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Nous les filles, de Marie Rouanet

Couverture de Nous les filles, de Marie Rouanet pioche-en-bib.jpgPour percer le secret de l’antipetitserpentigraphe, j’ai sorti de la médiathèque ce livre, sur la recommandation de Michel, responsable de Belvert/l’ethnoblogue

Le livre : Nous les filles, de Marie Rouanet, éditions Payot , 365 pages, 1990, ISBN 2-228-88272-0.

L’histoire : dans un quartier modeste de Béziers, dans les années 1950. La narratrice nous raconte son enfance, ses jeux entre filles, la tenue du dimanche, la tenue de la semaine qu’il faut faire durer, l’école (celle des sœurs où elle est admise dans un quota de « pauvres »), les clans qui se font et se défont, les jeux sans jouets (jeux de mots, dînettes offertes par les ressources de la nature, etc.), le groupe lointain des garçons, le patronage, la colonie de vacances, le passage à l’adolescence, quand certaines entre en apprentissage, sont contraintes de se marier alors qu’elle entre au lycée.

Mon avis : un texte un brin nostalgique peut-être, mais superbement écrit, je l’ai dévoré au jardin, par un chaud après-midi de fin août… J’ai bien apprécié aussi, pour ceux qui veulent aller plus loin, les règles et variantes de certains jeux d’enfants, plutôt de fillettes, de la marelle, des osselets (joués différemment des garçons), etc. Assurément un témoignage qui servira dans le futur aux ethnologues (il y en a toujours aujourd’hui qui étudient les relations entre filles et entre garçons dans les cours d’école…). Et j’ai appris le secret de l’antipetitserpentigraphe, dans le jeu des métiers (faire deviner par un mime ou des questions un métier), mais chut… la signification est réservée aux initié(e)s. Il vous faudra donc lire ce livre !

J’ai aussi lu Du côté des hommes et Le crin de Florence de Marie Rouanet.

Logo du challenge ABC critique de BabelioJ’ai sélectionné ce livre pour le défi ABC critique organisé par Babelio.

Les plages d’Agnès, d’Agnès Varda

Poitiers, le TAP cinéma

Si l’on excepte le film de Charles Vanel (Dans la nuit, 1929), cela fait trois mois que je ne suis pas allée au cinéma (depuis Faubourg 36 de Barratier), ce n’est pas dans mes habitudes !

Chose réparée hier soir au TAP cinéma avec Les plages d’Agnès d’Agnès Varda [voir aussi de la même auteure Jane B[irkin]], présenté cette année à la 65e mostra de Venise. Je serais bien allée à la soirée couplée avec Bon anniversaire Agnès, huit courts métrages réalisés pour les 80 ans d’Agnès Varda, mais c’était en même temps que la soirée contre le créationnisme. C’est vraiment un film à voir absolument. Ça commence sur une plage du sud de la Belgique (la Plagne ? Elle y ressemble fort, à moins que ce ne soit du côté de Dunkerque…). Puis Agnès Varda revient sur 60 ans de photographies, de films, les siens, ceux de Jacques Demy, son ami. Entre séquences tournées pour ce film (la plage de la rue Daguerre à Paris est extra !), Sète, la Californie, elle nous montre aussi son engagement féministe, du Manifeste des 343 salopes (les signataires d’une célèbre pétition parue le 5 avril 1971 dans le Nouvel observateur pour la libéralisation de l’avortement) à Ni putes ni soumises. Je regrette vraiment de ne pas avoir vu son exposition à la fondation Cartier en 2006, les images montrées dans le film montrent que ce fut un événement important.

Il faut absolument voir ce film, dans les extraits, vous verrez des dizaines d’acteurs et artistes avec qui Agnès Varda a travaillé depuis 60 ans… Après le film, après le générique, la salle est restée longtemps silencieuse, personne ne semblait vouloir être le premier à sortir, un peu comme pour prolonger la projection.

Si vous n’y allez pas, ressortez les films de Varda de votre médiathèque… Il doit bien y en avoir.

Post-scriptum du 28 décembre 2008 : miracle, pour une fois, ce film a trouvé grâce aux yeux de tous les critiques du Masque et la plume sur France Inter !

Le film a reçu le César 2009 du meilleur film documentaire.

Pour les 15 films du festival Télérama, ils se partagent en quatre catégories :

Ceux que j’ai vus et dont je vous ai parlé (pas beaucoup cette année)

Ceux que j’ai ratés et que je vais essayer de voir cette semaine au théâtre

Ceux que j’ai ratés et que je vais essayer de voir cette semaine au Dietrich

Ceux que je n’irai pas voir, sauf si vous avez des arguments pour me convaincre d’y aller…

  • À bord du Darjeeling Limited de Wes Anderson
  • L’heure d’été d’Olivier Assayas
  • Home d’Ursula Meier, finalement vu au Dietrich
  • Into the Wild de Sean Pen
  • Juno de Jason Reitman
  • There will be blood de Paul Thomas Anderson