Archives par étiquette : Californie

Maps to the stars, de David Cronenberg

Affiche de Maps to the stars, de David CronenbergLe festival de Cannes n’a pas primé Deux jours une nuit, de Jean-Pierre et Luc Dardenne, la palme d’or, Winter Sleep de Nuri Bilge Ceylan, n’est pas encore sortie (revoir les précédents films, Il était une fois en Anatolie, Les trois singes de ce réalisateur), mais j’ai vu ce week-end Maps to the stars, de David Cronenberg, pour lequel Julianne Moore a reçu le prix d’interprétation féminine.

Le film: de nos jours à Los Angeles (Californie), en marge de la colline de Hollywood. Benjie Weiss [Evan Bird], 13 ans, est embauché pour la suite d’un film qui a connu un grand succès. Enfant gâté de Stafford [John Cusack], psychothérapeute à la mode et coach, et de Christina [Olivia Williams], il sort de cure de désintoxication. Parmi les clientes de son père, Havana Segrand [Julianne Moore] espère pouvoir évacuer ses démons en jouant un rôle tenu dans les années 1960 par sa mère, Sarah Gadon [Clarissa Taggart], morte dans un incendie. Et voici qu’apparaît dans sa vie Agatha [Mia Wasikowska], qu’elle embauche comme assistante.  Elle a été gravement brûlée et défigurée, ce qui ne l’empêche pas de draguer Jérôme Fontana [Robert Pattinson], un chauffeur de limousine qui rêve de devenir scénariste. Juste majeure, elle sort de l’hôpital psychatrique pour schizophrénie: c’est en fait la soeur aînée de Benjie, il y a quelques années, elle avait mis le feu à leur maison, son retour va faire émerger de lourds secrets de famille…

Mon avis: un film très dur! Personnellement, même si Julianne Moore est excellente, j’aurais plutôt primé les jeunes acteurs, Evan Bird et Mia Wasikowska. Leurs deux rôles sont très forts et ne doivent pas les avoir laissés indemnes… Ce film montre la superficialité de Hollywood, et les gens qui tournent autour, agents d’acteurs mais aussi coachs et psychothérapeutes aux techniques pour le moins bizarres comme celles utilisées par Stattford. A la sortie du film, vous n’aurez sans doute qu’une envie, allez (re)lire le poème de Paul Éluard, Liberté [dans Poésies et vérités, 1942, repris dans Au rendez-vous allemand, Éditions de Minuit, 1945], qui revient en fil rouge dans la bouche de la plupart des acteurs! Ecrit en réaction à l’occupation allemande, il prend ici (surtout en anglais dans la version originale) un nouvel écho.

La guerre d’Alan, tome 1, d’Emmanuel Guibert

pioche-en-bib.jpgCouverture de La guerre d'Alan, tome 1, d'Emmanuel GuibertUne bande dessinée trouvée dans les bacs de la médiathèque, si Emmanuel Guibert a d’abord publié la guerre d’Alan, j’avais de mon côté d’abord lu L’enfance d’Alan. De cet auteur, j’avais adoré le Photographe (voir tome 1, tome 2 et  tome 3). Les tome 2 et tome 3 de la guerre d’Alan à suivre bientôt…Voir aussi Des nouvelles d’Alain (Keller Alain, Guibert Emmanuel et  Lemercier Frédéric).

Le livre : La guerre d’Alan, d’après les souvenirs d’Alan Ingram Cope, tome 1, de Emmanuel Guibert (scénario et dessin), collection Ciboulette, éditions de L’Association, 2000, 86 pages, ISBN 978284414036.

L’histoire : le jeune Alan livre des journaux à Pasadena lorsque la base de Pearl Harbor est attaquée le 7 décembre 1941. Pour sa part, il est enrôlé un peu plus tard, dès qu’il a dix-huit ans. Il est envoyé à Fort Knox pour sa formation… Bon aux tests de radio, il se retrouve instructeur pendant 18 mois, loin des champs de bataille et du débarquement en Normandie, à découvrir la musique, entre autre…

Mon avis : Emmanuel Guibert a rencontré par hasard Alan Ingram Cope sur l’île de Ré en 1994, ils sont devenus amis, Alan est mort en 1999. De leurs rencontres, Emmanuel Guibert a tiré cette série de trois albums en noir et blanc sur la deuxième guerre mondiale puis L’enfance d’Alan. Une vie de jeune homme plus que de soldat, une formation de soldat qui semble bien dérisoire face à la guerre qui semble bien lointaine dans cet album, des amitiés qui se nouent, la découverte de la musique classique dans un salon de musique du foyer des soldats…

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L’enfance d’Alan d’Emmanuel Guibert

pioche-en-bib.jpgL'enfance d'Alan d'Emmanuel GuibertPour la mise en ligne automatique de mes articles programmés sous word-press, le problème est réglé, Philippe / Tout Poitiers a trouvé un pluggin qui permet de forcer la mise en ligne de ces articles quand le serveur de l’hébergeur déconnecte trop vite: WP Missed Schedule. Ça semble bien fonctionner. Un grand merci à lui!

Une bande dessinée trouvée dans les bacs de la médiathèque. Il a reçu le Grand Prix de la Critique de l’ACBD (l’Association des Critiques et journalistes de Bande Dessinée) en 2013. De cet auteur, j’avais adoré le Photographe (voir tome 1, tome 2 et  tome 3). J’ai aussi lu La guerre d’Alan, tome 1tome 2 et tome 3 et et Des nouvelles d’Alain (Keller Alain, Guibert Emmanuel et  Lemercier Frédéric).

Le livre : L’enfance d’Alan, d’après les souvenirs d’Alan Ingram Cope de Emmanuel Guibert (scénario et dessin), collection Ciboulette, éditions de L’Association, 2012, 159 pages, ISBN 9782844144553.

L’histoire : en Californie à la fin des années 1920 et dans les années 1930. Dans son enfance, Alan Ingram Cope a déménagé 14 fois entre Los Angeles, Alhambra, Santa Barbara, Pasadena… Il a quatre ans en 1929 lorsque survient la grande dépression. Ses parents tirent un peu le diable par la queue, même si son père est professeur, et doivent aussi régulièrement accueillir les grands parents, chassés de chez eux par l’un des oncles d’Alan. L’enfant vit une vie heureuse, découvre son environnement (gare aux plantes venimeuse), sa famille au cours de visites, qui s’achève par une tragédie à la fin de l’album, alors qu’Alan a onze ans…

Mon avis : Emmanuel Guibert a rencontré par hasard Alan Ingram Cope sur l’île de Ré en 1994, ils sont devenus amis, Alan est mort en 1999. De leurs rencontres, Emmanuel Guibert a tiré une série sur la deuxième guerre mondiale (La guerre d’Alan, en trois tomes, que je n’ai pas encore lus). Il aborde désormais la vie d’Alan avant la guerre, en commençant par le début, l’enfance (l’adolescence est annoncée dans un second tome). L’album est en noir et blanc, avec une grande place au texte, qui parfois occupe la majeure partie de la page, et, comme dans Le Photographe, quelques photographies redessinées. Une dizaine de planches, en introduction, sont en couleur et soulignent la différence entre la Californie d’aujourd’hui et la Californie des années 1930, passée d’une banlieue assez rurale « sans smog » à une mégalopole. J’ai bien aimé ce récit d’une vie toute simple, ordinaire, oserai-je dire normale?

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La bête contre les murs de Edward Bunker

Coffret de huit polars réédités par Télérama en 2010 Les vacances ont été l’occasion de ressortir et de terminer le coffret polars de Télérama…

Le livre : La bête contre les murs de Edward Bunker, traduit de l’anglais par Freddy Michalski, Télérama / Rivages / noir, 297 pages, 2010, ISBN 9782869307230 (première édition en 1977).

L’histoire : dans les années 1970 en Californie, prison de San Quentin. Ronald Decker est jeune, il vient d’être condamné pour trafic de drogue… Enfin, condamné sans durée de peine, une sorte de mise à l’épreuve, le juge fixera la durée de la peine dans deux ans… Une prison violente, avec ses gangs, ses conflits raciaux… la menace permanente du viol entre détenus. Une prison aussi où certains gardiens sont corruptibles (d’autres tirent à vue sur les détenus), où il est possible de faire du trafic, où il y a plusieurs meurtres entre détenus par an… Dans cette jungle, Ron est pris en charge par Earl Copen, qui a monté sa petite entreprise de trafics avec quelques autres détenus dans la prison (la Fraternité Blanche), et qui entreprend d’apprendre les codes et la survie à Ron…

Mon avis : encore une fois, je n’ai pas vu l’adaptation de ce livre au cinéma par Steve Buscemi. J’ai donc découvert le milieu carcéral américain, même si c’était il y a quarante ans, ça reste sans doute d’actualité, vu le peu qui en filtre notamment par des associations des droits de l’homme… Un monde ultra violent, capable en quelques mois de transformer un petit trafiquant de drogue en caïd meurtrier (certes pour défendre sa vie, ou plutôt pour éviter le viol par un autre détenu). Un monde que connaissait l’auteur, qui avait passé plusieurs en prison. Un portrait sans concession sur la violence des détenus et des gardiens, la peine de mort en filigrane, la haine raciale… sans compter les malades mentaux dont la place n’est pas en prison… Un portrait que nos dirigeants aussi devraient lire, même si nos prisons n’en sont pas encore à cet état de non-droit, certaines n’en sont pas loin, la France n’arrête pas de se faire condamner (sans effet) par la cour européenne des droits de l’homme pour traitements inhumains et dégradants (abus de fouilles au corps, fouilles au corps encore comme moyen de pression, cellules insalubres, etc.), pour les suicides si nombreux, pour moultes dérapages…

Retrouvez tout le coffret Télérama

Merci pour le chocolat de Charlotte Armstrong

Coffret de huit polars réédités par Télérama en 2010 Les vacances ont été l’occasion de ressortir et de terminer le coffret polars de Télérama…

Le livre : Merci pour le chocolat de Charlotte Armstrong, traduit de l’anglais par Maurice-Bernard Endrèbe, Télérama / Rivages / noir, 249 pages, 2010, ISBN 9782743606978 (première édition en anglais : 1948, première édition en français : 1975, titre n° 2000 chez Rivages).

L’histoire : en Californie, sans doute au milieu des années 1940 même si l’époque n’est pas précisée. Par hasard, Amanda Garth, 23 ans, apprend qu’à sa naissance, elle a été prise pendant quelques minutes pour la fille de Tobias Garrison, un peintre célèbre qui venait d’avoir un fils… Elle décide d’essayer de les rencontrer et se rend à l’inauguration de la nouvelle exposition du peintre, mais impossible de l’approcher dans la foule. Elle décide, sous prétexte de montrer sa propre peinture, d’aller dans la maison du peintre… Alors qu’elle est dans la chambre du fils, Ionne (la première et troisième épouse du peintre, la deuxième, Belle, était la mère de ce fils) renverse volontairement un thermos de chocolat. intriguée, Amanda garde le mouchoir avec lequel elle a essuyé le chocolat, et le fait analyser par un de ses amis chimistes: il contenait un puissant somnifère… Intriguée, elle décide d’enquêter sur place, surtout qu’elle a appris que Belle est décédée dans d’étranges circonstances…

Mon avis : je n’ai pas vu l’adaptation de ce livre par Chabrol (qui l’a d’ailleurs transposé en Suisse dans le monde de la musique et non de la peinture)… Il a certes vieilli, mais cette histoire d’empoisonnement et de femme jalouse est assez intemporelle et universelle pour être toujours d’actualité! A découvrir si vous avez l’occasion de le trouver…

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Bienvenue à Oakland de Eric Miles Williamson

Couverture de Bienvenue à Oakland de Eric Miles Williamson

pioche-en-bib.jpgJ’ai trouvé ce livre parmi les nouvelles acquisitions de la médiathèque. Oakland, en Californie, et non Oakland, en Nouvelle-Zélande, on en parle pas mal dans la presse ces dernières semaines, l’occupation du port par Occupy Wallstre et y a dégénéré début novembre (voir l’article du Monde)…

Le livre : Bienvenue à Oakland de Eric Miles Williamson, traduit de l’américain par Alexandre Thiltges, collection Littérature étrangère, éditions Fayard, 2011, 412 pages, ISBN 978-2213654256.

L’histoire : de nos jours à Oakland, dans la baie de San Francisco aux États-Unis. T-Bird Murphy, la quarantaine, fils d’immigrés irlandais, a vécu son enfance en marge d’un garage avec son beau-père (sa mère semble les avoir abandonné très tôt). Ses deux demi-frères sont morts de mort violente. Lui-même travaille, petit boulot après petit boulot, mais n’a pas les moyens de se payer un appartement, alors, comme beaucoup à Oakland, il vit dans un box de parking. Un quartier pauvre, où noirs et Mexicains, quelques rares blancs, vivent dans la violence permanente. Au bar, avec un groupe de copains aussi paumés que lui, ils tentent d’aider un ami qui a peut-être commis un meurtre, en tout cas, qui vit étrangement, et finit « enlevé par le FBI ». À partir de là, dans un long monologue, T-Bird Murphy revient sur sa vie, son enfance, la première fois où, travaillant pour un job d’été, il se fait avoir par un blanc riche (ou du moins plus riche que lui et ses amis) dans son quartier et comment les amis de son père vont le venger en chassant cet intrus du quartier… comment il a dû arrêté de jouer de la trompette après avoir eu les dents défoncées dans une bagarre dans le mariage qu’il animait… Comment il finit par avoir un emploi d’éboueur, avec un camion qui lui est attribué… et qui devient son nouveau logement…

Mon avis : j’ai eu du mal à entrer dans ce livre écrit à la première personne, au style familier, direct, parfois violent… Il a deux parties bien différentes, d’abord avec la tentative d’aide d’un ami peut-être meurtrier, en tout cas certainement fou, puis le long retour sur toute la vie du narrateur, passée et actuelle. Finalement, c’est une description brute du revers du rêve américain, un quart-monde avec des « travailleurs pauvres », comme on dit pudiquement chez nous…

Logo rentrée littéraire 2011Ce livre est le dernier lu dans le cadre du défi 1 % rentrée littéraire 2011, coordonné cette année par Hérisson

S comme Silence de Sue Grafton

Couverture de S comme Silence de Sue Grafton

Il y a des années que j’ai commencé l’abécédaire du crime de Sue Grafton, je l’avais abandonné à la lettre Q (tiens, c’était avant le blog), je suis tombée dessus par hasard à la librairie et ai donc repris à la lettre R (R comme ricochet)… et poursuis dans la foulée avec le S.

Le livre : S comme Silence de Sue Grafton, traduit de l’américain par Marie-France de Paloméra, collection Polar, éditions Pocket, 2009 (suite du tirage de 2010), 471 pages, ISBN 97822661821199782266182119.

L’histoire : le soir du 4 juillet 1953, jour de la fête nationale des États-Unis, à Santa Maria en Californie, une petite fille finit de prendre son bain avec sa baby-sitter alors que sa mère, Violet Sullivan, s’apprête à aller rejoindre son père au feu d’artifice. 1987 à Santa Teresa, à une heure de route. Daisy, cette petite fille devenue adulte, qui habite maintenant Serena Station, demande à Kinsey Millhone de retrouver sa mère, car elle n’est jamais revenue de cette fameuse soirée. Elle se vantait d’avoir eu de l’argent après avoir dû subir une hystérectomie à la naissance de sa fille, alors qu’elle n’avait que 16 ans. A-t-elle fini par fuir son mari, Foley, qui boit trop et la bat régulièrement, mais lui avait offert la veille, pour se faire pardonner, la voiture de ses rêves même si elle n’était pas dans ses moyens? Ou bien Foley a-t-il assassiné sa femme, dont ni le corps, ni la voiture, ni le jeune chiot qui l’accompagnait n’ont été retrouvé? Après tant de temps, Kinsey Millhone va-t-elle réussir à retrouver sa trace?

Mon avis : je l’ai lu le matin en trois fois lors de mon séjour à Londres… Un polar plutôt calme qui révèle une petite société dans les années 1950 et ce qu’elle est devenue 35 ans plus tard. Pas un grand livre, mais un moment agréable de lecture en attendant l’heure du petit déjeuner…

R comme ricochet de Sue Grafton

Couverture de R comme Ricochet de Sue Grafton Il y a des années que j’ai commencé l’abécédaire du crime de Sue Grafton, je l’avais abandonné à la lettre Q (tiens, c’était avant le blog), je suis tombée dessus par hasard à la librairie et ai donc repris à la lettre R… en attendant très vite le S comme Silence.

Le livre : R comme ricochet de Sue Grafton, traduit de l’américain par Marie-France de Paloméra, collection Polar, éditions Pocket, 2007 (suite du tirage de 2009), 446 pages, ISBN 9782266162593.

L’histoire : en 1987 à Santa Teresa en Californie. La détective privée Kinsey Millhone est embauchée par le vieux et mourant Nord Lafferty pour aider sa fille Reba. Celle-ci, flambeuse au jeu, doit sortir de la prison pour femmes de l’État de Californie. Condamnée à quatre ans de prison pour escroquerie, elle va sortir en conditionnelle et il souhaite que la détective l’accueille à sa sortie et l’aide à respecter les conditions de cette conditionnelle, ne pas toucher à la drogue ou à l’alcool, ne pas quitter la Californie, etc. Réba sera-t-elle docile et la mission si facile que ça? Rien n’est moins sûr quand Kinsey s’aperçoit qu’elle s’est arrangée dès le premier soir pour rencontrer dans son restaurant préféré Alan Beckwith, l’ancien patron de Reba que celle-ci est censée avoir escroqué, et que la police locale (porte-parole en cela du FBI, des douanes, de la FDA et quelques autres agences gouvernementales) demande à la détective de l’aider à convaincre Reba à collaborer dans une enquête sur du blanchiment d’argent contre ce même Beckwith…

Mon avis : je l’ai lu d’une traite dans le TGV de Poitiers à Lille (en route vers Londres, et qui a eu presque une heure de retard… fini donc à l’arrivée). Sûr que ce n’est pas de la grande littérature, mais un polar bien mené, pas trop trash, sans débauche de techniques policières et sans téléphone portable, ça change un peu!

Si loin de vous de Nina Revoyr

Couverture de Si loin de vous de Revoyr Voici un nouveau livre reçu de Chez les filles.com.

Le livre : Si loin de vous de Nina Revoyr, traduit de l’anglais (USA) par Bruno Boudard, aux éditions Phébus, 2009, 375 pages, ISBN : 99782752903662.

L’histoire : En 1964, à Hollywood (Los Angeles, Californie). Jun Nakamaya est un vieux monsieur, immigré japonais, intégré à la vie de son quartier, où personne ne connaît son passé d’acteur vedette du cinéma muet, de 1907 à 1922. Mais sa vie est perturbée par l’irruption d’un journaliste, scénariste aussi, qui souhaite écrire un papier à l’occasion de l’ouverture d’un cinéma qui ne passera que de vieux films de l’époque du cinéma muet. Une occasion pour lui de se rappeler sa jeunesse, et de dévoiler peu à peu un drame qui, en 1922, a mis un terme à sa carrière, le meurtre non résolu du réalisateur Ashley Benett Tyler. En quoi y est-il mêlé ? Pourquoi sa carrière et d’autres se sont arrêtées nettes, est-ce uniquement à cause de l’arrivée du cinéma parlant ? Et quarante ans après, reviendra-t-il à la scène ?

Mon avis : Une narration à la première personne, dans la peau de Jun Nakamaya, mais tantôt en 1964, tantôt en flash-back dans les années 1910-1920, avec les années de la première guerre mondiale, la montée du racisme envers les Japonais. J’ai bien aimé cette plongée dans le monde de Hollywood à deux époques différentes, avec ces retours en arrière et en avant, ce changement d’unité de temps dans un même espace. Le livre est en plus bien documenté et rend bien l’ambiance du cinéma muet, des pionniers. Je ne l’ai pas dévoré en une soirée, la typographie est un peu fatigante je trouve, à lire sur la plage à La Rochelle ou ailleurs…

Pour aller plus loin, vous pouvez lire de nombreuses autres critiques, parfois très mitigées, voici une petite sélection :

Côté relation de l’Amérique aux immigrés japonais, évoquée entre les lignes pour la période de la première guerre mondiale et en deux mots pour la seconde guerre mondiale (Jun Nakamaya s’est réfugié en Angleterre, une autre actrice a été internée dans un camp américain), vous pouvez relire aussi les allusions de Pearl Buck dans Es-tu le maître de l’aube ? , dont je vous ai parlé il y a quelques mois. Voir aussi Certaines n’avaient jamais vu la mer de Julie Otsuka et Citoyenne 13 660 de Miné Okubo.

Côté cinéma muet, ma plus grande découverte avait été il y a quelques années la série des Vampires, en dix épisodes écrits et réalisés en 1915 par Louis Feuillade. L’intégrale (plus de 6 heures, avec deux entractes) avait été projetée au cinéma de Poitiers, avec accompagnement au piano. Devant les incertitudes de voir revenir ses acteurs masculins alors au front, de nombreux personnages meurent pour éventuellement ressusciter dans un épisode suivant… J’ai eu la grande joie de découvrir que tous ces épisodes peuvent être charger gratuitement et légalement sur les pages de Ciné-passion… Alors, si vous voulez découvrir cette bande de criminel et vivre quelques émotions du cinéma muet et de la découverte des premiers trucages, n’hésitez pas… J’avais préféré cette série aux Fantomas, adapté par le même auteur (pas l’adaptation plus récente passée hier soir à la télé).

Logo de Chez les filles Le site Chez les filles.com (merci à eux et notamment à Suzanne) m’ont déjà envoyé ces autres livres, que j’ai parfois aimés, parfois pas du tout. Retrouvez-les sur la page des livres reçus pour critique.

Les plages d’Agnès, d’Agnès Varda

Poitiers, le TAP cinéma

Si l’on excepte le film de Charles Vanel (Dans la nuit, 1929), cela fait trois mois que je ne suis pas allée au cinéma (depuis Faubourg 36 de Barratier), ce n’est pas dans mes habitudes !

Chose réparée hier soir au TAP cinéma avec Les plages d’Agnès d’Agnès Varda [voir aussi de la même auteure Jane B[irkin]], présenté cette année à la 65e mostra de Venise. Je serais bien allée à la soirée couplée avec Bon anniversaire Agnès, huit courts métrages réalisés pour les 80 ans d’Agnès Varda, mais c’était en même temps que la soirée contre le créationnisme. C’est vraiment un film à voir absolument. Ça commence sur une plage du sud de la Belgique (la Plagne ? Elle y ressemble fort, à moins que ce ne soit du côté de Dunkerque…). Puis Agnès Varda revient sur 60 ans de photographies, de films, les siens, ceux de Jacques Demy, son ami. Entre séquences tournées pour ce film (la plage de la rue Daguerre à Paris est extra !), Sète, la Californie, elle nous montre aussi son engagement féministe, du Manifeste des 343 salopes (les signataires d’une célèbre pétition parue le 5 avril 1971 dans le Nouvel observateur pour la libéralisation de l’avortement) à Ni putes ni soumises. Je regrette vraiment de ne pas avoir vu son exposition à la fondation Cartier en 2006, les images montrées dans le film montrent que ce fut un événement important.

Il faut absolument voir ce film, dans les extraits, vous verrez des dizaines d’acteurs et artistes avec qui Agnès Varda a travaillé depuis 60 ans… Après le film, après le générique, la salle est restée longtemps silencieuse, personne ne semblait vouloir être le premier à sortir, un peu comme pour prolonger la projection.

Si vous n’y allez pas, ressortez les films de Varda de votre médiathèque… Il doit bien y en avoir.

Post-scriptum du 28 décembre 2008 : miracle, pour une fois, ce film a trouvé grâce aux yeux de tous les critiques du Masque et la plume sur France Inter !

Le film a reçu le César 2009 du meilleur film documentaire.

Pour les 15 films du festival Télérama, ils se partagent en quatre catégories :

Ceux que j’ai vus et dont je vous ai parlé (pas beaucoup cette année)

Ceux que j’ai ratés et que je vais essayer de voir cette semaine au théâtre

Ceux que j’ai ratés et que je vais essayer de voir cette semaine au Dietrich

Ceux que je n’irai pas voir, sauf si vous avez des arguments pour me convaincre d’y aller…

  • À bord du Darjeeling Limited de Wes Anderson
  • L’heure d’été d’Olivier Assayas
  • Home d’Ursula Meier, finalement vu au Dietrich
  • Into the Wild de Sean Pen
  • Juno de Jason Reitman
  • There will be blood de Paul Thomas Anderson