil de Marianne, une couronne végétale, une mappe-monde, une règle, un parchemin avec un dessin.

L'hôtel de ville de Niort, 6, quelques détails Voici quelques autres vues de l’hôtel de ville…

A côté se trouvent les services de la ville dans des bâtiments neufs réalisés par les architectes Jean-François Milou (auteur aussi du musée des tumulus de Bougon et de nombreuses réhabilitation à Niort) et Hervé Beaudouin (qui avait participé avec son frère à la médiathèque de Poitiers).

Niort, l'ancien musée Arthur Thaire Juste à côté, en 1936, est construit un ensemble avec le musée Arthur Thaire, la bibliothèque et une école (aujourd’hui école Michelet).

Pour en savoir plus :

– Hôtels de ville de Poitou-Charentes, de Charlotte Pon-Willemsen et Geneviève Renaud-Romieux, Collection Itinéraires du patrimoine, n° 208, édition et diffusion C.P.P.P.C. (Connaissance et Promotion du Patrimoine en Poitou-Charentes), 1999, ISBN : 2-905764-19-8.

Georges Lasseron 1844-1932, Un architecte au service de la Ville, par Daniel Courant, éditions du musée de Niort 1998, 109 pages, ISBN 2-911017-09-9.

Les bâtiments de Georges Lasseron à Niort (j’en parlerai ici prochainement). La plupart portent en façade sa signature et la date de construction…

  • 1891 : l’école de dessin, dit pavillon Grapelli, aujourd’hui pôle régional des métiers d’art
  • 1891 : les escaliers monumentaux de la place de la Brèche,
  • 1892 : l’immeuble de la caisse d’épargne
  • v. 1895 : un hôtel particulier dans la rue Yvers
  • 1896-1897: le lycée de jeunes filles Jean Macé (aujourd’hui musée d’Agesci)
  • 1897-1901 : l’hôtel de ville
  • 1906 : le magasin A la ménagère
  • 1908 : le Grand café
  • 1913 : bains-douches dans la rue basse
  • 1884 à 1905 : les bâtiments de l’octroi
  • 1882 à 1910 : les écoles maternelles et primaires
  • et à la Mothe-Saint-Héray, la maison des Rosières

Tours, l’ancienne entrée de la rue royale côté Loire

Tours, l'ancien hôtel de ville et l'ancien musée Quand on venait de franchir la Loire à Tours par le pont de pierre se trouvaient juste en face à gauche le musée d’art et d’histoire et à droite l’hôtel de ville, séparés par la rue royale devenue rue nationale en 1883.

Tours, l'ancien hôtel de ville et la statue de Rabelais Après le transfert de l’hôtel de ville en 1904 à son emplacement actuel, le bâtiment est transformé en bibliothèque. Devant lui se trouvait la statue de Rabelais par Étienne Henri Dumaige et devant le musée la statue de Descartes par le comte de Nieuwerkerke. Ces deux bâtiments ont été détruits et remplacés par des bâtiments quelconques dans la deuxième moitié du 20e siècle. Le musée est maintenant dans l’ancien évêché, près de la cathédrale.

Tours, les statues de Rabelais et Descartes à leur ancien emplacement Les deux statues, que l’on voit ici dans la perspective du pont, ont aussi été déplacées mais sont toujours à proximité, je vous les montrerai bientôt… en détail!

Les tigres chimères d’Auguste Cain à Poitiers

Poitiers, le campanile de l'hôtel de ville, 1, un tigre chimère

En vous montrant les allégories (la science et l’agriculture de Louis Barrias) de la façade de l’hôtel de ville de Poitiers, je vous avais promis de vous photographier plus en détail le campanile récemment restauré, avec ses tigres-chimères en plomb, œuvre de Auguste Cain, un sculpteur spécialisé dans les représentations animalières. Je pense qu’ils peuvent entrer dans la catégorie autres monstres de la communauté des gargouilles, cariatides et autres monstres créée par d’Amaryllis.

Poitiers, le campanile de l'hôtel de ville, 2, le campanile Impossible de trouver s’il est aussi l’auteur des angelots ou putti, mais je ne pense pas… Je n’ai cependant pas trouvé la réponse dans l’exposition Un Louvre pour Poitiers, qui se tient actuellement au musée Sainte-Croix à Poitiers, mais je vais retourner voir l’exposition (elle se tient jusqu’au 16 janvier 2011), je ne l’ai vue que le jour de l’inauguration (avec un beau concert de 40 minutes au piano), et je n’ai pas encore acheté ni lu le catalogue… Si je trouve l’information, je complèterai l’article, bien sûr.

Poitiers, le campanile de l'hôtel de ville, 3, le campanile La belle exposition du musée montre entre autres les différents plans qui ont été établis lors de cette longue construction (1867-1875) et un ensemble très intéressant autour des œuvres de Pierre Puvis de Chavannes pour l’escalier.

Poitiers, le campanile de l'hôtel de ville, 4, un angelot Si vous voulez revoir l’ancien musée dans l’hôtel de ville, suivez le lien… car l’hôtel de ville était à l’origine conçu comme un hôtel de ville et musée, ce qu’il est resté jusqu’à son déménagement au musée Sainte-Croix.

Poitiers, le campanile de l'hôtel de ville, 5, un tigre chimère De même que pour revoir la façade complète de l’hôtel de ville avant rénovation, en cours de rénovation et après rénovation.

Poitiers, le campanile de l'hôtel de ville, 6, un tigre chimère Encore une photographie, désolée, c’est un peu déformé, j’ai pris les vues depuis le bas…

Poitiers, le campanile de l'hôtel de ville, 7, un tigre chimère … Une autre…

Poitiers, le campanile de l'hôtel de ville, 8, un tigre chimère … et la dernière.

Poitiers, la place d'armes le 6 novembre 2010 Je termine par une vue prise hier de la place d’armes, devant l’hôtel de ville, la mise en place du dallage avance… Des sépultures médiévales ont été trouvées et sont en cours de fouille dans des conditions un peu limité : le chantier n’a pas une vraie opération d’archéologie préventive, c’est-à-dire avant les travaux, mais un suivi du chantier au jour le jour, ce qui n’est pas tout à fait pareil… et la fouille de sépultures médiévales n’a vraiment un sens que si l’on fouille tout le cimetière, pour répondre aux questions sur le recrutement – l’origine des défunts – du cimetière, l’étude des pathologies, etc. Vous pouvez revoir l’historique de ces travaux au fil des articles : Poitiers cœur d’agglomération, cœur de pagaille…, avant et après le grand bouleversement du 30 août 2010, puis cinq jours après, le chantier en septembre et jusqu’au 10 octobre.

L’hôtel de ville de Tours (4), l’aile droite

Tours, l'hôtel de ville, l'aile droite, 1: vue générale L’hôtel de ville de Tours a un si riche décor que je vous ai préparé plusieurs articles sur le sujet. Après les Atlantes du rez-de-chaussée et le fronton du corps central, je vous emmène voir l’aile est, à droite quand on regarde la façade. Je tire l’essentiel des données (auteurs, dates) du dossier documentaire de l’hôtel de ville et des autres dossiers établis par le service régional de l’inventaire de la région Centre.

Tours, l'hôtel de ville, l'aile droite, 2, l'étage Les deux ailes en fait sont strictement symétriques et composées de la même manière. Je vous invite donc à relire l’article précédent pour la description générale de l’étage noble (le premier étage)…

Tours, l'hôtel de ville, l'aile droite, 3, le froton …et du fronton. En revanche, les allégories qui surmontent les rampants du fronton sont différentes (l’éducation et la vigilance) et dues à un autre sculpteur, Alphonse Amédée Cordonnier (il a porté la date, 1900, et sa signature, AM Cordonnier, sur la statue de la vigilance), mais impossible de la trouver depuis le bas…

Tours, l'hôtel de ville, l'aile droite, 4, la vigilance sur le rampant gauche À gauche, la vigilance est représentée sous les traits d’une femme a un aspect guerrier. Elle entoure de sa main et de son avant-bras gauche un casque et soutient de sa main droite une épée dont la pointe est derrière son cou.

Tours, l'hôtel de ville, l'aile droite, 5, l'éducation sur le rampant droit À droite, l’éducation, une femme elle aussi, tient un livre ouvert sur ses jambes légèrement pliées.

Je ne vous ai pas parlé de plusieurs autres œuvres, que je vous invite à visiter sur place ou par les dossiers documentaires établis par le service régional de l’inventaire de la région Centre :

  • les médaillons sculptés sur le mur nord, dans lesquels sont peints les portraits de différents auteurs liés à la Touraine par leur naissance ou leur vie, dus à Henri Frédéric Varenne.
  • une baigneuse de François Léon Sicard dans le couloir du premier étage ;
  • une naïade de Jules Renaudot dans le même couloir du premier étage ;
  • quatre statues représentent le maréchal de Boucicaut, Paul Louis Courier, Jean Fouquet et Jean Briçonnet, réalisées par Louis Étienne Marie Albert-Lefeuvre et Georges Marie Valentin Bareau, dans le vestibule du rez-de-chaussée ;

L’hôtel de ville de Tours (3), l’aile gauche

Tours, l'hôtel de ville, l'aile gauche, 1: vue générale L’hôtel de ville de Tours a un si riche décor que je vous ai préparé plusieurs articles sur le sujet. Après les Atlantes du rez-de-chaussée et le fronton du corps central, je vous emmène voir l’aile ouest, à gauche quand on regarde la façade. Je tire l’essentiel des données (auteurs, dates) du dossier documentaire de l’hôtel de ville et des autres dossiers établis par le service régional de l’inventaire de la région Centre.

Les deux ailes en fait sont strictement symétriques et composées de la même manière. Le décor général, à l’exclusion des statues, est dû à Henri Frédéric Varenne. Au rez-de-chaussée, trois fenêtres, surmontées de trois jours (petites fenêtres) à l’entresol. Ces deux niveaux sont construits en bossage.

Tours, l'hôtel de ville, l'aile gauche, 2, l'étage Au premier étage ou étage noble, construit en pierre de taille, une grande fenêtre en plein cintre est encadrée de deux niches (sans statue) entourées de colonnes ioniques, avec un petit balcon soutenu par des corbeaux ornés (volutes et culs-de-lampes).

Tours, l'hôtel de ville, l'aile gauche, 3, le fronton La grande baie est surmontée d’une tête de lion encadrée de guirlandes végétales et de deux cornes d’abondance (d’où s’échappent des fruits). Ces motifs interrompent le fronton triangulaire qui surmonte l’étage. Au centre du fronton se trouve une grande coquille. Au-dessus des rampants du fronton (les rampants sont les bords penchés du triangle qui forme le fronton) ont pris place des figures allégoriques représentées à l’Antique, aux trois quarts couchées.

Tours, l'hôtel de ville, l'aile gauche, 6, signature C. Hugues sur le rampant gauche du fronton Ces deux sculptures, symbolisant la force et le courage sont dues au sculpteur Jean Hugues, qui a daté (1900) et signé (C. Hugues) la statue du courage (il avait réalisé peu avant, en 1898, les allégories des villes de Limoges et Nantes aux angles de la façade de la gare de Tours).

Tours, l'hôtel de ville, l'aile gauche, 4, la force sur le rampant gauche du fronton À gauche, la force est représentée sous les traits d’une femme qui a le coude gauche en appui sur une tête de lion et maintient contre ses jambes, de la main droite, une massue, tous deux symboles de force.

Tours, l'hôtel de ville, l'aile gauche, 5, la force sur le rampant droit du fronton À droite, le courage a pris les traits d’un homme à la tête ceinte d’une couronne de chêne. Il porte autour du cou une chaîne avec médaillon qui semble (j’avais oublié mes jumelles…) représenter une tête (peut-être Méduse, dont le regard est sensé pétrifié les ennemis ?). Son avant-bras droit est en appui sur un livre (symbole probable de la loi), alors qu’il tient de la main gauche un drapeau, symbole républicain par excellence.

Pour l’autre aile avec l’éducation et la vigilance de Alphonse Amédée Cordonnier vous devrez encore patienter un peu (suivre le lien précédent), OB trouve que cet article est déjà assez long (il a refusé de coller la suite prévue…).

Poitiers, l’ancien musée dans l’hôtel de ville

Poitiers, l'ancien musée de l'hôtel de ville, 1, vue générale Avant la construction du musée Sainte-Croix (dont je vous ai montré de brèves vues ici et à propos de l’expédition Glen Baxter et inauguré en 1974), le musée des Beaux-Arts de Poitiers se trouvait dans le musée et hôtel de ville construit à partir de 1867 et inauguré en 1875. L’un de ses premiers conservateurs fut Pierre Amédée dit Amédée Brouillet. Les collections du musée et celles de la Société des antiquaires de l’Ouest ont fusionné en 1947, mais étaient toujours présentées dans les salles de l’hôtel de ville. Le musée Sainte-Croix proposera une exposition dans un mois (du 15 octobre 2010 au 16 janvier 2011) sur cet ancien musée, je vous montre aujourd’hui quelques cartes postales anciennes.

Poitiers, l'ancien musée de l'hôtel de ville, 2, vue générale Sur les deux premières, vous pouvez voir l’aspect bien serré de l’accrochage…

Poitiers, l'ancien musée de l'hôtel de ville, 3, Miverve vue de face Une œuvre est particulièrement mise en valeur, une statue de Minerve photographiée de face…

Poitiers, l'ancien musée de l'hôtel de ville, 4, Miverve vue de dos … et de dos.

Poitiers, l'ancien musée de l'hôtel de ville, 5, la Grand-Goule de profil Mais c’est bien sûr le dragon de la Grand’Goule, dont je vous ai déjà parlé et auquel le musée consacre une fiche dans la salle où elle est présentée aujourd’hui, qui est le plus représenté sur ces cartes postales. Ce dragon en bois polychrome fut réalisé en 1677 par Jean Gargot.

Poitiers, l'ancien musée de l'hôtel de ville, 6, la Grand-Goule de trois-quarts En voici une autre vue…

L’hôtel de ville de Tours (2), le fronton central

Tours, hôtel de ville, les parties hautes de la façade L’hôtel de ville de Tours a un si riche décor que je vous ai préparé plusieurs articles sur le sujet. Après les Atlantes du rez-de-chaussée, je vous emmène voir le fronton du corps central (au-dessus du bâtiment principal au centre, si vous préférez à  » corps central « ), dominé par une grande horloge encadrée de cariatides, le tout entouré de deux statues monumentales. Un masque, des cariatides, des figures allégoriques, où vais-je ranger l’article ? Dans quelle communauté, communauté des gargouilles, cariatides etc. créée par d’Amaryllis, dans son autre communauté têtes et visages sculptés, ou encore dans France art culture ? J’opte pour la seconde, à cause de ce premier détail.

Tours, hôtel de ville, l'horloge de près L’horloge est surmontée d’un masque symbolisant le temps, entouré de rinceaux dans lesquels sont entrelacés les chiffres RF (bon, je sais, ce sont des lettres, mais comme elles sont symboliques, en héraldique, on parle de chiffres…) pour République Française. Le décor général, à l’exclusion des statues, est dû à  (1860 – 1933), qui venait de travailler quelques années auparavant avec le même architecte sur la façade de la gare de Tours (voir aussi la charité de Martin devant la basilique Saint-Martin et la statue du général Meunier dans le jardin des Prébendes-d’Oe à Tours, la sculpture à  l’extérieur et à l’intérieur de la gare de Limoges).

Tours, hôtel de ville, l'horloge et les cariatides Les deux cariatides qui entourent l’horloge, au centre du bâtiment, en haut, sont dues au sculpteur Émile Joseph Nestor Carlier et datées de 1901 d’après le dossier documentaire du service régional de l’inventaire de la région Centre),

Tours, hôtel de ville, signature des cariatides J. Carlier … mais ce que l’on lit clairement sur le socle (enfin, pour être plus précise, sur la terrasse, la pierre entre le socle et les pieds de la statue), c’est  » 1900 J.(H.) CARLIER  » sur celle de droite (et l’inverse, nom puis date sur celle de gauche).

Tours, hôtel de ville, à gauche du fronton, allégorie de la Loire par Injalbert Cette horloge est encadrée de deux figures sculptées du sculpteur Jean Antoine Injalbert (auteur d’un modèle de Marianne que l’on trouve dans de nombreuses mairies et qui est toujours en vente sur catalogue…). Il s’agit de figures allégoriques représentant à gauche la Loire et à droite, le Cher. Toutes deux sont représentées aux trois quarts allongées et soutenant de la main un grand vase, symbole du fleuve et de la rivière. La Loire, à gauche, est une femme qui tient un gouvernail.

Tours, hôtel de ville, rampant droit du fronton, allégorie du Cher par Injalbert Le Cher, à droite, est représenté sous les traits d’un homme barbu allongé sur des roseaux. Rappelons encore que Injalbert avait réalisé, peu avant, en 1898, les allégories des villes de Bordeaux et Toulouse pour la gare de Tours.

Tours, hôtel de ville, à droite du fronton, allégorie du Cher par Injalbert, la signature La signature du sculpteur A. Injalbert y est clairement visible… avec des jumelles ou un zoom d’appareil photo.

L’hôtel de ville de Poitiers (4) : la science et l’agriculture

Poitiers, façade de l'hôtel de ville, 01, le beffroi Je vous ai déjà montré de loin l’hôtel de ville de Poitiers avant rénovation, en cours de rénovation et après rénovation. Il est l’œuvre de l’architecte Antoine Gaëtan Guérinot, qui avait réalisé la préfecture avec Alphonse Durand. La construction prit presque 10 ans, de 1869 à 1878, il faut dire que la guerre de 1870 et les changements politiques qui suivirent bouleversèrent le projet. L’essentiel du gros œuvre était achevé en 1875, date portée en chiffres romains sur la façade. J’ai décidé de vous le faire visiter de plus près pour l’extérieur et par des cartes postales anciennes pour l’intérieur, en plusieurs épisodes… Toujours le dimanche à midi, bien sûr… mais pas chaque semaine, il faut varier les plaisirs.

Poitiers, façade de l'hôtel de ville, 02, le beffroi en métal Je commence par le milieu de la façade… Je passe sur le campanile, ses tigres-chimères (de l’artiste animalier Auguste Cain) et ses angelots en plomb (oui, bien lourds au sommet d’un édifice), tout juste restaurés, mais il me faudra aller faire de meilleures photographies avec un pied… (à voir maintenant ici).

Poitiers, façade de l'hôtel de ville, 03, l'horloge encadrée d'allégories Je vais aujourd’hui vous faire découvrir les deux allégories qui encadrent la monumentale horloge… Et oui, les allégories furent très à la mode dans la seconde moitié du 19e siècle, je vous ai déjà montré celles de l’ancien cercle industriel, article repris avec des explications de vocabulaire et de l’ancien cercle du commerce à Poitiers, vous pouvez par exemple voir à Tours les allégories de la force et du courage ou celles de l’éducation et la vigilance sur l’hôtel de ville ou encore les allégories de Limoges et Nantes ou de Bordeaux et Toulouse sur la gare. Quelques années plus tard, Louis Ernest Barrias a aussi réalisé une allégorie de l’Architecture (avec une représentation de l’hôtel de ville de Poitiers) sur la tombe de Guérinot.

Poitiers, façade de l'hôtel de ville, 04, la signatureDépôts de l’Etat (elles figurent dans le catalogue du Fonds national d’art contemporain), ces deux allégories sont l’œuvre de Louis Ernest Barrias (1841-1905), second prix de Rome en 1872, ainsi que cela se voit sur la signature portée sur le côté droit de la sculpture de gauche. Si vous voulez découvrir cet artiste, je vous conseille cette biographie ou de consulter la base de données Joconde (lien direct sur Barrias). De manière étonnante, une maquette en terre des allégories de Poitiers seraient au musée de Valenciennes, si l’on se fie aux informations de cette base de données.

Poitiers, façade de l'hôtel de ville, 05, l'agriculture, de face Revenons à Poitiers. Les deux allégories, l’agriculture et la science, sont vêtues d’une longue robe drapée à l’Antique. À gauche de l’horloge, vous trouvez l’agriculture que je vous montre de face…

Poitiers, façade de l'hôtel de ville, 06, l'agriculture, de côté … son profil droit…

Poitiers, façade de l'hôtel de ville, 07, l'agriculture, de l'autre côté … et son profil gauche.

Poitiers, façade de l'hôtel de ville, 08, l'agriculture, gerbe de blé et bras de la brouette Approchons un peu plus. Dans le creux du bras droit, elle porte une gerbe de blé. L’agriculture est assise sur une brouette, dont on voit ici les bras…

Poitiers, façade de l'hôtel de ville, 09, l'agriculture, serpe et roue de la brouette … et de l’autre côté, un axe avec une cheville et une roue crantée. Dans la main gauche, elle tient une faucille ou une serpe.

Poitiers, façade de l'hôtel de ville, 10, l'agriculture, la coiffure Un petit détail de sa coiffure, avec une couronne de blé, des nattes regroupées vers l’arrière de la tête en chignon.

Poitiers, façade de l'hôtel de ville, 11, l'industrie Contournons l’horloge. De ce côté se trouve la science (souvent présentée comme l’industrie, par opposition à l’agriculture, mais le plâtre préparatoire présenté à l’exposition Un Louvre pour Poitiers confirme qu’il s’agit de la science), la tête couverte d’un voile (quoi, un voile en plein espace public? Au secours, appelez l’Élysée !) Ses cheveux, libres sur l’avant, sont tressés et rassemblés vers l’arrière.

Poitiers, façade de l'hôtel de ville, 12, l'industrie, détail De plus près, ses attributs, une tablette dans la main gauche, un globe posé sur un livre à ses pieds. Remarquez au passage que son pied gauche, nu, est légèrement avancé. La barre métallique, que vous voyez aussi de l’autre côté, porte l’éclairage nocturne.

Pour aller plus loin : voir le livre de Charlotte Pon-Willemsen (récemment décédée au mois de juillet 2010), Hôtels de ville de Poitou-Charentes, éditions CPPPC, ISBN 2905764198, 1999 (p. 58-64 pour Poitiers, mais vous trouverez aussi La Rochelle, Saintes, Niort, Cognac, Confolens, Châtellerault, Angoulême, etc.).

Voir l’article de Grégory Vouhé, La Science symbole de Poitiers, L’actualité Poitou-Charentes, n° 100, printemps 2013, p. 114-115.

Louis Barrias réalisa en 1893 pour la tombe de Antoine Gaëtan Guérinot., l’architecte de l’hôtel de ville de Poitiers, au cimetière du Père-Lachaise à Paris, un plan de ce bâtiment et un buste en bronze intitulé L’architecture (voir Antoinette Le Normand-Romain (1986), Tombeaux d’artistes, Revue de l’Art, vol. 74, p. 60 et 62). Il faudra que j’aille la photographier, à l’occasion…

L’hôtel de ville de Tours (1)

Tours, façade de l'hôtel de ville À l’occasion de mon stage de mosaïque à Tours, je suis allée faire quelques photographies en vue d’une nouvelle série d’articles que je publierai le mardi tous les quinze jours, en alternance avec les articles sur Toulouse. Lors de ma rencontre avec Véro bis, j’ai complété ma couverture photographique, il y aura donc une longue série sur cette ville…

Le  » nouvel  » hôtel de ville de Tours (l’ancien est abordé là) a été construit de 1896 (approbation du projet) à 1904 (inauguration officielle en septembre, la première pierre avait été posée le 24 mai 1898 par Félix Faure) sous la direction de l’architecte Victor Laloux (auteur aussi de la nouvelle basilique Saint-Martin et des façades des gares de Tours et d’Orsay à Paris). La commande du riche programme sculpté a été passée à plusieurs artistes en avril 1899 par le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-arts, après consultation de l’architecte Victor Laloux. Il est inscrit au titre des monuments historiques depuis 1975.

L’hôtel de ville se compose d’un grand et majestueux corps de bâtiment central (composé de sept travées) encadré de deux ailes. Je vais revenir sur les différents éléments du décor dans la suite de l’article et dans les suivants (le décor central de Henri Varenne, Jean Antoine Injalbert et Émile Carlier, la force et le courage de Jean Hugues, l’éducation et la vigilance de Alphonse Amédée Cordonnier)… Je tire l’essentiel des données (auteurs, dates) du dossier documentaire du service régional de l’inventaire de la région Centre).

Tours, l'hôtel de ville, les Atlantes au rez-de-chaussée L’imposant balcon du premier étage est soutenu au rez-de-chaussée par quatre immenses Atlantes réalisés par le sculpteur François-Léon Sicard (Tours, 1862 – Paris, 1934), grand prix de Rome de sculpture en 1891 (à Tours, il a aussi réalisé le buste du poète Racan, et à Cahors, le monument aux morts de 1914-1918). Comme le balcon semble lourd à ces hommes pourtant bien musclés ! Sur les photos de détail, vous pouvez remarquer que seul le haut du corps (avec le torse, la tête et les bras) est figuré, les jambes sont suggérées par la forme des massifs piliers qui encadrent les baies centrales du rez-de-chaussée.

Tours, l'hôtel de ville, les Atlantes au rez-de-chaussée : le premier à gauche Voici le premier à gauche…

Tours, l'hôtel de ville, les Atlantes au rez-de-chaussée, le deuxième à gauche … le suivant…

Tours, l'hôtel de ville, les Atlantes au rez-de-chaussée, le troisème … le troisième…

Tours, l'hôtel de ville, les Atlantes au rez-de-chaussée, le plus à droite … et celui le plus à droite.

Tours, l'hôtel de ville, les Atlantes au rez-de-chaussée : la signature L. Sicard Chacun de ces atlantes porte la signature L. Sicard sur le support sous le buste, à gauche pour les deux les plus à gauche et à droite pour les deux plus à droite.Je vous reparlerai de cet artiste pour le buste du poète Racan dans le parc des Prébendes d’Oe, toujours à Tours, et le monument aux morts de Cahors.

L’hôtel de ville de Poitiers nettoyé…

La façade de l'hôtel de ville de Poitiers nettoyée Après quelques semaines passées sous bâches, l’hôtel de ville de Poitiers nous révèle sa nouvelle façade, à temps pour les journées du patrimoine, la semaine prochaine… tout le programme par ce lien. Les côtés sont encore recouverts d’échafaudage, mais je trouve le résultat pas mal…

[PS: dommage qu’ensuite, à l’intérieur, la mise en place d’un sas vite démonté ait endommagé le sol en marbre, et les spots en plastique bas de gamme ne sont pas du meilleur effet…].

L'hôtel de ville de Poitiers avant restauration En tout cas, il n’y a pas photo par rapport à sa saleté antérieure

Poitiers, façade de l'hôtel de ville, 03, l'horloge encadrée d'allégories Avant de vous détailler, voici quand même une vue des deux allégories de Barrias qui encadrent l’horloge et la date (MDCCCXXV/1875)…

Allégorie de la ville de Poitiers sous la forme d'un visage sur la clef de la porte de l'hôtel de ville …ainsi qu’un détail de la tête sur la clef de l’arc de la porte d’entrée et qui est une allégorie de la ville de Poitiers…

Voir mes articles sur l’hôtel de ville de Poitiers :  avant rénovation, en cours de rénovation et après rénovation, l’ancien musée dans l’hôtel de ville, la science et l’agriculture de Louis Ernest Barrias sur le fronton, les tigres chimères d’Auguste Cain, les plafonds peints de Émile Bin (salle du blason), de Jean Brunet (salle des fêtes) et de Léon Perrault (salle des mariages, plafond et cheminée)