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Exposition Planète métisse au musée du quai Branly à Paris

La façade sur Seine et le jardin du musée du quai Branly Le musée du quai Branly à Paris organise jusqu’au 19 juillet 2009 une exposition dossier (donc entrée avec l’entrée du musée) dans la galerie suspendue ouest, exposition intitulée Planète métisse : to mix or not to mix. Certes, vous avez encore du temps pour la visiter. Je l’ai vue lors de mon marathon d’expositions à Paris mi août. Alors qu’il y avait du monde dans le musée et à l’exposition Polynésie, cet espace était quasiment désert. Le pari de l’exposition est de montrer les métissages, ce que la découverte d’un peuple a apporté à l’autre et vice-versa. Par exemple, un saint Sébastien en ivoire venant de Goa en Inde, vêtu d’un pagne, ou des poires à poudre à décor orientalisant. Surtout, ne ratez pas les codex d’Amérique du Sud, qui sont des pièces rarement montrées en raison de leur fragilité (l’un d’eux devra d’ailleurs faire un séjour de quelques mois à l’abri de la lumière au milieu du temps de cette exposition). À la fin du parcours, il y a un module avec des projections de films genre arts martiaux ou conquête de l’ouest. Juste à côté, un petit module avec un dispositif que j’ai adoré. un arbre à musique. Il est composé de tuyaux aux couleurs vives avec les petits hauts-parleurs qui diffusent de la musique de type samba. Les rares visiteurs qui y sont entrés n’ont pas vu que cet arbre diffusait des musiques, alors, tentez l’expérience !

Exposition César à la fondation Cartier à Paris

La façade de la fondation Cartier boulevard raspail Après l’exposition Patti Smith que j’avais visitée, la fondation Cartier, boulevard Raspail à Paris, a confié à Jean Nouvel, par ailleurs architecte du bâtiment, l’organisation de l’exposition César (César, anthologie par Jean Nouvel). N’hésitez pas à charger le dossier de presse. Vous avez jusqu’au 26 octobre 2008 pour la visiter.

L’exposition est partagée en quatre espaces. Au rez-de-chaussée, ce que j’ai préféré se trouve dans un très petit espace juste en face de l’entrée : il s’agit de petits animaux en métal ferreux, soudés avec des objets de récupération. Mais aucune carte postale pour ces pièces, qui semblent là par défaut. À gauche en entrant, dans la grande pièce claire, les expansions. Dans la pièce de droite, les empreintes humaines, copies à grande échelle de parties du corps humain (pouces, seins, etc.). Au sous-sol, les compressions et surtout un film à ne pas rater, montage de plusieurs interviews qui illustrent bien le travail de César. La grande salle est traversée dans le sens de la longueur par la Suite milanaise, 1998, réalisée à partir de la compression de coques de voitures neuves de l’usine Ranger de Carate Brianza puis peintes aux couleurs du nuancier de la marque. Aux murs et dans la petite salle, d’autres compressions. Je pense que les œuvres de César sont mieux mises en valeur à l’extérieur, sur de vastes espaces publics, plutôt que dans un musée, si grand soit il. Ainsi, les expansions et les parties de corps humains qui sont dans le jardin me semblent mieux présentées ainsi.

L'élévation postérieure de la fondation Cartier et un mois de lecture La plus grande œuvre est dehors. Il s’agit d’une reconstitution par Jean Nouvel de Un mois de lecture des Bâlois, pour laquelle il a utilisé d’énormes balles de papier parisien destinées au recyclage.

Post scriptum : mon père a laissé cette information en commentaire, Elle peut tous vous intéresser, je le recopie donc ici :  » à la Fondation Gianadda à Martigny (en Suisse, il y a un pouce et un sein dans le jardin des sculptures. Un beau lieu et un beau musée à voir « . Je suis bien d’accord. La première fois que j’y suis allée, c’était lors de ma formation de conservatrice. Puis j’y suis retournée avec mes parents, et eux seuls, puis mon père seul.

Exposition Polynésie au musée du quai Branly à Paris

La façade végétale du musée du Quai Branly Le musée du quai Branly à Paris organise jusqu’au 14 septembre 2008 une exposition dossier (donc entrée avec l’entrée du musée) dans la galerie suspendue est, exposition intitulée Polynésie, arts et divinités, 1760-1860. S’il y a certes de très beaux objets, à voir absolument, le parti pris par le musée me dérange beaucoup. À nouveau, il s’agit de présenter les objets pour leur « beauté », mais ils sont absolument déconnectés de leur contexte ethnographique ou de leur usage. Si le visiteur veut comprendre ce qu’est un battoir à écorce ou comment se fabrique le papier en écorce (en fait, c’est à peu près comme la fabrication du papyrus), il n’a aucune explication dans l’exposition ni dans le catalogue. Pas sûr non plus que dans les salles du musée, il arrive à trouver dans la multitude de minuscules écrans le petit film qui en parle… Et les masques en plume, comment étaient-ils fabriqués ?
De même, il y a un long développement sur la collecte de ces objets et la christianisation de ces îles, mais rien sur le cannibalisme dont ont été victimes certains de ces missionnaires. Si, quand même un petit post-it de 20 cm de long montre l’usage des grands tambours avec en arrière-plan une scène de cannibalisme. Et pourtant, la maladie de Creutzfeldt-Jakob a été décrite pour la première fois dans ces îles, chez des cannibales qui avaient mangé des cerveaux de personnes trop âgées atteintes de cette maladie ! Pourquoi ne pas en parler ? Cela fait partie de la culture de certaines de ces îles, et certains objets ne peuvent pas se comprendre en dehors des cérémonies très particulières qui ont pourtant été décrites très tôt par les voyageurs et les missionnaires… Sans doute les responsables de cette exposition pensent-ils que ça dévalorise les hommes (et les femmes, on n’en parle jamais) qui ont créé ces  » beaux objets  » que de dire que certains étaient liées à des pratiques cannibales.
Si vous êtes à Paris ou si vous y passez dans les prochains jours, allez quand même voir cette exposition, certains objets sont vraiment exceptionnels. mais si vous voulez savoir à quoi ils servent, comment ils ont été fabriqués, ne comptez ni sur le catalogue, ni sur l’audioguide. Passez un peu de temps dans la section Polynésie, sur les petits écrans en bordure de salle, ou renseignez-vous par d’autres moyens.
En guise de clin d’œil, retrouvez le phare de Pointe Vénus à Tahiti que je viens de broder en marque-page !
Petit indice pour la devinette de ce matin : ce n’est pas un poisson, ni un doudou, ce ne sont pas des rubans, des boutons, du tissu ou autre kit de survie de brodeuse… ça a un rapport avec la région Poitou-Charentes… De nouvelles idées ?

Expositions en cours au Centre Georges-Pompidou à Paris

La façade du centre Pompidou le 17 août 2008 Notre marathon d’exposition parisienne nous a menées – moi et une amie – au Centre Georges-Pompidou. Il n’y a aucune grande exposition en cours, celle sur les traces du sacré que j’ai vue en mai s’est achevée le 11 août. La prochaine aura lieu du 17 septembre 2008 au 5 janvier 2009 et sera consacré à Jacques Villeglé, la comédie urbaine.

Mais il y a de nombreuses expositions plus modestes en cours.

Dans l’espace 315, Tatiana Trouvé, 4 Between 3 and 2 / Prix Marcel Duchamp 2007 (jusqu’au 29 septembre 2008). Je n’ai pas trop apprécié. Deux œuvres monumentales, à l’entrée et au fond de la salle, avec des jeux de couloirs blancs, de miroirs et de sortie de sable gris qui coule du mur vers l’extérieur.

Dans la galerie sud (là où j’ai vu il y a quelques mois l’exposition Richard Rogers + architectes) se tient une nouvelle exposition monographique sur un autre architecte célèbre, Dominique Perrault (jusqu’au 22 septembre). Chacun le connaît pour la grande bibliothèque nationale de Paris, mais il a réalisé beaucoup d’autres bâtiments. Le premier tiers de la salle est scandé par de grands rideaux métalliques, des écrans qui présentent les projets et les réalisations et des sortes d’immenses poufs où se vautrent les visiteurs. le reste de l’espace est occupé par des grands plots carrés où ont présentées des photographies, des dessins, des maquettes, etc.

Sur la mezzanine, et donc dans un espace en accès libre et gratuit, Les univers de Jean Gourmelin, dessins (jusqu’au 29 septembre). Des eaux-fortes, des dessins à l’encre de Chine, des illustrations de presse… et des couvertures de livres, en particulier pour la collection Folio (1984 d’Orwell, La nausée de Sartre, La métamorphose de Kafka, etc.). Ce fut une vraie découverte qui m’ bien plu.

Dans les salles du musée national d’art moderne, plusieurs expositions sont en cours. Au cinquième étage, un Hommage à Georges Rouault (1871-1958), l’effervescence des débuts, à l’occasion du cinquantième anniversaire de la mort de l’artiste (jusqu’au 13 octobre 2008). Cette exposition est co-organisée avec le musée d’art moderne de Lille-Métropole à Villeneuve-d’Ascq, actuellement fermé pour travaux et qui a prêté une partie des 20 tableaux qui constituent la présentation. J’aime beaucoup cet artiste, je vous invite à aller voir le site de la fondation qui lui est consacrée et qui a également prêté quelques toiles (enfin, pour être plus précise, des œuvres sur papier parfois mais pas toujours marouflé sur toile).

Au quatrième étage, deux expositions. Dans la galerie d’art graphique (où il y avait la suite de l’exposition Louise Bourgeois il y a quelques mois), Miroslav Tichý, photographe tchèque (jusqu’au 22 septembre 2008). Je n’ai pas trop accroché aux photographies… (beaucoup de femmes, souvent des détails ou de dos, prises à leur insu souvent) mais j’ai ADORÉ leur mise en scène, genre de précurseur du scrapbooking. La plupart de ces photographies ont en effet été collées par l’artiste sur ou sous des cadres en carton agrémentés de collages, dessins en forme de cadres classiques ou non, fenêtre à la manière d’une marie-louise ou d’un passe-partout, rehaut de gouache, etc. Ne ratez surtout pas le film qui montre l’artiste dans son environnement (quasi marginal) et ses réalisations, dont la fabrication de ses appareils photographiques bricolés en carton et lentilles polies en plexiglass. Vous en trouverez une image sur le blog culturel ! Et sur le même log, une vidéo sur la vie de cet artiste.

Complément : mon père vient de me signaler ce lien vers une vidéo d’une dizaine de minutes sur Tichý. Allez voir, elle vaut vraiment le coup !

Au même étage, dans l’espace qui fait face à cette galerie, Abstractions gestuelles après 1945, grands formats de la collection du Musée national d’art moderne (jusqu’au 22 septembre 2008). Très grands formats… qui m’ont laissé de glace mise à part une grande toile de Georges Mathieu intitulée Les Capétiens, partout (1954).

Si vous n’êtes pas épuisés, faites un tour dans les collections permanentes…

Exposition Peter Doig au musée d’art moderne de Paris

Le musée d'art moderne de la ville de Paris Jusqu’au 7 septembre 2008, le musée d’art moderne (MAM) de la ville de Paris organise avec la Tate modern de Londres (l’exposition y est passée en début d’année, après l’exposition Louise Bourgeois) une grande exposition sur Peter Doig, qui a entraîné le déménagement d’une grande partie du musée (et donc, je n’ai pas pu revoir la salle dada où je passe à chaque fois que je vais à une exposition au MAM). Je ne connaissais pas du tout Pater Doig. Pour la plupart, ce sont des tableaux de grand format, présentant des paysages naturels ou urbains, mais peints en intérieur, pas en plein air, d’après des photographies, des pochettes de disque, etc. Est-ce que j’ai aimé ? Et bien, je ne sais pas, j’ai surtout été surprise par l’ambiance étrange qui semble se dégager de ces toiles… N’oubliez pas de regarder le film, certes en anglais non sous-titré (mais avec un texte papier si vous n’êtes pas anglophone).

Et jusqu’à dimanche 24 août, dans le même lieu, n’oubliez pas l’exposition Jonathan Monk, qui fait écho à celle incluse dans le Superdome du Palais de Tokyo.

Week-end à Paris. Superdome au Palais de Tokyo

Le palais de Tokyo à Paris, avec l'hôtel Everland sur le toit Ce matin à 6h58… Chantal / Artscor83 (vous savez, qui organise le SAL à la poursuite des souris) a posté le millième commentaire sur mon blog. Elle recevra bientôt une petite surprise… La prochaine sera pour le 2500e commentaire. Mon week-end à Paris a été bien rempli, plein d’expositions, une soirée au théâtre, la fin de la broderie du SAL bonbons…, un peu de lecture et la réussite du retournement des nœuds pour la réalisation d’une frivolité que je n’arrivai pas à faire l’autre jour. Mais je vous reparlerai de tout ça au fur et à mesure dans les prochains jours. Je voudrai ce soir vous parler de l’exposition Superdome au palais de Tokyo, car elle se termine dans les prochains jours, le 24 août. Et surtout, n’oubliez pas de regarder les jardins en contrebas du palais… j’en reparlerai aussi.

Le nom de l’exposition tire son nom du stade du Superdome de la Nouvelle-Orléans (Louisiane), qui accueillit de nombreuses manifestations et il y a juste trois ans, les victimes de l’ouragan Katrina (29 août 2005). Bon, je n’ai pas trop vu pourquoi le directeur du Palais de Tokyo, Marc-Olivier Wahler, a choisi ce nom. Ce lieu accueille des créations d’artistes contemporains. Il y a donc en ce moment cinq ensembles et un module… Pour la distinction, je n’ai pas compris. Voici juste une description succincte de chacune de ces œuvres, je ne dois pas être sensible à ce genre de création… À vous de vous en faire une idée sur place ou sur le site du palais de Tokyo, rubrique exposition. Je vous ajoute des liens vers d’autres sites qui parlent de ces créations.

Le module de Yann Sérandour, Inside The White Cube, est une grande pièce blanche, avec un petit cube perdu au sol et surmonté d’un néon carré au plafond. Allez sur le site de l’artiste, sur sa page d’accueil se trouve une photographie de ce cube…

Last Manoeuvres in the Dark de Fabien Giraud et Raphaël Siboni est baignée dans une ambiance sonore infernale, qui sort d’immenses amplis et de centaines de casques noirs positionnés en forme d’armée. Une image est visible sur ce site.

Dans Würsa (à 18 000 Km de la terre) de Daniel Firman, un éléphant empaillé est en équilibre à la verticale sur sa trompe. Le site de l’artiste présente d’autres œuvres en lien avec cette réflexion sur la gravité.

Dump de Christoph Büchel est un immense tas d’ordures, sous lequel s’enfonce une buse en métal de 80 cm de diamètre (enfin, dimensions à vue de nez)… Pour ceux qui ne sont pas claustrophobes et qui ont du temps devant eux (dimanche, à 15h, la prochaine entrée était pour 21h30), il est possible d’aller voir dans la buse, par deux personnes, avec port du casque. D’autres œuvres de cet artiste sont visibles ici.

Afasia 1 de Arcangelo Sassolino se distingue d’abord comme une vaste cage en grillage avec des visiteurs accrochés aux grilles… C’est ce que j’ai trouvé le plus rigolo, les visiteurs. À l’intérieur, des bouteilles d’azote qui alimentent un canon… à bouteilles de bière vides mais capsulées, qui sont projetées à grande vitesse contre un mur au pied duquel s’amoncèlent les tessons. L’alimentation du canon est mal conçue, deux jeunes filles montent en déséquilibre sur une chaise pour glisser les cannettes dans le réceptacle… Heureusement, la réserve semble durer plus d’une heure. La robotique, ça a l’air d’être le truc de et artiste, un autre robot est actuellement sur Youtube.

Enfin, Jonathan Monk présente sous le nom Time Between Spaces deux ensembles d’œuvres, l’un dans cette exposition Superdome, l’autre à côté, dans un espace gratuit du musée d’art moderne de la ville de Paris. Il faut vraiment voir les deux, car elles se répondent… et sont indescriptibles, des photographies, des objets de la vie quotidienne et d’autres choses.

Attention aux horaires : c’est ouvert du mardi au dimanche, de midi à minuit. Et sur le toit (le gros truc vert sur la photographie), il y a toujours l’hôtel Everland, projet de Sabina Lang et Daniel Baumann (voir aussi chez moi, hôtel Everland, versus Place royale à Nantes). Je vous en reparlerai une autre fois, car il est en place jusqu’à décembre 2008.

Chefs d’oeuvre du gothique en Normandie, exposition à Caen

Entre de la nouvelle salle d'exposition du musée de Normandie Le musée de Normandie organise jusqu’au 2 novembre 2008 une exposition intitulée Chefs d’œuvre du gothique en Normandie, sculpture et orfèvrerie du XIIIe au XVe siècles. Il s’agit de l’exposition inaugurale de la nouvelle salle des remparts, aménagée sous la terrasse d’artillerie reconstituée par Daniel Lefèvre, ACMH (architecte en chef des monuments historiques). Cette salle s’intègre parfaitement sur le site du château. À noter que l’exposition sera ensuite présentée au musée des Jacobins à Toulouse de décembre 2008 à avril 2009.

En fait, l’exposition aurait dû s’appeler l’art gothique sacré, car mis à part dans un film sur les peintures murales, l’art profane et civil n’apparaît nulle part, aucun gisant, aucune statue civile, un peu décevant. Et dans ce film, il manque les provenances des œuvres. En revanche, les statues religieuses sont présentées avec une grande proximité des visiteurs, sans séparation (vitrine ou autre) pour les statues en pierre, y compris les statues polychromes, ce qui est rare. Les nombreuses Vierge et Vierge à l’Enfant au déhanchement gothique m’ont peu émue, mais si vous n’avez pas l’habitude d’en voir, la collection est sympathique. De même que les œuvres d’orfèvrerie, jolies prouesses commandées par des abbayes normandes pour la plupart. Mais je voudrai attirer l’attention sur quelques pièces.

La première est une Vierge allaitant l’Enfant, en ivoire, d’une grande qualité et très rare, avec le sein dénudé et tendu vers la bouche de l’Enfant (déjà grand pour un nourrisson). Elle vient de Lisieux et est habituellement conservée au musée départemental des antiquités de Rouen.

Du même musée mais provenant respectivement de Saint-Wandrille-Rançon et de l’abbaye de Fontenelle à Rouen, deux petites statues de pierre représentant un Roi jouant de la harpe et un Roi jouant du psaltérion, sorte de cithare dont vous pouvez voir des représentations ici.

Une Nativité, haut-relief en calcaire polychrome provient d’Avranche, à l’origine dans l’église Notre-Dame, aujourd’hui dans le scriptorial. La Vierge jeune accouchée est allongée dans un lit avec à son côté le berceau où repose l’Enfant Jésus. Une scène très touchante.

Je voudrais enfin vous parler d’une exceptionnelle Sainte Véronique (et si !!!) présentant le Linge. Datée des environs de 1500, en calcaire polychrome, elle provient de Fours-en-Vexin dans l’Eure.

Après tant de religion, je peux m’adonner au péché de gourmandise et vous préparer mon avancée du SAL des bonbons pour demain !

Et pour revoir quelques-uns des lieux que j’ai visités à Caen, voici les liens :

Exposition Claude Quiesse à Caen

Abbaye aux Dames de Caen, siège du conseil régional de Basse-Normandie Le conseil régional de Basse-Normandie organise dans ses locaux jusqu’au 7 septembre 2008 (tous les jours de 14h à 19h) dans ses locaux de l’Abbaye-aux-Dames une exposition consacrée au peintre et sculpteur bas-normand Claude Quiesse.

Répartie sur deux salles, cette exposition présente des peinture, des sculptures et des gravures de cet artiste. Je n’ai pas beaucoup apprécié ses peintures, que vous pouvez voir dans la galerie de son site personnel. Mais j’ai bien aimé ses sculptures, dont un grand cheval à la façon mécano (pièces de métal ferreux percées et rivetées) mis en scène en bas du grand escalier d’honneur, ou encore les plus petites pièces présentées dans la salle Robert-le-Magnifique. Dans cette même salle, j’ai aussi aimé les gravures.

Si vous êtes ou si vous passez par Caen, allez vous faire votre propre opinion, sinon, allez visiter la galerie en ligne de l’artiste et y retrouver ses lieux d’exposition, les livres qui lui sont consacrés et sa biographie.

Et pour revoir quelques-uns des lieux que j’ai visités à Caen, voici les liens :

En perspective, Giacometti

Le musée des Beaux-arts de Caen dans l'enceinte du château Je rentre de Caen avec une halte au Mans… Je vous reparlerai de tout ça dans les prochains jours. Plus de 30 km à pieds et au moins autant en bus et en tram à Caen, ça donne de nombreuses visites…

Je commence par les deux expositions autour de Giacometti, qui se terminent le 31 août 2008 au musée des Beaux-Arts. Très peu de visiteurs, peut-être à cause de la performance d’un artiste qui avait lieu devant le musée et bloquait plus ou moins (plutôt plus que moins) l’entrée du musée. Au premier plan de la photographie du musée, une œuvre du jardin de sculpture, One man, nine animals, en fonte d’aluminium, de Huang Yong Ping (1999, dépôt du FNAC ou Fond national d’art contemporain).

Revenons aux expositions montées en lien avec la fondation Alberto et Annette Giacommetti. La première est intitulée En perspective Giacometti. Cette exposition propose une rencontre avec 15 artistes contemporains, dont Georg Baselitz, Louise Bourgeois, Donald Judd, Alain Kirili ou encore Annette Messager. Dans chacune des neuf salles, une ou deux œuvres de Giacommetti sont mises en perspective avec une ou deux œuvres d’artistes contemporains, avec un thème (objets, mémoire, visions, etc.). C’est aéré, certains diraient minimalistes. J’ai bien aimé et je n’ai pas résisté, j’ai acheté le catalogue…
Je relèverai deux œuvres qui m’ont particulièrement frappée.La première a pour titre Plaisir, déplaisir, est due à Annette Messager et se trouve habituellement au CAPC à Bordeaux. Elle se compose, dans une pièce sombre, de grandes pièces cousues dans des tissus divers et portant en forme de ribambelle verticale les lettres des mots PLAISIR et DEPLAISIR, qui s’entremêlent avec de grands filets dans lesquels sont emprisonnés d’autres pièces cousues de parties du corps humain (poumons, colonne vertébrale, intestins, etc.). Sont aussi intercalées des plaques en carton transpercées de crayons de couleur, et, dans la zone centrale, de petits miroirs horizontaux et des fragments de photographies.
La seconde œuvre qui m’a bien plu est due à Javier Pérez. Son titre, Disparaître à l’intérieur. Un masque composé de fils de laine teintés en rose est suspendu au plafond. Vous avez une idée de ce masque en page 3 de ce dossier de presse de la Criée, même si c’est une version différente ici. De ce masque semblent s’écouler treize petites têtes en format réduit, autoportraits de l’artiste, rouge sang en haut et en couleur de plus en plus atténuée jusqu’à la résine pure quasi transparente en bas.
Enfin, pour Louise Bourgeois, ce n’est pas une de ses œuvres filiformes  » à la Giacometti  » qui a été retenue, probablement parce que ces œuvres étaient aux expositions de Londres et de Paris au début de l’exposition de Caen. Le commissaire de l’exposition a choisi une version de 1998 de Henriette, toile et collage présentant la jambe handicapée de la sœur de l’artiste.

La seconde exposition se tient dans le cabinet des estampes, pas facile à trouver, car il faut pousser une lourde porte marquée XVIIIe, XIXe et XXe siècle… Elle s’intitule Giacometti, Leiris et Illiazd et montre des gravures et eaux-fortes, certaines inédites et qui jamais à ce jour n’avaient été présentées dans leur intégralité. Pour Michel Leiris, il s’agit de portraits de l’écrivain convalescent après une tentative de suicide en 1957. Une partie de ces gravures, treize en tout, qui comprennent aussi des vues intérieures, illustrèrent en 1961 Vivantes cendres, innomées. Pour Illiazd, il s’agit d’un ensemble de gravures pour le recueil de sonnet Sentence san paroles, paru en 1961, avec un portrait d’Illiazd en frontispice. Les autres portraits furent réunis plus tard sans Les douze portraits du célèbre Orbandale. Ce travail vaut vraiment la peine d’être vu.

Et pour revoir quelques-uns des lieux que j’ai visités à Caen, voici les liens :

Exposition Davide Balula à Poitiers (Confort moderne)

La galerie du Confort moderne à Poitiers Le Confort moderne à Poitiers est un lieu de culture ouvert depuis 1985. Il comprend une salle de spectacle (surtout des musiques actuelles), des anciens garages aménagés en salles de répétition pour les groupes, une galerie/salle d’exposition. Il abrite aussi une fanzinothèque. Je suis donc allée voir samedi dernier après-midi avec un ami l’exposition Le Lac, le mensonge de Davide Balula, qui est présentée actuellement. À part les jours d’inauguration et de concerts, le lieu est désert, une jeune fille avec un livre est là pour nous accueillir. Je suis plutôt sensible à l’art contemporain, plus rarement à celui présenté au Confort moderne. Cette fois-ci encore, il faut vraiment s’accrocher pour ne pas éclater de rire (de dépit) en visitant l’exposition. Vous aurez ici un aperçu de quelques-unes des œuvres, et le dossier de presse en pdf.

La salle de spectacle, le bar et la fanzinothèque du confort moderne Comment parler de l’exposition ? Can’t remember the speed of the blast est un grand cadre en métal, sous lequel sont déchiquetés des morceaux de papier rouge, avec une forte odeur de cordite dans l’air… En fait, l’artiste a fait exploser sur le cadre plein de pétards, dont il ne reste que les emballages rouges. Dans La grippe, si vous ne l’avez pas avant, vous l’aurez après : vous passez dans une pièce genre sauna mais vide à 40°, puis dans une autre à 4°. Quant aux orties, présentes dans deux œuvres différentes sensées leur apporter du bien-être, elles se meurent lamentablement. Si vous avez du temps à perdre ou si vous voulez quand même voir ce lieu, c’est à Poitiers, faubourg du Pont-Neuf, jusqu’au 31 août, du mercredi au dimanche, de 14h à 19h. Surtout, n’oubliez pas de prendre le dépliant à l’entrée, sinon, tout vous sera encore plus hermétique. Le catalogue est cher (25 euros) pour ce qu’il est, format carré, mal broché si l’on en juge à l’état de l’exemplaire de consultation.

Pour aller plus loin, voir une vidéo de 1985 de France 3 sur le site de l’INA.