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Le monument aux morts de Skikda (Philippeville) à Toulouse

Le monument aux morts de Skikda (Philippeville) à son emplacement d'origine, carte postale ancienne Le monument aux morts de la guerre 1914-1918, inauguré en 1926 à Philippeville, aujourd’hui Skikda en Algérie, transféré en 1969 à Toulouse, ville avec laquelle elle était jumelée, à l’initiative de Pierre Baudis, le maire de l’époque et son adjoint aux anciens Combattants Pierre Maubec. Cette carte postale ancienne montre son emplacement initial. Le socle est resté sur place, seul le bronze a été démonté et transporté.

Monument aux morts de Skikda/Philippeville à Toulouse, 1, vue générale Il a été déplacé donc dans le cimetière de Salonique à Toulouse : il faut remonter la côte après le cimetière de Terre-Cabade, traverser le petit chemin, entrer dans le cimetière de Salonique et longer le mur de l’autre côté du chemin, vous ne pouvez pas le rater.Il fait face, au bout de l’allée, au monument des Toulousains morts pour la France, dont je vous reparlerai.

Monument aux morts de Skikda/Philippeville à Toulouse, 3, signature Alaphilippe et date Le bronze de grandes dimensions (plus de 8m de long sur 3 de large) est signé et daté « C. Alaphilippe / 1922 », soit quatre ans avant la date de l’inauguration du monument. Je vous ai déjà parlé du sculpteur Camille Alaphilippe pour les mystères douloureux dans le parc Mirabeau et la messe miraculeuse de saint Martin dans la basilique Saint-Martin à Tours ou encore le Premier miroir dans le jardin des plantes de Nantes. Il a réalisé tout un ensemble de monuments aux morts de 1914-1918 après s’être installé en Algérie dans les années 1920, au moins ceux de Aïn Témouchent, Batna, Béjaïa (ancienne Bougie), Bordj Bou Arréridj, Bordj el kiffan,Guelma, Mostaganem, Saïda, Tebessa, Tipaza…

Monument aux morts de Skikda/Philippeville à Toulouse, 2, deux vues de la Victoire centrale Le centre du monument est dominé par une grande Victoire ailée, les seins dénudés, le bas du corps drapé dans un grand tissu, bras largement ouverts, vers laquelle semblent se hisser deux groupes de soldats disposés de part et d’autre.

Monument aux morts de Skikda/Philippeville à Toulouse, 4, deux vues du côté gauche Sur la partie gauche du monument, un groupe de soldats (souvent torse nu) et de chevaux tractent du matériel.

Monument aux morts de Skikda/Philippeville à Toulouse, 5, deux détails de chevaux A gauche (photo du haut), des chevaux peinent à tirer une lourde pièce d’artillerie. A droite (photo du bas), des soldats des « troupes indigènes » (celles si mal récompensées par la France, qui ont donné leurs vies mais jamais reçu les mêmes compensations que les soldats de métropole) se tiennent près d’un autre groupe de chevaux.

Monument aux morts de Skikda/Philippeville à Toulouse, 6, deux vues du côté droit, dont un chien Tous les détails sont très soignés, ici la partie droite du monument. En bas, on peut voir ce soldat avec un brassard de la croix rouge qui caresse son chien…

Monument aux morts de Skikda/Philippeville à Toulouse, 7, deux groupes de soldats

Les deux groupes de soldats, à droite et à gauche de la Victoire, cherchent à atteindre la grande Victoire centrale… La position de leurs corps et de leurs bras accentuent l’impression de pyramide qui s’élève vers la Victoire.

Monument aux morts de Skikda/Philippeville à Toulouse, 8, deux détails de la partie centrale

Ces deux détails de la zone centrale montrent les soldats qui s’agrippent ou cherchent à atteindre la Victoire, mais aussi le mauvais état des soudures réalisées lors de la reconstruction du monument, qui aurait bien besoin d’une restauration ou au moins d’une stabilisation avant qu’il ne soit encore plus endommagé. Sur le détail, on voit aussi le soldat blessé au centre, avec sa chemise à moitié déchirée…

Monument aux morts de Skikda/Philippeville à Toulouse, 9, détail de la Victoire
Cette dernière image vous montre la force de la sculpture de Camille Alaphilippe, regardez notamment les cheveux et les mains de la Victoire…

Pour en savoir plus:

Monuments en exil, de Alain Amato, éd. de l’Atlanthrope, Paris, 1979, p. 211.

Les monuments aux morts de Toulouse dont j’ai déjà parlé ou dont je parlerai prochainement:

le monument aux morts de Haute-Garonne (inauguré en 1928) : vue générale de l’œuvre de l’architecte Jaussely, les reliefs de André Abbal, de Henri Raphaël Moncassin, et ceux de Camille Raynaud

– le monument aux morts de Toulouse en 1914-1918 dans le cimetière de Salonique

– le monument aux morts de Indochinois, au dos du précédent, dans le cimetière de Salonique

– le monument aux morts de Skikda (Philippeville) dans le cimetière de Salonique

– le monument aux sportifs morts (Héraklès archer d’Antoine Bourdelle)

– le monument aux morts des quartiers Bayard-Matabiau-Concorde-Chalets, non loin de la gare

– le monument aux morts des quartiers Colone, Arago, Juncasse, Marengo, près de l’observatoire

– le monument aux morts du quartier Saint-Michel, allées Jules Guesde, non loin du muséum

– et pour la guerre de 1870, le monument du Souvenir français dans le cimetière de Terre-Cabade

Bienvenue en arabeUn article qui entre dans le cadre du défi sur le monde arabe organisé par Schlabaya.

Le monument à Eugène Fromentin à La Rochelle

La Rochelle, monument à Fromentin par Dubois, 01, vu de loin

Non loin du Vieux Port à Rochelle, si vous passez sous la tour de la Grosse horloge, vous ne pouvez pas rater cette statue représentant Eugène Fromentin, place des Petits-Bancs, monument qui sert surtout de garage à vélo (en tout cas, le jour où j’ai pris ces photographies, le 25 juin 2011, et lors de toutes mes autres visites dans cette ville).

La Rochelle, monument à Fromentin par Dubois, 02, vu de près Ce monument se compose d’une colonne en calcaire au sommet de laquelle se trouve un buste en bronze représentant le peintre Eugène Fromentin (La Rochelle, 1820 – Saint-Maurice, 1876), à côté, un cheval dressé et ruant avec son cavalier sur le dos, et une pile de livres, le tout aussi en bronze.

La Rochelle, monument à Fromentin par Dubois, 03, signatures du sculpteur et de l'architecte Le tout est signé  » Ernest-Dubois Scult / Patouillard Demoriane Arch « . Ernest [Henri] Dubois (Dieppe, 1863 – Paris, 1930) est aussi l’auteur, à La Rochelle, du monument à Jean Guiton devant l’hôtel de ville. Il a réalisé une œuvre abondante dont je vous parlerai sans doute… L’architecte René Patouillard Demoriane (Toulouse, 1867 – 1957), premier grand prix d’architecture en 1895, est un grand architecte, je ne sais pas comment il a atterri sur ce projet (voir ici des données sur son fonds d’archives). Le monument fut inauguré le 1er octobre 1905 puis à nouveau après la seconde guerre mondiale, le 8 mai 1946 (il a échappé aux fontes des années 1940-1942). Le modèle en plâtre a été présenté au salon des artistes français de 1906 sous le n° 3062.

La Rochelle, monument à Fromentin par Dubois, 04, le buste sur le haut socle Le sujet est identifié sur le haut socle.

La Rochelle, monument à Fromentin par Dubois, 05, le buste Voici Eugène Fromentin, un peu à contre-jour le matin…

La Rochelle, monument à Fromentin par Dubois, 06, le buste C’est mieux sur cette vue prise en fin d’après-midi…

La Rochelle, monument à Fromentin par Dubois, 07, détail du visage … avec un détail de son visage barbu et moustachu…. et un peu chauve!

La Rochelle, monument à Fromentin par Dubois, 08, le monument vu de dos Voici maintenant le monument de dos. Que fait ce cheval ruant sur ce monument? Sans doute est-ce le symbole du peintre, réputé pour avoir peint des chevaux dans toutes les positions (je vous ai sélectionné la notice de Chasse au faucon en Algérie au musée d’Orsay, si vous voulez voir un de ses tableaux).

La Rochelle, monument à Fromentin par Dubois, 09, le cheval vu de dos Le cavalier est représenté avec un costume d’Afrique-du-Nord, Fromentin était aussi très tourné vers l’orientalisme et le Sahara (ça me rappelle le sujet du concours de conservateur quand je l’ai passé en 1991, sur l’exotisme dans l’art européen… mais j’avais choisi le sujet d’histoire et pas celui d’histoire de l’art). Le cheval et son cavalier semblent en pleine fantasia, mais le fusil est aujourd’hui cassé…

La Rochelle, monument à Fromentin par Dubois, 10, le cheval ruant On le voit mieux ainsi. Remarquez au passage les étriers plats du cavalier, la lanière de l’attache ventrale de ma selle et le mors.

La Rochelle, monument à Fromentin par Dubois, 11, le cavalier arabe Et de face, le cheval ruant… et le visage très expressif du cavalier, la tête recouverte de son turban.

La Rochelle, monument à Fromentin par Dubois, 12, la pile de livres Et pour terminer, la pile de livres surmontée de lauriers rappelle qu’Eugène Fromentin fut aussi un écrivain…

La Rochelle, monument à Fromentin par Dubois, 13, les livres vus de face … la même vue de face.

Paris, le cheval à la herse de Rouillard

Paris, l'ancien palais du Trocadéro, carte postale ancienne, le cheval, 1 Je vous ai montré l’autre jour l’ancienne fontaine du Trocadéro, construite en 1878 et détruite en 1935. Sur le parvis du musée d’Orsay ont été réunis trois des quatre statues qui la composait, le cheval à la herse de Pierre Rouillard, l’éléphant pris au piège d’Emmanuel Frémiet, le rhinocéros de Henri Alfred Jacquemart, le bœuf d’Auguste Cain (oui, le sculpteur des tigres chimères de l’hôtel de ville de Poitiers) est désormais à Nîmes. Commençons par le cheval, d’abord sur une carte postale ancienne à son ancien emplacement…

Paris, le cheval de l'ancien palais du Trocadéro, 2, vue générale Le voici maintenant en octobre 2010 devant le musée d’Orsay…

Paris, le cheval de l'ancien palais du Trocadéro, 3, la signature de Rouillard Il est signé « P. Rouillard / 1878 « . Pierre Rouillard, je vous en ai déjà parlé pour la chienne et la louve au Grand-Rond à Toulouse…

Paris, le cheval de l'ancien palais du Trocadéro, 4, la marque de Durenne Il porte également la marque du fondeur « A[ntoine] Durenne Paris », dont je vous ai déjà abondamment parlé (notamment à Poitiers, mais pas seulement, pour la fontaine aux amours et aux nymphes (et la même un peu givrée), un Amour sur un griffon ou une lionne, un Amour sur un dauphin, le Faune soufflant dans une corne (autres vues en hiver), le Faune au coquillage). C’était un fondeur important, à retrouver sur le site de sa fonderie à Sommevoire.

Paris, le cheval de l'ancien palais du Trocadéro, 5, le cheval de profil Ce cheval est plein de fougue pour tenter de franchir une herse à grandes dents hérissées…

Paris, le cheval de l'ancien palais du Trocadéro, 6, deux vues du cheval fougueux

Admirez le mouvement que le sculpteur a donné à son cheval, la torsion de la tête, le mouvement de la queue, celui des pattes, la crinière au vent…

Paris, le cheval de l'ancien palais du Trocadéro, 7, la herse l’appui de son sabot arrière gauche est très précaire… Arrivera-t-il à franchir la herse?

Mon anniversaire vu par Claudine / Cloeti

Mon anniversaire 2011 par Claudine / Cloeti Claudine/Cloeti m’a envoyé pour mon anniversaire une jolie carte de chevaux avec un bel air d’évasion et une très belle grille de noël (y compris les perles pour les finitions) de Anne / Tournicoton. Pas de doute, elle ne va pas patienter longtemps, je l’attaque dès ces week-end! Un grand merci à toi, Claudine/Cloeti!

Et très bientôt, je vous montre la suite des cadeaux reçus!

J’ai brodé la grille de noël en quatre étapes:

– les lettres

– les rennes

– la suite avec notamment les bonhommes de neige, la luge et le père noël

– la fin avec les points spéciaux

la finition

Bon anniversaire à…

Marque-page à trois chevaux pour Rebecca Deux anniversaires aujourd’hui… D’abord Monique / Bidouillette / Tibilisfil mais je vous montrerai ce que je lui ai envoyé une autre fois… Enveloppe partie lundi et apparemment pas arrivée… Elle est pourtant partie en rapide, de toute façon, depuis l’augmentation des prix du mois de juillet, la Poste a supprimé les tarifs lents pour l’étranger, mais visiblement, on paye du rapide pour que ce soit encore plus lent qu’avant…

Et celui de Rebecca, une jeune fille que je ne connais pas, sans blog, mais une amie du centre de rééducation de Cocoperlette, elle n’a pas le moral suite à une pénible opération… Je lui ai brodé un marque page avec une file de trois chevaux (DMC 434, et 433 pour le motif qui les sépare), d’après un modèle paru dans Anna burda n° 23 de septembre 2009.

Bon anniversaire à vous deux!

Le maréchal Joffre à Paris, par Maxime Réal del Sarte

Paris, monument de Joffre par Réal del Sarte, 1, de face devant l'école militaire Je vous ai déjà montré un certain nombre d’œuvres de cet artiste, ultra-catholique et membre d’une ligue peu recommandable, à revoir dans les articles suivants (aussi pour des précisions sur l’artiste):

Aujourd’hui, je vous emmène à Paris, devant l’école militaire (et donc pas loin de la tour Eiffel, à l’autre bout du champ de Mars). Les photographies datent d’octobre 2010. Réalisée en 1939, elle a échappé aux fontes des nazis en 1940/1942, contrairement à une autre œuvre du même auteur représentant le général Mangin, qui se trouvait place Denys-Cochin et qui a été détruite en octobre 1940 (sa tête a pu être sauvée et se trouve aujourd’hui au musée du chemin des Dames). Mais revenons au sujet du jour…

Paris, monument de Joffre par Réal del Sarte, 2, l'inscription à la bataille de la Marne Le maréchal Joffre, vainqueur de la bataille de la Marne en septembre 1914, ainsi qu’il est rapporté sur l’inscription…

Paris, monument de Joffre par Réal del Sarte, 3, du côté gauche …vous accueille à cheval, sur un haut socle.

Paris, monument de Joffre par Réal del Sarte, 4, la signature du sculpteur Maxime Real del Sarte Le bronze porte les signatures du sculpteur « M[axime] REAL DEL SARTE »…

Paris, monument de Joffre par Réal del Sarte, 5, la signature du fondeur Alexis Rudier … et du fondeur « Alexis Rudier / fondeur Paris ».

Paris, monument de Joffre par Réal del Sarte, 6, le monument vu de gauche Allez, on tourne, voici l’autre face… Le cheval marche au pas, la patte avant gauche levée.

Paris, monument de Joffre par Réal del Sarte, 7, l'avant du cheval et le maréchal (côté droit) Un détail du maréchal Joffre, coiffé de son képi et portant un lourd manteau…

Paris, monument de Joffre par Réal del Sarte, 8, l'avant du cheval, côté gauche Sur l’image précédente, on voyait bien les éperons, voici maintenant un détail des pièces d’harnachement du cheval et de l’épée au côté gauche du maréchal.

Paris, monument de Joffre par Réal del Sarte, 9, le monument vu de dos Une dernière petite vue, de dos (il cache la vue sur la tour Eiffel!).

Le cortège de la mort de Elizabeth George

Couverture du Cortège de la mort, d'Elizabeth George

logo du chalenge 1% rentrée littéraire 2010pioche-en-bib.jpgJ’ai emprunté ce livre à la médiathèque, où je l’avais réservé.

Le livre : Le cortège de la mort de Elizabeth George, traduit de l’anglais (Etats Unis) par Anouk Neuhoff, collection Sang d’encre, éditions des Presses de la Cité, 2010, 651 pages, ISBN 978-2-258-07174-2.

L’histoire : deux histoires sont imbriquées, l’une, de nos jours, à Londres et New Forest. L’autre, non datée (on comprend vers la fin), dans une police de caractères différents, composée de rapports genre rapport de police ou compte-rendu dans la presse. Commençons par celle-ci. Trois enfants de 10-11 ans séchant l’école ont enlevé un petit garçon qui était au fast-food avec son père et lui ont fait subir des actes de torture et de barbarie avant de l’assassiner. Pour l’histoire principale, l’inspecteur Thomas Lynley a quitté la police après l’assassinat de sa femme, Helen (dans l’épisode précédent). Isabelle Ardery, qui le remplace par intérim, a dû mal à s’imposer dans son équipe, et picoler un petit verre d’alcool fort en cachette ne l’aident pas du tout. Quand un corps de femme, Jemima, est découvert dans un cimetière, elle patauge… Barbara Havers, la fille mal fringuée de l’équipe mais qui a souvent débrouillé les précédentes enquêtes, réussit à convaincre Linley de revenir au moins provisoirement. L’enquête les emmène dans la New Forest, au sud-ouest du Hampshire (pas très loin de Winchester), où des poneys sont élevés en semi-liberté. Là, une amie de la victime, Meredith, venait de signaler sa disparition suspecte. Sans nouvelle d’elle depuis plusieurs mois suite à une fâcherie, le jour de son anniversaire, elle s’est rendu au petit magasin qu’elle tenait (fermé) puis chez son petit ami, Gordon Jessie, pour y découvrir une nouvelle amie de son ex, Gina Dickens, mais surtout sa voiture apparemment abandonnée. Mais l’enquête montre qu’elle a vécu un certain temps à Londres, où elle a eu de nombreuses relations (à la patinoire, dans la maison où elle loge, etc.). Que s’est-il passé ?

Mon avis : tiens, je vois que je ne vous ai jamais parlé de cette auteure dont j’ai dû lire environ la moitié des quinze romans. L’auteure a cette fois monté une histoire très imbriquée, dont toutes les pièces se mettent en place les unes par rapport aux autres dans les trente dernières pages. Je trouve qu’il y a des longueurs dans ce long, très long, trop long roman. Certes, il permet ainsi de dresser les portraits des différents personnages, dont la New Forest, qui en est un à elle seule (à découvrir sur le site officiel en anglais, ou les voisins d’origine indienne de Barabra Havers.

Pour aller plus loin : le site officiel de Elizabeth George (version en français).

Le monument aux morts de Haute-Garonne à Toulouse (3) : Moncassin

Toulouse, le monument morts de Haute-Garonne, Moncassin, le char Après la présentation générale et les sculptures de André Abbal, poursuivons la visite du monument aux morts de Haute-Garonne à Toulouse avec la présentation des sculptures de Henri Raphaël Moncassin, je reviendrai vous parler de celles de Camille Raynaud.

Henri Raphaël Moncassin (1883-1953) a été chargé de la frise de la face postérieure et du côté gauche (voir le dossier établi par les archives de la ville de Toulouse). Après la première guerre mondiale, il a réalisé des commandes pour des monuments, comme la Pleureuse du monument aux morts de Fontenay-aux-Roses (92) ou un médaillon Ecce Homo dans l’église de Bédeille.

Revenons à Toulouse. Sur la face principale, Henri Raphaël Moncassin a sculpté au centre de la frise principale un tank ou char d’assaut FT Renault (utilisé pour la première fois en 1916 dans la somme), mais souligne qu’il reste un manque flagrant d’équipement en représentant un attelage tiré par des bœufs ou des soldats frigorifiés couverts d’une peau de mouton.

Toulouse, le monument morts de Haute-Garonne, Moncassin, Arras Sur le petit relief à gauche (face principale), les soldats sont embourbés à Arras. Ils ont dû faire appel à un cheval de trait pour tirer un canon posé sur un char à chenilles.

Toulouse, le monument morts de Haute-Garonne, Moncassin, Verdun Sur le petit relief à droite (face principale), le sculpteur a choisi des hommes en action, au combat ou au transport des armes pour représenter la bataille de Verdun.

J’ai oublié de prendre des photos de détail de la bataille de Champagne, du radiotéléphoniste et de la civière…

Les monuments aux morts de Toulouse dont j’ai déjà parlé ou dont je parlerai prochainement:

– le monument aux morts de Haute-Garonne (inauguré en 1928) : vue générale de l’œuvre de l’architecte Jaussely, les reliefs de André Abbal, de Henri Raphaël Moncassin, et ceux de Camille Raynaud

– le monument aux morts de Toulouse en 1914-1918 dans le cimetière de Salonique

– le monument aux morts de Indochinois, au dos du précédent, dans le cimetière de Salonique

– le monument aux morts de Skikda (Philippeville) dans le cimetière de Salonique

– le monument aux sportifs morts (Héraklès archer d’Antoine Bourdelle)

– le monument aux morts des quartiers Bayard-Matabiau-Concorde-Chalets, non loin de la gare

– le monument aux morts des quartiers Colone, Arago, Juncasse, Marengo, près de l’observatoire

– le monument aux morts du quartier Saint-Michel, allées Jules Guesde, non loin du muséum

– et pour la guerre de 1870, le monument du Souvenir français dans le cimetière de Terre-Cabade

Le monument aux morts de Haute-Garonne à Toulouse (2) : André Abbal

Toulouse, le monument morts de Haute-Garonne, Abbal, le biplan Après la vue présentation générale, poursuivons la visite du monument aux morts de Haute-Garonne à Toulouse avec la présentation des sculptures de André Abbal, je reviendrai vous parler de celles de Henri Raphaël Moncassin et Camille Raynaud.

André Abbal (1876-1953) a été chargé de la frise de la face principale et du côté droit (voir le dossier établi par les archives de la ville de Toulouse). Il a par ailleurs réalisé entre autre des sculptures pour le parc Clément Ader à Muret (aménagé, comme le monument aux combattants de Haute-Garonne par Léon Jaussely) et le monument aux morts de Moissac ou celui de Lafrançaise (tous deux dans le Tarn-et-Garonne). Il a aussi exécuté le guetteur du monument aux morts de Canchy, dans la Somme (photo ici). Un musée lui est consacré à Carbonne (Haute-Garonne), dans son ancien atelier.

Revenons à Toulouse. Le relief central de la face postérieure s’organise autour d’un biplan. L’avion semble avoir été abattu et est encadré de deux groupes de soldats sonnent le clairon. Vers l’extérieur et en symétrie se tiennent d’autres soldats avec leur armement.

Toulouse, le monument morts de Haute-Garonne, Abbal, la Flandre Sur la face postérieure, à gauche, la bataille de Flandre. Un cycliste ouvre la marche sur la gauche, suivi de soldats qui courbent le dos sous le poids de leur équipement.

Toulouse, le monument morts de Haute-Garonne, Abbal, la Somme Toujours sur la face postérieure mais à droite, la bataille de la Somme dans une grande confusion de chevaux et d’hommes qui semblent à la peine.

Toulouse, le monument morts de Haute-Garonne, Abbal, la MarneLa frise du côté gauche est consacrée à la bataille de la Marne. Un canon est tiré par quatre chevaux alors que des cavaliers ouvrent la voie.

Toulouse, le monument morts de Haute-Garonne, Abbal, un aviateur Sur le cartouche au-dessus de l’inscription du côté gauche, un aviateur, casque et lunettes sur la tête, contraste avec les chevaux situé juste au-dessus.

Les monuments aux morts de Toulouse dont j’ai déjà parlé ou dont je parlerai prochainement:

– le monument aux morts de Haute-Garonne (inauguré en 1928) : vue générale de l’œuvre de l’architecte Jaussely, les reliefs de André Abbal, de Henri Raphaël Moncassin, et ceux de Camille Raynaud

– le monument aux morts de Toulouse en 1914-1918 dans le cimetière de Salonique

– le monument aux morts de Indochinois, au
dos du précédent, dans le cimetière de Salonique

– le monument aux morts de Skikda (Philippeville) dans le cimetière de Salonique

– le monument aux sportifs morts (Héraklès archer d’Antoine Bourdelle)

– le monument aux morts des quartiers Bayard-Matabiau-Concorde-Chalets, non loin de la gare

– le monument aux mortsdes quartiers Colone, Arago, Juncasse, Marengo, près de l’observatoire

– le monument aux morts du quartier Saint-Michel, allées Jules Guesde, non loin du muséum

– et pour la guerre de 1870, le monument du Souvenir français dans le cimetière de Terre-Cabade

La Jeanne d’Arc d’Antonin Mercié à Toulouse

La Jeanne d'Arc d'Antonin Mercié à Toulouse, vue de profil droit Aujourd’hui, je vous propose un petit tour à Toulouse, place Jeanne-d’Arc (qui s’appelait place Matabiau jusqu’en 1942). Une statue équestre de Jeanne d’Arc y a été mise en place en 1922, l’année où Jeanne est devenue patronne secondaire de la France (par le pape Pie XI, la patronne principale étant Notre-Dame de l’Assomption), elle avait été béatifiée en 1909 avant d’être canonisée (et donc de devenir une sainte au sens de l’Église catholique) en 1920 par Benoit XV.

Il s’agit d’un bronze d’un artiste né à Toulouse, Marius Jean Antonin dit Antonin Mercié (1845-1916), grand prix de Rome en 1868 avec Thésée vainqueur du Minotaure. Je vous ai déjà parlé de ce sculpteur pour Gloria Victis (Gloire aux Vaincus), œuvre exposée en 1874 au Salon des artistes français pour glorifier le patriotisme et l’héroïsme lors du désastre de 1870, et dont l’un des magnifiques tirages se trouve à Niort (vous trouverez d’autres informations sur cette œuvre dans le Parcours du patrimoine consacré aux monuments aux morts avec une allégorie de la République, et dans le dossier documentaire réalisé par le service de l’inventaire du patrimoine culturel de la région Poitou-Charentes). Un autre tirage se trouve au musée des Augustins à Toulouse, un autre encore au musée de Grenoble, etc. Une autre statue célèbre d’Antonin Mercié, représentant David, se trouve à Toulouse, je vous la montrerai dans un prochain article.

La Jeanne d'Arc d'Antonin Mercié à Toulouse, profil gauche Revenons à la Jeanne d’Arc de Toulouse, presque aussi patriotique que la statue du sculpteur catholique et royaliste Maxime Real del Sarte à Poitiers…

La Jeanne d'Arc d'Antonin Mercié à Toulouse, vue de trois quarts arrière Encore une autre vue, une sculpture, il faut en faire le tour, j’aurais dû y revenir à différentes heures pour avoir un meilleur éclairage… De quand date l’original, je ne sais pas exactement, vers 1900 sans doute. Dans le catalogue des œuvres d’Antonin Mercié, j’ai trouvé Jeanne d’Arc relevant l’épée de la France, plâtre réalisé en 1902, mais je ne sais pas si c’est exactement ce modèle qui a été fondu à Toulouse en 1922.

La Jeanne-d'Arc de Mercié à Toulouse, carte postale écrite en 1924 Je vous ai trouvé cette carte postale écrite en 1924, peu de temps après sa mise en place.

Sous le bandeau en fer se trouve la signature A. Mercié, photographiée par un collègue du service de l’inventaire de Midi-Pyrénées en 1999 (je vous mets le lien vers la base Mémoire du ministère de la culture, car je n’ai pas réussi à la trouver sur le site de la région Midi-Pyrénées), mais il ne semble pas y avoir de date.

La Jeanne d'Arc d'Antonin Mercié à Toulouse, détail de la tête du cheval et du buste de Jeanne Encore un petit détail de Jeanne et de la tête du cheval…

La Jeanne d'Arc d'Antonin Mercié à Toulouse, vue de l'épée et des étriers … et de l’autre côté, regardez l’étrier et l’épée… Le bronze, coulé à partir d’un modèle en plâtre ou en argile moulé dans de la cire, permet une grande finesse de sculpture.