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Le Grand-Rond à Toulouse (6) : le David de Mercié

Le David vainqueur de Goliath de Mercié, au Grand-Rond de Toulouse, carte postale ancienne À Toulouse, en plus de Jeanne d’Arc et de Gloria Victis (en plus de ce dont je vous ai parlé, il y a aussi ce tirage à Châlons-en-Champagne) , vous pouvez découvrir cette très célèbre œuvre de Marius Jean Antonin dit Antonin Mercié (Toulouse 1845- Paris 1916), grand prix de Rome en 1868 avec Thésée vainqueur du Minotaure, vous pouvez découvrir David vainqueur de Goliath, créé en 1870 à Rome et présenté au salon des artistes français de 1872 sous le n° 1786 (page 277 du catalogue, attention il est précédé d’une présentation des artistes en pagination romaine, Mercié se trouvant page LXXIII). Il reçut pour ce David une médaille de première classe et présenta aussi un buste de Dalila en bronze sous le n° 1787. Le modèle original en plâtre est actuellement conservé au musée des Augustins à Toulouse, où l’État l’a déposé en 1874 (vous pouvez aussi découvrir une photographie du plâtre présenté au salon de 1874). À côté de lui, vous découvrirez un tirage en bronze de presque 2 m de haut. Si vous habitez ou passez à Paris, vous pouvez en découvrir un autre tirage au musée d’Orsay. Il y en a également beaucoup d’autres tirages dans toute la France, cette œuvre ayant été présentée comme la promesse de la future victoire de la France (David) sur l’ennemi prussien (Goliath), notamment lors de l’exposition universelle du Luxembourg en 1878. Mais si vous voulez (re)découvrir l’histoire de David et de Goliath, il y a un petit résumé sur dans le dossier pédagogique de l’œuvre au musée des Augustins (ah quelle époque sanglante… Qui plaignez vous le plus, Goliath ou saint Jean-Baptiste, dont la tête fut tranchée sur ordre d’Hérode après la danse de Salomé ?). Ce groupe sculpté de David vainqueur de Goliath a été vendu sur catalogue en six formats différents par le fondeur Barbedienne.

David est représenté comme un jeune homme nu, debout, posant le pied droit sur la tête de Goliath qu’il a vaincu. Il tient une épée dans la main droite, qu’il remet dans son fourreau tenu de la main gauche. Il est gracile, élégant, tête nue, avec un léger déhanchement.

Le David vainqueur de Goliath de Mercié, au Grand-Rond de Toulouse, copie, vue générale Sur l’exemplaire présenté actuellement au Grand-Rond (une copie), cette épée est fracturée et le bras gauche cassé.

Le David vainqueur de Goliath de Mercié, au Grand-Rond de Toulouse, copie, tête de GoliathVoici de plus près la tête disproportionnée de Goliath…
Le David vainqueur de Goliath de Mercié, au Grand-Rond de Toulouse, copie, le socle … et un détail du socle.

Pour information, suite à de nombreux actes de vandalisme, la ville de Toulouse a remplacé la plupart de ses statues dans les lieux publics par des copies, et mis à l’abri les originaux…

Les autres articles sur le Grand-Rond : le jardin et le kiosque (avec cartes postales anciennes) ; la chienne et la louve de Rouillard, le monument à Clémence Izaure ou les gloires de Toulouse (détruit).

Cinq monuments aux morts identiques de Maxime Réal del Sarte

Monument aux morts du Tréport par Réal del Sarte, carte postale ancienne Selon Annette Becker (Les Monuments aux Morts – Mémoire de la Grande Guerre, collection Art et Patrimoine, éditions Errance, 1991, notamment pages 24-29), Maxime Réal del Sarte a dressé 38 monuments aux morts et 16 monuments commémorant des faits d’arme, ainsi qu’une quarantaine de Jeanne-d’Arc. Je vous ai déjà montré les monuments de Sommières-du-Clain (Vienne) et de Briey (Meurthe-et-Moselle), sur lesquels je reviendrai prochainement. Je vous présente aujourd’hui ceux qui portent le groupe sculpté Je t’ai cherché est une œuvre qui fut exposée au Salon des Artistes Français en 1920 sous le n° 3396. Le sculpteur, Maxime Réal del Sarte, lui-même amputé de l’avant-bras gauche suite à une blessure près de Verdun le 29 janvier 1916, aurait pris comme modèle pour le soldat gisant Charles Eudes, un de ses camarades mort au front. J’en ai trouvé cinq pour le moment.

Il représente un soldat mort, allongé, en train d’être enveloppé dans un linceul par une femme penchée sur lui. Cette femme, qui porte une couronne végétale au-dessus d’un voile de veuve, représente la République en deuil. Elle tient dans la main droite une couronne végétale et maintient de la main gauche le linceul.

Celui de Ressons-sur-Matz a sans doute été commandé par l’intermédiaire de l’écrivain Jean Binet-Valmer (Jean-Auguste-Gustave Binet de son vrai nom, auteur de romans dit de mœurs, dont un intitulé Lucien, sur l’homosexualité, publié en 1910 ; Georges Simenon fut son secrétaire en 1922…), ami de l’artiste, qui participa à la reprise du village pendant la guerre 1914-1918 et y fut inhumé en 1940. J’aurais bien essayé de lire un roman de cet écrivain, mais il n’y en a aucun ouvrage à la médiathèque de Poitiers… Encore que le personnage de Binet-Valmer ne soit guère plus sympathique que Maxime Réal del Sarte, tous deux militants dans les ligues d’extrême-droite royaliste entre les deux guerres. Voici un récapitulatif des cinq monuments du même modèle que j’ai pu trouvés, il y en a peut-être d’autres (pour ceux d’autres modèles ou uniques, je vous les présenterai peut-être un jour…). Il me manque quelques données, en particulier sur les dates d’inauguration, mais voici un premier point.

Commune Date d’inauguration Lien externe Carte postale ancienne
Cérisy-la-Salle (Manche) Pas trouvée Relevé avec photographie sur Genweb. Désolée, je n’ai pas trouvé de carte postale ancienne…
Ressons-sur-Matz (Oise) 6 avril 1924 Relevé avec photographie sur Genweb, sur un site consacré aux monuments aux mortset dans un dossier établi par l’office du tourisme de l’Oise (voir page 34). Monument aux morts de Ressons-sur-Matz par Réal del Sarte, carte postale ancienne
Saint-Chély-d’Apcher (Lozère) 24 septembre 1922 Dossier sur un site consacré aux monuments aux morts et relevé avec photographie sur Genweb Monument aux morts de Saint-Chély par Réal del Sarte, carte postale ancienne
Sare (Pyrénées-Atlantiques) Pas trouvée Relevé avec photographie sur Genweb Monument aux morts de Sare par Réal del Sarte, carte postale ancienne
Le Tréport (Seine-Maritime) Pas trouvée Relevé avec photographie sur Genweb Monument aux morts du Tréport par Réal del Sarte, carte postale ancienne

Poitiers, l’ancien musée dans l’hôtel de ville

Poitiers, l'ancien musée de l'hôtel de ville, 1, vue générale Avant la construction du musée Sainte-Croix (dont je vous ai montré de brèves vues ici et à propos de l’expédition Glen Baxter et inauguré en 1974), le musée des Beaux-Arts de Poitiers se trouvait dans le musée et hôtel de ville construit à partir de 1867 et inauguré en 1875. L’un de ses premiers conservateurs fut Pierre Amédée dit Amédée Brouillet. Les collections du musée et celles de la Société des antiquaires de l’Ouest ont fusionné en 1947, mais étaient toujours présentées dans les salles de l’hôtel de ville. Le musée Sainte-Croix proposera une exposition dans un mois (du 15 octobre 2010 au 16 janvier 2011) sur cet ancien musée, je vous montre aujourd’hui quelques cartes postales anciennes.

Poitiers, l'ancien musée de l'hôtel de ville, 2, vue générale Sur les deux premières, vous pouvez voir l’aspect bien serré de l’accrochage…

Poitiers, l'ancien musée de l'hôtel de ville, 3, Miverve vue de face Une œuvre est particulièrement mise en valeur, une statue de Minerve photographiée de face…

Poitiers, l'ancien musée de l'hôtel de ville, 4, Miverve vue de dos … et de dos.

Poitiers, l'ancien musée de l'hôtel de ville, 5, la Grand-Goule de profil Mais c’est bien sûr le dragon de la Grand’Goule, dont je vous ai déjà parlé et auquel le musée consacre une fiche dans la salle où elle est présentée aujourd’hui, qui est le plus représenté sur ces cartes postales. Ce dragon en bois polychrome fut réalisé en 1677 par Jean Gargot.

Poitiers, l'ancien musée de l'hôtel de ville, 6, la Grand-Goule de trois-quarts En voici une autre vue…

Le Grand-Rond à Toulouse (5) : Auguste Fourès par Paul Ducuing

Le Grand-Rond à Toulouse, monument à Auguste Fourès par Paul Ducuing, carte postale ancienne Aujourd’hui, je vous présente une autre œuvre de Paul Ducuing (1867-1949) qui se trouvait aussi dans le Grand-Rond à Toulouse (revoir ici le monument à Clémence Izaure ou les gloires de Toulouse). J’ai pu retrouver sa trace, hélas, dans le n° 5 (septembre-octobre 2008) d’Arcanes, la revue des archives municipales de Toulouse (à retrouver ici). Elle a été, comme beaucoup d’autres bronzes toulousains (même Jaurès a failli y passer, sa tête fut sauvée, je vous en reparlerai…) et de toute la France, fondue suite aux lois de 19421/1942 (voir en fin d’article). Je ne sais pas si l’original, en plâtre ou en terre, qui a permis de réaliser ce groupe sculpté a survécu, si quelqu’un a l’information, je suis preneuse pour compléter cet article (en mentionnant la source, bien entendu).

Le Grand-Rond à Toulouse, monument à Auguste Fourès par Paul Ducuing, carte postale ancienne colorisée Le monument avait été réalisé par Paul Ducuing en 1898. L’original aurait été réalisé en terre cuite. Cette vue colorisée vous montre bien le buste du poète Auguste Fourès, placé sur un piédestal, devant lequel se tient une femme, représentation allégorique de la poésie romane rajeunie. Auguste Fourès est en effet l’un des rénovateurs de la langue d’oc présentée comme la langue des troubadours. Il participa activement à la restauration des jeux Floraux de Toulouse, dont je vous ai parlé à propos de la fontaine Belle-Paule.

Le Grand-Rond à Toulouse, monument à Auguste Fourès par Paul Ducuing, vu de profil, carte postale ancienne De profil, vous voyez mieux que la figure de l’allégorie prend finalement plus de place que le buste qu’elle est censée honorer. Mais qui fut Auguste Fourès ? Le père du cassoulet de Castelnaudary (Aude) par ce texte de 1911 qui retranscrirait un texte du milieu du 19e siècle ? Je vous invite plutôt à aller lire sur le site de l’université de Provence son éloge prononcé par François Tresserre à Castelnaudary le 16 mai 1926, lieu où Fourès était né le 8 avril 1848 et décédé le 4 septembre 1891 (je ne suis pas allée vérifier, c’est peut-être un tort après les déconvenues sur Pierre Amédée Brouillet).

Pour en savoir plus sur Paul Ducuing, je vous conseille la lecture de cet article, de Luce RIVET, Le sculpteur toulousain Paul Ducuing (1867-1949) : un artiste officiel sous la Troisième République, Annales du Midi, 1988 (2e trimestre), p. 181-192.

Paul Ducuing est aussi l’auteur d’au moins une allégorie de la République, sujet qui m’a intéressé professionnellement il y a quelque temps, sous la forme d’une Victoire dominant un soldat à Castelsarrasin (Tarn-et-Garonne), que vous pouvez découvrir sur ce site.

Pour information, suite à de nombreux actes de vandalisme, la ville de Toulouse a remplacé la plupart de ses statues dans les lieux publics par des copies, et mis à l’abri les originaux… quand ils n’ont pas été détruits avant.

Les autres articles sur le Grand-Rond : le jardin et le kiosque (avec cartes postales anciennes) ; la chienne et la louve de Rouillard, le monument à Clémence Izaure ou les gloires de Toulouse (détruit).

Post-scriptum : j’ai oublié de préciser… Cette statue là n’existe plus. Elle a très probablement été fondue suite à la loi du 11 octobre 1941 et aux instructions de 1942, qui ordonnaient la fonte des monuments en bronze à l’exception des monuments aux morts, des saints, des saintes, des rois et des reines…

Des cartes postales anciennes sur Tours

Cartes postales anciennes de Tours, série 1 Pour agrémenter mes articles sur Tours, j’ai enrichi ma collection de cartes postales anciennes en faisant des achats dans deux boutiques de chez Delcampe.

Cartes postales anciennes de Tours, série 2 Voilà de quoi illustrer la série d’articles que j’ai commencée à programmer les mardis tous les quinze jours!

Le Grand-Rond à Toulouse (4) : Izaure ou Toulouse…

Le Grand Rond à Toulouse, carte postale ancienne, bassin central avec jet d'eau et parterre de fleurs Comme je vous le disais il y a quelques semaines, le centre du Grand-Rond a connu de nombreuses évolutions… Je vous invite à une petite visite en cartes postales anciennes, toutes ne sont pas datées, je n’ai pas eu le courage de rechercher les dates d’activité des différents éditeurs…

Sur la première vue, il y a un bassin entouré de parterres de fleurs, avec un petit jet d’eau au milieu.

Le Grand Rond à Toulouse, carte postale ancienne, bassin central avec jet d'eau et parterre de fleurs Sur la seconde vue, le jet d’eau est tout petit, le bassin est toujours entouré de fleurs.

Le Grand Rond à Toulouse, carte postale ancienne, monument à Clémence Isaure de Paul Ducuing, dans un bassin Sur la vue suivante, légendée statue de Clémence Isaure ou Izaure (dont je vous ai parlé pour une autre fontaine ici), un groupe sculpté occupe le centre d’un bassin. Au sommet, sur un piédestal se tient, telle une madone, la légendaire Clémence Isaure vêtue d’une longue robe (vous pouvez lire une version de la légende sur le site du musée des Jacobins). Sur un socle, à ses pieds, quatre personnages sont assis. Si vous avez des informations, j’aimerais bien les identifier, il y a au moins un homme et une femme… Peut-être des allégories ? Autour de l’îlot central, quatre animaux (grenouilles en bronze ?) crachent de l’eau dans le bassin.

Le Grand Rond à Toulouse, carte postale ancienne, monument à Clémence Isaure de Paul Ducuing, sans bassin Sur d’autres vues, comme ici, le même groupe sculpté porte la légende  » monument à la gloire de Toulouse « , ce qui est un peu la même chose, si Isaure symbolise la ville. Vous remarquerez qu’ici, il n’y a pas de bassin, le monument se dresse juste au centre du Grand-Rond.

Qui est l’auteur de ce groupe sculpté ? Plusieurs cartes postales l’attribuent à Paul Ducuing (1867-1949), qui a aussi réalisé le monument à Auguste Fourès et la poésie romane, qui se trouvait dans le même parc. Il pourrait correspondre à La Toulousaine présentée par Paul Ducuing au salon des artistes français de 1903 sous le n° 2735.

Je n’ai pas pu reconstituer la chronologie de ces vues, mais je pense que l’ordre est l’inverse de ce que je vous montre ici…

Pour en savoir plus sur Paul Ducuing, je vous conseille la lecture de cet article, de Luce RIVET, Le sculpteur toulousain Paul Ducuing (1867-1949) : un artiste officiel sous la Troisième République, Annales du Midi, 1988 (2e trimestre), p. 181-192.

Pour information, suite à de nombreux actes de vandalisme, la ville de Toulouse a remplacé la plupart de ses statues dans les lieux publics par des copies, et mis à l’abri les originaux…

Post-scriptum : j’ai oublié de préciser… Cette statue là n’existe plus. Elle a très probablement été fondue suite à la loi du 11 octobre 1941 et aux instructions de 1942, qui ordonnaient la fonte des monuments en bronze à l’exception des monuments aux morts, des saints, des saintes, des rois et des reines…

Les autres articles sur le Grand-Rond : le jardin et le kiosque (avec cartes postales anciennes) ; la chienne et la louve de Rouillard, le monument à Clémence Izaure ou les gloires de Toulouse (détruit).

Toulouse, musée Saint-Raymond (6) : cartes postales anciennes

Toulouse, musée Saint-Raymond, façade antérieure, carte postale ancienne Avant de quitter le musée Saint-Raymond, je voulais vous montrer quelques cartes postales du début du 20e siècle. Je vous invite à cliquer sur les liens pour revoir mes photographies prises début 2010.

Toulouse, musée Saint-Raymond, façade antérieure, carte postale ancienne La principale différence vient de la toiture, qui est désormais largement débordante et dans cheminée. Dans l’ancienne configuration, il n’est pas impossible qu’un chéneau se soit caché derrière les mâchicoulis, désormais fermés par des fenêtres… Dans ce cas, les gargouilles auraient bien pu collecter de l’eau, elles ne sont finalement peut-être pas à une place absurde, la toiture m’a induite en erreur…

Toulouse, musée Saint-Raymond, façade antérieure, carte postale ancienne Les huisseries des fenêtres de la façade antérieure ont été reprises.

Toulouse, musée Saint-Raymond, façade antérieure, carte postale ancienne avec brocante La brocante qui a lieu sur la place actuellement le samedi et le dimanche existait déjà, la carte ne précise pas quel jour…

Toulouse, musée Saint-Raymond, façade postérieure, carte postale ancienne Sur la façade postérieure, deux grandes fenêtres ont été percées au rez-de-chaussée, à droite, à la place des petits jours (très petites fenêtres qui ont pour fonction d’éclairer) que l’on voit sur la carte postale.

Tous les articles sur le musée Saint-Raymond : les gargouilles de la façade antérieure, le musée ; les gargouilles de la façade postérieure ; les culots sculptés de la façade antérieure et ceux de la façade postérieure ; des vues anciennes.

Exposition Niel brut de fouilles.

Le marché Notre-Dame à Poitiers

Poitiers, le marché Notre-Dame et Notre-Dame-la-Grande La construction du nouveau marché Notre-Dame au début des années 1970 près de l’église Notre-Dame-la-Grande à Poitiers fut un grand scandale. L’ancienne halle métallique (que vous verrez dans la série de cartes postales anciennes que je vous mets ci-dessous) a été remplacée par ce hideux bâtiment, dont on se demande comment un architecte des bâtiments de France a pu accorder le permis de construire, mais en plus, pour la construction du parking souterrain dessous, d’importants vestiges romains ont été détruits au bulldozer pendant la nuit qui a précédé la signature en cours d’une instance de classement monuments historiques. S’il y a toujours un marché animé le samedi matin, il n’a rien à voir avec ce que l’on voit sur cet ensemble de cartes postales que j’ai pu réunir… Au passage, pour ceux qui connaissent bien le quartier, vous repérerez un bâtiment à l’ouest du marché couvert, le long du bâtiment de l’université où se trouvent maintenant les restes du cloître de la collégiale. Ce bâtiment a aussi été détruit. bon, je vous mets les cartes postales sans commentaires, celles qui sont de Robuchon datent entre 1898 et 1922. j’adore l’ambiance qui s’en dégage… Pour compléter votre information, un autre marché couvert à structure métallique, le marché Saint-Hilaire, existait à Poitiers, à l’emplacement d’une partie de l’amphithéâtre romain… (à l’emplacement de l’immeuble sous lequel se tient désormais le vendredi soir le marché Magenta). Mais c’est une autre histoire.

Poitiers, carte postale ancienne : la façade de Notre-Dame la grande un jour de marché

Poitiers, carte postale ancienne : la foule un jour de marché

Poitiers, carte postale ancienne : la façade sud de l'ancien marché, avec un kiosque à journaux

Poitiers, carte postale ancienne : la côté ouest de l'ancien marché

Poitiers, carte postale ancienne : la façade sud de l'ancien marché

Le bâtiment dont je vous parlais plus haut est visible sur la photo ci-dessus (façade sud), et celle d’avant, mais plus sur la photographie aérienne qui date de l’après Seconde Guerre Mondiale, ci-dessous.

Poitiers, carte postale ancienne, vue aérienne avec Notre-Dame-la-Grande et l'ancien marché à structure métallique

Le musée du compagnonnage à Tours

Tours, le musée du Compagnonnage à Saint-Julien Je suis donc allée récemment à Tours pour un stage de mosaïque. Le rendez-vous était à 14h, mais je suis partie le matin, notamment pour aller visiter le musée du compagnonnage que je ne connaissais pas. Vous pouvez vous en faire une idée sur le site de la ville de Tours. Dans la rubrique « Les pièces », vous aurez une vraie visite virtuelle du musée. Il se trouve principalement dans l’ancien dortoir de l’abbaye Saint-Julien, dortoir qui se trouve au-dessus de la salle capitulaire où se tiennent des exposition (en ce moment, une exposition du même musée sur le compas à travers les différents métiers). Le musée présente à la fois le compagnonnage, ses rites, les chefs-d’œuvre des compagnons, et des outils et accessoires classés par métiers.

D’une manière générale, je trouve qu’il y a beaucoup trop d’objets amoncelés. Le mélange entre des pièces liés à la maçonnerie et au compagnonnage avec des chefs-d’œuvres et des outils. Le problème, c’est que des outils avec juste leur nom et des planches déchirées (et oui !) dans un volume de l’Encyclopédie (de Diderot et d’Alembert), cela ne permet pas de comprendre un métier ni l’utilisation de ces outils. La seule vidéo reconstitue plutôt l’ambiance du compagnonnage que les savoir-faire. Par ailleurs, bien que ce musée presque 50000 visiteurs annuels, la muséographie est très ringarde. L’attribution du label musée de France m’interroge. J’ai visité le usée dans une chaleur étouffante, seuls quelques ventilateurs tentaient de refroidir l’air. Or il y a là de nombreux matériaux fragiles, du bois, mais surtout du papier et des tissus, qui me semblent très surexposés à la lumière. Ces objets font-ils l’objet d’une conservation préventive ? Les objets en tissu et les papiers (registres, documents divers) sont-ils changés et mis au noir tous les deux mois, comme le prévoient les normes de conservation ? Rien n’est moins sûr… Dans certaines vitrines, des reproductions sont collées sur du contreplaqué ordinaire et côtoient des objets originaux. Or le contreplaqué relargue à long terme des gaz qui peuvent détériorer les œuvres voisines, d’autant plus dans l’espace confiné d’une vitrine. Si les visiteurs peuvent profiter aujourd’hui de ces objets, leur conservation à moyen et long terme ne me semble absolument pas assurée, ce qui est bien dommage…

Tours, le cloître de Saint-Julien, carte postale ancienne Pour la route, je vous mets une carte postale ancienne où il a a encore de nombreux bâtiments dans ce qui était l’ancien cloître de Saint-Julien. Au fond, la salle capitulaire surmontée du dortoir des moines.

Les anciens théâtres de Poitiers

Poitiers, la façade du TAP cinéma (ancien théâtre) Depuis l’ouverture du théâtre auditorium de Poitiers (TAP) en 2008, le sort de l’ancien théâtre est en suspens. La ville voudrait bien le vendre à un promoteur immobilier, quitte à sacrifier le cinéma d’art et essai en le reléguant dans des salles partagées et louées dans le cinéma commercial voisin. Poitiers est l’une des salles d’art et essai à une seule salle qui accueille le plus de spectateurs en France, et ces spectateurs dont je suis sont fermement décidés à défendre cette spécificité. un multi-salle d’art et essais, oui, mélangé avec un gestionnaire de salles commerciales, sans les débats, sans le respect des œuvres et du générique, non. Par ailleurs, le grand décor en verre églomisé (une sorte de grand miroir sur lequel sont posées, au dos, des feuilles d’or et d’argent) créé par Robert Pansart en 1954 est remarquable et mériterait une protection au titre des monuments historiques, ainsi que tente de le faire reconnaître notamment Daniel Clauzier, guide-conférencier de la ville. Un groupe facebook a aussi été créé pour la défense de l’ancien théâtre de Poitiers. Mais je vous reparlerai de ces verres églomisés quand j’aurai réussi à faire des photographies correctes de cette œuvre, pas facile, entre les reflets et autres obstacles (suivre le dernier lien…)…

Poitiers, le premier théâtre, la façade, carte postale de Robuchon En attendant, je vous propose une visite des façades du théâtre précédent, élevé sur la place d’Armes (pardon, son nom officiel est la place Leclerc, mais personne à Poitiers ne l’appelle ainsi…), à partir d’une série de cartes postales anciennes. Le premier théâtre fut construit en 1819, sur un projet de Vétault fils et de Zacharie Galland. Ici, la façade sur la place, sur une vue de Jules Robuchon, donc entre 1898 et 1922.

Le premier théâtre de Poitiers, 02, carte postale ancienne, façade sur la rue de la Marne À peu près à la même époque, la façade sur la rue de la Marne, où se trouvait l’entrée…

Le premier théâtre de Poitiers, 03, carte postale ancienne, façade sur la rue de la Marne Une autre vue, surtout pour la tenue des passants et le marché aux fleurs qui se tenait ce jour là…

Le premier théâtre de Poitiers, 04, carte postale ancienne colorisée, façade sur la place Retournons sur la place, avec une vue colorisée… Les Poitevins reconnaîtront les bistrots, mais bien sûr pas le tramway (devenu après guerre un trolley bus).

Poitiers, place d'armes, au fond, les anciennes galeries et l'ancien théâtre Encore une vue qui montre aussi les galeries qui ont été incendiées en 1961 et remplacées en 1963 par la hideuse façade du magasin le Printemps, mais c’est aussi une autre histoire dont je vous reparlerai.

Le premier théâtre de Poitiers, 06, carte postale ancienne, vue aérienne avec le théâtre et les galeries Le théâtre est reconstruit en 1954 par l’architecte Édouard Lardillier (architecte de nombreuses salles de spectacles et cinéma, voir cet article sur un blog spécialisé dans le cinéma), avec une forme en arrondi qui reprend les dimensions du bâtiment précédent. Cette vue aérienne, où l’on voit le nouveau théâtre et les anciennes galeries, a donc été prise entre 1954 et 1961.

Le nouveau théâtre de Poitiers, carte postale ancienne, vers 1955, façade sur la place Cette vue de la façade doit dater de peu de temps après la construction du théâtre, puisque l’on y voit encore les caténaires du tramway / trolley-bus… Trolley ici…

Place d'Armes à Poitiers, tramway devant l'ancien théâtre et les anciennes galeries… mais plus tôt (c’est encore le théâtre précédent) bien un tramway, avec les rails.

Pour en savoir plus :
Grégory Vouhé, Théâtre de Poitiers, pour Pansart et LardillierL’Actualité Poitou-Charentes, n° 97, juillet 2012, p. 25.

Daniel Clauzier et Laurent Prysmicki, Poitiers. Le théâtre municipal, une salle de spectacle du milieu du XXe siècleBulletin monumental, tome 172-1, 2014, p. 65-68.

Sur les différents cinémas de Poitiers au fil du temps: voir l’article de Laurent Comar.

PS : voir le blog du Comité de défense de l’ancien théâtre de Poitiers, avec de très belles photographies de Laurent Prysmicki.